CORPUS DES ÉTABLISSEMENTS ÉTAMPOIS
 
Léon Coquet, pâtissier et marchand de vins à Étampes
À l’Île d’Amour, 17 rue Sainte Croix, 1872-1876
 
  Faillite Coquet
Faillite Coquet (Abeille d’Étampes du 17 mars 1877)

     Léon Coquet ne paraît pas avoir été chanceux. Il était né en 1841 au Sablon, hameau de Chalo-Saint-Mars de l’union du journalier Cantien Coquet et de Léontine Dion. On le retrouve à Paris en 1872, âgé de 31 ans, Paris où il exerce la profession de cuisinier et où il épouse Rosalie Pédron, femme de ménage d’origine bretonne, sans contrat de mariage.
     Il revient alors au pays où il reprend une entreprise de pâtisserie et commerce de vin située à Étampes, 17 rue Sainte-Croix,
À l’Île d’Amour. Deux filles lui naissent sous cette enseigne enchanteresse, mais la prospérité n’est pas au rendez-vous. Un jugement du tribunal d’Étampes constate sa faillite le 26 décembre 1876, et tout le matériel de son fonds de commerce est vendu aux enchères le 21 mars suivant.
     Le couple repart à Paris où Léon Coquet, redevenu pour un temps cuisinier, se lance ensuite dans une nouvelle aventure en tant que négociant commissionnaire. Mais un premier jugement du tribunal civil de la Seine prononce le 26 novembre 1878 une s
éparation de bien entre les deux époux. Un deuxième, le 30 décembre 1879, constate une nouvelle faillite et prononce  une nouvelle liquidation. Enfin sa femme demande et obtient le 16 mars 1888 un troisième jugement qui lui accorde le divorce avec la garde des enfants et condamne son mari défaillant à lui verser une pension alimentaire, mari dont je nai pu ensuite retrouver la trace.
Bernard Gineste, avril 2020

  
Léon Coquet, pâtissier et marchand de vins à Étampes
À l’Île d’Amour, 17 rue Sainte Croix, 1872-1876
 
Signature de Léon Coquet en 1875
Signature de Léon Coquet en 1875

1747-1846
Généalogie. — Il faut noter que les ascendants de Léon Coquet portent des prénoms caractériques du pays d’Étampes (Cantien) et spécialement de Chalo-Saint-Mard (Médard). Justin Léon Coquet était le fils de Léontine Cécile Dion (1816-) [elle-même fille de François Dion (1789-) et de Marie Madeleine Feuillaubois] et de Cantien Hubert Coquet (1811-), le dit Cantien Coquet fils de Jean Pierre Maurice Coquet (1782-) et Marie-Thérèse Bergevin/Bargevin (1786-1846), elle-même fille de Marie Thérèse Veillard (1753-1805) et de Cantien Médard Bargevin/Bergevin (1747-1812).
Généalogie de Damien et Romain Desmons sur Geneanet en 2020 (ici).
1841 Naissance à Chalo-Saint-Mars. N° 24 — Naissance de Justin-Léon Coquet — Du six juin mil huit cent quarante-un, cinq heures du soir. — Acte de naissance de Justin Léon Coquet, du sexe masculin, né aujourd’hui à neuf heures du matin, en la demeure de ses père et mère, fils légitime de monsieur Cantien-Hubert Coquet, journalier, âgé de vingt-neuf ans passés, et de Léontine-Cécile Dion, sa femme, âgée de vingt-cinq ans, demeurans ensemble au Sablon, hameau de Chalo St Mars. — Les témoins ont été messieurs Louis-Honoré Meslet, charron, âgé de vingt-cinq ans, et Pierre Renard, cabaretier, âgé de quarante-trois ans, demeurans tous deux en cette commune. — L’enfant nous a été représenté, et la déclaration faite par son père, qui a signé avec les témoins et nous maire, officier de l’état civil, après lecture faite. [paraph].— [Signé:] Meslet — Coquet — Renard. — Hautefeuille.” AD91 4E 489 (saisie de Bernard Gineste, 2020)
1872 Recensement de 1872. Il trouve à Étampes, 15 bis de la rue Sainte-Croix (en tout cas entre les nos 15 et 17): 1° Lucien Paul Chevallier, 37 ans, né en Seine-et-Oise, pâtissier; 2° Marie Augustine Argand, 33 ans, aussi née en Seine-et-Oise; et leur deux filles jumelles nées aussi en Seine-et-Oise: 3° Marie-Félicie Chevallier, 1 an; Gabrielle-Augustine Chevallier, 1 an. AD91 6M 122 (relevé de Bernard Gineste, 2020)
1872

Mariage à Paris 5e. — “912 — Coquet et Pédron — Du cinq novembre mil huit cent soixante-douze à dix heures et demie du matin — Acte de mariage de Justin Léon Coquet, cuisinier, né le six juin mil huit cent quarante-un à Chalo-Saint-Mars (Seine-été-Oise), demeurant à Paris, rue Saint-Séverin, 28, fils majeur de Cantien Hubert Coquet, et de Léontine Cécile Dion son épouse — et de Rosalie Pédron, fille de salle, née à Binie (Côte du Nord) le seize mai mil huit cent quarante-cinq, demeurant à Paris, rue Saint-Séverin 28, fille majeure de Jean Marie Pédron, cultivateur, domicilié à Quéret (Côtes du Nord), consentant par acte passé devant Me Michel, notaire à Binie le douze octobre mil huit cent soixante-douze, et de Marie Jeanne Le Blanc, son épouse, décédée à Binie le trente mai mil huit cent quarante-sept. — Les actes préliminaires ci-annexés et paraphés sont les actes de naissance des époux, les consentement udu père de l’épouse, l’acte de décès de sa mère, et l’extrait des publications de mariage faites et affichées sans opposition en cette mairie les vingt et vingt-sept octobre derniers. — Lecture faite des pièces ci-dessus énoncées et du chapitre six du titre du mariage du code civil, les époux, les père et mère de l’époux interpellés par nous, Augustin Antoine Maximin Delacour, adjoint au maire du cinquième arrondissement, nous ont déclaré qu’il n’a pas été fait de contrat de mariage. — Interpellés de nouveau par nous, et séparément, Justin Léon Coquet et Rosalie Pédron nous ont déclaré à haute et intelligible voix, se prendre pour mari et femme. Après quoi, en notre salle de mariage et publiquement, nous avons prononcé au nom de la loi que Justin Léon Coquet et Rosalie Pédron sont unis par le mariage. Le tout fait en notre mairie en présence de Thierry Ingé, cuisinier, âgé de trente-quatre ans, demeurant avenue des Amandiers, 9; de Alexis Colinel, cuisinier, âgé de vingt-huit ans, demeurant rue Pagevin, 18; de Pierre Pallachon, marchand de vins, âgé de cinquante-six ans, demeurant rue Saint-Séverin, 28; de Charles Besançon, cuisinier, âgé de trente-quatre ans, demeurant rue de la Fidélité, 24, lesquels ont signé avec nous ainsi que les époux, les père et mère de l’époux, après lecture de l’acte.”


[Mention marginale:] L’an mil huit cent quatre-vingt-huit, le onze décembre, sur les registres de l’état civil du Ve arrondissement de Paris a été transcrit un jugement renu par défaut par le tribunal civil de 1ère instance de la Seine eldix-huit juin mil huit cent quatre-vingt-huit, et prononçant le divorce des époux dénommés en l’acte ci-contre, dont mention faite par nous, officier de l’état civil. Le Maire.
AD75 V4E 2989 (saisie de BG, 2020)
1873 Signature de Léon Coquet en 1873 Naissance à Étampes d’une première fille. — “N°127 — Coquet, Louise Albertine — Du mardi dix-neuf août mil huit cent soixante-treize, trois heures de relevée. — Acte de naissance de Lucie albertine Coquet du sexe féminin née ce jour à neuf heures du matin chez ses père et mère, fille de Justin Léon Coquet, patissier, âgé de trente-deux ans, et de Rosalie Perdron (sic), son épouse, âgée de vingt-huit ans, domiciliés de cette ville rue Sainte-Croix numéro dix-sept. — Les témoins ont été les sieurs François Dominique Gilbon, propriétaire, âgé de trente-neuf ans, et Léopold Dulit, boulanger, âgé de vingt-cinq ans, domiciliés de cette ville. — Sur la présentation de l’enfant et sur la déclaration du père d’icelui qui a ainsi que les témoins signé avec nous Étienne Auguste Decolange adjoint délégué par le maire d’Étampes, après lecture faite. — [Signé:] L. Coquet — Guillon — L. Dulit — Decolange adj.”

Il faut noter que Coquet signe L. Coquet, ce qui signifie que son prénom d’usage était Léon, et non pas Justin.
AD91 4E 1232 (saisie de BG, 2020)
1875

Signature de Léon Coquet en 1873 Naissance à Étampes d’une deuxième fille. — “N°9 — Coquet, Julie Léontine — Du vendredi vingt-deux janvier mil huit cent soixante-quinze, onze heures du matin. — Acte de naissance de Julie Léontine Coquet du sexe féminin née hier à une heure du matin chez ses père et mère, fille de Justin Léon Coquet, patissier, âgé de trente-trois ans, et de Rosalie Pedron, son épouse, âgée de vingt-neuf ans, domiciliés de cette ville rue Sainte-Croix numéro dix-sept. — Les témoins ont été les sieurs François Dominique Gilbon, propriétaire, âgé de quarante-un ans, et Louis Joseph Florentin Hermel, concierge de cette mairie, âgé de quarante-six ans, domiciliés de cette ville. — Sur la présentation de l’enfant et sur la déclaration du père d’icelle qui a ainsi que les témoins signé avec nous Étienne Auguste Decolange adjoint délégué par le maire d’Étampes, après lecture faite. — [Signé:] Decolange — L. Coquet — Guillon — L. Dulit — Jos. Hermel.”

AD91 4E 1234 (saisie de BG, 2020)
1876 Recensement de 1876. Il trouve à Étampes, 17 rue Sainte-Croix: 1° Justin Léon Coquet, 35 ans, né en Seine-et-Oise, pâtissier; 2° Rosalie Pédron, 31 ans, née hors de Seine-et-Oise; et leurs deux enfants nés en Seine-et-Oise: 3° Lucie Coquet, 3 ans; Julien Coquet, 1 an.
AD91 6M 123 (relevé de BG, 2020)
1876, décembre
Déclaration de faillite. Déclarations de faillite. [...] Seine-et-Oise. Étampes. — Coquet (Léon-Justin), Plâtrier [sic (pâtissier)]-traiteur. — Jug. du 26 décembre 1876. — Syndic: M. Breuil.

Archives commerciales de la France 4/104 (30 décembre 1877), p. 44 (saisie BG, 2020)

1877, mars
Vente aux enchères. Étude de Me Breuil, avoué à Étampes, rue Saint-Jacques, n° 50. — À vendre aux enchères, à la requête de Me Breuil, avoué à Étampes, syndic de la faillite Coquet, le matériel et divers objets mobiliers servant à l’exploitation du fonds de pâtissier et marchand de vins qu’exploitaient les époux Coquet, à Étampes, rue Sainte-Croix, À l’Ile-d’Amour, le mercredi 21 mars 1877, à midi, par le ministère de Me Robert, commissaire-priseur à Étampes. Désignation: comptoir avec banquette, plusieurs tables de marbre, glaces, œil-de-bœuf, candélabres, buffets, tables en bois, chaises et tabourets, bonne et nombreuse batterie de cuisine en cuivre rouge, et ustensiles de four et de cuisine en fer battu, fonte et tôle; grande quantité de vaisselle en porcelaine et faïence, de verrerie et de poterie, linge de table en fil, couteaux, couverts et services de table, vins, liqueurs, bouteilles vides, et grand nombre d’objets servant à l’exploitation d’un commerce de pâtissier et marchand de vins. Au comptant. L’Abeille d’Étampes du 17 mars 1877, p. 3 (dont un scan ci-dessus; saisie BG, 2020).
1878 Séparation de corps et de biens. “Séparations de Paris publiées dans les journaux judiciaires de Paris du 19 au 22 janvier 1879. [...] Séparations de corps et de biens. [...] Paris. — Mme Coquet (Justin-Léon), née Pedron, a été séparée de son mari, cuisinier, avenue d’Orléans, 120. — A.P. du 22 janvier 18
Archives commerciales de la France 6/7 (23 janvier 1879), p. 100 (saisie BG, 2020)
1879 Nouvelle faillite à Paris. [1] Coquet-Pedron, Justin-Léon, cuisinier, avenue d’Orléans, 120; Syndic ou avoué: Ch. Duval.; Séparation de bien judiciaire: 26 novembre 1878. — [2] Coquet-Pedron, Justin-Léon, négociant commissionnaire, rue du Faubourg-Montmartre, 40; Syndic ou avoué: Pinet; Faillite et liquidation: 30 décembre 1879. H.-F. Mascret et Vandal, Dictionnaire pour l’année 1879 d’après les journaux judiciaires des faillites, liquidations, séparations de biens, nominations de conseils judiciaires, interdictions et réhabilitaions prononcées par les tribunaux de Paris, avec les conditions sommaires de Concordats homologués, et la répartition des dividendes de chaque faillite, Paris, Agence de l’industrie, 1879, p. 27 (saisie BG, 2020)
1881 Recensement de 1881. Il montre que la patisserie n’a pas trouvé de repreneur puisqu’on trouve alors au17 rue Sainte-Croix: 1° Maria Lointier, 23 ans, nourrice; 20 Félicie Druet, fille, 7 mois; 3° Jules Favre, 16 ans, garçon charcutier; 4° Alexandre Laumonnier, 15 ans, aussi garçon charcutier. AD91 6M 123 (relevé de BG, 2020)
1888

Jugement de divorce. 939 — Pedron et Coquet (divorce) — L’an mil huit cent quatre-vingt-huit, le onze décembre, nous, officier de l’état civil du cinquième arrondissement de Paris, vu: 1° La signification  à nous faite le dix décembre courant de la grosse d’un jugement rendu par le tribunal civil de première instance de la Seine par défaut le seize mars mil huit cent quatre-vingt-huit et prononçant la dissolution du mariage contracté en cette mairie le cinq novembre mil huit cent soixante-douze entre Rosalie Pédron, femme de ménage, résidant à Paris rue de Rivoli 116, demanderesse comparant et concluant, et Julien [sic (Justin)] Léon Coquet, cuisinier, demeurant à Paris rue Saint-Martin 79, défenseur défaillant; 2° le certificat de Me Goujon, avoué poursuivant, constatant que le dit jugement a été signifié le [blanc]. — 2° le certificat de non opposition, ni appel délivré par le greffier du tribunal sus-énoncé, les dites pièces ci-annexées; avons extrait du dit jugement et transcrit ce qui suit: Par ces motifs, prononce le divorce entre les époux Coquet, à la requête et au profit de la femme; renvoie cette dernière à se pourvoir pour la transcription et la publication du présent jugement devant l’officier de l’état civil dans les termes de la loi du 18 avril 1886, la renvoie devant le président de la chambre des notaires, lequel pourra déléguer l’un de ses collègues pour procéder aux opérations de la liquidation de la communauté ayant existé entre les époux Coquet en cas d’acceptation de la dite communauté par la demanderesse, sinon à la liquidation de ses reprises, commet M. Bonjean, juge en cette chambre pour faire son rapport en cas de difficultés; dit qu’en cas d’empêchement des juges et notaires commis, il sera pourvu à leur remplacement par ordonnance du président de cette chambre rendue sur simple requête; dit que la garde des enfants issus du mariage sera confiée à la mère; condamne Coquet à payer à la demanderesse et d’avance la somme de cinquante francs par mois à titre de pension alimentaire; ordonne l’exécution provisoire du présent jugement sur ces deux derniers chefs nonobstant appel ou opposition et sans caution; condamne Coquet aux dépens liquidés provisoirement à la somme de cinq francs et dont le recouvrement sera poursuivi par l’administration de l’enregistrement et des domaines, conformément à l’article 18 de la loi du 22 janvier 1851, commet l’huissier désigné par le bureau de l’assistance judiciaire pour la signification du présent jugement au défaillant, signé: Auzoy et Maître. Fait et jugé en l’audience publique de la 3e chambre du tribunal civil de la Seine par MM. Auzoy, président, Maugis, Rabourt, juges, en présence de M. Chéreau, substitut, assistés de Maître, greffier, le vendredi seize mars mil huit cent quatre-vingt-huit. Suit la formule exécutoire. En marge est écrit: Visé pour timbre et enregistré à Paris le 29 mars 1888, fol. 66, case 4. Debet 132 fr. 45. Transcrit par nous, officier de l’état civil du cinquième arrondissement de Paris d’après l’expédition à nous présentée. — [Signé:] Pierrot [paraphe].

AD75 V4E 2989 (saisie de BG, 2020)
 
Les numéros 15 et 17 de la rue Sainte-Croix en 2018 (cliché Google)
Les numéros 13, 15 et 17 de la rue Sainte-Croix en 2018 (cliché Google): le n°17 correspond à l’actuelle boutique de vêtements Med One.


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BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
 
Édition

     Bernard GINESTE [éd.], «Léon Coquet, pâtissier et marchand de vins à Étampes (À l’Île d’Amour, 17 rue Sainte-Croix, 1872-1876)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cee-coquet.leon.html, 2020.

Autres sources
       
     Nous faisons appel ici à tous les Étampois pour regrouper d’autres documents intéressant l’histoire de tous les établissements privés et publics du pays étampois à travers les âges. Nous donnons la liste de ce pot-pourri, qui veut garder la mémoire de toutes les entreprises étampoises, ne serait-ce que sous la forme de modestes documents, dans la page «Corpus des établissements étampois», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/index-cee.html, depuis 2007.
 
 
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