CORPUS DES ÉTABLISSEMENTS ÉTAMPOIS
 
Maison Henri Lavant
Au Paradis des Dames
Étampes, 12 rue Basse de la Foulerie, vers 1886
 
Signature d'Henri Lavant en 1888

Maison Lavant

Maison Lavant

Maison Lavant

 
Au Paradis des Dames



1. Une série publicitaire de cinq chromos

     Une série d’images publicitaires, en vente en 2014, nous font connaître la boutique d’un certain H. Lavant à Étampes, qui se trouvait au n°12 de la rue Basse de la Foulerie, qui est l’actuelle rue Paul-Doumer.

     Au droit de l’image est écrit: «Au Paradis des Dames, Nouveautés».
     Au verso il est porté:
«Grand magasin du Paradis des Dames. 12, rue Basse de la Foulerie Étampes Maison de confiance lainages, nouveautés, soieries et châles, confections et costumes, lingerie et bonneterie, draperie, chemises pour hommes, tapis, étoffes pour ameublements —Comptoir spécial de complets pour hommes et enfants — Imp. H. Laas, Paris».
     Images publicitaires en vente sur le site d’enchères en ligne Delcampe en 2014, reproduites ci-dessus.
     Les images en question n’ont aucun caractère d’originalité, étant produite massivement par l’éditeur et imprimeur parisien Henri Laas (16 rue de la Pierre Levée), dont l’entreprise, fondée en 1871, et médaillée lors de l’Exposition Universelle de 1878, prendra en 1900 le nom de H. Laas, E. Récaud et Cie, lorsqu’il s’associera son gendre Émile Pécaud.
     http://opac.lesartsdecoratifs.fr/fiche/h-laas-e-pecaud-cie-paris
     En l’occurence il s’agit d’une série consacrée aux aventures d’un certain Jean Marie Mathurin Fiferlin, série de cinq images dont une version, éditée au bénéfice de la Chicorée Cambrésienne, est aussi conservée à Marseille au Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée:
1) Jean Marie Mathurin Fiferlin quitte le plancher des vaches
2) Merci mon capitaine
3) D’ou Fiferlin peut faire ses compliments à l’équipage sans craindre les remerciements
4) Fiferlin faisant son entrée sur la terre étrangère
5) Rentrons chez nous

     On retrouve de fait vers la même date, comme le montrent les exemplaires reproduits ci-après, collectés en 2014 sur un site d’enchères en ligne, dans des boîtes de chocolat ou de chicorée, autant que dans des commerces de confection ou de chaussures, tant à Paris, Orléans ou Lyon.
     Images publicitaires en vente sur le site d’enchères en ligne Delcampe en 2014, reproduites ci-dessous.
2. Une boutique de nouveautés étampoise

     De quand datent ces images et à quelle époque a été ouverte cette boutique étampoise?

     En 1881, le numéro 12 de la rue Basse de la Foulerie (auj. Paul-Doumer) n’est pas encore occupé par Henri Lavant, mais par:
     Honoré Alexandre Viallon, 35 ans, négociant; sa femme Euphrasie Mosny, 28 ans; son employée célibataire Marie Rolland, 28 ans; sa domestique Valentine Maugé, 23 ans.

     Recensement d’Étampes de 1881 mis en ligne par les site des Archives départementales de l’Essonne.

     En 1885, mariage de Lavant: «N°43 – Lavant et Billard – L’an mil hui cent quatre-vingt-cinq, le lundi sept septembre, à dix heures et demie du matin, par devant nous Alexandre Alfred Bouillet, second adjoint, remplissant les fonctions d’officier de l’état civil de la ville d’Étampes, département de Seine-et-Oise, par empêchement de monsieur le maire et du premier adjoint, sont comparus Charles Henry Joseph Lavant, marchands de nouveautés, âgé de trente ans, demeurant avec sa mère, né en la commune de Saint André d’Ornay (Vendée) le trente juillet mil huit cent cinquante-cinq, fils majeur de Joseph Lavant, décédé en la commune de la Roche-sur-Yon (Vendée) le dix-sept août mil huit cent-soixante-quatorze, et de Eudoxie Anne Julie Guignandeau , sa veuve, rentière, âgée de soixante-deux ans, demeurant à Étampes rue Basse de la Foulerie numéro douze. Et la demoiselle Louise Marguerite Billard, sans profession, âgée de vingt-six ans, demeurant avec sa mère, née en la commune de Chatenay (Eure-et-Loir) le deux juin mil huit cent-cinquante-neuf, fille majeure de Pierre Augustin Billard, décédé au même lieu  le dix-sept avril mil huit cent-soixante-dix-sept et de Jeanne Caroline Levassor, sa veuve, rentière, âgée de soixante-neuf ans, demeurant en cette ville rue Haute des Groisonneries numéro dix-sept. Lesquels nous ont présenté leurs actes de naissance, les actes de décès de leurs pères, un certificat délivré le vingt-sept août dernier par maître Doullay, notaire à Bonneval (Eure-et-Loir), constatant que les futurs époux ont fait un contrat de mariage devant lui, et les actes de publication du présent mariage, faits en cette ville les vingt-trois et trente août de la présente année, sans opposition. Et après avoir visé les dits actes de publication faits les dimanches vingt-trois et trente août dernier, ainsi que toutes les autres pièces pour être annexés, nous en avons donné lecture aux parties comparantes assistées des quatre témoins ci-après nommés et qualifiés, ainsi que du chapitre six du titre du mariage sur les droits et devoirs respectifs des époux. Ensuite nous avons reçu la déclaration de Charles Henry Joseph Lavant  qu’il prend pour sa légitime épouse la demoiselle Louise Marguerite Billard, et celle de la demoiselle Louise Marguerite Billard qu’elle prend pour son légitime époux Charles Henry Joseph Lavant. En conséquence nous avons déclaré au nom de la loi que Charles Henry Joseph Lavant et Louise Marguerite Billard sont unis par le mariage. Tout ce que dessus fait publiquement à Etampes en l’hôtel de la mairie, les dits jour, mois et an, en présence et du consentement des mères des époux et aussi en présence de Jules Augustin Carolus Billard, notaire, âgé de quarante-quatre ans, frère de l’épouse, demeurant à Meslay-le-Vidame (Eure-et-Loir), Emile Anatole Billard, cultivateur, âgé de quarante-trois ans, aussi frère de l’épouse, demeurant à Chalo-Saint-Mard (Seine-et-Oise), Louis Augustin Billard, cultivateur, âgé de trente-trois ans, également frère de l’épouse, demeurant à Rouvray Sainte-Croix (Loiret) et Michel Decker, chef de bureau à la préfecture de la Vendée, âgé de trente-quatre ans, beau-frère de l’époux, demeurant à la Roche-sur-Yon (Vendée), qui ont signé avec les époux, les mères des époux et nous adjoint sus-nommé après lecture faire. – [Signé:] L. M. Billard – C. H. J. Lavant – Ve Lavant néeGuignandeau – C. Levassor – E. Billard – L. Billard – Billard – R. Decker – Bouillet.» Signature de Lavant en 1885
     Le 20 juin 1886, naissance d’un enfant mort-né: «N°21 – Lavant – Enfant présenté sans vie – L’an mil huit cent quatre vingt six, le trente juin à trois heures de relevée, par devant nous Louis Laurent Chenu, maire de la ville d’Étampes, officier de l’état civil de la dite ville, département de Seine-et-Oise, sont comparus Charles Henry Joseph Lavant, marchand de nouveautés, âgé de trente ans, et Pierre Louis Marchais, teinturier, âgé de vingt-huit  ans, domicilié en cette ville. Lesquels nous ont présenté un enfant sans vie du sexe masculin, sorti du sein de sa mère hier à neuf heures et demie du soir, au domicile de ses père et mère, nous déclarant que cet enfant est du légitime mariage de Charles Henry Joseph Lavant ci-dessus qualifié et de Louise Marguerite Billard son épouse, âgée de vingt sept ans, domiciliés ensemble à Étampes, rue Basse de la Foulerie n°12. Desquelles présentation et déclaration nous avons dressé le présent acte que les comparants ont signé avec nous maire sus nommé après lecture faite. – [Signé:] H. Lavant – L. Marchais – Chenu.»
Signature de Lavant en 1886
      En 1886, voici ceux que le rencensement trouve au numéro 12:
     Henri Lavant, âgé de 30 ans, négociant; sa femme Louise Billard, 26 ans; son employée Joséphine Delatouche, 24 ans; sa domestique Victoire Lenormand, 15 ans; sa grand-mère Caroline Levassor, rentière, 70 ans.     
    Recensement d’Étampes de 1886 mis en ligne par les site des Archives départementales de l’Essonne.
     Le 1er juin 1888, naissance d’un fils: «N°79 – Lavant André –L’an mil huit cent-quatre-vingt-huit, le deux juin à onze heures du matin, par devant nous Louis Laurent Chenu, maire de la ville d’Étampes, officier de l’état civil de la dite ville, département de Seine-et-Oise, a comparu Charles Henry Joseph Lavant, marchand de nouveautés, âgé de trente deux ans, domiciliés en cette ville, rue Basse de la Foulerie numéro douze, lequel nous a présenté un enfant sans vie du sexe masculin, qu’il nous a dit être né hier à sept heures du soir, en son domicile de lui et de Louise Marguerite Billard son épouse, âgée de vingt neuf ans, avec laquelle il demeure et auqiel enfant il a donné le prénom de André. Les dites déclaration et présentation faites en présence de Jules Junin teinturier âgé de trente-quatre ans et de Louis Luscan, propriétaire âgé de quarante-six ans, domiciliés en cette ville. Et ont le comparant et les témoins signé avec nous maire sus nommé après lecture faite. – [Signé:] H. Lavant – Luscan – J. Junin – Chenu.»
     On notera que ce fils André se mariera le 24 avril 1913 à une certaine Georgette Gabrielle Percheron à la Roche-sur-Yon, ce qui donne à penser qu’Henri Lavant et sa famille s’en sont retourné en Vendée dès avant 1891, date à laquelle il ne tient plus son magasin de nouveautés étampois.
Signature d'Henri Lavant en 1888
     Les recensements de 1891, 1896 et 1901 trouvent en effet inoccupé le n°12 de la rue Basse de la Foulerie. Celui de 1891 passe directement du 10 au 14, et ceux de 1896 et de 1901 passent même du 8 au 14.
     Recensement d’Étampes de 1891, 1896 et 1901 mis en ligne par les site des Archives départementales de l’Essonne.
    Merci de nous communiquer dautres documents ou informations sur cette maison.


B.G., mai 2014.



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ANNEXE
Diffusion de la même série d’images à travers la France


Laas
Magasin de Nouveautés Au Coin Maugars (Orléans)
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Maison Troussel Fradin (Rochefort-sur-Mer)
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Magasin de Nouveautés Au Petit Matelot, 43 quai d’Anjou (Paris)
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Manufacture de chaussures, Société coopérative, 18, avenue de Clichy (Paris)
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Magasin de Nouveautés Aux Deux Passages (Lyon)

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Chocolat Ibled, 4 rue du Temple, Paris - Mondicourt (Pas-de-Calais) et Chocolat de la Marine


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Chocolat Ibled, 4 rue du Temple, Paris - Mondicourt (Pas-de-Calais)
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Chicorée nouvelle de Casiez & Bourgeois (Cambrai)
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Extrait de Viande de Bœuf de Delacre


L'éditeur Henri Laas
L’éditeur de ces chromos: Henri Laas.

BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
 
Édition

     Bernard GINESTE [éd.], «Maison H. Lavant: Au Paradis des Dames (Étampes, 12 rue Basse de la Foulerie, vers 1886)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cee-lavant.html, 2014.

Autres sources
       
     Nous faisons appel ici à tous les Étampois pour regrouper d’autres documents intéressant l’histoire de tous les établissements privés et publics du pays étampois à travers les âges. Nous donnons la liste de ce pot-pourri, qui veut garder la mémoire de toutes les entreprises étampoises, ne serait-ce que sous la forme de modestes documents, dans la page «Corpus des établissements étampois», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/index-cee.html, depuis 2007.
 
 
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