René de Saint-Périer et Eugène Rameau: Tête de l'Ecce Homo sur la base duquel Ravaillac aiguisa son couteau (carte postale n°8 de 10, 1932)

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Voici ce qu’en dit Théophraste Renaudot dans son récit du procès de Ravaillac, dans le Mercure François 1 (1640), folio 442:

Enquis qu’il a fait depuis son retour à Paris: a dit qu’il a logé aux Cinq Croix au faux-bourg Sainct Jacques, et de là alla loger aux Trois Pigeons faux-bourg Sainct Honoré; où en y allant, il passa pour aller loger en une hostellerie proche les Quinze-Vingts, dont il fut refusé, à cause qu’il y avoit trop d’hostes; en laquelle il print un cousteau sur la table, qu’il jugea propre pour en tuër le Roy, lequel il garda quelques quinze jours ou trois semaines dans un sac en sa pochette; pendant lesquels il se désista encor de sa volonté de tuer le Roy, print le chemin pour s’en retourner à Angoulesme, fut jusques à Estampes, où y allant rompit la pointe du dit cousteau de la longueur d’environ un poulce à une charette devant le jardin de Chantelou; et estant devant l’Ecce homo du faux-bourg d’Estampes, la volonté luy revint d’exécuter son dessein de tuer le Roy; et ne pouvant plus résister à la tentation, revint à Paris avec délibération de le tuer, parce qu’il ne convertissoit pas les Huguenots; et aussi qu’il avoit entendu qu’il vouloit faire la guerre au Pape, et transférer le Saint Siège à Paris. A ceste fin, qu’il refit la pointe de son cousteau avec une pierre, et attendit que la Royne fust couronnée et retournée en ceste ville, estimant qu’il n’y auroit pas tant de confusion en la France le tuer après le Couronnement, que si elle n’eust pas esté couronnée.