CORPUS  HISTORIQUE  ÉTAMPOIS
 
Henri Stein
Jean Goujon et la Maison de Diane de Poitier à Étampes
1889
 
Titre
   
     De nos jours, on sait que la Maison appelée depuis le XIXe siècle de Diane de Poitiers n’a en réalité jamais appartenu à cette favorite du roi Henri II, duchesse d’Étampes. On peut être reconnaissant cependant à Henri Stein, ce grand monsieur de l’archivistique française, de nous avoir donné ce bel article, ces belles gravures, et d’avoir exhumé des archives cet épisode énigmatique, d’une incarcération à Étampes du grand sculpteur Jean Goujon. Pour autant, tout lien entre cette incarcération, en octobre 1555, et la construction de notre splendide hôtel particulier étampois, inauguré en 1554, reste du domaine de la conjecture. Si tout ce qui était possible était avéré, l’histoire ne serait plus à faire.

      La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Merci de ne pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.
 

JEAN GOUJON
ET LA
MAISON DE DIANE DE POITIERS
A ÉTAMPES


QUEL est, dans cette incomparable pléiade d’artistes français du XVIe siècle, l’architecte ou le sculpteur dont nous connaissions bien complètement la biographie?

     En est-il un seul dont l’existence et les travaux puissent être fixés avec certitude? Si gros que soit le volume de documents inédits et de textes publiés par nos érudits modernes sur l’art de la Renaissance, on aimerait à connaître mieux, pour les apprécier davantage, les Du Cerceau, les Chambiges, les Bullant, les Biard, les Lemercier, les Philibert de l’Orme, les Lescot, les Du Tremblay, les Goujon.

Cour intérieure de la Maison de Diane de Poitiers à Etampes      Il est vrai que les travaux de MM. de Laborde, de Montaiglon, Guiffrey, Palustre, Jai, Bonnaffé et autres ont déjà éclairci bien des mystères et soulevé bien des voiles; il est également vrai que ce que nous connaissons de ces artistes est universellement admiré, comparé, gravé; et leurs noms ont un tel prestige que l’on voudrait partout découvrir un fragment, signaler un morceau ignoré qui [p.6] portât incontestablement la marque de leur brillant génie. N’a-t-on pas attribué à Jean Cousin toutes les plus insignifiantes verrières du XVIe siècle conservées encore dans les environs de Sens? N’a-t-on pas voulu voir partout la main si gracieuse et si élevée de Germain Pilon? Le champ des hypothèses est vaste, mais aussi le domaine de la vérité s’est récemment agrandi dans de larges proportions, grâce aux révélations des documents d’archives toujours fertiles en imprévu.

 
     Il y a un demi-siècle, que connaissait-on de la vie de Jean Goujon? Rien ou à peu près. Aujourd’hui, par le groupement de certains faits et le rapprochement de certaines dates, on arrive à fixer quelques points importants de sa biographie. On sait qu’il a travaillé à Rouen (église Saint-Maclou et cathédrale) en 1541 et 1542, à Paris (église Saint-Germain l’Auxerrois) l’année suivante, qu’il fut chargé (1544-1547) de travaux considérables au château d’Ecouen, pour le connétable de Montmorency, et que presque toute la partie artistique du château d’Anet, pour Diane de Poitiers (1547-1550), fut l’œuvre de son immortel ciseau. Vers la même époque il produit les délicieuses sculptures de la fontaine des Innocents, à Paris; puis de 1555 1562 il est occupé à la décoration du Louvre, «dernière étape du maître»; enfin, à une époque encore non déterminée il travaille à l’hôtel Carnavalet et à l’ancien hôtel de ville de Paris. Ces renseignements sont tirés des auteurs contemporains ou des Comptes des Bâtiments royaux qui sont parvenus jusqu’à nous. Et cette énumération suffit à montrer que Jean Goujon, qualifié de sculpteur [p.7] et d’architecte, comme la plupart des grands artistes de son temps, se multiplia dans ces deux genres de travaux.

     Mais ce que l’on ne sait pas, c’est son état civil, l’époque et le lieu de sa naissance, la preuve de son mariage, l’époque de sa mort: il appartenait à la religion protestante, et si depuis quelques années seulement on ne le compte plus au nombre des innocentes victimes de la Saint-Barthélemy (1) c’est grâce à M. A. de Montaiglon: dans deux remarquables articles qu’il faut lire (2), il a prouvé, pièces en mains, que l’artiste vivait encore en Italie après 1572. Il dut s’expatrier sans doute à cause de sa religion pour échapper aux haines de ses compatriotes, et abriter son génie sous un ciel plus hospitalier.

     Dans l’état actuel de la question, Jean Goujon nous échappe complètement pendant une période de quatre ou cinq années, de 1551 à 1555.

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     (1) Ce qui n’empêche pas l’erreur de se propager malgré tout. Cf. l’Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux, XXII (1889), p. 505.
     (2) Dans la Gazette des Beaux-Arts, XXX (1884), pp. 377-394, et XXXI (1885), pp. 5-21. — Par un malencontreux hasard, provenant d’un changement d’imprimeur pour cette revue au 31 décembre 1884, ces articles n’ont pu être réunis et tirés à part.
La Maison dite de Diane de Poitiers (gravure de Mallagham, 1890)
     L’attention vient d’être attirée récemment, à Etampes, sur une maison historique dite Maison de Diane de Poitiers. Depuis de longues années, le conseil municipal de cette ville avait le projet d’en faire l’acquisition pour y placer le Musée, mais les prétentions exagérées du propriétaire avaient retardé [p.8] la conclusion de l’affaire. Les négociations reprises en 1887 ont enfin amené la vente de cette maison à l’administration de la Caisse d’épargne qui, très intelligemment et très promptement, vient de s’y installer en rétrocédant une portion des bâtiments à la ville pour y établir le Musée municipal (3). [p.9] L’appropriation a été habilement conduite par MM. Letavernier et Anjubault, architectes; et les nombreux travaux de sculpture très délicate qu’il y avait à faire sont l’œuvre de M. Sandrier. Il ne nous suffit pas de dire que les restaurateurs ne sont point demeurés au-dessous de leur tâche; nous prendrons la liberté de donner quelques détails sur la maison elle-même, qui, dans son état primitif aussi bien que dans l’état actuel, mérite d’attirer l’attention.

     La partie formant façade sur la rue, vis-à-vis le bas-côté droit de l’église Saint-Basile, est ajourée d’une grand’porte cintrée à fronton rectangulaire ou attique, supporté par deux piliers terminés par des chapiteaux corinthiens et par des fenêtres ornées de fines sculptures, de cartouches et de motifs décoratifs du plus simple et du plus gracieux effet.

     A l’intérieur, on voit çà et là les armoiries de France accompagnées de la couronne royale ou les armes de Diane surmontées du croissant. Les lettres D et H entrelacées se lisent au milieu des caissons des chapiteaux. Sous la voûte d’entrée on a restauré deux portes aujourd’hui condamnées, se faisant face; ces deux portes caractéristiques, aux entrelacs élégants et aux retombées gracieuses, portent chacune au sommet un écusson mutilé: sur le premier se voient les armoiries de France; sur le second l’emblème
[p.10] de la belle duchesse. L’une des fenêtres prenant jour sur la cour intérieure est en outre sur montée d’un cartouche portant la date de 1554, très authentique et très visible (4).

Porte cintrée dans la cour intérieure de la Maison de Diane de Poitiers      La plus jolie partie de l’hôtel est sans contredit le corps de bâtiment en aile dans la cour, qui regarde le levant. Ajourée de quatre fenêtres, deux en plein cintre, deux en forme de lucarnes, cette façade est restée longtemps inconnue à Etampes, malgré son très vif intérêt. La porte cintrée, flanquée de deux [p.11] colonnes corinthiennes cannelées, que l’on voit à droite, est d’une pureté de lignes s’adaptant fort bien avec le charmant bas-relief qui la domine, et qui représente la descente de l’Esprit saint sur les apôtres (5).

     Je ne veux pas prétendre cependant que tout y soit sans défauts, et je ne saurais donner autant d’attention aux sculptures des lucarnes, qui trahissent une main plus lourde et un ciseau moins expérimenté (6). Ces lucarnes sont conçues toutes deux dans le même style général, avec des différences dans les détails: dans l’une, deux génies supportent des guirlandes de fruits nouées au centre par une tète de lion, la gueule traversée d’un anneau; dans l’autre, la même tête de lion relie les mêmes guirlandes, mais les deux supports sont deux personnages antiques appuyés sur un bouclier. Deux sphinx assez bizarres et d’attitude dissemblable en forment la base d’appui.


     Le bâtiment du fond de la cour, parallèle à la [p.12] façade sur la rue, a été sensiblement remanié pour sa nouvelle destination: c’est là qu’est placée l’entrée du Musée. S’il n’a pas entièrement perdu son cachet primitif, il a subi des défigurations successives qui en ont modifié l’aspect.
     (3) Sur les différents propriétaires de cette maison depuis 1753 jusqu’à présent, voir une intéressante chronique de l’Avenir de Seine-et-Oise, journal d’Étampes, dans son n° du 19 janvier 1889. Les actes consultés ne permettent pas de remonter plus haut, mais nul doute que des recherches bien conduites dans les minutiers des notaires d’Étampes ne permettent de retrouver les transmissions successives de cette propriété à une époque antérieure.






     (4) Il est bon de rappeler que l’année précédente Diane avait été honorée du titre de duchesse d’Etampes. Cette date nous permet d’inférer avec [p.11] assez de vraisemblance que la maison de Diane de Poitiers a bien l’origine qu’on lui suppose, contrairement à d’autres qui, comme celle d’Orléans et celle de Poitiers par exemple, ont usurpé ce titre, leur construction étant beaucoup plus moderne.




     (5) On a pensé que ce pouvait être là l’entrée d’un petit oratoire; rien ne paraît s’y opposer. D’aucuns (cf. l’Avenir de Seine-et-Oise, n° du 8 septembre 1888) ont pensé que cette délicate sculpture était une allusion à la fondation de l’ordre du Saint-Esprit; cette supposition est inadmissible, l’ordre du Saint-Esprit ayant été créé le 31 décembre 1578, tandis que, comme l’inscription en fait foi, la construction de cette maison remonte à l’année 1554.





     (6) La lucarne du haut qui est reproduite dans notre gravure est moderne, mais elle a été pour ainsi dire calquée sur l’ancienne, qu’on a placée à titre de curiosité dans une des salles du musée, et que le temps avait trop dégradée pour qu’il fût possible de la rétablir fidèlement dans son primitif état.

     Tel est ce petit ensemble de constructions qui constituaient, au milieu du XVIe siècle, l’apanage de la belle Diane à Etampes, où elle ne parut peut-être jamais, et dont le souvenir s’y trouve évoqué de toutes parts. Qui donc fut chargé d’élever cette modeste mais gracieuse demeure? Et pourquoi ne pas y voir une nouvelle œuvre de l’illustre Jean Goujon?

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     J’entends déjà celui-ci se récrier, cet autre rester incrédule et demander des preuves de cette attribution, plus difficile à expliquer qu’à énoncer. Sans avoir la prétention de convaincre, je puis au moins publier un document inédit qui, dans l’espèce, pourra singulièrement augmenter en ma faveur la possibilité d’une entente avec mes contradicteurs.

     C’est précisément pendant les années où nulle trace ne nous permettait de suivre les différentes péripéties de sa vie et la variété de ses travaux, que nous avons retrouvé (7) Jean Goujon ayant avec la justice des démêlés dont les détails ne sont malheureusement pas parvenus jusqu’à nous.

     (7) M. J. Guiffrey connaissait ce texte d depuis longtemps lorsque le hasard me l’a mis entre les mains; il a bien voulu m’autoriser néanmoins, avec sa parfaite amabilité, à en faire usage ici.
     Cet éminent artiste ne serait-il pas venu, vers la [p.13] fin de 1553, à Étampes, pour construire et orner l’hôtel, qu’il aurait terminé en 1554, et n’aurait-il point passé ensuite de longs mois dans d’humides cachots jusque vers la fin de l’année 1555? Ce n’est là qu’une hypothèse, mais on va voir comme elle se justifie pleinement.

     Du vingt-septiesme jour de septembre l’an 1555, en la Tournelle criminelle du Conseil, où estoient Messieurs.
     Veue par la Court la requeste à elle présentée par JEHAN GOUJON, sculteur du Roy au Louvre, prisonnier, appelant en ladite Court de l’emprisonnement faict de sa personne par ordonnance du bailli d’Etampes ou son lieutenant, par laquelle requeste et pour les causes y contenues il requéroit estre élargy par tout à tout le moins, en faisant les submissions en tel cas requises et accoustumées; oy sur ce le procureur général du Roy, lequel, après avoir veu ce qui auroit esté faict à l’encontre dudict Goujon, n’auroit voullu empescher icelluy Goujon estre eslargy; et, tout considéré, la Court a ordonné et ordonne ledict Jehan Goujon estre élargy et l’élargist par ceste ville et faulxbourgs de Paris seullement jusques au dict jour que sur ladicte cause d’appel sera plaidoyé en icelle Court, en faisant par lui les submissions en tel cas requises et accoustumées, élisant domicille en ceste dicte ville de Paris et baillant caution, ledict procureur général du Roy présent ou appellé, de se représenter et rendre en l’estat qu’il est audict jour, sur peine de perdicion de cause et d’estre attaint et convaincu des cas à luy imposéz, et à la charge de faire dedans troys jours signifier ce présent arrest aux parties adverses, si aucunes y a, ou à leur procureur, sur peine d’estre privé et déboutté de l’effect et contenu d’iceluy.


SÉGUIER.          DU DRAC (8).

     [p.14] Ce qui veut dire en bon français que Jean Goujon, sculpteur du Roi, se trouvant à Etampes, y fut emprisonné par le lieutenant du bailli, puis conduit à Paris; après un certain temps de détention, il demanda à être mis en liberté provisoire sous caution; ce qui lui fut accordé le 27 septembre 1555. La présence de Jean Goujon à Etampes est donc affirmée par un document indiscutable et quasi-officiel peu de mois avant 1555. Cela ne concorde-t-il pas parfaitement avec la date de 1554, inscrite au-dessus de l’une des fenêtres de la cour intérieure, dans la maison de Diane de Poitiers à Etampes? Et, de bonne foi, que serait venu faire Jean Goujon à Etampes, si ce n’était pour y exercer son art?
     (8) Archives nationales, Parlement criminel, X2a 117. — L’issue de l’affaire ne nous est pas révélée, mais il est probable qu’elle ne fut pas au désavantage de l’artiste, puisque le Roi presque aussitôt lui confia d’importants travaux au Louvre.
     L’hypothèse se confirmera encore davantage si l’on songe que l’artiste fut chargé maintes fois par le Roi de France ou par de grands seigneurs d’orner des hôtels et des maisons princières; elle se confirmera d’autant plus que, si l’on veut bien s’en souvenir, le château d’Anet fut construit et embelli sous le règne de Henri, II, pour Diane de Poitiers, tout comme l’hôtel d’Etampes dont nous parlons (9). Et n’était-ce pas une des plus admirables choses d’Anet que cette «Diane chasseresse» de Jean Goujon, appuyée sur son cerf et accompagnée de ses deux chiens Procion et Sirius (10) dont aujourd’hui s’enorgueillit le musée du Louvre? [p.15] [p.16] Le Roi ne pouvait mieux réaliser les vœux de sa maîtresse qu’en confiant au plus grand artiste de son temps le soin de lui préparer des demeures dignes d’elle.

Diane chasseresse de Jean Goujon à Anet, dessinée par Maillard

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     (9) On lisait à Anet, dans l’inscription de la porte, la date de 1552; la cloche de l’horloge portait la date de 1554, et en 1557, Diane y dépensait encore 16278 livres tournois. Cf. Gazette des Beaux-Arts, tome XVII (1878), p. 292.


     (10) Nous pouvons reproduire ci-contre ce beau morceau de sculpture, d’après le dessin de Maillart, gravé pour la Gazelle des Beaux-Arts, grâce à une obligeante communication de l’administration de cette revue.
     Quelle avait été la raison de l’emprisonnement de Jean Goujon à Etampes? Nous ne le savons et ne le saurons peut-être jamais. Faut-il en chercher la cause dans quelque «fait» inconnu de la religion réformée, ou dans quelque imprudence commise par le sculpteur «huguenot»? C’est possible; bien que Diane de Poitiers fût loin d’être toujours tendre pour les protestants, il ne semble cependant pas que son influence se soit exercée d’une façon quelconque dans la circonstance présente. On aimera sans doute mieux admettre cette hypothèse qu’y voir le résultat d’une rixe violente, un défaut de payement ou une poursuite de créanciers, en attendant que lumière se fasse.

     Quoi qu’il en soit d’ailleurs, on voudra bien m’accorder que de véritables analogies entre des motifs détachés de sculpture d’Anet, par exemple, et certaines parties de décoration que nous pouvons admirer à Etampes, donnent encore plus de poids à ma thèse et peuvent à un certain degré la justifier. Que si l’on m’objecte la lourdeur de la composition des lucarnes et la disproportion dans leur exécution, je répondrai que là, comme à l’hôtel Carnavalet, par exemple, l’infériorité de quelques figures ne peut empêcher d’admirer la conception de l’ensemble, et que, si leur dessin semble du maître, l’exécution peut bien être d’une autre main. Pourquoi ne pas admettre, si l’on veut, que Jean Goujon fut interrompu [p.17] dans le cours de ses travaux à Étampes, de par l’autorité judiciaire, et qu’il dut laisser à d’autres le soin de terminer l’œuvre qu’il avait conçue et entreprise pour une protectrice passionnée des arts, avec toute l’excellence de son génie personnel?

     Nous voudrions voir tous les musées de province aussi élégamment installés que l’est désormais celui d’Etampes; quelque modestes que soient encore ses collections, il nous plaît de les voir ainsi placées sous la protection du célèbre sculpteur de la Renaissance, sur l’existence de qui nous avons pu apporter quel que information nouvelle; ses angoisses et ses tribulations sous les verrous de la geôle ont augmenté notre admiration pour lui, sans avoir porté la moindre atteinte à son inimitable talent.

Cul


   
Source: Tiré à part de 1890, de la collection Jacques Corbel, saisi par B. G. en avril 2006.
 
Sur Henri Stein

      Frédéric-Alexandre-Henri Stein (1862-1940) est un des grands de l’archivistique française. Archiviste-paléographe, il fut conservateur de la section moderne aux Archives nationales, chargé de cours à l’École des Chartes et directeur du Bibliographe moderne. Il a publié de plus de nombreuses études d’histoire locale dont plusieurs présentent un intérêt direct ou indirect pour l’histoire du Pays d’Étampes, dont cette étude sur la Maison dite de Diane de Poitiers à Étampes, et sur l’incarcération dans la même ville du sculpteur Jean Goujon en septembre 1555.

     Dans cet article, Henri Stein a le mérite de nous faire connaître l’épisode pittoresque et non élucidé de l’incarcération à Étampes d’un personnage important de l’histoire de l’art, Jean Goujon, incarcération qui prit fin à la fin de septembre 1555. C’est en vérité la seule donnée positive de son travail, et tout le reste n’est qu’hypothèse.

     Monique Chatenet, dans la remarquable notice qu’elle a consacrée en 1999 à l’Hôtel particulier étampois dit de Dianne de Poitiers porte un jugement très sévère sur cet article de Stein, p. 148: «Contrairement aux assertions d’Henri Stein, on ne trouve nulle part les armes de Diane de Poitiers et c’est bien légèrement que l’historien a avancé son nom ainsi que celui de Jean Goujon à propos de l’édifice.»

     Il est bien certain que Stein n’a rien prouvé de ce qu’il n’a avancé qu’à titre d’hypothèse, et qu’il a même affaibli la vraisemblance de ses suppositions en alléguant trop facilement que notre hôtel particulier avait bien appartenu à Diane de poitiers, voire qu’il portait ses armes, alors que le seul endroit où on les y voit est un plafond de plâtre installé par la Caisse d’Épargne elle-même en 1884.

     Il reste que Goujon a certainement au moins examiné, lors de son passage à Étampes, avec la curiosité propre à un homme de métier, le travail harmonieux que nous a laissé son collègue et contemporain, le maître d’œuvre anonyme de l’Hôtel dit de Diane de Poitiers.

   
  B. G.
 
Toute critique, correction ou contribution seront les bienvenues. Any criticism or contribution welcome.
  
Bibliographie provisoire

Éditions


     Henri STEIN, «Jean Goujon et la Maison de Diane de Poitiers à Étampes», in Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais VII (1889), pp. 5-19.

     Henri STEIN, Jean Goujon et la maison de Diane de Poitiers à Etampes [in-4°; 19 p.; figures; planche; pièce; extrait des Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais VII (1889)], Paris, H. Laurens, 1890.

     Bernard GINESTE & Jacques CORBEL [éd.],
«Henri Stein: Jean Goujon et la Maison de Diane de Poitiers à Étampes (1890)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-stein1889goujon.html, 2006.
 
Sur la Maison de Diane de Poitiers

     Bernard GINESTE [éd.], «Léon Guibourgé: L'Hôtel de Diane de Poitiers (1957)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-guibourge1957etampes306hoteldianedepoitiers.html, 2004.


     Monique CHATENET, 
«L’Hôtel dit de Diane de Poitiers, 4 rue Saint-Croix», in Julia FRITSCH & Dominique HERVIER [dir.], Étampes, un canton entre Beauce et Hurepoix [316 p.; 10 contributeurs, 942 notes; 340 documents photographiques, la plupart en couleur; avec un résumé, with a summary, pp. 297-304], Paris, Éditions du Patrimoine, 1999, pp. 148-152 (& notes 460-475, pp. 283-284).

Florilège de la production foisonnante d’Henri Stein

     Henri STEIN, Les Archives de Maisse (Seine-et-Oise) [in-8°; 18 p.; pièce; extrait des Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais (1884)], Paris, H. Menu, 1884.

     Henri STEIN, Jean Goujon et la maison de Diane de Poitiers à Etampes [in-4°; 19 p.; figures; planche; pièce; extrait des Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais VII (1889)], Paris, H. Laurens, 1890.

     Henri STEIN, Grands seigneurs et petits fiefs du Gâtinais. I. Henri de Courances (1255-1268) [in-8°; 23 p.; figure; extrait des Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais (1891)], Paris, A. Picard, 1892.

     Henri STEIN & Paul QUESVERS, Pouillé du diocèse, publié d’après des manuscrits et des documents inédits, publié d’après des manuscrits et des documents inédits

     Henri STEIN, La Papeterie d’Essonnes [in-8°; 32 p.; extrait des Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais (1894)], Paris, A. Picard et fils, 1895.

     Henri STEIN & Paul QUESVERS, Inscriptions de l’ancien diocèse de Sens, publiées d’après les estampages d’Edmond Michel [4 volumes in-4°; t.1 (1897): Pouillé du diocèse, inscriptions de la ville et des faubourgs de Sens; t.2 (1900): Inscriptions de la banlieue de Sens, des doyennés de Vanne, de Trainel et de Saint-Florentin; t.3 (1902): Inscriptions des doyennés de Courtenay et de Marolles-sur-Seine; t.4 (1902): Inscriptions des doyennés de Milly et du Gâtinais], Paris, A. Picard et fils, 1897-1902.

     Henri STEIN & Paul QUESVERS, Essai de généalogie de la famille Des Barres (Brie, Gâtinais, Sénonais, Nivernais, Berri, Bourbonnais, Bourgogne) [in-4°; 52 p.; tableaux; extrait du tome III des Inscriptions de l’ancien diocèse de Sens], Fontainebleau, M. Bourges, 1901.

     Henri STEIN, Antoine Clérissy et la verrerie du Monceau, près Fontainebleau (1640-1643) [in-8°; 27 p.; extrait des Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais (1911)], Fontainebleau, M. Bourges, 1911.

     Henri STEIN, La Désolation des campagnes gâtinaises pendant la guerre de Cent ans [in-8°; 23 p.; pièce; extrait des Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais (1916-1917)], Paris, H. Menu, 1917.

     Maurice PROU, Alexandre VIDIER [premiers auteurs] & Henri STEIN [éditeur du fascicule 2 du tome II], Recueil des chartes de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire [VIII+408 p.], Paris, A. Picard et fils, 1894. [Texte imprimé] / réunies et publiées par MM. Maurice Prou et Alexandre Vidier [2 volumes in-8°; introduction datée de 1907; 1er fascicule du tome I daté de 1900; tome II incomplet, comprenant seulement 2 fascicules, le 2e publié par Henri Stein],Paris : A. Picard et fils [«Documents publiés par la Société archéologique du Gâtinais» 5-6], 1900-1932.


     Henri STEIN & Jean HUBERT, Dictionnaire topographique du département de Seine-et-Marne, comprenant les noms de lieu anciens et modernes, par Henri Stein... Revu et publié par Jean Hubert... [in-4°; LIV+687 p.; carte en couleur],Paris, Imprimerie nationale, 1954.



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