Gustave Chaix d’Est-Ange
La famille de la
Barre
Dictionnaire des familles, 1904
BARRE (de la). Armes: d’argent à une bande d’azur
chargée de trois coquilles d’or, accompagnée de deux merlettes
de sable, une en chef, l’autre en pointe. — Supports: deux lions.
La famille de la Barre qui donne lieu à cette
notice est originaire du diocèse de Chartres. On en trouvera des
généalogies dans les manuscrits de Chérin et dans le
Dictionnaire de la noblesse de la Chesnaye des Bois.
D’après de ce dernier auteur, la famille de la Barre serait venue
de Flandre se fixer en Beauce vers le milieu du XIVe siècle; il en
fait remonter la filiation, mais sans aucune preuve à l’appui et même
en formulant quelques réserves, à un Guillaume de la Barre,
chevalier, Sgr de Chauvincourt et d’Erainville, en la paroisse d’Arainville-aux-Bois,
près de Dourdan, qui aurait épousé vers 1330 Robine
d’Orval, fille du seigneur d’Ozouer.
La généalogie de Chérin, reproduite
de nos jours par Beauchet-Filleau pour la branche poitevine, fait remonter
la filiation à Jean de |367
la Barre, Sgr de Rinville, qui épousa par contrat du 18 novembre
1455 Marie Desmazis, héritière, entre autres biens, de la
seigneurie d’Arbouville et fille d’un capitaine et bailli des villes et
châteaux d’Étampes et de Dourdan. Ce personnage représente
le sixième degré de la généalogie de la Chesnaye
des Bois qui en fait, mais sans preuves, le fils de Guillaume de la Barre
qui était Sgr de Rinville en 1426. Il rendit hommage le 20 juin 1483
de sa seigneurie de Rinville au chapitre de l’Église de Paris, mourut
le 8 mars 1489 et fut
enterré dans l’église de Dourdan. Ses deux fils, Jacques
et Jean, furent les auteurs de deux branches.
Jacques de la Barre, Sgr d’Arbouville, auteur de la
branche ainée, mourut le 11 juillet 1528. Il laissait lui-même
deux fils dont l’aîné, François de la Barre, Sgr d’Arbouville
et autres lieux, chevalier de l’Ordre du Roi, un des cent gentilshommes
de son Hôtel, marié le 6 juillet 1532 à Pernelle de
Fleury, continua la ligne directe et dont le cadet, Louis, fut l’auteur
du rameau des seigneurs de la Chaussée, en Nivernais, rapporté
plus bas. Jacques de la Barre, Sgr d’Arbouville, fils de François,
fut gentilhomme ordinaire de la maison du Roi, épousa Louise d’Argenson
et mourut en 1587. Un de ses petits-fils, M. de la Croix, Sgr d’Arbouville,
marié en 1631 à Marie Desmazis, fut chevalier de l’Ordre du
Roi. Sa descendance paraît s’être éteinte avec Louis-René
de la Barre, Sgr d’Arbouville, de Reclinville, etc. qui n’eut pas d’enfants
de son mariage en 1750 avec Mlle de Mosset.
Louis de la Barre, auteur du rameau des seigneurs de
la Chaussée, vint se fixer sur les confins du Bourbonnais et du Nivernais
par son mariage avec Jacquette de Fontenay. Ce rameau, dont on trouvera
une généalogie dans les Extraits des Archives du château
de Segange, publiés en 1895 par M. du Broc de Segange, était
représenté sous Louis XIV par Thomas de la Barre, chevalier,
Sgr de Lorgues, décédé en 1679, qui fut maintenu dans
sa noblesse le 7 juin 1667 par jugement de l’intendant de Moulins.
Son petit-fils, Thomas, mourut à l’âge de vingt et un ans en
août 1690 ne laissant que deux sœurs, héritières de ce
rameau; qui se marièrent l’une en .1691, l’autre en 1693, dans les
familles de Dreuille et de Lichy.
Jean de la Barre, auteur de la branche cadette, fut
archer de la garde du Roi et vint se fixer en Poitou par son mariage contracté
le 12 octobre 1492 à la Verrerie de Couhé avec Jeanne Poispaille.
Il laissa deux fils, Jacques de la Barre, Sgr de Valenfray, marié
le 12 avril 1527 à Nicolle de Mallevault, et Jean de la Barre, Sgr
de Valenfray, archer de la garde du Roi, marié le 8 février
1544 à Étiennette de Maizé, qui partagèrent sa
succession le 14 septembre 1548 et qui furent les auteurs des deux grands
rameaux. L’aîné de ces |368
rameaux posséda, entre autres biens, les seigneuries de Bois de Luché
et de la Guessonnière, fut maintenu dans sa noblesse le 7 septembre
1667, sur preuves remontant à 1492, par jugement de M. de Barentin,
intendant de Poitiers, et s’éteignit avec Louis-Olivier de la Barre,
connu sous le titre de marquis de la Guessonnière, qui mourut sans
alliance au château de Mauprié en 1785. Jean de la Barre, auteur
du rameau cadet, fut père de Maurice de la Barre, un des cent gentilshommes
de la maison du Roi, capitaine de Chateauneuf-Charente en 1573, marié
le 13 février 1577 à Claude de l’Age, qui acquit le 13 avril
1608 le fief de l’Age, et grand-père d’Henri de la Barre, écuyer,
Sgr de l’Age, qui épousa Renée d’Aloigny de la Groye. Ce rameau
fut maintenu dans sa noblesse en 1667, en même temps que le rameau
aîné, par jugement de l’intendant Barentin et deux de ses représentants
firent en 1747 et en 1751 des preuves de noblesse pour être admis à
l’école militaire. François de la Barre, chevalier, Sgr d’Artige,
né en 1747, marié en 1787 à Catherine Imbert de la
Choltière, et son oncle, Jacques de la Barre, chevalier, Sgr de la
Guérivière, né en 1713, demeuré célibataire,
prirent part en 1789 aux assemblées de la noblesse tenues à
Poitiers. La branche poitevine de la famille de la Barre s’est éteinte
avec Charles-Henri de la Barre, né en 1818, lieutenant-colonel des
mobiles de la Charente-Inférieure en 1870, qui mourut à Saint-Jean
d’Angély en 1882 sans laisser de postérité de son mariage
en 1856 avec Mlle de Raity-Villeneuve.
La famille de la Barre a fourni des gentilshommes de
la maison du Roi, des chevaliers de Saint-Michel, de Saint-Louis et de la
Légion d’honneur, une demoiselle de Saint-Cyr en 1761, etc.
Principales alliances des Mazis, d’Estouteville 1514,
de Reviers 1515, de Poilloue, de Tarragon 1753, de Dreuille 1691, de Lichy
1693, de Fleury de la Raffinière, de Gourjault 1646, de Marconnay
1644, Bellivier de Prin 1700, d’Aux, d’Aloigny 1619, de La Châtre 1685,
du Ligondés 1724, de Blom 1738, de Raity-Villeneuve de Vittré
1770, 1800 et 1856, etc.
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Gustave Chaix d’Est-Ange, (1863-1923),
Dictionnaire des familles françaises anciennes
ou notables à la fin du XIXe siècle. Tome IIe. Aub-Bar.
[20 vol. in-8 (1903-1929)], Évreux, C. Hérissey, 1904,
pp. 366-368.
Blason dessiné par B. G.
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