Charles Forteau
Jean Alleaume maire d’Étampes
Bulletin de la
S.H.A.C.E.H., 1905
Jean Alleaume
maire d’Étampes
Le savant auteur des Essais historiques sur la
Ville d’Étampes a donné, à la fin de son ouvrage,
la liste des maires depuis la création de la charge jusqu’à
son temps. Ce tableau est, en général, assez juste; cependant
il s’y trouve avec quelques inexactitudes de dates inévitables, plusieurs
omissions, surtout à l’époque troublée qui suivit le
siège de 1652, ce qui n’a rien de surprenant, attendu, ainsi que
le dit lui-même M. Maxime de Montrond, qu’il règne une confusion
extrême dans les documents du XVIIe siècle qu’il eut à
sa disposition.
Les Essais historiques furent publiés
en 1836 et ce n’est qu’en 1855 que M. Louis Geoffroy-Château, juge à
Paris et neveu de Geoffroy-St-Hilaire, remit à la ville un gros manuscrit
recouvert en parchemin, divisé en deux parties, l’une contenant les
actes de la municipalité de 1658 à 1670; la seconde, qui n’est
autre que la Rapsodie écrite en entier de la main de Pierre
Plisson, avocat du roi à la même époque. Cette œuvre
que M. Léon Marquis nous a fait connaître par les extraits qu’il
en a donnés dans ses Rues d’Étampes, mériterait
d’être mise au jour en son entier.
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Nous voyons dans la première partie que Gabriel
de Bry (1), lieutenant-général
du bailliage, fut élu maire le 19 octobre 1653; que François
César Provensal, prévôt, lui succéda en 1659;
que Thomas Migault (2), lieutenant assesseur
civil et criminel, fut nommé [p.7] ensuite
le 8 octobre 1662 et qu’il fut remplacé, avant l’expiration de son
mandat, par Jean Alleaume, lieutenant de l’élection, le 8 août
1664; celui-ci ne figure pas dans l’énumération faite par
M. de Montrond qui porte comme maire, en 1664, Sébastien Bredet,
élu à cet office seulement en 1670 après René
Hémard, successeur de Jean Alleaume.
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(1)
Fils de Gabriel de Bry et de Marguerite du Tartre; il épousa, en
1671, dans l’église de Méréville, Marie-Anne de Chartres.
(Voir nos Registres paroissiaux, page 219).
(2) Révoqué
pour malversations, nous dit René Hémard.
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Ce dernier,
descendant d’une ancienne famille d’Étampes, alliée aux plus
notables de la ville, et fréquemment citée dans les registres
paroissiaux dès le XVIe siècle, était né en 1602,
fils de Jehan Alleaume, procureur, et de Marie de Villette, parente de Jean
de Villette qui fut le premier maire en 1523. Il avait épousé
Marie Anne Bredet, sœur de Sébastien, déjà veuve de
Jean Hatte, officier du Roi et de la Reine, ainsi que le prouve un titre
de constitution de rente à l’Hôtel-Dieu.
«4 livres tournois de rente foncière
le jour de St-Rémy, deue par M.tre Jehan Alleaume ayant espousé
Marie Bredet, auparavant veufve de Jehan Hatte, vivāt officier du roy; ledict Jehan Alleaume, lieutenant de l’élection
d’Estampes, sur une pièce de pré scize en la prairie d’Estampes,
proche S.-Lazare».
On lit sur une pierre tombale conservée dans
l’église de Saint-Gilles:
ICY GISENT ET REPO.NT
LES CORPS DE FEU NOBLE HOMME JEAN HATTE, VIVĀT OFFICIER DU ROY
ET DE LESCHANSŌNERIE DE LA REINE,
QUI DÉCÉDA LE DERNIER OCTOBRE MIL SIX CĒT TRENTE UNG,
ET DE DAME ANNE BREDET, SA FEMME, QUI MOURUT LE VIII OCTOBRE
1674.
PRIEZ DIEU POUR LEURS AMES.
Une autre inscription tumulaire placée à
côté de celle-ci, ne cite que Jean Hatte, et énumère
ses legs à l’église.
Les registres de la même paroisse contiennent
l’acte de sépulture de Marie Anne Bredet:
«Le 16 octobre 1674, inhumation dans l’église
du corps d’Anne Bredet, veuve de deffunct Alleaume, lieutenant en l’élection,
décédée au village de Bonnes (1), et apportée icy».
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Eglise Saint-Gilles (schéma apparemment peu fidèle)
(archives des dames de Maubuisson, XVIIe siècle)
(1) Ancien nom de Chamarande.
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Il est à
remarquer que l’on emploie tantôt l’un, tantôt l’autre des [p.8] deux prénoms de la dame et qu’elle fut
enterrée avec son premier mari.
Elle était veuve
pour la seconde fois depuis près de sept ans. Le registre des actes
de la municipalité, à la date du mercredy, 16 février
1667, dit: «M. Alleaume, maire, après avoir reçu une lettre
de M. Regnault (1), à dix heures du matin,
tomba malade d’une apoplexie dont il est mort à 6 heures après
midy, le mesme jour. Et il a esté inhumé, le vendredy 18 dudict
mois aux Cordeliers. Messieurs les eschevins, en deuil, ont porté
le poesle; Messieurs de la justice et grand nombre d’habitans ont assisté
à ses funérailles, et aussy on y a porté les torches
de toutes les confréries et mestiers».
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(1) Trésorier de
la Généralité de Paris.
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Lorsque Jean
Alleaume prit possession de la mairie, il n’y avait que trois échevins
en exercice. Le quatrième, Salomon Le Sage (2), était décédé peu
auparavant.
L’élection de maire et d’échevins avait
été accordée à la ville d’Étampes, en
même temps que l’érection d’une maison commune par lettres-patentes
du mois de mai 1514, octroyées par le roi Louis XII, confirmées,
en 1518, par François Ier (3). Par ces
lettres, il était dit notamment: «Les manans et habitans de
la ville d’Estampes pourront avoir un maire et quatre échevins qui
s’éliront par les dits manans et habitans, ou les commis et députés.
Lesquels maire et échevins resteroient 4 ans, mais deux sortiroient
de 2 ans en 2 ans, afin qu’il y en ait toujours deux anciens avec deux nouveaux,
etc.».
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(2) Le fils de Salomon
Le Sage était lieutenant de l’élection en 1697. Il avait épousé
une fille de Jean Rousse, dont la descendance s’est divisée en deux
branches: les Rousse d’Intville et les Rousse de St-André.
(3) Ces deux pièces
sont conservées aux archives municipales.
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Ces dispositions
étaient encore en vigueur en 1664 et les échevins en fonctions
étaient:
Pierre Plisson, avocat du Roi, qui, avec Salomon Le Sage, mort depuis,
était échevin depuis 1660.
Jean Rousse, lieutenant en l’élection, et Noel Jolly, beau-frère
de dom Basile Fleureau, officier de feu Monsieur frère unique du
roi, l’étaient depuis 1662.
Conformément au règlement établi,
les deux premiers furent remplacés, le 4 octobre 1664, par Antoine
Thibault, receveur des [p.9] Célestins
de Marcoussis, qui possédaient de grands biens aux environs d’Étampes,
et par Jacques Duris (1) marchand drapier.
Le même acte d’assemblée
désigne en qualité de receveur des deniers communs, Pierre
Martin, tanneur, et en celle d’administrateurs de l’Hôtel-Dieu, Michel
Boullemier, boulanger, et Sébastien Duverger, pâtissier et hôtelier
de la paroisse Saint-Gilles.
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(1)
La famille Duris devient l’une des plus notables d’Étampes. Elle
a fourni les seigneurs des Emondants, de Viévy, de Châtignonville,
etc. Elle s’allia avec les de St-Pol, de la Châteigneraye, Edeline,
de Courbeville,…
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De nouvelles
élections eurent lieu le 4 octobre 1666. «L’ancienne coutume
étant que les maires doivent exécuter leur charge pendant
quatre années, et Jean Alleaume n’ayant été élu
qu’au mois d’août 1664, on ne devoit procéder à l’élection
d’un maire qu’en 1668, mais Jean Alleaume continuant les pouvoirs de Thomas
Migault qui expiroient en 1666, est renommé maire pour quatre ans».
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Les échevins
Jean Rousse et Noel Jolly, au terme de leur mandat, sont remplacés
par Nicolas Baudry, receveur du domaine, et par Pierre Crochart, marchand.
Jacques Touchart (2) et Guillaume Desauges,
sont élus administrateurs de l’Hôtel-Dieu. Pierre Martin conserve
ses fonctions de receveur des deniers communs. C’était le receveur
municipal de l’époque chargé de percevoir les revenus de la
ville consistant en octrois — deniers communs — et en loyer d’une partie de la maison commune occupée
par les greniers à sel — deniers patrimoniaux — Il acquittait les dettes de la communauté sur ordonnances
délivrées par la municipalité.
La même organisation subsista jusqu’à
la mort du Maire.
Les affaires du conseil, à moins d’affaires
urgentes, avaient lieu le jeudi de chaque semaine d’après cette délibération:
« Jeudy, 21 juin 1663 — Nous ….. avons arrêté que
suivant l’antique usage, nous nous assemblerons en l’hostel et maison de
la ville, le jeudy de chaque semaine et, en cas qu’il fust feste le jeudy,
le mercredy; et s’il estoit feste les mercredy et jeudy, le mardy; le tout
pour aviser et vacquer aux affaires communes de la dicte ville et de l’hostel
Dieu d’Estampes, sauf telles autres assemblées à tels jours
extraordinaires que besoin sera». [p.10]
Depuis 1661, Accurse Dupré, procureur, exerçait
les fonctions de greffier de la ville.
Examinons maintenant séparément les
actes de l’administration de Jean Alleaume et les principaux faits qui se
sont accomplis pendant ce temps.
Travaux publics
1664. — 26 février, il est délivré une ordonnance
de 54 livres, sur le receveur des deniers communs, pour l’achat de plants
divers et de plusieurs ormes destinés au Port.
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(2) Le nom de Jacques
Touchard qui était hôtelier, rappelle un souvenir historique.
626 prisonniers ramenés en France, après la bataille de Senef,
passèrent à Étampes, en 1674, et furent logés
chez lui. Il reçut pour les frais que lui occasionna ce séjour,
la somme de 200 livres, fixée par l’intendant Hotman en 1676 (ancien
compte de Jacques Dartois).
Porte Saint-Martin
(archives des dames de Maubuisson, XVIIe siècle)
|
Cette
dépense continuait celle commencée pour le même objet
par Thomas Migault et ses échevins, qui avaient déjà
fait planter «pour le profit et l’utilité de la ville, son
ornement et sa décoration», 192 pieds de peupliers en dehors
des fossés depuis la Porte Saint-Gilles (1)
jusqu’aux Portereaux; aux Portereaux et derrière la Congrégation
de Notre-Dame, sur le bord de la rivière, 87 pieds; 213, de la Porte
S. Gilles à la Porte S. Fiacre; 215 delà, jusqu’à la
Porte S. Pierre et 48 en continuant jusqu’à la rivière.
Au Port, le long du fossé, 196 pieds d’arbres
divers; au même lieu, cinq allées d’ormes comprenant 180 pieds.
— 26 mars, payé
à Abel Outrait, maître charpentier, pour avoir fait à
neuf les ponts de St-Jacques, de St-Pierre, de St-Martin et de St-Gilles,
et avoir fourni le bois, 255 livres.
Le même jour, Guillaume Delaroche, maître
paveur, reçoit 80 livres «sur ce qui lui est dû»,
sans autre indication.
— L’année
suivante, au mois d’août, il est passé bail des pavés
pour six années à ce même Guillaume Delaroche, qui prend
aussi par adjudication la ferme des barrages, pour 2 ans, à commencer
du 1er octobre 1665, moyennant 360 livres par an à verser entre les
mains du receveur des deniers communs, suivant bail passé par Accurse
Dupré, greffier.
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(1) En 1668, les portiers
des portes St-Jacques, St-Pierre et St-Martin, les plus importantes, recevaient
8 livres par an; ceux des portes St-Gilles, St-Fiacre, de la Couronne ou
Evézard, du château et de la Porte Dorée, recevaient
6 livres.
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Il paraît,
d’après M.tre Plisson (2), que les originaux
de la concession du droit de barrage avaient été retirés
de la Maison de Ville en 1652 par Gabriel de Bry père, lieutenant
général, maire à cette [p.11]
époque, dans l’intention probable de les sauver de la destruction.
Ces documents étaient restés chez lui à sa mort; il
fallut un arrêt du Conseil (rendu le 26 juin 1665) (1).
1665. — 9 septembre, ordonnance de 13 livres à «un fendeur
de graiz» pour avoir mis deux grandes marches à l’abreuvoir
au Mouton.
— 9 septembre. Mathurin
Grand pré, maître maçon, a refait deux arches de la muraille
du Port, dans le Perray.
— 21 octobre. Il est avancé
200 livres à Bruandet, clerc de la ville «pour fournir à
la dépense qu’il convient faire à la levée des Portereaux,
écluses, fourniture de bois, pour éclore et curer la rivière».
|
(2)
La Rapsodie.
(1) Il est dit, dans cet
arrêt, que le revenu de la Ville ne peut être employé
qu’à la réfection des portes, ponts et pavés pour les
faire restituer, ce qui coûta la somme de 244 livres 16 sols, tant pour
les frais de cet arrêt que pour ceux des vacations dues à M.
de Nancry, procureur à la Cour (9 juillet 1665).
|
Le clerc
de la Ville recevait 20 livres de gages le 31 décembre de chaque
année. Le 9 avril 1664, il dut renouveler sa casaque (2) et reçut de ce chef 32 livres.
|
(2)
Casaque autrefois aux couleurs de la ville, moitié rouge et moitié
cannelle (La Rapsodie).
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Dans cette
nature de dépenses, nous trouvons aussi à la date du 26 avril
1664, une ordonnance de 48 livres au nom de François Canivet, juré
crieur, pour ses gages ordinaires et vacations extraordinaires; et encore
le 27 août 1665, une ordonnance de 15 livres, dont 10 livres pour
une année de gages et 5 livres pour vacations, délivrée
à Guillaume Chassecuiller, sergent et concierge de la maison de ville.
1666. — Le même Chassecuiller est gratifié le 1er février
de la somme de 20 livres pour employer aux réparations de l’appartement
qu’il occupe dans la maison de Ville, dont une autre partie était
louée au receveur des greniers à sel, qui y avait installé
ses magasins. Le bail en fut renouvelé en janvier 1667, entre M. de
Maitz et les adjudicataires des gabelles et les échevins Baudry et
Crochart, pour 6 années, moyennant 400 livres par an.
— 4 octobre. Ordonnance
de 300 livres à Guillaume Delaroche, pour ouvrages de pavé.
L’entretien du pavage des rues d’une ville si allongée, traversée
en son entier par l’une des routes les plus fréquentées de
la France, [p.12] a toujours été
fort dispendieux et l’on peut dire la plus grosse charge d’Étampes
jusqu’à l’avènement du chemin de fer. En 1776, par exemple,
d’après un budget municipal que nous avons rapporté ailleurs
(1), les revenus de la ville étant d’environ
8 300 livres, le pavage seul coûtait 3 400 livres.
|
(1)
L’Abeille d’Étampes, 16 mai 1903.
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Comme
on le voit, il y eut peu de travaux publics de 1664 à 1667; la raison
en est dans la pauvreté des habitants qui ne s’étaient pas
encore relevés du désastre de la guerre de 1652 (2), et dans les incessants passages de troupes, plus
ou moins disciplinées, source de vexations et de nouveaux troubles.
|
(2) En 1667, la population
de la ville était fort diminuée; d’après Dom Basile
Fleureau les cinq paroisses ne comptaient pas plus de 2106 feux.
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Au mois d’août 1664, le Roi, prenant
en considération la dépense causée à la ville
par le régiment de chevau-légers du Dauphin qui y avait séjourné
plus de trois semaines, lui avait accordé un dégrèvement
de 3 000 livres sur les tailles.
Pendant plus d’une année, Étampes ne
voyant plus de soldats dans ses murs, se crut débarrassée de
ce fléau, – le terme n’est pas trop fort pour cette époque, — lorsqu’au mois de novembre 1665, arriva
la compagnie d’infanterie du capitaine Lhuillier, qui fut logée dans
le faubourg St-Pierre et y resta cinq jours. Les frais de séjour,
l’étape, comme on disait alors, fut liquidée par l’intendant
Regnault, à 99 livres 3 sols, à raison de 6 sols par homme,
les officiers en proportion de leur grade.
Dans le même mois la compagnie d’infanterie
de Sélarges qui, logée dans le faubourg S. Martin, n’y demeura
qu’une nuit. Etape, 29 livres 19 sols.
Puis successivement:
— Le
13 décembre. M. du Plessis, capitaine du régiment d’infanterie
de la Reine, logé paroisse Notre-Dame pendant huit jours. Etape:
255 livres 4 sols.
— Le
19 décembre. M. de Villegagnon, capitaine au régiment d’infanterie
de Gransay, logé paroisse S. Basile; il repart le lendemain. Etape,
71 livres 4 sols. [p.13]
— Le
21 décembre. M. de Charagon, capitaine d’infanterie, logé
paroisse S. Gilles, une journée. Etape, 83 livres 2 sols.
Jusque-là, il ne s’était agi que de
passages, quand le 22 décembre, le Maire et les Echevins reçurent
de M. Buchère une lettre leur donnant avis que la ville d’Étampes
était menacée d’une garnison pour le quartier d’hiver.
Aussitôt, M. Duris, l’un des échevins, fut député
par ses collègues pour aller voir à Paris M. de Vendôme* et le prier d’intercéder pour eux auprès
de M. de Louvois, afin de détourner l’orage qui allait fondre sur eux.
Il porta au Duc, de la part des habitants, des écrevisses pour lesquelles
Étampes était renommé et quatre belles truites. Il en
offrit deux à MM. Margeret (1) et Buchère.
|
*
Il s’agit à cette date de César de Vendôme, mort le 22
octobre 1665 à Paris.
(1) Intendant de M. de
Vendôme.
|
Ce fut en vain, car
s’il n’y eut pas de garnison d’hiver, les passages se succédant sans
relâche, et le séjour parfois prolongé de certaines
troupes eurent autant et plus d’inconvénients.
Le tableau suivant nous montrera que la charge était
lourde; les étapes n’étaient souvent remboursées qu’en
partie et toujours tardivement.
Date du
passage
|
Nom du
capitaine
|
Régiment
|
Logement
|
Séjour
|
Étape
|
1665
|
|
|
|
|
|
Décembre
24
|
de Vautelles.
|
29e infrie
|
St-Pierre
|
1 jour
|
55# 14s
|
— 25
|
de la Tournelle.
|
Infanterie.
|
St-Martin.
|
—
|
86 – 4
|
1666
|
|
|
|
|
|
Janvier
3
|
de Beauval.
|
Infantrie
de Bretagne.
|
N.-Dame
et St-Basile
|
—
|
32 – 7
|
— 5
|
d’Esture.
|
Rég.
du Roi.
|
N.-Dame
|
—
|
67 – 16
|
— 6
|
Dynonche.
|
Infanterie.
|
St-Basile
|
—
|
67 – 2
|
— —
|
de Verdonnay.
|
—
|
St-Gilles
|
—
|
73 – 2
|
— 9
|
de Lange.
|
—
|
St-Pierre
|
—
|
78 – 6
|
— 17
|
de Champes.
|
—
|
St-Martin
|
—
|
83 – 2
|
— 20
|
de Cabassol.
|
—
|
N.-Dame
|
—
|
80 – 18
|
— 21
|
de Combats.
|
—
|
St-Basile
|
—
|
85 – 2
|
— —
|
Marquis
de Thor.
|
—
|
St-Gilles
|
—
|
94 – 18
|
— —
|
de la Sablière.
|
—
|
St-Pierre
|
—
|
75 – 6
|
— 23
|
Chr. d’Entraigues
|
—
|
St-Martin
|
—
|
78 – 2
|
— 29
|
Dupont.
|
Infrie
du Roi.
|
N.-Dame
|
—
|
89 – 6
|
|
|
|
|
|
[p.14]
|
D’après une
note inscrite au registre à la date du 4 décembre 1667, les
compagnies étaient assemblées devant l’Hôtel-de-Ville;
la municipalité comptait le nombre des présents et délivrait
les billets de logement en conséquence, mais quelquefois les commandants
en obtenaient plus qu’il ne leur était nécessaire en déguisant
les valets en soldats (1), ce qui n’était
pas facile à reconnaître. Les gardes prétendaient être
exempts de cette recherche et on devait leur donner des billets «sur
leur bonne foi, à la condition de rendre le surplus s’il y en avait
de trop».
|
Marche d’une compagnie d’infanterie, par Alain Manesson Mallet
Les Travaux de Mars, ou l’art de la guerre, 1671. 1684.
(1) C’est ce qu’on appelait passe-volants. «Quand
les commissaires envoyés par le Roi passaient la revue, on grossissait
l’effectif avec des valets d’officiers, des marchands suivant les troupes,
ou des gens sans aveu, qui trouvaient leur profit à cette industrie».
(Camille Rousset, Histoire de Louvois).
|
|
|
Ainsi
que cela s’est toujours vu et qu’on le constate encore parfois de nos jours,
la distribution des logements ne se faisait pas sans qu’il y eût des
plaintes et des accusations de partialité, témoin le procès-verbal
du 29 janvier 1666:
«Par devant MM. les Maire et Echevins assemblés
en l’hostel commun, heure de trois de rellevé, est comparu Alexandre-Rousseau,
hostellier, demeurant à la maison de la Gourde (2), lequel a prié et requis lesdits sieurs
Maire et Echevins, particulièrement le Sr Duris, l’un d’eux, de luy
pardonner des injures et menaces par lui proférées contre
l’honneur et la personne dudict Duris, et mentionner les informations faites
par devant M. le Lieutenant particulier, offrant de luy faire toutes les
satisfactions qu’il désirerait. A quoy lesd. Srs maire et échevins
inclinans et estant mesmes priés par led. Duris, et après
les submissions faites par ledict Rousseau qu’il recognoist le sr Duris
pour homme de bien et d’honneur, et non pas tel qu’il l’a qualifié;
que desd. injures il se repent et luy en demande pardon et aux dicts sieurs
Maire et Echevins, recognoissant que le bulletin de logement d’un lieutenant
signé par nous, maire, a esté délivré avec justice,
promettant de rembourser led. Sr Duris de tout ce qu’il a payé pour
les informations, droits, proceddures; de mettre copie du présent
acte en bonne forme entre ses mains et une autre pour demeurer ès
archives de la dicte ville, et a promis de ne plus proférer aucune
injure contre l’honneur et [p.15] réputation
d’aucun desd. Srs Maire et Echevins, de leur rendre le respect qu’il est
requis — après
quoy a esté deschargé, etc ...»
Le 12 février, il est arrivé deux compagnies
des gardes suisses, avec ordre de Sa Majesté de les fournir de vivres
en payant. Elles ont été logées sur les paroisses de
S. Basile et de S. Gilles, et sont parties le lendemain. Il avait été
convenu de 5 sols par soldat, mais la plupart n’ont rien payé
du tout.
— 15
février. MM. de Briançon et Pugniet, capitaines au régiment
d’infanterie de Gransay, séjournent dans le faubourg S. Pierre. Ils
ont payé cinq sols par homme.
|
(2)
Ancienne auberge dont nous ignorons l’emplacement. Elle n’est pas citée
par M. Marquis dans Les Rues d’Étampes. Deux actes des registres
paroissiaux, l’un de Notre-Dame, en 1728, l’autre de S. Gilles, en 1740, mentionnent
«Nicolas Benoist, maître de la Gourde».
|
— 6 avril. M. Mazel, capitaine d’une compagnie
de chevau-légers de 45 cavaliers. Il lui a été fourni
pour la journée 20 livres de foin par cheval et quatre picotins d’avoine;
pour les personnes et valets 3 livres de pain, .3... (1) de vin, mesure de Paris et ... (1) livres de chair. Etape liquidée à
71 livres 11 sols, savoir: 27 sols par cavalier, les officiers d’état-major
à proportion.
|
(1)
En blanc dans le texte.
|
— 24 avril. M. des Routy, capitaine du
régiment d’infanterie de Sault, logé dans la paroisse Notre-Dame
et parti le lendemain, 43 livres 5 sols.
— 1er
mai. M. de Verdelin, capitaine d’une compagnie de chevau-légers,
a séjourné. L’étape a été fournie par
les habitants pour lui, lieutenant, cornette et maréchal des logis,
55 cavaliers, et liquidée par M. Regnault, intendant, à 193
livres, soit 27 sols par cavalier, les officiers en plus.
Suit au registre une copie de l’ordonnance de M. Regnault,
conseiller du Roi, Trésorier de France en la Généralité
de Paris, de la somme de 1 866 livres 12 sols pour le remboursement des
étapes des compagnies de gens de guerre mentionnés plus haut,
à raison de 7 sols par fantassin et de 27 sols par cavalier, les
officiers proportionnellement. M. Nicolas Chevallier, receveur des tailles,
en a fait le paiement entre les mains des Maire et Echevins qui en ont donné
quittances sur parchemin.
Ensuite, ces derniers assemblés en la maison de ville y ont fait
appeler les habitants qui ont fourni le logement et avancé les étapes
pour leur distribuer cette somme de 1 866 livres 12 sols, à raison
de 7 sols pour chaque ration de fantassins, les officiers à proportion,
savoir: le capitaine comptant pour 6, le lieutenant pour 4, l’enseigne [p.16] pour 3, et le sergent pour 2; de 13 sols pour
chaque ration de cheval et de 27 sols par chevau-léger, les officiers
étant comptés comme ci-dessus; le tout suivant les ordres
de Sa Majesté. Les billets de logement ont été retirés
pour demeurer aux archives de la ville avec les quittances des habitants.
— 25
mai. Passage et séjour d’une compagnie de chevau-légers sous
les ordres de M. du Guast. Etape réglée à 101 livres
10 sols.
Le 8 juin, arrive la moitié de la compagnie
des gendarmes écossais du Roi, commandée par le chevalier
d’Hautefeuille, capitaine-lieutenant, avec un maréchal des logis
et cent cavaliers, avec ordre du Roi aux maire, échevins et habitants
de les pourvoir de logis jusqu’à nouvel ordre et de vivres en payant
de gré à gré.
L’autre moitié de la Compagnie était
à Pithiviers.
|
|
Le maire
et le Sr Duris, échevin, vont à Fontainebleau, le 20 juillet,
solliciter le départ des gendarmes écossais et demander une
diminution des tailles en raison des charges imposées à la
ville par ce fait. Il leur est accordé un dégrèvement
de 2 000 livres. Malgré cela, cette troupe n’est partie d’Étampes
que le 25 août pour retourner à Montereau (1)
— 13
juin. M. de Romagnac, capitaine d’une compagnie de chevau-légers — 87 livres 15 sols.
— 15
juin. M. de Lanson, capitaine d’une compagnie de chevau-légers — 87 livres 15 sols.
— 27
juin. M. de la Croizette, capitaine d’une compagnie de chevau-légers — 98 livres 15 sols.
— 4 août.
L’intendant Regnault apporte à Étampes le règlement
du Roi du 27 juillet précédent pour «le réglement
de l’ustencille (2) de subsistance des gens
de guerre», qui a été publié et affiché
le lendemain dans tous les carrefours de la ville. L’exécution de
ce règlement que nous n’avons pas vu, mais qui devait fort peu différer
[p.17] de celui du 12 novembre
1665, qui suit, fut, paraît-il, très difficile et les termes
mal observés.
|
(1) M. Paul Pinson dit
que les gendarmes écossais ayant, dans une nuit, causé du désordre,
ne restèrent à Étampes que quelques mois et durent
quitter la ville sur la plainte faite par le nouveau maire. La ville ne
pouvant se faire rembourser de ses avances, M. Jolly, échevin, va
à Fontainebleau pour obtenir 1e paiement du logement des gendarmes
écossais. Nous ne voyons pas que cette affaire ait été
terminée du temps de Jean Alleaume.
(2) Vieux terme exprimant
le droit qu’avait le soldat au pot, au lit et à la chandelle.
|
«Extrait
du Réglement du Roy du 12 novembre 1665, des Etapes à fournir
aux Gens de guerre:
Cavalerie
«Simple cavalier
aura par jour 2 pains de 12 onces entre bis et blanc; une pinte et demie de
vin, mesure de Paris (qui est 3 setiers d’Étampes ou environ) et une
livre et demie de chair, bœuf et mouton.
«Chaque cheval aura 20 livres de foin (qu’on change quelquefois
avec de bonne paille), et quatre mesures d’avoine par jour.
«Le capitaine pourra avoir pour six; le lieutenant pour quatre;
le cornette pour trois et le maréchal des logis pour deux.
Infanterie
«Un soldat, ou fantassin, aura
deux pains de 12 onces chacun; une pinte de vin, mesure de Paris ou une chopine,
mesure d’Étampes et une livre de chair.
«Le capitaine pour six et peut avoir 4 chevaux; le lieutenant pour
quatre et peut avoir 2 chevaux; l’enseigne pour trois et peut avoir deux chevaux;
et le sergent pour deux et peut avoir un cheval, que M. le Commissaire néanmoins
n’a point alloué jusqu’ici».
|
|
— 22
octobre. Les deux tiers de la compagnie d’ordonnance des chevau-légers
de Monseigneur, Frère unique du Roi, composés de Monsieur le
marquis de Valsême, Monsieur de Bondil, maréchal des logis, et
66 chevau-légers, avec un trompette et un timballier, sont arrivés
en cette ville avec injonction du Roi d’y demeurer jusqu’à nouvel ordre,
et aux habitants de leur fournir des vivres en payant de gré à
gré.
Quelques jours après, M. Baudry, échevin,
se rend à Paris, pour s’informer près de qui de droit de l’ordre
que l’on devait tenir pour la subsistance des chevau-légers; ce qui
est une preuve que le règlement n’était pas considéré
comme ayant une autorité suffisante.
|
|
— Le 4 novembre, M. Regnault, intendant,
arriva à Étampes, apportant les commissions (1) des tailles avec diminution pour la ville de 2
000 livres. Dans ces commissions était employée la somme de
656 # pour le premier paiement à faire au Sr Lebeau. Les Maire et
échevins sont allés, en corps, saluer Mgr l’Intendant et lui
porter le présent de la Ville (2) 4 novembre. Messieurs de Saint-Rémy et de La Berge-Saint-Cirge
[p.18] viennent à Étampes
avec leurs compagnies et repartent le lendemain. L’étape est liquidée
à 90 livres 9 sols pour chacun des deux détachements.
Le 5 novembre, Monsieur Regnault, intendant, a arrêté
le montant des étapes fournies aux compagnies de chevau-légers
de Du Guast, Romagnac, Lanson, la Croizette, Saint-Rémy et La Berge
à 556 livres 4 sols, à raison de 27 sols pour chaque ration
de chevau-légers, les officiers en proportion et, le même jour,
il a remis au Maire et aux échevins une ordonnance de cette somme
à prendre sur M. de Ville-Romard, trésorier extraordinaire
des guerres, conformément à celle du 2 juillet précédent;
il n’y avait que la somme et le nom des compagnies à changer.
Dans le mois de novembre, le Maire et l’échevin
Thibault se rendent l’un après l’autre à Paris pour solliciter
le départ des chevau-légers, inutilement encore: la troupe
resta à Étampes au grand ennui des habitants.
Le 23 décembre, le maréchal des logis
de Bondil, qui commandait alors la compagnie, fit sommation aux maire et
échevins de recevoir les deux tiers de la somme de deux mille livres
qu’on lui avait envoyée, comme à compte de ce qui était
dû à la ville sur les subsistances fournies par elle, à
la condition de continuer à faire des avances, promettant de les rembourser
lorsqu’il recevrait de nouveau de l’argent du Roi, et menaçant les
habitants, en cas de refus, de les rendre responsables des conséquences.
Ces derniers, en grand nombre, se rassemblèrent
à l’hôtel-de-Ville où se trouvaient le Maire et les
Echevins, pour répondre à cette sommation. Il fut décidé
d’un commun accord qu’on ne fournirait plus de vivres à moins de
paiement immédiat, que chaque particulier réglerait son compte
avec les chevau-légers logés chez lui depuis le 22 octobre
et que le total formerait dette à rembourser avec les premiers deniers
que toucherait la troupe. Quant aux 1 334 livres offertes par M. de
Bondil, l’assemblée estima qu’on les laisserait aux militaires qui
dès lors pourvoiraient eux-mêmes à leur subsistance.
Le maréchal des logis ayant reçu cette
réponse qui était loin de le satisfaire, alla de suite à
Paris pour en conférer avec ses chefs;cependant le 29 décembre,
M. de la Salle, cornette de la compagnie, arriva à Étampes
et fit distribuer aux hommes la somme en question. Une partie seulement pourvut
à son entretien, d’autres ne [p.19] nourrirent
que leurs chevaux, le reste continua de vivre à la charge des habitants,
malgré tous ordres et engagements.
Le 3 janvier 1667, il arriva encore à
Étampes, le régiment d’infanterie du Roi comprenant six capitaines,
3 lieutenants, 3 enseignes, 7 sergents, 305 soldats, qui repartirent le lendemain.
L’étape fournie par les habitants ne fut réglée que le
22 mai suivant à 152 livres 12 sols.
Ce fut le dernier passage pendant la gestion de Jean
Alleaume.
La garnison demeura jusqu’en mai 1667. Le 12, les
chevau-légers de Monsieur envoyés en Flandre, partirent enfin,
mais sans payer; ce ne fut que plus tard qu’ils se libérèrent
d’une partie de ce qu’ils devaient qui se montait à 1 446 livres,
sans préjudice des anciens comptes et des dépenses du mois
de janvier.
Nous voyons dans le registre des délibérations
de l’année 1667, que le 2 mai, la veuve et les héritiers de
Jean Alleaume remirent aux édiles une somme de 200 livres, en sols,
provenant de l’argent des étapes, restée entre les mains de
l’ancien maire à sa mort, avec un sac rempli de papiers parmi lesquels
ceux concernant le logement des troupes.
Nous renvoyons le lecteur pour la suite des passages
de troupes à l’intéressante notice publiée par M. Paul
Pinson, notre savant confrère, dans le «Bulletin de Corbeil,
d’Étampes et du Hurepoix», en 1901, intitulée:
«Une page inédite de l’histoire municipale
de la ville d’étampes au XVIle siècle. – Démêlés
du maire et des échevins avec le ministre Louvois au sujet de la
garnison des chevau-légers du Dauphin, 1669».
|
(1) Ou les états des tailles.
(2) Dans un tableau de
récolement des objets appartenant à la Ville, fait à
la fin du XVIIIe siècle, est mentionnée à l’art. 28,
« une vieille claie d’osier servant à porter les présents
que fait la ville aux Princes et autres personnes de distinction».
Marche d’une compagnie de cavalerie, par Alain Manesson Mallet
Les Travaux de Mars, ou l’art de la guerre, 1671. 1684.
|
Ce séjour
fut encore plus pénible que celui des chevau-légers de Monsieur
en 1666-67. Les habitants, parfois maltraités, eurent à subir
des vexations sans nombre. On eût dit que les soldats étaient
en ville conquise et seuls le courage et l’admirable fermeté du Maire,
René Hémard, empêchèrent les pires excès.
Combien sont différentes aujourd’hui les
passées de troupes! Loin d’inspirer de la crainte,
nos soldats sont désirés, accueillis avec joie, tous s’efforcent
de les recevoir de leur mieux; ce ne sont plus des mercenaires que l’on redoute,
ce sont nos enfants, c’est la patrie elle-même. [p.20]
Réceptions. – Cérémonies
28 mai 1665. – Les maire et échevins
s’en vont à Basville présenter leurs hommages à l’illustre
Guillaume de Lamoignon, premier président au Parlement de Paris, et
lui porter le présent de la ville. Ne l’ayant pas vu, ils allèrent
à Boissy-sous-St-Yon où ils le trouvèrent, ainsi que
madame la Présidente. Coût du voyage et du présent, 51
livres.
Nouvelle visite à Basville en novembre 1666.
Le présent, cette fois, consistait en poisson dont les rivières
d’Étampes abondaient alors.
César de Vendôme, fils aîné
de Henri IV et de Gabrielle d’Estrées, né en 1594, légitimé
l’année suivante, était seigneur d’Étampes depuis la
mort de sa mère; il décéda vers la fin de l’année
1665; MM. Alleaume, maire, Rousse et Thibaut, échevins, se rendirent
à Paris, en novembre, pour saluer le nouveau seigneur, Louis,
duc de Mercœur, qui avait épousé en 1654 Laure Mancini, nièce
du cardinal Mazarin, «ils lui rendirent leurs devoirs de condoléance
sur la mort de Monsieur son père et lui firent le présent accoutumé».
Peu de temps après leur retour, ils reçurent
une lettre du duc demandant la célébration d’un service funèbre
à Étampes. Une réunion des habitants à l’Hôtel
de Ville provoquée à ce sujet, fixa la cérémonie
au jeudi 17 décembre 1665. Le registre en a conservé le souvenir.
«.... a esté chanté et célébré
en l’église Notre-Dame d’Estampes un service solennel pour le repos
de l’âme de feu Monsr de Vandosme, dont la cérémonie
funèbre a esté faicte ainsy qu’il ensuyt.
1° Le mercredy 16 dudict mois au soir, a esté sonné
par toutes les églises de la ville, tant parrochiales, collégiales
que conventuelles, et l’église Notre-Dame a esté tendue de
noir avec les armes dudict Seigneur et tout le chœur de la dicte église
pareillement, où, au milieu, estoit une chapelle ardente composée
de 150 cierges, avec un daiz au-dessus et devant estoit un poelle de velours
noir avec 4 flambeaux de cire jaune aux quatre coings, sur l’autel paré
d’un drap de velours noir, 10 cierges de demy livre chascun. [p.21]
Tout le clergé s’assembla en ladite église
sur les 10 heures du matin et toutes les confrairies receurent ordre d’y
apporter leurs torches. Messieurs du bailliage, prévosté et
élection se rendirent à l’hostel de Ville où ils prirent
messieurs les Maire et échevins avec leurs capuchons noirs et longues
robes, et les conduisirent avec ordre, marchant comme à un deuil,
deux à deux, à ladicte église Notre-Dame, où
estant arrivés, le Père prédicateur de l’ordre de .....
(1), fit l’oraison funèbre et de suite,
on commença la messe, les vigilles ayant esté dictes auparavant.
– A l’offerte, il n’y eut que Chassecuiller et Bruandet (2) qui portèrent pain et vin; et ensuite on
retourna à la maison de ville avec le mesme ordre que l’on en était
parti. |
Le Président de Lamoignon
|
|
La Présidente
|
César de Vendôme, mort le 22 octobre 1665 à Paris
(1)
Le nom est en blanc.
(2) Concierge et clerc
de ville.
|
Toute
la dépense de la cérémonie ci-dessus se monte à
la somme de 160 livres, dont a esté délivré ordonnance.
Le mois suivant, le 20 janvier 1666, mourait
la Reine-Mère, Anne d’Autriche, veuve de Louis XIII. Étampes,
à l’exemple des autres villes du royaume, fit aussi une cérémonie
funèbre.
Le samedy 13 mars, suivant la délibération cy devant faicte
(3), a esté célébré
un service solennel pour le repos de l’âme de la Reine mère
en l’église de Notre-Dame qui estoit tendue de noir et le cœur d’icelle
où estait érigée une chapelle ardente composée
de plus de 150 cierges. Tout le clergé de la ville s’y rendit à
10 heures du matin, et de suite messieurs les maire et échevins avec
des longues robes et capuchons noirs conduits par messieurs les Juges, où
estant arrivés, l’oraison funèbre fust prononcée par
M. Folleville, docteur de la Faculté de Caen et doyen de Sainte-Croix
d’Estampes, avec l’approbation et satisfaction de toute la compagnie, ensuite
fust célébré la messe à laquelle toutes les
torches des confrairies furent portées, et le soir précédent
fust sonné par toutes les églises et les cérémonies
faictes comme au service de Monsieur de Vandosme».
L’hôtellerie de la
Rose, tenue à cette époque par Louis Decuve
et sa femme, Cantienne Plisson, partageait avec les Trois Rois et
le [p.22] Coq (1) l’honneur de loger les grands personnages de passage.
Elle hébergea en mai 1666, le marquis de Sourdis, fils de l’ancien
gouverneur d’Orléans, mort en 1657; et le 5 novembre suivant le Prince
de Condé. Les maire et échevins allèrent les saluer tous
deux et leur portèrent le présent ordinaire.
|
(3) Cette délibération
n’est pas au registre.
(1) Dont François
Baudry était propriétaire en 1664.
|
Louis
II de Bourbon, le grand Condé, était bien connu des Étampois,
dont il avait pris la ville en 1652. Tombé en disgrâce après
la Fronde, il fut rétabli dans ses dignités quelques années
après, et chargé de l’invasion de la Franche-Comté en
1668.
Jean Alleaume était allé à Paris
vers la fin de mai 1666, avec l’échevin Jean Rousse, pour affaires
intéressant la Communauté. Il en avait profité pour
rendre visite au seigneur du domaine, Louis de Vendôme, qui l’informa
que sa mère avait l’intention de s’arrêter à Étampes
avec Mlle d’Aumale, sa petite-fille, future Reine de Portugal, au cours de
leur voyage à La Rochelle où elles devaient s’embarquer, et
qui manifesta le désir qu’on lui fît tous les honneurs qu’on
lui aurait rendus à lui-même.
Le Maire écrivit aussitôt à l’Assemblée
communale pour la prévenir de cet événement.
Les deux princesses, Françoise de Lorraine,
veuve de César de Vendôme, et Marie-Elisabeth-Françoise
de Savoie, dite Mademoiselle d’Aumale, fille de Charles-Amédée
de Savoie, duc de Nemours et d’Aumale, tué en duel par le duc de
Beaufort, son beau-frère, en 1652, et d’Elisabeth de Vendôme,
décédée en 1664, quittèrent Paris, le 29 Mai
1666, et allèrent coucher à Chastres (2).
|
Louis de Vendôme (1612-1669),
duc d’Étampes |
|
Marie Françoise de Savoie (1646-1683), princesse d’Aumale
|
(2) Arpajon.
|
Dans la
matinée du dimanche 30, la municipalité envoya un exprès
pour savoir l’heure de l’arrivée à Étampes, et le Prévôt
des Maréchaux s’y rendit également avec sa compagnie d’archers
pour former l’escorte.
|
|
Les tambours
publics avertirent les habitants de prendre les armes et de se porter, avant
midi, au delà du cimetière qui occupait alors l’emplacement
du Jeu de Paume, derrière les Capucins (3),
aujourd’hui [p.23] l’Abattoir. Les échevins,
les membres du bailliage, de la prévôté et de l’élection
se réunirent à l’Hôtel de Ville, vers deux heures, pour
aller en corps au logis de M. Crochart, l’un des échevins, voisin
de la porte S. Jacques, où ils attendirent l’arrivée de Leurs
Altesses qui, parties de Chastres à 1 heure, n’arrivèrent qu’à
5 heures du soir.
Les habitants en armes faisaient la haie tout le long
du faubourg Evézard depuis le port, MM. de la justice et les échevins,
un peu en confusion, reçurent les augustes visiteuses entre les portes
S. Jacques et de la Couronne. M. Gabriel de Bry, S. d’Arcy, lieutenant général,
leur fit un discours, qui ne nous a pas été conservé,
après lequel toutes les autorités suivant les carrosses, ceux-ci
entrèrent en ville par la porte S. Jacques et gagnèrent l’église
de Notre-Dame. Le Chapitre en entier escorta Madame de Vendôme et
sa petite-fille jusqu’au chœur pour entendre un Te Deum chanté
en leur honneur.
|
(3) Le 23 avril 1664,
le lieutenant général du bailliage, conformément à
son ordonnance du 19 mars précédent, s’était transporté
au couvent des Capucins pour constater l’état des bâtiments
du monastère. Les religieux lui refusèrent l’entrée
de leur couvent (Bigault de Fouchères, Tablettes hist. p. 27).
|
Cette
cérémonie accomplie, le cortège se rendit aux Trois
Rois (1), où allaient loger les deux
princesses.
A 7 heures du soir, les échevins leur portèrent,
selon l’usage, le présent de la ville, consistant en gâteaux,
fruits et écrevisses. M. Noël Joly, chef d’échansonnerie
du duc d’Orléans, les complimenta.
Le lendemain, lundi 31, dès le matin, les habitants, toujours en
armes, allèrent se placer devant les Trois Rois et escortèrent
de nouveau les voyageuses à Notre-Dame, où les châsses
des Corps Saints avaient été descendues.
Enfin, vers 9 heures, elles partirent pour Toury,
accompagnées jusqu’aux Belles-Croix par ces mêmes personnes
qu’elles congédièrent alors en leur témoignant tout
le contentement qu’elles avaient éprouvé de la réception
qui leur avait été faite.
Mademoiselle d’Aumale épousa, à Lisbonne,
le 25 Juin 1666, Alphonse VI, roi de Portugal, né en 1643, qui avait
succédé à Jean IV, son père, en 1656.
Alphonse VI était un prince incapable et débauché,
aussi le mariage ne fut pas heureux et la reine le fit rompre dès
l’année suivante. Quelques mois après, le Roi perdait sa couronne,
et il était enfermé jusqu’à sa mort, survenue en 1683
seulement. [p.24]
Son frère, Pierre II, d’abord régent,
lui succéda et épousa, le 28 mars 1668, sa belle-sœur, Mlle
d’Aumale.
En Juin 1666, Chrétien Hochereau, marchand
drapier, demeurant en cette ville, a abattu l’oiseau et ensuite est venu,
avec toute la Compagnie des chevaliers de la Butte, saluer Messieurs les
Maire et échevins en leur logis et les prier de les conserver dans
les privilèges ci-devant accordés au Roy de l’Oiseau, qui
sont l’exemption du logement et des contributions pour les gens de guerre.
Ces privilèges étaient importants; car,
ainsi qu’on l’a vu précédemment, les passages de troupes étaient
incessants et fort onéreux.
La Compagnie des Arquebusiers d’Étampes, succédant
aux archers et aux arbalétriers, avait été établie
par lettres-patentes de Henri II, datant de l’année 1549. Elle exista
jusqu’à la Révolution,
tenant ses réunions dans son Hôtel situé, depuis 1765,
promenade S. Michel, sur l’emplacement du Casino actuel qui en a conservé
quelques restes d’architecture.
|
(1)
L’hôtellerie des Trois Rois était alors tenue par Jean
Pépye et Salomé Jutteau, sa femme. Louis XIV et la Reine y descendirent
deux ans plus tard, en 1668.
Catherine de Lorraine, veuve de César de Vendôme
|
Du temps de Jean Alleaume, Étampes soutenait
deux gros procès légués par les administrations précédentes
et qui se continuèrent après lui. Les registres antérieurs
ayant été détruits pendant les troubles de 1652, nous
n’avons pu en découvrir les causes exactes que la suite ne nous apprend
pas.
Nous pensons cependant qu’il s’agit de sommes prêtées à
la ville, à cette époque complètement ruinée,
par les nommés Lebeau et Lecomte, receveur des tailles à Romorantin,
et pour le remboursement desquelles on n’était pas d’accord.
Une note concise et peu claire insérée
parmi les délibérations de l’année 1661, dit au sujet
de la première affaire: «Acte de l’Hôtel de Ville, devant
M. Migault, présent, 2 000 livres deues à M. Lebeau, portant
consentement des habitans, d’en faire la levée le XIe novembre 1657,
département (1) de 4 000 #, suivant
arrest du Conseil, faict et arresté à Étampes le 19
janvier 1658. [p.25]
|
(1)
Répartition.
|
Il est
aussi parlé du second différend en 1658:
«Le jeudy I4e mars, il a esté résolu
que, l’on poursuivrait au Parlement, sur la requeste civile qui a esté
obtenue sous le nom de la Ville, contre le sr Lecomte, de Romorantin, qui
se prétend créancier d’une somme de 4 000 livres; de laquelle
affaire, nous avons écrit à Me Alleaume (1), procureur au Parlement, pour réponse à
la lettre du 11 dudict mois, auquel nous avons mandé de charger Me
Garnion, avocat au Parlement, de ladite requeste civile, et de la plaider
pour la Ville.» Signé: de Bry, maire, Gabaille, Charron, Martin,
Le Vassor, échevins.
|
(1)
Parent du Maire.
|
Ces deux
procès interminables semblent avoir préoccupé beaucoup
la nouvelle administration municipale; les maire et échevins se rendirent
plusieurs fois à Paris, ou à Fontainebleau, quand la
Cour s’y trouvait, pour solliciter en leur faveur, notamment en septembre
1665 et en mai 1666, où Me Rousse parut devant MM. Presson et de Force,
commissaires députés par le Roi afin de liquider les dettes
des communautés.
Le 6 juillet 1666 intervint un arrêt
du Conseil d’État, sur le rapport du sr Presson, portant que «la
somme de 2 000 livres (?) due au sr Lebeau et les intérêts depuis
le jour de la sentence du Châtelet (?) se montant à 1 592 livres
11 sols 4 deniers, jusqu’au dernier jour de la présente année,
soit 3 592 livres 11 sols 4 deniers, sera payée en six années
par les habitants de la ville et des faubourgs d’Étampes; dont le
premier paiement: 656 # 10 sols 9 deniers, aura lieu le premier jour de janvier
de l’année prochaine 1667: et, pour cet effet, ladite somme sera employée
dans la commission des tailles de la présente année sur la
Ville et ainsi continuée d’an en an jusqu’à la fin des six
années; et à l’égard de Lecomte, sera assigné
au Conseil dans le mois, pour répondre aux fins de la requête…»
Le maire Hémard a ajouté plus tard de
sa main: «qu’à l’égard de l’affaire Lebeau, il est dû
plusieurs frais au Srs Baron et consors; et pour celle de Lecomte à
la succession du Sr Rousse.
|
|
«L’arrêt
ci-dessus et ses pièces ont été envoyés à
Maître Martenot, avocat au Conseil, après avoir été
signifié aux Srs Lebeau et Lecomte, pour procéder à
l’assignation donnée à ce dernier aux frais dudit arrêt;
et, pour la présentation, lui a été envoyé
un louis d’or» (2). [p.26]
Tout n’était pas terminé; le 11 août,
une lettre de Martenot apprenait que Lebeau se pourvoyait au Conseil pour
faire casser l’arrêt du 6 juillet, et que Lecomte avait également
mis opposition.
|
(2)
27 février 1668, « j’ay payé à M. Martenot, avocat
de la ville aux conseils du roy, la somme de 44 # sur ses salaires»,
dont il a donné quittance, et ay donné aussy un écu
d’or à son clerc (affre du 4 octobre 1666), Note du maire R. Hémard.
|
D’un
autre côté, une dame Marguerite Lebeau, veuve de René
Regnaud, se disant créancière du Sr Lebeau, avait mis saisie-arrêt
sur ce qui lui était dû, entre les mains des maire et échevins,
par le ministère du Sr Hamouy, sergent à Étampes, le
15 octobre.
|
|
Le 4 novembre,
M. Regnault, intendant, arriva à Étampes, apportant les commissions
(1) des tailles avec diminution pour la ville
de 2 000 livres. Dans ces commissions était employée la somme
de 656 # pour le premier paiement à faire au Sr Lebeau. Les Maire
et échevins sont allés, en corps, saluer Mgr l’Intendant et
lui porter le présent de la Ville (2).
En décembre, Nicolas
Chevallier, receveur des tailles de l’élection, remet le montant
de ce premier terme au receveur des deniers communs.
|
(1)
Ou les états des tailles.
(2) Dans un tableau de
récolement des objets appartenant à la Ville, fait à
la fin du XVIIIe siècle, est mentionnée à l’art. 28,
« une vieille claie d’osier servant à porter les présents
que fait la ville aux Princes et autres personnes de distinction».
|
Ce dernier
et l’échevin Duris furent députés près de Lebeau
qui demeurait à Paris, rue d’Anjou-Dauphine, pour le sommer de «recevoir
la dite somme de 656 # 10 sols 9 deniers, faisant le premier des six paiements
ordonnés par le Conseil d’Etat du roi du 6 juillet dernier, en baillant
quittance et décharge de ladite somme, et fournissant une main-levée
en bonne forme de la saisie-arrêt du 15 octobre, et, en cas de refus,
il sera permis aux maire et échevins et receveur des deniers communs
de consigner les fonds au greffe du Châtelet. Ce faisant, ils seront
bien et valablement déchargés, etc.».
Les deux mandataires avaient élu domicile au
logis de Me Toussaint Baudouin, procureur au Châtelet, demeurant rue
de la CouIombe, à Paris. La somme consignée par eux leur ayant
été rendue, ils la mirent en dépôt chez M. Martin,
procureur en Parlement, firent citer Lebeau devant le Prévôt
de Paris et rentrèrent à Étampes, après avoir
été rendre visite à MM. Maugars et Chauvin, à
chacun desquels ils présentèrent deux belles truites de la
part de [p.27] la ville, en les priant d’employer
toute leur influence en sa faveur, (29 Décembre).
Lebeau, assigné, demanda son renvoi aux requêtes
de l’Hôtel, ce qui lui fut octroyé, et pour suivre cette nouvelle
affaire, le Maire et les échevins instituèrent M. de la Lucazière,
procureur au Parlement (1).
|
(1)
D’une famille d’Étampes très connue aux XVIe et XVIIe siècle.
|
Nous voyons
par la suite que toutes difficultés ayant été aplanies,
l’affaire Lebeau s’éteignit par le paiement, dans les délais
convenus, de la somme annuelle fixée par la décision du 6 juillet
1666.
L’arrêt définitif dans le procès
Lecomte fut prononcé le 3 mai 1667 au profit de la ville.
Une autre affaire en cours assez importante, mais
dont il n’est parlé qu’incidemment dans le registre des délibérations,
le 4 octobre 1666 seulement, est celle dite de la courtepinte, droit
sur les boissons appartenant moitié au Roi, moitié à
la ville.
Cette dernière partie avait été
affermée et les fermiers avaient intenté aux habitants un
procès dans les détails duquel nous n’avons pas à entrer
puisqu’il ne prit fin que sous le maire suivant et qu’il n’en est pas question
du temps de Mtre Alleaume.
Là se bornent tous les renseignements que nous
avons pu tirer des registres municipaux pendant la gestion d’un maire qui
nous paraît avoir été oublié.
Cependant cette époque a été féconde
pour la postérité: c’est pendant ce temps que Dom Basile Fleureau
écrivait ses Antiquités d’Étampes, ouvrage inestimable
auquel nous devons réellement notre histoire locale, et aussi que
fut composée la Rapsodie, de M.tre Pierre Plisson qui, peu
connue encore, complète l’œuvre du savant Barnabite.
En 1664, le sculpteur Nicolas Legendre, enfant d’Étampes,
entrait à l’Académie de sculpture, recommandé par ses
œuvres nombreuses et remarquables.
Les registres paroissiaux du 8 août 1664 au 16 février
1667, n’offrent rien qui puisse intéresser particulièrement,
si ce n’est ce fait qui rappelle que l’hiver de 1665 fut rigoureux; le froid
atteignit à Paris 22 degrés ½ (2) — une inhumation eut lieu dans l’église de [p.28] St-Pierre parce qu’elle ne put se faire dans
le cimetière cause de la rigueur de la température (18 janvier). — On y voit les noms des magistrats du
bailliage, de la prévôté, de l’élection, du grenier
à sel, etc., qui ont été mentionnés ailleurs
(1), et ceux des curés de la ville.
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Nicolas Legendre: Retable de Saint-Gilles d’Etampes
(2) Dictionnaire Larousse.
(1) Voir la Rapsodie
et Max. de Montrond.
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A S.
Martin, Louis Fizillié, qui, en 1672, on ne sait pourquoi, était
curé de Brières les Scellés.
A S. Gilles, Pierre Mousnier, chanoine de Notre-Dame,
ensuite chantre du chapitre, remplacé, en 1665, par son neveu Georges
Mousnier.
A S. Basile, Jean Chesnay, curé de 1652 à
1670, «le jeudy jour de S. Augustin, 28 août 1670, a esté
inhumé à S. Basile, église de cette ville, dans le
chœur, proche la place du curé, messire Jean Chesnay, prestre, curé
de ladite église, doyen de la chrétienté en ce détroit,
qui mourut hier, vers les 4 à 5 heures du matin, après une
longue maladie».
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Jean Chesnay
fut chargé, par l’archevêque de Sens, d’installer à
Étampes, la Congrégation de Notre-Dame. Il posa 1a première
pierre de la chapelle des Religieuses, le 7 mai 1665 (2).
Seul, parmi ses confrères, ce prêtre
n’a cessé d’inscrire les actes de ses registres paroissiaux en 1652;
son écriture reste ferme et régulière, malgré
toutes les horreurs de la guerre civile et de la peste.
A Notre-Dame, Jacques Lucet, installé le 25 novembre 1653, chanoine
du chapitre, il résigne ses fonctions de curé en septembre
1664, et a pour successeur Michel Guerton, bachelier en théologie.
A S. Pierre, Claude Fontaine (1654-1687). Extrêmement prolixe dans
ses actes, il prodigue ses réflexions; il nous apprend qu’il est
le fils d’un archer de la maréchaussée d’Étampes. Il
nous fait connaître toute sa famille, les alliances, les mariages
et les décès de ses frère et sœurs et il intercale
parmi les baptêmes, les faits de la ville dont il est témoin,
comme, en 1661, l’exposition dans son église du corps de Mme de Sève,
femme du prévôt des marchands de Paris, transporté de
cette ville à Châtillon-le-Roi, pour y être inhumé;
de l’enterrement, sous le chœur de l’église des Mathurins à
Étampes, de Nazare Auroux, vicaire général et promoteur
de l’ordre [p.29] de la Rédemption des
Captifs; en 1663; du séjour fait en l’église S. Pierre du
corps de la duchesse d’Epernon, morte à Bourbon-les-Bains, en la
même année; etc., etc.
Obligé par la maladie de résigner ses
fonctions à la fin de l’année 1687, Claude Fontaine demeura
dans la paroisse et y mourut quelques mois après, en mars 1688, à
l’âge de 59 ans seulement. Il fut enterré dans le cimetière
auprès de ses parents, n’ayant pas voulu l’être dans le chœur
de l’église, comme ses prédécesseurs.
Ch. Forteau.
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(2)
Note sur la congrégation de Notre-Dame à
Étampes. (Bulletin de Corbeil et d’Étampes, 1902)
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