Corpus Historique Étampois
 
Terrier
À vol d’oiseau, Étampes en 1913
L’Abeille d’Étampes du 27 décembre 1913
     
Vol d'oiseaux      

     Au seuil de l’année 1914, l’un des frères Terrier que nous navons pu identifier avec certitude, soit Léon (1869-1937) ou Auguste (1873-1932), propose aux lecteurs de L’Abeille d’Étampes un bilan de l’année 1913 qui finit de s’écouler, pour ce qui concerne du moins Étampes et sa région. Cette synthèse de l’actualité locale, si subjective soit-elle, a naturellement une valeur irremplaçable pour l’histoire locale du XXe siècle étampois, et c’est pourquoi nous la mettons à la disposition de tous les historiens comme de tous les curieux de l’histoire du Sud-Essonne.
Bernard Gineste, 2018
  
Terrier
À vol d’oiseau, Étampes en 1913
L’Abeille d’Étampes du 27 décembre 1913
   

  À vol d’oiseau
Étampes en 1913



   Singe Bien que 1913 ait été une année d’élection, on ne peut pas dire que la région se soit vraiment passionnée cette année pour les luttes électorales. Ce sera sans doute pour l’an prochain. Pour cette année mentionnons en février l’élection de M. Courtellemont-Bérenger au Conseil d’arrondissement à Milly et en juillet-août le renouvellement par moitié de notre Conseil général et de notre Conseil d’arrondissement: élection de M. Bouilloux-Lafont à Étampes et de M. Legendre à Milly, pour le Conseil général; de MM. Philippe Charpentier et Joubert, à Méréville et de MM. Huré et Pillas à La Ferté-Alais, pour le Conseil d’arrondissement, le dernier étant arrivé à faire invalider son concurrent à qui fut décompté une voix de trop. L’année électorale se termine sur le salutaire avertissement donné par les électeurs de Lardy qui ont fait eux aussi, leur petite manifestation significative en appelant M. Savonnet au Conseil municipal.

     La vie municipale d’Étampes se déroule 
[mots manquants], réforme du service des eaux, projet d’installation à Étampes de l’Hospice des Quinze-Vingts, trains curage des rivières, amélioration du service du C. G. B., surtout dans la traversée de la ville.

Bal
   Nos fêtes ont continué d’être brillantes et presque chaque numéro de l’Abeille en a enregistré: fête des Enfants de Guinette, bal des anciens élèves des écoles, matinée costumée des Dames françaises, fête de la Revanche étampoise où le colonel Battréau, citant l’exemple de cette femme de Raon-l’Étape qui met au monde son vingt-quatrième enfant invita les dames d’Étampes à l’imiter chacune pour au moins un quart (Après vous, mon Colonel), Fantassin remise de la médaille de 1870 aux Anciens Combattants de La Ferté-Alais, concours de musique de Saclas, fêtes de tir de Chalou-Moulineux et de Morigny-Champigny, fête de l’Union des Commerçants et représentation du Théâtre de Verdure à Étampes, jolie exposition de la Société d’horticulture et d’agriculture au Casino; nous en passons certainement, et, par exemple, les nombreuses sorties des Sociétés de gymnastique et de tir et de nos petits Éclaireurs de France dont une section a été créée à Étampes.

Printemps      Rayon des apaches: celui-ci ne chôme guère. Au premier rayon du soleil, la poudre parle à la fête du Théâtre: le garçon coiffeur Virmoux tire des coups de revolver sur son ancienne amie Marie Manzagol et sur le nouvel ami de celle-ci, le jeune Bertrand. Atteint au ventre, Bertrand doit à un sou qui se trouvait dans la poche de son gilet de n’être pas tué, mais le choc détermine une appendicite qui met ses jours en danger. Virmoux est condamné, en correctionnelle, à deux ans de prison.
Boulevard Saint-Michel, de mystérieux cambrioleurs pénètrent chez une vieille dame, la bâillonnent, l’attachent sur son lit et lui volent 15.000 francs cachés dans un sac de voyage.  Le 14 novembre, un cambrioleur profite de l’absence momentanée de Mme Renard, rue Sadi-Carnot, pour perquisitionner dans son domicile où il vole quatre montres; un mois après on arrête un gars de batterie du nom d’All ??? ?? le service anthropométrique signale com[mots manquants]rentis» suivent un ouvrier de ferme ivre et le dévalisent à l’entrée de la ville, sur la route de La Ferté-Alais.

Aéroplane   L’aviation nous a donné son contingent habituel de joies et de deuils. Nous devons un souvenir à Nieuport et à son mécanicien Guillot qui tombèrent près de Méréville, au capitaine Clavenad et au lieutenant de Vasselot, victimes de la catastrophe du 18 avril, au sapeur Debever, à Letort, à tant d’autres qui avaient essayé leurs ailes à notre aérodrome. Les exploits de Cavelier, de Fourny, et d’Helen qui enleva si vaillamment chez nous la coupe Michelin, nous apportent la gloire dont ces morts ont été la rançon.

   D’autres amis des Étampois ont disparu cette année qu’il faut rappeler aujourd’hui: M. Delisle, ancien conseiller municipal et ancien directeur de la Fanfare; M. Servant, ancien administrateur de la Caisse d’Epargne; M. Pelletier, employé de la Mairie; M. Guyon, instituteur à Morigny, et ce malheureux jeune homme que le deuil de toute une ville a conduit récemment à une tombe si douloureusement ouverte.

   Adressons-leur un souvenir et reprenons demain la tâche journalière dans la nouvelle année qui sera, pour tous nos lecteurs, comme la leur souhaiteront jeudi prochain les obstinés tireurs de sonnettes d’Étampes: «Bonne et heureuse!»

   L’Abeille d’Étampes 102/52 (27 décembre 1913), p. 1 (saisie de Bernard Gineste).


Vol d'oiseaux    

   
SourceL’Abeille d’Étampes 102/52 (27 décembre 1913), p. 1 (saisie de Bernard Gineste, 2018).
BIBLIOGRAPHIE

Éditions

     Léon ou Auguste TERRIER, «À vol d’oiseau, Étampes en 1913», in L’Abeille d’Étampes 102/52 (27 décembre 1913), p. 1.

     Bernard GINESTE [éd.], «Terrier: À vol d’oiseau, Étampes en 1913
», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/che-20-terrier1913etampesen1913.html, 2018.


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