CORPUS HISTORIQUE ÉTAMPOIS: FLEUREAU
 
Dom Basile Fleureau 
Histoire de l’abbaye de Villiers près Cerny
Chapitres I, II et III (XIIIe , XIVe et XVe siècles)
1669
 
     Nous donnons ici les trois premiers chapitres de l’Histoire de l’abbaye de Villiers, chapitres qui traitent respectivement des XIIIe, XIVe et XVe siècles. Nous suivons l’édition princeps de Paul Pinson (1893) en y joignant les pièces justificatives afférentes, telles qu’elles ont été publiées par Pinson  avec l’ouvrage de Fleureau, après avoir été transcrites par Coüard-Luys, des Archives de l’ancienne Seine-et-Oise. Anne-Marie Servatius, étudiante en latin médiéval aux Archives départementales de l’Essonne (qui conservent désormais tout le dossier de cette Abbaye), s’est chargée de saisir ce texte pour l’amour de la science. Qu’elle en soit ici remerciée.

     Il est possible qu’il reste çà et là quelques petites coquilles, qui seront progressivement corrigées. Nous y joindrons aussi les pièces justificatives que Pinson n’a pas publiées parce qu’elles l’avaient déjà été ailleurs, soit par Fleureau ou Genty. Le
Corpus Étampois vise à la vigueur mais reste avant tout un outil de travail pour tous, et nous n’attendons pas d’avoir atteint la perfection absolue avant de publier. Par ailleurs, la saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Merci de ne pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.
      
ANNALES
DE LA SOCIETE
HISTORIQUE & ARCHEOLOGIQUE
DU
GATINAIS

TOME ONZIEME
                                                                    
FONTAINEBLEAU
IMPRIMERIE DE ERNEST BOURGES
32, rue de l’Arbre-Sec, 32

1893

HISTOIRE
DE
L’ABBAYE DE VILLIERS
AU DIOCÈSE DE SENS
PRÉFACE


     L’abbaye Notre-Dame de Villiers, de l’ordre de  Cîteaux, dont les bâtiments furent vendus et démolis à la Révolution, à l’exception de la chapelle dédiée à sainte Anne, était située sur l’emplacement où se trouve actuellement le château de Montmirault, commune de Cerny, canton de la Ferté-Alais (Seine-et-Oise), et faisait partie du diocèse de Sens. Quoiqu’elle n’eût pas, comme ses sœurs cisterciennes, Maubuisson et Port-Royal-des-Champs, situées comme elle aux environs de Paris, célébrité, richesse et puissance, elle méritait cependant, par les malheurs qu’elle a éprouvés pendant les guerres civiles et religieuses et par la conduite exemplaire et la bonne administration des abbesses qui l’ont gouvernée, et dont plusieurs appartenaient aux plus grandes familles de France, de trouver un historien consciencieux qui fît valoir le mérite et les vertus de ces saintes femmes. Cet historien, elle a eu le bonheur de le rencontrer dans la personne du R. P. Dom Basile Fleureau, religieux barnabite, auteur des Antiquités de la ville d’Étampes, ouvrage dont l’importance historique est bien connue des savants.
 
     Il est d’usage que l’éditeur qui présente une œuvre inédite au public lui doit une biographie de l’auteur. Mais, à notre grand regret, il est impossible de nous y conformer, car le savant religieux ne nous a rien révélé sur sa personne, et toutes les recherches que nous avons faites pour découvrir quelques renseignements sur sa vie sont restées infructueuses. Notre compatriote, M. E. Dramard, l’érudit conseiller à la Cour d’appel de Limoges, qui lui a consacré en 1873, une savante étude biographique et bibliographique, insérée dans le Cabinet historique, déclare ne connaître de son existence que ce que le P. Fleureau a dit de lui-même dans la préface des Antiquités. L’année suivante, un savant du Gâtinais, M. Michel, fut plus heureux, car il découvrit un ouvrage très rare en France, publié à Rome, en 1836, par le barnabite Ungarelli, intitulé: Bibliotheca scriptorum e Congregatione Clerr. Regg. S. Paulli, qui contient une notice très concise sur l’historien étampois, dont voici la traduction:
 
    «Basile Fleureau est né à É
tampes; il fit ses premiers vœux solennels en France et entra dans la congrégation des Barnabites à l’âge de dix-neuf ans, le cinq des calendes de mai de l’année 1631 (1), et dans le temps que Jules Cavaleano était pour la troisième fois général de l’Ordre. Après avoir fait des études brillantes (celebravit studia) dans le collège de sa ville natale, il se rendit à Paris pour les compléter. Dans cette ville, comme à Étampes, il donna des preuves d’une intelligence remarquable. De Paris, il fut désigné par le supérieur de l’Ordre pour enseigner la philosophie au collège de Montargis. Il se disposait à se rendre à son poste lorsque des troubles éclatèrent en France, et un ordre du roi défendant, en raison de l’état des affaires publiques, de sortir du royaume et même de la province, lui enjoignit de ne pas quitter Paris.

     «Néanmoins, en 1647, il put quitter Paris et obtenir l’autorisation de se rendre au collège de Montargis; il y resta pendant plusieurs années, honoré des premières charges de la maison, et s’acquitta avec zèle de ses fonctions. En 1656, il fut nommé préfet de ce collège (2).

     «Avec l’autorisation de ses supérieurs, il se rendit en Italie, autant dans le but de s’instruire qu’avec la pieuse intention de visiter et d’honorer les lieux saints de la ville de Rome; pour fortifier sa science, il s’appliqua aussi à l’étude des monuments de l’antiquité. Après avoir séjourné quelque temps à Rome, il visita principalement les villes de l’Italie, dans lesquelles il existait des couvents de Barnabites. Dans toutes ces localités, il s’employa à rendre des services à son Ordre et à travailler au salut des populations.

    «L’époque de son retour en France est inconnue, de même que l’époque de sa mort.

    «Ont parlé de lui, Graziolius, dans son ouvrage manuscrit de Claris Scriptoribus, qui le dit à tort né à Paris, et Pezzius, dans son catalogue des écrivains de notre ordre. Ces écrivains attestent que l’ouvrage des Antiquités d’É
tampes reçut, lors de sa publication, l’approbation des hommes savants de l’époque.»

    D’après ce document, l’année de la mort de Dom Fleureau serait inconnue, mais M. Dramard pense qu’il mourut en 1668 ou peu de temps après. Cette conjecture est erronnée, et ce qui le prouve, c’est que le dernier feuillet du manuscrit de l’Histoire de l’abbaye de Villiers porte cette mention: Achevé le 25e Octobre 1669. Or, sa mort n’a donc pu arriver qu’à la fin de l’année où il écrivait, ou, ce qui est plus vraisemblable, l’année suivante.
 
    Le manuscrit que nous publions et qui est intitulé: Briefve histoire de l’abbaie Notre-Dame la Roiale de Villiers proche la ville de la Ferté Aales, recueillie par le R. P. Basile Fleureau, religieux barnabite, est resté jusqu’alors complètement inconnue, bien qu’il fût conservé depuis longtemps aux Archives départementales de Seine-et-Oise. C’est un in-folio de 80 feuillets, de 330 millimètres de haut sur 226 millimètres de large. Il est sans couverture et contient des notes de différentes écritures qui ont été ajoutées à plusieurs reprises, c’est-à-dire à la fin du XVIIe et au commencement du XVIIIe siècle.
 
    L’auteur a divisé son ouvrage en sept chapitres. Les trois premiers, embrassant chacun un siècle, sont consacrés à la fondation de l’abbaye, aux donations qui lui ont été faites par les rois, reines et seigneurs, aux démêlés qu’elle a eus avec des ecclésiastiques et des riverains, ainsi qu’aux pillages et incendies dont elle fut victime pendant les XIVe et XVe siècles. Quant aux quatre autres, ils se rapportent aux événements remarquables qui ont eu lieu depuis l’année 1600 jusqu’au mois d’octobre 1669; c’est la partie la plus developpée et la plus intéressante de l’ouvrage du savant Barnabite.

    Nous ne dirons rien du style de Dom Fleureau qui est celui des historiens de son temps, c’est à dire lourd, diffus et sans éclat. D’un autre côté, on s’aperçoit que son livre est écrit sans prétention, et cela s’explique, car nous pensons que cette histoire de l’abbaye de Villiers n’a pas été faite pour voir le jour, mais bien pour rester dans les archives du monastère comme un document énumérant et analysant les principales pièces qui se trouvaient au chartrier.

     Nous nous sommes fait un devoir de reproduire le manuscrit intégralement en respectant l’orthographe et les notes qui ont été intercalées, vraisemblablement émanées des chapelains de l’abbaye. Cependant nous avons cru devoir aussi en ajouter d’autres et publier dans un appendice, commes pièces justificatives, certaines chartes importantes, la plupart inédites, qui se trouvent aux Archives départementales de Seine-et-Oise, lesquelles nous ont été communiquées par le savant archiviste, M. Coüard-Luys, auquel nous exprimons ici toute notre reconnaissance.
PAUL PINSON.            

BRIEFVE  HISTOIRE
DE

L’ABBAIE  NOSTRE  DAME  LA  ROIALE
DE  VILLIERS
PROCHE  LA  VILLE  DE  LA  FERTE-AALES

Recueillie par le R. P. D. Basile Fleureau, religieux Barnabite.

CHAPITRE  PREMIER

De ce qui est arrivé depuis sa fondation
jusques à la fin du premier centenaire
.


      Les Archives de l’Abbaie Nostre Dame de Villiers près la ville de la Ferté-Aales ne nous fournissent point de tiltre qui nous en fasse connoistre le fondateur; mais seulement l’on en trouve qui font connoistre qu’elle a esté fondée par l’accumulation des dons et des aumosnes que des particuliers ont faites aux religieux de l’Ordre de Cisteaux qui veinrent en ce lieu pour s’y établir. Tellement que les Roys et les Reines aïans dès le commencement contribué de leurs aumosnes, c’est avec justice qu’ils en ont, pour leur qualité, esté réputés les fondateurs. Outre que le Roy, où il ne paroist point de fondateur particulier des abbaies, il s’en attribue la qualité. Et quand il n’auroit que la possession de nommer à celle dont nous parlons, ce tiltre lui suffiroit pour exclure tout autre qui prétendroit le tiltre de patron. Je dis pourtant que l’on ne peut aucunement en attribuer la fondation aux religieux Jacobins: parce que ce sont eux qui ont donné indépendemment de personne que du Roy, la maison et tout ce qu’ils avoient en ce lieu là pour servir à la fondation d’une abbaie de Moniales de l’ordre de Cisteaux.

     Voicy comment la chose s’est passée: [p.7]

      Après que le Pape Honoré IIIe, en l’an 1216, au commencement de son pontificat, eust approuvé l’ordre que Saint Dominique avoit estably dans l’église de Dieu, ce patriarche envoia de ses disciples de tous costés pour y fonder des monastères. Il en veint à Villiers où un lieu leur fut donné par le roy St Louys comme on le fera voir incontinent, qu’ils jugèrent commode pour s’y establir, et le dédièrent à St Romain martyr. Ce fut alors que Jean de Briard (3), seigneur de Breteuil, meu de la saincte vie de ces Religieux, leur donna en aumosne à tousjours du consentement de Madame Amicie, sa femme, les dixmes de bled et de vin qu’il levoit chacun an au lieu de Villiers, aussy celles des fruits qui croistroient sur ses propres terres. Le tiltre de cette donation est du mois de février 1218. Depuis tous les PP. de l’ordre s’estans assemblés, l’an 1220, en la ville de Bologne en Italie, où ils célébrèrent leur premier chapitre général pour vivre plus parfaitement selon l’Evangile, ils renoncèrent à tous les biens immeubles qu’ils possédoient en commun et establir par une constitution expresse qu’ils n’en posséderoient plus à l’avenir. En exécution de cette constitution, le dernier jour de mars de la mesme année, Matthieu, unicque abbé de cet ordre, et les religieux du couvent de Paris donnèrent pouvoir à un nommé frère Bonon de St Antoine, chappelain en la mesme ville, de disposer à sa volonté de la maison et des dixmes qu’ils avoient proche La Ferté Aales (4).
[p.8]

      Madame Amicie cy-devant nommée estant veuve (5) eut connoissance de la résolution des bons PP. Jacobins; et d’ailleurs aiant de l’inclination pour les Religieuses de Cisteaux, qui estoient en réputation de vivre sainctement, elle s’adressa à Pierre IIe de Corbeil, archevesque de Sens, et le supplia d’aggréer la fondation d’une abbaie de moniales de cet ordre au lieu que les frères Prescheurs vouloient quitter, et aussy qu’elles peussent tenir et posséder les dixmes que Jean de Briard son mari avoit données à ces Religieux. L’archevesque accorda cette requeste au mois de may de la mesme année 1220, sauf et sans préjudice du droict du curé, lequel il fixa, par tiltre du mesme mois et an, pour toute la vie du nommé Guillaume, qui l’estoit alors, à deux muids du bled, mesure de Paris, un muid de seigle et un muid d’aveine et dix muids de vin mesure d’Estampes: après la mort duquel ce gros diminueroit au proffict des religieuses d’un muid de bled et de cinq muids de vin. Les religieuse entrèrent aussytost en possession de ce dont fr. Bonon avoit esté investy pour elles (6). Et pour plus grande assurance elles obtinrent des donateurs (7) la ratiffication de tout ce qu’ils avoient fait en leur faveur avec ledit Bonon, dont charte authentique fut expédiée sous le sceau de leur chapitre, l’an 1226.

      «Universis tam presentibus quam futuris ad quod pervenerit hæc præsens pagina, notum fieri volumus quod ego Joannes Briardi, dominus Britolli, assensu et voluntate Amiciæ uxoris meæ, pro salute animæ meæ et parentum nostrorum, dedi et concessi abbati et confratribus Si Romani de ordine Prædicatorum omnes decimas meas quas habeo apud Villiers, scilicet annonam et vinum in perpetuum annuatim possidendas, et etiam in terris et in vineis meis propriis, de quibus fructus recipio, similiter decimas habebunt. Nuntii [p.9] vero dictorum fratrum in autumno ibunt per campos cum serviente meo foederati sacramento quod tot gerbas quot pro campiparte mea habuero decimas; et decimas vini sicuti ego in vineis recipiebam, ita et ipsi habebunt, et quadrigis suis istas decimas trahere facient. Istud donum voluit et laudavit dominus noster Senonensis archiepiscopus et factum confirmavit. Et si aliquis rebellis istam donationem reddere noluerit, per laicam justitiam a dicto Johanne vel a suis hæredibus eis reddere compellatur. Volens autem quod esset stabilis hæc elemosina eam feci mandari litteris et sigilli mei munimine firmavi. Actum anno Domini M CC XVIII, mense februario.

     «Notum sit omnibus  præsentibus et futuris  quod nos abbas  et conventus ordinis  prædicatorum Parisius commanrantium concessimus fratri Bononi de Sancto Antonio, Parisiensi capellano, totam dispensationem domus nostræ et decimarum nostrarum quas habemus ad Feritatem, ita quod quicquid predictus  frater Bono inde fecerit ratum habemus. Actum ab Incarnatione Domini M CC. XX, pridie kalendas aprilis.
 
      «Omnibus presentes litteras inspecturis, Petrus Dei gratia Senonensis archiepiscopus, in Domino salutem. Noverint universi quod nos ad petitionem Amiciæ nobilis feminæ dominæ Britollii concedimus, ut fundetur abbatia monialium apud Villiers ita quod conventus monialium ibidem Deo serventium tenebit in perpetuum decimas omnes quas ibi tenuerunt canonici de ordine Prædicatorum de  dono bonæ memoriæ Johannis Briardi, salvo jure presbyteri pariochialis qui coram nobis concessit ut ibidem fundetur abbatia supradicta. Actum anno gratiæ M CC XX, mense maio.

      «Omnibus presentes litteras inspecturis, Petrus Dei gratia Senonensis archiepiscopus, in Domino salutem. Noverint universi quod in presentia nostra de decimis de Villiers ita ordinatum est quod Willelmus, præsbiter de Cerniaco, quamdiu parrochiæ illi præerit, duos modios bladi ad mensuram Parisiensem, unum modium hibernagii et unum avenæ et decem modios vini ad mensuram Stampensem in quibus moniales ibidem constitutæ eidem solvere tenebuntur, percipiet [p. 10] annuatim. Sacerdotes vero qui prædicto Willelmo succedent in prædicta parrochia quinque modios vini et unum bladii tantummodo in sæpedictis decimis in perpetuum possidebunt. Alii vero quinque modii vini et unus bladii ad dictas moniales ibidem Deo servientes perpetuo revertentur per decessum præsbyteri supradicti. Actum anno gratiæ M° CC° XX°, mense maio.

      «Universis presentes litteras inspecturis frater m. Petrus, prior PP de ordine Prædicatorum, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod cum dominus Joannis Briardi quondam bonæ memoriæ, de voluntate et consensu nobilis dominæ Amiciæ uxoris suæ nobis dedisset et concessisset omnes decimas suas quas habebat apud Villiers tam in blado quam in vino in perpetuam eleemosinam possidendas, et nos post donationem ab eisdem nobis factam per aliquantum tempus dictas decimas possedissemus et fecissemus trahi: tandem nos permanentes in eadem possessione dictarum decimarum de Villiers pacifica, quieta et libera, utentes bonorum virorum concilio, considerantes statum paupertatis esse et majoris meriti et sanioris consilii et minoris sollicitudinis, ponentes consilium vitæ nostræ presentis pariter et futuræ in divini provisione  auxilii, possessiones temporales adjudicavimus nobis non retinere. Dictas autem possessiones de Villiers, decimas scilicet quas (sicut dictum est) de dono bonæ memoriæ Johannis Briardi tenebamus, et domum nostram quam ibidem habebamus, dedimus et concessimus ad opus  abbatiæ monialium, Cisterciensis ordinis, in eadem loco fundandæ, consilio domini Bononis de  Sancto Antonio, quem Bononem de dicta domo et decimis investivimus nomine earumdem,  conferentes de communi consensu totius capituli nostris ipsis monialibus ut ibidem Deo liberius  eidem vacare liceret, plenarie totum jus nostrum, quidquid habebamus vel habere debebamus, in dictis decimis et domo perpetuo possidenda.  Nos autem adhuc in eodem proposito perseverentes,  dictis monialibus ibidem jam commorantibus concedimus, donamus et confirmamus etiam nunc  omne totum jus nostrum: vel si quid habuimus, vel si quid adhuc habemus, vel quod [p.11] habere debuimus, vel debemus, tam proprietatis quam possessionis in dictis domo et decimis,  donationem a nobis factam dictæ abbatiæ sigilli nostri capitularis munimine roborantes, anno  Domini millesimo ducentesimo vigesimo sexto

      Le Roy St Louis approuva et confirma ledit délaissement fait par les tiltres cy-dessous aux religieuses de Villiers des choses cy mentionnées par les lettres patentes de la teneur suivante:

      «Ludovicus, Dei gratia Francorum rex, universis tam presentibus quam futuris, vidimus litteras in hæc verba  universis presentes litteras inspecturis. F. M. Petrus, prior PP de ordine Prædicatorum, etc., et le reste du dernier tiltre cy dessus en fin duquel Sa Majesté ajouste: Nos autem dictam quittationem et concessionem volentes et concedentes, eam sicut superius contenta est approbamus. Et quia res de feodo nostro est, presenti pagina confirmamus.  Actum Parisius, anno M CC XXX III, mense maio(8)

      Le mesme Roy St Louis donna à la mesme abbaie de Villiers par tiltre de 1247 quatre charrettes de bois mort par semaine pour leur chauffage, à prendre en sa forest de Bière.
 
      Il ne faut pas dire que la maison dont il est parlé n’estoit pas vraisemblablement pour y faire un couvent, mais elle avoit esté seulement donnée au couvent de Paris pour servir à retirer les dixmes dont Jean de Briard luy avoit fait donation. Il est aussy [p.12] incertain sur quels chantiers on devoit lever les dixmes données, lesquelles très certainement ne comprenoient pas toutes les dixmes de la paroisse de Cerny: car plusieurs particuliers en levoient sur divers chantiers comme l’on verra dans la suitte de cette histoire. En la décrivant j’observerai l’ordre des temps et non pas celuy des choses.
 
      Comme les œuvres de Dieu ne sont jamais sans contrariété, Jean de Guillerville, chevalier, et Madame Eustache, sa femme, niepce de Jean de Briard, furent les premiers qui eurent différend avec les religieuses sur la levée des dixmes, mais il ne fut pas de longue durée; car il fut terminé par l’Official de Paris, au mois de mars 1225.
 
      Les Religieux de Barbeau (9), du mesme ordre de Cisteaux, les déchargèrent de deux muids de seigle et de quatre muids de vin qu’ils avoient de rente sur leurs dixmes par la donation qui leur en avoit esté faite par Jean de la Ferté, chevalier, dès l’an 1181, du consentement du Roy Philippe-Auguste et de Guy de Noiers, archevesque de Sens.
 
      Comme aussy Thibaud, abbé, et les religieux de Morigny (10), leur ceddèrent par tiltre du mois d’avril 1227, du consentement de Gaultier Cornu, archevesque de Sens, du mois de juin de la mesme année, un muid de blé mesure de Paris et cinq muids de vin mesure d’Estampes, qu’ils avoient droict de prendre sur leurs dixmes de Cerny à cause de la permission qu’ils leur [p.13] avoient donnée de s’establir en ladicte paroisse dépendante de leur juspatronat (11).
 
      Au mois d’aoust de la mesme année, Hermelin de Meulan (12), chambellan du Roy St Louis, donna du consentement de Madame Agnès, sa femme, aux susdites religieuses de Villiers la quantité de trois cens arpens de terre assis à Mespuys (13), treize livres parisis de cens paiable le jour de St Remy avec la basse justice sur ses hostes, à la charge de célébrer un anniversaire pour luy et pour sa dite femme.
 
      Et par tiltre du mois de mars 1228, passé devant l’official de Paris, André du Plessis leur donna en pure aumosne du consentement de Mathilde de la Groüe, dame de fief, la huictième partie de la dixme d’audessus de Balisi (14), et une mine de bled mesure de Lonjumeau, moitié métail, moitié aveine.
 
      C’est la dixme que l’on reçoit à Balinvilliers (15).
 
      Cette abbaie ne jouit pas à présent d’un muid de bled et de demy muid d’aveine mesure d’Estampes, qui luy fut anciennement donné par Jacquelin d’Ardennes et Garlandis sa femme, par tiltre du mois de juin au mesme an 1228, passé devant Gaultier, évesque de Chartres.
 
     Au mesme mois et an, Hesmes Brice légua à la mesme abbaie, du consentement de sa femme, trois arpents et demy de vigne assis près la métairie de Beauvais (16), au-dessus d’Estampes, et au [p.14] mois de février 1230, Guillaume des Barres, chevalier, du consentement du Roy St Louis, amortit quatre arpens de terre assis à Courdimanche, mouvant de son fief, légués à la susdite abbaie par Jean surnommé Li Chaneiers.

     Je remarqueray que les de Barres, des Barres, dont il est souvent parlé en cette histoire, et en plusieurs aultres titres que j’ay veu dans le pays estoient d’une très noble famille et qu’ils ont esté seigneurs de Nanteau sur Lunain (17). Ils portoient lozangé.

     Grange des Nonains. - On ne trouve pas tous les tiltres de la Grange aux Nonains, assise au terrouer de la Montagne et de Mesnilgirault (18), proche la métairie qui fut à Matthieu de Dreux, dite aujourd’huy les Granges de Nostre-Dame à cause qu’elle appartient à Messieurs de Nostre-Dame du Chapitre d’Estampes, mais seulement les suivants que je rapporte tout de suite en ce lieu.
 
     Une donation en aumosne du mois de Juillet 1229, par Françoise de Maudegne, de tout ce qu’elle pouvoit donner de la terre qui luy appartenoit proche la grange des religieuses de Villiers, dont deux arpens estoient tenus en censive de Geoffroy de Mesnilgirault, quatre du cens de Pierre de la Montagne (19) et deux du cens de Margueritte de Maudegne.
 
     Admortissement dudit Pierre de la Montagne de la terre cy-dessus, à la charge de trois sols de cens au jour de St Rémy et aussy de deux arpens trois quartiers de terre au chantier de Roussignon, qui leur avoient esté donnés du consentement de Richard Arnou, seigneur féodal, par Barthelemy Fouques, à la charge de XXVI deniers de cens.
 
     Acquisition faite de ladicte Françoise de Maudegne, en datte du mesme mois et an, de deux arpens de terre assis devant la grange de Saint Pierre d’Estampes, vendus du consentement de Geoffroy de Menilgirault et aultres seigneurs censiers, par tiltre du mois de septembre 1229. [p.15]
 
     Autre acquisition faite d’Estienne et Thibault de Roussignon de toute la terre qu’ils avoient entre la Follie et la Grange Saint-Pierre, du consentement du Chapitre, du prieur et des frères de la Maladrerie d’Estampes, du mois de décembre 1231.

     Autre acquisition du mois de mars 1239, de Matthieu Dreux et sa femme, des droits qu’ils avoient en la métairie et terres assises sur le chemin qui conduit d’Estampes à Puiseaux, devant et autour de la métairie dudit Dreux.

     Acquisition du mois d’octobre 1240 de trois arpens de terre labourable, assis proche la métairie dudit Dreux, en censive de la mesme abbaie.
 
     Acquisition du mois de may 1241 de quatre arpens de terre labourable assis au terroir d’Estampes proche la grange desdites religieuses, et à elles vendus par Guillaume de Bonvillier, du consentement de Garnier le Celerier, bourgeois d’Estampes, seigneur censier, et de Guillaume de Gravelle, seigneur féodal.

     Donation en aumosne par Roger de Guandie, bourgeois d’Estampes, de la quatrième partie de six arpens de terre labourable assis audit lieu, dattée du mois de septembre 1253.

     Acquisition du mesme mois et an de trois arpens de terre labourable, assis derrière la grange desdites religieuses, à elles vendus par Bourguignel et Sanceline sa femme, du consentement de Jean du Bois, chevalier, seigneur censier.

     Aumosne devant le doyen de la chrestienté d’Estampes, au mois de may 1255, par Margueritte, fille de Pierre de Roussignon, de tout ce qui luy appartenoit en succession.

     L’engagement fait par Guillaume de Gravelle aux religieuses de Villiers de la dixme qu’il possédait à Mélimon et à la Boissière dans la parroisse de Villiers en Beauce (20), sur ses terres et celles de ses hostes, aiant esté confirmé par Guillaume des Barres, seigneur du fief dont cette dixme estoit mouvante; il fut aussy ratiffié par ledit Gravelle au mois d’octobre 1230.

     Sœur Margueritte Gastineau, abbesse, donna cette dixme par bail passé par devant le notaire de Villiers-le-Chastel le [p.16] 20 novembre 1530, à Me Simon Charbonnier, curé dudit Villiers en Beausse, pour en jouir sa vie durant, moiennant six septiers de bled et deux d’aveine, mesure de Bouville: la mort duquel estant arrivée peut-estre pendant les troubles que tous les papiers de l’abbaie estoient esgarés ou perdus, cette dixme s’est aussy perdue et est accrue aux seigneurs du lieu (21).

     Au mois de mars 1231, Guillaume des Barres, chevalier susdit, donna à la susdite abbaie une maison mouvante de son fief qui avoit autrefois appartenu à Jean Briard, et quarante sols parisis de cens au jour de St Remy avec rétention de la justice sur les choses données.

     Le 17 avril audit an, est l’acquisition faite de Jean Bouvier et sa femme, de La Norville (22), de deux arpens de terre assis audit lieu, tenus en censive de la mesme abbaie.

     Au mois de may 1232 est l’admortissement de Jean D’Ormoy, chevalier, seigneur de Villiers, d’un arpent de vigne en Esguillon et de deux autres pièces de vigne, l’une au terrouer de Villiers et l’autre en Diguechien, à la charge de luy en payer le cens, duquel il fit remise à ladite abbaie les mesme jour et an, en faveur d’Agnès de La Roue, et de N., religieuses en icelle.

     Et au mois de décembre audit an 1232, Jean de Briard, chevalier, seigneur de Villiers, ensuitte d’un grand différend acquiesça à l’accord prononcé par Gaultier, évesque de Chartres, et Baudouyn de Corbeil, chevalier, juges arbitres nommés par le Roy et la Reine Blanche, sa mère, pour terminer le différend qui estoit entre lesdites religieuses et ledit sieur de Briard (23) et délaissa ausdites religieuses six arpens de terre tenant aux murailles de leur abbaie, ensemble toute la terre qui estoit jusques au mur de la vigne et jusques à la chaussée de son [p.17] estang: et encore toute la terre qu’il s’estoit réservé au long de son cours d’eau jusques à son moulin (24). Nota, c’est ce que l’on appelle le petit clos des dames et le carrefour de l’abbaie où est le champ de foire (25).

     La cession faite par Agnès, veuve feu Arcier Berout, à ladite abbaie avant de se faire religieuse en icelle (26) d’une maison assise à Corbeil chargée de deux sols parisis de cens envers Baudouyn de Corbeil, fut confirmée par luy le premier mars 1233 et amortie par le Roy, à sa prière, l’an 1236, au mois de mars.
 
     Au mois de décembre de la mesme année 1233, Adam de Giry et Guillaume de Marchais, chevaliers, approuvèrent devant Gaultier de Cornu, archevesque de Sens, l’acquisition que ladite abbaie avoit faite de Baudouyn de Giry et Béatrix, sa femme, d’une dixme qu’ils avoient en la paroisse de Cerny, de trois sols parisis de cens et des terres sujettes audit cens.
 
     L’an 1234, le Roy St Louis ratiffia par lettres du mois de mars la donation faite par Jacquelin d’Ardennes des menus cens qu’il avoit à Estampes-les-Vieilles, de son vassal Fouques, et de tout ce qu’il luy devoit, de quatre sols quatre deniers parisis de cens dus par Simon Baillard, et de trente sols de cens sur dix arpens de terre assis entre Estampes et le Temple, et en outre il quitta au proffit de ladite abbaie quatre mines d’aveine avec dix huit deniers et une poulle de cens que ledit Jacquelin devoit à sa Majesté. Et au mois de Juillet de la mesme année, le susdit Guillaume des Barres consentit que lesdites religieuses possédassent en main morte les préz et autres héritages
[p.18] que Jean et Archambault, enfans de Thomas de Bunou, et Ameline et Marie de Faucillon leur avoient vendues.

     Au mois de janvier 1235 Jean de Briard (27), chevalier, donna en pure aumosne aux susdites religieuses de Villiers un morceau de pré qu’il avoit attenant aux murailles de leur abbaye jusques à la terre labourable du costé de Cerny. Le Roy St Louis leur confirma cette aumosne par ses lettres patentes données à Estampes au mois d’octobre de la mesme année, par lesquelles il leur ausmona aussy un pré assis proche leur dite abbaie. Et le maître et les frères de la Léproserie Saint Lazare de la Ferté approuvèrent par tiltre du mois de février audit an la donation qui leur avoit esté faite par Estienne Faucillon d’un pré qui luy appartenoit, assis proche le moulin du Guay.

     Je ne sçay à quelle année rapporter l’aumosne de dix livres parisis de rente faite par le susdit Jean de Briard, chevalier, pour la fondation de son obit que l’on célèbre au mois de juillet (28) parce que l’on ne lit point dans l’acte la date (29), mesme que le jour de son décès estoit rompu sur sa tombe (30). Mais il est très certain que ce Jean de Briard est un autre que le donateur des dixmes aux Jacobins. Car dans les tiltres qui en font [p.19] mention il est dit: Vir bonæ memoriæ, qualité que l’on donne seulement aux défunts (31).
 
     La vente que Raoul de Caprays, clerc, fit aux susdites religieuses de Villiers d’un muid de bled de rente par an sur la dixme de Prunay (32), avec la donation qui leur avoit esté faite par Guillaume de Prunay, chevalier, de la moitié de la dixme de bled et de vin qui luy appartenoit au mesme lieu, furent confirmés par Gaultier, archevesque de Sens, au mois de juillet, avant la feste de la Magdeleine de l’an 1225. La donation duquel Guillaume fut aussy ratiffiée par autre Guillaume, son fils, devant le mesme archevesque au mois de décembre 1237.
 
     Marie, fille de Michel Golloin, leur avoit donné en pure aumosne pour le remède de son âme, du consentement de ses enfans, dès l’an 1221 au mois de novembre, le demy muyd de bled de rente quelle prenoit sur la susdite dixme au lieu de la Chappelle.
 
     Au mesme an 1235, lesdites religieuses acheptèrent d’Eustache de Courances, fils de feu Guillaume d’Audeville, un hébergement, une vigne et un jardin avec 50 arpens de terre labourable, assis à Audeville (33), et sept sols de cens chacun an sur ses hostes, paiable au jour St Remy, sans autres charges que de quatre sols de cens dus à Guillaume de Tignonville, l’un des seigneurs féodaux des héritages acquis, lequel par acte du jeudi avant la Pentecoste 1233 approuva ladite rente et fit remise desdits quatre sols de cens.
 
     Et par transaction du mois de may 1237, les chanoines de Saint-Georges de Pluviers (34) ceddèrent aux mesmes religieuses la sixième partie qu’ils prétendoient au champart, au domaine et à la justice de toute la terre que possédoit autrefois audit Audeville Eustache, fils de feu Guillaume de Chantambre. [p.20]

     Il faut rapporter au mois d’aoust de la mesme année 1235 la confirmation faite par Guy Briard, chevalier, seigneur de Villepede (35), du don de tout ce que jean de Briard, chevalier, avoit à Auverneaux (36), tant domaine, que cens, justice, hostes et autres choses quelconques.

     Robert, abbé, et les religieux de Morigny ratiffièrent en février 1237 la vente que Simon, prieur et les religieux du prieuré de La Ferté, avoient faites aux susdites religieuses de Villiers de tout le vivier, de tout le pré et fossé du costé de Cerny et de toute la chaussée joignante leur abbaie, laquelle vente fut confirmée par Gaultier, archevesque de Sens: et les choses ceddées amorties par le Roy St Louis au mesme mois et an.

     Et au mois de novembre de l’année suivante, les différends meus entre les religieuses et le susdit sieur de Briard pour raison du cours d’eau qu’il soustenoit devoir passer dans les fossez de son chasteau furent terminés par une transaction par laquelle il cedda en pure aumosne ausdites religieuses tout le droit qu’il prétendoit (37).

     L’an 1240 ne fut pas exempte de contastation. Me Laurent de Dourdan, curé de Cerny, ne voulant pas s’arrester à ce qui avoit esté réglé au mois de may 1220 par l’achevesque de Sens pour les successeurs de Me Guillaume, lors curé de Cerny, maintenoit que son gros devoit lui estre paié par les religieuses en la mesme manière qu’elles l’avoient paié audit Me Guillaume, son prédécesseur; les Religieuses soustenoient le contraire et disoient qu’elles n’estoient tenues que d’exécuter le règlement mentionné. Les parties se rapportèrent de leur différend au jugement de deux vénérables abbez, Guillaume, abbé de Morigny, et d’autre Guillaume, abbé de St Jean-en-Vallée de Chartres. Ces religieux Pères, après avoir diligemment examiné le droit des parties, prononcèrent que lesdites [p.21] religieuses ne devoient paier audit Me Laurent et à ses successeurs, pour son gros, que demy muid de bon métail et demy muid de seigle mesure de Paris, avec cinq muids de vin mesure d’Estampes. A quoi ils ajoustèrent par la mesme sentance que le gros dudit curé, tant pour luy que pour ses successeurs, seroit augmenté de trois septiers de bon métail chacun an. Cette sentence est dattée du mois de juillet 1240. Toutes les parties s’y soumirent: et le curé mesme procura que Gaultier, achevesque de Sens, l’appouva par ses lettres du mois de février de la mesme année:

     «Gualterus, Dei gratia Senonensis archiepiscopus, omnibus presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Notum facimus quod nos litteras dilectorum filiorum Guillelmi, Mauriniacensis, et Guillelmi, Sancti Johannis in Valleia Carnotensis abbatis , vidimus in hæc verba.
     «Universis presentes litteras inspecturis Guillelmus, abbas Mauriniacensis, et Guillelmus Beati Johannis in Valle Carnotensis abbas humilis, salutem in Domino. Noveritis quod cum controversia verteretur inter religiosas abbatissam et conventum monialium de Villeriis, ex una parte, et magistrum Laurentium de Dordano, personam de Cerniaco, ex altera, super eo quod dicebat dictus Laurentius dictas moniales sibi teneri annuatim de duobus modiis bladi, videlicet uno modio hybernagii et uno modio avenæ ad mensuram Parisiensem, et decem modios vini ad mesuram Stampensem, ratione cujusdam compositionis factæ inter dictas moniales et bonæ memoriæ Guillelmum, prædecessorem dicti Laurentii, super decimis parochiæ de Villeriis, dictis monialibus ex contrario asserentibus dictum Laurentium ac successores ejusdem unum modium bladi, videlicet dimidium hybernagii et dimidium avenæ ad mensuram Parisiensem  et quinque modios vini ad mensuram Stampensem tantummodo annuatim debere percipere ab eisdem, tantum et bonorum consilio compromiserunt, in fide corporali præstita promittentes quod quicquid supra dicta controversia pro voluntate nostra, videlicet haut et bas pronuntiaremus vel ordinaremus, partes  inviolabiliter [p.22] observare perpetuo tenerentur. Nos vero communicato bonorum consilio et equitate pensata, dictum nostrum sive arbitrium protulimus in hunc modum, videlicet quod dictus Laurentius et successores ejusdem dimidium  modium boni mistolii et dimidium modium avenæ ad mensuram Parisiensem de blado ejusdem  decimæ de Villaribus et quinque modios vini ad mensuram Stampensem tantummodo a dictis monialibus percipient annuatim, prout prædictæ moniales se teneri tantummodo ut dictum est superius asserebant. Insuper volumus et per dictum nostrum ordinamus quod dictæ moniales dicto Laurentio ac successoribus ejus persolvant annuatim in augmentum redditus ecclesiæ de Cerniaco tria sextaria boni mistoli ad mensuram Parisiensem de blado decimæ supradictæ ac per hoc exceptis prædicto modio bladi, videlicet medietate mistolii et medietate avenæ ad mensuram Parisiensem et quinque modios vini ad mensuram Stampensem, et prædictis tribus sextariis mistolii ad mensuram Parisiensem , ab omni præstatione mistolii et avenæ et vini, et a quibus cumque proventibus decimarum de Villeriis dictas moniales liberas esse in pepetuum pronuntiamus et immunes, prædicto Laurentio per dictum nostrum injungentes quod hoc arbitrium sive dictum nostrum bona fide procurabit a domino Senonensi archiepiscopo confirmari, et quod omnia instrumenta vel litteras, si a quibuscumque super dictis decimis de Villeriis confectas habet, dictas religiosas aliquo modo contingentes, eisdem restituet bona fide. Quod dictum nostum eo modo quo dictum est pronuntiatum et a partibus approbatum, presentibus litteris annotari et sigillis nostris ad instantiam partium fecimus roborari, anno domini M CC X L°, mense julio.
     «Nos itaque arbitrium prædictum sicut in supradictis litteris continetur ratum et gratum habentes, illud ad petitionem partium prædictarum sigilli nostri auctoritate duximus confirmandum. Actum Parisius, anno Domini M CC XL°, mense februario
   
     Je trouve deux acquisitions de l’an 1241, la première au mois [p.23] d’avril, de Pierre Bouvard de quatre arpens de terre assis à Brières-les-Scellés (38), et la deuxième au mois de may d’un arpent et demy de terre labourable assis proche le cimetière de Chastres (39). Toutes ces terres tenues en censive de la mesme abbaie.

     Au mois d’aoust 1243, les religieuses de Villiers et celles de l’abbaie d’Hierre (40) transigèrent ensemble et se déchargèrent réciproquement de quelques censives qu’elles avoient à prendre, celles-cy sur des vignes et saussaies assises à Estampes en Bédégon, et celles là sur des terres à Audeville dites de Corbeville.

     Au mois d’octobre de la mesme année, trois pièces de terre labourable assises à Eguillon et trois autres assises en Malvoisine (41) furent réunies au domaine de ladite abbaie, de laquelle elles estoient tenues en censive, et au mois de décembre suivant Barthélemy Le Clerc, fils de Beaudouyn surnommé Le Gras, vendit à la mesme abbaie deux pièces de terre labourable assises l’une en l’isle de Dhuyson (42), l’autre auprès de Longueville (43), tenant au chemin qui va par Cerny à Villiers en Beausse, franches et quittes de toute coustume, excepté de la censive deüe à Estienne de l’Isle, chevalier, lequel la quitta volontairement du consentement de Ferry de Dhuyson, seigneur féodal.

     Trois avantages arrivèrent cette année à la susdite abbaie de Viiliers: 1°) une donation d’un arpent de pré à Estampes les Vieilles (c’est le faubourg St Martin) par Bourguignel et Sanceline sa femme pour la fondation d’un obit; 2°) une permission donnée par Nicolas dit Porileu, escuyer, du consentement d’Isabelle, sa femme, de tenir en main morte tout ce qu’Agnès des Vieilles-Estampes, femme d’Eustache de Cœur-Roy, escuyer,
[p.24] avoit donné à ladite abbaie à Jarcy (44) et ès environs, tant en censives, droitures qu’autres choses, ce qui fut confirmé la mesme année par Pierre du Mesnil, chevalier, second seigneur, et par Pierre de Launay, aussy chevalier, et Héloise , sa femme, en qualité de troisième seigneur; et 3°) et un amortissement par Guillaume, abbé, et les religieux de Morigny de trois arpens de terre sur les fontaines de Villiers, avec rétention de six sols parisis de cens au jour St Remy au prieur de La Ferté et de justice censuelle.

     Au mois de juin 1246, la donation faite par Barthélemy de Boinville de six boisseaux de bled de rente sur un moulin assis en la paroisse de Challou St Mard (45), dit le moulin de la Roche, fut confirmée par le Roy St Louis: et au mois de janvier 1286, le Roy Philippe le Bel, son petit fils, confirma et amortit la donation des deux tierces parties, les trois faisant le tout, dudit moulin que Margueritte, Reine de France, son ayeule, avoit données à ladite abbaie en faveur de sœur Agnès de la Roue, religieuse en icelle.

     Nota que ce tiltre qualifie ce moulin banier.

     Il n’y a personne qui ne sçache combien la charité de St Louis a esté grande envers tous les ordres religieux, puisqu’il se trouve fort peu de monastères en France qui n’aient participé à ses bienfaits. Mais particulièrement l’ordre de Cisteaux peut se glorifier de ce qu’il luy a fondé plusieurs abbaies tant d’hommes que de filles, et qu’il n’y en a presque point ausquelles il n’ayt au moins fait des aumosnes. Celle de Villiers (46) y a eu bonne part, ce charitable Roy luy aïant, dès le mois de may 1247, fait don de quatre charretées de bois mort par semaine pour leur chauffage à prendre en sa forest de Bière (47). [p.25]

     Au mois de juin 1248, il luy assigna sur son domaine de Montlhéry 2 sous 6 deniers parisis d’aumosne par jour, ce qui n’estoit pas en ce temps là chose de si petite considération qu’à présent. Il confirma au mesme mois et an la donation de 40 livres parisis de rente annuelle et perpétuelle que la Reine Blanche de Castille, sa mère, avoit faite à ladite abbaie (48) et assignée sur la Prévosté d’Estampes dont elle jouissoit en douaire pour la fondation d’un chapellain en icelle abbaie à la nomination de l’abbesse, et le Roy Philippe-le-Bel, son petit fils, suivant la piété et la charité de son ayeul, confirma pareillement le lundy avant le feste de la Purification l’an 1294 la donation de 20 livres parisis de rente annuelle et perpétuelle, que la Reine Margueritte son ayeule avoit donnée et assignée sur la mesme prévosté et à pareille fin de la fondation d’un chappelain en la mesme abbaie. Cette abbaie avoit déjà cent sols parisis de rente par an, sur la mesme prévosté d’Estampes, lesquels originairement avoient esté donnés et assignés par le Roy Philippe-Auguste l’an 1186 à Hugues Nascar et à ses héritiers sur les estaux neufs de la boucherie d’Estampes que sa Majesté avoit fait de nouveau construire, pour le dédommager de ce qu’il avoit fait détruire ceux qu’il y avoit d’ancienneté. Ces cent sols parisis de rente estant, depuis, venus en la possession de Guyard Papillon, il en avoit fait une aumosne à cette abbaie, laquelle avoit esté confirmée et amortie par St Louis au mois de juin 1246, si bien que laditte abbaie a eu et possède 65 livres parisis de rente par an sur le domaine d’Estampes, comme il paroist  encore par une ordonnance et confirmation de Charles Roy de France en 1411, où il qualiffie et reconnoit l’abbaie pour estre de fondation royale. Mais comme les 65 livres léguées par les reines Blanche et Margueritte ont esté reduites au tiers, elle ne reçoit dudit domaine chacun an que 25 livres parisis (49). [p.26]

     Il ne paroist point que la susdite abbaie possède aucune chose des 6 livres de revenu que Jean et Pierre de Mesnilgirault, frères, luy avoient donnés au mois de juin 1249, à les prendre tant en censive qu’autrement (50).

     Un titre passé devant l’Official de Paris, au mois de décembre 1250, nous apprend que Guillaume de La Norville et damoiselle Odeline, sa femme, Jean de Tigy et demoiselle Margueritte, sa femme, ont reconnu que damoiselle Pétronille, mère desdittes femmes, a donné en aumosne aux religieuses de Villiers la dixme qu’elle  possédoit au terroir de La Norville, et que dame Agnès de Sainville et Guillaume, son fils, ont pareillement aumosné ausdites religieuses soixante arpens de terre ou environ assis à La Norville et ès environs avec 25 sous parisis de menus cens qu’ils prenoient sur des terres audit terrouer, une pièce de vigne, un hébergement, jardin, pourpris et deppendances dudit pourpris, comme aussy que la dixme desdits 60 arpens de terre faisoit partie de celle donnée par ladite dame Pétronille et que la susdite dixme, cens, hébergement, jardin, pourpris et deppendances estoient tenus d’eux en arrière fief, à cause de leurs dites femmes qui estoient dames du premier fief par droit successif, et qu’autrefois les enfans de Guillaume de Balinvilliers, Guyard de Lers et Jeanne, sa femme, sœur dudit Guillaume, les tenoient immédiatement d’elles. Pourquoy en toutes les susdites qualités ils consentent que les susdites religieuses jouissent des choses à elles données; et ils les quittent de tous droits, justice et juridiction qu’ils pourroient avoir sur icelles. Guillaume de Balinvilliers comme seigneur féodal amortit aussy les choses cy-dessus données.

     Au mois de décembre de la mesme année, Regnault de Gommarville, escuyer, seigneur censuel, et Adam de Jade, escuyer, seigneur de fief, permirent ausdites religieuses de posséder en [p.27] main morte une pièce de terre labourable assise proche le chemin Pacaut, laquelle Barthélemy Fourcon leur avoit aumosnée pour le salut de son âme.

     Je ne trouve en cette année qu’une seule donation faite par Erimburge de Chantignonville, veuve feu Robert de la Forest, d’une maison assise à Bédégon, en censive du chantre de Nostre-Dame d’Estampes, d’une pièce de vigne, une saussaie et quelques jardins en censive de l’abbaye d’Yerre, en arpent de pré avec une maison attenant à la rivière de Juisne en censive de Philippe de Dreux, et une pièce de jardin en censive de Jean de Boutervilliers. L’acte de cette donation est du mois de juin passé devant l’official de Chartres.

     L’an 1252 est remarquable par la donation que Madame Marie de La Ferté Aalès fit à la mesme abbaie, au mois de janvier, de trois livres parisis de rente annuelle et perpétuelle pour le remède de l’âme de feu Guillaume du Mont-Saint-Jean, son mary, qu’elle assigna sur son domaine de ladite Ferté au jour de l’octave de tous les Saints, avec la faculté d’acquérir dans l’estendue de sa seigneurie et de posséder en main morte jusques à douze livres de revenu par an.

     Au mesme mois et an, Jean de Fromont, clerc, vendit à ladite abbaie, par contrat passé devant l’official de Paris, quatre arpens de terre labourable assis à Malvoisine tenus en censive de Berthault de Troussechien.

     Et le jeudy avant la Purification, Jean de l’Abeille et Thierry dit Bordier reconnurent qu’ils estoient redevables envers ladite abbaye de treize septiers de grain moityé seigle et moityé aveine et de deux sols parisis de cens au jour St Remy, à cause de ce que Jean des Chausses, bourgeois de La Ferté-Aalès, luy avoit légué tant en terres qu’autres choses à Courdimanche (51).

     On n’a point de connoissance du contenu de cet article (52).

     Par tiltre du mois de mars 1252 portant amortissement fait par Hugues de Bourray, chevalier, Nicolas Aveline, de Chastres, [p.28] a donné deux arpens de terre assis proche Mondonville (53), tenus en censive desdites religieuses, et demy arpent de vigne assis proche le cimetière de Chastres au terrouer de Héricon, en considération de Lucianne sa fille, religieuse en ladite abbaie.

    En l’an 1253, il n’y eut qu’une donation au mois de novembre par Aceline, veuve Matthieu Guimont, de trois arpens de vigne au champtier de Couldray proche Estampes, en censive de Jean de Mesnilgirault.

     Au mois de mars 1254, les susdites religieuses augmentèrent leur métairie de La Norville d’une pièce de terre assise audit lieu, tenant à la leur et de leur censive, laquelle fut vendue par Pierre Corbeville et Béatrix sa femme, de Chastres.

     Au mois d’avril suivant, Regnault, seigneur de Sanapes, leur fit don des dixmes qu’il avoit acquises ès paroisses de Saint-Germain de Dourdan et les Granges le Roi (54) et Roullon (55), et Guillaume d’Ardennes, seigneur de fief, approuva cette donation et l’amortit, et le Roy confirma le tout moiennant une somme de deniers qui fut paiée à Sa Majesté (56).

     En l’an 1255 on fit deux choses. La première on acquit de Margueritte de la Borne, veuve feu Regnault de Garencières, toute la dixme qui luy appartenoit de son propre héritage à La Norville, par tiltre du premier mars. La deuxième, un eschange d’une maison assise à Estampes proche St-Basile contre un arpent et demy de pré assis au prez Le Roy d’Estampes que Jean Bourguignel, chambellan de Sa Majesté, leur cedda, le tout du consentement de sadite Majesté par tiltre du mois de décembre 1255.

     Je rapporteray en ce lieu au mieux que je pourray ce qui concerne les terre et métairie de Garencières (57), mais non pas [p.29] tout, parce qu’il y a beaucoup de tiltres qui ne sont plus lisibles à cause qu’ils sont effacés d’ancienneté.

     Le premier tiltre qui se présente est une donation passée devant l’official de l’archidiacre de Chartres de l’an 1236, par laquelle Ascelin de Voisin donne aux religieuses de Villiers la cinquième partie de tout le champart, terre, cens et généralement de tout ce qui luy appartenoit de son patrimoine à Sarmonville (58), avec déclaration qu’il a vendu les quatre autres parties à Me Henry de Brie, curé du Viel corbeil, lequel puis après les cédda aux mesmes religieuses au mois de février 1252. il leur avoit auparavant, dès l’année 1238, au mois de février, donné toute la terre et le champart qu’il avoit acquis audit Garencières de Jeanne, fille de Regnault de Garencières.
 
     Jeanne, veuve de Guillaume d’Aubeville, leur amortit par tiltre passé en la susdite officialité de Chartres, l’an 1243, tout ce qu’elles avoient eu tant en aumosne que d’acquisition de Aalis, fille dudit Regnault de Garencières, et Marguerite sa veuve, les déchargea aussy, par acte du mois de février 1244, de tout ce qu’elle pouvait prétendre à cause de son douaire.
 
     Au mois de septembre 1245, Philippe de Garencières et Isabelle, sa femme, par contract passé devant ledit official, vendent à Eremburge de Centignonville tout le champart, droit de seigneurie et les redevances jusques à 44 sols 5 deniers et au-dessous, deues à cause dudit champart avec 22 deniers de cens, et s’obligent de faire amortir les choses vendues en faveur des églises ou personnes à qui elle les donnera ou vendra: ce qui fut fait, à leur requeste, par Guillaume d’Aubeville et sa femme, seigneurs de fief. Et la mesme année Eremburge donna le tout ainsy amorty aux religieuses de Villiers, pour le tenir en main morte. Estienne de Sancerre, faisant en France les affaires de Philippe de Montfort, son fils, en tant que touchoit son dit fils, amortit aussy cette donation par acte du mois de décembre 1251.
 
     Au mois de décembre de la mesme année 1245, Matthieu de [p.30] Garencières dit L’Hoste, vendit par contract passé devant ledit official de Chartres le champart, droit de seigneurie et autres droitz qu’ils avoient à Sarmonville. Laquelle vente fut ratiffiée au mois de septembre 1247 par N., dit Boucicaut, et Marie, sa femme, Pierre Le Clerc, Denis, agent des affaires dudit Le Clerc, fils de ladite Marie, Léobin de Garencières et Ermenardis sa femme, fille de ladite Marie.

     L’an 1247, le susdit Philippe de Montfort amortit ausdites religieuses le champart, la justice et généralement tout ce que Matthieu de Pavillon, fils de Guyard, leur avoit vendu à Garencières. Le susnommé Philippe de Garencières et Isabelle, sa femme, leur donnèrent pour le remède de leurs âmes la quatrième partie d’une dixme qu’ils avoient dans la paroisse dudit Garencières, au terrouer dudit lieu et de Sarmonville.

     Restent deux amortissements, l’un de l’an 1275 par Guillaume de Garencières, escuyer, fils de Jean Le Normant, chevalier, lequel comme premier seigneur de fief amortit en faveur des susdites religieuses le tiers du champart d’un pièce de terre assise au terrouer dudit Garencières, au delà de la croix, qui leur avoit esté donnée par Thomas Le Normant. L’autre de l’an 1297, le jour Sainte-Agathe, de Madame Aliénor de Montfort, comtesse de Vendosme, dame de Brethencourt, veuve de Jean, comte de Vendosme, par lequel elle les quitte de tous les droits et proffits qu’elle pouvoit avoir à cause de quinze septiers de terre assis en la paroisse et terrouer dudit Garencières, au dedans de la seigneurie de Brethencourt.

     Par plusieurs des actes et amortissemens cy-dessus cottés, on connoist que si les terres de la métairie de Garencières ont autrefois deu des champarts, elles en ont esté déchargées mesmes envers les seigneurs de qui ils estoient tenus en fief.

     Au mois de janvier 1259, Philippe, doien de la chrestienté à Estampes, donne à la mesme abbaie sa maison et les appartenances de Viry (59), quatre arpens de terre proche les fontaines de Villiers, en censive du sieur des Barres, une pièce de vigne [p.31] au mesme lieu, en censive de Villiers, avec un jardin à  Estampes en censive de Philippe de Dreux. Et peu de temps après, en la mesme année, Odeline, veuve de Philippe de Fontaine Emant, donna un autre jardin à Estampes, tenu en censive dudit de Dreux.

     Il faut rapporter à l’an 1260 la vente que Philippe de Couldray et Emeline, sa femme, firent aux mesmes religieuses par tiltre du mois de décembre, de trois arpens de pré assis à Chastres près le moulin Falaise, tenus en censive d’elles mesmes, et en partie chargés de quatre deniers obole de cens envers Bertault de La Grange, lequel fit remise dudit cens, et encore amortit avec Guillaume de Dossainville une pièce de pré assise joingnant le pré de l’Isle des moines de Chastres, et aussy une pièce de terre labourable assise proche le chemin de Leudeville (60). Le tiltre d’amortissement et du mois de may 1263.

     Il y a une donation du lundy avant la Toussaincts 1264, d’une dixme à Dommarville (61), au diocèse de Chartres, de laquelle l’abbaie ne jouist pas à présent.

     Au mois de novembre 1265, demoiselle Jeanne de Montsuperbe donna à la susdite abbaye tout ce qui luy appartenoit par la succession de ses père et mère à Boutigny (62) et au dedans du territoire dudit lieu, tant en censives qu’autres choses mouvant du fief de Odeline de Villebriart, veuve  Robert de Berney, chevalier, laquelle, comme première dame de fief, amortit par le mesme tiltre les choses données. Cet amortissement fut confirmé l’an 1266 par Gaultier, Seigneur de Nemours, et Alix, sa femme, seconds seigneurs.

     En la mesme année 1266, le XIe octobre, bail fut fait à 9 sous 4 deniers parisis de cens à Jean Hudebert, tisserant en toile, d’une masure assise à Estampes, rue de la Vénerie (depuis dite de la Tannerie) contenant huict toises de long et trois toises [p.32] et demy de large et d’un arpent de pré assis à Bédégon, abboutissant sur la rivière.

     Baudouyn de Corbeil, chevalier, en qualité de seigneur de fief et du consentement de Madame Agnès, sa femme, amortit par deux actes de l’an 1268; l’un du dimanche de Lætare, sous son sceau, et l’autre du jeudy suivant devant Erard, curé de Chamcueil (63), commis du doien de la chrestienté à Melun, la donation d’une maison, pourpris, et soixante arpens de terre à Leudeville faite à ladite abbaie par Jean Le Brun, chevalier, et Jeanne, sa femme, pour la fondation en leur église de leur anniversaire.

     Madame Marie d’Espiney, en qualité aussi de dame de fief, amortit aussy la susdite donation par tiltre du mois de juin 1284.

    Je n’ay rien trouvé digne de remarque depuis l’an 1268 jusques à l’an 1270, sinon que Guillaume de Boutervillier, escuyer, cedda ausdites religieuses de Villiers, en contemplation de damoiselles Eustache et Isabelle, ses filles, pour la portion de succession qui leur appartenoit, 9 livres 11 sous parisis de cens paiable au jour St Remy, à prendre tant au dedans qu’au dehors des fossez de la ville d’Estampes, avec encore 18 sous sur le cens qui lui restoit audit Estampes. Trois ans après il cedda aussy tant en aumosne que pour supplément de ladite portion successive tout le cens qui luy restoit audit Estampes, mouvant du fief du Roy. Et deux ans après il ratiffia lesdites cessions.

     Il faut encore passer sans rien voir jusques au mois d’octobre 1276, auquel Jean de Guillerville, chevalier, seigneur de Villiers, donna permission aux religieuses de se clorre de murailles du costé de son moulin, sans préjudice du cours d’eau qu’il se retient et à ses héritiers.

     La pièce de terre et bois contenant 38 arpens, assise au terrouer d’Orvau (64), proche Nonselve, dite Plaincourt, vient de la [p.33] donation faite au mois de septembre 1278 par la Reine Margueritte de Provence, laquelle jouissoit lors en douaire d’Estampes, La Ferté-Aalès, Villiers-en-Beausse, aujourd’huy Bouville et autres lieux: sur laquelle la donation s’est retenue et aux siens la justice et garenne. Le Roy Philippe le Hardy, son fils, qui estoit lors à Estampes avec elle, confirma cette donation à l’instant qu’elle fut faite.

     En l’année 1280, on voit un bail du premier janvier, par lequel cette abbaie a délaissé à 8 deniers parisis de cens pour arpent, à Guillaume Michalandes, charron, demeurant à Chastres, dix arpens de terre en deux pièces assis au terroir de Guibeville (65), la première contenant 8 arpens, tenant d’un costé et d’un bout au chemin de Guibeville à Maroles, et l’autre contenant deux arpens, tenant d’un costé et d’un bout au chemin de l’Orme.

     On voit aussy un bail à vie du quatrième octobre de la mesme année fait à Jean Bouvart, laboureur, demeurant à Mespuys, d’une métairie avec cent arpens de terre audit lieu.

     Sœur Eloyse, abbesse, est la première dont le nom est connu. Pendant son administration elle eut des différends avec le curé de Cerny, pour raison de certains chantiers sur lesquels chacune des parties prétendoit la dixme luy appartenir. Pour terminer ces différends, il y eut un compromis entre les parties (66) que Gilo de Cornu, IIe du nom, archevesque de Sens, approuva par acte du jeudy avant l’Invention St Estienne l’an 1282. Je n’ay peu venir en connoissance de ce qui s’en est ensuivy: mais seulement j’ai veu que sœur Yvonne, abbesse, et ledit curé eschangèrent ensemble par contract passé sous les sceaux de ladite abbaie (1290) certains territoirs sur lesquels elles avoient contestation pour la dixme (67). [p.34]

     Il y a une acquisitation d’un arpent de vigne en Eguillon (68) au mois de février 1285, et il est à croire que les religieuses ont aussy acquis de Philippe, doien de la chrestienté d’Estampes, une pièce de vigne en Eguillon et une autre au lieu dit Les Plantes, lesquelles Jean de Guillerville, chevalier, seigneur de Villiers, luy avoit permis, et à ceux qui auroient droit de luy, par acte du jeudy devant la feste St Pierre 1287, de les tenir en main morte, puisque cette permission se trouve entre les tiltres de cette abbaie.

     L’eschange d’une maison et pourpris séant à Chanteloup (69) que l’abbaie de Villiers avoit ceddé à Guillaume des Chasteaux, duquel elle avoit reçu en contre eschange treize livres parisis de rente par an sur le domaine de Montlhéry, fut approuvé par le Roy Philippe-le-Bel, par charte donnée en l’abbaie Nostre-Dame la Roiale près Pontoise dite Maubuisson au mois de juin 1295. Et par autre charte de l’an 1298, Sa Majesté consentit que ladite abbaie de Villiers tint en main morte ladite rente de treize livres parisis, nonobstant qu’elle eust donné en appanage à son frère Louis, comte d’Evreux, la prévosté dudit Montlhéry.

     Quelques tiltres font connoistre que l’abbaie de Villiers a autrefois possédé des héritages et des cens et rentes à Vaudouleur (70) auprès d’Estampes, sçavoir un contract de l’an 1287, un pré assis entre Morigny et Estampes au dessous de Gadel, donné par Pierre Le Saunier, chanoine de Saint-Aignan d’Orléans, pour la fondation de trois obiitz, un pour le donateur et les deux autres pour ses père et mère; un bail à vie de l’an 1295; sept quartiers de terre, un contract du mois d’aoust 1304, dix huict deniers parisis de cens sur une vigne donnée par Guillaume, 
[p.35] Baudouyn et Jean du Fresne, frères, et par lettres patentes du Roy St Louis, du mois de juin 1246, vingt-cinq sols parisis de cens paiable le jour St Remy, à prendre sur une pièce de pré et aulnoy attenant. Cette abbaie ne possède plus rien en ce lieu ny en beaucoup d’autres où elle avoit des biens, sans que l’on sçache comme ils ont esté perdus.

      Le lecteur observera que dans le cours de cette histoire je n’ay rien remarqué de la construction des lieux réguliers ny de l’église pour n’en avoir point trouvé de mémoires. Néantmoins il est très croiable que les Religieuses qui veinrent à la fondation ne tardèrent pas à faire édifier des lieux réguliers, sans lesquels on ne peut vivre bien régulièrement, et une église dans laquelle il y a des tombes d’environ l’an 1260, ce qu’elles firent des aumosnes qui leur furent faites par les personnes du pays et des environs. L’église estoit bastie en croix comme le sont presque toutes celles de cet ordre: et ce qui en reste aujourd’huy qui sert d’église pour les séculiers, et de chœur pour les religieuses, n’estoit anciennement que la nef: comme les ruines au surplus le démonstrent. Voilà tout ce que j’ay pu remarquer depuis la fondation de cette abbaie jusques en l’an 1300. Les deux siècles suivans ne nous feront pas voir de grandes choses à cause de la perte des tiltres et mémoires causés par les pillages et incendies arrivés en divers temps. La quatrième nous fera voir sur la fin une ruine totale, et ensuitte la vertu et générosité d’une abbesse qui a travaillé dans des temps fort difficiles au rétablissement de cette abbaie: et après nous en verrons d’autres qui ont marché sur ses pas et parachevé ce qu’elle avoit heureusement commencé (71).
CHAPITRE  SECOND

Des choses arrivées en l’abbaie de Villiers
depuis l’an 1300 jusques en 1400.
( 2e siècle de la fondation ).


     Depuis sœur Yvonne, qui estoit abbesse en 1290, jusques en 1298 que sœur Jeanne d’Eschinvilliers porte cette qualité, on ne trouve le nom d’aucune abbesse sinon d’une seule nommée Isabelle de Chatte, mais sans remarquer du temps auquel elle a vécu; si bien que je m’en vais rapporter ce que j’ay observé dans ce cours de cent années sans parler des abbesses, mais seulement des religieuses.

     Par tiltre passé devant l’official de Paris l’an 1301, le lendemain de la feste de St Matthieu, apostre, les exécuteurs du testament de Me Guillaume Boirey, vicaire perpétuel de St Martin en l’église Nostre-Dame de Paris, vendirent aux religieuses de Villiers un fief assis à Cerny auprès de leur abbaie, consistant en vingt sept sols sept deniers parisis de cens, païable au jour St Remy, à prendre sur des terres, vignes, maisons, prez et autres héritages, lodz, ventes et basse justice sur lesdits hostes. Cette acquisition fut approuvée et amortie par André Polin, chevalier, seigneur de Millefleur, et Madame Jacqueline, sa femme, par tiltre du jeudy avant Caresme-prenant de la mesme année 1301, et encore par Jean sire de Maci, en qualité de seigneur dominant par tiltre de l’an suivant 1302 , le vendredy avant la feste de Nostre-Dame de Mars (72). [p.37]

     Au mois d’avril 1307, Louis de France, fils du Roy Philippe le Hardy et de sa seconde femme, Marie de Brabant, comte d’Evreux, assigna sur sa seigneurie de La Ferté-Aalès, laquelle faisoit partie des terres que le Roy Philippe le Bel, son frère, luy avoit données en appanage, un muid de bled, mesure dudit lieu, de rente païable chacun an ausdites religieuses de Villiers, au terme de la Toussaints, pour la fondation de leur église de Madame Marguerite d’Artois, sa femme.

     On attribue au mesme prince sous l’an 1318 la donation de deux muids de bled, rente que cette abbaie reçoit du domaine de Melun, qui faisoit aussy partie de son appanage.

     En 1317, Jean Savet, de La Norville, vendit aux susdites religieuses un arpent partie terre et partie complanté en vigne assis au terrouer dudit lieu.

     Jean Prévôt, escuyer, demeurant à Estrechy, leur vendit aussy un arpent et demy de terre audit lieu, tenant au chemin de Leudeville ; la veille de la feste de la Chandeleur 1318, cinq arpents de terre labourable en une pièce assis au mesme terrouer, aboutissans au chemin de Maroles ; et le dimanche après Pasques 1320, une droicture et demie avec tous les cens et courvées en despendantes, à prendre sur deux masures audit lieu à La Norville.

     Hugues de Bouville, chevalier, seigneur dudit lieu et de Farcheville et autres lieux, légua à la susdite abbaie de Villiers, par son testament de l’an 1311, un millier de bon hareng paiable chacun an le premier jour de caresme, pour la fondation en leur église de son anniversaire et de Madame Marie des Barres, sa femme. Depuis Huet de Bouville, son fils aisné, assigna ledit millier de hareng sur sa terre de Bouville par lettre sous son scel de l’an 1312, et après la mort du susdit Huet, ladite dame des Barres, mère, Jean Guillaume, surnommé Hacquenier, Charles de Bouville, ses enfans, confirmèrent l’assignation faite par Huet dudit millier de hareng par lettre du jeudy 4 mars 1343.

     Au mois de janvier 1318, Poislevilain de La Norville cedda à tiltre d’eschange ausdites religieuses le droit qu’il avoit sur une mesure appartenant à Pierre et Vincent ses nepveux, assise à La Norville, tenant au chemin des murs du clos desdites religieuses,
[p.38] et douze deniers parisis qui luy estoient deus chacun an pour le pressurage d’un quartier de vigne assis à la Fontaine, appartenant à ladite abbaie.

     Le jeudy après la Pentecoste 1329, Jean de Bunou vendit ausdites religieuses deux pièces de vigne assises au terrouer de Villiers. Et le jeudy veille de St Jean-Baptiste audit an, Guillaume, abbé, et les religieux de Morigny, leur ceddèrent à tiltre d’eschange les quatorze muids de vin que leur prieur de La Ferté prenoit sur leurs dixmes de Cerny, et receurent d’elles en contreschange les dixmes de la vallée de Baune (73).
 
     Ce fut en cette année, un peu après, qu’Isabeau de Bouville, fille de Jean de Bouville et de Madame Marie de Chambly, et femme de Jean d’Ormoy, chevalier, seigneur de Villiers, légua à ladite abbaie quarante sols parisis de rente annuelle et perpétuelle, paiable chacun an au jour de la Chandeleur, pour la fondation de son obiit en icelle. Ledit seigneur d’Ormoy par l’acte de délivrance dudit legs, du samedy après l’Ascension de Nostre-Seigneur 1331, assigna ces quarante sols parisis sur la terre et seigneurie de Guigneville (74) du propre de ladite dame Isabeau. Le mesme seigneur d’Ormoy leur délaissa, le vendredy après les Cendres 1333, une pièce de terre aux Groües de Cerny, à la charge d’une maille parisis de cens.
 
     Au mois de décembre 1362, lesdites religieuses firent bail à vie d’un arpent de pré assis aux prez le Roy d’Estampes les Vieilles, tenant d’une part au chapitre Ste Croix d’Estampes dudit Estampes, d’autre part au prieur St Martin, d’un bout à la rivière de Louette et d’autre bout aux vignes de Chevreau. Ce bail à vie a esté converty à bail à cens: où les détempteurs par laps se sont mis en possession de ne paier que douze deniers parisis de cens de pré qui est à présent en terre labourable. [p.39]
                                                

CHAPITRE  TROISIÈME

Des choses arrivées en l’abbaie de Villiers
depuis l’an 1400 jusques an 1500.

(3e siècle de la fondation).

     Sœur Emeline de Messie, abbesse, succéda à sœur Jeanne d’Eschinvillier, laquelle tenoit la crosse en 1398.
 
     Pendant son administration elle fit bail le 10e décembre 1414 à Guillaume Marquet, d’une maison dite Bouville, assise à Estampes, rue Evesard, tenante d’une part à l’Hostel de la Fontaine et d’autre à la maison de Messieurs du Chapitre de Nostre-Dame, et d’un arpent et demy de pré derrière, moiennant trente deux sols parisis de cens et à la charge de recevoir dans ledit logis les religieuses, leurs serviteurs et harnois allans et venans pour leurs affaires domestiques et pour recevoir leurs censives et autres droits au jour St-Remy (75). Cette maison est à présent nommée l’Hostel du Grand Cornet, à cause d’une enseigne qui y estoit.
 
     Quelques mémoires font mention de sœur Alis de Saint-Liger, abbesse, en 1416, après laquelle vient sœur Marie d’Eschinvillier, abbesse, laquelle est connue par un bail du 9 may 1422, qu’elle fit à Guillaume Poisson, dit le Courroieur, et Margot, sa femme, d’une maison de son abbaie assise à corbeil, moiennant trente sols parisis de rente paiable par moitié à la St Remy et à Pasques.
 
     Je trouve que sœur Marie de Bourges, abbesse, a gouverné de l’an 1449, de sorte que l’on peut rapporter sous le temps de son administration le bail à quatre sols parisis de cens qui fut fait le 2e décembre 1450 à Gilles Boisseau, d’un demy arpent de pré assis à Estampes, sous Bédégon (76).
[p.40]

     Les guerres des Anglois qui durèrent en France pendant les règnes des Roys Charles VI et Charles VII, père et fils, causèrent tant de dommages et tant de ruines à tous les biens du royaume que les ecclésiastiques qui se trouvoient comme les autres dans l’impuissance de réparer et remettre en valeur ceux de leurs bénéfices, en donnèrent beaucoup à cens et rentes et aussy à baux emphitéotiques, à la charge de les réparer et améliorer, et de les rendre à la fin du bail en bon estat et valeur: ce qui a dans la suitte des temps causé de grands procès aux ecclésiastiques et aux séculiers, aux uns pour rentrer dans leurs biens, et aux autres pour se maintenir en la possession de ce qu’ils croioient leur appartenir légitimement à cause qu’ils en ignoraient la qualité. L’abbaie de Villiers ne fut pas exempte des misères de ces guerres: car elle fut bruslée environ l’an 1456 et plusieurs des métairies et biens en deppendances aussy ruinés, ce qui donna lieu à sœur Radegonde de Bourges, (laquelle avoit succédé à sœur Marie du mesme nom, soit qu’elle fust sa tante ou sa sœur), de faire bail amphiteose d’un fief assis à Mantgeron (77), vers Paris, consistant en droit de justice, cens, rentes, domaine, maison, cour, granges, estables, jardin et autres lieux à Girard de La Ruelle, marchand bourgeois à Paris, à Gillon, sa femme, et à François de La Ruelle et à leurs enfans, au plus vivant, moiennant vingt deux sols parisis de rente annuelle, paiable le jour St Martin d’hyver, à condition de faire restablir les lieux et autres charges du bail qui fut passé devant Chouart et Bataille, notaires au Châtelet de Paris, le dimanche deuxième jour de may 1456 (78). La suitte de cette histoire nous fera connoistre qu’elle a encore fait d’autres baux emphitéotiques des autres métairies.

     Elle donna à chef-cens ce que son abbaie possédoit à Auverneaux par deux baux passés l’un devant Gervais Haneux, commis
[p.41] de Pierre Blessebois, en datte du huitième décembre 1484, à Jamet Foucquet, demeurant audit lieu, une maison, grange, estable et jardin derrière avec un autre jardin devant, la cour entre deux, et quatre arpens de terre les plus prochains dudit lieu et pourpris, moiennant huict sols parisis de cens paiable chacun an le jour des Morts ; et l’autre sous les sceaux de ladite abbaie, le 18 mars 1486 à Estienne de La Cour, de quatre arpens de terre labourable en une pièce, à huict deniers parisis de cens pour arpent paiable chacun an ledit jour des Morts. Par un troisième bail passé devant Guillaume Le Maire, notaire roial à La Ferté-Aalès, elle donna aussy à chef-cens à Jean Audiger, laboureur demeurant à Boutigny, plusieurs héritages assis audit lieu, et au mois de décembre 1477, par bail sous sceau, elle cedda audit tiltre des terres assises à Mepuys. Il est croiable qu’en faisant tous ces baux elle reçut quelques sommes encore qu’il ne paroisse pas à quoy elle les a emploiées. Une tradition porte qu’elle quitta le voile. Ce n’est pas chose certaine.

     Elle acquit pour l’utilité de son abbaie, de Thibault de Chamlipeux, escuyer, par contrat passé devant Colin Le Maire, notaire à La Ferté-Aalès, le 14 mars 1467, trois arpens de terre assis à Cerny, au lieu dit les Groües, à les tenir en fief de son fief de Tanqueux (79).


[pp. 111-125]

APPENDICE
PIECES JUSTIFICATIVES

[transcrites et communiquées à Pinson par Coüard-Luys]
   
I

     Guy, archevêque de Sens, donne décharge aux religieuses de Villiers de deux muids de seigle et de quatre muids de vin que les religieux de Barbeau avaient de rente sur leurs dîmes, par la donation faite aux religieux par Jean de La Ferté.

(1181).

     In nomine sancte et individue Trinitatis, Amen. Guido, Dei gratia Senonensis archiepiscopus, universis Christi fidelibus ad quos presens pagina pervenerit, in Domino salutem. Notum fieri volumus tam futuris quam presentibus quod veniens ante nos Johannes, miles de Firmitate Aæles, donavit in perpetuum fratribus de Sancto Portu duos modios ibernagii et quatuor modios vini in decima de Vilers super viam. Nos quoque suscipientes de manu illius prescriptam elemosinam, fratres predictos inde investivimus. Et, ne donatio ista pravorum hominum malignitate fieret irrita, presentis scripti attestatione eam fecimus confirmari et sigilli nostri impressione muniri. Actum anno incarnati Verbi M° C° LXXXI°.

(Archives de Seine-et-Oise).

II

     Thibaud, abbé, et les religieux de Morigny cèdent aux religieuses de Villiers un muid de blé mesure de Paris et cinq muids de vin mesure d’Étampes, qu’ils avaient le droit de prendre sur leurs dîmes de Cerny.

(Avril 1227).

     R[obertus], humilis abbas Mauriniacensis, totusque ejusdem loci conventus, omnibus presentes litteras inspecturis in Domino
[p.112] salutem. Universitati vestre notum fieri volumus quod, cum perciperemus annis singulis unum modium hibernagii ad mensuram Parisiensem et quinque modios vini ad mesuram Stampensem in illa parte decime de Viliers quam moniales de Viliers possident, pro eo quod dedimus eisdem monialibus assensum de abbacia sua infra fines parrochie de Serniaco fundanda, cujus ad nos pertinet patronatus, nos, de communi assensu, a solucione dictorum vini et bladi dictas absolvimus moniales. Dicte vero moniales, nobis grata vicissitudine respondentes, quinquaginta quinque libras parisiensium nobis contulerunt. Ne vero aliquis fomes litigii possit super hoc de cetero suboriri, nos presentes litteras dictis monialibus dedimus, sigillorum nostrorum impressionibus communitas. Actum anno Incarnationis Dominice M° CC° vicesimo septimo, mense aprili.

(Archives de Seine-et-Oise).


III

     Donation par Herloin de Meulan, chambellan du roi saint Louis, et Agnès, sa femme, aux religieuses de Villiers, de trois cents arpens de terre assis à Mespuits, treize livres parisis de cens, avec la basse justice sur les hôtes.


(Août 1227)

       Ego Herloinus de Meulento, cambellanus domini Ludovici, illustrissimi regis Francorum, universis presentes litteras inspecturis, salutem in Domino sempiternam. Noverint universi quod ego, de voluntate et assensu nobilis mulieris Agnes, uxoris mee, et ob remedium animarum nostrarum, dedimus et concessimus in perpetuum in puram et perpetuam elemosinam ex nunc religiosis mulieribus abbatisse et conventui de Villaribus juxta Feritatem Aalez, Cisterciensis ordinis, Senonensis diocesis, pro anniversario nostro in ecclesia sua quolibet anno faciendo, totum herbergagium nostrum et terram arabilem quam habebamus et possidebamus in villa de Mespuis, Senonensis diocesis, videlicet tricentum arpenta terre libera et quita ab omni servitute, item tresdecim libras et decem solidos parisiensium [p.113] annui census, quos et quas quolibet anno, die festi sancti Remigii, habebamus et possidebamus in villa supradicta et in toto territorio ejusdem ville cum bassa justicia super hospitibus nostris. Quam donacionem et concessionem a nobis dictis abbatisse et conventui factas, sicut superius dictum est, volumus, concedimus et eciam acceptamus in futurum, promittentes fide bona quod contra donacionem et concessionem a nobis dictis abbatisse et conventui de omnibus supradictis, sicut superius est expressum, non veniamus nec venire de cetero actemptabimus per nos vel per alios in futurum, immo omnia et singula supradicta predictis abbatisse et conventui, quociescumque opus fuerit, garantizabimus ad usus et consuetudines Francie contra omnes qui ratione donationis et concessionis in premissis aliquid reclamare actemptarent, et quantum ad hec tenenda et firmiter observanda nos bonaque nostra presentia et futura, mobilia et immobilia, atque heredes nostros specialiter obligavimus et expresse. In cujus rei testimonium et perpetuam firmitatem, presentes litteras sigillorum nostrorum munimine fecimus roborari. Datum anno Domini M° CC° XX° septimo, mense augusto.
(Archives de Seine-et-Oise).

IV

     Confirmation par saint Louis de la donation faite aux religieuses de Villiers par Jacquelin d’Ardennes, des menus cens qu’il avait à Étampes-les-Vieilles, de son vassal Foulques, et autres biens. 

(Étampes, février 1235).

     Ludovicus, Dei gracia Francorum rex. Noverint universi presentes pariter et futuri quod dilectus et fidelis noster Jaquelinus de Ardenna, in nostra presencia constitutus, recognovit se, de assensu et voluntate uxoris sue, dedisse et in perpetuam elemosinam concessisse abbatie de Villaribus, Cisterciensis ordinis, quemdam redditum suum quem percipiebat et habebat singulis annis circa Stampas Veteres in minuto censu, et quemdam
[p.114] hospitem suum, videlicet Fulconem Deubos, quem ibidem habebat, dedit eidem ecclesie cum omni redditu quem ei debebat idem Fulco. Recognovit eciam idem Jaquelinus se dicte abbatie contulisse quatuor solidos et quatuor denarios annui census quos Symon Baillodart et mater ejus debebant ei. Preterea dedit eidem abbatie decem arpenta terre sita inter domum Templi et Stampas veteres, que tradiderat ad annuum censum, videlicet unum quodque arpentum pro tribus solidis. Nos autem quatuor minas avene, decem et octo denarios annui census et unam gallinam que predictus Jacquelinus reddebat nobis singulis annis, pro redditu supradicto, eidem abbatie in puram et perpetuam elemosinam,  intuitu pietatis, contulimus et concessimus in perpetuum possidendam pro duodecim denariis parisiensium ab eadem ecclesia nobis et nostris heredibus singulis annis reddendis, in festo sancti Remigii, in prepositura nostra Stampensi. Et sciendum est quod nos in locis et censiva supradictis, nobis et nostris, heredibus justiciam retinemus, videlicet sanquinem, bannum, latronem, raptum, incendium, homicidium et multrum, et aliam minutam justiciam abbatie relinquimus memorate. Nos autem predictam elemosinam et donacionem sicut superius continetur, quoniam de nostro movet feodi, volumus et concedimus, et, ad petitionem dicti Jaquelini, in hujus rei testimonium presentes litteras sigilli nostri appensione fecimus communiri.
     Actum apud Stampas, anno gracie M° CC° tricesimo quarto, mense februario.

(Archives de Seine-et-Oise).

V

     Confirmation par saint Louis de la donation faite par Jean Briard aux religieuses de Villiers, d’un morceau de pré attenant aux murailles de l’abbaye, et don par lui d’un autre pré proche ladite abbaye.

(Étampes, octobre 1235).

     Ludovicus Dei gratia Francorum rex. Noverint universi presentes pariter et futuri quod nos litteras dilecti et fidelis nostri Johannis Briardi vidimus in hec verba:
     Ludovico Dei gratia illustrissimo regi Francorum, domino suo fidelissimo, Johannes Briardi, dominus de Villers, suus miles, in Domino salutem et se paratum ad sue beneplacitum voluntatis. Notum vobis fieri volo et omnibus qui presentes litteras viderint vel audierint, quod ego dedi et concessi in puram et perpetuam elemosinam pauperi abbacie de Vilers totum pratum meum quod adjacet vivario meo et dicte abbacie, sicut extenditur in longum a calciata stagni mei usque ad prata monacorum de Feritate, et in latum quicquid est a muris dicte abbacie usque ad terram arabilem que est a parte Serniaci, eadem libertate munitum quam ego et antecessores mei semper possedimus, ab ipsis monialibus quiete et libere et absque aliqua reclamatione in perpetuum possidendum, ita quod in eo quicquid voluerint poterunt operari, et omnes res quecumque in ipso erunt, dictis monialibus salve et modis omnibus quiete erunt, salvo cursu aque descendentis a molendino meo et purgatione rivuli in terra dicte abbacie, et salvo cursu aque stagni mei in terra dicte abbacie, quandocumque mihi necesse fuerit dictum stagnum exiccare. Unde vobis in quantum plus possum supplico, tanquam domino meo legitimo et super omnes alios fidelissimo, quatenus dictum pratum et omnia alia quecumque de nobis tenent et sicut in nostris aliis litteris continentur, que omnia eisdem benigne concedimus, dignetur vestra benignitas dictis monialibus in perpetuum concedere et laudare et auctoritate regia confirmare, ita quod in eis possint libere quecumque voluerint facere, et res ipse et omnia quecumque in ipsis erunt permaneant ipsis salva et quitta et omni libertate in posterum sint munita et quod eisdem hec omnia garantire teneor, confirmetis. quod ut ratum et firmum permaneat, presentes eisdem litteras dedimus in testimonium sigilli nostri munimine roboratas. Datum anno Domini M° CC° tricesimo tercio, mense januario.
     Nos igitur, ad supplicationem predicti militis, intuitu pietatis et ob salutem anime nostre et anime karissime matris nostre Regine, et ob remedium animarum clare memorie regis Ludovici, genitoris nostri, et predecessorum nostrorum, prenotate abbacie de Vilers pratum supradictum et omnia alia quecumque [p.116] eidem abbacie idem Johannes usque legitime contulit et concessit, et que de ipso tenet prefata abbatia sicut in aliis ipsius Johannis litteris continetur, salvo jure alieno, concedimus et confirmamus. In cujus rei testimonium sigillum nostrum presentibus litteris duximus apponendum.
     Actum apud Stampas, anno Domini M° CC° tricesimo quinto, mense octobri.

(Archives de Seine-et-Oise).

VI

     Confirmation par Robert, abbé, et les religieux de l’abbaye de Morigny, de la vente faite par Simon, prieur du prieuré de la Ferté-Alais, aux religieuses de Villiers, de tout le vivier, pré et chaussée joignant leur abbaye.

(Février 1238).

     Universis Christi fidelibus, Robertus, divina permissione humilis abbas Maurigniacensis, et ejusdem loci conventus eternam in Domino salutem. Noverit universitas vestra quod Symon, prior de Feritate Aales, et fratres commorantes ibidem, de assensu nostro et voluntate et pro utilitate dicti prioratus et nostra, vendiderunt, pro ducentis sexaginta libris parisiensum jam solutis nobis et dictis priori et fratribus in utilitate ecclesie de Feritate convertendis, ecclesie Beate Marie monialium de Vilers, Cisterciensis ordinis, totum vivarium, totum pratum, totum fossatum quod est a parte Sarniaci et totam calciatam que sunt subtus ecclesiam dictarum monialium apud Vilers, contigua prato dictarum monialium, et aquam descendentem a rota molendini domini Johannis Briardi, militis, euntem in dictum vivarium et omnia alia que sunt in predictis et quecumque pertinent ad predicta, et dominium et justiciam et quicquid juris habebamus nos et prior et fratres predicti, et quicquid nobis et eis competebat in predictis, racione predictorum, nichil nobis et eis nos vel ipsi penitus retinentes omnia suprascripta ab eisdem monialibus quiete et pacifice in perpetuum possidenda, promittentes quod nos vel prior vel fratres predicti de cetero [p.117] per nos nec per alium in predicta vendicione nichil reclamabimus nec reclamare faciemus. Renunciavimus autem et adhuc renumciamus, nos et prior et fratres predicti, omni privilegio et  omni juris auxilio competentibus vel etiam competituris nobis et priori et fratribus antedictis, per que posset aliquatenus dicta vendicio impediri vel eciam retractari, et promittimus pro nobis et pro priore et fratribus antedictis quod aliquibus litteris impetrandis et impetratis per quas dicta vendicio impedir posset vel retractari, nulo modo utemur. In cujus rei memoriam et testimonium, presentes litteras sigillorum nostrorum munimine fecimus roborari. Actum anno Domini millesimo [dudentesimo] (80) tricesimo septimo, mense februario (81)

(Archives de Seine-et-Oise).

VII

     Confirmation par Guillaume de Ballainvilliers de la donation faite aux religieuses de Villiers par Pétronille de La Norville, d’une dîme à prendre sur le territoire de La Norville.

(Novembre 1245).

     Publ. par l’abbé Genty, Histoire de La Norville (82), pp. 321-323.

VIII
                                                                                
     Confirmation par saint Louis de la donation faite aux religieuses de Villiers, par Bathelemy de Boinville, de six boisseaux de blé de rente sur le moulin de la Roche, proche Chalo Saint-Mard.

(Melun, juin 1246).

     Ludovicus, Dei gratia Francorum rex, universis presentibus pariter et futuris presentes litteras inspecturis, salutem. Notum [p.118] facimus quod nos concessionem et donationem quam Bartholomeus, dominus Boenville, de concensu et voluntate Beatricis, uxoris sue, et Johannis, fratris sui, fecit abbatie monialium  de Vilers, Cirsterciensis ordinis, videlicet de sex modiis bladi annui redditus, medietate ordei et alia medietate molture, percipiendis annis singulis in molendino predicti Bartholomei sito apud  Boenvillam, quod vocatur molendinum de Ruppe, item de quadam domo sita apud Stampas, in vico qui dicitur Porta Evrardi et toto herbergagio, sicut se comportat, cum virgulto et prato dicte domui contiguis, et cum omnibus pertinenciis dicte domus cum ea libertate hec omnia dicte abbatie concedendo, qua ipse et antecessores sui semper possederunt sine reclamatione aliqua imperpetuum in manu mortua possidenda, ita quod de predictis omnibus poterunt dicte moniales quicquid voluerint ordinare, et si forte contingeret predictum Johannem, fratrem dicti Bartholomei, cum ad etatem legitimam pervenerit huic donacioni et concessioni contradicere seu eciam contraire, idem Bartholomeus dicte abbacie monialibus equivalentiam omnium predictorum de propria hereditate sua in alio loco competenti tenetur in manu mortua resarcire, prout omnia suprascripta in carta dicti Bartholomei super predictis confecta et sigillo ejusdem roborata vidimus contineri, accidente quoque bona voluntate et consensu karissime matris nostre Regine, cum predicta de dotalicio ejus moverent cum sepedicta omnia de feodo nostro moveant, ad preces et requisicionem dicti Bartholomei volumus et concedimus, salvo jure alieno. In cujus rei testimonium et munimem, presentes litteras sigilli nostri munimine fecimus roborati. Actum apud Meledunum, anno Incarnacionis Dominice millesimo ducentesimo quadragesimo sexto, mense junio (83).

(Archives de Seine-et-Oise).
[p.119]
                          
IX

     Confirmation et amortissement par saint Louis de la donation de cent sols parisis de rente faite par Guyard Papillon aux religieuses de Villiers.

(Juin 1246).

     Publ. par Dom Fleureau, Antiquités d’Étampes, p. 134.


X

     Donation par la reine Blanche, mère de saint Louis, aux religieuses de Villiers, de la somme de quarante livres parisis de rente annuelle et perpétuelle, à prendre sur la prévôté d’Étampes.

(Juin 1248).

     Publ. par Dom Fleureau, Antiquités d’Étampes, p. 134.

 
XI

     Saint Louis déclare que le don précédemment fait par lui à l’abbaye de Villiers sera assigné désormais sur la prévôté de Montlhéry et payé en deux termes annuels.

(Maubuisson, juin 1248).

     Ludovicus, Dei gratia Francorum rex, universis ad quos presentes littere pervenerit, salutem. Notum facimus quod cum nos abbatie de Villaribus et monialibus ibidem desservientibus, Cisterciensis ordinis, olim dederimus duos solidos et sex denarios parisienses, quos per diem percipiebant ad voluntatem nostram, de elemosina nostra, voluimus et concedimus ut moniales predicte supra dictos duos solidos et sex denarios per diem in prepositura nostra Montis Letherici percipiant in perpetuum ad duos terminos, videlicet in octabis omnium Sanctorum et in octabis Ascensionis Domini, juxta numerum dierum decurrentium a termino usque ad terminum, unde volumus et [p. 120] precipimus ut quincumque fuerit prepositus noster Montis Letherici pro tempore, dictos duos solidos et sex denarios parisienses eisdem monialibus sine difficultate paget; si vero de solutione in aliquo dictorum terminorum defecerit, pro qualibet die qua fuerit in defectu solutionis predicte, quinque solidos perisienses nomine pene reddere tenebitur monialibus supradictis; retinemus autem nobis potestatem ut dictos duos solidos et sex denarios eisdem monialibus alibi in loco competenti, si nobis placuerit, valeamus assignare. Actum apus abbatiam Beate Marie Regalis juxta Pontisaram, anno Domini M° CC° quadragesimo octavo, mense junio.

(Copie du XVIIIe siècle. – Archives nationales, K.177,n° 209).  

XII

     Donation faite par Agnès de Sainville et Guillaume, son fils, aux religieuses de Villiers, de soixante arpents de terre sis à La Norville, de vingt-cinq sols parisis de menus cens, une pièce de vigne et un manoir entouré d’un verger, relevant de la dîme de Pétronille.

(Décembre 1250)

     Publ. par l’abbé Genty, Histoire de la Norville, pp. 323-4.

XIII

     Donation faite par Erembourg de Chatignonville, veuve de Robert de la Forêt, aux religieuses de Villiers, d’une maison sise à Bédégon, en censive du chantre de Notre-Dame d’Étampes, d’une pièce de vigne et jardins, et d’un arpent de pré avec une maison attenant à la rivière de Juine.

(Juillet 1251).

     Universis presentes litteras inspecturis, officialis curie archidiaconi Carnotensis, salutem in Domino. Noverint universi quod, in nostra presentia constituta, Eremburgis de Centenonvilla relicta defuncti Roberti de Foresta, quondam armigeri recognovit coram nobis se dedisse in puram et perpetuam elemosynam
[p.121] concessisse abbatisse et conventui de Villaribus juxta Feritatem Aales, Cisterciensis ordinis, intuitu pietatis et pro remedio anime sue quandam  domum suam sitam apud Stampas in vico qui dicitur Bedegon, in censiva cantoris ecclesie beate Marie Stampensis, cum omnibus pertinenciis suis eidem domui adjacentibus, et quandam petiam vinee, quoddam sauceium et quosdam ortos, que omnia sita sunt in censiva abbatisse et conventus de Edera et quoddam arpentum orti quod habebat dicta Eremburgis situm super Juniam et quandam domum sitam juxta dictum arpentum in censiva Droconis, armigeri, et quandam petiam orti quam habebat eadem Eremburgis sitam super Juniam in censiva heredum defuncti Johannis de Botevillari militis, que dicitur Cordebof, que omnia et singula eadem Eremburgis acquisivit in viduitate sua ut dicebat, tenenda, habenda, possidenda a dictis abbatissa et conventu de Villaribus de cetero in puram et perpetuam elemosinam, prout superius est expressum. Et promisit per fidem suam in manu nostra prestitam predicta Eremburgis quod contra istam donationem et elemosinacionem ab ipsa factam de cetero per se vel alium non veniet nec eam revocabit, nec attemptabit per se vel per alium ab aliquo revocari. In cujus rei testimonium et munimem ad peticionem dicte Eremburgis presentes litteras sigillo curie archidiaconi Carnotensis fecimus sigillari. Actum anno Domini M° CC° quinquagesimo primo, mense julio.         

(Archives de Seine-et-Oise).

 XIV

     Donation faite par Marie, dame de la Ferté-Alais, veuve de Guillaume, seigneur de Mont-Saint-Jean, aux religieuses de Villiers, d’une somme de trois livres parisis de rente, à prendre chaque année sur la seigneurie de la Ferté.

(1252).

     Publ. par dom Fleureau, Antiquités d’Étampes, p. 579.

XV

     Donation faite par Marguerite de la Borne, veuve de Raynaud de Garencières, aux religieuses de Villiers, de toute la dîme venant de ses propres qu’elle possédait à La Norville.

(Mars 1255).

     Publ. par l’abbé Genty, Histoire de La Norville, pp. 324-325.

XVI

     Donation faite par Odeline, veuve de Guillaume de Denonville, aux religieuses de Villiers, des droits de champart et de justice qu’elle avait à La Norville.

XVII

     Confirmation par le roi Philippe III le Hardi, de la donation faite par la reine Marguerite, sa mère, aux religieuses de Villiers, d’une pièce de bois de trente huit arpents, située au dedans de la seigneurie de Bouville.

(Novembre 1278).

     Publ. par Dom Fleureau, Antiquités d’Étampes, p. 138.

XVIII

     Confirmation par Philippe le Bel de la donation faite aux religieuses de Villiers par la reine Marguerite son ayeule, de vingt livres parisis de rente, à prendre sur la prévôté d’Étampes pour la fondation d’une chapellenie dans ladite abbaye.


(1294).

     Publ. par Dom Fleureau, Antiquités d’Étampes, p. 139.

[p.123]

XIX

     Confirmation par Philippe le Bel de la cession faite par les religieuses de l’abbaye de Villiers à Guillaume de Châtres, d’une maison et d’un pourpris sis à Chanteloup, lesquelles ont eu en contre-échange treize livres parisis de rente par an sur le domaine de Montlhéry.


(Montargis, mars 1296).

     Philippus, Dei gratia Francorum rex, notum facimus universis tam presentibus quam futuris nos infrascriptas vidisse litteras, sigillo nostro munitas, tenorem hujusmodi continentes:
     Philippus, Dei gratia Francorum rex, notum facimus universis tam presentibus quam futuris quod, cum dilectus capellanus noster magister Guillelmus de Castris capicerius Aurelianensis, a Margareta dicta Soliaci acquisierit titulo empcionis tresdecim libras parisiensium annui redditus, habendas et percipiendas de nostro apud Templum Parisius annuatim, medietatem videlicet in festo omnium Sanctorum et medietatem aliam in festo Ascensionis Dominice, de summa quingentarum librarum Turonensium annui  redditus, quas dicta domina percipere anno quolibet consuevit apud Templum predictum, racione permutacionis seu escambii facti ab eadem cum Ludovico de Bello Joco, milite nostro, ejusdem domine filio, qui dictas quingentas libras Turonensium racione permutacionis facte nobiscum de terra Montisferrandi apud Templum predictum percipere solebat de nostro, idemque capellanus noster dictas tresdecim libras Parisiensium annui redditus, prenominatis percipiendi loco et terminis, abbatisse et conventui monasterii beate Marie de Villaribus juxta Feritatem Æ
lesie, Cysterciensis ordinis, nomine pure ac simplicis permutacionis tradiderit, assignaverit et concesserit in hereditatem perpetuam pro quadam domo quam dicte religiose habebant, sitam prope villam de Castris sub Monteletherico in loco qui dicitur Cantus-Lupi, cum toto porprisio, orto, granchia, appendiciis dicte domus et pertinenciis tam in vineis, terris quam aliis quibusqumque que ad eas in predictis modo quolibet pertinebant; que omnia racione permutacionis predicte, prefate abbatissa et conventus predicto capellano nostro et heredibus suis in hereditatem perpetuam assignarunt, prout omnia premissa et singula in litteris tam super empcione quam permutacione predictis confectis plenius continetur, nos vendicionem, permutacionem, et traditionem predictas et omnia suprascripta rata habentes et grata, ea volumus, approbamus, et tenore presentium confirmamus, et ad prefati capellani nostri supplicationem predictis abbatisse et conventui, intuitu caritatis, concedimus de gratia speciali quod ipse ac successores earum dictas tresdecim libras Parisiensium anno quolibet terminis memoratis amortizatas perpetuo teneant et pacifice in manu mortuo possideant absque contradictione quaqumque. Si vero dictas tresdecim libras Parisiensium annui reditus a dicto capellano nostro retrahi contingeret quoquo casu, ita quod redditus hujusmodi concessionem et amortizacionem nostram nullam habere volumus roboris firmitatem, salvoque in aliis jure nostro et in omnibus alieno. Quod ut firmum et stabile persveret, presentibus litteris nostrum fecimus apponi sigillum. Actum apud abbatiam Frigidi Montis, anno Domini millesimo ducentesimo nonagesimo quarto, mense augusto.
     Nos itaque, prefati capellani nostri peticionibus annuentes, volumus et presencium tenore concedimus quod dicte abbatissa et conventus ac illi [sic] que in monasterio predicto succedent eisdem, predictas tresdecim libras annui redditus sub modo, conditione et terminis quibus eas apud domum Templi Parisius percipere debebant annuatim juxta predictarum continentiam litterarum habeant et percipiant in prepositura nostra Stampensi annis singulis in futurum, dantes preposito nostro Stampensi, hodierno et ei qui pro tempore fuerit, necnon receptoribus reddituum prepositure predicte earumdem tenore presencium in mandatis ut predictas tresdecim libras Parisiensium annui redditus esidem abbatisse et conventui ac illis que in dicto monasterio, ut premittitur, succedent eisdem annis singulis predictis terminis, absque alterius expectacione mandati, persolvant, salvo in aliis jure nostro et in omnibus alieno.
[ p.125]

     Quod ut ratum et stabile perseveret, presentibus litteris nostrum fecimus apponi sigillum. Actum apud abbaciam monialum juxta Montem Argi, anno Domini millesimo ducentesimo nonagesimo quinto, mense martio.

XX

      Donation faite par Louis, comte d’Evreux, aux religieuses de Villiers, d’un muid de blé de rente, sur le domaine de la Ferté-Alais.
      
(1312).

     Publ. par Dom Fleureau, Antiquités d’Etampes, p.580.


XXI

     Philippe V Le Long mande à son receveur de la vicomté de Paris de payer aux religieuses de l’abbaye de Villiers ce qui leur revient de la donation royale assignée sur la prévôté de Montlhéry.


(24 juin 1317).

     Philippus Dei gratia Francorum et Navarre rex, receptori nostro vicecomitatus Parisiensis, salutem. Mandamus tibi districtius injungendo quod quidquid religiosis mulieribus, abbatisse et conventui monialium de Villaribus prope Feritatem Aelidis, arreragiis certorum reddituum et elemosinarum eisdem religiosis supra preposituram Montisletherici ex donatione regia assignatorum deberi noverit, ipsis vel eorum mandato juxta formam litterarum regiarum supra premissis obtemperatarum indilate persolvas, ita quod super hoc non audiamus a dictis religiosis querimoniam ampliorem. Datum apud Cantilupum, vigesima quarta die junii, anno Domini M° CCC° septimo decimo.
     (Copie du XVIIIe siècle. – Archives nationales, K.177, n° 210).
 
(Archives de Seine-et-Oise).
NOTES DE PINSON
et de différents mains sur le manuscrit de Fleureau

(renumérotées)

     (1)  Cette énonciation ferait naître D. Fleureau en l’année 1612. Nous avons en vain cherché son acte de baptême dans les registres de cette époque. (Note de M. Michel)

     (2) D. Fleureau n’habita Étampes que dans les dernières années de sa vie, de 1662 à 1669, temps pendant lequel il fut deux fois nommé supérieur du collège d’Étampes. Nous connaissons cette circonstance par le tableau chronologique des supérieurs du collège d’Étampes.

     (3) Ce Jean de Briard est tout différent d’un autre Jean Briard, seigneur de Villiers, et le premier estoit mort que l’autre vivoit encore, comme il paroistra par les chartes qui seront rapportées. La femme du seigneur de Breteuil s’appelloit Amicie, et la femme du seigneur de Villiers s’appelloit Margueritte, et toutes deux ont survescu à leurs maris. (Note du ms. XVIIe siècle.)

     (4) On ne sçait qui estoit ce frère Bonon et s’il estoit religieux, veu que d’une part il est nommé frère et d’autre costé il est qualiffié chappelain. Il y a lieu de croire qu’il estoit associé à l’ordre de Saint Dominique comme par une espèce de quelque tiers ordre.
    Je penserais que ce frère Bonon étoit confesseur de l’abbaye de Saint Antoine de Paris, parce que les confesseurs des maisons de religieuses de notre ordre étoient autrefois qualifiés chapelains et le sont encore aujourd’hui dans les impositions des décimes. (Note du ms.)

     (5) De Jean de Briard, seigneur de Breteuil. (Note du ms. XVIIIe siècle.)

     (6) Les Révérends Pères dominicains. (Note du ms. XVIIe siècle.)

     (7) Pour confirmer tout ce que dessus nous rapporteront fidellement les termes de toutes les chartres dont nous avons parlé et dans le mesme ordre du temps qu’elles ont été expédiées. (Note ms. XVIIIe siècle.)

     (8) Par cette manière de parler il est clair comme le jour que la maison des Pères de Saint-Dominique de Saint-Romain de Villiers ne dépendoit ny des Seigneurs de la Ferté ny de ceux de Villiers, mais leur avoit esté donnée par le Roy saint Louys et que c’est luy qui doit estre reonneu pour seul et véritable fondateur de nostre abbaye, et nous verrons dans la suite que Charles VI en confirmant nostre droit sur le domaine d’Estampes dit qu’il le fait à cause de notre fondation, 1411. Il ne faut point que les seigneurs de Villiers prétendent justice sur nostre enclos puisque mesme il n’a jamais dépendu de leur fief. Et nous le ferons encore voir plus amplement quand il sera parlé de la donation du fief de Cerny. Lesdits seigneurs de Villiers n’ont rien confirmé ny de la fondation ny de la dotation de l’abbaye, parce qu’il n’y avoit rien qui fut de leur dépendance hors les six arpens où est le champ de foire, le septier de bled sur le moulin, les dix livres léguées par le second Jean Briard et deux pièces de pré et les censives d’Auvernaux. Aussy ne desnie-t-on pas qu’il ne soict bienfaicteur et tous les ans on luy fait un anniversaire, mais on ne sçauroit pas mesme reconnoistre le premier Jean de Briard seigneur de Breteuil pour fondateur, sans offenser la vérité. Pour éclaircir encore mieux cecy, il est à remarquer qu’il y a quatre sortes d’abbayes royales. Les premières sont celles dont les Roys ont donné le fond et fait tous les frais de leurs édifices. Les secondes dont ils ont simplement donné le fond et contribué dans la suite à la dotation. Les troisiesmes ont esté fondées par des princes et grands seigneurs dont les fiefs et domaines sont tombés dans les mains des Roys ; et enfin les quatriesmes celles qui n’ont eu aucun spécial fondateur . Or il est évident que la maison de Villiers possède la qualité de royalle au moins dans le second rang. (Note du ms.XVIIe siècle.)
 
     (9) Barbeau, commune de Fontaine-le-Port  (Seine-et-Marne).

     (10) Morigny, canton d’Étampes (Seine-et-Oise).

     (11) Ce qui fait voir que l’abbaye de Villiers est dans les droits du curé primitif quant à ce qui est de la dixme, puisque l’abbé de Morigny luy a cédé tout ce qu’il avoit sur la cure de Cerny quant à ce regard, et l’on voit encore par là que la dixme des religieuses estoit plus grosse en ce temps là qu’elle n’est à présent et qu’elles se sont notablement préjudiciées lorsqu’elles ont consenti de partager pour la moytié avec le curé, quand mesme il seroit vray que ledit curé auroit eu des chantiers à luy seul. ( Note du ms. XVIIe siècle.)

     (12) Dans un factum paru en 1690 pour les religieuses de Villiers, contre M. Petau, conseiller au Parlement, qui contestait aux religieuses le titre de dames de Mespuits, ce personnage est appelé Herlouin de Mulen.

     (13) Mespuits, canton de Milly (Seine-et-Oise).

     (14) Balizy, canton de Longjumeau (Seine-et-Oise).

     (15) Ballainvilliers, canton de Longjumeau (Seine-et-Oise).

     (16) Beauvais, commune de Morigny (Seine-et-Oise).

     (17) Nanteau-sur-Lunain, canton de Nemours (Seine-et-Marne).

     (18) Mesnil-Girault, commune de Boissy-la-Rivière (Seine-et-Oise).

     (19) La Montagne, commune de Morigny (Seine-et-Oise).

     (20) Villiers-en-Beauce, aujourd’hui Bouville, canton d’Étampes.

     (21) Madame de la Trémoille les fit assigner en desguerpissement et depuis ce temps il n’en a point esté, faulte de poursuitte, il en est parlé dans les comptes de Mesdames de Viry et Gastineau, abbesses. (Note du ms. XVIIe siècle).

     (22) La Norville, canton d’Arpajon (Seine-et-Oise).

     (23) Ce Jean Briard n’est pas le seigneur de Breteuil, le premier donateur, qui estoit mort. (Note du ms. XVIIe siècle)

     (24) Ce moulin n’estoit pas ce qu’on appelle le Vieux Moulin, qui estoit autrefois aux religieux de la Ferté, mais il estoit proche l’estang de Jean de Briard, d’où l’eau descendoit dans les offices de l’abbaye. (Note du ms. XVIIe siècle.)

     (25) Parce que la vigne dont est parlée estoit ce qu’on appelle les Coustances, et comme les murailles de l’abbaye n’estoient pas si advancées qu’elles sont à présent, le grand chemin n’estoit pas aussy dans le lieu où il est maintenant, et c’est nous qui l’avons donné sur nostre fond. (Note du ms. XVIIe siècle.)

     (26) D’après le Gallia Christiana, cette religieuse aurait été la première abbesse de l’abbaye de Villiers.

     (27) Ce Jean  Briard a donné par testament: dix livres de rentes à nostre église et quarante solz de rente à la chappelle de Villiers. – Nota. Dans les titres nouvels passés par les seigneurs de Villiers, ce testament est daté de l’année 1225. Jean Beriart par son testament donne dix livres pour la vie et l’entretien d’un chapellain et quarante sols à la chapelle. Il y a lieu de croire que la chapelle de Saint-Romain existoit encore et que l’église actuelle n’étoit pas bâtie. – Nota bene. Cette rente n’est pas sujette à prescription, parce que les seigneurs de la châtellenie de Villiers l’ont portée en charge dans plusieurs aveux et dénombrements qu’ils ont rendus à la Tour de Montlhéry dont cette châtellenie relève. Ces aveux et dénombrements sont dans les archives de l’abbaye. (Note du ms.)

     (28) Le dix neuf. (Note du ms. XVIIIe siècle.)

     (29) L’acte est sans date. (Note du ms. XVIIIe siècle.)

     (30) On ne sçauroit dire si cette tombe estoit de Jean Briard, seigneur de Breteuil où on pouvoit avoir transporté ses os, ou si elle estoit du seigneur de Villiers. Elle estoit en pierre platte eslevée sur quatre liens de piere au costé de l’espitre. (Note du ms. XVIIe siècle.)

     (31) Jean Briard, seigneur de Villiers, avoit eu de grands différends avec les religieux de la Ferté qui avoient fait fulminer des censures contre luy. (Note du ms. XVIIe siècle.)

     (32) Prunay, canton de Milly (Seine-et-Oise).

     (33) Audeville, canton de Malesherbes (Loiret).

     (34) Aujourd’hui Pithiviers (Loiret).

     (35) Villepesque, commune de Lieusaint (Seine-et-Marne).

     (36) Auvernaux, canton de Corbeil (Seine-et Oise).

     (37) Dom Fleureau ne parle pas d’une charte de décembre 1239, intéressant l’abbaye de Villiers, qui se trouve dans le Cartulaire de Notre-Dame d’Étampes, publié par M. l’abbé Alliot, p. 10.

     (38) Brières-les Scellés, canton d’Étampes.

     (39) Chastres, aujourd’hui Arpajon  (Seine-et-Oise).

     (40) Yerres, ancienne abbaye de femmes de l’ordre de Saint-Benoît, canton de Boissy-Saint-Léger  (Seine-et-Oise).

     (41) Malvoisine, commune de Champcueil  (Seine-et-Oise).

     (42) D’Huison, canton de la Ferté-Alais  (Seine-et-Oise).

     (43) Longueville, commune d’Huison.

     (44) Jarcy, ancienne abbaye de femmes de l’ordre de Saint-Benoît, commune de Varennes, près Boissy-Saint-Léger (Seine-et-Oise).

     (45) Châlo-Saint-Mard, canton d’Étampes.

     (46) Dont nous le reconnaissons fondateur. (Note du ms. XVIIe siècle.)

     (47) Charles VI (1400) permit de les vendre sur le lieu. Henri III et Henri IV rétablirent et réglèrent ce droit à cinquante cordes (1591), M. de Fleury, frère de Madame Oudette Clausse, estant grand maistre ; et depuis il a esté réduit à vingt cinq dont on jouit aujourd’huy paisiblement. Note du ms. XVIIe siècle.)

     (48) Sur peine de cinq sols pour délay de chaque jour. (Note du ms. XVIIe siècle.)

     (49) C’est-à-dire trente une livres cinq sols tournois. (Note du ms. XVIIIe siècle.)

     (50) A moins que ce soit un don des censives que les seigneurs de Mesnilgirault avoient droit de percevoir sur quelques terres de la grange aux Nonains. (Note du ms. XVIIIe siècle.)

     (51) Courdimanche, canton de Milly (Seine-et-Oise).

     (52) A moins que ce ne soit la rente de cent sols que la terre de Bel-Ebat fait à présent à l’abbaye. (Note du ms. XVIIIe siècle.)

     (53) Mondeville, canton de La Ferté-Alais.

     (54) Les Granges-le-Roi, canton de Dourdan (Seine-et-Oise).

     (55) Rouillion, commune de Dourdan.

     (56) Amortissement des dixmes à prix d’argent par le Roy Saint Louys ou plutost par les receveurs de son domaine, car au mois d’avril il estoit encore à sa première Croisade, et il y a tout lieu de croire que Saint Louys n’eut point pris d’argent des religieuses. (Note du ms. XVIIIe siècle.)

     (57) Garancières-en-Beauce, canton d’Auneau (Eure-et-Loir).

     (58) Sermonville, commune de Garancières.

     (59) Viry-Châtillon, canton de Longjumeau  (Seine-et-Oise).

     (60) Leudeville, canton d’Arpajon  (Seine-et-Oise).

     (61) Dommerville, canton de Janville (Eure-et-Loir).

     (62) Boutigny, canton de La Ferté-Alais.

     (63) Champcueil, canton de Corbeil.

     (64) Orveau, canton de La Ferté-Alais.

     (65) Guibeville, canton d’Arpajon.

     (66) Stipulantes par fr. Philippe, religieux profez et procureur des religieuses de Villiers. (Note du ms. XVIIe siècle.)

     (67) En divers temps il y eu différents accommodements avec les curez ausquels on pouvoit avoir ceddé certains chantiers au lieu de la portion de bled et de vin dont ils n’estoient pas contents. Il y a cinq quittances très anciennes en parchemin qui font foy de la portion de bled et de vin que recevoient les curez et que cette portion estoit inesgale. (Note du ms. XVIIe siècle.)

     (68) Paroisse de Cerny.

     (69) Chanteloup, commune de Saint-Germain-lès-Arpajon.

     (70) Vaudouleurs, commune de Morigny-Champigny, canton d’Étampes.

     (71) Il est plus croyable que l’église n’a jamais esté achevée comme il est arrivé en plusieurs autres abbaies, veu qu’il n’y a ny mémoire ny apparence du temps auquel sa ruine pourroit estre arrivée, et le finissement de la voûte au dessus du grand autel dénote assez qu’on s’est voulu bourner à ce qui estoit fait ; et les tombeaux des anciens bienfaiteurs qui estoient à droite et à gauche de l’autel et ont esté ostez dans le dernier rehaussement de l’église, sous Madame Dorothée d’Argouges, montrent assez que ledit grand autel n’a jamais esté dans d’autre place que dans celle où il est. Ces tombeaux estoient l’un des seigneurs de Bouville au costé de l’Evangile, et l’autre des seigneurs de Villiers au costé de l’Epistre. Le réfectoire estoit grand et beau et le bout de muraille qui clost le petit jardin sur le ruisseau en est un reste. Il servoit de grange lorsqu’il fut bruslé par les Huguenots. La chappelle dont on fait présentement le pressoir a esté premièrement la première fondation et puis a servy de cimetière, selon qu’il a esté usité dans l’ordre où les anciens cimetière sont proches et à l’entour de semblables chappelles. (Note du ms., XVIIe siècle.)

     (72) Ce fief comme on le voit ne despendoit pas point des seigneurs de Villiers, et c’est mal à propos qu’on le voudroit prétendre sujet à bannalité et justice dudit lieu. Les anciennes abbesses ne qualiffioient pas Messieurs de Selve seigneurs de Villiers, mais simplement du chasteau de Villiers. (Note du ms. XVIIè siècle.)

     (73) Baulne, canton de La Ferté-Alais.- De sorte que les religieuses sont dans tous les droits des religieux de Morigny qui estoient curez primitifs. (Note du ms. XVIIe siècle.)

     (74) Guigneville, canton de La Ferté-Alais.

     (75) Ce droit a esté restraint à la seule perception des censives et aux trente deux sols parisis de cens par Madame Marguerite Gastineau, abbesse, au mois d’avril 1534. (Note du ms. XVIIe siècle.)

     (76) On trouve deux tiltres de ce temps là, l’un pour la maison du Chapeau rouge de Corbeil et l’autre pour le fief de Maugiron où la maison est nommée Nostre-Dame et Sainte Luce (?) de Villiers, 1446. (Note du ms. XVIIe slècle.)

     (77) Vraisemblablement Montgeron, arrond. de Corbeil (Seine-et-Oise).

     (78) Ce fief s’est perdu après la mort desdits Ruelle qu’on ne put trouver le bail emphythéotique que Madame de La Trémouille fit chercher dans la Chambre des comptes. Il s’appelloit le fief de Villiers. (Note du ms. XVIIe siècle.)

     (79) Trois arpents relevant en fief et hommage du fief et seigneurie de Tanqueux appartenant actuellement au seigneur de Villiers-le-Châtel. On en a passé aveu et dénombrement, foi et hommage audit seigneur en 1723 et on en a donné homme vivant et mourant. Il est dit dans l’aveu et dénombrement que les trois arpents de terre ont été depuis longtemps renfermés dans l’enclos de l’abbaye. (Note du ms. XVIIIe siècle.)

     (80) Trou dans le parchemin.

     (81) Saint Louis confirme ladite vente à son tour, par un acte donné à Paris en février 1238 et conservé également aux Archives de Seine-et-Oise.

     (82) On trouvera en outre dans ce volume, pp. 206-214, l’histoire des difficultés surmontées par les Religieuses de Villiers pour rentrer en possession de leur domaine de La Norville.

     (83) Cette donation fut confirmée de nouveau par une charte de Philippe IV le Bel, donnée à Paris en janvier 1287, et conservée également aux Archives de Seine-et-Oise.


Source: l’édition de Pinson, saisie en mode texte par Anne-Marie Servatius en 2003, mise en page de B.G.
       
BIBLIOGRAPHIE
 
A venir.
 
   
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