Corpus Latinum Stampense
 
Raoul Tortaire
Débâcle de Philippe Ier devant le Puiset en 1079
Miracles de saint Benoît, vers 1114

Chevaliers (Bible de Harding, XIe siècle)
Philippe Ier d'après son sceau
Moine bénédiction (Jumièges, XIe siècle)
Sceau de Philippe Ier
 
     En 1079 Hugues Ier du Puiset, dit Hugues Blavons, se rebella contre son suzerain le roi Philippe Ier, à la suite d’une assemblée qui eut lieu à Étampes, comme je l’ai démontré en éditant dans le présent Corpus Étampois une notice d’Eustache, abbé de Saint-Père de Chartres. Voici maintenant le récit de la déroute devant le Puiset de l’armée royale partie d’Étampes au printemps de 1079. Ce récit est fait par un moine de Saint-Benoît-sur-Loire qui explique l’événement comme un châtiment infligé par saint Benoît à une armée qui n’a pas suffisamment respecté les biens de son monastère.
1ère édition (février 2008)

     La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Il ne faut pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.

 
Raoul Tortaire
Débâcle de Philippe Ier devant le Puiset en 1079
Miracles de saint Benoît, vers 1114
     Raoul Toltaire est né en 1067 et mort après 1117. Moine de Fleury il y enseignait la poésie latine et a laissé de nombreux ouvrage en vers. Cette continuation des Miracles de saint Benoît est datée des environs de 1114, trente-cinq ans environ après les événements. Raoul était encore en vie vers 1117.

Texte établi par Guérard (1858)
Traduction proposée par B.G. (2008)
     XXIV. Regina Mathilde metas vivendi excedente, rex Ainricus in conjugium sibi ascivit filiam regis Russorum (1), nomine Annam. Hæc peperit tres filios, Philippum, Rotbertum, Hugonem: quorum Rotbertus adhuc puerulus decessit, Hugo comitatum postmodum Virimandensium adeptus est, Philippus autem, patre defuncto, totius regni Francorum gubernacula obtinuit.
     Quant la reine Mahaut eut passé le terme de sa vie, le roi Henri prit pour épouse une fille du roi des Russes (1) nommée Anne. Elle donna naissance à trois fils, Philippe, Robert et Hugues. Robert mourut en bas âge. Hugues eut en partage par la suite le comté de Vermandois. Quant à Philippe, à la mort de son père, il reçut le gouvernement de tout le royaume.
     Septennis (2) autem erat, quando pater defungitur. Qua de re sortitus est tutelam illius vir illustrissimus Balduinus (3) Flandrensium comes. Qui prudentissime regni administrans negotia, donec idem Philippus intelligibiles attingeret annos, tyrannos per totam pullulantes Franciam tam consiliis quam armis perdomuit, et pacem maximam teneri fecit. Proinde Philippo, jam juvene facto, integrum absque unius viculi imminutione regnum restituit, et ipse non multo post vivendi finem fecit.
     Mais il n’avait que sept ans (2) lorsque mourut son père, à cause de quoi l’illustrissime Baudouin (3), comte des Flamands, fut choisi pour être son tuteur. Administrant les affaires du royaume avec la plus grande sagesse, jusqu’à ce que le dit Philippe atteigne l’âge de raison, il dompta les tyrans qui pullulaient à travers toute la France, tant par ses sages avis que par les armes, et fit régner la plus grande paix. Par suite il rendit à Philippe, devenu un jeune homme, un royaume intact, sans qu’il y manque le moindre hameau, et il arriva peu après au terme de sa vie.
     Philippus vero in primis multa strenue gessit [p.315] annis, sed ætate procedente, mole carnis aggravatus, ampliorem operam cibo indulsit et somno quam rebus bellicis. Hic ducis (4) Frisi filiam, nomine Bertham, in matrimonium accepit, quæ ei genuit Ludovicum.
     Quant à Philippe, il se comporta au début d’une manière des plus énergiques; mais, avec le temps, il prit beaucoup de poids et consacra plus de temps à manger et à dormir qu’à faire la guerre. Il prit pour épouse la fille du duc (4) de Frise, nommée Berthe, qui lui donna pour fils Louis.
     Rebellaverunt autem contra eum quidam Francorum proceres, opibus et viribus Guillelmi, regis Anglorum, fidentes; ex quibus Hugo de Puteolo (5) adversus eum arma corripuit, plures sibi asciscens auxiliatores. Rex vero ejus audaciam compescere cupiens, undequaque militum contrahit manum. Inter reliquos etiam auxiliares, exercitum de Burgundia adventare jubet.
     Or certains hauts personnages des Francs se révoltèrent contre lui, avec  l’aide et assistance du roi des Angles, Guillaume. Parmi eux, Hugues du Puiset (5) dirigea ses armes contre lui, appelant à lui de nombreux alliés. Le roi, désireux de rabattre son audace, assembla de partout une troupe de chevaliers. Sans parler d’autres alliés, il ordonna à une armée de venir de Bourgogne.
     Qui accepto mandato, in Franciam properant: dux videlicet ejusdem Burgundiæ Odo (6), Nivernensium comes Guillelmus, Antissiodorensium pontifex Gaufredus, et alii quamplures quos retexere perlongum putavimus. Hi cœptum iter carpentes, via dictante, in quodam prædio patris Benedicti, Everam (7) vocato, metationem acceperunt.
     Quand ils eurent reçu cet ordre, ils se dirigèrent vers la France: c’étaient le duc de la dite Bourgogne, Eudes (6), le comte de Nevers Guillaume, l’évêque d’Auxerre Geoffroy [erreur probable de Raoul; lisez: Robert (B.G.)], et un grand nombre d’autres personnes qu’il serait à notre avis trop long d’énumérer. Il se mirent en chemin en suivant la route et firent étape dans un certain domaine de notre père Benoît appelé Yèvre (7).
     Ut vero moris agrestium est in adventu militum formidare, perstrepere, quaquaversum fugere, sua in locis tutioribus recondere, maxime in tanto strepitu rustici supra memorati pagi omnia sua ad ecclesiam convehunt, tam annonam quam supellectilem variam.
     Selon la coutume des paysans, qui est, lorsqu’arrivent des chevaliers, de prendre peur, de pousser des cris, de s’enfuir en tous sens et de mettre leurs biens en lieu sûr, surtout au milieu d’un grand vacarme, les paysans du terroir susmentionné transportent tous leurs biens à l’église, tant les céréales que toutes sortes de biens mobiliers.
     Porro militum phalanges, postquam fessa labore viæ corpora dapibus relevarunt, cibaria suis procuraturi equis, comperiunt ruricolas suam [p.316] totam annonam in ecclesia abdidisse. Unde animis dejecti, referunt ad principes exercitus rem omnem ex ordine: rusticos scilicet spem sui victus ad tutiorem portum, ecclesiam dico, contulisse, nec sibi penitus velle dare aut vendere alimenta suis vehiculis necessarias. At illi, consilii extorres, quid agant ignorant. Neque enim sanctorum violatores locorum fieri volunt, seu præsumunt.
     Alors les détachements de chevaliers, quand ils eurent restaurés par un repas leurs forces éprouvées par  ce pénible voyage, s’aperçoivent que les paysans ont  caché toutes leurs céréales dans l’église. Accablés par cette découverte, ils rapportent aux chefs de l’armée toute l’affaire point par point: les paysans ont transporté tout le ravitaillement qu’ils espéraient au port le plus sûr, je veux dire à l’église, et ils ne veulent donner ni vendre aucun des aliments dont ont besoin leurs montures. Cependant ces derniers, à cours de ressource, ne savent que faire, car ils ne veulent ni n’osent se faire les profanateurs des lieux saints.
     Episcopus itaque, qui cautior cæteris esse debuerat, juvenili actus temeritate, scurrili interrogat sermone utrum eam annonam homines in ecclesiam contulissent. Cui cum responsum esset: «Etiam,» — «Igitur, inquit, homines abstrahant.» Jubet ergo præpetes (8) ire, et quantum hordei necessitas expetebat suis præbere equis. Properatur ad ecclesiam,violenter hordeum ab ea abstrahitur, pabulum exinde equis subministratur. In crastino, quo cœperant tendunt, nihil noxæ se contraxisse credentes apud patrem Benedictum pro infractione illius loci et injuria suis illata.
     C’est pourquoi l’évêque, qui aurait dû être plus prudent que les autres, poussé par la témérité de sa jeunesse, demande sur un ton gouailleur si ce sont des hommes qui ont porté ce ravitaillement dans l’église. Et comme on lui avait répondu que oui: «Donc, dit-il, que des hommes l’en retirent!»  Il ordonne donc qu’on se hâte (8) d’y aller et qu’on donne aux chevaux autant d’orge qu’il est besoin. On se dirige vers l’église, on en retire par la force de l’orge et on la donne en pâture aux chevaux. Le lendemain matin, ils poursuivent leur chemin, pensant n’avoir encouru aucun châtiment de notre père Benoît pour avoir profané son établissement et porté tort à ses gens.
     Enimvero rege cum reliquis militum legionibus ad Puteolum festinante, et ipsi ei occurrunt. Castra metantur tam ipsi quam rex circa ipsum castrum. Obsesso itaque castro, post crebras aggressiones, aliquot diebus ibidem jam peractis, die quadam illi qui inclusi videbantur, Hugo videlicet cum suis, apertis portis improvisi adsunt obsidentibus, omnigeno bellorum tumultu personantes, cornicinibus etiam horrifico boatu concrepantibus. Exterriti qui in castris erant subita hostium audacia, credunt totius Franciæ militum cohortes noctu castrum idem intrasse, et idcirco Hugonem ad tanti ausum facinoris prorupisse. Quid plura? terga vertunt, fugæ prœsidio sese committentes, diversarum specierum tentoria varia supellectili [p.317] plena linquentes, et cætera quæ ad tantam expeditionem necessaria convexerant. Hostes eos fugere cernentes, quod nequaquam mente antea concipere præsumpserant, ut a paucis tanta multitudo fugaretur, acrius insequuntur.
     Le fait est que, pendant le roi se hâte vers le Puiset avec ses troupes de chevaliers, ils se joignent à lui. Ils installent leurs retranchements, tant eux que le roi, autour de cette place forte. Ainsi donc, après de nombreux assauts, un certain nombre de jours s’étant écoulés là, ceux qui passaient pour les assiégés, c’est-à-dire Hugues et ses partisans, ouvrant les portes, attaquent à l’improviste les assiégeants, faisant retentir toutes sortes de bruits guerriers, avec même un horrible concert de trompettes beuglantes. Ceux qui se trouvaient dans les retranchements, terrifiés par ce coup audacieux, s’imaginent que des troupes de chevaliers venues de toute la France sont entrées de nuit dans la dite place forte, et que c’est pourquoi Hugues s’est lancé dans une action aussi audacieuse. Que dire de plus ? Ils tournent le dos, ne trouvent de secours que dans la fuite et abandonnent leurs tentes pleines de toutes sortes de mobilier et de tout ce qu’ils avaient apporté avec eux comme nécessaire à une expédition d’une telle envergure. Leurs ennemis, lorsqu’ils les voient s’enfuir, chose qu’ils n’avaient même pas espérée, les pourchassent plus vivement encore.
     Capti sunt igitur in illa fuga quampluriini nobiles viri, maxime exercitus Burgundiæ, qui patrem Benedictum injuriari ausi fuerant, direptores ipsius existentes possessionis.  Denique episcopus, qui alios sermone illusorie prolato nefarie agere impulerat, cum patre, Nivernensium comite, captus, coactus est seipsum non modicæ quantitatis pecunia redimere; a qua demum captura exemptus, Floriacum petens, fatetur se stulte egisse, et quæ sibi acciderant, juste contigisse; veniam petit, promeretur.
     Ainsi donc, lors de cette débâcle, furent faits prisonniers un très grand nombre de nobles personnages, surtout de l’armée de Bourgogne, qui avait osé causer du tort à notre père Benoît, en se faisant les pilleurs de ses biens. Pour finir, l’évêque qui, par des paroles en l’air, avait poussé ses compagnons à se mal comporter, avec son père le comte de Nevers, fut pris et contraint à payer une rançon d’un montant des plus importants. Quand il fut délivré de cette captivité, il gagna Fleury et confessant qu’il avait agi sottement et que ce qui lui était arrivé n’avait été que justice. Il demande pardon et l’obtient.
     In ea fuga completum videres quod in fine Deuteronomii legitur in imprecationibus, quas vir Dei Moyses populo Israeli imprecatus est, si a lege Dei sui aliquando recederet: «Per unam, inquit, viam egredieris contra hostes tuos,et per septem fugies» (9) et in Levitico: «Fugietis, nemine persequente.» (10)
     Dans cette débâcle, on peut reconnaître ce qui est écrit à la fin du Deutéronome, dans les malédictions que proféra l’homme de Dieu Moïse au peuple d’Israël dans les cas où il s’écarterait un jour de la Loi divine: «Tu arriveras devant tes ennemis par une seule route, est-il écrit, et tu fuiras par sept» (9); et dans le Lévitique: «Tu t’enfuiras alors que personne ne te poursuis». (10)
Moine bénédictin (Jumièges, XIe siècle)
Chevaliers (Bible de Harding, XIe siècle)
   
Notes des Mauristes (1767) Notes de Migne (reprise de celles de Mabillon) Notes d’Eugène de Certain (1858)
[
Traductions, corrections et compléments de Bernard Gineste (2008)]

Moine bénédictin (Jumièges, XIe siècle)      (1) Ieroslai [de Ieroslaus, Jaroslav en latin (B.G.)]. Jaroslaf Ier, roi d’une partie de la Russie, mort en 1055. Jaroslav Ier, roi surtout de l’actuelle Ukraine, d’où le nom d’Anne de Kiev.
     (2) Ergo Philippus natus est an. MLIII; nam Henricus ejus pater decessist an. MLX. Mabil[Philippe est donc né en 1053, car son père est mort en 1060. Mabillon. (B.G).] Ergo Philippus natus est anno 1053; nam Henricus ejus pater decessit anno 1040 [Philippe est donc né en 1053, car son père est mort en 1040 (sic, lisez 1060) (B.G).]. Henri Ier étant mort en 1060, 11 faudrait donc placer en 1053 la naissance de Philippe, que l’Art de vérifier les dates place en 1052. On date aujourd’hui la naissance de Philippe Ier du 23 mai 1052.
     (3) Balduino V Pio et Insulano ministerium regni Regisque admodùm parvuli Philippi filii tutelam delegavit Henricus Rex moriens, ob Adelam uxorem, sororem suam, Philippi amitam. Obiit Balduinus 1. Septemb. an. 1067 [C’est à Baudouin V le Pieux, dit de Lille, que le roi Henri confia la régence du royaume et la tutelle du roi encore en bas âge, à cause de son épouse Adèle qui était sa sœur et la tante de Philippe. Baudouin mourut le 1er septembre 1067 (B.G.).]. Baudouin V, dit de Lille, mort en 1067. Baudouin V né en 1012 et mort en 1052.
     (4) Florentii [Florent (B.G.)].
     (
5) Puteoli, vulgò le Puiset, obsidionem referendam existimamus ad an. 1078 vel circiter. Cum enim adsit inter auxiliores turmas Philippi Regis, Odo qui factus est Dux Burgundiæ an. 1078, nonpotest revocari ante hunc annum. In illâ obsidione capti sunt Guillelmus Comes Nivernensis, necnon Gaufredus Autissiodorensium præsul, ut narrat Tortarius [Nous pensons que le siège du Puiset doit être rapporté à l’année 1078 ou environ. En effet, puisque parmi les troupes auxiliaires du roi Philippe se trouve Eudes, qui fut fait duc de Bourgogne en 1078, on ne peut remonter au-delà de cette année-là. Lors de ce siège furent faits prisonniers Guillaume comte de Nevers, ainsi que l’évêque d’Auxerre Geoffroy, à ce que raconte Tortaire (B.G.)]. Hugues, seigneur du Puiset, qui tint en échec les armes de Philippe Ier. L’expédition dirigée contre lui dont il est ici question est de 1078. Hugues dit Blavons. L’expédition dirigée contre lui dont il est en fait à dater du printemps 1079.
Chevaliers (Bible de Harding, XIe siècle)      (6) Guillelmus, Comes Nivernensis, filius Rainaldi Comitis qui juxta Hugonem Pictavinum et Chronographum S. Vincent. Met. uxorem duxit sororem Roberti Regis, nomine Advisam: cui Rainaldo attribuunt multoties quidam Chronographi quæ Comiti Burgundionum trans Saonæ fluvium ejusdem cognominis conveniunt. De Guillemo multa referuntur ab an. 1015 usque ad an. 1083, quo subscribit cum filiis suis Raginaldo, Willelmo, et Rotberto Autissiodorensis Episcopo, chartæ permutationis cum Hugone III Nivernensis civitatis præsule. Habuit Guillemus iste uxorem Ermengardim, sororem Milonis III Comitis Barri super Sequanam, quo matrimonio adeptus est Comitatum Tornodorensem. Fuit etiam Comes Autissiodorensis ut videre est in Chron. S. Vincent. Met. Tom. X, pag. 322 [Guillaume comte de Nevers, fils du comte Rainaud, qui, selon de Poitiers et le chronographe de Saint-Vincent de Metz, épousa une sœur du roi Robert nommée Advise. Au dit Rainaud certains chronographes attribuent fréquemment des  faits qui  conviennent très bien à un comte des Bourguignons d’outre-Saône du même nom. Au sujet de Guillaume ils rapportent de nombreux faits depuis 1015 jusqu’en 1083, où il souscrit, avec ses fils Rainaud, Guillaume et Robert, à une charte d’échange avec Hugues III évêque de Nevers. Ce Guillaume eut pour femme Ermengarde, sœur de Milon III comte de Barr-sur-Seine, mariage par lequel il acquis le comté de Tonerre. Il fut aussi comte d’Auxerre, comme on peut le voir dans la Chronique de Saint-Vincent de Metz, au tome X du Recueil des Historiens, page 322. (B.G.)]. Eudes, duc de Bourgogne, mort en 1102.— Guillaume, comte de Nevers, abdiqua, dit-on, vers 1079. L’évêque d’Auxerre Geoffroy était son fils. Eudes Ier, dit Borrel ou le Roux, né en 1058, mort en 1102, fils d’Henri de Bourgogne et de Sybille de Barcelone succèda à son frère Hugues en tant que duc de Bourgogne de 1079 à 1102. — Guillaume Ier de Nevers, né en 1029, mort en 1083 ou 1100 selon les sources, comte de Nevers, d’Auxerre et de Tonnerre. L’évêque d’Auxerre Robert (1076-1084) était son fils, et c’est semble-t-il par erreur que Raoul Tortaire lui donne le nom de son prédécesseur Geoffroy de Champaleman (1052-1076); à moins que Robert ait eu pour prénom d’usage Geoffroy, ce qui est toujours possible.
     (7)
Evera, Yevre-le-Chasteau, diœcesis Aurelianensis, ubi Prioratus Floraico subjectus. Mabil. [Yèvre-le-Châtel, au diocèse d’Orléans, où il y avait un prieuré relevant de Fleury. Mabillon (B.G.)]. Evera, Yevre le Chateau, diœcesis Aurelianensis, ubi prioratus Floriaco subjectus [Yèvre-le-Châtel, au diocèse d’Orléans, où il y avait un prieuré relevant de Fleury (B.G.)]. Yèvre-la-Ville, canton de Pithiviers, département du Loiret.
     (8)
Sic apud Bollandianos et Mabillonium. Alii habent perpetuos, quod nomen officii militaris esse putaverunt [Præpetes est bien la leçon portée par les Bollandistes. D’autres corrigent en perpetuos, perpétuels, titre qu’ils croient avoir été porté par des officiers militaires (B.G.)]. Sic apud Bollandianos. Boscius habet perpetuos, quod nomen officii militaris esse putavit. [Præpetes est bien la leçon portée par les Bollandistes. Du Bois corrige en perpetuos, “perpétuels, titre qu’il croit avoir été porté par des officiers militaires (B.G.)]. Ce tour est bien attesté, et notamment très curieusement, dans un récit du même genre, où sont également pillés les biens d’un homme de Dieu, récit conservé par un cartulaire chartrain, le Vetus Aganon (Patrologie Latine, tome 155, col 233-234): Denuo comes civitatis Odo, longe lateque famosissimus, dum quadam vice esset pransurus et a pincernis per opidum obtimum vinum sibi quereretur, didicerunt a quibusdam quod in cellario beati Siemundi honorarium vinum venundaretur. Qui gaudio repleti ad domum viri sancti praepetes currunt, ausuque temerario cellarium intrant, atque ex vino utres omnes implere accelerant, et impletos ad curiam reportant.
     (9) Deut. 28. 25 [Livre du Deutéronome, chap. XXVIII, v. 25 (B.G.)].
     (10)
Levit. 26. 17. [Livre du Lévitique, XXVI, 17 (B.G.).]

 
ANNEXE
Carte des campagnes du Puiset de 1079 et 1111
qui vengea l’échec humiliant de 1079


Carte de la Campagne du Puiset de 1111

Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
Source du texte: L’édition d’Eugène de Certain (1858).
 
   
BIBLIOGRAPHIE
 
Éditions

Moine bénédictin (Jumièges, XIe siècle)      Joannes A BOSCO (alias BOSCIUS OLIVARIUS, alias A BOSCO OLIVARIUS, Jean DU BOYS, alias Jean DUBOIS, alias Jean DUBOIS-OLIVIER, célestin mort en 1626)Floriacensis vetus bibliotheca benedictina, sancti, apostolica, pontificia, caesarea, regia, franco-gallica, ad Henricum IIII, christianissimum Franciae et Navarrae, regem, ac Miriam Medicaeam, reginam, cum utroque xysto ad diversos, opera Joannis a Bosco Parisiensis Caelestini Lugdunensis, nunc primum e latebris emersa ac antiquariorum usui exposita, cum privilegio [in-8°; 3 parties; recueil de petits traités d’auteurs ecclésiastiques tirés de manuscrits de la bibliothèque du monastère de Fleury], Lugduni (Lyon), Horacius (Horace) Cardon, 1605, 2e partie, pp. 149-218 (pour les Miracula de Raoul Tortaire), spéc. p. ?.

     Joannes BOLLANDUS (Jean Bolland, 1596-1665), Godefridus HENSCHENIUS (Godefroid HENSCHEN, 1601-1681) et Daniel PAPEBROCHIUS (Daniel PAPENBROECK), «24. Praedones in proelio victi», in «Miracula S. Benedicti. Liber V, auctore Rodolphe Tortario monacho Floriacensi», in Acta sanctorum martii a Joanne Bollando... colligi feliciter coepta. A Godefrido Henschenio et Daniele Papebrochio... aucta, digesta & illustrata. Tomus III. Cui praemittuntur observationes... ad S. Theophanis chronographiam [par Herchen], et genealogicum stemma Francorum regum per tres Dagobertos deductum [par Herchen]. Subjunguntur Graeca hujus mensis acta à die XIX ad finem [in-2; 6+XL+918+48+34 p.; 1 folio de planche; quelques pièces de vers], Antverpiae (Anvers), Jacobus Meursius (Jacob Van Meurs), 1668, p. 344.

     Johannes (Jean) MABILLON (1632-1707),  Lucas (Luc) d’ACHERY (1609-1685), Acta sanctorum ordinis S. Benedicti in saeculorum classes distributa. Saeculum IV, quod est ab anno Christi DCCC ad DCCCC. Colligere coepit Domnus Lucas d’Achery... D. Johannes Mabillon... absolvit, illustravit, edidit, atque in duas partes distribuit. Pars prima (-secunda) [2 volumes in-2], Lutetiae Parisiorum (Paris), Ludovicus (Louis) Billaine, 1677-1680, tome II (1680), pp. 343 et sqq.
     Réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6032n, en ligne en 2008.


     Jean-Baptiste HAUDIQUIER, Charles HAUDIQUIER, Étienne HOUSSEAU, Jacques PRÉCIEUX & Germain POIRIER (bénédictins de l’ordre de Saint-Maur) [éd.], «Ex Miraculis S. Benedicti Abbatis, à Rodulfo Tortario Floriac. Monacho descriptis sub finem seculi XI», in ID., Rerum Gallicarum et Francicarum Scriptores. Tomus undecimus (Novæ Collectionis Historicorum Franciæ tomus undecimus) – Recueil des Historiens des Gaules et de la France. Tome onzième, contenant ce qui s’est passé sous le règne de Henri premier, fils du roi Robert le Pieux; c’est-à-dire depuis l’an MXXXI, jusqu’à l’an MLX, par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur [in-8°; CXLIII-798 p.; sommaire: pp. CVI-VIII], Paris, Imprimerie Royale, 1767. Dont une réédition: Léopold DELISLE (membre de l’Institut, 1826-1910) [éd.], Recueil des historiens des Gaules et de la France. Tome onzième, édité par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur. Nouvelle édition publiée sous la direction de M. Léopold Delisle [mêmes texte & pagination], Paris, Victor Palmé, 1876. Dont une réédition en microfiches: Doetinchem, Microlibrary Slangenburg Abbey. Dont une réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k501290, 1995 (en ligne en 2005), pp. 483-490, spéc. pp. 486-488.


     Jacobus-Paulus MIGNE (Jacques-Paul MIGNE, 1800-1875) [éd.],
«Cap. XXIV.—Historica. Ecclesiae violatores milites puniti», in «Miracula sancti Benedicti, auctore Rodulfo Tortario. De illatione S. P. Benedicti reliquiarum cum sex libris miraculorum ejusdem, quae in Gallia et Italia patrata sunt (Mabill., Acta SS. ord. S. Bened., Saec. IV, II, 343)», in Patrologiae cursus completus. Series Latina... tomus CLX [1252 col.], 1854, colonnes 1211d-1213c [d’après Mabillon et les Bollandistes].

Chevaliers (Bible de Harding, XIe siècle)      Eugène de CERTAIN (1812-1869) [éd.], Miracula sancti Benedicti  ab Adrevaldo, Aimoino, Andrea, Radulfo Tortario et Hugone de Sancta Maria, monachis Floriacensibus, scripta. Les miracles de saint Benoît, écrits par Adrevald, Aimoin, André, Raoul Tortaire et Hugues de Sainte-Marie, moines de Fleury,  réunis et publiés pour la Société de Histoire de France par E. de Certain, ancien élève de l’École impériale des Chartes [in-8°; XL+391 p. ; index], Paris, Veuve Jules Renouard, 1858, pp. 314-317.
     Réédition en fac-similé: sans mention de lieu, Elibron Classics series, 2006.
     Réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1026692, en ligne en 2006.
     Réédition numérique par Google [au format pdf].

     Bernard GINESTE [éd.], «Raoul Tortaire: Débâcle de Philippe Ier devant le Puiset en 1079 (Miracles de saint Benoît, chap. 24, vers 1114)», in Corpus Etampois, http://www.corpusetampois.com/cls-12-raoultortaire1114ldebacledupuiset1079.html, 2008.


Sur cet épisode

     Bernard GINESTE [éd.], «Eustache de Saint-Père: Appel en justice devant le roi à Étampes (8 février 1079)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-11-eustachedesaintpere1079notice.html, 2007.

     Augustin FLICHE (1884-1951) [historien, spécialiste d’histoire ecclésiastique, membre de l’Institut, Académie des Inscriptions et belles-lettres (1941)], Le Règne de Philippe Ier, roi de France (1060-1108). Thèse pour le doctorat ès lettres présentée à la Faculté des lettres de l’Université de Paris [in-8°; XXIII+600 p.; bibliographie pp. VII-XXIII; index], Paris, Société française d’imprimerie et de librairie, 1912. Réimpression: Genève, Slatkine & Megariotis & Paris, Champion, 1975.

Études sur Raoul Tortaire

Moine bénédictin (Jumièges, XIe siècle)      Dom Charles CLÉMENCET (1703-1778), «Raoul Tortaire, moine de Fleuri», in Histoire littéraire de la France, Tome dixième, qui comprend la suite du douzième siècle de l’Eglise, par des Religieux bénédictins de la congrégation de S. Maur [couvre avec le tome XI les années 1141-1167; dont une réédition numérique mise en ligne par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k28034m, en ligne en 2008], pp. 85-94.
     Dont une réédition par  MIGNE,
Patrologiae cursus completus... tomus CLX (op. cit), 1854, colonnes 1171b-1178c.

     Eugène  de CERTAIN, «Raoul Tortaire», in Bibliothèque de l’École des Chartes 16 [4e série, tome 1] (1855), p. 489-521.
     Réédition numérique par Google, en ligne en 2007


     Eugène de CERTAIN (1812-1869) [éd.], «Raoul Tortaire», in Miracula sancti Benedicti (op. cit.), 1858, pp. XXI-XXIII.

     Bernard GRÉMONT [éd.], Alexandre VIDIER (1874-1927), L’historiographie à Saint-Benoit sur Loire et les miracles de Saint-Benoit. Ouvrage posthume revu et annoté par les soins des moines de l’abbaye de Saint-Benoit de Fleury, Saint-Benoît-sur-Loire [26 cm; 313 p.; illustrations; bibliographie pp. 21-23; index; thèse présentée à l’École des Chartes en 1898], Paris, A. et J. Picard, 1965.



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