Corpus Historique Étampois
 
Bernard Gineste
Le bâti entre Saint-Basile et Brières de 1268 à 1323
 d’après huit listes de censitaires des dames de Longchamp (2e édition) 
     
Cahier de 1268
 
     Nous donnons ici un catalogue des bâtiments qui se trouvaient sur le territoire de la censive des dames de Longchamp à Étampes de 1268 à 1323, d’après huit registres de cens tenus par ces religieuses. Cette censive de la rue de Brières, que les historiens locaux appellent traditionnellement et fort bizarrement Foresta, parce qu’elle avait été achetée à un certain Guiard de la Forêt, s’étendait entre l’église Saint-Basile et le village de Brières-les-Scellés.

    Cette première synthèse est le fruit d’un travail extrêmement long et pénible. En bien des cas la nature et l’état de nos sources nous laissent dans l’incertitude et ne permettent d’établir que des probabilités. Et cependant il me semble et j’espère que ce travail, riche de données variées et nombreuses, pour la plupart tout à fait nouvelles, n’aura pas été inutile. Il est perfectible: et toute observation qu’on pourra m’adresser pour l’améliorer sera reçue avec reconnaissance.

     Ci-dessous, on donne un extrait du plus ancien plan connu d’Étampes, qui est vraisemblablement de la deuxième moitié du XVIIe siècle. Il permet de se repérer pour localiser en gros tous les bâtiments que mentionnent les dames de Longchamp trois siècles plus tôt.


2e édition très largement augmentée et corrigée, 14 juin 2009

     Saisir des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire, et il ne faut pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer. Pour citer cette étude on voudra bien utiliser cette référence: Bernard GINESTE [éd.], «Le bâti entre Saint-Basile et Brières-les-Scellés de 1268 à 1323 (d’après huit registres des dames de Longchamp, 2e édition)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-13-longchamp1270bati.html, juin 2009.

 
Plan du secteur concerné au XVIIe siècle (découvert en 2009, © Corpus Étampois)

     Extrait du plan de dîmage des dames de Maubuisson, du XVIIe siècle, que j’ai récemment découvert aux archives départementales du Val-d’Oise. Malgré son caractère très schématique il visualise commodément le secteur concerné.

 
Bernard Gineste
Vingt-six bâtiments entre Saint-Basile et Brières-les-Scellés vers 1270
 d’après hui registres des dames de Longchamp 


     Les archives de la censive étampoise dite de Foresta sont riches de données pour tout un secteur d’Étampes depuis l’église Saint-Basile jusqu’à Brières-les-Scellés, depuis 1267 jusqu’à la Révolution française.

     Les indications topographiques éparses dans ces listes, une fois recoupées, nous imposent de distinguer quatre secteurs bâtis dans cette censive.

     1. Devant Saint-Basile

     Ce lieu-dit
constituait une sorte de carrefour, voire de place, au débouché approximatif des actuelles rues Louis-Moreau et du Château.
Il y poussait un orme.
     Il s’y dressait les maisons les plus grandes de la censive, qui étaient comme aujourd’hui aux mains d’une petit nombre de grands propriétaires; mais aussi deux forges, dont celle d’un maréchal-ferrant, et au moins deux petites échoppes, celles d’un barbier et d’un cordier.
     Nous voyons notamment y résider de 1292 à 1298 le curé de Saint-Basile, qui ne possède pas encore de presbytère attitré.

     2. La Grand Rue
, ou Grand Rue Saint-Basile


       Cette voie correspond à une partie de l’actuelle rue Louis-Moreau. Elle est une fois appelée la Grand Rue Saint-Basile parce qu’elle passait devant le portail de cette église. La censive acquise en 1267 par les dames de Longchamp semble s’y étendre depuis le point de départ de la rue du Château jusqu’au niveau peut-être de l’actuelle rue Pavée, mais certainement pas plus loin en tout cas, tenu compte du petit nombre de maisons qu’y tiennent les religieuses de Longchamp.
      En effet l’une des pièces de terre de la censive, qualifiée de larris, est clairement localisée en 1271 et 1274 Au-dessus de la Rue Neuve.
C’est la plus ancienne mention à ma connaissance de cette voie, qui est aussi mentionnée en 1384 par une charte du Cartulaire de Notre-Dame d’Étampes comme faisant partie de la paroisse de Saint-Basile (p. 47). Or, vers 1590, elle est clairement identifiée par Étienne Chardon, dont j’ai récemment édité le traité, comme étant celle que nous appelons la rue Pavée.

     3. La Ruelle, ou Rue de Brières

     Cette voie correspond certainement à l’actuelle rue du Château
     L
e nom de cette voie lui vient de ce que, partant de devant l’église Saint-Basile, et passant par la porte dite plus tard du Château (et, au XVIIIe siècle, porte des Lions), elle se dirigeait ensuite vers Brières-les-Scellés, en passant par le site actuel de la gare ferroviaire, puis par le champtier de Guinette avant de laisser à droite le chantier dAntioche et à gauche celui de Montépinant, puis les Groues, lieux omniprésents dans nos huit listes. Plusieurs maisons sont alignées le long de la rue proprement dite entre la place qui se trouve devant léglise Saint-Basile et les fossés qui protègent ce faubourg érigé en paroisse autonome depuis 1237. Il semble que seule une maisonnette se dresse au-delà des fossés, au milieu d’une vigne et d’un verger.

     4. Au-dessus de la Tour


     Dans ce secteur se dressent des granges, trois tout d’abord semble-t-il, puis seulement deux, qui paraissent être l’origine première des deux futures fermes dites de Guinette, dont ne subsiste aujourd’hui que celle où l’on vient de construire une résidence, à qui on a infligé la dénomination saugrenue de Hauts Forestiers.


 
LISTE RAISONNÉE ET COMMENTÉE DES 26 BÂTIMENTS SE DRESSANT
ENTRE SAINT-BASILE ET BRIÈRES-LES-SCELLÉS VERS 1270



A.
Devant Saint-Basile et dans la Grand Rue

(1)
L’ancienne maison seigneuriale dite la maison aux Plaids (40 d.)


     Dans un lieu difficile à déterminer précisément, mais très proche de Saint-Basile se dressait une maison qui n’était pas donnée à cens du temps où la censive appartenait encore à Guiard de la Forêt, parce que c’était le lieu où se rendait la justice seigneuriale.
     Cette maison dite aux Plaids n’apparaît dans nos listes qu’en 1271, date à laquelle est est tenue par Jean Aupier pour 40 deniers de cens. En 1274 le cens en est réglé par son probable beau-père Aymery Daunoy.
     On peut se demander sans certitude aucune s
il sagit de la moitié de manoir où se trouvait le pressoir banal de la censive mentionnée par le texte de la vente de 1267, et dont nous nentendons plus parler dans la suite.
     Tout ce qu’on peut dire de sa localisation, c’est que derrière elle se trouvait une grange qui elle-même se dressait derrière une autre maison faisant face à l’église Saint-Basile.
     Dix-huit ans plus tard, en 1292, nous trouvons les biens que tenait Aymery en 1274 partagés entre deux lots égaux à 110 deniers de cens tenus, l’un à titre de douaire par madame Gile de Puviers (c’est-à-dire de Pithiviers), qui était sans doute sa bru alors veuve, et l’autre par Guillaume Aupier, probablement son petit-fils fils de Jean Aupier.
     La maison aux Plaids est alors dans le lot de Guillaume (bien que le notaire ait d’abord cru le contraire, avant de raturer cette donnée).
     En 1298, elle ne fait plus partie du lot dont a hérité frère Colin, frère de Guillaume, et sa trace se perd.
     1267 (necnon et pressorium cum medietate manerii in quo dictum pressorium est situm); 1271, n° 55 (Jehan Aupié. De la meson des plez, XL d.; de la vingne d’Antioche, VI d.); 1274, n°2 (Hemeri Daunoi. De la grant meson, VI s. VIII d.; de la meson auplez, XL d.; de la granche derriere, V s.; de la meson qui fu son pere, V s.); 1292, n°161 ([rayé: Jehennot] Dame Gile de Puviers. XL d. de sa meison [rayé: des plez] dou coi[n]g de la rue de Bruieres; item, de sa meison qui tient à la Cordiere, XL d.; item, XXX d. des estables desrieres, de son doueire; item, III s. de la meison qui fu Sehoust, qui est de son propre); n°164 (Meistre Guillaume Aupié et Colin son frere. V s. de leur terre de l’Ormecun; item, meistre Guillaume, V s. et X d. pour sa part de la meison qui fu Hemeri Daunoi; item, XL d. pour sa partie de la meison qui fut feu Jehen Aupié); 1298, n°19 (Colin Aupié. Pour sa terre de l’Ormetun, V s.; item V s. et X d. pour la salle sus les atables et pour la court et pour les apentiz et pour le vergier qui tient).
     Cf. 1300, n°17 (Colart Au Pié. Pour sa terre de l’Ourme Con, V s.; [ajout en marge: defaut] item, pour sa meson devant Saint Basille, XVI s.)
(2, 3)
Une grande maison face à Saint-Basile (126 d.)


     Une  grande maison située du côté de la Grande rue opposé à celui de l’église Saint-Basile est tenue de 1268 à 1271 par Benoît Lecharpentier, puis par sa veuve en 1274, pour 126 deniers de cens.
     Elle paraît avoir été tenue ensuite (ou bien peut-être avant cela) par un certain Millet.
     En 1292 et 1298 nous la retrouvons scindée en deux lots, le premier tenu par Renaud de la Forêt, pour 84 deniers, le deuxième par le curé de Saint-Basile, monseigneur Jean de Laurent, pour 42 deniers de cens.
     En 1300 la maison du curé semble être passée dans les mains de Colard Aupier, qui détient alors un ensemble de maisons contiguës face à Saint-Basile, mais nous ne voyons pas où est passé la maison de Renaud de la Forêt.
     En 1323 ces deux maisons sont sans doute, tout ou partie, intégrée au lot unique que tient Berthaud Daboville devant Saint-Basile pour 217 deniers.
     1268, n°12 (Benedictus Carpentarius. X s. VI d. pro domo sua); 1271, n°89 (Mestre Benaiest Le Charpentier. De la meson de la Grant Rue St Basile, X s. et VI d.); 1274, n°133 (La famme Benoit le Charpentier. IX s. VI d., de la meson de la grant rue);
     1292, n°159 ([en marge: s.] Regnaut de la Forest. VII s.
de sa meison devent Seint Basille, en defaut); n°165 (Monseigneur Jehen de Loranz. III s. et VI d. de sa meison devant Saint Basille); 1298, n°19 (Colin Aupié. Pour sa terre de l’Ormetun, V s.; item V s. et X d. pour la salle sus les atables et pour la court et pour les apentiz et pour le vergier qui tient); n°79 ([rayé: La personne de Saint Basile. III s. et VI d. pour sa partie de la messon de feu Millet.]); n°113 (Monseigneur Jehan de Lorens, prestre. Pour sa messon devant Saint Basile, III s. VI d.); n°133 (Renaut de la Forest. Pour sa messon devant saint Basille, VII s.);.
     1300, n°17 (Colart Au Pié. Pour sa terre de l’Ourme Con, V s.; [ajout en marge: defaut] item
, pour sa meson devant Saint Basille, XVI s.); 1323, n°35 (Bertaut Daboville. Pour sa meson devant Saint Basile, XVII s. I d.; item, pour sa vigne d’Anthioche, V s.; item, pour sa vigne de la Crois des Bordes, XIX d.  p. qui fu Bertaut [rayé: d] Moreniau [ou Moreinau ou Moremau]).
(3)
Remarques sur le logis du curé


     La paroisse autonome de Saint-Basile a été officiellement constituée en 1237*. Le premier curé fut un certain maître Guillaume, cité en 1237. C’est peut-être le même que le Guillaume Guimont, prêtre, cité trente et un ans plus tard par notre liste de 1268 comme tenant une vigne, mais qui n’est plus mentionné en 1271.

     Le lieu où résidèrent les premiers curés de Saint-Basile est inconnu jusqu’au XIVe siècle où ils s’installèrent à l’emplacement de l’actuel hôtel du Grand-Monarque, de l’autre côté de l’église Saint-Basile, en dehors de la censive des dames de Longchamp. Mais avant cela?

     Nos listes nous font connaître le second curé connu à ce jour de Saint-Basile, à savoir monseigneur Jean de Laurent**, qui réside de 1292 à 1298 dans une maison devant Saint-Basile tenue des dames de Longchamp pour 42 deniers. La liste de 1298 porte qu’il est prêtre, mais surtout l’avait d’abord mentionné sous un titre qui a été ensuite raturé: la personne de Saint-Basile***.

     A la génération précédente ce lot n’existait pas, et il paraît avoir été absorbé ensuite dans le vaste ensemble détenu par Colard Aupier en 1300 puis par Berthaud Daboville en 1323. Il est clair qu’à cette époque il n’existe pas encore de presbytère à proprement parler et que chaque curé se loge comme il le peut.

     C’est seulement semble-t-il en 1383 que sera résolue cette question, et que les curés de Saint-Basile s’installeront jusqu’à la Révolution à l’emplacement actuel de l’hôtel du Grand-Monarque, d’ailleurs en dehors de notre censive, de l’autre côté de l’église
****.
     * Et non en 1226, comme on le dit traditionnellement, comme je l’ai montré dans mon édition en ligne de la charte de l’archevêque de Sens qui a institué cette nouvelle paroisse.

     ** A la génération précédente est mentionné un censitaire au nom analogue, Jean de Saint-Laurent, qui tient une maison rue de Brières accensée à 36 deniers, de 1268 à 1274; il s’agit peut-être d’une simple coïncidence. Le troisièmecuré de Saint-Basile que je connaisse pour l’instant est un certain Hugues, cité en 1343 (Cartulaire de Notre-Dame d’Étampes, p. 24), et le quatrième Adam, vers 1383.

     *** Personne est l’un des mots qui signifie la dignité de curé en ancien français, comme le note incidemment Littré citant La vie de saint Thomas le martyr, 126 (XIIe siècle): Là èrent del païs li barun assemblé, Deien (doyen), arcediachne (archidiacres), persones (curés) e abé. Le Lexicon de Niermeyer, qui distingue en latin médiéval dix-sept acceptions différentes du mot persona, donne pour l’avant-dernière la définition suivante: “Ecclésiastique qui a été investi d’une cure par l’évêque et qui la tient à vie, à titre personnel (soit qu’il la desserve personnellement, soit qu’il la délègue à un vicaire)”.

     **** D’après Guibourgé et des notes inédites de Frédéric Gatineau.
(4, 5)
Une autre grande maison face à Saint-Basile (80 d.) avec une grange derrière (60 d.)

     Également devant Saint-Basile s’élèvent une grande maison qui a pour dépendances une cour, des appentis et un verger, et, derrière elle, une grange. La maison avec ses dépendances doit 80 deniers de cens, et la grange 60.
     Cet ensemble est tenu de 1268 à 1274 par Aymery Daunoy, dont nous avons déjà parlé. Pour comprendre la suite de l’histoire de ces deux bâtiments, il nous faut dire un mot ici de l’ensemble des biens détenus par Aymery Daunoy.
     Il tient par ailleurs, également de 1268 à 1274 une maison tenue avant lui par son père rue de Brières, pour 60 deniers de cens, et, à partir de 1274, comme nous l’avons déjà dit, l’ancienne maison aux Plaids pour 40 deniers.
     En 1292, nous constatons que la maison du père d’Aymery a été amputée de son vivant d’une dépendance à 20 deniers de cens, et que le reste de ses biens a été partagé entre ses héritiers en deux parts égales qui doivent chacune 110 deniers de cens.
     La maison face à Saint-Basile a été dissociée de ses dépendances pour constituer deux lots à 40 deniers, et de même la grange a été divisée en deux lots à 30 deniers, le rez-de-chaussée désormais qualifié
“étables”, et l’étage qualifié “salle”.
     Aymery paraît avoir eu d’une part un fils lui-même mort avant 1292, peut-être appelé Jeannot, et marié à une certaine madame Gile de Puviers, c’est-à-dire de Pithiviers; et d’autre part une fille mariée à Guillaume Aupier.
     Madame Gile de Puviers tient en 1292 la maison devant Saint-Basile amputée de ses dépendances (40 deniers), le rez-de-chaussée de la grange (30 deniers) et par ailleurs la maison du père d’Aymery (40 deniers): total, 110 deniers.
     Guillaume Aupier tient à la même date les dépendances de la maison devant Saint-Basile, à savoir sa cour, ses appentis et son verger (40 deniers), plus l’étage de la grange (30 deniers); et par ailleurs l’ancienne maison aux Plaids (40 deniers: total, 110 deniers.
     En 1298, le frère de Guillaume, Colin, a hérité seulement d’une partie du lot de Guillaume, non compris l’ancienne maison aux plaids, pour 70 deniers de cens.

     En 1300, s’il est bien le même que Colard Aupier, il a reconstitué un vaste ensemble immobilier devant Saint-Basile qualifié 
“maison” et payant globalement pour cela 192 deniers. Cet ensemble présenté comme homogène et unique comprend à n’en pas douter les dépendances de la maison  d’Aymery face à Saint-Basile (40 deniers), cette maison elle-même (40 deniers), l’étage de la grange (30 deniers), une autre maison à 40 deniers (sans doute celle du père d’Aymery, ournée vers la rue de Brières), plus la maison du curé qui faisait autrefois partie de la maison de Benoît Lecharpentier (42 deniers).
     En 1323 le vaste lot de Colard Aupier, encore agrandi, 
semble être passé aux mains de Berthaud Daboville, qui règle 217 deniers de cens.
1268-1274
     1268, n°132 (Hemeri Daunoi. V s. pro domo de la ruele; item V s. pro granchia; item VI s. VIII d. pro domo ante Sanctum Basilium); 1271, n°3 (Hemery Daunoy. VI s. VIII d. de la grant meson; de la granche derrieres, V s. que ledit Hemeri doit p??(an?) et V sols de la meson son pere); n° 55 (Jehan Aupié. De la meson des plez, XL d.; de la vingne); 1274, n°2 (Hemeri Daunoi. De la grant meson, VI s. VIII d.; de la meson auplez, XL d.; de la granche derriere, V s.; de la meson qui fu son pere, V s.).

Lot de Gile de Pluviers (1292)
     1292, n°161 ([rayé: Jehennot] Dame Gile de Puviers. XL d. de sa meison [rayé: des plez] dou coi[n]g de la rue de Bruieres; item, de sa meison qui tient à la Cordiere, XL d.; item, XXX d. des estables desrieres, de son doueire; item, III s. de la meison qui fu Sehoust, qui est de son propre).

Lot de Guillaume Aupier puis de Colin Aupier (1292-1298)
     1292, n°164 (Meistre Guillaume Aupié et Colin son frere. V s. de leur terre de l’Ormecun; item, meistre Guillaume, V s. et X d. pour sa part de la meison qui fu Hemeri Daunoi; item, XL d. pour sa partie de la meison qui fut feu Jehen Aupié); 1298, n°19 (Colin Aupié. Pour sa terre de l’Ormetun, V s.; item V s. et X d. pour la salle sus les atables et pour la court et pour les apentiz et pour le vergier qui tient);

Lot de Colard Aupier (1300): 192 d.
     1300, n°17 (Colart Au Pié. Pour sa terre de l’Ourme Con, V s.; [ajout en marge: defaut] item, pour sa meson devant Saint Basille, XVI s.)

Lot de Bethaud Daboville (1323): 217 d.
     1323, n°35 (Bertaut Daboville.
Pour sa meson devant Saint Basile, XVII s. I d.; item, pour sa vigne d’Anthioche, V s.; item, pour sa vigne de la Crois des Bordes, XIX d.  p. qui fu Bertaut [rayé: d] Moreniau [ou Moreinau ou Moremau]).
(6, 7)
Deux petites échoppes face à Saint-Basile (6,5 d. et 6,5 d.)

     Deux petites maisons se dressent aussi devant Saint-Basile, dont au moins l’une touche à la grande maison d’Aymery d’Aunoy. Ce sont certainement de modestes échopes, probablement l’une d’un barbier et l’autre d’un cordier. Elles règlent toutes deux seulement 6,5 deniers de cens.
    Toutes deux sont devant Saint-Basile, et celle de Thévenot est appelée en 1274 la maison sous l’Orme.
     L’une est tenue de 1268 à 1274 par Jean Lecordier, l’autre par Thévenot, alias Étienne Lebarbier. Il semble qu’après cela ces deux échoppes aient été réunies et tenues par la veuve de Thévenot Lecordier.
     La liste de 1292 mentionnent en effet deux maisons dites à la Cordière. L’une est alors tenue par une personne dont le nom a disparu dans un trou du parchemin, mais que d’autres données permettent d’identifier comme Philippot Brisebare; l’autre est tenue par Aveline fille à la Maréchalle (Aveline qu’il faut supposer bru de Jean Lecordier, et déjà veuve).
      Thévenot paraît donc avoir eu deux enfants, un fils marié une certaine Aveline dite Aveline fille à la Maréchalle, et une fille mariée à Philippot Brisebare.
     Après cela les données de nos listes sont moins claires. En 1298 en effet, une seule de ces échoppes est mentionnée, tenue par Josce Lemaréchal, sans doute comme tuteur de Jeannot Lecordier, qu’il faut supposer petit-fils de Jean Lecordier, et qui la tient en 1300.
     Sans doute l’autre a-t-elle été absorbée par une maison voisine. En 1323, nous  ne trouvons plus mention de l’une ni l’autre, qui sans doute relèvent alors du lot unique détenu dans ce secteur par Berthaud Daboville pour 217 deniers de cens.
     1268, n°156 (Jehan Le Cord[ier]. VI d. o. pro domo sua); 1271, n°27 (Jehan Lecordier. De la meson devant St Basille, VI d. et ob.); 1274, n°77 (Jehan le Cordier. De sa meson, VI d. et ob.);

     1268, n°147 (Tevenot Le Barbier. [VI] s. pro domo in qua manet; et pro altera domo, VI d. o.); 1271, n°56 (Estienne le Barbier. De sa meson, VI s., et de la meson devant St Basile, VI d et ob.); 1274, n°120 (Estiene le Barbier. De la meson de la grant rue, VI s.; d’une autre meson empres, VI s.; de la meson sous l’ourme, VI d. et ob.)

     1292, n°1 ([déchiré] s. pour sa meison de la grant rue; item, VI d. et o. pour meison à la Cordiere; item, III d. pour la vigne de Val Gilloust); 1292, n°161 ([rayé: Jehennot] Dame Gile de Puviers. XL d. de sa meison [rayé: des plez] dou coi[n]g de la rue de Bruieres; item, de sa meison qui tient à la Cordiere, XL d.; item, XXX d. des estables desrieres, de son doueire; item, III s. de la meison qui fu Sehoust, qui est de son propre); n°162 (Aveline fille à Lamareschalle. VI d. et o. de la meison qui fu à la Cordiere); 1298, n°75 (Joce Le Mareschal. Pour la meson de la Forge, V s.; item, pour la meson qui fu à la Cordiere, VI d et o.); n°73 (Joucet le Mareschal. Pour la messon qui fu Olivier le Marechal, V s.); 1300, n°67 (Jehannot Le Cordier. Pour sa meson devant Saint Basille, VI d. et o.)
(7)
Remarque sur la Maison sous l’Orme


     Une remarque en passant. Nous avons fait observer qu’en 1274 l’échoppe d’Étienne Lebarbier est précisément localisée Sous l’Orme.
     On notera qu’en 1488 encore est mentionné selon Frédéric Gatineau un lieu-dit Vieil marché des Ormes Saint-Basile, qu’il identifie avec l’actuelle Place Romanet de l’autre côté de Saint-Basile (Étampes en lieux et places, p. 90); mais il a peut-être tort.
     En effet Fleureau nous dit que le marché de Saint-Basile qui fut créé vers 1360 pour remplacer provisoirement celui de Saint-Gilles se trouvait 
au dessous du Château (Antiquitez, p. 98). De plus, vers 1590 encore, Étienne Chardon mentionne un Carrefour des Ormes Saint-Bazile qui ne peut guère être, me semble-t-il, que le carrefour actuel de la rue de la République et de la rue Louis-Moreau.

(8)
La maison Lebarbier puis Brisebarre, Grand rue (72 d.)


     Dans la Grand rue se trouve aussi une maison à 72 deniers de cens qui est tenue de 1268 à 1274 par Thévenot alias Étienne Lebarbier, et où il réside.

     En 1292 le nom de la personne qui la tient a disparu dans un trou du parchemin, mais elle est mentionné indirectement ailleurs comme voisine de la maison tenue par Thomas Halle sous le nom de maison Brisebarre.
     De 1300 à 1300 elle est de fait entre les mains de Philippot Brisebarre.

     En 1323 elle est identifiée comme une maison qui fut à Renaud Laisé, soit que ce personnage l’ait tenue des dames de Longchamp pendnat une certaine période à situer entre 1278 et 1292, soit qu’il l’ait tenue un certain temps en sous-fief de Philippot Brisebarre
, quelque temps avant 1323.
     1268, n°147 (Tevenot Le Barbier. [VI] s. pro domo in qua manet; et pro altera domo, VI d. o.); 1271, n°56 (Estienne le Barbier. De sa meson, VI s., et de la meson devant St Basile, VI d et ob.); 1274, n°120 (Estiene le Barbier. De la meson de la grant rue, VI s.; d’une autre meson empres, VI s.; de la meson sous l’ourme, VI d. et ob.); 1292, n°1 ([déchiré] s. pour sa meison de la grant rue; item, VI d. et o. pour meison à la Cordiere; item, III d. pour la vigne de Val Gilloust); n°74 (Thomas Halle. VI s. de la meison qui tient à la meison Brisebarre en la grant rue).
     1298, n°116 (helipot Brisebarre. Pour sa messon de la grant rue, VI s.); 1300, n°131 (Phelipot Brisebarre. Pour sa meson de grant rue, VI s.); 1323, n°118 (Item, Phellipot Brise Barre. Pour sa meson de la grant rue, VI s., qui fu Regnaut Laise).
(9)
La Forge Bureau, Grand rue, face à saint-Basile (60 d.)


     Une forge qui se trouve Grand rue, du côté opposé à celui de l’église Saint-Basile, avait été tenue avant 1268 par un certain Bourreau, depuis décédé.
     En 1268, date à laquelle ce bâtiment est simplement qualifié “maison”, le cens de 60 deniers en est réglé par Robert Badeline, dont nous savons par ailleurs qu’il est sous-bailli d’Étampes: il doit ici intervenir comme exécuteur d’une décision de justice, ou comme représentant de l’autorité publique pour protéger les intérêts de la veuve et des orphelins de Guillaume Bourreau.
     Le cens est réglé par la veuve du forgeron en 1271, puis par sa famille collectivement en 1274.
     En 1292 et 1298 cette maison n’est plus mentionnée comme forge, et elle est tenue par Pierre Lebarbier.
     Elle est tenue en 1323 par Thibaud Sidoire
.
     1268, n°29 (Robert [Bad]eline. V s. pro domo qui fuit Borelli) [cf. 1274, n°137 (Mestre Pierre de la Rochele. Poie par la main Robert Badelinne, souz ballif d’Estampes, de ses terres des Andreilles, XVII s. I d., et XVII s. et I d. pour les arrerages) et n°138 (Durant Rapinne. Par la main au dit Robert Badelinne, de la vigne desus la tour, IX s. dou an, et IX s. d’antan)].
     1271, n°112 (la fame feu Guillaume Bourriau. De sa forge de la Grant Rue, V s.); 1274, n°28 (La menie feu Guillaume Bourriau. De la forge, V s.);
     1292, n°6 (Pierre le Barbier. V s. de sa meison de la grant rue); 1298, n°118 (Pierre Leberbier. Pour sa messon de la grant rue, V s.); 1300, n°92 (La fame Pierre le Barbier. Pour sa meson de la grant rue, V s.); 1323, n°93 (Item, Thibaud Sidoire. Pour la meson qui fu feu Pierre le Barbier en la grant rue, V s.)
 
(10)
La Forge Lemaréchal, Grand rue (60 d.)


     Grande rue se dresse encore une maison dite de la Forge soit parce qu’elle est attenante à la véritable forge, dont nous venons de parler, soit plutôt parce qu’elle contient elle-même aussi une forge.
     Elle est tenue par Olivier Lemaréchal, qui y habite, de 1268 à 1274 moyennant 60 deniers de cens.
     En 1292 elle est tenue Jean Lemaréchal I, et alors clairement identifiée comme une forge à proprement parler; en 1298 et 1300 par Josce alias Jouscet Lemaréchal, probablement son fils.
     En 1323, elle est aux mains de Jean Lemaréchal II.

     1268, n°102 (Olivier Le Marechau. V s. pro domo in qua manet; item VI s. pro alia domo); 1271, n°130 (Olivier Le Mareschal. V s. de la meson de la forge et VI s. de la meson de la ruele); 1274, n°114 (Olivier le Mareschal. De la meson de la grant rue, V s.);
     1292, n°66 (Jehen le Mareschal. V s. de sa forge devent Saint Basille); n°162 (Aveline fille à Lamareschalle. VI d. et o. de la meison qui fu à la Cordiere); 1298, n°73 (Joucet le Mareschal. Pour la messon qui fu Olivier le Marechal, V s.); 1300, n°75 (Joce Le Mareschal. Pour la meson de la Forge, V s.; item, pour la meson qui fu à la Cordiere, VI d et o.); 1323, n°67 (Item, Jehan le Mareschal. Pour sa meson de la grant rue, V s.)
(11)
La maison Lethiais Grand rue à côté de Saint-Basile (84 d.)


     Dans la même Grand rue, mais de l’autre côté, à côté de l’église Saint-Basile, se dresse une grande maison qui règle 84 deniers de cens.
     De 1268 à 1274 elle est tenue par Aymon Lethiais, alias Lallemand (thiais signifiant allemand en vieux français).
     En 1292 elle a été divisée en deux lots à 42 deniers de cens tenus respectivement par Jeannot le Thiais et Gérin Sidoire qui sont probablement l’un le fils d’Aymon et l’autre son gendre.
     En 1298, seul le lot de Guérin est mentionné, et nous ne savons pas ce qu’est devenu celui de Jeannot mentionné alors comme tenant une autre maison, rue de Brières, pour 60 deniers. Quoi qu’il en soit, en 1300, l’ensemble de la maison est à nouveau réuni et tenu par la veuve de Guérin Sidoire, qui règle 84 deniers de cens.
     En 1323 cette maison, toujours indivise, est tenue par Guillaume Fleuri.

     1268, n°9 (Hemon Lalemant, VII s. pro domo sua juxta sanctum Basilium; item II s. pro alia domo); 1271, n°140 (Hémon Le Tiais. De la meson de la Grant Rue, VII s.; pour la meson à Labele, XXV d.); 1274, n°134 (Hemon le Tiais. De la grant meson, VII s.; de la meson à Labele, XXV d.)
     1292, n°13 (Guerin Sidoire. III s. et VI d. de sa meison de la grant rue; item, XVII d. et o. de sa vigne d’Antioiche); n°163 (Jehannot le Tiais. III s. et VI d. de sa meison de la grant rue); 1298, n°47 (Guerin Sidouere. De sa messon de la grant rue, III s. et demi); 1300, n°88 (La fame feu Guerin Sidoire. Pour sa meson de la grant rue, VII s.); 1323, n°64 (Item, Guillaume Fleuri. Pour sa [rayé: vig] meson de la grant rue, VII s.)
(12)
La maison Nicet Grand rue (60 d.)


     Grand rue se dresse aussi la maison Nicet, qui règle 60 deniers de cens.
     De 1268 à 1292 elle est tenue des dames de Longchamp par Pierre Lesaulnier, puis en 1298 par les enfants de madame Coline, qui est probablement sa veuve, puis en 1300 Jean Troussechien, qui est probablement son gendre.
     Quant au Nicet qui lui donne son nom, de deux choses l’une, ou bien c’est un ancien tenancier de cette maison, ou bien celui qui en 1268 l’habite et la tient alors en sous-fief de Pierre Lesaulnier. Quoi qu’il en soit, son nom restera attaché à cette maison au moins jusqu’en 1323.
     A cette dernière date nous la trouvons tenue par Jean Archier.
     
     1268, n°5 (Petrus Le Saunier, V s. pro domo Nicet); 1271, n°9 (Pierre Le Saunier. De la meson Hemon le Tiais, V s.); 1274, n°24 (Mestre Pierre le Saunier. Pour la meson que Hemon Le Tiais tient, V s.).; 1292, n°122 (Meistre Perre le Saunier. VII s. et IIII d. de la granche; item V s. de la meison de la grant rue; item, XXVI d. dou vergier; item XVII s. et I d. de sa terre de Landreilles); 1298, n°75 (Les anfans dame Coline. Pour la messon feu Nicet, V s.; item, pour le jardin, XXVI d; item, pour la granche de sus la Tourt qui fu mestre Pierre Lesaunier, VII s IIII d.; item, pour la terre qui fu de Saint Laidre, XVII s. et I d.; item, pour la granche de Chatenay, XXVI d.); 1300, n°69 (Jehen Troussechien. Pour la meson feu Nicet, V s.; item, pour le jardin derries, XXVI d.; item, pour la granche desus la Tour et pour les apartenances, VII s. IIII d.; item, pour la terre qui fu de de [sic] Saint Ladre, XVII s. I d.; item, pour la terre de Chastenai, XXVI d.; item, pour III arpens de vigne devant Guinette [rayé: XII d.] et pour II arpens de terre devant la granche aus enfans de Bouville, XII d.); 1323, n°22 (Item, Jehan Herchier. Pour la granche desus la Tor et pour les arpentenences (sic), VII s. IIII d.; item, pour un arpent de vigne desus la Tor qui furent mestre Girart de Mont Agu, XV s., pour cause d’un crois de cens; item, pour la meson qui fu Nicet en la grant rue, V s.; item, pour le jardin de celle meson, XXVI d.; et doit encore pour la terre qui fu Saint Ladre, XVII s. I d.)
(13)
Maisonnette dans un jardin derrière la maison Nicet (26 d.)


     En 1268 et 1271 nous est signalée une maison donnant sur la rue de Brières à 25,5 deniers.
     Elle est alors tenue par Aymelin ou Aymeline de Boulon (incertitude due à un trou du parchemin), puis à Belon de Boulon (il s’agit de la moderne Bullion).

     Ce lot n’est plus mentionné en temps que tel dans la suite. En revanche nous voyons alors apparaître dès 1274 un lot qui règle tantôt 25 et tantôt 26 deniers de cens: c’est un verger ou jardin localisé derrière la maison Nicet
, et qui lui paraît définitivement annexé au moins de 1292 à 1323.
      1268, n°27 (Ameli[trou du parchemin]oolon. XXV d. o. pro domo sua); 1271, n°106 (Belon de Boelon. De la meson de la ruele, II s. et III ob.); 1274, n°132 (Jehan de Latour. De la terre du Val Giront, II s. sans le pressouer et XXV d. du vergier); 1292, n°122 (Meistre Perre le Saunier. VII s. et IIII d. de la granche; item V s. de la meison de la grant rue; item, XXVI d. dou vergier; item XVII s. et I d. de sa terre de Landreilles); 1298, n°75 (Les anfans dame Coline. Pour la messon feu Nicet, V s.; item, pour le jardin, XXVI d; item, pour la granche de sus la Tourt qui fu mestre Pierre Lesaunier, VII s IIII d.; item, pour la terre qui fu de Saint Laidre, XVII s. et I d.; item, pour la granche de Chatenay, XXVI d.); 1300, n°69 (Jehen Troussechien. Pour la meson feu Nicet, V s.; item, pour le jardin derries, XXVI d.; item, pour la granche desus la Tour et pour les apartenances, VII s. IIII d.; item, pour la terre qui fu de de [sic] Saint Ladre, XVII s. I d.; item, pour la terre de Chastenai, XXVI d.; item, pour III arpens de vigne devant Guinette [rayé: XII d.] et pour II arpens de terre devant la granche aus enfans de Bouville, XII d.); 1323, n°22 (Item, Jehan Herchier. Pour la granche desus la Tor et pour les arpentenences (sic), VII s. IIII d.; item, pour un arpent de vigne desus la Tor qui furent mestre Girart de Mont Agu, XV s., pour cause d’un crois de cens; item, pour la meson qui fu Nicet en la grant rue, V s.; item, pour le jardin de celle meson, XXVI d.; et doit encore pour la terre qui fu Saint Ladre, XVII s. I d.)
(14)
Une maison entre Grand rue et rue de Brières (72 d.)

     Près de la maison Lebarbier se dresse une maison qui touche aussi à la rue de Brières, où elle est parfois localisée.
     Elle est tenue de 1268 à 1271 par Olivier Lemaréchal, qui n’y réside pas (il réside en fait dans une autre maison de la Grand rue, dite de la Forge, à ne pas confondre avec la Forge elle-même).

     En 1274 il s’en est défait au bénéfice de Thévenot Lebarbier, qui habite une maison qui en est proche mais qui donne elle sur la Grand rue. Dès lors cette maison est localisée elle-même plutôt Grand rue, quoi qu’on précise encore en 1298 qu’elle touche aussi à la Ruelle, c’est-à-dire à la rue de Brières.
     En 1292 elle est tenue par Thomas Halle.
     En 1298 et 1300 elle est tenue par Jeannin Darchepeau.
     En 1323 elle est tenue par Henri Lemercier.
     

     1268, n°102 (Olivier Le Marechau. V s. pro domo in qua manet; item VI s. pro alia domo); 1271, n°130 (Olivier Le Mareschal. V s. de la meson de la forge et VI s. de la meson de la ruele); 1274, n°114 (Olivier le Mareschal. De la meson de la grant rue, V s.)
     
1268, n°147 (Tevenot Le Barbier. [VI] s. pro domo in qua manet; et pro altera domo, VI d. o.); 1271, n°56 (Estienne le Barbier. De sa meson, VI s., et de la meson devant St Basile, VI d et ob.); 1274, n°120 (Estiene le Barbier. De la meson de la grant rue, VI s.; d’une autre meson empres, VI s.; de la meson sous l’ourme, VI d. et ob.; 1292, n°6 (Pierre le Barbier. V s. de sa meison de la grant rue); 1298, n°118 (Pierre Leberbier. Pour sa messon de la grant rue, V s.); 1300, n°92 (La fame Pierre le Barbier. Pour sa meson de la grant rue, V s.)
     1292, n°74 (Thomas Halle. VI s.
de la meison qui tient à la meison Brisebarre en la grant rue); 1298, n°74 (Johannin [rayé: Da] de Archepel. Pour sa messon de la grant rue tenant à la ruelle, VI s.; item, de sa terre d’Apinant, XXXI d. et ob.); 1300, n°81 (Jehennin de Archepel. Pour sa meson de la grant rue, VI s.; item, pour demi-arpent de terre en Montespinant, XXXI d. o.)
     1323, n°89 (Item, Henri le Mercier.
Pour sa meson de la grant rue, VI s.)
B.
Rue de Brières

(15)
La maison Avice puis Dom Robert, rue de Brières (24 d.)


     Une maison est tenue rue de Brières par Belon et son probable frère Raoul Avice de 1268 à 1274 moyennant 24 deniers de cens, ce cens étant payé par Belon en 1268 et 1274, et par Raoul en 1271.
     En 1292, elle est tenue par Robin Langlois.
     En 1298, elle l’est provisoirement par Colin le Plâtrier, et s’appelle
maison Dom Robert, en souvenir du tenancier précédent.
     Colin
s’en défait avant 1300 on ne sait pas au bénéfice de qui.
     En 1323 nous voyons que Philippot Lepicard tient une maison à 30 deniers dans cette rue. Est-ce la nôtre?

     1268, n°129 (Belon Avice, II s. pro domo sua); 1271, n°24 (Raoul Avice. De la meson de la rue de Bruieres, II s.); 1274, n°122 (Belon Avice. De la maison de la rue de Bruieres, II s.); 1292, n°10 (Robin Langlais. II s. de sa meison de la rue de Bruieres); 1298, n°13 (Colin le Macon. De sa messon de la rue de Brueres, III s.; item IIs. pour la messon dan Robert); 1300, n°15 (Colin le Platrier. Pour sa meson de la rue de Bruieres, III s.)
     Cf. 1323, n°16 (Item, Phellipot le Picart. Pour sa meson en la rue de Bruieres, II s. VI d.)
(16)
La maison Guillaume Lemaréchal  de la rue de Brières (28 d.)


     Dans ladite rue de Brières se dresse une maison qui doit précisément 28 deniers de cens, au moins de 1271 à 1300.
     Par qui était-elle tenue en 1268? La chose est incertaine. Nous voyons alors un certain Simon du Roussay seul à régler un cens de ce montant, pour un bien dont la nature n’est malheureusement pas précisée. Mais, par ailleurs, nous voyons aussi un certain Thévenot Dauvers régler un cens de 22 deniers pour une maison non localisée dont nous n’entendons plus parler ensuite.
     Quoi qu’il en soit cette maison est assurément tenue de 1271 à 1292 par Guillaume Lemaréchal, puis par sa veuve en 1298.
     En 1300 elle l’est par Aimbert de Mantes.
     En 1323, elle est tenue par les enfants du défunt Lucas du Temple.
     1268, n°119 (Simon de Roucais. XXVIII d.); n°152 (Tevenot de Auvers. XXII d. pro domo sua); 1271, n°133 (Guillaume Le Mareschal. XXVIII d. de la meson de la rue de Bruieres); 1274, n°112 (Guillaume le Mareschal. De la meson de la [rayé: grant] rue [ajouté en interligne:] de Bruieres, XXVIII d.); 1292, n°12 (Guillaume le Marechal. XXVIII d. de sa meison de la grant rue; item VI s. de son vergier de la rue de Bruieres); 1298, n°98 (La fame feu Guillaume Lemareschal. Pour sa messon de la rue de Brueres, [rayé: II s.] XXVIII d; item pour le vergier de la rue de Brueres, VI s.); 1300, n°3 (Ainbert de Mante. Pour la meson de la rue de Bruieres, XXVIII d.); n°74 (Jehen de Chatillon. Pour le vergier de la rue de Bruieres, VI s.); 1323, n°158 (Item, pour les anfans feu Lucas du Temple. Pour leur meson de la rue de Bruieres, XXVIII d.)
(17, 18)
Deux maisons à 36 deniers de cens rue de Brières


     Rue de Brières se dressent aussi clairement de 1268 à 1323 deux maisons qui payent chacune 36 deniers de cens, mais notre documentation ne nous permet de les distinguer tout du long l’une de l’autre.

     De 1268 à 1274, l’une est tenue par Jean le Haier, et l’autre par Jean de Saint-Laurent.
     On peut se demander si ce dernier n’est pas apparenté au futur curé de Saint-Basile, monseigneur Jean de Laurent, qui résidera pour sa part à la génération suivante, en 1292 et 1298, dans une maison située devant l’église.

     De 1292 à 1300, l’une de ces maisons, sans qu’on puisse savoir laquelle,
est tenue par Colin le Plâtrier (dit le Maçon en 1298).

     En 1292, l’autre est tenue par madame Gille de Puviers; elle ne lui appartient pas de par son douaire, mais en propre, et nous apprenons alors que l’un de ses anciens tenanciers, ou habitants, s’appelait Sehoust.

     En 1323 nous retrouvons bien deux maison payant 36 deniers rue de Brières. L’une est tenue par Pierrot Clément. L’autre est aux mains de Charles d’Évreux, deuxième comte d’Étampes, qui tient aussi dans cette rue les deux maisons probablement adjacentes de Colin Lerecouvreur dont nous allons parler ensuite. Nous apprenons incidemment que cette maison à 36 deniers a été tenue antérieurement par un certain Lacaille, ou Bataille.

     1268, n°130 (Johannes Le Haier. III s. pro domo sua); 1271, n°29 (Jehan Le Haier. De la meson de la rue de Bruieres, III s.); 1274, n°142 (Jehan le Heer. De la meson de la rue de Bruieres, III s.).
     1268, n°151 (Jehan de seint Loranz. III s. pro domo); 1271, n°22 (Jehan de St-Lorens. De la meson de la rue de Bruieres, III s.); 1274, n°15 (Jehan de Saint-Lorenz. De sa meson de la rue de Bruieres, III s.).

     1292, n°161 ([rayé: Jehennot] Dame Gile de Puviers. XL d. de sa meison [rayé: des plez] dou coi[n]g de la rue de Bruieres; item, de sa meison qui tient à la Cordiere, XL d.; item, XXX d. des estables desrieres, de son doueire; item, III s. de la meison qui fu Sehoust, qui est de son propre).
     1292, n°8 (Colin le Platrier. III [rayé: d.] s. de sa maison  de la rue de Bruieres); 1298, n°13 (Colin le Macon. De sa messon de la rue de Brueres, III s.; item IIs. pour la messon dan Robert); 1300, n°15 (Colin le Platrier. Pour sa meson de la rue de Bruieres, III s.)

     1323, n°155 (Item, Perrot Climent. Pour sa maison de la rue de Bruieres, III s.; item, pour I arpent de vigne au Tertre de Bruieres, XIIII d. ob.); n°167 (Item, monseigneur le Conte. Pour la meson qui fu Lacaille [ou: Bataille] en la rue de Bruieres, III s.; item, pour la meson qui fu feu Colin le Couvreur de la rue de Bruieres, X s.)
(19, 20, 21) Trois maisons à 60 deniers de cens rue de Brières


     Il semble qu’il ait existé aussi trois maison à 60 deniers de cens rue de Brières, dont deux au moins qui se touchaient et qui furent réunies en un seul lot entre 1274 et 1292. Certains détails cependant nous échappent.

     
L’une de ces maisons est tenue de 1268 à 1274 par Jean, alias Jeannot Levitu (ou peut-être Lenitu).
     La deuxième est tenue par Simon Fouré en 1268 et 1271.
     C’est sans doute celle qui  est tenue par Gautier Letuilier pour le même cens en 1274.
     Cela n’est pas cependant certain car nous voyons en 1292 qu’il existe trois lots à 60 deniers dans cette rue; or, en 1268 et 1271 est bien mentionnée une autre maison payant un cens de ce montant, mais qui n’est malheureusement pas localisée: c’est celle que tiennent Girard Degrange en 1268 puis sa veuve Anseline en 1271.

     De 1292 à 1306, deux de ces maisons ont été réunies et sont tenues Colin le Recouvreur, qui est visiblement le fils de Gautier Letulier, vu qu’il est lui-même appelé en 1298 Colin Letuilier.
     En 1323 cet ensemble de deux maisons est passé entre les main de Charles d’Évreux, deuxième comte d’Étampes (avec une troisième à 36 deniers, dont nous avons parlé plus haut).
      Elles sont probablement attenantes, vu qu’elles sont considérées comme un lot indivis à 120 deniers et vu surtout qu’en 1292 et 1323 il n’est fait mention que d’une maison pour ce cens, tandis qu’en 1298 et 1300 on nous parle de maisons au pluriel.
     
En  1306 le cens est de 126 deniers mais on nous précise par ailleurs que Colin règle par ailleurs 6 deniers de cens pour des “mazières”, c’est-à-dire d’humbles bâtisses, voire des ruines. Au reste en 1323 le cens en sera bien toujours de 120 deniers.

     Quant à la troisième de ces maisons à 60 deniers rue de Brières, elle
est tenue en 1292 par Pierre de Vierzon, en 1298 par Jeannot Lallemand, et en 1300 par les enfants de Belon veuve de Jean Riant.
     Jeannot Lallemand est certainement un gendre de Jean Riant, car il tient bien apparemment en 1298 la même vigne d’Antioche à 24 deniers que ce dernier tenait en 1292.
     C’est donc entre 1292 et 1298 que Jean Riant a succédé à Pierre de Vierzon comme tenancier de cette maison, et peu avant de décéder lui-même.

     1268, n°28 (Johannes [trou du parchemin] V s. pro domo sua); 1271, n°98 (Jehannot Levitu. De la meson de la rue de Bures [Lisez: Bruieres], V s.); 1274, n°107 (Jehannot le Nitu. De la maison de la rue de Bruieres, V s.)
     1268, n°100 ([trou du parchemin]imon Fourre. V. s. pro domo sua); 1271, n°9 (Symon Fourre. De la meson de la rue de Bruieres, V. s.); 1274, n°130 (Gautier le Tuilier. De sa meson de la rue de Bruieres, V s.)
     1268, n°159 (Girart de Granche. V s. [pro dom]o sua; item pro vineis, V s.); 1271, n°12 (Acelinne la fame feu Girart. De sa meson, V s.; de la terre de Vaumynois, VI d.)

     1292, n°9 (Colin le Recouvreur. X s. de sa meison de la rue de Bruieres); 1298, n°17 (Colin Letilier. Pour sa messon de la rue de Brueres, X s.); 1300, n°11 (Colin le Recouvreur. Pour ses mesons de la rue de Bruieres, X s.); 1306, n°29 (Colin le Recouvreur. X s. VI d. pour ses mesons de la rue de Bruieres; [rayé: item] item VI d. des mesieres); 1323, n°167 (Item, monseigneur le Conte. Pour la meson qui fu Lacaille [ou: Bataille] en la rue de Bruieres, III s.; item, pour la meson qui fu feu Colin le Couvreur de la rue de Bruieres, X s.)

     1292, n°64 (Jehan Riant. II s. de sa vigne d’Antioiche); n°125 (Perre de Vierson. V s. de sa meison de la rue de Bruieres); 1298, n°68 (Jehennot Lalemant. Pour sa messon de la rue de Brueres, V s.; item pour sa vingne d’Antioche, II s.); 1300, n°87 (Les enfans de feu Belon La Riande. Pour la meson de la rue de Bruieres, V s.; item, pour I arpent de vigne en Anthioche, II s.).

     1268, n°9 (Hemon Lalemant, VII s. pro domo sua juxta sanctum Basilium; item II s. pro alia domo); 1271, n°140 (Hémon Le Tiais. De la meson de la Grant Rue, VII s.; pour la meson à Labele, XXV d.); 1274, n°134 (Hemon le Tiais. De la grant meson, VII s.; de la meson à Labele, XXV d.) [cf. 1274, n°74 (Denise Labele. De la terre de Mont Espinant, XXXIII d.)].
(22)
Une maison rue de Brières dans un verger?  (62 d. puis 72 d.)


     Curieusement, c’est seulement à partir de 1292 qu’est signalé un grand verger devant 72 deniers de cens et situé rue de Brières.
     En 1323 on nous précise qu’il est en fait en-dessous de la Tour, ce qui semble signifier qu’il se trouve en-dehors de l’agglomération proprement dite.
     Il faut donc sans doute l’identifier mutatis mutandis avec un lot qui était localisé à la génération précédente au-dessus des Fossés, et qualifié tantôt comme vigne et tantôt comme maison, le tout pour 62 deniers de cens.
     Ce lot tantôt vigne et tantôt maison, si c'est de lui qu'il s'agit, est tenu en 1268 par la veuve d’un certain Richard Sergent, puis de 1271 à 1274 par Robert Haudry.
     En 1292 il est tenu en temps que verger par Guillaume Lemaréchal, puis par sa veuve en 1298.
     De 1300 à 1323 au moins il est tenu par Jean de Châtillon.
     1268, n°22 (Relicta Richardi Servientis. V s. II d.); n°99 (Robert Haudri. VIII d. de Valminais); n°131 (Robert Haudri. XXX d. pro domo ante Sanctum Basilium); 1271, n°131 (Robert Haudri. V s. II d. [mot gratté et barré, illisible] de sa vingne desus la fosez [sic], et de la vingne de Valmenais, VI d.; de ce si doit III d.); 1274, n°109 (Robert Haudrui. De la meson desus les Fossez, V s. II d.).

      1292, n°12 (Guillaume le Marechal. XXVIII d. de sa meison de la grant rue; item VI s. de son vergier de la rue de Bruieres); 1298, n°98 (La fame feu Guillaume Lemareschal. Pour sa messon de la rue de Brueres, [rayé: II s.] XXVIII d; item pour le vergier de la rue de Brueres, VI s.); 1300, n°3 (Ainbert de Mante. Pour la meson de la rue de Bruieres, XXVIII d.); n°74 (Jehen de Chatillon. Pour le vergier de la rue de Bruieres, VI s.); 1323, n°87 (Item, Jehan de Chastellion. Pour son jardin au dessous de la Tour, VI s.)
(23)
La maison à Labelle, non localisée (25 d)


     De 1268 à 1274, Aymon Lethiais, alias Lallemand tient entre autres une maison non localisée qualifiée Maison à Labelle, moyennant 25 deniers de cens (mais seulement 24 deniers en 1268).
     Son nom lui vient sans doute de celui à qui Aymon la donne en arrière-fief. Nous voyons en effet en 1274 que l’un des tenanciers des dames de Longchamp s’appelle bien Denis Labelle et tient une terre au lieu-dit Montépinant pour 33 deniers de cens: c’est sans doute de lui qu’il s’agit.
     Nous ne savons pas ce que devient ensuite cette maison, qui n’est peut-être même pas située dans l’agglomération proprement dite, et qui est peut-être ensuite mentionnée comme une simple pièce de terre.
     1268, n°9 (Hemon Lalemant, VII s. pro domo sua juxta sanctum Basilium; item II s. pro alia domo); 1271, n°140 (Hémon Le Tiais. De la meson de la Grant Rue, VII s.; pour la meson à Labele, XXV d.); 1274, n°134 (Hemon le Tiais. De la grant meson, VII s.; de la meson à Labele, XXV d.) [cf. 1274, n°74 (Denise Labele. De la terre de Mont Espinant, XXXIII d.)].
C.
Trois granges au-dessus de la Tour


     Au milieu des vignes se dressent trois granges, dont deux sont précisément localisées au lieu-dit Au-dessus de la Tour. Vu le cens important qu’elle paient, supérieur à celui de la plupart des maisons du centre-ville, on peut légitmement se demander s’il ne s’agit pas des noyaux des deux grandes fermes qu’on appellera plus tard, au moins au XVIIe siècle, la Grande et la Petite Guinette, dont seule la deuxième subsiste aujourd’hui, en un lieu qui récemment a été rebaptisé, assez sottement, les Hauts Forestiers. Ci-contre, deux croquis de ces fermes au XVIIe siècle, découverts cette année.

Croquis de la Petite Guinette au XVIIe siècle (cliché Bernard Gineste, © Corpus Étampois)
© Corpus Étampois
 
Croquis de la Grande Guinette au XVIIe siècle (cliché Bernard Gineste, © Corpus Étampois)
© Corpus Étampois

(24)
     Une grange dite d’Arnoux, du nom d’un ancien tenancier, et située au lieu-dit Au-dessus de la Tour est tenue avec une vigne par Jacques, alias Jacquelin Lemoine de 1268 à 1274, moyennant un cens qui varie. Il n’est que de 40 deniers en 1268. En 1271 il est d’abord porté 56 deniers, mais l’item est ensuite repris, comme dans le cas de Guillaume Lesaulnier et il est porté ensuite 76 deniers de cens (quoique dans ce cas-ci le notaire a oublié de raturer la première mention). En 1274, il est bien de 76 deniers.

     Il faut sans doute l’identifier à la grange qui est tenue en 1292 et 1298 avec ses dépendances pour 72 deniers de cens par Marguerite Daboville. En 1300 ce sont les enfants de Gille de Bouville qui tiennent un lot où l’on distingue d’une part la grange elle-même avec la terre derrière elle pour 56 deniers (comme dans le premier calcul de 1271), et d’autre part une terre à 28 deniers de cens, ce qui fait maintenant un total de 84 deniers.
     Cette grange aux enfants de Bouville est aussi citée en 1300 comme voisine d’une terre à 12 deniers tenue par Jean Troussechien.
     1268, n°18 (Jaquelinus dictus Monachus. XL d. pro granchia et pertinenciis); 1271, n°74 (Jaquelin Lemoinne. De sa vingne et de sa granche, IIII s. et VIII d. [il est manifeste que le notaire a oublié de rayer cette première mention comme il l’a fait dans le cas de Guillaume Lesaulnier la même année]); n°162 (Jaque Le Moinne. De la vingne de lès la granche feu Ernoul et d’icelle granche, VI s. et IIII d. pour cens, pour presouer et pour tout); 1274, n°26 (Jaque Lemoinne. De la granche sus la tour, VI s. IIII d.)

     1292, n°78 (Marguerite Daboville. VI s. de sa granche desus la Tor et des apartenances); 1298, n°106 (Marguerite Daboville. Pour sa granche de sus la Tour et pour les apartenances, VI s.); 1300, n°84 (Les enfans feu Gille de Bouville. Pour II arpens de vigne en Anthioche, X s.; item pour la terre desus la Tour, XXVIII d.; item, de la grange desus la Tour et de la terre par derriers, IIII s. et VIII d.) [cf. 1300, n°69 (Jehen Troussechien. Pour la meson feu Nicet, V s.; item, pour le jardin derries, XVI d.; item, pour la granche desus la Tour et pour les apartenances, VII s. IIII d.; item, pour la terre qui fu de de [sic] Saint Ladre, XVII s. I d.; item, pour la terre de Chastenai, XXVI d.; item, pour III arpens de vigne devant Guinette [rayé: XII d.] et pour II arpens de terre devant la granche aus enfans de Bouville, XII d.)]

     Cf. 1323, n°147 (Item, receu de Jehan Herchier, des ventes de la granche desus la Tor et des appartenaces que il acheta de Jehan de Courbeil, VII lb. XII d. parisis).
(25)
     Une grange également entourée d’une vigne, située au même lieu-dit Au-dessus de la Tour, est tenue par Guillemin Lesaulnier en 1268 et 1271 puis par Pierre Lesaulnier en 1274 (dont nous avons déjà vu qu’il tenait aussi une maison sous-louée à Aymon Lethiais). Comme dans le cas précédent le cens varie. Il est de 60 deniers seulement en 1268, plus 4 deniers de garde. En 1271 il est d’abord porté que le cens est de 64 deniers, mais l’item est raturé et il est porté ensuite 88 deniers de cens. En 1274 Pierre Lesaulnier paie à nouveau pour le même bien ce nouveau cens de 88 deniers. Il est possible que ces riches bourgeois aient, lors de la vente de la censive aux religieuses de Longchamp, tout dabord trompé ces dernières sur le montant du cens quils devaient verser, et que ce montant ait été ensuite corrigé.

     En 1292 elle est toujours tenue par Pierre Lesaulnier pour 88 deniers de cens, mais en 1298 par les enfants de dame Coline,
sans doute sa veuve, et en 1300 par son probable gendre Jean Troussechien.

     En 1323 elle est tenue par Jean Archier. A la même date nous est mentionné l’achat par Jean Archier à Jean de Corbeil d’une grange avec ses appartenances pour la somme de 7 livres 12 deniers parisis, qui font c’est-à-dire 1692 deniers.
     1268, n°4 (Guillelmus Le Saunier. V s. et IIII d. de garde); 1271, n°45 ([item rayé] Guillaume Le Saunier. De la granche des vingnes derrieres, V s. et IIII d. de garde); n°161 (Guillemin Le Saunier. De la granche et des vingnes derrieres, VII s. et IIII d. pour presouer et pour cens); cf. 1274, n°24 et n°41 (Mestre Pierre le Saunier. De la grange sur la tour et des vignes derrieres, VII s. IIII d.).

     1292, n°122 (Meistre Perre le Saunier. VII s. et IIII d. de la granche; item V s. de la meison de la grant rue; item, XXVI d. dou vergier; item XVII s. et I d. de sa terre de Landreilles); 1298, n°75 (Les anfans dame Coline. Pour la messon feu Nicet, V s.; item, pour le jardin, XXVI d; item, pour la granche de sus la Tourt qui fu mestre Pierre Lesaunier, VII s IIII d.; item, pour la terre qui fu de Saint Laidre, XVII s. et I d.; item, pour la granche de Chatenay, XXVI d.); 1300, n°69 (Jehen Troussechien. Pour la meson feu Nicet, V s.; item, pour le jardin derries, XVI d.; item, pour la granche desus la Tour et pour les apartenances, VII s. IIII d.; item, pour la terre qui fu de de [sic] Saint Ladre, XVII s. I d.; item, pour la terre de Chastenai, XXVI d.; item, pour III arpens de vigne devant Guinette [rayé: XII d.] et pour II arpens de terre devant la granche aus enfans de Bouville, XII d.); 1323, n°22 (Item, Jehan Herchier. Pour la granche desus la Tor et pour les arpentenences [sic], VII s. IIII d.; item, pour un arpent de vigne desus la Tor qui furent mestre Girart de Mont Agu, XV s., pour cause d’un crois de cens; item, pour la meson qui fu Nicet en la grant rue, V s.; item, pour le jardin de celle meson, XXVI d.; et doit encore pour la terre qui fu Saint Ladre, XVII s. I d.).

     Cf. 1323, n°147 (Item, receu de Jehan Herchier, des ventes de la granche desus la Tor et des appartenaces que il acheta de Jehan de Courbeil, VII lb. XII d. parisis).
(26)
     Enfin une autre grange au-milieu des vignes, non localisée, sauf en 1292 où on nous dit qu’elle est aussi au-dessus de la Tour, est tenue pour 26 deniers de cens par le chevalier Anseau de Châtenay en 1268, puis par sa probable veuve madame Gille de Châtenay de 1271 à 1274, moyennant 26 deniers de cens.

     En 1292  et 1298, nous la retrouvons tenue par les enfants de madame Coline, appelée
en 1298 Grange de Châtenay; puis, en 1300, par l’un sans doute de ses gendres, Jean Troussechien: ce bien est alors qualifié, curieusement de terre de Châtenay, soit que la grange ait depuis brûlé, ou que sa valeur soit moindre que celle de la vigne qui l’entoure.

     En 1323 nous entendons parler d’une simple masure au-dessus de la Tour, tenue à fief par Michel Manessier, qui est peut-être un reste de cette ancienne grange.
     1278, n°2 (Ansellus de Chastenoi miles. XXVI d. pro granchia et vinea); cf. 1271, n°150 (Madame Gille de Chatenay. XXVI d. de sa granche et de sa vingne); 1274, n°90 (La dame de Chatenoi. Pour la granche et pour la vingne, XXVI d. sans pressouer).

     1292, n°62 (Dame Choline. [rayé: XII d. de sa vigne de Guinate] XXVI d. pour sa granche desus la Tor); 1298, n°75 (Les anfans dame Coline. Pour la messon feu Nicet, V s.; item, pour le jardin, XXVI d; item, pour la granche de sus la Tourt qui fu mestre Pierre Lesaunier, VII s IIII d.; item, pour la terre qui fu de Saint Laidre, XVII s. et I d.; item, pour la granche de Chatenay, XXVI d.); 1300, n°69 (Jehen Troussechien. Pour la meson feu Nicet, V s.; item, pour le jardin derries, XVI d.; item, pour la granche desus la Tour et pour les apartenances, VII s. IIII d.; item, pour la terre qui fu de de [sic] Saint Ladre, XVII s. I d.; item, pour la terre de Chastenai, XXVI d.; item, pour III arpens de vigne devant Guinette [rayé: XII d.] et pour II arpens de terre devant la granche aus enfans de Bouville, XII d.)

     Cf. 1323, n°141 (Item, Michel Manessier. Pour demi arpent de terre en Mont Espinant, II s. VI d.; item, pour sa plente qui fu Bertaut Cheron, II s.; item, pour la masure desus la Tor, VI d.)
 
Explicit feliciter. Deo gratias.
 

Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
Source: Les registres et les rouleaux conservés à Chamarande, saisis et synthétisés par Bernard Gineste, mars-juin 2009.
BIBLIOGRAPHIE
 
Édition

     Bernard GINESTE [éd.], «Le bâti entre Saint-Basile et Brières-les-Scellés de 1268 à 1323 (d’après huit registres des dames de Longchamp, 2e édition)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-13-longchamp1270bati.html, juin 2009.
 
Documents liés

     Bernard GINESTE [éd.], «Guiard de la Forêt et Louis IX: Vente d’une censive étampoise aux religieuses de Longchamp (1267)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-13-longchamp1267guiartdelaforet.html, mars 2009.

     Bernard GINESTE [éd.], «Dames de Lonchamp: Registre des censitaires d’Étampes, première génération (1268-1274)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-13-longchamp1268a1274.html, avril 2009.

     Bernard GINESTE [éd.], «Dames de Lonchamp: Registre des censitaires d’Étampes, deuxième génération (1292-1306)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-13-longchamp1292a1306.html, avril 2009.

     Bernard GINESTE [éd.], «Dames de Lonchamp: Registre des censitaires d’Étampes, troisième génération (1323)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-13-longchamp1323.html, juin 2009.

Études

     Dom Basile FLEUREAU (religieux barnabite, 1612-1674), Les Antiquitez de la ville, et du Duché d’Estampes avec lhistoire de labbaye de Morigny et plusieurs remarques considerables, qui regardent l’Histoire generale de France [in-4°; XIV+622+VIII p.; publication posthume par Dom Remy de Montmeslier d’un texte rédigé en réalité vers 1668], Paris, J.-B. Coignard, 1683, pp. 141-143.

     Joël AUDOUY, Le temporel de l’abbaye de Longchamp des origines à la fin du XVe siècle [thèse de l
École des chartes], Paris, École des Chartres, 1949.

     Paul BERTRAND [dir.], «Cartulaire de l’abbaye Notre-Dame de Longchamp», in CartulR —
Répertoire des cartulaires médiévaux et modernes [base de données numériques], Institut de Recherche et d’Histoire des Textes [«Ædilis, Publications scientifiques» 3], 2006, http://www.cn-telma.fr/cartulR/entite2262/, en ligne en 2009 [simples mention et références].

     Michel MARTIN,
«Première page du censier Foresta de 1511, conservé aux archives départementales», in Cahier d’Étampes-Histoire 6 (2003), pp. 85-86.

     Michel MARTIN, «Les paroissiens du 14e au 17e siècle», in Clément WINGLER [dir.], Saint-Basile, pages de Chronique. Livret d’exposition [14 p. non paginées; 5 contributeurs; illustrations], Étampes, Ville d’Étampes, 2008, pp. 4-5.

     Bernard GINESTE, «Près de trois cents Étampois vers 1270 (étude prosopographique d’après trois registres des dames de Longchamp)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-13-longchamp300censitaires1270.html, avril 2009.

     Bernard GINESTE [éd.], «Le bâti entre Saint-Basile et Brières-les-Scellés de 1268 à 1323 (d’après huit registres des dames de Longchamp, 2e édition)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-13-longchamp1270bati.html, juin 2009.

    

Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.

 
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