CORPUS HISTORIQUE ETAMPOIS
 
 Dom Basile Fleureau 
De l’Origine, & Institution des Religieux Barnabites de la Congregation de S. Paul. 
Antiquitez d’Estampes II, 16
1668
 
Saint Paul inspirateur des trois fondateurs des Barnabites (toile non identifiée reprise du site des Barnabites d'Espagne)
Saint Paul inspirateur des trois fondateurs des Barnabites
 
     Dom Fleureau raconte ici les origines italiennes de l’ordre religieux qui est le sien, et qui tint le Collège d’Étampes de 1629 à 1790, jouant par là dans notre ville un rôle des plus importants.

     La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Merci de ne pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.
     
Les Antiquitez de la Ville et du Duché d’Estampes
Paris, Coignard, 1683
Seconde partie, Chapitre XVI,
pp. 426-439
De l’Origine, & Institution
des Religieux Barnabites
de la Congregation de S. Paul.
 
CHAPITRE PRÉCÉDENT
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE SUIVANT


SECONDE PARTIE, CHAPITRE XVI. 
De l’Origine, & Institution des Religieux Barnabites
de la Congregation de S. Paul.

 
LOrs que Louis XII. Roy de France recouvra par sa valeur, sa bonne conduite, & la force de ses armes, son Duché de Milan. Il y avoit dans la ville Capitale une Confrairie appelée de la Sagesse Eternelle, dont Jean Antoine Belley, Commandeur de saint Antoine de Grenoble, homme d’insigne piété, étoit Directeur. Elle étoit composée de personnes de toutes conditions, Ecclesiastiques, regulieres, seculieres, mariées, & autres. L’Eglise de sainte Marthe étoit le lieu où les Confreres s’assembloient pour administrer, & recevoir les saints Sacremens, & vaquer aux autres exercices de pieté. Les Gouverneurs qui furent successivement établis en ce païs-là Gaston de Foix, Lautrec, & autres, connoissans la grande utilité que ces Confreres apportoient en diverses manieres au public, leur procurerent de la munificence, & liberalité de nos Rois, des pensions, & des privileges, dont ils les firent toûjours jouïr. L’an 1525. Antoine Marie Zacharie Gentil-hommme [sic] Cremonois, qui s’étoit déjà beaucoup appliqué dans son païs aux œuvres de pieté, & de charité envers le prochain, étant venu à Milan pour traitter de quelques affaires, y donna des preuves de sa bonne vie, & de ses rares vertus, dont le bruit avoit déjà remply cette grande ville, de sorte qu’il attira à sa connoissance plusieurs personnes, qui desiroient d’adonner à la pieté, & à la pratique des vertus.

     Les Premiers qui s’unirent à luy furent deux Gentils-hommes Milanois, Barthelemy Ferrari, & Jean Antoine Morigia, le premier de la famille des Ferrari, & le second de celle des Morigia, dont on tient que les deux saints Martyrs Nabor & Felix, la bien heureuse Catherine de Paleauze, le Bien heureux Albert de l’Ordre de saint François, & la venerable servante de Dieu, Angele, Religieuse au Monastere du Mont, sont sortis. Ces deux Gentils-hommes s’étoient dés long-temps auparavant enroolez [sic] en la Confrairie de la sagesse eternelle, tellement qu’étant déjà fort experimentez en la pratique des œuvres de pieté & de Charité, ils connurent bien-tôt la portée de l’Esprit d’Antoine Marie Zacharie. Et animez tous trois d’un saint zelz ils s’associerent & commencerent à consulter ensemble des moyens de combattre les [p.427] vices, qui regnoient en ce temps-là parmy les hommes: & conclurent que le plus propre seroit d’etablir un nouvel ordre, ou plutôt de remettre en son ancienne vigueur dans l’Eglise, l’ordre des Clerc Reguliers, parce qu’ils pourroient avec beaucoup de commodité contribuer par toutes sorte des
[sic] bonnes œuvres au salut du peuple.

     C’étoit peu d’avoir jugé que l’établissement de cet Ordre étoit le moyen le plus propre, & le plus utile pour venir à bout de leur pieux dessein, s’ils n’eussent aussi en méme temps choisi les moyens de faire subsister leur nouvelle Congrégation, comme ils firent, en se resolvant d’employer pour cet effet tous leur biens, dont chacun d’eux étoit amplement pourvû. Après ces bonne resolutions Antoine Marie se retira en sa patrie, l’an 1530. attendant le temps propre pour les executer, d’où il prit grand soin d’entretenir par ses lettres une sainte correspondance, & amitié avec ses deux chers compagnons, qu’il retourna visiter l’année suivante, pour travailler ensemble plus vigoureusement à leur sainte entreprise, consolant aussi pendant son absence par ses lettres ses enfants spirituels qu’il avoit laissés à Cremone.

Antonio Maria Zaccaria
Antonio Maria Zaccaria

     Pour donner de solides fondements à cet édifice spirituel, ils conclurent d’un commun accord qu’il étoit necessaire de faire approuver leur nouvelle Congrégation par le Souverain Pontife, & d’obtenir de luy la permission de vivre ensemble, sous le titre de Congregation reguliere, & d’en pouvoir recevoir, & aggreger d’autres avec eux pour professer le même Institut. Clement VII. étoit alors assis dans la Chaire de saint Pierre: ils luy presenterent leur requête sur la fin de l’an 1533. & sans avoir employé aucune faveur des puissances de la terre, ils impetrerent de Sa Sainteté les provisions qu’ils desiroient pour cette confirmation, en datte du 18. Fevrier 1533. le Pape Paul III. successeur de Clement amplifia beaucoup par ses deux Bulles, l’une du 25. Juillet 1535. & la deuxiéme du 23. Novembre 1543. les facultez accordées par son predecesseur à cette nouvelle Congregation, la retirant de la jurisdiction de l’Archevêque de Milan pour être immediatemet sous celle du saint Siege: aussi le Bref ne leur avoit-il esté accordé que pour leur donner commodité de faire un petit essay de leur pieux dessein.

     L’Empereur Charles V. leur donna pereillement [sic] la permission d’établir des maisons regulieres dans le Duché de Milan, & dans l’étenduë de son Empire, avec plusieurs graces & immunitez, par [p.428] ses Lettres patentes du dixiéme Juillet de la même année.

     Zacharie fut choisi au commencement, pour un temps, Chef de cette Congregation, laquelle il gouverna avec ses compagnons comme ses assistans, luy precrivant quelque forme de vivre, comme des essays, sans être mis par écrit. L’experience et la pratique de plusieurs de ces observances leur fit connoître celles qui étoient les plus propres à leur institut, & ils en firent un recüeil qui leur servit de reglement, comme ils en avoient eû la faculté du saint Siege, qui ensuite l’approuva, & l’authorisa par un Bref de l’an 1552. Mais comme ces regemens n’avoient esté dressez que pour Congregation naissante, & que l’on avoit dessein de renfermer dans une petite étenduë de païs, au lieu que ses ouvriers pouvant être utiles à l’Eglise, il étoit bon qu’elle se répandît en diverses Provinces, saint Charles Borromée Cardinal & Archevêque de Milan procura que l’on dressât de nouvelles Constitutions, qu’il fit publier dans le Chapitre general celebré l’an 1579. auquel il presida en qualité de deputé du saint Siege: & qu’il fit depuis approuvr & confirmer par le Pape Gregoire XIII. Par un Bref du septiéme jour de Novembre de la même année.

Approbation de la fondation des Barnabitespar Clément VII en 1533
Approbation de la fondation des Barnabitespar Clément VII en 1533
     Ces Constitutions sont particulieres, tirées de diverses regles d’ordres religieux; mais principalement de celle que saint Augustin a prescrite aux Clerc reguliers. Ils font, aprés l’année de probation, les trois vœux solemnels [sic] de Religion. Leurs fonctions principales sont de chanter tous les jours l’Office divin au Chœur, de précher, de catechiser, d’administrer les Sacrements de Confession, & de Communion, d’enseigner les sciences divines & humaines où on leur demande, & d’exercer toutes les œuvres de charité. Ils choisirent saint Paul Apôtre pour leur Protecteur, parce qu’ils ont une particuliere devotion à ce grand Docteur des Gentils, & font profession d’expliquer publiquement ses Epîtres se rendant imitateurs de ses vertus. On les a surnommez Barnabites, parce que leur premiere Eglise a esté bâtie au lieu où étoit autrefois une autre Eglise dediée à l’Apôtre saint Barnabé, que deux Prestres qui la deservoient, cederent avec les bâtimens qui en dépendoient, à Jacques Antoine Morige, qui êtoit pour lors Chef de cette Congregation l’an 1545. & qui en prit possession le vingt-uniéme Octobre, & fit poser d’abord la premiere pierre du magnifique bâtiment que l’on y voit aujourd’huy. [p.429]
Eglise Saint-Barnabé de Milan
Du Bien-heureux Antoine Marie Zacharie

     Entre ces trois Fondateurs on donne le premier rang au Bien-heureux Antoine Marie Zacharie, la vie duquel meriteroit un livre entier. Il naquit à Cremone ville du Milanois, l’an 1500. son Pere se nommoit Lazare Zacharie, & sa Mere Antoinette de Pascarolli, tous deux egalement nobles: il étudia au lieu de sa naissance aux lttres humaines & à la Philosophie, & selon quelques-uns à la Medeine en l’Université de Padouë, où il prit le degré de Docteur en cette Faculté, suivant la coûtume des Gentils hommes de Lombardie, qui prennent souvent où [sic] degré, ou celuy de Docteur en droit, encore qu’ils ne fassent profession ny de la Medecine ny de la Jurisprudence: il s’appliqua ensuite à l’étude de la Theologie, de la sainte Ecriture, & des saint Peres. S’étant fait Prêtre par le conseil de son Confesseur, plusieurs ont assuré qu’un Chœur d’Anges assista visiblement au tour de l’Autel, lors qu’il celebra sa premiere Messe: après quoy il s’adonna fortement à la predication. Il eut le don de Prophetie, chassa les diables des corps des possedez, & fit plusieurs autres miracles. Il est le veritable Autheur du livre intitulé, les hautes Maximes de la vie spirituelle, que celuy qui l’a traduit en François a attribué à un Religieux de l’Ordre de saint Dominique de même nom. Il achepta, du consentement de ses compagnons, une maison à Milan proche de la porte qui va à Pavie, dans laquelle ils se retirerent pour commencer à vivre en Communauté reguliere, suivant la permission que le Pape Clement VII. leur avoit accordée.

     Ce fut alors que plusieurs personnes de vertu & de merite se joignirent à eux, de sorte qu’Antoine Marie voyant que sa compagnie s’augmentoit de jour en jour en nombres [sic] de personnes, aussi bien qu’en vertu, il receut au Novitiat en divers jours de l’année 1534. ceux qui s’étoient retirez avec luy, qui furent ensuite receus à la profession reguliere en vertu des Bulles du Pape Paul III. Les choes étant avancées jusques-là qu’il fut question de donner un Chef à cette nouvelle famille de Jésus-Christ, le Pere Antoine Marie en confera avec ces deux Peres compagnons, & ensuite avec la communauté. Ils jetterent tous unanimement les yeux sur luy, & luy donnerent leurs suffrages, mais ce grand serviteur de Dieu, aymant mieux obeïr que commander, refusa humblement 
[p.430] la Superiorité, alleguant particulierement son aage bien moindre que celuy du Pere Dom Jacques Antoine Morige, fort noble, comme il a esté dit, bien entendu aux affaires de la Cour de Rome, outre sa grande pieté, & qui d’ailleurs avoit employé ses grands biens pour l’établissemnt de cette Congregation naissante. Le sort tomba donc sur le Pere Morigia, & le huitiéme d’Avril 1536. il fut le premie honnoré du titre de Prevost, conformement aux Lettres Apostoliques.

     Antoine Marie sejourna peu de temps après cette élection à Milan: car Nicolas Rodolphe Evêque de Vicenze, poussé du saint désir d’extirper les vices de son Diocese, & d’y rétablir l’observance des reguliere dans les Monasteres, particulierement de filles, le pria d’aller en sa ville Episcopale, où il se rendit sur le fin du mois de May 1537. avec un nommé Bon, digne Compagnon de ses travaux, pour y établir une Mission, suivant le pouvoir qu’il en avoit eu du saint Siege. Et comme il y avoit aussi dans les Monasteres de filles en cette ville-là plusieurs choses à reformer. [sic] Antoine fit venir de Milan deux Religieuses, de celles qui ont été depuis appelez [sic] Angeliques, que l’Evêque employa à ce saint œuvre. Il laissa pour Chef de cette Mission son cher compagnon Barthelemy Ferrari: puis après avoir sejourné quelque peu de temps à Milan, il en partit à l’instante priere de Louise Torelli, Comtesse de la Guastalla, chez laquelle il alla, & où pendant qu’il faisoit tous ses efforts pour terminer à l’amiable de grands differends que cette Comtesse y avoit, il fut surpris d’une grande maladie vers la fin du mois de May de l’année 1539. & comme il pressentit que le derier jour de sa vie s’approchoit, il se fit porter à Cremone; afin de rendre à Dieu son esprit au même endroit où il l’avoit receu de luy. A la premiere nouvelle qu’on eut à Milan de sa maladie, quelques-uns de ses enfans accoururent à Cremone pour le secourir; & Barthelemy Ferrari y  vint aussi de Vicenze. Il les exhorta tous avec beaucoup de zele à l’amour de Dieu, & du prochain, à la charité mutuelle entr’eux, & à l’obervance de la regularité qu’ils avoient professée: après quoy il rendit l’esprit avec beaucoup de resolution, & de constance entre les mains de son Createur, le cinquiéme jour de Juillet 1539. âgé seulement de trente-neuf ans.

     L’on raconte que pour signaler l’extraordinaire pudeur & chasteté que ce Bien-heureux avoit conservée durant sa vie, lors qu’on lavoit son corps mort, il prit de sa propre main sa chemise,
[p.431] & en couvrit sa nudité, comme s’il eut [sic] été en vie, & comme s’il eut [sic] eu honte d’être veu nud. Il fut mis dans un cercueil, en depost dans l’Eglise de saint Donat, d’où il fut après transporté à Milan, où, parce que cette nouvelle Congregation n’avoit point encore de demeure stable, ny de sepulcre determiné, il fut deposé dans celuy des Religieuses Angeliques, dans lequel il repose encore presentement. Il prioit souvent, mais avec tant de ferveur qu’on l’a quelquefois veu élevé en l’air. Sa gravité étoit mêlée d’affabilité, il étoit ardent en toutes ses actions, tres-devot au saint sacrifice de la Messe, pendant la celebration duquel il versoit des larmes: il étoit humble, tres-zelé de l’honneur de Dieu, prudent, charitable, & pour tout dire en un mot, tous ceux qui le connurent, l’ayant toûjours beaucoup nonnoré pendant sa vie, augmenterent encore leur veneration, & leur estime après sa mort; de sorte qu’on l’a communement estimé, & appelé Bien-heureux.

     Je ne dois pas icy obmettre pour ce Venerable serviteur de Dieu, que l’Ordre des Religieuses, surnommées les Angeliques, le reconnoît pour son Fondateur, parce qu’ayant succedé sur la fin de l’an 1533. au P. Baptiste de Creme, de l’Ordre de saint Dominique, en la direction spirituelle de plusieurs filles, que la Comtesse de Guastalla faisoit charitablement nourrir, & élever en sa maison, à la vertu, & à la pieté, il les fist [sic] condescendre toutes à s’enfermer dans un Monastere, pour y mener une vie commune, & Religieuse sous la regle de saint Augustin, & leur en obtint la permission du Pape Paul III. par un Bref du mois de Janvier 1534 ? après quoy il acheta des deniers de cette Dame, une maison qu’il fit disposer en forme de Monastere, dans lequel elle s’enferma, le cinquiéme jour d’Octobre de l’année suivante 1535. avec toutes ses filles. Les semences de pieté que ce Fondateur y jetta, & les bons reglemens qu’il prescrivit, ont tellement fructifié jusques à maintenant, que ce Monastere est l’un des plus illustres, & des plus renommez de cette grande ville sous le titre de saint Paul converty.
 



Antonio Maria Zaccaria
Antonio Maria Zaccaria
Du B. Barthelemy Ferrari

ON reconnoît pour le scond Fondateur de cette Congregation Barthelemy Ferrari. Il naquit à Milan l’an 1497. de la tres-ancienne, & tres-noble famille des Ferrari: son Pere se nommoit Louis, homme tres-puissant en biens; & sa Mere Catherine
[p.432] de la famille des Castillions, qui ne cedoit point en noblesse à son mary. A peine Barthelemy les pût-il [sic] connoître; parce qu’ils moururent avant qu’il eut [sic] trois ans. Comme il étoit doüé d’un bel esprit, & de tres-bonnes inclinations pour l’étude, après avoir acquis en peu de temps la connoissance des Lettres humaines, il s’appliqua à l’étude du droit, tant civil que Canonique en l’Université de Pavie, où les desordres que les jeunes étudians y commettoient lui causerent tant d’horreur, & de crainte de se perdre avec eux, qu’il jugea à propos de quitter ses études, & de se retirer en sa maison. D’abord qu’il fut retourné à Milan, il entra dans la Confrairie de la Sagesse eternelle, comme dans une école de pieté, & de vertu, pour se perfectionner en l’une & l’autre. Jean Antoine Bellay, qui en étoit le Directeur lui conseilla, après avoir penetré le fond de son cœur, & l’attrait de son esprit, d’embrasser l’état Ecclesiastique, & de prendre l’habit long, l’usage duquel le libertinage du temps avoit banny, excepté seulement au temps de la Messe, & des divins Offices.

     Ce fut alors que Barthélemy redoubla ses ferveurs, & qu’il se donna entierement aux
œuvres de pieté, donnant de ses biens avec profusion; particulierement pour le soulagement des filles, dont la pudicité étoit en danger: ce qu’il fit encore en plus grande quantité, l’an 1524. que la famine ayant succedé à la peste dans la ville de Milan, le nombre des pauvres étoit presque infiny. Il s’unit plus étroitement avec Jacques Antoine Morigia, son fidele amy, & avec Antoine Marie Zacarie [sic], dont nous avons parlé; & tous trois resolurent d’établir dans l’Eglise un Ordre de Clercs Reguliers, comme j’ay dit, & pour y donner quelque commencement, il s’y donna premierement luy-même, & ensuite tous ses biens, prenant plaisir à vivre dépoüillé de tout, pour être plus conforme à JESUS-CHRIST nud.

     Après avoir pris les Ordres sacrez, par le conseil de Zacarie, il celebra sa premiere Messe sans aucune pompe exterieure, dans l’Eglise de la Scala, le jour de la Nativité de la sainte Vierge de l’année 1534. & deslors il s’appliqua avec plus de soin, & de ferveur qu’auparavant, à procurer le salut du prochain, par tous les moiens qui luy étoient possibles. Il se rendit fort assidu à écouter les confessions, à prêcher, à catechiser, & à exhorter ceux qui se presentoient à luy, faisant les fonctions d’un bon Prêtre entierement dedié au service du Prochain.

     Pendant qu’il travailloit de la sorte, Zacarie l’obligea à aller [p.433] de Milan à Vicenze pour prendre le soin des Missions qu’il y avoit établie; à quoy il s’emploia avec beaucoup de ferveur, & de succés, attirant à Dieu par ses Predications, & les autres instructions qu’il donnoit au Confessionnal, plusieurs hommes d’un âge meur, & de doctrine, qui ont depuis vêcu avec splendeur dans la nouvelle Congregation: Et plusieurs filles qui ont donné par leurs vertus beaucoup d’éclat au Monastere de saint Paul à Milan. Il étoit sur son retout de Vicenze à Milan, pour venir rendre compte à ses Confreres de l’heureux succés de cette Mission, lors qu’il apprit la maladie mortelle de son tres cher Pere Zacarie, vers lequel il se rendit au plûtôt, & l’assista avec beaucoup de Charité jusqu’à l’extremité: & après luy avoir fermé les yeux, & fait mettre son corps dans un cercueil de bois, il le fit transporter à Milan, comme j’ay dit.

     La Mission de Vicenze produisit d’abord tant de bons effets, que plusieurs Evêques de l’Etat de Venize en procurerent de semblables en leurs dioceses, pour reformer les desordres qui s’y étoient glissez, autant parmy les Ecclesiastiques, & les Reguliers, que parmy les Seculiers. Jean Matthieu Gibert, Evêque de Verone, Personnage tres-illustre en doctrine, & en vertu, fut le premier qui en obtint une du Pere Morigia, alors Superieur de la Congregation, qui envoya son Collegue le P. D. Barthelemy pour en estre le Chef: Mais il n’y fit pas un long sejour; parce que le même Pere Morigia ayant été déchargé de la Superiorité, dans un Chapitre qu’il assembla pour ce sujet le 30. de Novembre de l’an 1542. il ne put empêcher, quoi qu’il fist, d’être éleu en sa place.

     Le même jour de son élection, il fit ouvrir avec de grandes ceremonies, l’Oratoire que son Predecesseur avoit fait disposer, assez prés du celebre Monastere de saint Ambroise , pour y chanter les Heures Canoniles, & faire les autres fonctions Ecclesiastiques de leur profession. Ils dedierent à Dieu cette premiere Eglise sous le nom du même Apôtre S. Paul qu’ils avoient choisi pour le Protecteur de toute la Congrégation. La douceur de son naturel, & sa façon de traiter dans la conversation, qui luy concilia l’amitié de plusieurs grands personnages, particulierement d’Alphonse d’Avalos Gouverneur du Duché de Milan, ne l’empêcha pas d’avoir de la severité, pour maintenir la regularité en sa vigueur; ny sa severité d’apporter de la moderation aux mortifications, & aux penitences excessives que quelques-uns vouloient faire. Il recevoit avec beaucoup de retenuë des Novices à la profession,
[p.434] de même que ses predecesseurs. Il dressa une partie des regles des offices domestiques. Pour satisfaire aux desirs, & aux prieres des Gouverneurs de l’Hôpital des SS. Jean, & Paul de Venise, il y envoya en Mission quelques-uns de ses Confreres, & des Angeliques, qui y firent un merveilleux progrés spirituel, & acquirent aussi par leurs discours, & par leurs exemples des hommes de consideration, & des filles qui s’en allerent à Milan pour se consacrer à Dieu, chacun dans les lieux qui leur étoient destinez.

     Il envoia encore d’autres Missionnaires aux Evêque de Bellan, de Padouë, & de Bresse, disant que ceux qui entreprenoient ces fonctions faisoient un tres-agreable sacrifice à Dieu: il s’efforça plusieurs fois de se faire décharger de la superiorité, mais on ne le voulut point écouter: au contraire l’on fit un statut qu’à l’avenir aucun ne pourroit refuser la charge qui luy seroit imposée, à cause qu’en telle occasion l’obeïssance est preferable à l’humilité. Comme il vaquoit fortement, & utilement aux fonctions de sa charge, autant dans l’interieur de la maison, qu’au dehors pour le service du prochain, une fievre si violente le saisit, que jugeant qu’elle seroit sa derniere maladie, il voulut avant toutes choses, se disposer à mourir par la reception des saints Sacremens, qu’il receut avec de grand sentimens de pieté, & d’amour de Dieu: & après avoir puissamment exhorté ses enfans à s’appliquer soigneusement au service de Dieu, à la charité mutuelle, à l’observance de leur regle, & à acquerir la perfection: après avoir prononcé ce Verset du Psal. 30. In manus tuas commendo spiritum meum, il expira le jour de la Fête de sainte Catherine Vierge, & Martyre, envers laquelle il avoit une particuliere devotion, l’an 1554. le cinquante septiéme de son âge, au grand déplaisir, non seulement de ses chers enfans; mais encore de toute la ville de Milan, qui perdit par sa mort un tres-rare exemple de vertu. Son corps fut porté au Monastere de saint Paul des Angeliques, où il repose  auprés de celuy du Bien-heureux Antoine Marie Zacarie. Il a êté depuis sa mort communément tenu, & reveré comme Bien-heureux.


Du B. Iacques Antoine Morigia.

LE Venerable Pere Dom Jacques Antoine Morigia troisiéme Fondateur, nâquit à Milan environ l’an 1493. de la tres-ancienne famille des Morigia, comme j’ay dit. Il fut le dernier de [p.435] trois fils, de Simon Morigia, & de Ursine Bursie, tous deux nobles Milanois. Il survêquit [sic] ses deux freres Jean, & Paul, & se trouva seul enfant à la mort de son Pere, qui mourut assez jeune: de sorte qu’étant demeuré sous le tutelle de sa Mere, & de ses Oncles, lesquels ne prenant pas le soin de cultiver ses bonnes inclinations naturelles, qui le portoient à une vie innocente, il s’adonna aux jeux, aux dances [sic], & aux divertissemens ordinaires d’une jeunesse mal instruite. Il aimoit sur tout d’être bien vêtu; c’est pourquoi on le surnomma le Gentil Morigia, sans pourtant affecter en ses actions, ny en ses paroles rien qui approchât tant soit peu de l’impudicité: Il étudia aux lettres humaines, à la Rethorique [sic], aux Mathematiques, & à l’Architecture, & fit un notable progrés en tous ces Arts.

     Il visitoit assez souvent des Religieuses ses parentes, lesquelles enfin le voyant à l’âge de vingt-cinq ans, auquel on fait le choix d’un état, & d’une maniere de vivre pour le reste de ses jours, elles luy persuaderent de changer celle qu’il avoit menée jusques alors, & de prendre pour son Directeur le Confesseur de leur Monastere nommé Jean Bon. Cet Ecclesiastique conforme à son nom, en œuvres, & en paroles, fit bien-tôt connoître par ses discours, à ce jeune, la vanité du monde, & la difficulté qu’on a de s’y sauver: la mauvaise fin qu’ont ordinairement ceux qui s’y attachent; s’efforçant par ses remontrances de luy faire prendre le chemin de la vertu, & de la perfection Evangelique.

     Ce jeune homme, après avoir long-temps consulté, & invoqué le saint Esprit, se resolut enfin de suivre les les conseils de son Directeur, qui l’adressa à François Landin, Vicaire General de l’Archevêque de Milan, depuis Evêque de Laodicée, & Directeur de la Compagnie de la Sagesse Eternelle, qui luy persuada facilement tout ce qu’il voulut, sans aucune resistance. Il luy donna l’habit, & le mit au rang des Clercs. Ce changement d’habit, & de condition causa beaucoup d’étonnement, & donna sujet de raillerie à ses compagnons, & à sa propre Mere, laquelle qoique déjà avancée en âge, ne laissoit pas d’aimer encore la vanité: mais le nouveau soldat de JESUS-CHRIST ne changea point pour cela de résolution: & s’abadonna tout entierement à la conduite du Vicaire General, par le conseil duquel il se fit inscrire au nombre des Confreres de la Sagesse Eternelle, frequentant les Eglises, & les saints Sacremens, s’adonnant à l’oraison mentale, à la lecture des livres de devotion, à faire des aumônes, & aux autres [p.436] exercices de charité, & de vertu: il choisit pour sa Protectrice particuliere sainte Marie Magdelaine, pour l’imiter autant qu’il pourroit en sa penitence, comme il l’avoit suivie en l’attache aux vanitez du monde.

     Cette nouvelle maniere de vivre avec Jacques Antoine donna sujet à Hypolite, Cardinal d’Este, Archevêque de Milan de luy offrir à pension son Abbaye de saint Victor, laquelle étoit d’autant plus à sa bien-seance que ses biens patrimoniaux étoient  situez tout auprés: mais quelques instances que luy fissent le Cardinal & ses parens de l’accepter, il n’y voulut point consentir, disant qu’il ne s’étoit pas mis dans l’état Ecclesiastique pour s’enrichir.  Il contracta en ce temps-là une sainte amitié avec Barthelemy Ferrari, & tous deux peu aprés, avec Antoine Marie Zacarie, & formerent ensemble le dessein d’établir une Congregation de  Clercs bien reglez. Une seconde peste qui survint à Milan fournit aussi à ce nouveau serviteur de Dieu, de quoy employer son zele au soulagement des pauvres malades, qu’il secourut par tous les moiens qui luy étoient possibles, tant par des aumônes de son  propre bien, que de celles qu’il leur procuroit des autres, en se faisant d’ailleurs une victime pubique par les œuvres de penitence qu’il exerçoit sur son corps, pour appaiser la colere de Dieu: il alloit tous les jours par les ruës revêtu d’un sac, un Crucifix à la main, exhortant les riches à assister les pauvres; les malades à la patience, & tous à implorer le secours du Ciel par l’intercession des Saints, dont il chantoit les Litanies en de certains lieux à genoux; à quoy ceux du voisinage luy répondoient de leurs fenêtres.

     Jacques Antoine ayant pris la derniere resolution avec ses deux Compagnons, d’établir une Congregation de Clercs, commença à s’appliquer davantage à la retraite, & à la meditation, pour obtenir du saint Esprit les lumieres necessaires en une entreprise d’aussi grande consequence: & comme pendant sa jeunesse il s’étoit plû à avoir de beaux habits, à paroître aux yeux des hommes, & dans les Compagnies, & à satisfaire son corps: il se revêtit des étoffes les plus viles que la decence luy permit, & commença à macerer rudement son corps par des haires, & des cilices, dont l’usage luy fut presque continuel toute sa vie. Il ceda à sa nouvelle Congregation tous ses biens, sans se rien reserver, prenant plaisir à se voir privé des commoditez, dont il avoit autrefois joüy. Antoine Marie en qualité de Chef de la nouvelle [p.437] Congregation, luy en donna l’habit le 24. jour d’Aoust 1534. & luy changea son nom en celuy de Paul Batiste, auquel changement on ne pût s’accoûtumer étant trop bien connu de tous, sous celuy de Jacques Antoine. Son humilité luy faisoit apprehender de recevoir mles saints Ordres; neanmoins comme la fin de l’Institut, dont il étoit l’un des Fondateurs, ne pouvoit s’obstenir sans cela, il se laissa facilement persuader par son Supérieur de les recevoir, comme il en fit, en vertu du bref d’extra tempora, & de dispense d’irregularité en laquelle il étoit, à cause d’une blessure qu’il avoit receuë en sa jeunesse, à l’œil gauche. Il receut les moindres le vingt-troisiéme jour de Fevrier: le Soudiaconat [sic] le vingt-deuxiéme de Juin: le Diaconat le vingt-neuviéme, & la Prêtrise le quatriéme de Juillet de l’année 1535. & le quatriéme de Septembre suivant, il celebra sa premiere Messe, sans aucune pompe exterieure: puis il s’appliqua à oüir les Confessions, & à la Predication; & profita beaucoup par ces deux moiens au salut des ames; parce qu’il étoit fort adroit à obliger les penitens à découvrir le fond de leurs consciences, & à les exciter à la haine du peché, & d’eux-mêmes; & à l’amour de Dieu: il étoit aussi populaire en ses Predications que puissant à invectiver contre les vices, se servant à propos des Epîtres de saint Paul.

     Comme ce qu’il avoit pratiqué dans le monde luy avoit acquis de l’experience necessaire, outre la capacité naturelle, pout traiter les affaires temporelles, on luy donna la charge, non seulement de celles de la nouvelle Congregation, mais encore de celles des Angeliques: & de celles de la Comtesse de la Guastalle leur Fondatrice, que ses Parens inquiettoient en diverses manieres, & pour plusieurs pretentions qu’ils avoient contre elle. Il fut élû d’un commun consentement des assistans dans le premier Chapitre qui fut assemblé, en vertu du Bref Apostolique, le quinziéme jour d’Avril 1536. aprés qu’Antoine Marie se fut démis du gouvernement, & porta le premier la qualité de Prevost en laquelle il fut continué pendant six années, au contentement de tous ses compagnons qui le confirmerent cinq fois; parce que le Chapitre pour l’election du Supérieur se renouvelloit alors tous les ans. Il deferoit beaucoup au conseil des autres, & dans les choses les plus difficiles, il avoit recours à Antoine Marie, pendant les trois premieres années de sa Supériorité, qu’il vêcut: aprés la mort duquel, il demeura encore chargé de la conduite des Angeliques. Sa fermeté à soûtenir l’observance reguliere étoit accompagnée de douceur [p.438] pour soulager les infirmes, & il enseignoit ce que l’on devoit faire plus par son exemple que par ses paroles.

     Environ la fin des six années de son Administration, la maison où étoient retirées les femmes qui avoient autrefois mal vécu, nommée le Secours, se trouvant en mauvais état, tant faute d’assitance [sic] spirituelle, que des choses necessaires, pour l’entretien de ces miserables creatures; il remedia au premier en leur donnant un de ses Prêtres, pour les assiter au spirituel: & au second, en faisant en sorte qu’entre plusieurs personnes qu’il dirigeoit, dix-huit leur fournirent sucessivement, tout ce qui leur étoit necessaire. On le déchargea bien selon son désir, & ses instantes priers de la charge de Superieur, dans le Chapitre qu’il assembla le 30. Novembre 1542. pour renouveller l’élection qui n’avoit pas été faite au temps accoûtumé; & le P. Barthelemy, qu’il avoit peu auparavant étably Chef de la Mission de Verone, fut mis en sa place: mais il ne resta pas pour cela sans rein faire, car son successeur luy commis la direction des Novices, charge des plus importantes d’une Religion; de laquelle il s’acquitta avec tant de zele, de prudence, & d’industrie qu’il penetroit admirablement dans le plus profond des cœurs de ses disciples, leurs inclinations, & leurs mouvemens, qu’il regloit puis aprés par ses saintes instructions;  de sorte que pour le dire en un mot, il fut un tres-parfait, & accomply Directeur des nouveaux disciples de Jesus-Christ.

     Il ne demeura que deux ans en cette charge, parce que le Chapitre s’étant assemblé, au commencement du mois de Juillet 1545. pour donner un successeur au Pere Barthelemy, qui étoit decedé, il fut d’un commun consentement éleu en la place du deffunt, le quatriéme jour du même mois. Il acquit bien-tôt aprés l’ancienne Eglise de saint Barnabé, & fit mettre le 21. jour d’Octobre suivant, la premiere pierre de la celebre Eglise, qui se voit aujourd’huy, élevée en l’honneur de ce premier Evêque de Milan. Celuy de Tagaste fit cette ceremonie avec une grande pompe, au contentement de tout le peuple de cette ville, qui y étoit accouru. L’année suivante le Marquis de Guast, Gouverneur du Duché étant tombé malade dans la ville de Vigevano, de la maladie dont il mourut, l’envoya querir pour l’assister dans cette extremité, ce qu’il fit avec beaucoup de zele, & d’assiduité, aprés l’avoir ouy en confession, & luy avoir fait administrer tous ses Sacremens, nonbstant qu’il se sentît déja atteint de grandes douleurs d’intestins, qui s’augmentoient par le jeûne, & par l’usage des viandes [p.439] de Carême, (ç’en [sic] étoit le temps,) dont il ne dispensa point ny pour les veilles, ny pour les autres fatigues qu’il luy fallut souffrir ne faisant pas même paroître qu’il étoit incommodé; de sorte qu’étant desiré aprés la mort du Marquis, par un de ses enfans spirituels, au bourg de Marlian, qui souhaitoit de mourir entre ses mains, il y alla, & l’assista: mais son mal, qu’il souffrit avec patience, s’étant beaucoup augmenté, il fut enfin contraint de ceder à sa violence; & sentant approcher sa derniere heure, aprés s’être muny des saints Sacremens, il exhorta tous ses Confreres à l’amour de Dieu, & à la charité mutuelle, leur commandant de s’employer de tout leur possible à procurer le salut des ames, & l’observance des Regles. Aprés leur avoir demandé les suffrages de leurs prieres aprés sa mort, il croisa ses mains sur sa poitrine, & élevant les yeux au Ciel, il expira le treiziéme jour d’Avril 1546. jour du Mardy de la semaine sainte, son corps mort fut transporté de l’Oratoire qui étoit prés de saint Ambroise, dans celuy de saint Barnabé, où il fut inhumé: il a été depuis communément appellé Bien-heureux.
Eglise Saint-Barnabé de Milan
     Le Roy Henry le Grand d’éternelle mémoire, bien informé de l’utilité que les Religieux de cette Congrégation apportoient aux lieux où ils étoient établis, fit de son propre mouvement entendre à leurs Supérieurs, le desir qu’il avoit d’en établir dans ses Etats: mais le petit nombre de Religieux qu’ils avoient alors, les empêcha de correspondre aux desirs de ce Grand Monarque, qui eut la consolation d’en établir seulement une maison dans son païs de Bearn, mais ils se sont depuis multipliez en plusieurs autres endroits de la France.


 
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Source: Basile Fleureau, Les Antiquitez de la ville et du Duché d’Estampes, pp. 426-439. Saisie: Bernard Gineste, 2002-2006.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

Éditions

 
     Édition princeps, posthume: Dom Basile FLEUREAU (religieux barnabite, 1612-1674), Les Antiquitez de la ville, et du Duché d’Estampes avec lhistoire de labbaye de Morigny et plusieurs remarques considerables, qui regardent l’Histoire generale de France [in-4°; XIV+622+VIII p. (N.B: les pages 121-128 sont numérotées par erreur 127-134); publication posthume par Dom Remy de Montmeslier d’un texte rédigé en réalité entre 1662 & 1668], Paris, J.-B. Coignard, 1683.

     
Réédition en fac-similé: Dom Basile FLEUREAU, Les Antiquitez de la ville, et du Duché d’Estampes avec lhistoire de labbaye de Morigny et plusieurs remarques considerables, qui regardent l’Histoire generale de France [23 cm sur 16], Marseille, Lafittes reprints, 1997.

     
Réédition numérique en ligne (en cours depuis 2001): Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: Les Antiquitez d’Estampes (1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-fleureau.html, 2001-2012.

     Ce chapitre: Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: De l'origine et institution des Religieux Barnabites de la congrégation de saint Paul (1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-c16.html, 2001-2012.

Sur les trois fondateurs des Barnabites

     Ces. TONDINI DI QUARENGHI, «Barnabites», in The Catholic Encyclopedia, Volume II, New York, Robert Appleton, 1907. Dont une réédition numérique en mode texte par K. KNIGHT, in New Advent, http://www.newadvent.org/cathen/02302a.htm, 2003, en ligne en 2006.

     P. Giovanni SCALESE, «Semana Espiritualidad 26-30 de Agosto de 1996», in Quaderni di vita barnabítica 10 (1996), pp. 123-152. Dont un résumé en ligne: «Sobre las huellas de San Pablo. El Paulinismo de San Antonio Mª Zaccaría», http://www.barnabitas.org/SAN%20PABLO.html, en ligne en 2006.

     ÉTAT DU VATICAN [éd.], «Message du pape Jean-Paul II au supérieur général des clercs réguliers de Saint-Paul (5 juillet 2002)», in Jean-Paul II. Discours. 2002, http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/speeches/2002/july/documents/hf_jp-ii_spe_20020706_s-antonio-maria-zaccaria_fr.html, 2002, en ligne en 2006.


     ANONYME & Abbé Christian-Philippe CHANUT, «5 juillet, Saint Antoine-Marie Zaccaria» [avec le texte d’un sermon d’Antonio Maria Zaccaria traduit en français], in Missel, http://missel.free.fr/Sanctoral/07/05.php, en ligne en 2006.

Sermon à ses confrères
     Nous sommes fous à cause du Christ; saint Paul, notre guide et notre protecteur, disait cela de lui-même, des autres Apôtres et de tous ceux qui professent la vie chrétienne et apostolique. Mais, frères très chers, cela ne doit pas nous étonner ou nous effrayer, car le serviteur n’est pas plus grand que son maître, l’esclave n’est pas plus grand que son seigneur. Ceux qui s’opposent à nous se font tort à eux-mêmes, mais ils nous procurent des mérites, car ils embellissent notre couronne de gloire éternelle, tandis qu’ils attirent sur eux la colère divine; nous devons donc les plaindre et les aimer plutôt que les détester et les haïr. Nous devons même prier pour eux et ne pas nous laisser vaincre par le mal, mais vaincre le mal par le bien et amasser sur leurs têtes des charbons ardents, comme nous y exhorte l’Apôtre, c’est-à-dire leur prodiguer des témoignages d’affection. C’est ainsi qu’en voyant notre patience et notre douceur, ils reviendront à une meilleure conduite et seront gagnés par le feu de l’amour envers Dieu.
     Malgré notre indignité, Dieu nous a choisis en nous tirant du monde, selon sa miséricorde, pour que nous le servions en progressant de vertu en vertu, pour que nous méritions beaucoup de fruit par la persévérance, en trouvant notre gloire non seulement dans l’espérance de la gloire des fils de Dieu, mais encore dans nos épreuves.
     «Voyez bien quelle est votre vocation», frères très chers. Si nous voulons la considérer attentivement, nous verrons facilement ce qu’elle exige. Nous qui avons entrepris de suivre, quoique de loin, les traces des saints Apôtres et des autres soldats du Christ, ne refusons pas de participer à leurs souffrances. «Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi.»
     Nous qui avons choisi ce grand Apôtre comme notre guide et notre père, et qui faisons profession de le suivre, essayons d’exprimer par notre conduite son enseignement et sa vie. Il ne faut pas que, sous un tel chef, nous soyons des soldats lâches ou fuyards, ni que nous soyons les fils dégénérés d’un si noble père.
Antoine-Marie Zaccaria

     ANONYME, «Sant’Antonio Maria Zaccaria», «Storia dei Barnabiti» & «Carisma dei Barnabiti», in Barnabiti.it. Chierici Regolari di San Paolo, http://www.barnabiti.it/pagina_principale.htm, en ligne en 2006.

     Alphonse ROCHA [webmaster], «Antonio Maria Zaccaria», in Causa Sanctorum. La Cause des Saint. Biographies, http://causa.sanctorum.free.fr/antonio_maria_zaccaria.htm, en ligne en 2006.


     CLÉRIGOS REGULARES DE SAN PABLO, PP Barnabitas de España, Clérigos regulares de San Pablo [site officiel], http://www.barnabitas.org, en ligne en 2006.


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