|                                                  
                              
     
                                                                 
                                                                        
                 
                                                    
  
      
               
                 
                   | TABLETTES 
   HISTORIQUES D’ÉTAMPES ET DE SES ENVIRONS
 
 
    Par B. de F.
 *
 
 ÉTAMPES
 IMPRIMERIE DE AUGUSTE ALLIEN
 3, RUE AU PONT QUESNEAUX, 3
 
 
    1876
 |  
 
 
 
 
                                                  
                                                             
        
                 
                                             
                   | 
 | 
 Disjecta, quærendo,
 collegi.
 Ce petit volume est sans prétention; ce 
n’est    pas une œuvre de science, c’est encore moins une œuvre littéraire. 
   Notre titre dit exactement ce qu’est le livre; c’est un recueil de note, 
  fruit de nos lectures ou résultat du dépouillement de papiers 
  que nous avons eus entre les mains. Tirer de l’oubli des faits peu connus 
  et souvent inédits; soustraire à la destruction du temps des
  pièces uniques se rattachant à l’histoire du pays d’Étampes, 
  de ses anciennes institutions, de ses monuments, de ses illustrations, etc.;
  mettre au jour des documents authentiques sur les différentes époques
   de notre histoire locale; montrer, pièces en mains, ce qu’ont fait
   dans notre pays les [p. IV] hommes de 1793, tel est le but que nous nous sommes proposé
   en publiant ce modeste travail.
 
 Nous rappelons des dates, nous indiquons des sources, 
   nous recueillons des matériaux, nous posons des jalons: un jour 
peut-être,   une plume plus capable et plus habile pourra utiliser nos
notes et en faire   son profit.
 
 Nous avons été aidé dans
notre    travail par M. Léon Marquis, qui a bien voulu nous prêter
un   concours utile et nous faire profiter du résultat de ses recherches
   dans les bibliothèques et dans les dépôts publics
de   la capitale; nous le prions de recevoir ici l’expression de notre reconnaissance.
 
 
 B. de F.
 | 
 |  
                   | 
 | TABLETTES HISTORIQUESD’ÉTAMPES
 
 
                                                  
                                                       
                                                            
                                                                        
                                                            
                                                                        
               
                  J’aimons nonte villège,Et pis nont’ vie’ queuchié,
 Là vous qu’ed’sous l’herbège
 Erpousont les ancié.
 
 (Une vieillle chanson.)
 
 | 
 |  
                   | [001] 
 | JANVIER 1721.
 Le roi donne l’abbaye de Morigny, ordre de Saint-Benoist, 
   diocèse de Sens, vacante par la mort de M. le Sage, aumônier 
   de feue S. A. R. madame douairière de Guise, à M. N. le Besgue
   de Majainville, chanoine de Chartres.
 
 C’est par erreur que Malet a été 
désigné    comme successeur de le Sage.
 
 
   (Le Nouveau Mercure, 
   janvier 1721, p. 129 et 187.)
 | 
 |  
                   | [002] 
 | JANVIER 1760.
 Le roi et la famille royale ayant jugé
à    propos d’envoyer à la Monnaie de Paris, leur vaisselle
d’argent pour   subvenir aux besoins actuels de l’État, les princes
du Sang, les seigneurs  de la Cour..., les citoyens riches ont donné
dans cette  occasion les  plus grandes marques de zèle en envoyant
leurs bijoux  et leur argenterie.
 
 Dans la liste des
donateurs,  mentionnant en même               [p. 2] temps l’état
de la vaisselle  portée à la   Monnaie de Paris, nous voyons
figurer:
 
                  Bourraint (sans doute Bourraine?)   receveur de tailles à
 Étampes, pour 25 marcs 2 onces;Madame de Crillon, abbesse de Villiers,
 ordre de Citeaux, pour 79 marcs   1 once 1 gros;
 La même, pour un second envoi 
de 25 marcs 1 once 1 gros;
 La Congrégation de Notre-Dame
 d’Étampes, pour 57 marcs  4  onces 2 gros;
 L’Abbaye de Morigny, près Étampes,
 pour 49 marcs 4 onces   4 gros;
 La Paroisse Notre-Dame d’Étampes,
 pour 30 marcs 4 onces;
 Enfin, l’Abbaye de Vauluisant, ordre
 de Citeaux, diocèse de Sens,   pour 26 marcs 1 once 5 gros.
 
  (Mercure de France, 
   janvier 1760, p. 242, 244, 217 et 223.)
 | 
 |  
                   | [003] 
 | JANVIER 1701.
 Inhumation de maistre Etienne Rolland, prestre,
 vicaire   perpétuel de l’église Notre-Dame, décédé 
   la veille.
 
 | 
 |  
                   | [004] 
 | 9 JANVIER 1794 (20 NIVOSE 
   AN II).
 Une députation de la Société
  républicaine  de la commune d’Étampes, demande à la
 Convention nationale:
 1° Que le district d’Étampes soit compris 
   comme les autres districts du département de Seine-et-Oise, dans 
 1a  répartition des secours accordés pour la subsistance des 
 pères,  mères et femmes des défenseurs de la patrie 
qui combattent aux frontières; [p. 3]
 2° Qu’il ne soit plus employé d’orge
 au  brassage  des bières, ni à la fabrication des cuirs, amidon 
  et poudre  à poudrer;
 3° Que les prisonniers répandus dans
 les   districts d’Étampes et de Dourdan, maintenant logés
dans  les   églises, où ils meurent de froid, soient logés
 de manière   à pouvoir soutenir les rigueurs de la saison;
et qu’une commission   soit chargée de prendre les informations nécessaires
 sur les   délits de ces  prisonniers, et qu’ils soient incessamment
 jugés.
 Un membre appuie ces propositions, et la Convention
   décrète:
 Sur la première, que le Ministre de l’Intérieur 
   est chargé de faire exécuter la loi; et que l’Administration 
   du département rendra compte des motifs qui l’ont déterminée 
   à ne pas faire participer le district d’Étampes aux secours 
   accordés aux pères, mères et veuves des défenseurs 
   qui combattent aux frontières, comme il en a usé pour les 
 autres  districts.
 Elle renvoie la seconde au Comité d’Agriculture 
   pour en faire un rapport incessamment.
 Et la troisième au Comité de Salut 
 public,   pour en faire aussi un prompt rapport.
 
 
  (Procès-verbaux 
   de la Convention nationale, volume 29, p. 91 et 92.)
 | 
 |  
                   | [005] 
 | 13 JANVIER 1791.
 Le curé d’Estouches adresse an Directoire 
 du  district d’Étampes, la pétition suivante:
 «Messieurs,
 Le curé d’Estouches en le département
   de Versailles, district d’Estampes, soussigné, a l’honneur de vous
               [p. 4] représenter que, le 20 mars 1790, un vent du Nord soufflant
   avec impétuosité a renversé un espace et plus de
l’église,    que c’est la partie du cœur, (sic) que, d’après
les loix, les décimateurs    sont tenus à ces réparations,
mais que le curé soussigné    n’étant point en 1790
décimateur, mais simplement régisseur,    il ne doit pas être
tenu à cette réparation, c’est pourquoi,   il vous supplie,
Messieurs, de vouloir bien dans le compte qu’il vous rend   du produit de
la dîme, lui allouer les dépenses qu’a occasionnées 
 cet accident.
 «On objectera peut-être contre cette 
 requête   que le Gouvernement ne reconnaît point de réparations 
 faites   sans son ordre.
 «A cela, Messieurs, le suppliant vous prie 
 de  considérer: 1° qu’à l’époque de cet accident, 
 les  départements et districts n’étaient point encore en exercice,
   que l’on ne savait à qui s’adresser; en second lieu, que cet espace
   de 20 à 25 pieds de long donnait davantage prise an vent, et mettait
   toute l’église en péril. Ainsi, d’un côté,
la   chute certaine de toute l’église si on ne s’occupait promptement
de  réparer; de l’autre, l’ouverture des Pasques qui n’était
que  dix jours après, ont déterminé le suppliant à
  réparer le jour même de l’accident, espérant que l’Etat
  voudra bien lui tenir compte du Mémoire de dépenses ci-joint;
  c’est dans cette espérance qu’il a l’honneur d’être avec le
 respect le plus profond, Messieurs,
 «Votre très-humble, très-obéissant 
   serviteur,
 «FOLLYE,
 «Curé d’Estouches.»
 
 
  MÉMOIRE des réparations 
   faites à l’église d’Estouches.
 
 
                     
                       
                         | Premièrement 
  trois  milliers de tuiles et quelqu’enfaiteaux, [p.5] comme il paraît par la quittance.
 
 | 102 liv. 
 | " sols. 
 |  
                         | Pour deux pannes 
 | 15 
 | " 
 |  
                         | Six bottes de
lattes 
 | 6 
 | 12 
 |  
                         | Sept livres de 
doux 
 | 3 
 | 10 
 |  
                         | Deux chevrons 
 | 7 
 | " 
 |  
                         | Quatre berouetées 
   de chot. 
 | 5 
 | " 
 |  
                         | Pour le charpentier 
 | 12 
 | " 
 |  
                         | Pour le masson 
 | 18 
 | " 
 |  
                         | Pour quinze clavettes 
   de fer 
 | 3 
 | 15 
 |  
                         | De plus pour le
 lambris 
 | 75 
 | " 
 |  
                         | Total 
 | 247 liv. 
 | 17 sols 
 |  
                         | 
 | 
 | 
 |  Certifié véritable dans tout son 
contenu    par nous Officiers municipaux de ladite, paroisse, ce 13 janvier 
1791.
 Signé: Merlet, maire, Degouillous, 
 Pillias,   Gillotin, Bouchet, greffier.
 
 Au dos de cette pétition se trouve l’arrêté 
   du Directoire du district d’Étampes suivant:
 Le Directoire vu le certificat de la Municipalité 
   contenant attestation des faits contenus de l’autre part;
 Considérant l’embaras dans lequel le sr 
curé    s’est trouvé et l’impossibilité en laquelle il
était    de recourir, au 20 mars 1790, à aucuns corps administratifs 
pour  être  autorisé à faire les réparations dont 
il  s’agit;
 Estime et est d’avis, ouï sur ce M. le Procureur 
   syndic, qu’il y a lieu sans tirer à conséquence d’ordonner 
  que ladite somme de 247 livres 17 sols sera rendue aud. sr curé qui,
  en 1790, n’était que régisseur de son bénéfice 
  à la charge toutefois de déposer au Secrétariat du 
district  les quittances de paiement des ouvriers et fournisseurs.
 Fait au Directoire du district d’Étampes, 
 le  18 janvier 1791, séance du matin.
 
 Signé: Charpentier, président, 
   Sagot, Duverger. Venard, et Grosnier, secrétaire  
             [p. 6]
 
 | 
 |  
                   | [006] 
 | 17 JANVIER 1579.
 Lettres-patentes de Henry III, roy de France
et  de  Pollogne, données à Paris et enregistrées en
la Chambre  des Comptes, le 24 du même mois, par lesquelles, pour garantir 
sa cousine  Catherine de Lorraine, dame de Montpensier, du prêt qu’elle
  lut avait  fait «en ses pressez et récens affaires de la somme
  de trante-troys   mil troys cent trente-troys escus ung tiers, faisant
  cent mil livres, pour  subvenir à partie de grandes sommes deues
aux  sieurs des Lignes de  Suisses. Il reconnaît que les gens de son
Conseil  d’état, ont  par contrat devant les Notaires au Chatelet
de Paris consenti engaigement  de noz duché d’Estampes et conté
de Senlis, affîn de joyr par nostre dite  cousine, ses fermiers, receveurs
ou entremetteurs, par ses mains, jusques  à la concurrence de la somme
 de deux mil sept cent quarante escuz, vingt-six solz trois deniers, à
 quoy revient la rente dud. Prest…» «Et ce selon l’évalluation
 qui en seroit faicte par les commissaires qui à cest effect seraient
 par nous commis et ordonnez.»
 
 Et il commet Anthoine Nicolay, président 
 de  la Chambre des Comptes, Anthoine de Coigneux et Bernard de Kerquifinem,
  conseillers  en ladite cour, pour faire «les évalluations,
estimations  et  prisées des maisons, chasteaux, édiffices
et lieux deppendans   des-dits duché et conté, sur la valleur
du revenu desdites  terres.»
 
 Les Commissaires dressèrent leur procès-verbal 
   d’évaluation le 24 janvier 1579.
 
 | 
 |  
                   | [007] 
 | 19 JANVIER 1638.
 Par un jugement rendu ce jour, les Commissaires
 de [p. 7]
la  réformation    des hôpitaux et maladreries de France accordent
 aux religieux Barnabites    établis à Étampes, les
revenus  de l’hôpital Saint-Jacques-de-l’Epée,  de ladite ville.
 
 La démolition de cet hôpital fut ordonnée
 par un  jugement  des mêmes commissaires, du 15 mars 1656, à
 la suite  de la visite  des bâtiments faite par le Lieutenant-général
  du bailliage  d’Étampes, le 22 mai 1657.
 
 | 
 |  
                   | [008] 
 | 23 JANVIER 1790.
 Les sieurs Crosnier, substitut du Procureur du
 roy   au bailliage d’Étampes, Heme de Maison-Rouge, échevin,
 Baudry   de Lapoterie, conseiller-assesseur, et Hugo, orfèvre vérificateur, 
   préposés par le Corps municipal à la recette de l’argenterie 
   déposée à la municipalité d’Étampes, 
 adressent  au Directeur des monnaies de la ville de Paris quatorze marcs 
six onces six  gros d’argenterie, représentant en argent une valeur 
de 794 livres  14 sols, et provenant d’offrandes faites, savoir:
 Par M. Pierre Hureau, curé de St-Cir-la-Rivière;
 Par madame Marie-Catherine Charpentier, veuve 
d’Etienne-Louis    Gérosme, bourgeoise d’Étampes;
 Par M. Jean-Baptiste Martin, curé d’Adonville;
 Par Pierre-Innocent Gérosme-Poussin, marchand 
   à Étampes;
 Par Jean Champigny, conseiller du roy et son
Procureur    au grenier à sel;
 Par Jacques Crosnier, substitut du Procureur
du  roy   au bailliage d’Étampes;
 Et par Jean Chevallier, bourgeois, demeurant
à    Étampes. [p. 8]
 
 | 
 |  
                   | [009] 
 | 8 PLUVIOSE AN II (27 JANVIER 
   1794)
 Les communes de Milly, Courances, Moigny et Oncy, 
  district  d’Étampes, envoient à la Patrie à titre d’offrande:
 
 249 Chemises; 17 Draps;
 10 Paires de souliers; 27 Paires de guêtres;
 8 Paires de bas de laine;
 2 Mouchoirs;
 2 Chapeaux;
 3 Gibernes; 1 Havre-sac;
 5 Paires de boucles en argent;
 1 Boucle de col et 1 cachet en argent;
 1 Epée à poignée d’argent;
 2 Epaulettes en or;
 1 Epaulette en argent; 1 Dragonne en or;
 332 liv. 10 s. en argent.
 
 La commune de Mondeville a offert en don pour 
les   défenseurs  de la Patrie:
 25 chemises et 25 paires de bas neufs.
 
 
  (Table des Procès-verbaux 
   de la Convention, p. 181 et 213.)  | 
 |  
                   | [010] 
 | 13 PLUVIOSE AN III   
   (1er FÉVRIER 1795).
 Les citoyens composant les Autorités constituées 
   et la Société populaire de La Ferté-Alais, district 
  d’Étampes, département de Seine-et-Oise, à la Convention:
 
 «La nuit du 9 au 10 thermidor, fut le tocsin
   salutaire             [p. 9] que sonna votre
   invincible énergie, sur celui de l’heure dernière de nos
tyrans.   La France, depuis ce temps, ressent l’heureux passage des horreurs
de la  mort à la douceur inappréciable de l’égalité.
  Le 21 brumaire vous avez renversé la cour du tyran Robespierre,
en   terrassant des satellites qui vouloient rivaliser de pouvoir avec vous.
 «Aujourd’hui, citoyens-législateurs, 
  vous  avez rappelé dans votre sein des sénateurs, victimes 
 de leur  courage, vous avez par là rempli le vœu général 
  de la  Nation.
 «Grâces immortelles vous soient rendues: 
   vous avez encore une fois sauvé la Pairie, en rétablissant 
  le règne de la justice, de la vérité et des lois. Nous
  vous jurons, citoyens-représentans, dévouement sans bornes,
   fidélité inviolable, et vous déclarons ne jamais
reconnoître   d’autre autorité que celle que le peuple vous
a confiée.»
 
 
  (Procès-verbaux 
   de la Convention, vol. 54).
 | 
 |  
                   | [011] 
 | VENDREDI  10 FÉVRIER 
   1513.
 Passage à Étampes du convoi de MADAME
   ANNE, deux fois royne de France, duchesse de Bretagne, comtesse de Montfort,
   de Richement, d’Estampes et de Vertus.
 
 Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII et seconde 
  femme  de Louis XII, mourut au château de Blois, le 9 janvier 1513, 
  âgée  seulement de trente-sept ans.
 
 «Ceste reyne, dit un historien du temps
cité    par Brantôme, estoit une honorable et vertueuse reyne
et fort sage,    la vraye mère des pauvres, le support des gentilshommes,
le recueil    des dames et damoiselles et honnestes filles, et le refuge
des savants hommes:   aussy [p.10] tout le peuple de France ne se peut saouler de la plorer et regretter.
 
 Rien n’avait encore égalé la pompe 
 des   funérailles qu’on lui fit. Son corps fut porté à 
 Saint-Denis   et son cœur enfermé dans un vase d’or en forme de cœur 
 fut déposé   aux Chartreux du faubourg de Nantes.
 
 Bretaigne, le héraut d’armes de la reine, 
 décrit   ainsi dans le récit des funérailles de cette 
 princesse le passage  du convoi à Étampes: (Paris, Aubry, 1858.)
 «Le lendemain, qui fut le vendredi, ariva
 la  royale  princesse en sa conté et ville d’Estampes, où
moult   estoit aymée, et bien le montrèrent à sa réception. 
  Il vint à une lieue hors la ville grant nombre d’officiers, tant 
de  justice  que autres, tous vestuz de deul, lesquels, après avoir 
fait  la révérance  au corps, pleurant moult tendrement, vindrent 
  joindre avec les gens d’église,  comme chanoynes, cordeliers et autres
  en grant nombre.
 «An cette ville fut faict entrée
comme    à Orléans, et y estoient messeigneurs et dames du
sang avec    toute la triomphe du deul. Et oultre les quatre cens torches
armoyées    aux armes de la dicte dame et les cinquante de Bloys armoyées
aux   armes de la ville, il y avoit bien trois cens torches, partie aux armes
de  la ville, qui sont de gueulles à ung chasteau d’or masonné,
  fenestré et crénellé de sable; sur le tout ung escu
 escartellé, le premier de France, le second, de gueulles à
une tour portée, fenestrée et crénellée de sable.
 «Les parties des autres torches qui se montoint 
   bien deux cens, estoient armoyées d’ung escu, escartellé, 
 le  premier, de Jhérusalem, le second, de sinople à ung escu 
 de  gueulles soustenu d’or sur une fueille de chesne d’argent. Je m’enquis 
 pourquoi  ils portoient ce quartier des armes de Jhérusalem; l’on 
me dit qu’ils  estoient yssuz d’un noble homme, nommé Hue le Maire, 
sieur de Chaillou,  lequel estant adverti que le roy Phelipes le [p.11] Bel devoit ung voyage 
   en Jhérusalem, à pié, armé, portant ung cierge, 
   et que le bon roy ne peult pour quelque maladie qui lui survint; et entreprinst 
   le dict sieur de Chaillou le voyage, ce qu’il fist et accomplit. Et pour 
  partie de sa rémunération, celluy roy luy octroya ung quartier 
  des armes de Jhérusalem, et franchit et exempta de tous sucides luy,
  ses successeurs et héritiers et ceulx qui d’eulx viendront. Et ainsi
  sont peuplés depuys en grant nombre. Pour ce, sont-ilz tenuz de
venir   au-devant du corps des princes à leur entrée d’Estampes,
et   où ilz y reposent mors sont tenuz de garder et veiller le corps;
ce  qu’ils ont fait ce voyage à la dicte dame, et s’apellent la Franchise.
   Ainsi entra la dicte dame soubs ung poisle, qui fut de damas, armoyé
   de ses armes, et fut mise à repoz à l’église collégiale;
   à l’entrée de laquelle y avoit ung grant drap noir, sur
lequel    estoit ung grant escusson de ses armes, garny et enrichy de agréez
   et cordelières. Aussi fut tout le cueur garny et paré de
deul   bien armoyé, et la chappelle ardant et toute l’église
bien  parée de lumynaire. Les vigilles et service du soir et du matin
fut   beau; et officia ledit abbé de la Roue.»
 
 
  A ESTAMPES
                                                  
                                                       
                                                            
                                                                        
                 Estampes, las! sans à 
   jamais te faindre,La magnanime et royalle duchesse,
 De ton enclos souveraine contesse,
 En grant doulleur tu doibs pleurer et plaindre.
 
 
  RONDEAU.
                                                  
                                                       
                                                            
                                                                        
                 Pleurez, humains, la douloureuse 
   perte Qui venue est, par dolléance experte,
 D’un dart mortel prins au lac de souffrance,
 De tous vivans, mesmement, dessoubs France.
 En puissent voir leur dolléance experte:
 Sachez que plus ne sera recouverte
 Celle dame que la terre a couverte : [p.12]
 Puys qu’en ses faiz n’y a plus d’espérance,
 Pleurez, humains.
 Soubz noir blason, en veue descouverte,
 Soit vostre cueur, de lerme blanche ou verte,
 Mys et posé, regrettant l’excellence
 De la royne, qui en grant habonde
 Pour vous donner eut toujours bourse ouverte;
 Pleurez, humains.
 
 | 
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                   | [012] 
 | 11 FÉVRIER 1755.
 Louis d’Étampes, Marquis d’Étampes,
  fils  de Louis Roger, Marquis d’Étampes et de Marguerite-Lydie de
 Becdelièvre  de Cany, épouse Adélaïde Godefroy-Julie
 de Fouilleuse de Flavacourt.
 
 
 (Mercure de France, 
   mai 1755).
 | 
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                   | [013] 
 | 6 FÉVRIER 1147.
 
  Assemblée d’Étampes.
 L’ouverture du parlement se fit le 16 février 
   1147. Louis le Jeune le présida en personne, et proposa les diverses 
   questions sur lesquelles il appelait les délibérations des 
  conseillers. L’enthousiasme semblait un peu refroidi; mais à l’aspect 
  de saint Bernard «qui venait de conférer pour la milice 
de  la Croix, avec le monarque et les grands du royaume des Teutons!» 
  les visages s’épanouirent, et l’Assemblée ressentit une émotion 
  de fierté chrétienne qui ranima l’énergie des résolutions.
 
 La première journée fut employée 
   à entendre les ambassadeurs de Conrad et les députés 
   de Geisa, roi de Hongrie, annonçant que leurs souverains accordaient
                [p.13] aux Croisés le libre passage sur leurs terres. On lut aussi
les lettres de l’empereur grec, Manuel Comnène, contenant les plus
emphatiques protestations d’amitié, en réponse à la
notification que le roi de France lui avait faite de la croisade. Le style 
   oriental et hyperbolique de ces épîtres choqua le bon sens 
 français.  «L’évéque de Langres, Godefroy, prenant 
 compassion du  roi qui rougissait de se voir encensé de tant de flatteries; 
 et ne  pouvant supporter les interminables phrases du lecteur, les interrompit: 
  Mes frères, leur dit-il, veuillez ne pas parler si souvent de la 
gloire,   de la celsitude, de la piété et de la sagesse du roi!
Il se   connaît, et nous le connaissons aussi. Dites-lui tout brièvement
  et droitement ce que vous avez à lui dire.»
 
 Le lendemain, l’Assemblée s’occupa de tracer
   l’itinéraire pour gagner la Palestine. Les ambassadeurs de Roger,
  roi de Sicile, proposèrent le chemin de la mer comme le plus sûr
   et le plus favorable au transport des troupes dans les ports de la Syrie.
   Ils insistèrent vivement sur les avantages de cette voie, sans
oublier    les nombreux inconvénients, les périls et les difficultés
   inévitables d’un long trajet par terre, au milieu des pays barbares.
   Mais le principal motif qu’ils alléguèrent à l’appui
   de leur opinion, fut le souvenir  de l’ancienne, trahison des grecs, à
   l’époque de la première croisade. La prudence de ces normands-siciliens
   ne fut cependant pas goûtée ; et soit que la haine qu’ils
portaient   aux grecs, leurs agresseurs, rendît leur témoignage
suspect,   soit que la navigation n’offrit point assez d’attraits à
l’esprit  aventureux des guerriers français, les conseils de Roger
ne prévalurent   malheureusement point dans l’Assemblée. On
s’arrêta au projet   de descendre la vallée du Danube, pour
diriger le gros de l’armée   vers Constantinople.
 
 Toutes les dispositions étant prises, et
 les   conseillers portant leur attention sur les intérêts de
 la France,   durent             [p.14] aviser à la garde du royaume et à son administration 
   pendant l’absence du roi.
 
 «Donc, après que l’abbé de 
Clairvaux,    dit la chronique, eut fait son oraison pour invoquer les lumières 
  du Saint-Esprit, le roi Loys, refrénant sa puissance par la crainte 
  de Dieu, suivant sa coutume, abandonna le choix des gardiens du royaume 
aux  prélats et aux seigneurs Ceux-ci se retirèrent pour en 
délibérer,   et rentrèrent au bout de quelque délai, 
après avoir   décidé ce qu’il y avait de mieux à 
faire. Bernard marchait   à leur tête; et désignant du 
doigt l’abbé Suger   et le comte Guillaume de Nevers, il dit: Voilà 
les deux glaives que   nous avons choisis; cela suffit!...»
 
 «Ce double choix, poursuit le chroniqueur, 
 aurait   plû à tout le monde, s’il avait été agréable
   à l’un des élus. Mais le comte de Nevers protesta qu’il
avait    fait vœu de se retirer chez les Chartreux; et, en effet, il s’ensevelit
 peu  de temps après dans le cloître, malgré les fortes
 remontrances  du roi, et sans que nulle prière pût le détourner
 de son pieux dessein.»
 
 Il fallut des instances non moins vives pour déterminer 
   l’abbé Suger à accepter une fonction qu’on regardait comme 
              une charge et un fardeau plutôt qu’une dignité. 
   Il s’en défendit longtemps; mais enfin, vaincu par les sollicitations
    du roi et par les ordres du pape lui-même, il accepta la
régence;   et la postérité sait avec quel désintéressement, 
   avec quelle noble intégrité ce ministre fidèle dirigea 
   les affaires du royaume.
 
 L’Assemblée ayant terminé ses travaux, 
   on se sépara, pour ne plus s’occuper que des préparatifs 
du   départ. De tous côtés, en France, en Allemagne, dans
 presque toutes les contrées de l’Europe, les populations se mirent
 on mouvement; on ne voyait que des croisés, on ne rencontrait sur
tous les chemins que des guerriers, des pèlerins et des troubadours.
  Les temps héroïques semblaient renaître; une espèce
  de honte s’attachait [p.15] aux chevaliers qui n’avaient point arboré la Croix: on
   leur envoyait, en signe de flétrissure, une quenouille et des fuseaux.
 
 
 (Vie de saint Bernard, 
   par le P. de Ratisbonne).
 | 
 |  
                   | [014] 
 | 3 VENTOSE AN  III 
   (21  FÉVRIER 1795).
 Sur le rapport du Comité des secours publics
   et sur la pétition du citoyen Philippe Delîsle, d’Étampes, 
   capitaine de grenadiers du 1er bataillon d’Eure-et-Loir, blessé 
à   l’affaire du fort de Commines, la Convention décrète:
 
 «La Convention nationale, après avoir 
  entendu  le rapport de son Comité des secours publics sur la pétition 
   du citoyen Philippe Delisle, d’Étampes, capitaine de grenadiers 
du   1er bataillon d’Eure-et-Loir, blessé et estropié à 
 l’affaire  du fort de Commines, le 22 juillet 1793, décrète 
 que la trésorerie  nationale mettra à la disposition du district 
 d’Étampes, la  somme de 300 livres, pour être comptée 
 au citoyen Philippe Delisle,  à titre de secours provisoire, imputable 
 sur la pension à laquelle  il peut avoir droit.»
 
 
  (Procès-verbaux 
   de la Convention, vol. 56, p. 48).
 | 
 |  
                   | [015] 
 | 27 FÉVRIER 1722.
 Passage à Étampes de l’infante-reine,
   Marie-Anne-Victoire d’Espagne, âgée de cinq ans, venant à
   Paris pour épouser Louis XV, qui n’en avait que douze. Elle logea
  à l’hôtel des Trois-Rois. Cette union ne se réalisa
pas,  et la jeune princesse ne devint pas reine de France, mais elle retourna
en  Espagne en 1725.
 
 M. de Mont-Rond a donné dans son ouvrage
 une   relation             [p.16] du passage de la princesse à Étampes; à l’occasion
de ce passage, le Mercure, dans le numéro d’avril 1722, a consacré
une assez longue notice à la description de la ville.  On y trouve
la liste des seigneurs d’Étampes depuis la reine Blanche jusqu’au
duc de Vendôme. Cette notice se termine par de curieux renseignements 
   sur le commerce d’Étampes dans ce temps déjà éloigné, 
   qui nous fixent sur l’époque à laquelle a cessé la 
 navigation  sur la Juine:
 «Cette ville fournit à Paris quantité 
   de bled, et aux marchands d’Orléans et de Béarnais, beaucoup 
   de laines. Il y a 70 ans qu’elle était beaucoup plus marchande qu’elle
   n’est aujourd’huy, à cause que sa petite rivière était
   navigable par le moyen de plusieurs écluses qui en faisoient grossir
   les eaux; tellement qu’on y voyoit continuellement trente ou quarante
balteaux    de dix muids de bled chacun, qu’on transportait de là
au port de  la Tournelle de Paris; mais les écluses ayant été
rompues,    les marchands de la Beausse sont obligez de faire porter leurs
bleds à    Paris par terre, ce qui porte un très-grand préjudice
à    Étampes; car les voitures ne font qu’y passer, au lieu
qu’autrefois    les marchands faisoient de cette ville leur entrepôt."
 
 Il résulte de ce qui précède
  que  la navigation aurait cessé à Étampes vers l’année 
   1652.
 
 | 
 |  
                   | [016] 
 | MARS 1095.
 La charte de la franchise octroyée à 
  Eudes  le Maire, seigneur de Challo-Saint-Mard (c’est Saint-Médard) 
  et chastellin  d’Estampes, à luy, ses enfans et descendans par ledict 
  roy Philippes  premier du nom, donnée eu son palais au chasteau d’Estampes,
  au mois  de mars mil quatre vingts el quinze, est soubzsignée de
Hugues,  sénéchal,  de Gaston de Poissy, chambrier, de Payen 
            [p. 17] d’Orléans,  bouteillier, et d’un Guy, frère de Galeran,
qu’il est vrayesemblable  de croire avoir  tenu la place du connestable, car
autrement n’y eust-il soubzsigné.              Et ut hæc
 Libertas, et omnia firma et inconvulsa permaneant,  memoriale istud fieri,
 Nominis sui caractere et sigillo signari et præsente  propria manu
sud cruce sancta corrobari præcepit. Adstantibus de palatio ejus quorum
 nomina subtitulata sunt, et signa S. Hugonis. DAPIFERI. S. Gastonis  de
Pistiaco,  BUTICULARII. S. Pagani de Aureliis, BUTICULARII. S. Guidonis,
 fratris Galeranni.
 Actum STAMPIS in palatio, mense martio anno ab incarnatione millesimo 
  quater  vigesimo, decimo quinta, regni ejus trigesimo septimo.
 
 
  (André Favyn, parisien, 
               Traictez des premiers officiers de la Couronne de France).
 | 
 |  
                   | [017] 
 | MARS 1663.
 On lit dans une lettre de Guy-Patin de cette époque:
 Par arrêt de la Chambre de Justice, un nommé 
   Pompardin, receveur des tailles à Estampes, a été 
condamné   de faire amende honorable dans la cour du palais, à 
10,000 livres  d’amende et à un bannissement pour plusieurs malversations 
en sa charge,  dont il a été convaincu: Il eût été 
 pendu  si plusieurs de ses parens et amis n’y eussent employé tout 
 leur crédit.
 
 
  (Guy-Patin, Lettres, 
   6 mars 1663).
 | 
 |  
                   | [018] 
 | DU LUNDY 7 MARS 1649.
 Ce jour quantité de bleds et farines arrivèrent 
   à Paris en charettes et sur des chevaux, que l’on avait amenés 
               [p.18] des environs d’Estampes, et d’antres bourgs et villages sur ce 
   chemin.
 
 (L’histoire du temps, ou le véritable
   récit de ce qui s’est passé dans le Parlement de Paris,
depuis    le mois d’août 1647, jusques au mois de novembre 1648. Augmentée
   de la seconde partie qui vient jusques à la Paix).
 
 
  1649, sans lieu ni nom d’imprimeur.
 | 
 |  
                   | [019] 
 | 11 MARS 1791.
 La Municipalité d’Étampes, sur la
 proposition   du Procureur de la commune, a pris l’arrêté suivant:
 Le Procureur de la commune ayant représenté que l’Assemblée 
   nationale par son décret du 4 décembre précédent, 
   a provisoirement décerné une somme de 125,000 livres au département
   de Seine-et-Oise, pour venir au secours des malheureux et être employée
   à des ateliers de charité; que plusieurs grands chemins
d’une    utilité indispensable, tels que celui de Dourdan et celui
de Pithiviers,    sont demeurés inachevés faute de fonds; que,
même en   cette ville d’Étampes, le pont dit d’Orléans,
situé    sur la grande route, a besoin d’être réparé,
même    d’être reconstruit entièrement; qu’en conséquence,
il   serait urgent de demander au Département d’allouer une certaine
somme   pour faire exécuter ces ouvrages au plutôt.
 
 Sur quoy, le Corps municipal:
 Considérant que, le bruit s’est répandu 
   que, desd. 125,000 livres, sept ont été accordées 
au   District d’Étampes, que de ces 7,000 livres, quatre ont été 
   destinées a la confection du chemin d’Étampes à Châlo-St-Mars, 
   et qu’il serait important de donner la préférence aux routes 
   de Dourdan et de Pithiviers, qui sont d’une [p.19] nécessité 
  indispensable,  tant pour l’approvisionnement du marché de cette 
ville  que pour l’abordage  des bois de chauffage et l’entretien des communications 
  avec Chartres; qu’il  serait important d’entrer dans l’esprit de la loi 
en  proportionnant la répartition  des travaux, en raison des moyens, 
 des besoins et de la population des Municipalités  qui composent le
 District;
 Que, les besoins sont beaucoup plus pressants
dans   In  ville où les artisans sont sans travail, que, dans les
campagnes   où  les travaux vont ouvrir incessamment et offrir des
ressources  considérables  aux journaliers:
 
 A arrêté, qu’expédition de 
la  présente  sera adressée à Messieurs les Administrateurs
  du département,  à l’effet d’obtenir qu’une partie desdits
 fonds proportionnée   aux besoins et à la population de la
commune d’Étampes, sera  attribuée à la Municipalité
et employée sous ses ordres, à la réparation des routes
  d’Étampes à  Dourdan et d’Étampes à Pithiviers.
 
 | 
 |  
                   | [020] 
 | 13 MARS 1720.
 «Madame de Roussillon, sœur de Mgr l’évêque 
   de Laon, nommée abbesse de Villiers, Ordre de Citeaux, proche La 
 Ferté-Aleps,  prit possession de cette abbaye: elle était accompagnée
 de M. le marquis de Clermont, son autre frère, capitaine des gardes-suisses
   de Mgr le duc d’Orléans, et de madame de Grillon, religieuse bénédictine,
   nièce de Mgr l’archevêque de Vienne. La nouvelle abbesse
fut    reçue et complimentée par dom Moreau, bachelier de Sorbonne,
   directeur de l’abbaye, ancien prieur de Citeaux, et visiteur général
   de son ordre; il était frère de M. Moreau de Mantour, de
l’Académie    royale des inscriptions et belles-lettres.»
 
 
  (Nouveau Mercure, mars
1720, p. 176). [p.20]
 | 
 |  
                   | [021] 
 | 23 VENTOSE AN II (13 MARS 
   1794).
 L’agent national près le district d’Étampes 
   écrit an président de la Convention que, depuis le 22 frimaire 
   dernier, il n’a pas donné avis du succès des ventes des émigrés,
   parce que le prix ne faisait que doubler l’estimation.
 
 Il annonce quatre parties de vente:
 L’une, estimée 300 liv., adjugée 
à    1805 liv.;
 Une autre   — 348 —        
   —      1840 —
 —       
   — 615 —        —      
   3500 —
 —       
   —1200 —       —      
   3700 —
 
 Il ajoute que la Société populaire 
 d’Étampes   a armé, équipé et fait partir un 
cavalier, et qu’un  second partira au premier jour.
 
 Mention honorable, insertion au Bulletin, renvoi 
 au  ministre de la Guerre.
 
 
  (Procès-verbaux 
   de la Convention, 33e volume.)
 | 
 |  
                   | [022] 
 | 27 MARS 1792.
 L’abbé le Cerf, curé de Saint-Clément 
   de la ville d’Arpajon, prononce l’Eloge funèbre de Henry Simonneau, 
   maire de la ville d’Étampes. Il prit pour texte de son discours, 
 les  paroles suivantes du livre des Machabées:
 «Il quitta la vie en laissant à l’univers 
   dans le souvenir de la vie un modèle de vertu et de courage à 
   suivre.»
 
 Dans ce discours imprimé à Paris,
 à   l’Imprimerie de la Société des Amis du commerce,
 (8  pages in-4°), on lit:
 «Henry Simonneau, voilà le grand
homme    qui fut [p. 21] capable de préférer son devoir à son existence
   et la mort la plus glorieuse à une vie qu’il eût fallu acheter
   par la honte et l’opprobre.»
 «Si je n’avais à vous présenter
   que les vertus privées de Henry Simonneau, il me suffirait d’être 
   l’écho du cri public et de répéter avec ceux au milieu
    desquels il a vécu, avec ses ennemis mêmes qu’il fut un
bon    mari, un tendre père; le soutien de l’ouvrier indigent, le
bienfaiteur    du pauvre; mais lorsque cette mort, si terrible dans ses coups,
ensevelit    avec elle sous la tombe les vertus publiques d’un magistrat
servant fidèlement    son pays, la loi à la main et dans le
cœur, c’est alors que le regret    devient plus amer et que l’état
tout entier doit prendre le deuil.»
 
 Malgré le ton emphatique de ce discours 
qui   est  dans le goût du temps, nous reproduisons ce qui est relatif 
à    la mort de Simonneau; le jugement que porte l’orateur, sur les 
auteurs du   crime confirme nos appréciations précédentes:
 «Des intrigants, des factieux, des hommes
 de  trouble  et de discorde, cachés dans la profondeur des ténèbres, 
   dans l’obscurité du mystère, sonnent l’alarme de tous côtés, 
   les paisibles habitants des campagnes séduits par de perfides conseils, 
   abandonnent leurs maisons, leurs travaux. Ils prennent les armes, ils s’assemblent
   en tumulte, ils courent effrayer par le son calamiteux de la cloche, des
  voisins tranquilles...
 «Que demandez-vous? du pain. — Vous en aurez,
   mais pourquoi ces instruments homicides? La subsistance de l’homme s’obtient-elle 
   les armes à la main? les victimes que vous dévouez à 
   la mort vous nourriront-elles?...
 «Votre aspect alarmant va faire enfouir
le  reste   du grain, les marchés déserts ne vont plus offrir 
à   vos yeux que l’affamant spectacle de la stérilité, 
le cultivateur                [p.22] menacé va abandonner pour toujours le soin d’une charrue
    qui ne doit plus payer ses sueurs.
 «Étampes est le théâtre
  où  se consommera un grand crime!
 «Ils y arrivent guidés par l’erreur:
  le  maire est mandé, Henry Simonneau paraît! il leur parle
le  langage  d’un magistrat ami de l’ordre; il leur peint l’influence dangereuse
  de leur  rassemblement sur la chose publique; il les invite à considérer 
   qu’il n’est pas le propriétaire des grains qui se trouvent à 
   Étampes; que sa place est celle de protecteur d’un commerce déclaré 
   libre... Il ne sera pas entendu; la taxe du blé ou la mort, voilà
    l’alternative pour Henry Simonneau. — Ce que vous exigez de moi, la loi
  le  défend, prenez ma vie!»
 
 | 
 |  
                   | [023] 
 | 7 GERMINAL AN II (27 MARS
 1794).
 Un député de la société
   populaire des sans-culottes d’Étampes, se présente à
   la Convention et dépeint l’indignation des membres qui composent
 la  société  au nom de laquelle il parle contre les derniers
 conspirateurs,  et sollicite  leur châtiment; «que leur vengeance
 soit terrible,  dit-il, que son bruit fasse trembler les vils despotes sur
 leurs trônes  déjà ébranlés, et que la
renommée leur  apprenne quelle est l’énergie d’un peuple libre.»
 
 Le président répond et invite le 
pétitionnaire    à la séance. La mention honorable de 
son adresse et son insertion    au Bulletin sont décrétées.
 
 
  (Procès-verbaux, 
   34e volume).
 | 
 |  
                   | [024] 
 | 9 GERMINAL AN II (29 MARS
 1794).
 Dans le tableau nominatif des citoyens présentés 
   à la [p.23] Convention nationale par le comité des décrets, 
   procès-verbaux et archives, pour remplir les places de préposés 
   au triage des titres, conformément à l’article 19 de la loi
   du 7 messidor de l’an II de la République, l’un des trois préposés 
   pour le département de Seine-et-Oise est: Jean Gérard Geoffroy, 
   à Étampes, ex-juge au tribunal du district d’Étampes.
 
 
  (Procès-verbaux 
   de la Convention, 38e volume).
 | 
 |  
                   | [025] 
 | 29 MARS 1746.
 Arrêt du Conseil d’État du roi, ordonnant 
   que dans un mois, les seigneurs particuliers des villes et lieux dans l’étendue
   de 20 lieues des environs de Paris, qui prétendraient avoir droit
  de marché aux bestiaux à pied fourché, représenteront
   devant M. de Marville, nommé commissaire en cette partie, les lettres
   de concession et autres pièces justificatives de ce droit de propriété,
   pour en connaître l’état et sur son avis, leur être
fait   droit...
 
 
 | 
 |  
                   | [026] 
 | 31 MARS 1763.
 «Louis de Talaru, marquis de Chalmasel, comte de Chamarande,
 chevalier   des ordres du roi, brigadier de ses armées, gouverneur
 des villes  et châteaux de Phalsbourg et Sarrebourg, conseiller d’État, 
 premier maître d’hôtel de la reine, est mort à Versailles, 
 le 31 mars, âgé de 82 ans.» Il avait été 
  nommé gouverneur de Phalsbourg, au mois d’octobre 1736, en remplacement 
 de son père.
 
 
  (Mercure de France, 
   1756, octobre, et 1763, juillet). [p.24]
 | 
 |  
                   | [027] 
 | 1er AVRIL  1746.
 Jugement souverain, qui condamne le nommé 
 Gilles   Breton, facteur du bureau de la poste aux lettres d’Étampes, 
 à   être attaché et mis au carcan pendant trois jours 
 de marché   consécutifs, avec écriteau portant ces mots:
             Facteur de  lettres, fabricant de fausses taxes, et à
 un bannissement de la  généralité de Paris, pendant
trois ans.
 
 | 
 |  
                   | [028] 
 | 1er AVRIL 1754.
 «Messire des Mazis, chevalier, brigadier 
des   armées  du roi, de la promotion de 1740, lieutenant-général 
  de l’artillerie  au département général de Lyonnois, 
  servant depuis 67  ans dans le corps de l’artillerie, est mort à 
Lyon,  le 1er avril, dans la 85e année de son âge. Il était 
 fils d’Henri des Mazis, chevalier, seigneur de Brières-les-Scellées 
  et d’Elisabeth le Roux. Il était issu de Jean des Mazis, sénéchal 
  du Hurepoix, gouverneur des villes et châteaux d’Estampes et de Dourdan, 
  en l’an 1429»
 
 
 (Mercure de France, 
   juin 1754, p. 201).
 | 
 |  
                   | [029] 
 | 4 AVRIL 1502.
 Décès à Paris, au monastère 
   des Filles-Dieu, religieuses de l’abbaye de Fontevrault, de Cantien Hüe, 
   un des savants et saints personnages de l’Ordre de Fontevrault; il était 
   né à Étampes, en 1442. Il fit ses études au 
 collège  de Navarre, où il passa vingt-quatre ans, d’abord 
comme disciple et  ensuite en qualité de maître. Au mois de décembre
1470,  il fut élu procureur, et au mois d’octobre 1473, il fut nommé
 recteur de l’Université [p.25] de Paris. L’amour de la retraite le porta à entrer dans
 l’Ordre de Fontevrault, il avait alors 32 ou 34 ans. Il eut toutes les vertus
 d’un parfait religieux et tout le zèle d’un vrai savant. En 1485,
Guillaume Roger, prieur de l’Encloître en Gironde, fut remplacé
en ce prieuré par Cantien Hüe, et en 1491, Cantien Hüe fut
fait visiteur de l’Ordre; il remplissait encore ces fonctions en 1501.
 
 Il mourut au monastère des Filles-Dieu
de  Paris,   et fut inhumé dans une chapelle de ce couvent. On lui
avait  consacré   une épitaphe en vers latins avec une espèce 
 de traduction en  vers français contenant son éloge. Cette 
double épitaphe   nous a été conservée par Piganiol 
de la Force, dans   la Description historique de la ville de Paris et de
ses environs;   elle nous apprend quelques circonstances concernant 
           Cantien Hüe,   que n’ont pas rapportées ses 
 biographes. Voici la version française:
 
                                                  
                                                       
              Delaunay, dans son Histoire
 du  Collège,  de Navarre, cite un Jean Hüe, d’Etampes, 
  docteur en théologie  de la maison de Navarre, curé de Saint-André-des-Arts, 
  à  Paris, qui rendit de grands services à l’Université 
  et qui mourut vers l’an 1482. Il y a lieu de croire qu’il était parent
  de Cantien Hüe.                                              
                                                                        
                 Cy gist Cantien Hüe, digne 
   de mémoire,Du monde, de la chair, du diable ayant victoire.
 De louable vie et céleste conversation…
 … Lequel à mil cinq cens et deux, de Saint-Ambroise
 Le jour et feste,
 Sexagénaire et vertueux, rend l’esprit, élève
 la  teste.
 
 
 | 
 |  
                   | [030] 
 | 12 GERMINAL AN II (2 [Lisez en fait 1er (B.M.)] AVRIL   1794).
 Les Administrateurs du district d’Étampes 
 envoient,   à la suite des cloches et des Saints de leur arrondissement, 
             [p. 26] des objets d’équipement, 
 un don en chemises de 1,990 fr.; plusieurs  autres effets, tels que souliers, 
 bas, guêtres, draps, cols noirs, habits, sacs de peaux, manteaux; en
 numéraire 48 livres, en assignats 1,349 liv. 5 sols, 1 épaulette 
 d’or, 1 dragonne, 4 médaille en argent, 1 cachet pareillement en argent,
 1 paire de boucles d’argent, 4 croix ci-devant de Saint-Louis.
 
 | 
 |  
                   | [031] 
 | 16 GERMINAL AN II (5 AVRIL 
   1794).
 Le Directoire du district d’Étampes fait 
 part   à la Convention, que le citoyen Pierre-Louis-Joseph Laumonnier 
 donne,   pour les frais de la guerre et pour tout le temps qu’elle durera, 
 la moitié   d’une pension de 1,800 liv., dont il jouit sur l’Etat.
 
 | 
 |  
                   | [032] 
 | 16 GERMINAL AN II (5 AVRIL 
   1794).
 A. Crassous, représentant du peuple dans
  les  départemens de Seine-et-Oise et Paris, écrit qu’un petit
  fil  de la conspiration s’est manifesté dans le district d’Étampes, 
   qu’il a donné des ordres pour faire arrêter les coupables, 
 et  que le district d’Étampes a pris des mesures fermes et vigoureuses 
   contre les malveillans.
 
 | 
 |  
                   | [033] 
 | 19 GERMINAL AN  II 
   (8 AVRIL 1794).
 Le commandant des volontaires du bataillon d’Étampes, 
   en garnison à Trégnier, envoie, au nom de son bataillon, 
2,308   liv. pour les frais de la guerre.
 
 | 
 |  
                   | [034] 
 | 11 AVRIL 1718.
 Madame Marie Anne de Bourbon, princesse du sang, 
             [p.27] veuve de Louis-Joseph,   duc de Vendosme, de Mercœur et d’Étampes, 
 meurt sans postérité,   âgée de 40 ans.
 
 | 
 |  
                   | [035] 
 | 15 AVRIL 1772.
 Naissance à Étampes d’Etienne-Geoffroy-Saint-Hilaire.
 
 Il fut successivement professeur au Jardin des 
Plantes,    fit partie de la Commission scientifique attachée à 
l’expédition    d’Egypte, reçut de Napoléon en 1807 une
nouvelle mission pour   visiter les collections d’histoire naturelle de l’Espagne
et du Portugal,    à son retour fut nommé de l’Académie 
des sciences,  il  fut, en 1809, appelé le premier à enseigner 
la Zoologie  à  la Faculté des sciences, enfin il fut nommé 
représentant    d’Étampes à la Chambre des Cent-Jours.
 Après une vie remplie d’actions généreuses et
 dévouées,   Etienne-Geoffroy-Saint-Hilaire s’éteignit
 le 19 juin 1844.
 
 | 
 |  
                   | [036] 
 | 23 AVRIL 1664.
 Le Lieutenant général au bailliage 
 d’Étampes,   conformément à son ordonnance du 19 mars 
 précédent,   se transporta au Couvent des Capucins pour constater 
 l’état des bâtiments   du monastère. Les religieux refusèrent 
 l’entrée de leur  couvent.
 
 | 
 |  
                   | [037] 
 | 5 FLORÉAL AN II 
   (24 AVRIL 1794).
 Dans la liste des districts, tribunaux, etc., «qui expriment
 leurs   félicitations à la Convention nationale, sur l’anéantissement 
   de la conspiration qui a menacé [p. 28] un instant la liberté,» 
   nous trouvons le tribunal du district d’Étampes.
 
 | 
 |  
                   | [038] 
 | MÊME JOUR.
 «Une députation de la commune de
Chalo-la-Raison    (Chalo-Saint-Mard), district d’Étampes, assure
la Convention nationale    de son inviolable attachement, de son dévouement
et de son entière    obéissance aux lois, et l’invite à
rester à son poste;    elle offre, pour les défenseurs de la
patrie, de nombreux effets  d’habillement.»
 La Convention admet la députation aux honneurs de la séance.
 
 | 
 |  
                   | [039] 
 | 25 AVRIL 1684.
 Le clergé de la ville d’Étampes
notifie    aux religieux Capucins en lad. ville un acte par lequel il déclare 
   s’opposer à ce que lesd. religieux transfèrent leur couvent 
   du faubourg Evezard dans l’intérieur de la ville.
 
 | 
 |  
                   | [040] 
 | 6 MAI 1794.
 Etienne-Geoffroy-Saint-Hilaire, à peine 
âgé    de vingt-un ans, ouvre en France le premier cours de Zoologie,
dans l’une    des salles du Muséum du Jardin-des-Plantes.
 
 | 
 |  
                   | [041] 
 | 7 MAI 1613.
 Acte fait devant le Lieutenant général 
   au Bailliage d’Étampes et le Procureur du roi aud. siège, 
 par  lequel les Maire et Echevins nomment pour Principal du Collège 
 d’Étampes,  en remplacement de Nicolas Charrier, [p. 29] décédé, 
 Jean  Albert, maître ès-arts et licencié.
 Par cet acte il fut réglé que:
 «Nul maître de pension ne pourroit 
dans   Estampes y établir maison et y tenir pensionnaires ailleurs 
qu’audit   collège ou grandes écoles, si ce n’étoit pour
apprendre   aux petits eufans l’A, B, C, D et l’escriture.»
 | 
 |  
                   | [042] 
 | 15 MAI 1794 (26 FLORÉAL 
   AN II).
 Le Conseil-général de la commune 
d’Étampes    se plaint à la Convention des abus qui se glissent 
dans l’exécution    de la loi du maximum.
 | 
 |  
                   | [043] 
 | 16 MAI 1804 (26 FLORÉAL 
   AN XII).
 Un rapport de Pioche, ingénieur en chef 
des   ponts-et-chaussées  au département de Seine-et-Oise, constate
  que plusieurs parties de  la grande route de Paris en Espagne sont dans
un  état de dégradation  tel qu’il offre des dangers, particulièrement
  dans le faubourg de St-Martin de la ville d’Étampes, où une
  voiture très-chargée  a été brisée et
 a tué un enfant de six ans; que  ces réparations sont tellement 
  urgentes pour la sûreté  du passage qu’il n’est pas possible 
  d’attendre pour les effectuer; et il demande au Préfet d’autoriser 
  de refaire par anticipation dans le faubourg Saint-Martin d’Étampes, 
  5,935 mètres 80 cent, superficiels de pavage.
 
 | 
 |  
                   | [044] 
 | 16 MAI 1829.
 Les Autorités et les personnes notables 
de  la  ville ouvrent une souscription «afin d’obtenir des secours 
           [p.30] pour alimenter de    pain à a un prix raisonnable les familles
en état de gêne.»
 
 M. Boivin-Chevallier était à la
tête    de cette œuvre de bienfaisance.
 
 | 
 |  
                   | [045] 
 | LUNDI DE LA PENTECÔTE 
   1702.
 On lit dans le Mercure Galant, de juin
1702,    ce qui suit:
 
 «Messieurs les Chevaliers de l’Arquebuze 
d’Estampes    ayant obtenu de Sa Majesté plusieurs beaux privilèges 
qui  font  la gloire de leur compagnie, par les bontez et les soins de M. 
le duc  de Vendôme, leur seigneur et protecteur, ont voulu luy donner 
des marques   sensibles d’une sincère reconnoissance en faisant chanter 
le lundi   de la Pentecôte, une Messe solennelle dans l’église 
de Notre-Dame   de la même ville, pour la conservation et santé 
de Sa Majesté,    et pour la prospérité de ses armées 
en Italie dont  ce Prince est Généralissime. Toute la compagnie 
magnifiquement   vêtue et toute en plumets blancs assista à celle
cérémonie,    et entra dans l’église au bruit des tambours,
des grosses cloches   et des fanfares de l’orgue, et au milieu d’une innombrable
foule de peuples,    ensuite de quoy, ils tirèrent le Papegault qui
ne fut abbatu que  le  lendemain à sept heures du matin, par M. Chaudé,
troisième    sergent de la compagnie.»
 
 «On chanta ensuite le Te Deum avec
 le  psaume              Exaudiat, dans la même église.»
 
 | 
 |  
                   | [046] 
 | LUNDI DE LA PENTECÔTE 
   1790.
 Première cérémonie de
la  Rosière   à Étampes.
 
 Les renseignements suivants sont extraits de l’Almanach 
                [p.31] historique et politique du district et de la ville d’Étampes, 
   pour l’année 1791:
 
 Dès l’année 1790, il existait dans 
 notre   ville une Société dite philanthropique, composée 
 d’un   certain nombre de personnes bienfaisantes et charitables qui se cotisaient 
   chaque année pour réunir une somme destinée à 
   être distribuée en faveur des pauvres les plus vertueux de 
 la  ville, sans distinction de sexe. C’est sur le produit de ces cotisations 
  qu’il fut prélevé une somme de 4,000 livres pour l’établissement 
   d’une Rosière. Depuis, madame Delort née Charlotte de Viart, 
   a, par des dispositions testamentaires très-précises, assuré 
   l’existence de cette institution, et réglé les conditions 
 que  doit réunir toute jeune fille pour prétendre à 
être  Rosière.
 
 Il faut être âgée de 22 ans 
au  moins  ou de 40 ans au plus, être pauvre, être née 
dans  la ville  ou y être domiciliée depuis dix ans au moins, 
n’avoir  donné   aucun scandale soit sur les mœurs, soit sur 
la religion, l’intention des fondateurs ayant pour but de former de bonnes
 mères, qui par leur exemple porteront leurs enfants à la vertu.
 
 Dans chaque paroisse, Messieurs les Curés 
 et  Marguilliers en charge et les Dames de Charité doivent faire ensemble
  et à la pluralité des voix le choix de trois filles de leur
  paroisse dont ils auront scruté scrupuleusement les mœurs.
 Les noms de ces quinze filles avec les notes des motifs de leur choix 
  sont  remis au Secrétaire de la ville.
 
 Un mois après la remise de ces noms, ceux 
 qui   ont droit d’assister aux Assemblées générales 
de la  Ville, se réunissent pour admettre ou refuser les quinze filles 
 présentées,   par la voix du scrutin et par billets qui ne 
contiennent que les seuls mots:               admise ou refusée.
 
 L’admission faite, les noms de celles admises
doivent                [p.32] être inscrits sur un bulletin séparé pour 
   chacune; ces bulletins vérifiés et pliés par le Président 
   sont mis et brouillés dans un vase, il doit en être tiré 
   un que le Président proclame en déclarant ROSIÈRE 
celle   dont le nom est porté sur ce bulletin.
 
 Les autres bulletins doivent être brûlés. 
   C’est aux bienfaits de madame la baronne d’Escars que la ville fut redevable 
   en |’année1790, de la somme nécessaire pour cette cérémonie.
 
 | 
 |  
                   | 
 | N 
…  (1), de la
paroisse de Notre-Dame,   ayant réuni par la voix du scrutin les suffrages,
 a été   choisie comme la fille la plus vertueuse pour obtenir
 le prix de la sagesse   et a reçu en conséquence le trousseau
 qui lui était  destiné. 
 Cette cérémonie a été 
  annoncée  la veille par une salve de boîtes: le jour même, 
  la Rosière,  vêtue de blanc et tenue d’une main par madame 
d’Escars  et de l’autre  par M. Picart, ancien maire de la ville, a parcouru 
la ville,  au milieu de  la garde nationale sous les armes, au bruit des tambours
et  de la musique,  pour se rendre à l’église de Saint-Basile. 
 M. le Curé  de cette église, revêtu d’une chappe et accompagné
  de  son clergé, l’a reçue à la grille principale du
 chœur,  où, après un petit discours apostolique, il a célébré
   une Messe solennelle. Après l’Evangile, un chanoine régulier
   trinitaire a prononcé un discours.
 
 Un carreau avait été dressé
  pour  la Rosière au milieu du chœur; à côté
d’elle   était  madame d’Escars et de l’autre M. Picart. Le reste
du chœur  était occupé  par les membres de la Société 
philanthropique.   Une haie de  gardes nationaux en grande tenue et des ci-devant 
arquebusiers   bordaient le chœur et la nef jusqu’au bas de l’église.
 
 La quête a été faite par mademoiselle 
   de la Borde,   [p. 33] de Méréville, conduite par M. le comte de Noailles, 
   son époux; elle était suivie d’une seconde quêteuse, 
  mademoiselle de Poilloüe de Bonnevaux, conduite par M. le comte de 
l’Aigle.
 
 Après la Messe, la Rosière a été 
   conduite dans le même ordre à un dîner qui lui était 
   préparé.
 Le soir on a dansé à l’Arquebuse.
 
 |      (1) 
   Notre almanach a laissé en blanc le nom de la Rosière.
 |  
                   | [047] 
 | 17 MAI 1794 (28 FLOREAL 
   AN II).
 L’Agent national près le district d’Étampes, 
   annonce la plus grande activité dans l’exploitation du salpêtre.
 
 | 
 |  
                   | [048] 
 | 21 MAI 1549.
 Par lettres patentes de ce jour, Henri II, roi 
de  France,  autorise l’établissement à Étampes d’une 
compagnie   de  l’arquebuse.
 
 Ces lettres furent successivement confirmées
   par Henri IV, Louis XIII, Louis XIV et Louis XV.
 
 La compagnie de l’arquebuse d’Étampes était 
   une des plus nombreuses de France; elle avait pour dicton: les Écrevisses; 
   et pour devise les quatre vers suivants qui se chantaient sur l’air: Ne 
   v’la-t-il pas que j’aime?
 
                                                  
                                                       
              Le 15 août 1790, la compagnie 
   de l’arquebuse d’Étampes se réunit en corps pour la dernière 
   fois pour assister à la procession en mémoire du vœu de Louis
   XIII.                                              
                                                                        
                 Nous n’allons point à 
   reculonsComme les Écrevisses;
 Vaincre et mourir pour les Bourbons,
 Voilà tous nos délices.
 
 
 Après la cérémonie, les officiers 
   de l’arquebuse firent [p.34] la remise de leurs drapeaux qui furent immédiatement suspendus 
   à la voûte de l’église Notre-Dame.
 
 | 
 |  
                   | [049] 
 | 30 MAI 1842.
 Rose Chéri dont le véritable nom 
était    Rose-Marie Cizos, née à Étampes, au mois
d’octobre  1824,  débute au Gymnase-Dramatique dans Estelle 
ou le Père    et la Fille, de Scribe.
 
 Eugène de Mirecourt, raconte ainsi ces
premiers    débuts dans la notice qu’il a consacrée à
notre artiste:
 
 «Il est rare que la fortune se laisse enlever
   du premier coup ses faveurs. Timide, modeste, assez pauvrement vêtue, 
   Rose ne produisit aucun enthousiasme sur le parterre. Deux artistes en 
vogue,   mademoiselle Nathalie et madame Volnys, aimées des spectateurs 
du  Gymnase leur imposaient alors un goût exceptionnel. Au théâtre 
   on ne l’ignore pas, le succès ne relève jamais de lois fixes.
    L’engouement et la mode y établissent presque toujours leur empire.  
   Bien que douée d’une intelligence véritable et d’une  
  grande pureté de diction, Rose ne fut pas appréciée 
 à sa valeur. On eût voulu sans doute plus de brillant et moins 
 de solide. Le nom de la débutante disparut de l’affiche, après 
 y avoir figuré seulement deux fois.  Elle était remerciée.»
 
 Après avoir inutilement frappé à 
   la porte du Vaudeville, Rose était parvenue à obtenir au 
Gymnase   un engagement d’un an, aux modestes honoraires de soixante-quinze 
francs  par mois; elle devait jouer ce qu’on nomme en argot de coulisses les
            en  cas. Elle attendait qu’une circonstance favorable
vînt la mettre  en relief, et se préparait à rendre à
l’administration   tous les services dont elle était capable, en étudiant
en double  les             [p. 35] rôles des pièces nouvelles. Six semaines après,
   cette circonstance se présenta.
 
 Dans un de ses derniers numéros, Paris-Journal 
   raconte les seconds débuts de la jeune artiste au Gymnase:
 
 Personne ne voulait lui confier un rôle, 
lorsqu’un    soir mademoiselle Nathalie, qui jouait alors dans Une jeunesse 
orageuse,    de MM. Charles Desnoyer et Emile Pages, fit dire au dernier 
moment qu’elle    était indisposée.
 Il était trop tard pour changer le spectacle. 
   Que faire? Monval, le régisseur, pense à la petite Rose et
  l’envoie chercher.
 — Savez-vous le rôle d’Henriette? lui demande-t-il.
 — Oui, répond la jeune fille.
 — Eh bien, habillez-vous et dépêchez-vous 
   de descendre en scène; vous le jouerez dans dix minutes.
 Pendant ce temps, la salle s’impatientait.
 Monval paraît et annonce au public l’indisposition 
   subite de mademoiselle Nathalie et son remplacement par une débutante.
 Puis, le rideau se relève au milieu de
protestations    presque unanimes, et la pièce commence.
 Deux minutes ne s’étaient pas écoulées, 
   que le tapage avait complètement cessé. La douce voix de 
Rose,   son maintien, sa distinction avaient conquis le public. Un murmure 
d’approbation   court dans la salle, et bientôt des applaudissements 
se font entendre.   Excitée par ce bon accueil, Rose s’anime et déploie 
ses moyens.   Tout à fait rendue à elle-même par la bienveillance 
 de  la salle, elle tire de certains mots et de certaines situations des effets
   complètement inattendus. L’actrice de talent se révèle. 
   Un enthousiasme unanime éclate, et, quand le rideau tombe sur la 
 dernière  scène, les spectateurs se livrent à un tapage 
 aussi complet  que celui [p.36] qui a procédé l’annonce de Monval; mais ce n’est 
   plus, cette fois, Nathalie qu’on réclame.
 — Henriette! Henriette!
 — La débutante!
 — Son nom! dites-nous son nom!
 — Vite, chère enfant, dit le régisseur 
   derrière la toile: comment vous appelez-vous?
 — Rose Cizos.
 — Cizos! ce n’est pas un nom. Je n’annoncerai
jamais    Cizos. Trouvons autre chose et dépêchons-nous. On
casse les   banquettes.
 — En province, mon père se faisait appeler
  Chéri.
 — A la bonne heure, j’aime mieux cela; superbe!
 superbe!
 Et Monval court jeter au public ce nom gracieux
 de  Rose  Chéri, que tant de succés devaient plus tard rendre 
 célèbre.
 
 | 
 |  
                   | [050] 
 | MAI ET JUIN l566.
 
 Processions pour obtenir 
   de la pluie.
 «Ne fault laisser à dire le debvoir 
 que   le dévost peuple chrestien et catholique feit en ce pays de 
France   de prier Dieu par dévostes prières et grandes processions,
   tant en une province qu’en l’aultre, pour demander à Dieu sa miséricorde
    et de l’eau sur la terre; et commença-on dès la my-may,
en   continuant jusques au jour de la Feste-Dieu, que le bon Seigneur envoya 
 de  la pluye assez compétamment, dont en plusieurs lieux fut chanté 
   le Te Deum laudamus. Les villages de 7 et 8 lieues de Paris alloient 
   en procession audit Paris en l’église de madame S’e Geneviefve. 
Ceux   de ladite ville souvent faisoient procession généralle 
d’une   église à l’aultre. Ceux de la ville et villages de Melun
alloient [p.37] en procession en   la ville de Corbeil, au corps sainct de mons. 
 St Spire. Ceux du Gastinois   et pays de Beauce alloient à Estampes 
 de 5 et 6 lieues à l’entour,   en l’honneur des corps saincts messieurs 
 Sts Cantien et Cancianille;  ceux de Champagne, les ungs alloient a Troyes,
 aux vierges Ste Marie et Ste  Hélène; aultres alloient à
 madame Ste Syre; aultres à Nogent-sur-Seine, à la Belle-Dame.
 
 
   (Mémoires 
   de Claude Haton.)
 | 
 |  
                   | [051] 
 | 1er JUIN 1736.
 On enlève pendant la nuit huit religieuses
  d’Étampes,  au diocèse de Sens, et elles sont conduites par
  le Prévôt  de la maréchaussée, Janelle, chez
les  religieuses de Saint-Charles  d’Orléans. Leur crime est d’avoir
refusé  de reconnaître  pour supérieure, celle que M.
de Sens avait fait élire contre   les règles.
 (Le Calendrier ecclésiastique pour 
 l’année   1742. Utrecht, aux dépens de la Compagnie, 1742, 
in-32.             Almanach    janséniste.)
 
 Les sœurs conduites à Orléans se 
nommaient:    Boirvaux de Saint-Basile, Boirvaux de Saint-Augustin, Descoutures, 
Panet,    Devidal, Boudon, Pichonnat et Rioux. (Nouvelles ecclésiastiques.)
 
 | 
 |  
                   | [052] 
 | JUIN 1686.
 Le Père Dominique Gavinet est nommé Procureur du Collège 
   d’Étampes. Il exerça ces fonctions pendant trente-sept ans 
  de suite, phénomène qui ne s’est peut-être jamais vu 
 ailleurs, dit le Chroniqueur auquel nous empruntons ce renseignement. Dans 
 ce long espace de [p.38] temps, il cumula quatre 
 fois avec l’emploi d’économe  les fonctions de Supérieur; de
 1701 à 1707 d’abord, et ensuite   de 1716 à 1722.
 Le Père Gavinet était de Montargis, il cessa d’être 
   Procureur le 22 mai 1723, probablement â l’époque de sa mort.
 
 | 
 |  
                   | [053] 
 | 5 JUIN 1792.
 Palloy (1) adresse a Gorsas (2), rédacteur du
            Courrier des départements    et député
de Seine-et-Oise à la Convention, la lettre    suivante, pour rendre
compte de ce qu’il a fait à l’occasion de la   fête de la Loi.
 
 Nous reproduisons cette lettre avec son orthographe:
 
 «Mon amis je vous envoyent le détaille 
   du cortège de la Bastille, jai fait un repossoir tous en feuillage 
   est j’ait mit Labastille. du département qui y a passé la 
 nuit,  je les gardé, avec des amis de la liberté pour l’inscription
    des droits de l’homme qui avoit été obmis dans la marche,
  à chaque arbre étoit une statue, qui représentois;
l’union,  légalité, la vertu, la prudence, la justice, l’abondance,
a  l’entré, il y avoit le drapeau tricolore, des pique et le bonnet
de  la liberté, maintenu par trois statu, la liberté, la force,
  la victoire. [p.39]
 
 Voici ce qui étoit écrit au dessus 
 de  la porte, n° 1, n° 2 et le discour que j’ai prononcé n°
  3 et ce qui est inscrit sur la pierre de la Bastille que j’ai présenté 
   à la famille SIMONEAU.
 
 J’aurai beaucoup de plaisir si Gorsa fait mention
  de  cella, ainsi ji conte.
 
 Cest de la part de cellui qui embrasse Madame
et  Mademoiselle   et qui est bien leur sincère ami.
 
 Signé: PALLOY patriote.
 
 J’oubliai de dire que ji ai planté un mas 
 de  96 pied de haut, avec le bonnet de la liberté dans le millieu 
des Rhuines de la Bastille et que je le laissé jusqu’au moment ou la
collonne   sera élevée.
 
 J’observe à Gorsas que jai fait le tout 
gratis    et qu’il est essentiel qu’il parle fort du monument.»
 
 |      (1) 
   Maçon qui avait démoli la Bastille et qui eût de même 
   démoli les Tuileries si on l’avait laissé faire. Ce fut ce
  même Palloy qui se chargea de disposer dans la tour du Temple le
logement   de la Famille Royale. Il fit abattre tous les bâtiments qui
entouraient   l’édifice, exhausser le mur d’enceinte, et boucher toutes
les fenêtres   ouvrant sur l’enclos du Temple.
 (2) Gorsas, était 
   en 1788 a la tête d’un pensionnat à Versailles, et fut à 
   celle époque enfermé à Bicêtre, comme accusé 
   d’avoir corrompu les mœurs de ses élèves. Irrité des
  rigueurs dont il avait été l’objet, Gorsas manifesta une
grande   exaltation dès les premiers jours de la Révolulion; 
 il fut  l’un des plus ardents provocateurs des journées du 20 juin 
 et du 10  août 1792, et fut l’un des chefs des colonnes qui assiégèrent 
  le château de Versailles et massacrèrent les gardes du corps.
 
 |  
                   | [054] 
 | 13 JUIN 1792.
 Les Administrateurs du Directoire du district
d’Étampes,    adressent les observations suivantes aux Administrateurs
du département    de Seine-et-Oise:
 
 «Depuis plus de trois mois il a été 
   présenté au Directoire des Mémoires tendans à 
   faire des réparations de tous genres, tant aux presbitères 
  des curés, qu’aux murs de clôture de leurs jardins.
 
 «M. Gosser, ingénieur, représente 
   qu’il ne lui est pas possible de se transporter dans les paroisses pour 
 dresser  les devis et estimations, dont partie ne présente pas assez 
 d’importance  pour exiger son transport qui le distrairait d’ouvrages plus 
 utiles et plus  liés à l’intérêt public.
 
 «Cette difficulté met des entraves
 nuisibles   à la chose publique, parce que les réparations
s’aggravent  et elle donne [p. 40] lieu à diverses questions sur lesquelles vous êtes 
   priés de statuer.
 
 «I. Est-il du devoir de l’ingénieur 
 de  faire ces devis, comme compris dans son traitement?
 «II. En cas de négative, qui des
Municipalités    des lieux, ou du Directoire, ou du réclamant
doit faire choix de  l’expert?
 «III. Si le Mémoire tendant à
  obtenir  des réparations certifié par la Municipalité,
  et accompagné  d’un devis signé d’un ouvrier, suffit pour
être  soumis à  l’avis du Directoire et avoir votre authorisation?
 «IV. Si ces actes doivent être sur 
papier    timbré, ou seulement la délibération deffinitive?
 «V. Qui doit payer les experts?
 «VI. Quel sera le mode du payement?
 «Pour qu’il soit correspondant à
l’ouvrage,    sera-t-il à raison de l’adjudication et à quel
fur?
 «Ou par aproximation de journées?
 «VII. Ce salaire sera-t-il charge de l’adjudication?
 «VIII. Enfin dans les réparations 
qui   doivent  être à la charge des propriétaires et paroissiens,
  celles  usufruitières, y seront-elles comprises?
 «Ou ne seront-elles pas supportées
 par   les curés?»
 
 Ces questions sont signées: Préaux,
  Bonneau,  Le Camus, Grosnier, secrétaire.
 
 | 
 |  
                    | [055] 
 | 14 JUIN 1674.
 Mort à Paris de Marin Le Roi de Gomberville,
   l’un des beaux esprits de son temps, choisis par le cardinal de Richelieu
   pour former l’Académie française.
 
 Les biographes le font naître les uns à 
   Paris, d’autres à Étampes, d’autres enfin à Chevreuse: 
   l’Abeille [p. 41] d’Étampes, dans un article inséré 
   au numéro du 23 septembre 1871, a établi d’après la
  légende latine qui se lit au bas d’un portrait de Gomberville se
trouvant  en tête d’un de ses ouvrages, que ce personnage doit être 
né  à Gomberville, écart de Chevreuse.
 
 L’indication de ce document a soulevé la
 bile   de l’auteur de l’Essai de Bibliographie étampoise*, qui prétend que 
   les mots: Thalassius Basilides à Gombervillâ, qui se
  lisent au bas du portrait en question, n’indiquent nullement l’extraction, 
   mais le rapport seigneurial de l’homme avec sa terre.» «Prétendre 
   que le rapport de seigneurie s’exprimait par le génitif Gombervillæ, 
   c’est tout simplement alléguer un solécisme.»
 
 | * Il s’agit de
 Paul  Pinson, à qui l’Abeille faisait la guerre, estimant sans raison
 bien  claire avoir été maltraité par cette publication
 (B.G.,  2012). 
 
 
 |  
                   | 
 | N’en
  déplaise  au Bibliographe étampois, Dominus Gombervilliæ,
  loin d’être   un solécisme serait conforme à l’une
des   règles les  plus élémentaires de la Grammaire
latine,   en effet, selon L’Homond: «Pour joindre ensemble deux noms en français 
   nous mettons de entre les deux; le Livre de Pierre, le Maître 
   de la maison, en latin on met le second au génitif, Liber 
 Petri,              Dominus convivii.» Mais ce dont nous 
 avons lieu de nous étonner, c’est de lire dans cette brochure que 
la préposition  a indique le rapport seigneurial de l’homme avec sa 
terre. «La préposition              a, dit Quicherat, 
signifie             de (désignant  la «patrie).» 
 En latin, celle préposition indique  l’éloignement, et nous
 ne voyons pas comment une semblable particule  pourrait désigner
des  droits de puissance seigneuriale, nous avons  vainement cherché
dans  les auteurs latins de l’ère nouvelle,  des exemples où
la préposition  a eût une semblable signification  et nous n’avons 
rien trouvé  indiquant son emploi dans ce sens; nous  avons vu ce qui
est encore conforme  à la grammaire, que souvent au  lieu du génitif 
on se sert d’un adjectif qui a la même valeur.              [p.42]
 
 Enfin, voici un passage extrait de l’ouvrage
d’un   jurisconsulte  célèbre, Charles Loyseau (Traité 
des  ordres et simples  dignitez, chap. XI, art. 59), qui nous paraît 
  justifier complètement  notre opinion:
 «Il y a un peu plus d’excuse en la vanité 
   de nos  modernes traîneurs d’espée, qui n’ayant point 
 de  seigneurie dont ils puissent prendre le nom, ajoutent seulement un de 
 ou un du devant celuy de leurs pères: ce qui se fait en guise de seigneurie,
   car c’est pour faire un génitif possessif au lieu du nominatif: 
   ainsi que les Italiens nous font bien connoistre et pareillement les Gascons,
   ès-noms des gens de lettres qu’ils terminent communément 
en               i, les mettant au génitif latin, comme
  par exemple, on appeloit de mon temps à Tholose ce docte président 
   du Faur qui a si bien écrit, le président Fabri. Or,
   comme Fabri en latin, aussi du Faur en français est
  un génitif, et quand on dit Pierre du Faur, il faut sous-entendre 
 par nécessité le nom de seigneur, ou quelqu’autre qui se puisse 
   lier à ce génitif, comme quand en latin on dit Petrus 
Fabri,   il faut suppléer ce mot Dominus; autrement ce seroit
une incongruité   contre cette règle de Grammaire, qu’on appelle
la règle d’apposition.»
 
 Si Gomberville était d’Étampes, 
il  est  probable qu’il se nommait tout simplement Marin, nom que portent
  encore  plusieurs familles à Étampes et dans les environs.
 
 Gomberville était un bel esprit, il était 
   l’un des habitués de l’hôtel de Rambouillet, dans la Société 
   des Précieuses il portait le nom de Gobrias; dans beaucoup de ses 
  ouvrages il semble vouloir mystifier ses lecteurs, ce Roman de Polexandre 
  qui à chaque édition changeait de personnages, de scène 
  et de sujets, n’a-t-il pas l’air d’une mystification?
 
 Gomberville a publié un certain nombre
d’ouvrages                     [p.43] sous le nom d’Orile, anagramme de Le Roi; on peut voir 
   beaucoup d’ouvrages signés de ce nom à la Bibliothèque 
   de l’Arsenal. Combien de noms sous lesquels il se déguisait sont 
 peut-être  inconnus, et échapperont à la sagacité 
 des critiques!
 
 | 
 |  
                   | [056] 
 |  23 JUIN 1821.
 Première représentation à 
Paris    sur le Théâtre du Gymnase du Comédien d’Étampes,
    comédie en un acte, mêlée de couplets par Moreau
et   Sewrin.
 
 L’action se passe à trois lieues d’Étampes 
   dans une maison de campagne appelée Champigny, située sur 
 la  grande route. Cette pièce a été composée 
pour  procurer à Perlet, qui remplissait le rôle du Comédien 
   d’Étampes, le moyen de montrer la facilité avec laquelle 
   il changeait de physionomie et presque de figure aux yeux mêmes du
  spectateur. Ainsi, il arrivait avec la figure et les manières d’un
  jeune homme et devenait vieux à l’instant même et sans quitter
  la scène, en posant sur sa tête une perruque de vieillard. 
Quelques  instants après il empruntait le costume du jardinier de la
maison et sous ses traits il faisait au bel esprit d’Étampes, au prétentieux
 Maclou de Beaubuisson, sur ses fredaines de jeunesse, des révélations
  auxquelles il ne s’attendait guère dans la maison où il venait
  chercher une femme.
 
 Dans la même pièce encore, Perlet 
paraissait    sous les traits et les vêtements d’une riche anglaise, 
et imitant  l’accent  étranger avec une perfection de vérité 
â  laquelle  nos voisins d’outre-mer eux-mêmes applaudissaient, 
il entreprenait   de nouveau le fat Beaubuisson et à l’aide d’une supercherie
le faisait    renoncer à ses vues sur Mlle Corbin.
 
 Le Comédien d’Étampes est 
une   pièce  à tiroirs; c’est [p. 44] surtout une amusante bouffonnerie 
  qui n’a de rapports avec Étampes  que par le lieu où l’action 
  se passe, et par quelques personnages qui sont d’Étampes comme ils 
  pourraient être de tout autre pays.
 
 | 
 |  
                   | [057] 
 | 24 JUIN 1562.
 
   Dérangement des 
   saisons. — Grande mortalité.
 «Advint que, le jour de la teste de mons.
 sainct   Jehan-Baptiste, qui est au 24e jour de juing, il plut et neigea
tout ensemble   pluie et neige si froides que les mieux vestus ne pouvoient
durer de froict   par les rues et hors des maisons; et fut contrainct tout
ce jour de faire   feu pour se chauffer es maisons qui ne voulut endurer
beaucoup de froict.   Cela fut cause de faire couler les vignes, qu’il ne
demeura pas une tierce   partie. Les bleds pareillement en ceste année
coulèrent, pour   lesdittes pluies froides qu’il fit au temps de la
fleur. Toutesfois, il fut  des grains assez compétamment, mais furent
germez aux champs et gastez  an temps îles moissons, de sorte qu’ilz
ne rendirent à farine  comme par beau temps. Les saisons de l’année
se trouvèrent  toutes changées en ceste présente. Le
beau temps du printemps  se trouva estre en yver, au printemps l’esté,
en esté l’automne  et en automne l’yver. Toutesfois, quasi toute l’année,
les eaues furent  grandes et dérivées; elles furent plus grandes
l’esté  que l’yver, et recueillit-on sur la prairie de la rivière
de Seine  du foin assez, quand on put le saulver et fanner. Et advint le
tout en punition  de Dieu, pour l’orgueil et péchez, qui de longtemps
régnoient   en France, et ne se voulurent amender les mondains du
royaume, tant des villes  que des villages, pour prédications et remonstrances
que leur faisoient  les prédicateurs et curez, et se vouloit chascun
estat             [p. 45] excuser sur ung  aultre. Le commung peuple, comme aussi plusieurs 
 aultres qui présumoient  d’eux-mesmes, rejectèrent les maux 
 causés par le renversement  des saisons de l’année et par le
 meschant recueil que l’on fit de vins et d’aultres biens, sur ceste nouvelle 
 gabelle d’entrée de vins et vendanges ès villes, et bailla-on 
 plusieurs malédictions au roy et à la royne, sa mère, 
 et à leur conseil, qui avoient mis en avant ceste nouvelle imposition.
 
 «L’éternel Dieu omnipotent, voulant 
 démonstrer   à la Franco l’yre de son courroux, oultre les 
guerres qu’avons dict   ci-dessus, le renversement des saisons de l’année, 
 la diminution des  biens de la terre, qui fut ung présage de cherté, 
 permist régner  encores ung aultre fléau, qui fut la mortalité 
 qui advint quasi  en toutes les villes de France, par maladie pestilencieuse 
 et contagieuse;  qui fut cause de les despeupler et de grandement diminuer 
 le nombre des habitans  desdittes villes, et nommément en celle de 
 Paris, où laditte  maladie eut cours plus d’un an entier, et rapporta-on 
 qu’en laditte ville  de Paris y en morut plus de vingt-cinq milles.
 
 «Les villes où laditte. maladie contagieuse 
   eut cours furent Paris, Pontoise, Gisors, Rouen, Beauvais, Meaux, Compiengne, 
   La Ferté-soubz-Jouarre, Chasteau-Thierry, Soissons, Reims et Chaslons 
   en Champaigne, Troyes, Ch.aslillon sur-Seine, Langres, Dijon, Tournu, Chaslons-sur-la-Saône,
   Beaune, Mascon, Lyon, La Charité, Bourges en Berry, Gien, Auxerre,
   Sens, Bray-sur-Seine, Melun, Corbeil, Estampes, Orléans, Tours,
Vendosme,   Potiers, La Rochelle, Molins en Bourbonnais, Sancerre, Vezelay
et Montargis,   et ainsi quasi toutes les aultres villes de France. Provins
fust pour ceste   année exempté de ceste maladie contagieuse,
mais en avoit esté  ung peu agité l’an dernier passé,
ainsi que nous l’avons dict,  et estoit une chose fort dangereuse que d’aller
par les champs, et avoit-on  milles peines de             [p.46] trouver logis par
les villages et les villes mesmes dans lesquellesavoit    cours ceste maladie,
qui dura jusques
 après la Sainct-Remy de ceste année.»
 
   (Mémoires de
Claude Hatton, t. Ier, p. 331.)
 | 
 |  
                   | [058] 
 |  JUILLET 1789.
 Jean-François Perrier, curé
  de  Saint-Pierre d’Étampes, né le 18 septembre 1740, à 
  Étampes  selon les uns, à Grenoble selon d’autres;
 Jacques-Auguste de Poillowe, marquis de
 Saint-Mars;
 Dom Alexis Davoust, bénédictin, 
   prieur de l’abbaye de Saint-Ouen de Rouen, né à Étampes 
   en 1727;
 François-Louis-Joseph de Laborde-Méréville, 
   garde du trésor royal;
 
 Sont admis à l’Assemblée nationale, 
   comme députés:
 L’abbé Perrier, du clergé du
 bailliage   d’Étampes;
 Le marquis de Saint-Mars, de la noblesse;
 Dom Davoust, du clergé du baillage
  de  Rouen;
 Et Laborde-Méréville, du 
tiers-état    du bailliage d’Étampes.
 
 L’abbé Perrier prêta le serment
  ecclésiastique  le 4 janvier 1791, fut nommé évêque
  constitutionnel de  Vaucluse, la même année; démissionnaire
  en 1801, il fut  nommé de nouveau en 1802, résigna ses pouvoirs
  en 1819, fut  nommé chanoine de Saint-Denis en 1820, et mourut à
  Avignon,  le 30 mars 1824.
 
 Laborde-Méréville mourut 
à    Londres 1801.
 
 | 
 |  
                   | [059] 
 | 6 JUILLET 1751.
 Jean de Selve, chevalier, seigneur de Cerny,
   haut châtelain de Villiers, seigneur de Tanqueux, de Boissy [p.47] et Cuti-Chaudevaux, 
   du fief de péage de La Ferté-Aleps, etc., mourut dans son 
 château  de Villiers, province de Hurepoix, à 73 ans; il était 
 fils aîné de Jean-Baptiste de Selve, seigneur des mêmes 
 lieux, et de dame Marie-Thérèse Moret, son épouse.
 
 | 
 |  
                   | [060] 
 |  16 JUILLET 1793.
 «Des députés de la 
commune    d’Estréchy sont admis dans l’intérieur de la salle 
pour présenter    l’acceptation de la Constitution par les citoyens 
de cette commune. Le président   rend justice au patriotisme des citoyens 
de la commune d’Estréchy  et invite les députés il assister 
à la séance.»
 
 
   (Procès-verbaux 
   de la Convention, 16e volume.)
 | 
 |  
                   | [061] 
 |  JUILLET 1740.
 On découvre à Étampes
  le  corps de M. Nicolas Glasson, vicaire de la paroisse de Saint-Germain
 (aujourd’hui  Morigny), et enterré depuis 102 ans; on le trouva sans
 aucune corruption  aussi bien que la bière et le suaire, quoique
les  autres corps inhumés  à côté de lui soient
consumés.  Il était  mort le 11 mai 1637, âgé
de 35 ans, qu’il avait  passés  dans une grande pénitence.
Mgr l’archevêque de  Sens instruit  de cet événement
permet un culte particulier,  et l’on parle  de quelques miracles que ce
prélat est disposé  à croire,  sans épuiser tous
les doutes de l’incrédulité.
      (Extrait 
   du Calendrier ecclésiastique pour l’année 1742. A 
Utrecht,   1742, in-32. Almanach janséniste.)
 De nos jours encore, les bonnes femmes
de  Morigny   et des environs, vénèrent la mémoire de
saint  Nicolas   Glasson, auquel elles attribuent de don de pouvoir faire
            [p.48] marcher les petits    enfants. Pour intercéder saint Nicolas
Glasson, la tradition veut   que l’enfant et ses parents assistent trois
fois à la messe dans l’église   de Morigny et un jeudi, et
que, pendant l’office, on dépose les petits   enfants sur une pierre
tombale qui se trouve dans cette église  derrière   le ban
d’œuvre et que la croyance populaire considère  comme couvrant   le
corps de Nicolas Glasson.
 
 D’après la source à laquelle nous
 avons   puisé notre citation, la sainteté de Nicolas Glasson
 doit être  suspecte aux catholiques; ajoutons aussi que la tombe vénérée 
   n’est pas celle de Nicolas Glasson, mais celle d un  membre de la 
famille   de Viard, et enfin que Nicolas Glasson qui était vicaire 
de Saint-Germain,   a dû être inhumé dans son église 
dont l’emplacement   fait aujourd’hui partie du cimetière de Morigny.
 
 | 
 |  
                   | [062] 
 |  20 JUILLET 1740.
 L’abbé Arnaud, prédicateur, est
envoyé    par Mgr Languet, archevêque de Sens, aux religieuses
de la Congrégation    de N.-D. d’Étampes, pour convertir au
nouveau catéchisme les   religieuses insoumises. La retraite de ce
prédicateur dura huit jours.
 
 | 
 |  
                   | [063] 
 |  2 THERMIDOR AN III (20 
   JUILLET 1795).
 La Convention renvoie:
 Au Comité des Finances, un ouvrage du citoyen 
   Prunelé, transmis par le district d’Étampes, sur l’extinction 
   des assignats;
 Au Comité de Législation; des observations 
   du citoyen [p. 49] Gillot, de la commune d’Étampes, sur le rapport du 23 fructidor
concernant le Code civil.
 
 
   (Procès-verbaux 
   de la Convention, vol. 66.) | 
 |  
                   | [064] 
 |  21 JUILLET 1562.
 Un arrêt du Parlement de Paris enjoint au
 Bailly   d’Estampes de surseoir l’exécution des lettres à
lui  adressées   par le Roy, au sujet des Rebelles jusqu’à
ce qu’il  en ait été   parlé au Roy de Navarre.
 
   (Mémoires de Condé, 
   t. III, p. 555.)
 Au nombre des Rebelles étaient:
 … Cassegrain, lieutenant général 
   d’Étampes:
 Et maîstre Pierre Le Conte,
 advocat   audit Estampes.
 
 Par arrêt du Parlement de Paris,
du  21  novembre 1562, Cassegrain a été condamné à 
             «estre   pendu et estranglé à potences 
 croisées, qui seront mises  et plantées en la place des Halles 
 de cette ville de Paris.»
 (Même ouvrage, 
   t. IV, p. 94 et 142.)
 | 
 |  
                   | [065] 
 |   26 JUILLET 1467.
 Passage à Étampes du Roi Louis XI. 
 (Pièces   fugitives pour servir à l’histoire de France, 
 par le marquis d’Aubais,  t. 1er, p. 96.)
 
 | 
 |  
                   | [066] 
 |  28 JUILLET 1817.
 Le maréchal de camp, aide-de-camp du prince 
  de  Condé, commandant le département de Seine-et-Oise informe 
  M.  de la Boulinière, sous-préfet d’Étampes, que: 
           [p.50]
 
 «La plus grande tranquillité régnant 
  dans  l’arrondissement, la mendicité de nuit ayant cessé, 
celle  de  jour se trouvant restreinte aux enfants et aux non valides, le 
Ministre  de  la Guerre a prescrit de rappeler à son corps le détachement 
   de grenadiers à cheval de la Garde royale stationné à 
   Étampes, Milly et Angerville.
 
 «Il est nécessaire, dit-il en terminant, 
   que les gardes nationales et la gendarmerie reprennent toute leur action 
  sur la police du pays, afin de prévenir le retour du vagabondage 
qui  vient d’être dissipé et qui cherchera sûrement à 
  se renouveler au commencement de l’automne prochain.»
 
 
 | 
 |  
                   | [067] 
 |  29 JUILLET 1625.
 
   Un orage épouvantable 
   éclate à Étampes. — La foudre tombe sur l’église 
   Saint-Basile.
 Nous reproduisons ici le seul récit qui 
existe    à notre connaissance de ce terrible événement. 
Il est   extrait d’un petit volume excessivement rare dont la Bibliothèque 
  Mazarine possède un exemplaire. (N° 21450).
 Voici le titre et la description de ce petit volume:
 
 OPUSCULES CHRESTIENNES contenant l’éloge 
   des trois Martyrs, ensemble quelques élégies et stances sur
   divers sujets.
 A Paris, par Rob. Sara, rue de la Harpe, au Bras 
 d’Hercule.   MDCL.
 Avec privilège et approbation.
 Le privilège du Roy, du 11 mars 1650, nous
  fait  connaître que ce volume de format, petit in-8°, est de
Jean   Chauvuin              [sic].
 
 Ce volume comprend, outre le titre rapporte plus 
 haut:
 Un avant-propos en quatre pages non numérotées;
 Le privilège du Roy;
 Et quatre-vlngt-quatorze pages donnant:
 Pages 1 à 31: Éloge en français 
   des saints Martyrs divisé en cinq parties;   [p.51]
 Pages 31à 51 inclus: Prevves et 
éclaicissemens    tirez de divers autheurs tant anciens que modernes, 
sur le sujet des bienheureux    Martyrs;
 Pages 86 à 87: Élégies 
  et  stances sur divers sujets, élégie sur l’orage de l’an 
1625,   précédée d’une remarque sur cette tempête, 
et  portant en sous-titre: Les habitans d’Estampes se plaignent d’un accident 
  si funeste;
 Enfin, pages 91 à 94: Hymne des
Martyrs,    en vers français.
 
 Ce petit volume est indiqué dans l’Essai 
  de  Bibliographie étampoise sous le n° 101; l’auteur de cette
  bibliographie annonce que cet ouvrage ne nous apprend rien de nouveau;
  cependant l’extrait suivant que nous en donnons, nous donne la relation
d’un  événement ignoré jusqu’ici, et sur lequel nous
avons  vainement cherché ailleurs des renseignements.
 
 
 Remarque sur la pièce 
   suivante.
 L’autheur de tout, qui est Dieu, n’est pas moins 
 redoutable   par ses foudres, qu’aimable par ses graces. Il scait que la 
trop grande confiance  en sa miséricorde est le sommeil des pécheurs; 
 que c’est par  là qu’ils tombent dans une funeste léthargie, 
 et que pour les  provoquer au réveil, il est nécessaire de 
faire éclater  sa justice. Si les anges battent des ailes par un respectueux 
 mouvement et  s’ils tremblent dans un lieu d’assurance que feront ceux qui 
 sont au milieu,  des écueils et des precipices? Entre les histoires 
 lamentables de  nos jours on peut compter la tempeste arrivée à 
 Estampes, le  vingt neufiesme de juillet, mil six cens vingt cinq. Ce fut 
 un accident des  plus remarquables de ce lieu et peut-estre le plus rude 
choc dont les nues  soient capables. Bien que l’air eust été 
calme tonte la journée  il y eut tant de changement sur le soir, que 
la seule pensée est capable  de donner de la crainte. En effet la tempeste
fut si forte, qu’il s’en void  peu de semblables; et l’on peut dire qu’elle
eut du rapport à la dernière,  mais                
    [p. 52] véritable
tragédie du monde, qui est la venue du  grand jugement.
 Quelques personnes m’ayant invité de donner 
  cette  pièce au public; et m’en ayant plusieurs fois réitéré 
   leur prière, j’ay creu que je pouvois contenter leur souhait; et 
 qu’il  y avoit moins de retenüe à cacher mon travail, que de 
resistence  à rendre celle prière inutile.
 
 
 ÉLÉGIE SUR L’ORAGE
DE 1625.
 
 Les habitans d’Estampes 
   se plaignent d’un accident si funeste.
   Un secret mouvement nous contraint 
   de décrire, Ce qu’on ne peut sans trouble, et sans crainte redire,
 La nuit, l’affreuse nuit qui tomba sur nos yeux,
 Quand le bruit du tonnerre éclata dans ces lieux.
 C’estoit lorsque le ciel favorable à nos plaines,
 Rompoit de l’aquilon les plus fières haleines,
 Et que l’onde changeant sa première froideur,
 S’échauffoit aux rayons qui faisoient notre ardeur;
 Que la faux occupée à lentour des rivages
 Abatoit dans les prez la hauteur des herbages,
 Et que les laboureurs dans les champs assemblez,
 Preparoient leur attente à la coupe des blez,
 Mesurant de leurs yeux la grandeur des richesses,
 Dont les astres benins leur faisoient des largesses.
 Le calme estoit partout, et les petits zephyrs
 A peine osoient lascher leurs plus foibles souspirs;
 Lors qu’en moins d’un moment la céleste lumière
 Se derobe aux regards de l’humaine paupière.
 Les tenebres dans l’air entendent la noirceur,
 Qui couvre nos vallons d’une sombre espaisseur.
 Un bruit sourd et confus fait là haut des ravages,
 Et donne place au feu pour sortir des nuages.
 Les vents les plus mutins soufflent de tous costez,
 Qui font que les mortels ne sont plus escoutez;   [p. 53]
 Que la parole meurt en sortant de leur bouche;
 Et qu’ils plaignent déjà l’accident qui les touche.
 Le soleil effrayé se cache dans la nuit,
 Et s’il reste du jour, c’est l’éclair qui nous luit.
 Le ciel lasche la bride à toutes les furies:
 Il pleut dans les marets, il noircit les prairies,
 Il remplit les chemins, il abat les sillons,
 Et fait en mille endroits élever des bouillons.
 Les ravines d’en haut à mesme heure descendent;
 Et les ruisseaux enflez dans la Juine se rendent:
 On ne distingue plus les chanvres des roseaux,
 Et les joncs, et les blez sont noyez dans les eaux.
 
 O Dieu, de qui la main est maistresse du foudre,
 Qui peux, quand il te plaist, réduire tout en poudre,
 Et faire des péchez un juste chastiment,
 Qui pourroit résister à ton embrasement?
 L’homme n’est devant toy qu’une paille chetive,
 Et que l’image vain d’une ombre fugitive,
 Indigne de porter la fureur de tes coups;
 Et cependant, ô Dieu, tu t’armes contre nous!
 Tu fais tomber d’en haut ta colere allumée,
 Et par toi nostre vie est réduite en fumée!
 La terre sur son poids ne se peut arrester,
 Et l’orage est si fort qu’on ne peut résister.
 Il n’est point de muraille, il n’est point d’édifice,
 Qui ne semble pancher au bord du précipice,
 Et croit-on que l’ardeur des foudres allumez
 Doive rendre à l’instant tous les corps consumez.
 
 Entre les sacrez lieux qu’honore nostre ville,
 Est un temple conu sous le nom de Basile;
 Au travers du clocher les flammes s’élançoient,
 Et la foudre et la mort dans les voûtes passoient.
 Les yeux en regardant devenoient insensibles
 Pour avoir devant eux des objets trop visibles;
 Un murmure plaintif s’élevoit là dedans,   [p. 54]
 Où l’on ne sentoit plus que des soufres ardens;
 Les feux, la nuit, les eaux se trouvoient pesle mesle
 Et partout resonnoit la tempeste et la gresle.
 Un de nos habitans s’estoit mis à genoux
 Pour tascher d’amollir le céleste courroux:
 De souspirs redoublez il prioit saint Basile,
 Afin que dans son temple il trouvast son asyle,
 Que l’orage cessant, cessast aussi la peur,
 Et que le tout enfin fust réduit en vapeur.
 Mais pour mesler sa voix parmy d’autres semblables,
 Pour élever en l’air des accens pitoyables,
 Et remplir de sanglots les voûtes de ce lieu,
 Il n’eut pas le bonheur d’estre écouté de Dieu.
 Il receut de la mort une atteinte subtile,
 Qui rendit sa parole et sa voix inutile.
 Un autre dont le poil esloit à demy blanc
 Dedans ce mesme lieu fut couché sur le flanc;
 Esprouva la rigueur d’un si grand orage,
 Qui lui ravit la forme et les traits du visage.
 Dirons-nous qu’une fille à quatorze ou quinze ans
 Sentit l’effort cruel de ces foudres luisans;
 Perdit en un moment la lumière et la vie,
 Et que sa triste fin de regretz fut suivie?
 Les images des saints qu’honoroient les mortels,
 (Hélas qui l’eust pensé ?) tombèrent des autels 
  ;
 Des lettres sur la pierre avaient esté gravées,
 Qui furent par l’orage aussitost enlevées;
 D’autres efets divers que l’on void de nos jours,
 Servirent de matière aux tragiques discours;
 Et si Dieu regardant la tempeste, et les vents
 N’eust arresté le cours de tant de faux mouvans,
 Qui sifloient, qui bruyoient avec tant de furie,
 Des chrestiens affligez la race fust périe.
 
 Les tonnerres subtils, qui couroient au dedans,
 Enfin sortent du temple horriblement grondans ;   [p. 55]
 Les vents impétueux remontent dans les nues,
 Et marquent en passant des routes inconnües.
 A peine les esprits en tel estonnement
 Commencent à reprendre un nouveau sentiment;
 Les gosiers affaiblis retiennent la parole,
 Qui contrainte parfois de la bouche s’envole.
 Afin de tesmoigner par de tristes accens
 Combien d’un si grand choc les malheurs sont pressans,
 Le ciel en mesme temps découvre tous ses voiles:
 On void luire la joîe avecque les étoiles.
 Cependant on ne scait si l’on veille, ou l’on dort;
 On doute également si l’on est vif ou mort:
 L’un pleure amèrement le trespas de son père,
 Et l’autre est incertain s’il luy reste une mère.
 L’un avec des regrets demande son amy,
 L’autre dans la frayeur ne parle qu’à demy:
 Chacun est estonné, chacun souspire et tremble;
 On n’est vivant ny mort, mais tous les deux ensemble.
 
 | 
 |  
                   | [068] 
 |  31 JUILLET 1791.
 Le Conseil Général de la commune 
d’Étampes,    composé de: MM Boullemier, Meunier-Pineau, Simonneau, 
Péehard,    Constance-Boyard, officiers municipaux, et de MM. 
Portehault, le  Cerf,  Voizot, Fontaine, Pommeret, Baudat, Nasson, Villemaire, 
Langevin, Paris, Houllier, Vanault, Chanon, notables, et Baron-Delisle, 
            secrétaire    greffier, prend la délibération 
suivante relative aux  comptes présentés par les sieurs Delaitre 
et de la Borde, directeur   et receveur de la régie du droit de tarif, 
perçu sur les boissons   pendant les années 1789 et 1790, et 
les quatre premiers mois de 1791.
 
 «Le Conseil Général s’étant 
   fait représenter la délibération du Directoire du 
département,   du 21 janvier [p. 56] dernier, portant que: «attendu 
que les sieurs Delaitre et de la Borde, directeur et receveur, n’ont mis aucune
activité dans   la perception des droits qui leur est confiée, 
qu’ils ont au contraire   affecté de la négligence.»
 
 «Le Directoire arrête qu’ils répondront 
   des deniers desdits droits à leurs risques périls et fortunes.»
 
 «La délibération du Directoire 
  du  District, du 22 février, qui enjoint aux régisseurs de 
 continuer  la perception.»
 «Rend les sieurs Delaitre et de la Borde,
 directeur   et receveur, garans de la rentrée des deniers.»
 
 «Et enfin, la proclamation de la Municipalité, 
   du 24 février dernier, qui enjoint aux sieurs Delaitre et de la 
Borde,   de veiller incessamment au rétablissement et recouvrement 
des perceptions   arriérées;
 
 «Comme aussi recommande à tous redevables 
   la soumission aux lois, ordonne qu’en cas de refus de paiement force sera 
   donnée à la Loi, et à cet effet, seront tenus les 
officiers   de la garde-nationale et le commandant de la maréchaussée 
 de  prêter toutes assistances et main-forte à toutes réquisitions 
   qui leur seront adressées par le Corps municipal.
 
 «Considérant que le traité 
fait   avec les sieurs Delaitre et de la Borde, par lequel sur leurs propositions
   ils se sont obligés de compter de net moyennant la gratification
 annuelle  qui devoit leur être passée, étant un traité 
  particulier,  ne peut nullement être assimilé à celui 
  de la ferme générale.
 «Que les sieurs Delaitre et de la Borde
n’ont    jamais constaté de résistance des redevables, ni requis
le   Corps municipal de les faire soutenir dans leur perception, que même
  il est à la connoissance du Conseil Général, que plusieurs
  des redevables s’étant présentés pour entrer en pourparler
   sur les droit dans les derniers mois d’exercice du sieur de la Borde,
il   les a écartés  en leur [p. 57] annonçant que, leur débet
  ne le regardoit plus, mais le Corps municipal.
 «Qu’ils ont d’autant plus de tort de présenter 
   leurs reprises, qu’il s’y trouve compris plusieurs des citoyens aisés 
   de la commune d’Étampes à l’égard desquels il n’a 
jamais   été fait de poursuites, malgré les injonctions 
des Corps  administratifs, et que les droits étoient perceptibles à
l’entrée  sans aucune forme d’exercice, rien ne pouvoit leur être
plus aisé  que de les faire acquitter, qu’ils ont couru une chance
adoptée sur  leur proposition de laquelle ils ont eu le profit depuis
1766.
 «Que s’ils avoient prévenu le Corps 
 municipal   du refus de paiement, celui-ci auroit été en demeure 
 de faire   exercer par des employés à sa disposition et y auroit
 pourvu.
 «Que la facilité des Corps administratifs 
   à l’égard des sieurs Delaitre et de la Borde, auroit outre 
  l’inconvénient de leur assurer l’impunité de leur négligence 
  dans leur perception, le vice de faire refluer sur la commune d’Étampes, 
  un remplacement des droits non perçus, le tarif des boissons étant 
   commutatif de la taille; et de faire supporter aux bons citoyens le mal 
 résultant  de la résistance ou négligence des mauvais.
 «Enfin, qu’il n’est plus à la possibilité 
   du Corps municipal de faire des diligences pour des droits dont le dû 
   n’est constaté par aucun titre authentique, et n’a d’autre garant 
  que la déclaration des sieurs Delaitre et de la Borde, dont les subordonnés
   n’ont d’ailleurs placé sur leurs registres que les citoyens qu’il
  leur a plu, ce qui est aisé à constater d’après la
modicité   de la recette de leurs comptes comparée avec les
années précédentes   quoique la consommation n’ait nullement
diminué.
 «Qu’enfin, il est de principe en matière 
   de comptabilité que les receveurs des deniers publics sont comptables 
   de tontes les sommes consignées sur leurs registres, [p. 58] et que c’est ainsi 
   que doit s’entendre la facilité de compter de clerc à maître 
   accordée par la loi du 27 mars dernier, ce qui ne comprend que la
  dispense de remplir le montant des sommes annuelles, dont les fermiers et
  régisseurs généraux dévoient faire bon au-dessous 
  des excédens aux termes de leur traité: ce qui s’explique 
formellement  par la loi du 30 avril dernier, qui porte que: «les fermiers 
et régisseurs   généraux continueront provisoirement 
à poursuivre le   recouvrement des sommes qui pourront être dues
par divers redevables   ainsi que les débets des comptables.»
 
 «Sur quoi délibéré, 
il  a  été arrêté, que Messieurs les Administrateurs
  du Directoire du département seront priés, jusqu’à
la  décision du Comité des  finances, d’ordonner provisoirement
  que la proclamation à l’occasion du retard de la perception des
droits   de tarif sortira son plein et entier effet, jusques et y compris
ce qui étoit  dû au dernier décembre 1790; et qu’à
l’égard des  mêmes droits dus depuis le 1er janvier 1791, jusqu’au
1er mai dernier,  il seroît compté de clerc à maître
avec les percepteurs  desdits droits conformément  au décret
du 20 mars dernier.
 «Persistant le Conseil Général,
   sous le bon plaisir du Directoire et jusqu’à ladite décision,
   dans les oppositions qui ont été ci-devant formées
 sur  les  sieurs Delaitre et de la Borde.
 «Comme aussi a été arrêté, 
   qu’expédition de la présente délibération, 
et   de celles des trois et treize mai dernier, sera dans le plus court délai
    possible, attendu l’urgence du recouvrement, adressée à
Messieurs   les Administrateurs du Directoire du département, que
pareille expédition   sera adressée à M. Delaitre, directeur,
à son domicile.
 «Enfin, que pareille expédition sera
  adressée  au Comité des finances de l’Assemblée Nationale
  pour le [p.59] prier de prononcer sur la question
  relative   à la différence qui existe entre la perception
générale   confiée à la régie générale
et la perception   particulière confiée aux sieurs Delaitre
et de la Borde.»
 
 
 (Pièce sur six 
   pages in-4°, imprimée à Étampes chez Dupré, 
   s. d.)
 | 
 |  
                   | [069] 
 |  AOUT 1825.
 Tout le temps que la famille de Viart fut propriétaire 
   de la terre de Brunehaut, l’accès du parc était facile aux 
  visiteurs, et les habitants d’Étampes s’y rendaient souvent en partie 
  de plaisir.
 
 Dans le courant de l’été 1823, une 
 société   de jeunes garçons et de jeunes filles d’Étampes, 
 après   avoir parcouru les allées du parc, s’avisèrent 
 de faire sur   le lac une promenade en bateau. Les garçons, par malice, 
 débarquèrent   les jeunes filles dans l’île, puis les 
 y abandonnèrent. Déjà   le jour baissait, et ces jeunes 
 imprudentes se croyant perdues jetaient des  cris qui furent entendus du 
château: M. de Viart vint les délivrer.
 
 C’est à l’occasion de cette aventure que
 le  propriétaire  de Brunehaut composa la chanson suivante;
 
 
 Chanson nouvelleDédiée aux jeunes écoliers d’Étampes
 
 
                                                  
                                                       
                                                            
                                                                        
                     1er COUPLET.
 A Brunehaut un certain jour,
 Je vis venir troupe jolie.
 Conduite par le dieu d’amour
 Ayant près de lui la folie;
 Le dieu Priape y présidait
 Plein du gaieté, levant la tête
 A sa bonne humeur on voyait
 Qu’il était roi de cette fête.
 
 2e.
 Dans ces jardins délicieux
 Le groupe avance à l’aventure.  [p. 60]
 On voyait briller dans leurs yeux
 Tous les effets de la luxure.
 Il ne manquait à leurs besoins
 Qu’un lieu sauvage et solitaire.
 Pour pouvoir donner tous leurs soins
 A leur trop lubrique mystère.
 
 3e.
 Soudain s’offrit à leurs regards
 Un lac à surface tranquille,
 Qui de ses eaux de toutes parts
 De l’Amitié entourait l’île.
 Un temple dans ce beau séjour
 Etait dédié à la Déesse;
 C’est là que Priape et l’Amour
 Conduisent la folle jeunesse.
 
 4e.
 Dans l’Ile, ils débarquent chantant.
 La pudeur s’enfuit éperdue;
 Ils étaient si monstrueux leurs chants
 L’humble sagesse en fut émue,
 Le Zéphir s’en mit en courroux;
 Car d’un petit coup de son aile,
 De ce rivage tout à coup
 Fit disparaître la nacelle.
 
 5e.
 L’Amour change, capricieux,
 De la société s’échappe;
 Il ne reste plus avec eux
 Que le lâche et triste Priape.
 Ce dieu ne sentant plus l’Amour
 Ne prit plus de goût à la fête.
 Si bien que vers la fin du jour
 Il fallut sonner la retraite.
 
 6e.
 En pensant à se rembarquer,
 Vite, on avance vers la rive,
 Mais j’entends soudain s’écrier,
 Une voix sinistre et plaintive:
 Nous n’avons plus notre bateau,
 O mes amis, qu’allons nous faire?
 Il faut pourtant traverser l’eau.
 Mon Dieu, quelle terrible affaire!
 
 7e.
 On entendît sonner le cor,
 D’un ton qui demande assistance,
 Du fond du bois, de l’autre bord.
 Un Satyre vers eux s’avance;   [p.  61]
 L’un d’eux dit à l’hôte des bois:
 Venez finir notre disgrâce.
 Voyez ces beautés aux abois,
 A deux genoux demander grâce.
 
 8e.
 Je pourrais en venir à bout.
 Leur dit-il d’une voix Sauvage,
 Mais il faut promettre avant tout
 De bien payer votre passage,
 Soudain à l’unanimité
 Ils lui ont fait cette promesse,
 Et Satyre à leur liberté,
 Alors travaille avec adresse
 
 9e.
 Enfin, la honte sur le front.
 De la liberté ils profitent,
 Et depuis ce temps-là dit-on,
 Le regret jamais ne les quitte.
 Jeunesse! ô vous qui m’écoutez,
 Sur la leçon, prenez exemple
 Et de la divine Amitié,
 Ah! n’allez pas souiller le Temple.
 
   Autographie de Colliard, 
   rue Saint-Denis, à Paris.
 | 
 |  
                   | [070] 
 |  15 THERMIDOR AN II (2 
   AOÛT 1794).
 Le Comité révolutionnaire de la
commune    d’Étampes félicite la Convention nationale sur le
courage  et  l’énergie qu’elle a déployés en foudroyant
les nouveaux    conspirateurs Robespierre et ses complices.
 
 | 
 |  
                   | [071] 
 | 17 THERMIDOR  AN  
   II (4 AOUT 1794).
 La commune d’Étampes félicite les
 fondateurs   de la liberté d’avoir fait triompher la Justice nationale
 en terrassant   la cohorte infâme des modernes Catilins.
 
 | 
 |  
                   | [072] 
 |   17 THERMIDOR  AN  
   III (4 AOUT 1795).
 Le Procureur syndic du District d’Étampes 
 informe   [p. 62] la Convention nationale que la ferme appelée le 
Prieuré   de Saint-Pierre, plus cent onze arpents de terre, cinq arpents 
de pré   et cinq arpents de courtils, estimés 124,257 livres, 
ont été   vendus 702,100 livres.
 
 
    (Procès-verbaux 
   de. la Convention, t. 43 et s.)
 | 
 |  
                   | [153] 
 | 6 AOÛT 1793 (AN II DE LA RÉPUBLIQUE). 
 | Voir
le  n°153   (cliquez ici) dans le Supplément 
 en fin  d’ouvrage.. 
 |  
                   | [073] 
 |  9 AOÛT 1792.
 Envoi à la Monnaie de Paris par les membres 
  composant  le Directoire du District d’Étampes, qui étaient: 
  Charpentier,  président, Héret, Sagol, Venard et Crosnier, 
 de l’argenterie  provenant des chapitres Notre-Dame et Sainte-Croix, des 
couvents des ci-devant  Mathurins, Barnabites, Cordeliers et Capucins de la
même ville, et de la ci-devant abbaye de la Joie-Villiers de la paroisse
de Cerny, pesée  par le sieur Hugo, orfèvre à Étampes,
après en  avoir séparé le bois, le fer, le verre et
les pierres fausses  au nombre de vingt.
 
 
 
                     
                       
                         | Chapitre 
   Notre-Dame: Un bâton cantoral dont la tête de vermeil s’est 
 trouvé  peser 4 marcs 3 onces, et le manche non doré 5 marcs 
 1 once 4 gros 
 | 4m 
 | 3on 
 | "  gr 
 | 5m 
 | 1on 
 | 4gr 
 |  
                         | Chapitre 
   Sainte-Croix: Un bâton cantoral, une grande croix sans le manche, 
 le  Christ et les agréments de ladite croix, deux autres petites croix,
   deux calices, deux patènes et un soleil, le tout en vermeil, pesant
   ensemble 28 marcs 3 onces 2 gros. 
 | 28 
 | 3 
 | 2 
 | 
 | 
 | 
 |  
                         | Plus
  deux  calices, deux patènes, un ciboire, une tasse à quêter. [p.63]   Deux encensoirs, 
   deux navettes garnies, deux cuillères et chaînes, et le manche 
   de la grande croix, le tout non doré pesant 25 marcs 6 gros 
 | 
 | 
 | 
 | 25 
 | " 
 | 6 
 |  
                         | Mathurins: 
   Un soleil de vermeil, pesant 2 marcs 5 onces  5 gros 
 | 2 
 | 5 
 | 5 
 | 
 | 
 | 
 |  
                         | Plus
  un  calice, une patène, un ciboire, une custode, une navette, neuf
  couverts,  quatre cuillères à ragoût et six cuillères
  a café,  le tout non doré, pesant ensemble 14 marcs 3 onces 
 | 
 | 
 | 
 | 25 
 | " 
 | 6 
 |  
                         | Barnabites: 
   Un calice, une patène, un soleil, un ciboire.et une custode, le 
tout   de vermeil, pesant ensemble 8 marcs 1 once 
 | 8 
 | 1 
 | " 
 | 
 | 
 | 
 |  
                         | Cordeliers: 
   Un calice, une patène, un soleil, le tout en vermeil, pesant 8 marcs
   1 once 
 | 8 
 | 1 
 | " 
 | 
 | 
 | 
 |  
                         | Plus
  une  grande croix de procession, deux calices, deux patènes, un
ciboire,     une custode, une navette garnie d’une cuillère et chaîne,
 un  encensoir et dix couverts, le tout pesant ensemble 33 marcs 1 once 5
gros 
 | 
 | 
 | 
 | 33 
 | 1 
 | 5 
 |  
                         | Capucins: 
   Deux calices, deux patènes, un soleil, un ciboire, une petite custode, 
   pesant ensemble 11 marcs 7 onces 2 gros [p.64] 
 | 
 | 
 | 
 | 11 
 | 7 
 | 2 
 |  
                         | Abbaye
   de la Joie-Villiers: Une crosse et son manche, pesant 9 marcs 2 onces
4  gros 
 | 
 | 
 | 
 | 9 
 | 2 
 | 4 
 |  
                         | TOTAL 
 | 52   m 
 | "  on 
 | 7  gr 
 | 99   m 
 | "  on 
 | 5  gr 
 |  Montant de l’argenterie dorée et non dorée: 
   151m   1on  4gr
 
 | 
 |  
                   | [074] 
 |  13 AOUT 1796.
 Louis Poilloüe de Bierville, né à 
   Étampes le 28 septembre 1770, lieutenant d’artillerie à l’armée
   de Condé, favorise par son courage et sa présence d’esprit
  la retraite de l’armée à la suite de l’affaire d’Ober-Kamlack. 
   Nous empruntons à l’Histoire de l’armée de Condé, 
   par Théodore Muret, le récit de ce brillant fait d’armes:
 
 «Deux pièces de canon des bataillons
  nobles  avaient été jointes à l’artillerie de la légion 
   Roger de Damas. Au moment de la retraite, l’une de ces pièces, nommée
   l’Hysope, du calibre de quatre, et dirigée par un jeune
lieutenant,    M. de Bierville, resta tout à fait en arrière,
son avant-train    s’étant trouvé embarrassé dans les
obstacles d’un terrain   boisé. A la sortie du fourré, tout
près de là,   se déployait une éclaircie en forme
de plateau où l’on   arrivait par une pente rapide, au moyen d’un
ravin et d’un chemin creux qui  en contournaient les flancs. M. de Bierville 
était occupé à  faire dégager son avant-train 
pour atteler sa pièce et suivre  le mouvement rétrograde, quand 
une forte tête de colonne paraît  vis-à-vis de lui. Aux 
premiers rangs, M. de Bierville reconnaît  des uniformes condéens. 
Trompé par cet aspect, il s’avance de quelques pas, plein de confiance; 
            [p. 65] mais une fusillade  dirigée sur lui, sans l’atteindre, 
dissipe aussitôt son erreur.  Cette colonne est ennemie; ces uniformes 
condéens sont portés  par quelques déserteurs des troupes 
de ligne, qui, passés depuis  peu aux républicains, ont voulu, 
pour leur donner un gage, marcher  en avant.
 
 «Par une inspiration subite, M. de Bierville 
  conçoit  le hardi projet d’arrêter l’ennemi avec sa seule pièce.
  Il     ne lui reste que deux canonniers: il en met un à
  l’écouvillon,  l’autre aux leviers de pointage; un adjudant sous-officier
  de l’infanterie  de la légion, nommé Collignon, vient se
joindre   à eux.  M. de Bierville pointe lui-même sa pièce
chargée   à  mitraille et fait feu à demi-portée.
Cette volée,   donnant  en plein dans une masse, y creuse une brèche
large et profonde.   Sur-le-champ,  M. de Bierville, qui voit ce résultat,
recharge et  tire avec le même  succès, dirigeant alternativement
son pointage   à droite et à gauche, sur les colonnes qui des
deux côtés   abordent le plateau. A cause de la disposition
des lieux, elles ne s’aperçoivent   de leur perte qu’à mesure
que leurs rangs pressés viennent  s’offrir au feu qui les balaie.
Déjà le plateau est couvert  de morts et de blessés.
Au bruit de la canonnade, les soldats condéens    en retraite ont
tourné la tête: ils ont reconnu que c’est leur   artillerie
qui tire encore. Quelques-uns rebroussent chemin et se jettent   en tirailleurs
dans le fourré. Les républicains croient que   cette seule
pièce, qui semblait destinée à devenir  inévitablement
 leur proie, a derrière elle des forces imposantes  masquées
 par le terrain couvert. Ils s’arrêtent, ils se mettent  en bataille,
 tandis que M. de Bierville multiplie toujours ses coups, dont  aucun n’est
 perdu. Il en tire ainsi jusqu’à vingt-huit, tous à  mitraille.
 Pendant ce temps l’avant-garde a pu effectuer sa retraite. M.  de Bierville
 se retire enfin, emmenant sa pièce. Le duc d’Enghien  s’empressa
de  reconnaître l’important service rendu par cet [p.66] officier, en lui 
   disant, avec chaleur, au milieu d’un groupe nombreux: — «Mon cher 
 Bierville,  vous venez de sauver l’armée!» A l’instant il demanda 
 pour lui  la croix de Saint-Louis et le grade de capitaine. Peu après, 
 M. de  Bierville fut nommé commandant de l’artillerie de la légion. 
   L’adjudant d’infanterie Collignon, qui l’avait secondé avec tant 
 de  zèle et d’intelligence, eut l’épaulette d’officier.»
   (Théodore Muret, 
           Histoire de l’armée de Condé, t.1er, p. 339.)
 Plusieurs pièces de poésies inséres 
   dans les Troubadours modernes (Constance, 1797, in-8°), ont 
chanté   le combat d’Ober-Kamlack. Voici deux stances d’une ode composée 
par   M. le chevalier de Quérelles:
 
 
                                                  
                                                       
                                                            
                                                                        
                  Ober-Kamlack, ma main tremblante 
                     Doit te graver en traits sanglans.
 En vain l’histoire frémissante
 Me dit: Ils furent triomphans!
 De Baye, Nollent, victimes chères!
 Si l’amitié, par ses chimères,
 Vient rassurer mes sens émus!
 J’entends les muses éplorées,
 Et les grâces décolorées
 Me dire que vous n’êtes plus.
 
 Muse, sur des tables funèbres,
 Ne retrace plus, en ce jour,
 Les noms de ces héros célèbres
 Que pleurent et Mars et l’amour...
 Viens sous des palmes immortelles,
 Cacher les blessures cruelles
 Qui pourraient attrister nos cœurs!
 Louis formait leur existence,
 Louis mourait de leur souffrance:
 Jette un crêpe sur nos douleurs.  [p. 67]
 
 | 
 |  
                   | [075] 
 | 26 THERMIDOR AN III (13 
   AOÛT 1795).
 Le citoyen Crespin, géomètre praticien 
   à Chamarande, district d’Étampes, département de Seine-et-Oise,
   soumet à la Convention nationale quelques réflexions sur
les   inconvénients du nouveau calendrier; il demande le rapport du
décret   qui a assis un impôt sur les cheminées, et que
la Convention   chasse du sol de la France, les agioteurs, ces hommes atroces
qui se répandent   dans les campagnes, accaparent les grains et les
farines et s’enrichissent   des dépouilles du malheureux.
 
 
 (Procès-verbaux de
la Convention, t. 67).
 | 
 |  
                   | [076] 
 |  17 AOÛT 1653.
 Naissance à Étampes de Michel Godeau, 
   auteur d’une traduction médiocre en vers latins de partie des Œuvres 
   de Boileau; il fut professeur au collège des Grassins, en 1684, 
et   deux fois recteur de l’Université en 1714 et en octobre 1716; 
il fui  aussi curé de Saint-Cômes [sic] à Paris.
 
 D’après Moreri, édition de 1759,
 Michel   Godeau est mort, le 25 mars 1736, à Corbeil, où il
 avait été   exilé comme appelant de la bulle Unigenitus.
 
 Le célèbre Coffin succéda
 à   Godeau dans les fonctions de recteur de l’Université;
en  l’installant   Godeau lui recommanda «de poursuivre avec zèle
 et ardeur ce  qui avait été commencé pour l’établissement 
 de  l’instruction gratuite, non pas tant pour le bon plaisir de l’Université, 
  que pour le bien de tout le royaume.»
 
   (Archives de l’Univ., Reg. 
   42, fol. 142.)
 Les biographes ne s’accordent pas sur la date 
exacte    de la naissance de Godeau, nous donnons ci-après son acte 
de baptême    que nous avons retrouvé sur les registres de la 
paroisse Notre-Dame:                    [p. 68]
 
 «Du 17e août 1653, a été
   baptisé Michel, fils de Michel Godeau et de Jeanne le Sour; le
parain    qui a tenu et nommé, Thomas le Sour, maistre boulanger de
cette ville   d’Estampes; la maraine Magdeleine Vrament, femme de honorable
homme maître   Percheron, exempt de la maréchaussée dudit
Étampes,   et ont signé: Magdelaine Vrament; A. le Sourd; Guisenot,
chantre.»
 
 Son portrait a été gravé
par   Desrochers,  à Paris, sans date.
 
 On lit au bas de ce portrait les quatre vers suivants:
 
                                                  
                                                       
                                                            
                                                                        
                Les muses dans leur sein l’ont 
   nourri des l’enfance. De leurs leçons il tient mille dons excellents;
 Mais son profond savoir et sa haute éloquence
 Ont toujours pour le ciel employé leurs talents.
 
 Godeau a traduit deux ouvrages de piété, 
   et ses poésies latines ont été publiées après 
   sa mort, Parisiis sumptibus Bartholomœi ALIX, 1737, 1 vol. in-12; 
  ce volume contient en outre des poésies de Godeau, la traduction 
en  vers latins de quelques poésies de Boileau par divers auteurs, 
enfin  il se termine par des pièces de vers de Godeau, intitulées: 
  l’une,             Rus Torigniacum, Thorigny près de Lagny, 
  et l’autre,              Rus Suciacum, Sucy-en-Brie, maison de campagne 
  près  Corbeil, que fréquentait Godeau.
 
 On cite encore de Godeau deux pièces de 
vers   latins, signées: Michaël Godeau, publiées 
séparément    et sans date, de format in-fol., à l’occasion 
des thèses de   philosophie, soutenues: l’une, par Claude-Henri Vincent, 
l’autre, par Jean-Baptiste   Testu, de Balincourt.
 
 On attribue encore à Michel Godeau, un
opuscule    de 12 pages, intitulé: Hymnes latines, par M. G.,
dédiées    au doyen d’Étampes. In-12, 1725. [p.69]
 
 | 
 |  
                   | [077] 
 | 18 AOÛT 1774.
 Naissance à Étampes de Marc-Antoine 
   GEOFFROY-CHATEAU, officier du génie, frère d’Etienne 
            Geoffroy-Saint-Hilaire:   il se distingua dans la campagne 
 d’Egypte, et mourut à Augsbourg,  le 23 février 1806, à 
 l’âge de trente-un ans.
 
 On l’appelait Geoffroy-Château pour 
 le  distinguer de ses frères, parce qu’il demeurait à Étampes,
   rue du Château.
 
 Un troisième frère de Geoffroy-Saint-Hilaire 
   qui demeurait à Étampes, près du Port, s’appelait 
            Geoffroy-du-Port.
 
 Geoffroy-Château avait un fils né 
à    Étampes, le 11 mai 1803, et qui mourut à Paris, 
le 11 juillet    1858. Il était juge au Tribunal de la Seine, et il 
a publié    plusieurs ouvrages, notamment:
 Napoléon apocryphe, 1837, in-8°;
 Et l’une des meilleures éditions de la
            Farce    de Pathelin (Paris, Amyot, in-18, 1853), précédée 
   d’une savante introduction et d’un recueil des monuments de l’ancienne 
langue   française depuis son origine jusqu’à l’an 1500.
 
 Dutertre a gravé un portrait de profil
de  Marc-Antoine   Geoffroy.
 
 On trouve aussi son portrait dans l’Histoire
 scientifique   et militaire de l’expédition d’Egypte.
 
 | 
 |  
                   | [078] 
 |  19 AOÛT 1781.
 Un orage affreux éclata à Milly
en  Gâtinais   et aux environs.
 
 Plusieurs fermes furent inondées et les 
bestiaux    noyés par les torrents de 25 toises de large qui se formèrent 
               [p. 70] subitement; les maisons du faubourg Saint-Pierre submergées 
   et écroulées; les grains perdus dans les granges; les chemins 
   rompus.
 
 Quelques personnes auraient été
noyées    si des hommes courageux n’étaient montés à
cheval pour   les sauver du milieu des eaux.
 
 Le 17 septembre suivant, à quatre heures
 du  soir,  on orage plus terrible que le premier acheva de dévaster
 le  canton  en détruisant ce qui avait été préservé.
 
 
   (Mercure de France) | 
 |  
                   | [079] 
 |   22 AOÛT 1715.
 A propos de la mort de Claude de Longüeil,
 président   à mortier du Parlement, arrivée à
 Paris, le 22 août   1715, dans la quarante-huitième année
 de son âge, le  Mercure donne la généalogie de la famille
 de, Longüeil;  nous trouvons notamment parmi les membres qui la composaient:
 Jacques de Longüeil, chevalier seigneur de
 Sèvres,   Maisons, Lavaudoire et Cerny, premier maistre d’hôtel
 du roi Henri  III, en 1575.
 Sa fille aînée Denise de Longüeil, 
   épousa Lazare de Selve, baron de La Ferté-Alais et Cromier, 
   président ès-ressorts de Metz, Toul et Verdun, etc., etc., 
  etc.
 
 
    (Nouveau Mercure galant, 
   septembre et octobre 1715.)
 | 
 |  
                   | [080] 
 | 24 AOÛT 1721.
 Arrest du Conseil d’Etat, par lequel:
 
 «Le Roy voulant prévenir les suites 
 dangereuses   qui pourraient résulter par la communication de la maladie
 contagieuse,   dont quelques lieux du Gévaudan et de [p. 71] la Provence se 
  trouvent affligez...    Ordonne ce qui suit:
 
 «ART. 1er. — Tous maistres de carosses et
 autres   voitures publiques..., seront tenus pour aller de Paris dans le
Bas-Languedoc,   et venir du Bas-Languedoc à Paris, de suivre les
routes de Paris à  Montpellier..., par Lyon ou par Clermont en Auvergne.
 
 «ART. 2. — Sont pareillement lesdits maistres
   de carosses..., tenus pour aller de Paris dans le Haut-Languedoc, et venir
   du Haut-Languedoc à Paris..., de suivre la route de Paris à
   Toulouse..., passant par Bourg-la-Reine, Longjumeau, Estampes, Anger-ville,
   Toury, Artenay, Orléans, etc., etc., etc.»
 
 
 (Le Mercure, août 
   1721, p. 127.)
 | 
 |  
                   | [081] 
 |  24 AOÛT 1721.
 Fêtes célébrées en
France    au sujet de l’heureuse convalescense [sic] du Roy.
 
 «...Les prières et les réjouissances 
   publiques ont été faites à Estampes, le dimanche 24
  août, en l’église royale et collégiale Notre-Dame.
 
 «Le lendemain 25, fête de Saint-Louis, 
  les  bourgeois de la rue de la Juiverie se sont aussi signalés en 
 particulier  à leur ordinaire; car après avoir assisté 
 au Te Deum  chanté dans l’église de Saint-Basile leur paroisse, 
 et avoir  mis des illuminations aux fenêtres, ils ont fait tirer un 
 feu dressé  au milieu de la rue, précédé d’un 
 petit discours prononcé  par l’un d’eux, au sujet de la convalescence 
 du Roy, qui fut suivi des acclamations  de Vive le Roy, et de toutes les 
autres marques de joie que peuvent donner  de bons et fidelles sujets.»
 
 
   (Le Mercure, octobre 
   1721, p. 165) [p.72]
 | 
 |  
                   | [082] 
 |  9 FRUCTIDOR AN XII (27 
   AOUT 1804).
 Un arrêté, signé: Montalivet,
  alors  préfet du département de Seine-et-Oise, et contresigné 
   par le secrétaire général de la préfecture, 
 Peyronet,  commet le Sous-Préfet d’Étampes à l’effet 
 de se transporter  dans les trois jours chez le Receveur particulier de l’arrondissement,
 pour  vérifier et constater par procès-verbal l’existence
dans  sa  caisse des pièces de 3 livres, 24 sols, 12 et 6 sols, ayant
une  empreinte,  mais dont les traces sont trop imparfaites pour qu’on puisse
distinguer si  elles sont d’une fabrication postérieure à 1726,
en ayant soin  de distinguer le nombre de chaque espèce différente,
leur dénomination,  leur poids en masse.
 
 Cet arrêté avait pour objet l’exécution 
   de différents décrets concernant le retrait des monnaies 
anciennes   dont l’empreinte était effacée.
 
 A l’occasion de ces décrets sur le retrait
  des  anciennes monnaies, Dieulafoy, l’un des vaudevillistes le plus en
renom   dans  ce temps-là, composa une chanson intitulée: Réclamation 
   des pièces de cinq liards, et qui lui attira les persécutions 
   de la police.
 
 | 
 |  
                   | [083] 
 |  SEPTEMBRE 1776.
 Le Mercure de France publie les couplets
 suivants   adressés
 
 
   A LA PLUS BELLE DES ESTAMPOISES.Air: Dans ma cabane obscure.
 
 
                                                  
                                                       
                                                            
                                                                        
                                                            
                                                                        
               
                  Aimez, aimez Bergère,Aimez d’autres amans,
 Qui, désirant vous plaire,
 Vous font mille sermens!
 Leur adresse est extrême   [p. 73]
 Pour paroître charmans:
 Pour moi je dis que j’aime...
 Voilà tous mes sermens.
 Lorsqu’ils vantent sans cesse
 Vos grâces, vos appas,
 Ils offrent leur tendresse
 Et ne la donnent pas.
 A Lise, ils font encore
 Les aveux les plus doux:
 Pour moi je vous adore...
 Et ne le dis qu’à vous.
 Craignez, jeune Bergère,
 Leur esprit séduisant;
 Surtout dans l’art de plaire
 Redoutez leur talent.
 Ils ont un doux langage,
 Un langage flatteur:
 Ils ont tout en partage...
 Mais ils n’ont pas mon cœur.
 
 
   Par M. Bougin, bachelier 
   en droit.
 L’auteur de cette pièce de vers se nommait
              Baugin;  une personne méritant toute confiance
 nous a fait connaître qu’il est mort dans les premiers mois de l’année
  1829, et qu’il a institué l’Hospice d’Étampes son légataire
  universel.
 
 Quant à la Belle Estampoise qui
faisait    battre son cœur, son nom est demeuré inconnu.
 
 | 
 |  
                   | [084] 
 | 1er SEPTEMBRE 1694.
 Un arrêt du Parlement décide contrairement 
   à l’opinion émise par dom Fleureau (Antiquités 
d’Étampes, [p. 74] p. 394), que le   Chapitre de Sainte-Croix est de fondation royale.
 
 | 
 |  
                   | [085] 
 | 1er SEPTEMBRE 1808.
 M. Laumond, conseiller d’Etat, préfet du
 département   de Seine-et-Oise, assisté de M. Bouraine, sous-préfet,
 du général  Romanet, maire d’Étampes, de M. Sergent,
 procureur impérial,  de M. Héret, juge de paix, préside
 la distribution des prix  de l’Ecole secondaire communale d’Étampes.
 
 L’enseignement comprenait alors:
 
 L’écriture et les éléments 
  de  mathématiques, enseignés par M. Prévost;
 La septième dont le professeur était 
   M. Nicot;
 La sixième et la cinquième, 
 professées   par M. Lefortier;
 La quatrième, professée par 
 M.  Dubos, qui était en même temps directeur de l’établissement.
 
 Les élèves nommés le plus 
souvent    sont:
 Dans la classe de quatrième:
 Joseph-Etienne Delanoue et Auguste
  Grandmaison,  tous deux nés à Étampes;
 En cinquième:
 Eloi Angiboust et Victor Constance, 
  aussi  nés à Étampes;
 En sixième:
 François Dejean el Antoine 
 Sédillion,   nés à Étampes;
 Et Louis Quinton, né à
   Brières;
 En septième:
 Aimable Maugars, né à 
  Étampes;
 Enfin, en mathématiques:
 Romain Vallet, né à 
 Étampes.               [p.75]
 
 M. le général de brigade, Romanet, 
 maire   d’Étampes, a ouvert la séance par un discours dont 
nous citerons   le début, parce qu’il nous fixe sur l’époque 
à laquelle   les études classiques ont été reprises 
à Étampes,   depuis la suppression du collège des Barnabites:
 «Messieurs, a dit le général,
  le  système d’éducation dans cette ville a reçu tout
  l’accroissement  dont il étoit susceptible. Par l’établissement
  d’une Ecole secondaire, il a reçu son complément. Les citoyens
  sont rassurés   sur l’éducation de leurs enfans. Elle a été
  jusqu’ici  l’objet d’une inquiétude légitime; ils sont délivrés 
   de ce pénible sentiment. L’année qui a vu se former cet établissement
   n’est pas encore achevée, qu’il se présente déjà
   dans un état florissant. C’est un enfant qui ne vient que de naître;
   mais c’est un enfant bien constitué, et qui par cela ne peut que
 prospérer...»
 (Distribution des prix de l’Ecole secondaire
 communale   d’Étampes. Paris, imprimerie bibliographique, septembre
 1808.  Brochure in-8° de 46 pages.)
 
 Le discours du général occupe les
 pag.   3 à 40 incluses, il est, il faut bien le dire, un peu long;
 sous prétexte  de traiter du bonheur que procurent les lettres et
des avantages d’une éducation  publique, il parle de beaucoup de choses;
 après avoir vanté  l’éloquence du second César
 qui fait des héros,  le général a parlé
de  l’obéissance, de l’égalité,  de la règle,
de l’ordre, de la méthode, de l’égoïsme,  de l’orgueil,
de la modestie, de la vanité et de l’amour-propre, du  caractère
et du naturel, de la Société et de la solitude,  de l’émulation,
des exercices et des jeux, de l’amitié de collège et de bien
d’autres choses encore.
 
 Quant à la distribution des prix proprement 
  dite,  elle occupe les pages 41 à 46 incluses.     [p. 76]
 
 | 
 |  
                   | [086] 
 |  2 SEPTEMBRE 1792.
 Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, alors âgé 
   de 20 ans, porteur de la carte et des insignes d’un commissaire des prisons, 
   pénètre sous ce faux titre dans la prison de Saint-Firmin, 
  et fait connaître à ses anciens professeurs qui y sont détenus 
   les moyens d’évasion qu’il leur a préparés. «Tout 
   est prévu, leur dit-il. et vous n’avez qu’à me suivre.» 
   Tout avait été prévu en effet; tout, sinon le dévouement 
   sublime de ces vénérables prêtres: «Non, répond 
   l’abbé de Kéranran, proviseur du collège de Navarre; 
   non! nous ne quitterons pas nos frères. Notre délivrance 
rendrait   leur perte plus certaine!»
 
 Les supplications de Geoffroy Saint-Hilaire ne 
purent    vaincre leur résolution. Il sortit, plein de regrets, suivi 
d’un  seul  ecclésiastique qu’il ne connaissait pas.
 
 Dans la même journée, le massacre 
qui,   vers trois heures, avait commencé aux Carmes et à l’abbaye,
   devint général. De sa fenêtre, Geoffroy Saint-Hilaire
   vit frapper plusieurs victimes: il vit, et cet horrible spectacle lui
est    toujours resté présent, il vit précipiter d’un
second    étage un vieillard  qui n’avait pas répondu a l’appel,
soit    qu’il eût voulu se cacher, soit peut-être qu’il fût
sourd!
 
 Et pourtant, il restait à sa fenêtre, 
  ne  pouvant détacher son esprit de la pensée d’être 
utile   aux ecclésiastiques de Navarre et du cardinal Lemoine, et toujours
  prêt à saisir les chances favorables qui pourraient naître
  des circonstances. Il attendit en vain toute la soirée; mais dès
  que la nuit fut venue, il se rendit avec une échelle à Saint-Firmin,
  à un angle de mur qu’il avait, le matin même, afin de tout
prévoir,  indiqué à l’abbé de Kéranran 
 et à ses compagnons. Il passa plus de huit heures sur le mur sans 
que personne se montrât. Enfin, [p. 77] un prêtre parut et fut bientôt 
hors de la fatale enceinte, plusieurs autres lui succédèrent...   
   Douze victimes avaient été ainsi arrachées à
  la mort, lorsqu’un coup de fusil fut tiré du jardin sur Geoffroy
Saint-Hilaire,   et atteignit ses vêtements. Il était alors
sur le haut du mur,   et tout entier à ses généreuses
préoccupations,   il ne s’apercevait pas que le soleil était
levé!
 
 
   (Vie d’Etienne Geoffroy 
   Saint-Hilaire, par son fils.)
 | 
 |  
                   | [087] 
 |  5 SEPTEMBRE 1713.
 Messire Claude le Doulx, baron de Melleville,
seigneur    d’Outrebois, conseiller de la Grand’chambre du Parlement de Paris,
mourut    le 5 septembre 1713, âgé de 79 ans.
 
 Il fut enterré au collège de Boissy, 
  paroisse  Saint-André-des-Arcs. Il était de la famille des 
 fondateurs  de ce collège;
 … Messires Godefroy-Jacques-Pierre de Boissy, 
qui   mourut  en 1354, Estienne de Boissy-le-Sec, son neveu, et l’un des exécuteurs
   de son testament.
 
 «… Cette fondation a été faite 
  pour  cinq boursiers choisis d’entre les plus pauvres, descendus de leur 
 famille  tant du côté des mâles que des femelles. C’est 
 ce qui a fait que pour mieux reconnoître les prétendans à 
 ce droit, le principal qui doit être aussi de la même famille, 
 comme choisi entre les boursiers, a fait faire et graver la généalogie 
  de tous les descendans de Michel Chartier, seigneur d’Alainville, et de 
Catherine   Paté, qui étoit descendue des anciens fondateurs 
de ce collège…»
 
 
   (Mercure galant, septembre
1713.)  [p.78]
 | 
 |  
                   | [088] 
 | 6 [Lisez en fait: 5 (B.M.)] SEPTEMBRE 1799 (19 FRUCTIDOR 
   AN VII)
 Sur la demande des habitants de Bouray tendante
 à   obtenir aux frais publics la reconstruction des ponts et du chemin
 conduisant   aux moulins de Bouray et de Beaulne,
 
 L’ingénieur en chef du département 
 de  Seine-et-Oise, émet l’avis que la réparation de ce pont 
 étant  extrêmement urgente, elle doit être faite aux frais
 de la République  qui représente l’émigré Valory,
 si la recherche des titres constate que l’émigré Valory, à
 raison de ses propriétés en la commune de Bouray, était
 chargé de l’entretien de ce pont ou de sa reconstruction;
 
 Et que dans le cas où l’émigré
   Valory n’aurait pas été tenu à l’entretien et à
   la réparation du dit pont, elle devra être faite aux frais
 des  propriétaires  et habitants de la commune de Bouray.
 
 | 
 |  
                   | [089] 
 |  6  ET 7 SEPTEMBRE 
   1792.
 Séjour à Étampes des prisonniers 
   d’Orléans, conduits par Fournier, l’Américain, à Versailles,
   où ils ont été massacrés, le 9 septembre,
à    leur arrivée.
 
 A la fin d’août 1792 les prisons d’Orléans 
   renfermaient cinquante - trois accusés qui attendaient leur comparution 
   devant la Haute Cour.
 
 Les principaux de ces accusés étaient:
 Le duc de Cossé Brissac, en dernier lieu
 commandant   de la garde constitutionnelle de Louis XVI, poursuivi pour
avoir,  disait-on,   fomenté parmi ses soldats un esprit incivique
et contre  révolutionnaire;
 Delessart, ancien ministre de l’intérieur,
  puis  des affaires étrangères;   [p. 79]
 D’Abancourt, ministre de la guerre pendant les 
dix   derniers  jours qui avaient précédé la catastrophe 
du  10 août;
 Etienne Larivière, juge de paix de 1a section Henri IV, accusé 
   d’avoir voulu porter atteinte à l’inviolabilité des représentants 
   Chabot, Bazire et Merlin,
 Jean-Armand de Castellane, évêque 
de  Mende;
 Vingt-huit officiers du régiment de Cambrésis, 
   alors en garnison à Perpignan, et sept bourgeois ou artisans de 
la   même ville, étaient aussi déférés à
  la Haute Cour, comme ayant livré la citadelle aux Espagnols.
 
 Fournier, l’Américain, à la tête 
   d’une bande de cinq à six cents patriotes armés de 
 sabres  et de fusils, étaient partis de Paris pour Orléans, 
 sous le  prétexte de «s’opposer à l’exécution 
d’un prétendu  complot royaliste qui tendait à forcer les prisons 
 d’Orléans  et à enlever les accusés.»
 
 A Orléans, sans tenir compte d’un décret 
   de l’Assemblée ordonnant que les prisonniers seraient transférés 
   au château de Saumur, et de l’engagement qu’il avait pris d’exécuter 
   ce décret, malgré les protestations des Magistrats de la 
Haute   Cour, Fournier fit diriger les prisonniers sur la route de Paris.
 
 A Étampes, Fournier et sa troupe séjournèrent 
   deux jours, les prisonniers y furent assez bien traités et obtinrent 
   la faveur d’écrire à leurs proches et à leurs amis. 
  Ces lettres que Fournier avait promis de faire parvenir à leur destination, 
   furent soustraites par lui et envoyées au Comité de surveillance.
    L’arrivée à Étampes d’un émissaire de la
commune    de Paris, décida Fournier â modifier son itinéraire 
 et  à conduire les prisonniers à Versailles. Les soins et les
 attentions  que Fournier leur témoignait n’étaient que de
l’hypocrisie,    et le retard dans la marche avait pour seul de faire concorder
l’arrivée    des prisonniers à Versailles avec un jour de dimanche,
            [p. 80] jour favorable pour un mouvement populaire.
 
 Les prisonniers arrivèrent en effet à
   Versailles, le dimanche 9 septembre; le maire Hippolyte Richaud fit des
 efforts  inutiles pour diriger le convoi et protéger les prisonniers,
 il voulut  les couvrir de son corps. Le convoi était coupé,
 Fournier et  ses complices impassibles ne faisaient aucun effort pour rétablir
  la communication interrompue entre eux et leurs soldats. Les assassins
comme    s’ils obéissaient à un signal s’étaient rués
  sur tous les chariots à la fois et avaient égorgé
presque    au même instant ceux qu’ils portaient. Neuf prisonniers,
quoique grièvement   blessés, parvinrent à s’échapper
sans qu’on ait pu découvrir  ni leurs noms, ni leurs traces. Quarante-quatre
cadavres restèrent  sur le terrain.
 
 | 
 |  
                   | [090] 
 |  9  SEPTEMBRE   
   1797 (23  FRUCTIDOR  AN V).
 Barthélémy, membre du Directoire 
et  dix-sept  autres personnes parmi lesquelles était Tronçon-Ducoudray, 
  membre du Conseil des Anciens pour le département de Seine-et-Oise, 
  tous déportés sans jugement par le Directoire à la 
suite   du coup d’état du 18 fructidor an V, traversent Étampes 
sous   la conduite du général de brigade Dutertre.
 
 «Les dix-huit déportés, dit
 le  général  Dutertre, dans sa brochure Départ du
 Temple  pour Cayenne des déportés  des 17 et 18 fructidor
an  V,  étaient montés dans cinq chariots  en forme de
cages  de fer,  fermés avec des cadenas...
 
 «Nous allions an petit pas et sur la terre 
 pour   éviter les cahots, ces voitures étaient fort dures; 
elles étaient  plutôt faites pour conduire des animaux que pour 
des hommes.
 
 «Au moment de partir de Paris, on me fit 
part   qu’il             [p. 81] y avait un projet de faire assassiner ces dix-huit déportés 
   à douze lieues de Paris, que les mesures étaient prises, 
qu’un   rassemblement à portée s’en chargerait.
 
 «En arrivant à Étampes, mes
 inquiétudes   sur la sûreté des déportés
 commençaient    à paraître fondées, des attroupements
 se formaient,  des cris à la guillotine se firent entendre: je n’oubliais
 pas que  cette ville fut dès le commencement de la révolution
 le théâtre   d’une scène sanglante. Je fis mes dispositions,
 d’accord avec les  autorités pour mettre en lieu sûr ceux qui
 m’avaient été   confiés. Le lendemain 24, nous partîmes
 pour Orléans.»
 
 Déjà l’Abeille d’Étampes 
   dans le numéro du 13 septembre 1873, a rapporté d’après 
   le journal de Barbé-Marbois, le passage à Étampes 
des   déportés du 18 fructidor.
 
 Barbé-Marbois fixe ce passage à
Étampes    au 25 fructidor, le général Dutertre le met
au 23 fructidor.    Barbé-Marbois commet une autre erreur en indiquant
le général    Hochereau, comme chargé de la conduite
des prisonniers. Le général     Dutertre tenait sa commission
et ses instructions du général    Augereau, il avait dans l’escorte
sous ses ordres un adjudant général    nommé Hochereau
que Dutertre fit arrêter à Artenay «d’après   des
preuves d’incivisme et des moyens qu’il employait pour jeter la division
  dans les chefs de l’escorte.
 
 Le premier jour complémentaire (17 septembre) 
   quelques heures après son arrivée à Lusignan, le général
   Dutertre fut remplacé dans son commandement et reçut l’ordre
   du Ministre de la Guerre de se rendre de suite à Paris. En même
   temps il était arrêté et remis à la gendarmerie.
   II fut traduit devant un Conseil de guerre qui l’acquitta.  [p.82]
 
 | 
 |  
                   | [154] 
 | 9 SEPTEMBRE 1690. 
 | Voir
le  n°154   (cliquez ici) dans le Supplément 
 en fin  d’ouvrage. 
 |  
                   | [091] 
 | 11 SEPTEMBRE 1795 (25 FRUCTIDOR
AN III).
 Les Administrateurs du District d’Étampes 
 instruisent   la Convention nationale du prix des grains sur les marchés 
 publics,   afin de prévenir les dilapidations des fournisseurs de 
la république;   ces Administrateurs demandent que les achats pour 
l’approvisionnement de  Paris et des armées ne soient confiés 
qu’à des gens probes, et que leurs signalements soient portés 
sur leurs commissions.
 
 
 (Procès-verbaux de
la Convention, vol. 69, p. 157.)
 | 
 |  
                   | [092] 
 | 13 SEPTEMBRE 1712.
 Le Chapitre de l’église de Notre-Dame d’Étampes 
   fait célébrer un service solennel pour le repos de l’âme 
   de S. A. Monseigneur le duc de Vendôme et d’Étampes, prince 
  d’Anet, son bienfaiteur, décédé à Vinaroz (Espagne), 
  le 11 juin précédent. Il était fils de Louis duc de 
 Vendôme et de Laure Mancini, et arrière petit-fils de Henri 
IV et de Gabrielle d’Estrées.
 
 La messe a été dite par Mgr l’évêque 
   de Waterford et de Limerik en Irlande: l’oraison funèbre du prince 
   a été prononcée par le P. Gramain, jésuite; 
 tout  le Clergé de la ville et du duché ainsi que les Magistrats 
  d’Étampes ont assisté à la cérémonie.
 
 | 
 |  
                   | [093] 
 |  14 SEPTEMBRE 1735.
 Mgr Languet, archevêque de Sens, se rend 
à    Étampes au couvent des Dames de la Congrégation, 
dans le dessein   de leur faire reconnaître la bulle Unigenitus et de
faire procéder   à l’élection des officières 
du couvent.  [p.83]
 
 | 
 |  
                   | [094] 
 |  15 SEPTEMBRE 1735.
 La sœur Rivet est élue supérieure, 
 malgré   la protestation des opposantes.
 
 | 
 |  
                   | [095] 
 |  16 SEPTEMBRE 1735.
 Mgr Languet tient un chapitre pour faire admettre
  à  profession la sœur Lefebvre que les religieuses avaient refusé
  de recevoir.
 
 Les religieuses opposantes protestèrent 
contre    la profession de la Novice et se retirèrent aussitôt 
après    en avoir demandé acte.
 
 Elles remirent en même temps entre les mains 
  de  la sœur Rivet, un acte pour l’assurer de leur disposition à ne
  jamais  la reconnaître pour supérieure.
 
 Elles prétendirent justifier leur opposition
   dans un Mémoire imprimé sous ce titre:
 Mémoire pour les Religieuses de la Congrégation 
   d’Étampes, au sujet de l’élection nulle et irrégulière 
   de la Mère Marie de Jésus à la supériorité 
   de leur monastère, et de la profession de la sœur Marie-Louise Lefebvre,
   pour servir de réponse à une Requête au Roi de lad.
 Marie  de Jésus et de seize autres religieuses dudit monastère.
 Factum de 40 pages in-4° suivi de 16
 pages   comprenant les pièces justificatives au nombre de quatorze.
 
 Le refus par certaines opposantes de reconnaître 
   pour légitime l’élection de la sœur Rivet, subsistait encore 
   en 1758. Au mois de mai de cette année, le cardinal de Luynes, archevêque
   de Sens, visita de nouveau le monastère; quatre religieuses étaient
   encore opposantes, le cardinal dans l’imposibilité [sic] où
   il se trouva d’obtenir leur soumission obtint du Roi un ordre pour [p. 84] les faire transférer
   an couvent de Saint-Charles d’Orléans (juillet 1758).
 
 | 
 |  
                   | [096] 
 |  14 SEPTEMBRE 1807.
 Etienne Geoffroy Saint-Hilaire est élu
membre    de l’Académie des sciences. En le félicitant Cuvier
lui dit:    «Je suis d’autant plus heureux que je me reprochais d’occuper 
une  place  qui vous était due.»
 
 | 
 |  
                   | [097] 
 |   15 SEPTEMBRE 1793.
 Sur un rapport adressé à la Convention 
   nationale par les commissaires Roux et Bonneval, Lavallery et deux autres 
   membres du Directoire de Seine-et-Oise, sont destitués et décrétés 
   d’arrestation.
 
 | 
 |  
                   | [098] 
 | 19 SEPTEMBRE   
   1645.
 Les Religieuses de la Congrégation de Notre-Dame 
   d’Étampes, malgré l’opposition des Cordeliers, obtiennent 
 de  la Duchesse de Vendôme la permission de renfermer la rivière, 
   dans l’étendue de leurs héritages.
 
 | 
 |  
                   | [099] 
 |  22, 23, 24, 25, 26, 27 
   ET LUNDI 28 SEPTEMBRE 1556.
 Lecture et publication en la salle du plaidoyer
 du  séjour  d’Étampes, des coutumes des bailliages et prevosté 
  d’Étampes  et autres ressorts d’iceluy bailliage, arrestées 
  par les Trois-Estats,  en présence de:
 Christophe de Thou, président, Barthélémy 
   Faye et Jacques Viole, conseillers du roi en la Cour de Parlement, commissaires; 
               [p.85]
 Des officiers du roi à Étampes;
 Et des gens des Trois-Estats pour ce faire
assemblés.
 | 
 |  
                   | [100] 
 | 24 SEPTEMBRE 1825.
 M. Tullières, maire d’Étampes, chevalier 
   de Saint-Louis et de l’Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare,
 
 Adresse une circulaire aux habitants pour appeler
  leur  compassion en faveur des habitants de Salins, réduits à
  la misère par suite d’un incendie qui a dévoré toute
  la ville.
 
 Deux mille cinq cents habitants étaient 
sans   asile, et les pertes constatées s’élevaient à 
7,042,925   francs.
 
 M. Tullières donne avis à ses concitoyens 
   qu’une souscription est ouverte à l’Hôtel de la Mairie et 
les   invite à y déposer leur offrande.
 
 | 
 |  
                   | [101] 
 |   7 OCTOBRE 1820.
 Première séance publique de la Société 
   d’Agriculture de l’arrondissement d’Étampes.
 
 Dans cette séance, M. de la Boulinière, 
   sous-préfet d’Étampes et président honoraire de la 
 société,  et M. Hénin, de Longuetoise, président 
 titulaire, ont prononcé  chacun un discours;
 
 M. de Brun a lu un mémoire sur la culture 
 du  blé de Smyrne; et M. Sevestre sur la statistique des bêtes
  à  grosses cornes de l’arrondissement.
 
 
 (Brochure in-8° de 20 pages,
imprimée à Étampes, chez Dupré fils.)
 A la fin de cette brochure se trouve la liste
des   membres  de cette société qui paraît avoir été 
  dissoute  vers 1825. [p.86]
 
 | 
 |  
                   | [102] 
 | 6 OCTOBRE 1821.
 Seconde séance publique de la Société 
   d’agriculture de l’arrondissement d’Étampes.
 
 Après une allocution de M. Laboulinière, 
   sous-préfet d’Étampes, président d’honneur, M. Hénin, 
   de Longuetoise, président titulaire, a prononcé un discours
    sur les avantages que présentait pour le pays la Société 
   d’agriculture.
 
 Ensuite, M. Glachant, receveur des contributions 
 directes   à Angerville, secrétaire archiviste, a lu le compte-rendu 
 des  travaux de la Société pendant la seconde année. 
 Il a  signalé, l’établissement récent d’une sucrerie 
 de betteraves  chez M. de Prunelé, à Chalo-Saint-Mars, et d’une
  autre à  Toury qui était alors, probablement en France
celle  construite sur la plus grande échelle.
 
 M. Glachant a ensuite entretenu la Société 
   de la découverte de débris d’animaux fossiles faite à 
   Chevilly, près d’Orléans; des différents ouvrages 
offerts   à la Société; des récompenses accordées 
   par elle; des causes de la destruction des grains d’automne dans les hivers 
   de 1819 à 1820 et de 1820 à 1821.
 
 Ce compte-rendu se termine par une courte notice 
 sur   le comte de Balivière, membre de la Société, décédé
   dans le courant de l’année.
 
 Dans les mémoires de la Société 
   pour la seconde année imprimés à Paris, chez madame 
  Huzard (1821, in-8° de 108 pages), on trouve encore:
 
    Un rapport de M. Delafoi, sur les
avantages que présente l’emploi des juments aux travaux de culture;Une notice sur le pommier du Japon cultivé à Champrond, 
   par M. de Brun des Baumes;
 Un mémoire de M. Louis Rousseau, sur l’utilité des
 frictions   à la peau des bestiaux à l’engrais;    [p.87]
 Une dissertation de M. Glachant, sur le commerce extérieur
des   grains;
 Les encouragements accordés aux agents inférieurs 
de  la  culture;
 Enfin, la liste des membres et correspondants.
 
 | 
 |  
                   | [103] 
 |   6 OCTOBRE 1822.
 Troisième séance publique de
la  Société   d’agriculture de l’arrondissement d’Étampes.
 
 Le baron Gaussard, maréchal des camps
et  armées   du roi, président titulaire, a ouvert la séance 
 en rendant  hommage au mérite de son prédécesseur; il
 a ensuite soumis à la Société des observations sur les
 avantages que procurent à l’agriculture les clôtures de haies
 vives.
 
 M. Glachant, secrétaire archiviste, a
lu  le  compte-rendu des travaux de la Société pendant la troisième
   année.
 
 Il a signalé d’abord l’usage par M. Armand
  Rousseau,  d’Angerville, de différents instruments aratoires perfectionnés; 
   puis, il a entretenu la Société d’une méthode en usage
   en Allemagne, pour la récolte des fourrages; des ouvrages envoyés
   à la Société. Enfin, il donne quelques paroles de
regrets   aux deux membres que la Société a perdus dans le
courant de   l’année, M. Claude Lesage et M. de la Sablière.
 
 Les mémoires de la Société 
 pour   cette troisième année également imprimés 
 à   Paris, chez madame Huzard (1822, in-8° de 96 pages), se terminent 
 par   une notice sur l’avantage de l’emploi des aciers sir Henry dans la 
fabrication   des instruments d’agriculture;
 
 Par le compte qu’a rendu M. de Brun des Baumes, 
 de  quelques essais de culture faits par lui sur diverses espèces 
de céréales;                     [p.88]
 
 Et, par la liste générale des membres 
   et correspondants de la Société.
 
 | 
 |  
                   | [104] 
 |    11 OCTOBRE 1857.
 Inauguration à Étampes de la
statue    d’Etienne GEOFFROY SAINT-HILAIRE, né à Étampes.
 
 La statue avait dû être exécutée 
   en bronze par David, d’Angers, mais la mort l’enleva lui-même avant 
   qu’il eût pu achever son œuvre.
 
 Elias Robert, élève de David, né 
   à Étampes, offrit de faire une statue en marbre. La ville 
 d’Étampes  accepta son offre généreuse et la statue 
fut inaugurée,  le 11 octobre 1837. Un concours immense de savants, 
de professeurs, de parents,  d’amis assistait à celte solennité; 
 plusieurs éloges  furent prononcés, par le préfet du 
 département et par  M. Pommeret des Varennes, maire de la ville, par
 MM. Duméril, Serres,  Milne-Edwards, Michel Lévy et Jomard, 
 ancien collègue de Geoffroy  Saint-Hilaire dans l’expédition 
 d’Egypte.  Le discours de M. Pommeret des Varennes, maire d’Étampes, 
 a été imprimé  à Paris, chez Mallet-Bachelier. 
 (Pièce in-4° de 10 pages.)
 
 Le Magasin pittoresque (tome XXVI, septembre
   1838), a publié une gravure de la statue, une notice sur Geoffroy
  Saint-Hilaire et un compte-rendu de l’inauguration du monument.
 
 | 
 |  
                   | [105] 
 |   16 OCTOBRE 1821.
 M. Tullières, maire de la ville d’Étampes, 
   chevalier de Saint-Louis et de celui de Notre-Dame du Mont-Carmel et de 
 Saint-Lazare,  informe par une circulaire [p.89] imprimée ses concitoyens de
l’ouverture d’une nouvelle  route d’Étampes à Pithiviers.
 
 «Déjà, dit-il, elle a reçu 
   sa perfection du côté de Pithiviers, l’espace d’un myriamètre 
   et demi.»
 
 Dans cette lettre il annonce à ses administrés 
   que «le Conseil municipal a tellement reconnu l’utilité de 
 cette  route qu’il vient de voter une somme de 1,200 fr.,» et il ajoute:
 
 «Le Conseil municipal compte sur la bonne
 volonté   des habitans d’autant plus nécessaire que ce n’est
 qu’à cette   condition que le Conseil général du département
 a alloué   pour la confection de la route, dont est question, la
somme  de 19,000 francs.
 
 «Pour jouir promptement des avantages qu’elle
   procurera, tous les habitans sont invités à concourir à
   sa confection par des souscriptions libres en voitures et en chevaux.
Ceux    qui n’ont ni voitures ni chevaux sont appelés à y coopérer
   par des dons volontaires en argent.»
 
 | 
 |  
                   | [106] 
 |   27 VENDÉMIAIRE 
   AN II (18 OCTOBRE 1793).
 Couturier, de la Moselle, en mission dans les
districts    d’Étampes et de Dourdan, prend un arrêté
par lequel  il  ordonne la destruction des matières précieuses
des églises...,    cloches, etc...
 
 «Considérant, porte l’arrêté 
   qu’à l’église dite de Notre-Dame, il existe deux grands et
  vieux clochers, dont l’un est couvert de plomb évalué à
  soixante milliers pesant ou environ..., que ce clocher est aussi garni
d’une   grande quantité de fer, tous objets de la plus grande utilité.»
 
 «Arrête: Le clocher couvert de plomb 
 sera   démoli, vendu par adjudication.»
 
 (Archives nationales, 
   A F II (142). [p. 90] 
 Jean-Pierre Couturier était en 1789, lieutenant 
   général au bailliage de Bouzonville, près du Metz, 
 et  en mars 1791, juge suppléant à la Cour de Cassation.
 
 Il fut en cette année nommé député 
   du département de la Moselle, à l’Assemblée législative, 
   et en 1792, à la Convention nationale.
 
 Il s’est rendu célèbre à
la  Convention   par deux propositions qui font connaître l’homme:
le 16  mars 1792,  il demanda à l’Assemblée d’accorder une
amnistie  entière   à Jourdan Coupe-têtes et à
ses complices,  qui venaient   d’ensanglanter la ville d’Avignon.
 
 Le 13 mai de la même année, il proposa
   une nouvelle formule pour le serment des prêtres et demanda l’incarcération 
   de ceux qui le refuseraient.
 
 En exécution d’une loi du 23 août 
1793,    Couturier reçut de la Convention la mission de se rendre à
  Étampes pour régénérer le pays. Il a rendu
compte    de sa mission dans un mémoire adressé par lui à
la  Convention nationale, intitulé:
 
 Rapport fait à la Convention nationale 
   relativement aux régénérations opérées
    dans les districts d’Étampes et de Dourdan, avec quelques observations 
   et remarques indispensables, notamment sur le mode d’assurer des subsistances
    jusqu’à la récolte prochaine, par le citoyen Couturier,
de   la Moselle, du 28 frimaire l’an II de la République.
 
 Le récit des faits qui se sont passés
   à Étampes pendant la mission de Couturier, ne serait pas
le   chapitre le moins curieux de l’histoire de notre contrée pendant
 la  Révolution. Nous engageons ceux de nos lecteurs qui seraient
désireux    d’étudier à fond cette époque néfaste,
de consulter    outre le Rapport de Couturier que nous venons de citer,
le Moniteur    des 12 et 28 brumaire an II, mais nous leur recommandons
tout particulièrement    les Tables manuscrites des Procès-verbaux
de la Convention nationale,    qui se trouvent aux Archives nationales.
                  [p.91]
 
 Ces tables que nous avons consultées seulement 
   pour les tomes 25 et 26 de la collection des procès-verbaux, nous 
  ont fourni sur Étampes et sur le séjour de Couturier dans 
nos  murs, les indications suivantes que nous donnons textuellement et sans 
commentaire.
 
 
    ÉTAMPES (Commune). 
               
 19 Brumaire an II:
 L’Administration régénérée 
   remercie la Convention de lui avoir envoyé Couturier.
 
 21 Brumaire:
 Le Comité de Surveillance d’Étampes
  invite  la Convention à rester à son poste.
 
 22 Brumaire:
 Régénération des Corps constitués 
   opérée par Couturier.
 
 28 Brumaire:
 Une députation de la commune d’Étampes 
   annonce à la Convention l’arrivée de treize voitures chargées 
   de 51,035 livres de fer et autres métaux.
 
 29 Brumaire:
 Le premier bataillon de la première levée 
   du district d’Étampes invite la Convention à rester à 
   son poste, et l’instruit du serment prêté entre les mains 
de   Couturier.
 
 9 Frimaire an II:
 La Société populaire d’Étampes
   informe la Convention du courage du Sans-Culotte Donat.
 
 
    FAVIERE-DÉFANATISÉE 
   (Saint-Sulpice-de-Favière).
 7 Brumaire an II; Envoi d’argenterie.
 
 
    AUVERS.
 Envoi d’argenterie.
 
 
    LA FERTÉ-ALAIS.
 23 Brumaire:
 Une députation apporte à la Convention 
   les métaux précieux de l’église. En guise de divertissement, 
   ces individus sont revêtus de guenilles mystiques qu’ils jettent 
avec   mépris au pied du bureau (sic).
 
 
    MAUCHAMPS (Commune).
 6 Brumaire:
 Envoie l’argenterie de son église.
 Le citoyen Pierre Dolivier se plaint des calomnies 
  de  Couturier.
 
 
    MONNERVILLE (Commune).
 28 Brumaire:
 Envoie à la Convention le procès-verbal 
   de la régénération des autorités.[p.92]
 
 
 CHAMARANDE.
 29 Brumaire:
 Le citoyen Cochet, prêtre, envoie à 
 son   père ses lettres de prêtrise.
 
 
    DOURDAN.
 15 Brumaire:
 Le citoyen Savouré, administrateur du district 
   de Dourdan, a brûlé ses lettres de prêtrise sur la place
   publique.
 
 
    COUTURIER (Jean-Pierre), 
   représentant du peuple 
 à Étampes.
 
 17 Brumaire:
 Fait un envoi d’argenterie provenant des églises 
   de Breuillet, Favières-défanatisèe..., annonce le 
mariage   du curé de Saint-Sulpice.
 
 20 Brumaire:
 Annonce l’abondance des blés à Étampes.
 
 25 Brumaire:
 Annonce que Ledoux, curé d’Étréchy, 
   renonce à ses fonctions.
 
 27 Brumaire:
 Adresse à la Convention dix-huit à 
 vingt   voitures de cloches, provenant des églises d’Étampes 
 et des   environs.
 Annonce le désistement de plusieurs prêtres et des 
dons   d’argenterie d’église.
 
 28 Brumaire:
 Annonce l’abondance des blés et l’arrivée 
   de deux cents voitures de cloches et métaux divers.
 
 3 Frimaire:
 Annonce l’équipement des Volontaires.
 Fait passer au Creuset les richesses des églises.
 Fait abjurer les prêtres.
 
 8 Frimaire:
 Écrit qu’il fait célébrer 
les   jours  de Décadi dans les communes du district, notamment à 
  Itteville.
 
 15 Frimaire:
 Annonce qu’il a trouvé une caisse d’argenterie 
   dans la maison de l’émigré Valory.
 
 9 Frimaire:
 Écrit d’Étampes que les dons en
chemises    sont aussi importants à Dourdan qu’à Étampes.
 Annonce que les huit cantons du district d’Étampes 
   ont fourni cent trente-cinq chevaux.
 
 C’est sans doute, après que sa mission
à    Étampes avait cessé, que Couturier adressa à
la Convention    son rapport que nous avons déjà mentionné,
du 28 frimaire    an II (18 décembre 1793), sur les régénérations 
   opérées par lui.    [p.93]
 
 Dans le mois suivant, Couturier était avec
  son  fils en mission aux armées du Rhin, et il paraît qu’à 
   cette époque sa femme qui était potière de terre 
   se trouvait fort gênée; à la date du 15 nivôse 
  an II (4 janvier 1794), nous trouvons dans le 28e volume des Procès-verbaux 
   de la Convention, mentionnée, une pétition de l’épouse 
   du citoyen Couturier, qui se plaint de ce que le propriétaire de 
 la  maison où elle loge veut l’en chasser, parce qu’elle n’a pas payé
   ses loyers.
 Dans la séance de la Convention du 3 frimaire an III (23 
novembre    1794), Couturier vota le décret d’accusation contre Carrier, 
dans   des termes bons à connaître:
 
 «Ce ne sont point, dit-il, les noyades,
les   fusillades,  ni même les soupapes prétendues de l’invention
 de Carrier qui  fixent mon opinion, parce que le mode de destruction des
ennemis et brigands  contre la république, ne peut être jugé
criminel que par son intention bonne ou mauvaise.»
 
 Quelques jours plus tard, Couturier, lui aussi,
 était   mis en accusation, et une procédure s’instruisait
contre  lui au Tribunal   criminel de Seine-et-Oise. Il parvint à
éviter  une condamnation,   et fut dans la suite successivement membre
du Conseil  des Cinq-Cents, puis   député au Corps législatif.
 
 En 1803, Couturier se fit nommer directeur de
l’enregistrement    dans le département de la Loire. Il est mort à
Issy, près    Paris, le 5 octobre 1818.
 
 | 
 |  
                   | [155] 
 | 23 OCTOBRE 1793 (2 BRUMAIRE AN II). 
 | Voir
le  n°155   (cliquez ici) dans le Supplément 
 en fin  d’ouvrage. 
 |  
                   | [107] 
 |   24 OCTOBRE 1666.
 Ce jour le P. Ribiollet, qui fut provincial des
 Barnabites,   de 1665 à 1668, donne les monita au collège
 d’Étampes   à la suite d’une visite qu’il venait de faire
de  ce collège.   Il adressa en même temps au supérieur
général   de l’ordre, une relation détaillée
sur l’origine du [p.94] collège et sur les revenus; il termine ainsi sa relation:
«Le local, tant pour    les classes, que pour les religieux, est suffisamment
vaste et commode.  Il  comprend deux jardins et il est situé dans
un pays dont l’air est très-sain.»
 
 | 
 |  
                   | [108] 
 | 24 OCTOBRE 1790.
 L’ingénieur du District d’Étampes, 
 adresse   au Directoire du département de Seine-et-Oise, ses observations 
 au   sujet des ateliers de secours pour les quatre-vingt-dix ouvriers de 
Paris,   à employer dans le District d’Étampes.
 
 L’Ingénieur demande:
 
 Que ces ouvriers soient placés sous sa
direction,    et qu’avant de les envoyer, l’Autorité s’entende avec
les Municipalités    sur les mesures à prendre pour faire subsister
ces ouvriers et pour    les loger.
 
 Il demande qu’on lui donne deux conducteurs par
 atelier,   qu’on leur assure à chacun un traitement d’au moins quatre-vingt-dix 
   livres par mois, et qu’avant de faire les essais proposés, le département 
   assure dans la caisse du Trésorier du District les fonds nécessaires 
   au paiement des ouvriers et des conducteurs.
 
 Enfin, il réclame de la part du District
 un  concours  efficace pour la surveillance des ouvriers, et qu’il soit
fortement   secondé  par les brigades des maréchaussées
voisines   et particulièrement  par les gardes nationales des environs,
pour  pouvoir contenir les ouvriers  en tout temps.
 
 | 
 |  
                   | [109] 
 | 26 OCTOBRE 1526.
 
    Passage à Étampes 
   du convoi funèbre de la reine Claude, première femme de François
   Ier.
 Claude, la fille aînée de Louis XII 
 et  d’Anne de [p.95] Bretagne, avait succédé à sa mère
   dans la possession du comté d’Étampes.
 
 Cette princesse à peine âgée 
 de  quinze ans, épousa, le 4 mai 1514, à Saint-Germain-en-Laye,
   François, comte d’Angoulême et duc de Valois, qui quelques
 mois  plus tard monta sur le trône de France sous le nom de François
   premier. Cette union fut pour la ville d’Étampes l’occasion
de   faveurs royales. La jeune princesse lors de son passage dans notre ville
  avait consenti à se faire auprès de son père l’interprète
   des vœux des habitants d’Étampes, et le jour même de son
mariage,    elle obtint de Louis XII qu’il affranchît les habitants
d’Étampes,    ses vassaux, de la dépendance des lieutenants
du roi, et qu’il les    autorisât  à se construire une maison
commune et à administrer   eux-mêmes librement leur cité.
 
 La reine Claude qui, à son premier passage
  à  Étampes, avait refusé toute espèce d’honneurs
  revint  dans nos murs, le 28 janvier 1516. Celle fois, dit dom Fleureau,
 «elle  fut reçue par les habitans sous les armes, par le clergé, 
  par  tous les officiers de la justice et par le corps de la ville, au nom 
  de laquelle  les échevins lui présentèrent un superbe 
  dais chargé  d’écussons aux armes de Sa Majesté et 
de  quantité de  chiffres en «broderies d’or; ils le portèrent 
  au-dessus de sa  litière «depuis la porte Saint-Martin par 
laquelle  elle entra,  jusques au château où elle voulut loger. 
Les rues  étoient  éclairées de quantité de flambeaux, 
 et ce qui agréa  le plus Sa Majesté, ce fut une compagnie de
 deux cents petits garçons,  qui portoient à la main chacun 
une banderole de tafetas chargée  de ses armes.»
 
 «Les habitans d’Estampes, dit encore dom 
Fleureau,    furent bientôt privez de l’honneur d’avoir leur reine pour
comtesse    et dame particulière de leur ville, car elle mourut l’an
1524, le   vingtième jour de juillet.» [p. 96]
 
 La reine Claude mourut dans ce même château 
   de Blois, où, dix ans auparavant, sa mère Anne de Bretagne, 
   avait rendu aussi le dernier soupir.
 
 «Claude de France, dont le règne
fut   si  court et la fin si prématurée, joignait à
une piété    sincère une grande douceur, un caractère
toujours égal,    et surtout une extrême bonté, qui la
fit appeler de son temps                la bonne reine.
 «La douce et modeste devise qu’elle avait
 choisie   peint d’un seul trait la mansuétude et tout le calme de
son âme.   C’était une lune en plein avec ces mots: Candida
candidis.  Mais bien différente de sa mère Anne de Bretagne,
la jeune épouse de François 1er, n’avait point reçu
de la nature ces dons extérieurs qui au premier abord séduisent
les regards; sa taille était médiocre, les traits de son visage
n’avaient rien qui fixât l’attention, et si quelque chose dans sa démarche 
 rappelait la reine Anne, c’est qu’à son exemple elle boitait un peu, 
 sans avoir toutefois comme elle l’art de déguiser presque entièrement 
 ce défaut.» (Maxime de Montrond, t. II, p. 55.)
 
 Belleforest, historien contemporain, fait dans 
son   style  ce bel éloge de Claude de France: «Elle étoit, 
  dit-il,  estimée la fleur et perle des dames de son siècle, 
  comme étant  un vrai miroir de pudicilé, sainteté, 
piété  et  innocence; la plus charitable et courtoise de son 
temps; aimée  de  chacun, et elle aimant ses sujets et s’efforçant 
de bien faire  à  tous, et n’ayant souci que de servir Dieu et de complaire
au Roi,  son époux.»
 
 Des auteurs du temps disent encore, qu’au lieu 
de  prier  pour elle, on l’invoquait comme sainte après sa mort, et 
que  quelques  personnes persuadées de sa sainteté, lui demandaient
              remède  en leurs maladies et autres adversités.[p.97]
 
 Deux années après sa mort, les restes
   de la reine Claude furent transportés de Blois à Saint-Denis.
 
 Le passage à Étampes du convoi funèbre 
   de la reine Claude, nous est révélé par un manuscrit 
   de la Bibliothèque nationale (K. 83, n° 18), portant en tête:
 
 Despence de madame de ta Trémoille 
   et aultres dames et damoiselles qui ont accompaigné et conduict 
le   corps de la feue royne CLAUDE, que Dieu absoille, depuis Bloys jusques 
à   Sainct-Denys en France.
 
 Le convoi parti de Blois le 12 octobre 1526 est
 passé   à Étampes, le 26 octobre, et n’est arrivé
 à Saint-Denis  que le mercredi septième jour de novembre,
 qui est le jour que ladite feue Royne fust enterrée.
 
 Le cortège qui accompagnait devait être 
   nombreux si l’on en juge par la quantité des denrées qui 
se   consommaient chaque jour, et par les différents services qui le
composaient.   Pour apprécier exactement la quantité de ces
denrées,   et arriver par ce calcul à évaluer le nombre
des personnes   qui composaient le cortège, il faudrait avoir des
connaissances qui   nous font défaut. Nous nous bornerons à 
 donner un extrait du  registre en question, en ce qui concerne les dépenses 
 faites pendant   le séjour à Étampes; dépenses 
 qui se renouvelaient   à peu près chaque jour:
 
 
 FOURRIÈRE:
 A la veufve feu maistre Guillaume Cormerean, d’Estampes, 
   pour deux cens bûches de gros boys et soixante-douze fagotz, pour 
 le  jourd’huy et le lendemain disner, CXVIII solz;
 
 | 
 |  
                   | 
 | A 
ladite    veufve, pour le desroy (1) du logis de madame de la Trémoille et cuysine, et avoir 
   fourny de linge pour les tables et cuysine, baterie et ustancilles de cuysine
   pour le soupper d’arsois (2) et le disner du jour subséquent, LX sols; 
 A Macé Baudequyn, pour le desroy du logis 
 de  madame de Sainct-Simon et les filles dont elle a charge, X sols; [p. 98]
 
 A Marguerite More, pour le desroy du logis de
madame    d’Avangort et les Frezes, X sols;
 
 A l’oste de madame de la Guerche, pour le desroy 
 de  son logis, X sols;
 
 A Jehan Huiche, pour le desroy du logis de madame
  la  Chastellaine et Pleines, X sols;
 Pour le desroy de la panetrye. V sols;
 Pour le desroy de l’eschançonnerie, V sols;
 Pour le desroy de la fructerie, V sols;
 Pour le desroy du garde-manger, V sols;
 
 |      (1) 
                 Desroy, le désarroi, le dérangement 
occasionné   pour loger madame de la Trérmoille.(2) D’arsois,  
   d’hier au soir.
 
 |  
                   | 
 | A 
Guillaume    Reverdi, pour paille (1), par luy fournye aux dames dont es-jours 
précédans,    est faicte mencion que les religieux à 
l’esglise d’Estampes, IX sols   VI deniers. 
 Sabmedy XXVIIe jour d’octobre 1526, disner 
au  dit  lieu d’Estampes et coucher à Longehumeau.
 
 Paneterye:
 A Jehan Dumayne, pour trente douzaines de pains,
  IIII  livres X sols;
 Eschançonnerie:
 A l’oste du Sauvaige, d’Estampes, pour huict
pintes    de vin cléret viel, X sols;
 A … d’Estampes, pour dix pintes et demye de vin 
 blanc   viel, VII sols;
 A l’ostesse de Sainct-Jullien d’Estampes, pour
 treize   septiers de vin cleret nouveau, LII sols.
 
 |      (1) 
   Les lits à cette époque se composaient même pour les 
  dames de la, cour d’une paillasse, dont on renouvelait la paille à 
  chaque étape.Des religieux accompagnaient le corps qu’on déposait 
   chaque jour dans l’église, ils ne le quittaient pas et se relevaient 
   probablement pour veiller la nuit.
 On fournissait à ceux qui ne veillaient 
pas   de  la paille pour se coucher.
 
 |  
                   | [110] 
 |   MARDI 29 OCTOBRE  
   1793  (8 BRUMAIRE AN II).
 Couturier célèbre révolutionnairement, 
   sur la place Saint-Gilles, à Étampes, le mariage du curé 
   de Champigny.
 
 Nous donnons la copie de cet acte transcrit par
 les   ordres de Couturier sur le registre des actes de mariage de Champigny
 pour   l’année 1793, dont l’original doit  [p. 99] se trouver aussi
   sur les registres de la ville d’Étampes.
 
 Dans cet acte, Couturier ne se borne pas à
  violer  les lois de l’église, il viole encore dans toutes les dispositions 
   relatives au mariage civil, la loi du 20 septembre 1792 qui régissait 
   alors les actes de l’état-civil. Le mariage célébré 
   par Couturier était un acte nul sous tous les rapports, c’était
    un scandale et rien autre chose. La loi du 20 septembre 1792 qui a servi
   de base au titre II de notre Code civil, voulait que le mariage alors
fut    précédé de publications faites huit jours à
 l’avance  dans le lieu du domicile  de chacune des parties; l’acte de mariage
 ne pouvait  être reçu que dans la maison commune du lieu de
ce domicile.  Couturier se soucie fort peu de se conformer à la loi,
il usurpe les  fonctions d’officier de l’état-civil et celles de notaire,
 et célèbre  le mariage sur une place publique d’Étampes.
  Voici cet acte:
 
 Ce jourd’hui huitième jour du second mois 
 de  l’an II de la. République française, une et indivisible 
 en la ville d’Étampes, une heure de relevée, au-devant de l’arbre
  de la Liberté, planté sur la place de la Régénération.
 
 Par devant moi Jean-Pierre Couturier, représentant 
   du peuple, assisté du citoien Duché, officier public en ladite
   ville, et en présence des témoins ci-après nommes
et   d’une grande affluence de citoyens, sont comparus Henri Salmon, curé
   de la paroisse de Champigny, âgé de cinquante-six ans, natif 
   de Venderesse, district de... département des Ardennes, fils de
feu  Jean-Baptiste Salmon et de deffunte Charlotte Aubert, d’une part; et
Anne  Chaté, âgée de quarante-huit ans et demie, fille
de Claude  Chaté, journalier, demeurant à Herry-le-Chatel,
 et de deffunte  Françoise Portier, ses père et mère,
 demeurant tous deux en la commune de Champigny, d’autre part;
 
 Lesquels ont dit que, désirant, depuis
longtemps    de s’unir ensemble, ils n’avaient pu le faire sous l’ancien
régime,    pourquoi voulant profiter de la présence de Moi,
représentant    du peuple, pour donner à leurs citoiens l’exemple
de leur soumission    aux lois nouvelles auxquelles ils applaudissoient de
tout leur cœur et craignant   mon prompt départ, ils ont, dimanche
dernier, fait publier à   la porte de la maison commune et en la forme
ordinaire leur union prochaine,   et qu’ils paroitroient devant Moi pour
leur donner acte de leurs conventions   matrimoniales qui purement et simplement
consistent et se réduisent    à laisser au survivant la jouissance
de tout ce qu’ils possèdent     tant en meubles [p. 100] qu’immeubles et dont   lu prix principal
est de la somme de six mille livres que les acquêts    conquets faits
ou à faire, les donnations successions et legs qui   pourront leur
avenir pendant la présente communauté seront  de même
à la jouissance du survivant, le tout sans être   tenu de donner
caution.
 
 A été convenu, en outre, entre les 
 parties   qu’attendu que la fortune dont ils jouissent actuellement, appartient 
 en  totalité au¬dit Salmon à l’exception des hardes de 
ladite  Chaté, qu’après la mort sans enfants desdits époux, 
 la totalité de leur fortune retournera aux héritiers dudit 
Salmon, à moins que le père de ladite Chaté ne soit encore
vivant, dans lequel cas lesdits époux consentent qu’il jouisse jusqu’à
son décès de la totalité de leur fortune, laquelle retournera
auxdits héritiers Salmon après sa mort, inventaire préalablement
 fait après la mort desdits Salmon et sa femme et de suite procéder
à la célébration de leur mariage si longtemps désiré.
 
 En conséquence, après avoir donné 
   connaissance à haute et Intelligible voix de là publication 
   avant ditte et de celle extraordinaire que j’ai fait faire aujourd’hui 
au   son de la caisse, j’ai interpellé au pied de l’arbre de la Liberté 
   au milieu de l’affluence des citoiens, tous et chacun de former à
   l’instant son opposition, si aucune il i a et personne ne s’étant
  présenté,  lesdits conjoints se sont donné la main
et  réciproquement ont prononcé librement et déclaré
  s’épouser. Cette formalité observée, j’ai déclaré
  à haute et intelligible voix, au nom du Peuple François et
 de la Loi que lesdits Salmon et Chuté étoient unis en mariage.
 
 J’ai, en outre, arrêté que le présent 
   acte de mariage révolutionnairemcnt célébré, 
  sera transcrit à l’instant sur le registre des mariages de la Commune 
   de Champigny, apporté à cet effet; le tout fait en présence 
   des citoiens Charpentier, de Sebillon, administrateur du département. 
   Sureau fils, juge de paix du canton d’Étampes, et Baude, président 
   du tribunal du district d’Étampes, qui ont signé avec les 
 parties,  l’Officier public et Moi, les jour, mois et un avant dit. Signé: 
 Anne  Chaté, Salmon, Sureau fils, Duchez, officier public, Couturier, 
 Baude,  Charpentier, Sebillon et P. Raguideau.
 
 | 
 |  
                   | [111] 
 |   31 OCTOBRE 1793 (10 BRUMAIRE
AN II).
 Le citoyen Couturier, représentant du peuple, 
   envoyé par la Convention dans le département de Seine-et-Oise, 
   instruit l’Assemblée des progrès de la philosophie dans les
   divers cantons qu’il a parcourus, et du mariage d’un grand nombre de prêtres
   qui abjurent publiquement, à la grande satisfaction des citoyens,
              [p. 101] toutes les idées superstitieuses dont ils avaient eu,
disent-ils, le malheur de se rendre les apôtres.
 
 
 (Procès-verbaux de
la Convention, 24e volume.) | 
 |  
                   | [112] 
 |    FIN OCTOBRE 1702.
 Le frère Jean-André Foucquemberg,
 barnabite   à Étampes, mourut sur la fin d’octobre de cette
 année,   âgé de 99 ans 3 mois. Il se souvenait très-bien
 de la   mort d’Henry IV. Il conserva jusqu’à sa mort, sa mémoire 
 et   son intelligence. Le Mercure galant, de novembre 1702, rapporte 
 qu’il   travaillait encore au jardin, à la sacristie et à tout
 ce qui  regardait son état. Il cousait même sans lunettes et
 à   la simple lumière d’une chandelle. Toute sa vie il eut
une santé   toujours bonne; il mourut des suites d’une chute. Il reçut
 tous ses   sacrements, et il rendit l’âme sans peine, sans douleur
et sans aucune   convulsion.
 
 | 
 |  
                   | [113] 
 |   4 NOVEMBRE 1792.
 Envoi à la Monnaie, par les Administrateurs 
  et  Procureur-Syndic du district d’Étampes, de l’argenterie provenant 
  de l’abbaye de la Joie-Villiers, la Congrégation d’Étampes 
 et Paroisses du district, pesée par les citoyens Hujo (sic) 
 et Enard, orfèvres, après en avoir séparé les 
 corps étrangers.
 
 
 
                     
                       
                         | ABBAYE    DE LA JOIE-VILLIERS. Une petite croix d’or pesant six gros. Un
soleil, un   plateau, une petite croix sur son pied, deux ciboires, un calice
et trois   patènes, un anse sur son pied et une plaque à jour, 
pesant  le tout ensemble en vermeil, 27 marcs 6 onces 4 gros, ci [p.102] 
 | 27   m 
 | 6  on 
 | 4  gr 
 |  
                         | Une   lampe  et ses chaînes, un encensoir, sa navette et sa cuillère,
  une   petite croix, deux couronnes, un cœur, quatre burettes et deux plats,
  un  bassin, deux calices, une boîte aux saintes huiles, un bénitier
   et son manche, un petit ciboire, une coquille, le bout d’un goupillon,
un   réchaud, des débris de chasse et reliquaire, une grande
croix   et son bâton, une caffetière.une autre caffetière
plus   petite, trois tasses à médecine, un petit chandelier,
trois   gobelets, et trois écuelles, le tout en argent non doré,
et   pesant 74 marcs 2 onces 4 gros, ci 
 | 72 
 | 2 
 | 4 
 |  
                         | MAISON    DE LA CI-DEVANT CONGREGATION D’ÉTAMPES. Deux calices et
deux patènes,     un plateau, un soleil, et un ciboire, le tout de
vermeil, et pesant 17  marcs    6 onces 1 gros, ci 
 | 17 
 | 6 
 | 1 
 |  
                         | Une   lampe  avec sa chaîne, quatre burettes et deux plats, un bénitier, 
  un encensoir, une navette et sa cuillère, quatre chandeliers, deux 
  croix, un calice, un ciboire et son couvercle, trois écuelles, une 
  tasse, un gobelet à pied, deux boîtes, une plaque, trois statues 
  représentant saint Augustin, saint Joseph et la Vierge, le tout d’argent,
  et pesant 83 marcs 6 onces 7 gros, ci
 
 | 83 
 | 6 
 | 7 
 |  
                         | FABRIQUE    DE MONNERVILLE. Une croix de procession sans manche et deux burettes, 
pesant    ensemble 7 marcs 5 onces 6 gros, ci
 
 | 7 
 | 5 
 | 6 
 |  
                         | TOTAL 
 | 211   m 
 | 3  on 
 | 6  gr 
 |  
 | 
 |  
                   | [114] 
 |   8 NOVEMBRE 1793 (18 BRUMAIRE
AN II)
 Couturier adresse de Sogrès, au Comité 
   de Salut public, à Paris, une lettre pour l’informer du passage 
à   Étampes, de trois cent soixante-dix-neuf prisonniers [p. 103] arrêtés 
   à Sablé, département de la Sarthe, et dirigés 
   de Saumur sur Paris.
 
 
     (Archives nationales, 
   AF II (142)
 | 
 |  
                   | [156] 
 | 8 NOVEMBRE 1793 (du 18 du 2e mois de l’an II). 
 | Voir
le  n°156   (cliquez ici) dans le Supplément 
 en fin  d’ouvrage. 
 |  
                   | [115] 
 | 9 NOVEMBRE 1793 (19  
   BRUMAIRE AN II).
 Couturier, représentant du Peuple, en mission 
   a Étampes,
 Rend à Segrès, commune de Favières-Défanatisé 
   (Saint-Sulpice-de-Favières),
 Un arrêté par lequel:
 
 «Prenant des mesures d’intérêt
  et  de salut public, pour confisquer le château de Mesnil-Voisin,
appartenant   à Marie-Françoise Broglie, veuve de Charles-Joseph
Lignerac,   âgée de soixante-dix-neuf ans.
 
 «Ses héritiers sont:
 «Lignerac, duc de Caynus;
 «Et Lignerac, femme du comte de Rouget.
 
 «    … Outre, les sommes que les 
 sangsues   intéressées (c’est ainsi que Couturier désigne 
 les   héritiers présomptifs de Madame de Lignerac), peuvent 
 annuellement  soutirer de la faiblesse d’une femme de quatre-vingts ans, 
il y a à  craindre que sa mort, que l’on peut juger très-prochaine, 
 ne soit cachée aux administrations et que la cupidité ne profite 
 de l’intervalle pour opérer des dilapidations.
 
 «L’Administration municipale d’Étampes
   est nommée tutrice de la citoyenne Broglie-Lignerac, pour les biens
   qu’elle possède dans son arrondissement.»
 
 
    (Archives nationales, AF 
   II (442.)   [p. 104]
 | 
 |  
                   | [116] 
 |    MÊME DATE
 L’Administration régénérée 
   d’Etampcs, et l’ex-curé Charpentier, témoignent par une pétition
   à la Convention nationale leur reconnaissance de lui avoir envoyé
   le citoyen Couturier, montagnard.
 
 «L’énergie, dit cette pétition,
   est rendue au District; les prêtres se marient; les aristocrates
et   les gens suspects sont arrêtés.»
 
 | 
 |  
                   | [117] 
 | 10 NOVEMBRE 1793 (20 BRUMAIRE 
   AN II).
 Couturier envoie des commissaires dans toutes
les   paroisses  du district d’Étampes, «pour recueîllir
l’argenterie   des  églises, les cloches, grilles de fer et autres
matières   propres  à la république.»
 
 Il signale aux commissaires les paroisses suivantes:
 Étampes, Milly, Maisse, Angerville, Saclas, 
  Fontaine,  Méréville, Boissy-la-Rivière, Boissy-le-Sec, 
  Ormoy, Saint-Cyr, Monnerville, Bois-Herpin, Roinvilliers.
 
 
    (Archives nationales).
 | 
 |  
                   | [118] 
 |   13 ET 14 NOVEMBRE 1567.
 L’armée royale, sous la conduite du duc 
d’Anjou,    frère du roi (Charles IX), alors âgé seulement 
de quinze    ans, assemblée entre Étampes et Saint-Mathurin-de-l’Archant,
    part à la poursuite des Huguenots. Le maréchal de Brissac, 
   gouverneur de l’avant-garde du camp du roi, entra sans coup férir 
  à Montereau, que les Huguenots avaient abandonné.
 
 
     (Mémoires 
   de Claude Haton, p. 498.) [p. 105]
 | 
 |  
                   | [119] 
 | 13 NOVEMBRE 1794 (23 BRUMAIRE 
   AN III).
 Un décret de la Convention porte que les
 entrepreneurs   qui achèteront des biens nationaux pour former le
canal d’Essonne,   jouiront pour le paiement de leur prix des mêmes
avantages que les  autres adjudicataires de pareils biens.
 
 | 
 |  
                   | [120] 
 |    15 NOVEMBRE 1793 (25 
   BRUMAIRE AN II).
 Couturier fait part à la Convention que:
 «Ledoux, curé d’Etréchy, et
 Bougault,   prêtre, ont renoncé à leur état mensonger
 et que  leurs lettres de prêtrise ont été brûlées.»
 
 | 
 |  
                   | [121] 
 |   16 NOVEMBRE  1793 
   (26 BRUMAIRE AN II ).
 Arrêté par lequel Couturier enjoint 
 aux   officiers de plusieurs communes des environs d’Étampes, de présenter
   aux Municipalités un compte bien étendu de leur gestion.
 
 
 (Archives nationales.)
 | 
 |  
                   | [122] 
 |    17 NOVEMBRE 1793 (27 
   BRUMAIRE AN II).
 Arrêté signé Couturier portant:
 «Les Administrateurs des districts sont
autorisés    à réduire les calices, Saints et autres
matières des    églises, à leur juste valeur, en les
convertissant en lingots.»
 
 | 
 |  
                   | [123] 
 |    18 NOVEMBRE  1793 
   (28 BRUMAIRE AN II).
 Une députation de la commune d’Étampes, 
   annonce [p. 106] à la Convention l’arrivée de treize voitures chargées 
   de 51,035 livres de fer, cuivre, bronze et plomb qui bientôt seront 
   suivies d’autres.
 
 
 (Procès-verbaux de
la Convention, t. XXV.)
 | 
 |  
                   | [124] 
 | 19 NOVEMBRE  1793  
   (29 BRUMAIRE AN II).
 Cochet, député du département 
  du  Nord à la Convention, dépose sur le bureau de l’Assemblée 
   au nom de son fils, curé à Chamarande, les lettres de prêtrise
    de celui-ci.
 
 | 
 |  
                   | [125] 
 |   21 NOVEMBRE 1793 (1er 
   FRIMAIRE AN II).
 Arrêté de Couturier d’après
 lequel   on ne pourra dorénavant établir des usines sur la
rivière   d’Étampes, sans autorisation.
 
 En outre, cet arrêté reproche «au 
   citoyen Dupré, imprimeur, d’avoir agi avec une noire méchanceté.»
 
 | 
 |  
                   | [126] 
 |    24 NOVEMBRE 1793 (4 
   FRIMAIRE AN II).
 Un arrêté de Couturier accorde une
 indemnité   à Nasson, procureur de la commune régénérée 
   (Étampes). —
 
 (Archives nationales.)
 | 
 |  
                   | [127] 
 |    24 NOVEMBRE 1794 [Lisez en fait: 25 novembre 1795 (B.M.)] (4   FRIMAIRE
 AN IV).L’Administration municipale 
   d’Étampes, représentée par Nasson, commissaire provisoire 
   du Directoire exécutif, Hochereau, président, Fruand, adjoint,
    et Peteil, syndic, adresse une pétition aux Administrateurs du
            [p. 107] département    de Seine-et-Oise, au sujet du conflit qui
 s’est élevé entre   elle et les membres de l’ancien District,
 pour l’attribution à la  nouvelle Administration municipale de l’emplacement
 nécessaire à  ses réunions et du mobilier de l’ancien
 District.
 
 
 Bien que Ia pétition de l’Administration
 municipale,   dont nous possédons l’original, ne porte pas la date
 de l’année,   cette date peut être facilement suppléée.
 On voit par   cette pétition qu’il s’agit de l’installation de l’Administration
   municipale d’Étampes, à la suite de la suppression des districts.
   Les Administrations municipales ont été créées
   par la Constitution du 22 août 1795 (5 frimaire an IV), qui a par
 le  fait supprimé les districts. La date exacte de cette pétition
   peut donc être fixée au 24 novembre 1795 (4 frimaire an IV).
   Une mention mise en marge de cette pétition indique que l’Administration
   municipale  a été invitée à ne disposer de
rien   avant que le Ministre ait statué.
 
 | 
 |  
                   | [128] 
 |   25 NOVEMBRE 1792.
 Envoi à la Monnaie par les Administrateur 
 et  Procureur syndic du District d’Étampes, d’objets d’argenterie 
provenant  des églises et des couvents.
 
 Cet envoi comprenait:
 
 
 
                     
                       
                         | CHALOU. Une    croix d’argent, pesant | 27   m 
 | 6  on 
 | 4  gr 
 |  
                         | BOISSY-LE-SEC.    Un calice 
 | 2 
 | 1 
 | 5 
 |  
                         | ÉGLISE    SAINT-BASILE. Une croix, les feuilles couvrant le bâton 
 | 8 
 | 
 | 5 
 |  
                         | Deux   chandeliers  d’argent 
 | 7 
 | 4 
 | 6  ½ 
 |  
                         | Deux   encensoirs, une navette avec sa cuiller et sa chaîne 
 | 11 
 | 6 
 | 4 
 |  
                         | Une   petite croix d’argent 
 | 2 
 | 
 | 6 
 |  
                         | Une   croix d’argent en reliquaire 
 | 1 
 | 6 
 | 4  ½ 
 |  
                         | Une 
vierge    d’argent 
 | 4 
 | 
 | 2  ½ 
 |  
                         | Un  saint  Basile en vermeil 
 | 3 
 | 3 
 | 
 |  
                         | Deux
 burettes   et un plat d’argent 
 | 2 
 | 3 
 | 4 
 |  
                         | Une 
   tasse 
 | 1 
 | 1 
 | 2 
 |  
                         | VILLENEUVE-SUR-AUVERS.    Un encensoir 
 | 3 
 | 2 
 | 4 
 |  
                         | Une   croix  sans manche 
 | 4 
 | 5 
 | 6 
 |  
                         | Et  une  paire de burettes d’argent 
 | 1 
 | 1 
 | 
 |  
                         | MOIGNY.    Une lampe garnie de ses chaînes 
 | 4 
 | 
 | 2  ½ 
 |  
                         | AUVERS.    Une croix sans manche en sept morceaux et trois clous 
 | 5 
 | 6 
 | 3 
 |  
                         | MILLY.    Argent écrasé et dont la pesée partielle a
été    impossible. Une croix, les feuilles du bâton,
une boule, trois bouleaux    plats, un petit crucifix, une plaque d’argent,
deux plaques rondes, un encensoir,   son couvercle, ses quatre chaînes,
un bouton et trois anneaux, une  navette à encens. une petite chaîne,
une petite cuiller, deux  buttes, six cordons à baleine de bédeau,
une petite vierge et une petite fleur de lys. une petite croix, un petit cœur, quatre chandeliers, une lampe garnie de
trois    chaînes, de deux petites couronnes, dont une du ci-devant
Ordre de
 Malthe, deux écuelles à quêter, le tout pesant
 
 | 41 
 | 1 
 | 3 
 |  
                         | Une   petite  croix en or, pesant quatre-vingt-douze grains. 
 | 
 | 
 | 
 |  
                         | HOTEL-DIEU    DE  MILLY. Une écuelle à quêter 
 | 
 | 5 
 | 5 
 |  
                         | HOTEL-DIEU    D’ÉTAMPES. Une lampe en argent 
 | 9 
 | 6 
 | 5 
 |  
                         | Une   croix  d’autel 
 | 11 
 | 4 
 | 
 |  
                         | Un  encensoir,  navette, cuillère et sa chaîne 
 | 4 
 | 5 
 | 7  ½ 
 |  
                         | Un  bénitier  et goupillon, déduction faite de deux gros pour
 le  crin non ôté 
 | 5 
 | 1 
 | 4 
 |  
                         | Deux   burettes et leur plat d’argent 
 | 3 
 | 
 | 
 |  
                         | Six   chandeliers  d’autel [p.109] 
 | 38 
 | 6 
 | 
 |  
                         | NOTRE-DAME D’ÉTAMPES. 
   Un encensoir, deux navettes avec deux cuillères attachées 
 par  une petite chaîne 
 | 12 
 | 2 
 | 6 
 |  
                         | Une vierge
d’argent 
 | 7 
 | 6 
 | 5 
 |  
                         | Deux burettes 
 d’argent   et leur plat 
 | 4 
 | 1 
 | 5 
 |  
                         | Une lampe d’argent 
 | 7 
 | 7 
 | 2 
 |  
                         | Trois tasses 
 | 4 
 | 3 
 | 3 
 |  
                         | Une jambe 
 | 5 
 | 3 
 | 7 
 |  
                         | Une croix de
 vermeil 
 | 1 
 | 3 
 | ½ 
 |  
                         | Plusieurs feuilles 
   d’argent, visses, écrous, goupilles couvrant et servant à 
 une  chasse en bois 
 | 34 
 | 4 
 | 3½ 
 |  
                         | Une croix d’autel, 
   déduction faite d’une once  pour un morceau de fer greffé 
   dans une bosse de la croix 
 | 6 
 | 5 
 | 2 
 |  
                         | La garniture
 de  deux  bras de saints 
 | 4 
 | 3 
 | 4½ 
 |  
                         | Une petite
couronne    en vermeil 
 | 
 | 5 
 | 5½ 
 |  
                         | Une petite
couronne    d’argent 
 | 
 | 1 
 | 4½ 
 |  
                         | Une croix de
 procession 
 | 11 
 | 
 | 2½ 
 |  
                         | DANNEMOIS. Une 
 croix,   pesant 
 | 4 
 | 1 
 | 5 
 |  
                         | SAINT-YON. Une 
 paire   de burettes d’argent 
 | 1 
 | 3 
 | 4 
 |  
                         | VIDELLES. Une
 croix 
 | 4 
 | 3 
 | 6 
 |  
                         | TOTAL 
 
 | 303   m 
 | 4  on 
 | 2  gr  ½ 
 |  
 | 
 |  
                   | [129] 
 |   27 NOVEMBRE 1793   
   (7  FRIMAIRE AN II).
 Un arrêté signé: Couturier 
et  Gérosme,  secrétaire,
 
 Vu la pétition adressée au citoyen 
 Couturier,   reprétant [sic] du Peuple 
 à Étampes,   tendante à convertir l’église Saint-Gilles 
 en halle au blé;
 
 «Autorise la commune de convertir l’église 
   en halle au blé.» [p. 
   110]
 
 Dans cette pétition signée de douze
  habitants  d’Étampes, on lit:
 «Il n’y a pas de halle au blé dans
 la  commune  d’Étampes, quoiqu’il y ait un marché considérable. 
  Il  existe dans cette commune attenant au marché au blé l’église 
   de la ci-devant paroisse Saint-Gilles, qui formerait une halle toute bâtie 
   puisqu’il ne s’agit que d’ouvrir les cintres qui sont autour des murs du
  dehors de l’église...»
 
 
 (Archives nationales.)
 | 
 |  
                   | [130] 
 | 29 NOVEMBRE 1793 (9 FRIMAIRE 
   AN II).
 Couturier prend un arrêté par lequel il 
prescrit    aux prêtres qui voudront jouir de la pension à laquelle 
ont   droit ceux qui auront renoncé à leur métier, de 
faire   inscrire dans trois jours leur acte de renonciation sur le registre 
de la   commune, «attendu que plusieurs prêtres, même de 
ceux mariés,   après avoir abdiqué leur métier 
et brûlé   leurs papiers, recommençaient leur charlatanisme 
par des messes où   ils attiraient les gens égarés et 
simples.»
 
 
 (Archives nationales.)
 | 
 |  
                   | [131] 
 | 30 NOVEMBRE 1793 (10  
   FRIMAIRE AN II).
 Charpentier, délégué de Couturier, 
   appose les scellés chez Aymard. Charles-Marie-Nicolaï, propriétaire 
   du domaine de Courances et autres.
 
 
 (Archives nationales.)
 | 
 |  
                   | [132] 
 | DÉCEMBRE 1705.
 Les chevaliers de la Compagnie royale de l’Arquebuse 
   d’Étampes donnent une fête en l’honneur du duc [p. 111] de Vendosme qui 
   était leur protecteur, à l’occasion de la victoire remportée 
   par le duc au combat de Cassano.
 
 Le Mercure galant du mois de décembre
   1705 donne de cette fête la description suivante:
 
 «Les chevaliers de l’Arquebuse d’Étampes 
   s’assemblèrent dans l’hôtel de Vendosme pour résoudre 
   tous les préparatifs de cette feste et ils chargèrent de 
l’exécution   M. Rivet, leur commandant, dont ils connoissent le zèle 
et l’affection.   M. Rivet écrivit aussitost à M. l’archevesque 
de Sens, pour   obtenir la permission de faire chanter un Te Deum; 
ce qu’il parut   accorder avec beaucoup de joye. M. Crozat, intendant du conseil
de son altesse,   marqua aussi son zèle, en permettant aux chevaliers,
la chasse sur   les plaisirs du prince, la veille de cette réjouissance.
 
 «On commença à trois heures
 après-midy,   par la publication de l’Ordonnance des Officiers; et
 le soir, l’on fit battre   les tambours et sonner toutes les cloches de
la  ville. L’on dressa un feu   à quatre faces, devant la porte de
l’hostel,  où d’un costé   M. de Vemdosme estoit représenté
 poursuivant l’Armée   des Alliez, avec ces mots: Fiat Angelus
persequens  et coarctans eos,   Ps. 34. On voyoit, d’un autre côté,
ce prince qui mettoit le   feu dans les montagnes du Piémont, en les 
 touchant seulement avec  une baguette; et tous les peuples qui, pour éviter 
 l’embrasement, montoient au sommet et sembloient se précipiter, avec 
 ces mots: Tange montes, et fumigabunt, Ps. 144. Quis se abscondet 
 à calore ejus, Ps. 18. On voyoit dans une autre face Monsieur 
de Vendosme présentant   au Roy divers peuples enchaînez, avec, 
 ces mots: Non timebo millia   populi circumdantis me, Ps. 3. Omnia 
 subjecisti sub pedibus ejus,   Ps. 8. Et la quatrième face représentoit 
 la Victoire, montrant   au Roy les quatre saisons, avec ces mots: Regnum 
 tuum, regnum omnium sæculorum,  P. 144.
 [p.112] «Ce feu estoit terminé par une pyramide, aussi à 
   quatre faces, où estoient représentées toutes les 
conquestes   de son altesse en Italie, avec une renommée au-dessus.
 
 «Tout l’édifice du feu estant ainsi 
 en  état, la compagnie s’assembla à trois heures après-midy
   à la porte de leur commandant, au nombre de cinquante chevaliers
 tous  sous les armes, proprement vêtus, tous leurs chapeaux estant
ornez de plumes blanches; ils se rendirent à la porte de M. Hochereau,
roy de l’oiseau,  qui se mit à leur teste, et qui les conduisit à
  la butte, où il fut tiré pour prix trois éguierres.
 Ces prix estant tirez, la compagnie revint à l’hostel pour disposer
 la marche. MM. les maire perpétuel et lieutenant général
   de police marchaient à la teste, suivis de tous les officiels de
 ville  en robes noires, précédez de leurs hallebardiers et
de leurs  bedeaux en robes rouges Ensuite de quoy, le roy de la compagnie
richement  vêtu, avec ses officiers, l’es-ponton à la main,
le drapeau déployé et suivi de tous les chevaliers, chacun
selon son rang, entra dans l’église Nostre-Dame, au bruit de toute
l’artillerie, qui avoit esté conduite place de l’église, et
de trois décharges de mousqueterie. Le tour du chœur estoit illuminé
d’un très-grand nombre de lamperons; et le Te Deum fut chanté
en musique par le chapitre. Ce cantique  fini, les tambours qui estoient
au milieu du chœur, donnèrent le signal,  et l’artillerie fit encore
une décharge. La compagnie sortît dans le mesme ordre, et trouva
les fenestres des chevaliers et la porte de l’hostel toutes remplies de lumières,
que la nuit faisoit briller. M. Hochereau, roy, à la teste de ses
officiers, alluma le feu, pendant que la compagnie en faisoit le tour au
son des tambours, et au bruit des acclamations de Vive le Roy et Son Altesse,
du canon et des fauconneaux qui estoient dans les tours de l’hostel, des
boëtes, et de toute la mousqueterie. Cette décharge estant finie,
on [p. 113]
tira le feu dont  l’artifice qui estoit nombreuse, fit tout l’effet qu’on
en pouvoit attendre  et remplit toute la place où ce feu estoit dressé.
Après  quoy, la compagnie fit encore une décharge et entra
dans l’hostel,  où un souper magnifique estoit préparé
et où les santez du roy, des princes, de sa maison et de son altesse
furent souvent  réitérées, au son des tambours. Le souper
fini, on commença  le bal, où quantité de dames parurent
avec beaucoup d’éclat;  et ce bal fut suivi d’une superbe collation;
et l’on peut dire que cette réjouissance a esté des mieux ordonnées 
  et des mieux exécutées. Ces chevaliers, en attendant quelques 
  nouvelles actions de leur prince, pour donner des marques plus éclatantes 
  de leur zèle, font faire des prières continuelles pour la 
prospérité  des armes de Sa Majesté.»
 
 | 
 |  
                   | [133] 
 |   11  FRIMAIRE AN  
   II  (1er  DÉCEMBRE 1793).
 Couturier envoie quatre gendarmes au château
   de Villiers, pour s’emparer de la personne du comte de Selve.
 
 Le comte de Selve n’ayant pas été
 trouvé   dans son château, le 13 frimaire suivant (3 décembre
 1793),  Couturier prend un arrêté d’après lequel:
 
 «Ledit comte de Selve sera considéré 
   comme émigré s’il ne se présente pas dans l’espace 
 de  dix jours et ses biens mis en séquestre.»
 
 | 
 |  
                   | [134] 
 |    11  FRIMAIRE AN  
   II  (1er DÉCEMBRE 1793).
 Le citoyen Pierre Dolivier, ci devant curé
  de  Mauchamps, se plaint à la Convention d’avoir été
  calomnié  par le citoyen Couturier, commissaire à Étampes,
  qui lui a reproché de s’être fait un mérite d’un argent
  qui [p.114]  ne lui appartenait   pas, en offrant à la Convention
400 livres qui  appartenaient à  la fabrique.
 
 | 
 |  
                   | [135] 
 | 13  FRIMAIRE AN  
   II (3 DÉCEMBRE l793)
 Arrêté par lequel Couturier ordonne 
 rétablissement   d’un chemin et d’autres travaux au pont des planches 
 et aux chemins de Saudreville   et du Mesnil.
 
 | 
 |  
                   | [136] 
 |   15  FRIMAIRE  
   AN  II (5  DÊCEMBRE 1793).
 Une lettre de Couturier prescrit des mesures
pour   la  vente du mobilier du château de Segrez, ayant appartenu
à   Montulé,  suspecté d’émigration.
 
 | 
 |  
                   | [137] 
 |    15 FRIMAIRE AN II (5 
   DECEMBRE 1793).
 Couturier informe la Convention que le 12 frimaire,
   ses agents ont découvert dans la maison de l’émigré
  Valory, une caisse renfermant 290 marcs d’argenterie.
 
 
 (Archives nationales.)
 | 
 |  
                   | [138] 
 | 6 DÉCEMBRE 1576.
 Ouverture à Blois des États généraux, 
   convoqués par Henry III.
 
 À la première séance on comptait 
   cent quatre députés de l’Eglise, soixante-douze de la Noblesse, 
   cent cinquante du Tiers-Etat.
 
 Quand le Roi entra, toute l’Assemblée se
 leva,   la tête découverte, «et ceux du Tiers-Estat un
 genoil  en terre, jusqnes à ce que le Roy et les Royncs se furent
assis.»               [p. 115]
 
 «Toute l’Assemblée estoit fort attentive, 
   et avoient tous les yeux tournez vers le Roy, quand d’une bonne grâce, 
   parole ferme, haute et diserte;» il prononça sa harangue.
 
 A cette séance assistaient les députés 
   du Bailliage d’Étampes, qui étaient:
 Pour le Clergé, vénérable 
   maistre Artas le Long, chanoine de Notre-Dame d’Étampes;
 Pour la Noblesse, le seigneur de Voussay;
 Et pour le Tiers-Estat, maistre Jean Hony.
 
 
    (L’Ordre des Estats tenus
à Bloys. Paris, Robert le Mangnier, 1577, in-4°.)
 | 
 |  
                   | [139] 
 | 6 DECEMBRE 1664.
 Nicolas Legendre, natif d’Étampes, est
admis    à l’Académie de peinture et de sculpture. Il avait
présenté    à cette Académie pour son sujet de
réception une Madeleine    pénitente, en terre cuite. Déjà
il était juré    de la maîtrise; l’année suivante,
dans l’Assemblée du   4 juillet 1665, il fut élu adjoint à
professeur à l’Ecole   royale de sculpture. Il est mort en 1671, âgé
de cinquante-deux     ans.
 
 Nicolas Legendre avait étudié sous 
 un  sculpteur très-médiocre et néanmoins au rapport 
de Florent  Lecomte (Cabinet des singularitez, etc.) il fut un des plus savants
  artistes  de son temps.
 
 Quoique Nicolas Legendre soit mort encore jeune, 
 il  a travaillé à la décoration d’un grand nombre de 
 monuments   religieux ou d’édifices publics, et a laissé quantité 
   d’œuvres d’art, dont beaucoup sans doute sont perdues ou ont été
    détruites.
 
 M. de Chennevières a publié dans 
les               Mémoires  inédits sur la vie et les ouvrages 
  des membres de l’Académie  royale de peinture et de sculpture, 
  une notice sur [p. 116] Nicolas Legendre,  écrite vers 1690, par Guillet de Saint-Georges, 
  à laquelle nous empruntons ce qui suit:
 
 «Nicolas Legendre était issu d’une
 très-honnête   famille, et dès son enfance, il donna
des marques d’une très-sage   éducation. Il montra de bonne
heure beaucoup de goût pour le   dessin et la sculpture. Il se forma
lui-même et fut redevable de son   talent à son travail.
 
 | 
 |  
                   | 
 | «Les 
   premiers ouvrages qui le firent remarquer furent plusieurs statues de saint
   Bruno dans différentes attitudes qu’il sculpta pour la Chartreuse
   de Gaillon (1). «Il travailla ensuite pour l’abbaye de
la  Victoire   de Senlis, puis, à Paris, il sculpta la porte du Collège 
 de   la Marche.
 «Une de ses œuvres les plus remarquées, 
   fut la sculpture des boiseries de l’église Saint-Paul à Paris,
   qu’il embellit de bas-reliefs et de figures isolées.
 A la porte du Couvent des Bénédictins 
   d’Issy, on voyait deux statues de pierre représentant, l’une saint 
   Benoît, et l’autre sainte Scholastique; toutes les deux étaient 
   dues au ciseau de Legendre.»
 
 En outre, il avait orné:
 En 1657, la façade de l’hôtel de 
Béarnais,    rue Saint -Antoine, de deux grandes figures d’anges;
 En 1658, le portail du château de Meudon, 
 de  quatre statues d’enfant;
 Ce fut encore lui qui exécuta, en I659,
 à   Vaux-le-Vicomte, résidence du surintendant Fouquet, les
 ornements  de stuc qui décorent les plafonds des appartements;
 Ce fut surtout pour l’église de Saint-Nicolas 
   du Chardonnet qu’il fit les ouvrages; les plus considérables, Legendre 
   orna de sculptures la façade de cette église sur la rue des
   Bernardins, et à l’intérieur de l’église, il   [p. 117] travailla à 
   la chapelle de la Vierge et à celle des Agonisans;
 
 On cite encore de lui un fronton, représentant 
   la tempérance et la prudence, au Collège des Quatre-Nations;
 Une sainte Radegonde, pour un couvent de Poitiers;
 Deux renommées en bois sculpté,
pour   la  chambre du roi au Louvre;
 Deux enfants, pour l’église Saint-Jacques-la-Boucherie;
 Enfin, un saint Leu et saint Gilles, pour Étampes.
 
 Nicolas Legendre était très-lié 
   avec Charles Lebrun, peintre du roi Louis XIV, auteur des tableaux, représentant 
   les batailles d’Alexandre. Ce fut à son amitié avec ce grand 
   peintre qu’il dut d’être chargé de travaux d’art au château 
   de Vaux et dans l’église Saint-Nicolas du Chardonnet.
 
 Il fut enterré dans cette église 
dans   laquelle étaient les tombeaux de plusieurs grands personnages, 
notamment   celui de la mère de Lebrun et du président Jérôme
   Bignon.
 
 Legendre a été marié deux 
fois   et a laissé plusieurs enfants, dont l’un s’est fait connaître
   aussi comme sculpteur.
 Un de ses enfants avait été tenu à Maincy 
sur   les  fonds de baptême par Charles Lebrun, comme représentant 
  le surintendant  Fouquet.
 
 On croit que sa première femme était 
  de  Senlis; enfin, Nicolas Legendre figura au procès de Fouquet, 
comme   créancier opposant.
 
 |      (1) 
   L’église de ce couvent et ses monuments furent entièrement 
  détruits par un incendie en 1761.
 |  
                   | [140] 
 |   18 FRIMAIRE AN II (8 
   DÉCEMBRE 1793).
 Procès-verbal, signé: Couturier, 
Jérôme,    Baron, Delisle, Seringe et Dibarast, receveur, çonstatant 
l’envoi               [p.118] à la Monnaie 
de l’argenterie et des métaux précieux provenant des églises, 
montant à environ 3,000 marcs argent  et vermeil, et 15,000 livres 
en pièces de monnaie et assignats.
 
 
 (Archives nationales.)
 | 
 |  
                   | [141] 
 |    6 DECEMBRE 1719.
 «Décès de dame Marguerite
le  Cordier   du Tronc, abbesse de l’Abbaye royale de Villiers, Ordre de
Citeaux,  proche   La Ferté-Aleps. Madame du Tronc, étoit sœur
de M. le marquis   de la Londe, de M. le marquis du Tronc, maréchal
des camps et armées   du roi, et de madame de Savari, dont le mari
étoit  grand-maître   des eaux et forêts de Normandie;
elle étoit  aussi nièce   de feu M. Bontems, premier valet
de chambre du roi.»
 
 
 (Nouveau Mercure, décembre 
   1719, p. 189.)
 | 
 |  
                   | [142] 
 | 8 DECEMBRE 1793 (18 FRIMAIRE 
   AN II).
 La Société populaire d’Étampes
   fait passer à la Convention un arrêté qu’elle a pris
  pour que l’église de cette commune soit régénérée 
   et devienne le Temple de la liaison triomphante, et qu’au milieu du temple, 
   il soit érigé un monument composé des attributs de 
 l’agriculture,  des arts et métiers, surmonté des déesses 
 de la Liberté  et de la Raison.
 
 
    (Procès-verbaux 
   de la Convention, 27e volume.)
 | 
 |  
                   | [143] 
 | 12 DECEMBRE 1793 (22 FRIMAIRE 
   AN II).
 Le citoyen Boulence, officier municipal à 
 Étampes,   informe la Convention qu’il vient d’être chargé 
 par le montagnard   Couturier, de la conduite de 30 milliers de [p. 119] fer, provenant 
  des ci-devant domiciles  de la superstition; c’est le troisième envoi
  de cette nature, et quatre-vingts  voitures sont déjà prêtes
  à suivre la même  destination.
 
 «Le fanatisme, dit-il, existe encore à
   Janville, près d’Étampes; il seroit à désirer
   que le citoyen Couturier se rendît dans cette commune, pour y porter
   l’esprit à la hauteur du règne de la Raison.»
 
 
 (Proces-verbaux de la Convention, 
   même volume.)
 | 
 |  
                   | [144] 
 |   11 DECEMBRE 1794 (21   
   FRIMAIRE AN III).
 Le Comité de Législation de la Convention 
   présente, pour former l’Administration du District d’Étampes, 
   les citoyens dont les noms suivent:
 
 Président:
 Gérosme, ancien épicier;
 
 Directoire:
 Nasson, expert-écrivain, 
   agent national de la commune d’Étampes;
 Carqueville, agent national
  de  la commune de Lardy;
 Gudin jeune, ci-devant homme 
  de  loi, commis de l’Administration du District;
 Dergny, apothicaire à 
  Étampes;
 
 Agent national:
 Crosnier, secrétaire
  de  l’Administration du District;
 
 Conseil général:
 Raymond, marchand de mousseline, 
   ex-chef de Légion;
 Mesnard, cultivateur à
   Boissy-sous-la-Montagne, ci-devant Saint-Yon;
 Bourgeois fils, de La Ferté-Aleps;
 Levasseur, géomètre 
   à Milly;              [p.120]
 Durand-Lalande, aubergiste 
 à   Étampes, ancien notable;
 Goudion, arpenteur, canton 
 de  La Ferté-Aleps;
 Chachignon, huissier à
   Milly.
 
 
     (Procès-verbaux 
   de la Convention, 51e volume.)
 | 
 |  
                   | [145] 
 |   13 DÉCEMBRE 1859.
 M. Frédéric DUBOIS, d’Amiens, secrétaire 
   perpétuel de l’Académie de médecine, prononce dans 
 la  séance publique annuelle de ce jour, l’éloge d’Etienne 
Geoffroy  Saint-Hilaire.
 
 Cet éloge a été imprimé
   dans les Mémoires de l’Académie de Médecine,
  tome XXIV. Il en a été aussi tiré quelques exemplaires
  en brochure, in-4°, de 32 pages.
 
 Précédemment dans la séance 
 publique   annuelle du 22 mars 1852, M. Flourens, secrétaire perpétuel 
   de l’Académie des sciences, avait prononcé l’éloge 
   historique de notre illustre compatriote. (Brochure, in-4°, de 24 pages,
   1852).
 
 | 
 |  
                   | [146] 
 | 23   FRIMAIRE 
   AN XI  (14  DÉCEMBRE  1802).
 Le 23 frimaire au XI, les ecclésiastiques 
 de  l’arrondissement d’Étampes, convoqués par les ordres du 
 Préfet  de Seine-et-Oise, après une messe solennelle célébrée
   par M. le curé de Notre-Dame, prêtent dans cette église,
   entre les mains de M. Hénin, alors sous-préfet d’Étampes, 
   délégué à cet effet, et en présence 
des   autorités civiles, militaires et judiciaires de la ville, sur 
les  Saints Evangiles et chacun séparément, le serment préscrit 
  par l’art. 27 de la Convention, arrêtée le 23 fructidor [p. 121] an IX (10 septembre
    1801), entre le Gouvernement français et le pape Pie VII.
 Ce serment était ainsi conçu:
 
 «Je jure et promets à Dieu, sur les 
 Saints   Evangiles de garder obéissance et fidélité 
au Gouvernement   établi par la Constitution de la République 
Française.   Je promets aussi de n’avoir aucune intelligence, de n’assister 
à aucun conseil, de n’entretenir aucune ligue, soit au dedans, soit 
au dehors, qui soit contraire à la tranquillité publique; et 
si dans ma Paroisse ou ailleurs, j’apprends qu’il se trame quelque chose au
préjudice   de l’Etat, je le ferai savoir au Gouvernement.»
 Voici la liste des ecclésiastiques qui ont prêté
   serment dans cette réunion, avec l’indication des paroisses où
   ils devaient exercer leur ministère:
 
                                                  
                                                       
                 Auger, Jean, desservant, Saint-Basile 
   d’Étampes;Beaunier, Michel-Augustin, id., Saint-Maurice;
 Henry, Honoré, id., le Val-Saint-Germain;
 Vejux, Etienne, vicaire, Notre-Dame d’Étampes;
 Leroy, Charles-Dominique, desservant, Videlles;
 Filleau, Jacques, id., Boutigny;
 Lambert, Pierre-Louis-Benjamin, id., Corbreux;
 Prieur, Pierre, id., Abbéville-Arrancourt;
 Boulloy, Claude-Antoine, aumônier, Hospice d’Étampes;
 Delaville, Marin, desservant, Saclas;
 Boutin, Gérard, id., Buno-Bonnevaux;
 Moutié, François, id., Bullion;
 Bidault, Louis, attaché à Saint-Basile d’Étampes;
 Travers, Etienne, desservant, Guillerval;
 Daage, François-Arnouph, id., Chamarande;
 Porchon, Jean, id, Torfou;
 Rigault, Jean-Claude, id., Saint-Martin d’Étampes;
 Devaux. Louis, id. Saint Gilles d’Étampes;    [p.122]
 Mailhat, Hubert-Marie-Silvestre, id., Chalo-St-Mard;
 Lhomme, Michel, id., Sermaise;
 Gibier, Jacques, amateur desservant, pour un an, Notre-Dame d’Étampes.
 
 | 
 |  
                   | [147] 
 |   15 DÉCEMBRE 1789
 MM. Jean Hême de la Maison-Rouge, échevin, 
   Jean-Gabriel Baudry de la Potterie, conseiller assesseur, Jacques Crosnier, 
   substitut du procureur du roi au bailliage d’Étampes, officiers 
préposés   à la recette de l’argenterie, et Désiré-Jean-Chrétien 
   Hugo, orfèvre vérificateur, nommés, par délibération
    du Corps municipal, envoient au Directeur des monnaies à Paris,
 une  caisse contenant 78 marcs 2 onces 3 gros d’argenterie, produisant en
 argent  4,231 livres 7 sols 11 deniers, consistant en bijoux, vaisselle
d’argent,    et argenterie d’églises, déposés à
l’Hôtel-de-Ville    d’Étampes, en exécution du décret
de l’Assemblée    nationale du 6 octobre 1789, du 11 au 15 décembre.
 
 Ces objets avaient été déposés, 
   savoir:
 
 Par M. Picart, maire; Par M. Geoffroy, conseiller;
 Par M. de Tressan, abbé de 
Morigny,    l’argenterie provenant de la chapelle, qui suit:
 Une figure représentant saint
  Biaise;
 Une croix d’autel garnie de son christ;
 Un soleil de vermeil;
 Un calice et sa patène;
 Une coupe de calice dont la lige, 
le  pied  et la patène se sont trouvés être de cuivre 
rouge  doré;
 Par M. Boncerf, archidiacre de l’église 
   de Narbonne, un plat ovale, deux plats ronds et d’autres objets d’argenterie; 
                 [p.123]
 Par M. Boncerf, conseiller, médecin 
   ordinaire du roi, deux flambeaux garnis et d’autres objets;
 M. Gabaille, procureur du roi au
bailliage,    deux flambeaux, deux jattes, une écuelle et d’autres
objets;
 Mademoiselle Gallier, bourgeoise, 
une   écuelle,  un sucrier et d’autres objets.
 
 | 
 |  
                   | [148] 
 |   16 DÉCEMBRE 1789.
 Second envoi à la Monnaie à Paris, 
 d’une   caisse contenant 43 marcs 7 onces 4 gros et 1/2 d’argenterie, produisant 
  en argent 2,357 livres 10 sols 4 deniers, et provenant de:
 
    M. Guyon, procureur au bailliage, 
   receveur de la ville et chargé par intérim de la subdélégation 
   d’Étampes;M. Lanon, bourgeois d’Étampes;
 M, de Bouraitie, conseiller, secrétaire 
   du roi, receveur particulier des finances à Étampes;
 Et M. de Leyre, secrétaire 
de  l’infant  duc de Parme.
 
 | 
 |  
                   | [149] 
 |   19 DÉCEMBRE 1791.
 Le Receveur syndic du Directoire du District d’Étampes 
   adresse à Palloy une expédition de la délibération 
   du Directoire de ce jour, fixant le jour où se fera l’ouverture 
de   la caisse renfermant la pierre de la Bastille, dont Palloy lui a fait 
hommage   et il l’invite à assister à la cérémonie, 
l’assurant   de la satisfaction qu’éprouvera le Directoire.
 
 Voici le texte de la délibération:
 
 EXTRAIT du registre des délibérations
   du Directoire du District d’Étampes, du 19 décembre 1791.
             [p.124]
 
 Monsieur le Procureur syndic a dit:
 Messieurs,
 
 Je vous ay fait part de la lettre que M.
Palloy    m’a écrite, le trois de ce mois, sur laquelle le Directoire
a arrêté    qu’il recevroit avec satisfaction la Pierre dont
il lui fait l’hommage venant
 des cachots de la Bastille, dans laquelle se trouve le plan de
cette    cy-devant forteresse.
 
 M. Palloy m’a annoncé par une lettre 
 postérieure   dattée du 12, que cette Pierre avoit été 
 conduite à   Orléans par erreur, et il m’a prié de vous
 témoigner   ses regrets de ne pouvoir assister à l’ouverture 
 de la caisse qui   la renferme.
 
 Cette caisse est parvenue au Directoire le
 16,   et d’après ce qui m’a été dit par le parent du
 sieur   Remond, à l’adresse duquel elle étoit, que le sieur
 Hénault   qui s’étoit déjà présenté
 devant le Directoire,   viendroit incessamment pour être présent
 à l’ouverture,   vous avés crus, Messieurs, devoir la suspendre.
 
 Il y a lieu de croire aujourd’huy, que M. 
Hénault    ne viendra point; je pense donc,  Messieurs, que le 
Directoire doit   s’empresser de faire connoître à M. Palloy 
sa reconnoissance   et satisfaire la curiosité des Patriotes, des vrais
amis de la constitution   et de notre liberté, en indiquant le jour
que 1a caisse sera ouverte   et en arrestant le cérémonial qu’il
croira devoir être   observé en pareil cas et être dû
au civisme et au patriotisme   de M. Palloy.
 
 Sur quoi le Directoire arrête que le
 mardi   vingt-sept décembre présent mois, dix heures du matin,
 il sera  fait ouverture de la caisse renfermant la pierre dont il s’agit;
 laquelle   sera placée dans un lieu apparent de la salle où
 le Directoire   tient ses séances; que MM. les membres du Conseil
du District, MM.   les officiers municipaux et procureurs des communes de
son arrondissement,   MM. les juges et commissaires du Roy du tribunal, MM.
les juges de paix de  cette ville et des cantons, seront invités de
s’y trouver et se rendre  pour cet effet en la salle du Directoire, et que
M. le commandant de la garde  nationale sera invité de s’y trouver
avec tel nombre d’officiers et  gardes nationaux qu’il jugera convenable.
 
 ARRÊTE en conséquence que les
 lettres   d’invitations seront imprimées et envoyées dans
le  plus bref   délai par M. le Procureur syndic;
 
 Comme aussy qu’expédition de la présente 
   délibération sera adressée dans le jour à M.
  Pallois, qui est invité de vouloir bien faire ses efforts pour pouvoir
  se rendre auprès du Directoire, les jour et heure cy-dessus indiqués.
 
 Pour expédition, signé: CHARPENTIER, 
               président, GROSNIER [sic], 
               secrétaire. [p.125]
 
 C’est à N. Pallloy, architecte-entrepreneur 
   de son état, qu’avait été confié la démolition 
   de la Bastille:gloire inigne qui lui tourna la tête et influa sur 
 toute  sa destinée. Palloy s’acquitta de la tâche comme d’un 
 sacerdoce.  Bien que les historiens l’aient à peine nommé, 
il occupe une  place remarquable dans l’Histoire de la Révolution. 
Il remplit un des rôles comiques du drame, il représente le côté
niaisement enthousiaste de l’époque, il est le type de l’entrain révolutionnaire.
 
 Pour démolir la Bastille, ce maçon 
   négligea ses propres travaux, et employa tous ses ouvriers à 
   l’accomplissement de la grande œuvre, qui, par là, devint très-coûteuse. 
   Elle commença le lendemain de la prise, et dura jusqu’au 21 mai 
1790,   c’est-à-dire près d’une
 année.
 
 La démolition achevée, Palloy 
 garda   avec soin les chaînes, la serrurerie et les pierres de la Bastille.
   Il purifia les chaînes par le feu, et fit frapper avec pour 4,200
 livres  de médailles de fer et d’autres en cuivre et en plomb. Quant
 aux pierres,  il en rassembla une collection dans son chantier de la rue
des Fossés-Saint-Bernard,  et il en fit des distributions pendant
plusieurs années. Avec des pierres provenant de la démolition 
de la Bastille, il fabriqua des             bornes-frontières, 
qui devaient être placées  aux extrémités du territoire 
de la liberté; ou bien encore des bustes de J.-J. Rousseau et de Mirabeau, 
  sculptés en relief, et quatre vingt-trois petits modèles de
  la Bastille, offerts par lui et par ses apôtres aux quatre-vingt-trois 
  départements de la France. Enfin, il confectionna des plans de cette 
  prion, mis sous verre, encadrés, et qu’il envoya à tous les 
  districts, aux îles  et aux colonies, aux cantons, aux communes rurales, 
  aux sections, etc. Palloy  se créa ainsi une spécialité. 
  (Augustin Challamel, Histoire-musée  de la République Française.)
 
 Palloy avait voulu, il paraît, donner 
 au  District d’Étampes, [p. 
 126], une marque spéciale de sa considération, 
 il l’avait   assimilé aux départements, et à l’envoi 
 du plan de la  Bastille, il avait joint relui d’une pierre provenant de la
 démolition   de cette prison. Que sont devenus la pierre et le plan
 envoyés par   Palloy? — Nous n’avons pas pu le découvrir, ce
 sont là deux   objets qui auraient aujourd’hui leur place marquée 
 dans le Musée   de la ville.
 
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                   | [150] 
 |   29 FRIMAIRE AN III (19 
   DÉCEMBRE 1794)
 Les membres de la Société populaire
  de              Bonne-Commune ci-devant Chamarande, offrent à 
  la  Convention l’hommage de leur reconnaissance pour ses travaux depuis 
le  9 thermidor; ils sollicitent une loi qui interdise l’entrée de 
la Société  populaire aux fonctionnaires publics, afin que les
autorités constituées  ne puissent plus influencer le peuple.
 
 
 (Procès-verbaux de
la Convention, t. 51)
 | 
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                   | [151] 
 |    26 DECEMBRE 1740.
 La Sœur de Reconseil, de la Congrégation
 Notre-Dame   d’Étampes, meurt âgée de soixante-seize
ans, après   avoir déclaré sa soumission à la
bulle             Unigenitus    et au nouveau catéchisme.
 
 | 
 |  
                   | [152] 
 | 1190.
 Philippe-Auguste casse la commune 
 d’Étampes.
 (Léopold Delisle,
  n°571)
 
 M. Léopold Delisle, en rapportant cet acte
  de  rigueur, dit:    [p. 127]
 
 La commune d’Étampes n’est guère 
connue    que par l’acte qui l’a supprimée; il cite sous le u° 
434, un  acte  du même roi, de février 1195, faisant défense 
à    la commune d’Étampes de recevoir les hommes de corps (les 
Serfs)    de l’église Sainte-Croix d’Orléans, et il semhle 
disposé    à penser que la mesure prise contre la commune d’Étampes, 
 avait  été motivée par des infractions à cette 
 défense.
 
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                   | 
 | SUPPLÉMENT. 
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 |  
                   | [153] 
 |   6 AOÛT 1793 (AN   II [Lisez en fait: An I (B.M.)] DE LA
 RÉPUBLIQUE).
 
 Nous, Maire et officiers municipaux administrateurs
   au département des subsistances des commune et district de Paris,
  dépositaires des expéditions originales des deux décrets
  de la Convention Nationale des 1er juillet et 5 du même mois 1793,
 à nous délivrées les 2 et 6 du présent mois,
déclarons et certifions, qu’attendu le besoin urgent où est
la commune de Paris de subsistances, le citoyen Pierre-Joseph Mainfroy, marchand
farinier, demeurant à Étampes, paroisse Saint-Gilles, district
d’Étampes, a été autorisé par nous, ainsi que
le premier desdits décrets nous en donne la faculté, à
acheter de différents laboureurs, fermiers, cultivateurs, marchands
meuniers et fariniers des cantons et districts des départements de
Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Oise, Eure-et-Loir, Loiret et Loire, et autres
départements circonvoisins, la quantité de blé et farine
qu’il pourra trouver à acheter dans lesdits lieux, lesquels blés
et farines il se propose d’envoyer de suite à Paris, soit dans les
magasins de la commune, soit chez les [p. 128] boulangers où à
la halle de cette cité; en conséquence, nous invitons nos frères
des communes, districts et départements sur le terroir  desquels se
fera l’expédition et le transport de la quantité de grains
et farine, à le protéger et favoriser de tout leur pouvoir,
à la charge, par le citoyen sus-nommé, de faire la déclaration
prescrite et de prendre un acquit à caution, conformément au
décret du 4 mai dernier. — Fait en la maison commune de Paris, le
6 août 1793, an II de la République une et indivisible — Signé:
PACHE, maire; GARIN et DE SAVANNE.
 
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 |  
                   | [154] 
 |   9 SEPTEMBRE 1690.
 CLAUDE BOICHOT, bourgeois de Paris, procureur 
 de  très-révérende dame Marie LAMBERT DE THORIGNY, religieuse
  professe de l’ordre de Citeaux, prend possession de l’abbaye royale de
Villiers,   près La Ferté-Alais.
 
 L’an mil six cens quatre-vingt-dix, le neufiesme 
 jour   de septembre, avant midy, en la presance de moy Mire Jacques Louvet, 
 prestre   chanoine de Sainte-Croix d’Étampes, chapelain administrateur 
 de Bouray,   y demeurant, nottaire apostolique au diocèse de Sens, 
 estant de présent   en l’abbaye royalle de Nostre-Dame de Villiers, 
 prés La Ferté-Alais,   ordre de Citaux. assisté de Me
 Paul Duchesne, l’ainé, nottaire   royal résidant aud. lieu 
de La Ferté-Alais et des témoings   cy-après nommés, 
 Me Claude Boichot, bourgeois de Paris, y demeurant, vieille rue du Temple, 
 paroisse Sainct-Paul, de présent en lad. abbaye de Nostre-Dame de 
Villiers, a comparu au nom et comme procureur de très-révérende 
 dame Marie Lambert de Thorigny, religieuse professe de l’ordre de Citeaux 
 et pourvue en cour de Rome de laditte abbaye royalle de Villiers du dit ordre
 de Citeaux, diocèse de Sens, comme vaccante par le décez de
 dame Anne-Dorothée Dargouges de Rannes, dernière paisible possessice
 abbesse de lad. abbaye, fondé de procuration de ladite dame Lambert
 de Thorigny, spécialle à l’effet des présentes passée
 par devant Moussinet et Batellier, nottaires apostoliques à Paris,
  lé quatriesme du present mois et nan, laquelle led. Boichot, procureur,
 a représenté pour estre et demeurer annexée au present
 acte, s’est transporté en lad. abbaye  Nostre-Dame de Villiers
 où    [p. 129] estant en vertu tant des bulles de provision de lad. abbaye accordées 
 par nostre Sainct-Père le pape Alexandre huitiesme, à présent 
 séant, à lad. dame Lambert de Thorigny, données à 
 Rome à Saincte-Marie-Majeure, l’an de l’Incarnation de Nostre-Seigneur 
  mil six cens quatre-vingt-dix, la veille des calendes d’avril, l’an premier 
  du Pontiticat de nostre dit Sainct-Père, deument expédiées 
 et veriffiées que de la sentence de fulmination délivrée 
 sur lesd. bulles par Monsieur l’Official de Paris, l’un des commissaires 
apostoliques desnommez exprez en datte dud. jour, quatriesme des présent 
mois et an. signée Cheron et plus bas Batellier et scellée. 
Et estant entré dans l’église de lad. aabaye après avoir 
faict nos prières devant le St Sacrement au
 grand autel à genoux, par la libre entrée que nous
 a  trouvée  dans lad. église et baise main du chantre, led.
 procureur  au nom de  lad. dame Lambert de Thorigny, après le Veni
 Creator  chanté,  s’est présenté à la
grille du couvent  ouverte   ou estoient révérande dame
Angélique Dargouges,  prieure  de lad. abbaye, dame Marie Sauget...
et maistresse des Novices, dame Geneviève  Chassebras, présidente
et procuratrice, dame Magdelaine Cappe, dame  Jeanne Dubois, secrétaire
et les... (autres?) dames d’icelle abbaye  assemblée, nous a requis
de faire la lecture desd. bulles, sentence  de fulmination d’icelles après
lesquelles lecture et publications faittes à haulte et intelligible
voix desd. bulles, sentence de fulmination  et procuration, après
quoy led. Boichot au nom de procureur de lad.  dame Lambert a pris en la
présence et du consentement desd. dame prieure  et religieuses qui
l’ont agrée et approuvé, la possession corporelle,  réelle
et actuelle de lad. abbaye royalle Nostre-Dame de Villiers  de La Ferté-Alais
et de ses droicts, revenus, profficts, émoluments,  circonstances,
appartenances et dépendances généralement  quelconques
et estant entré dans l’intérieur d’ficelle abbaye  pris séance
en la place affectée à lad. dame abbesse  au cœur d’icelle
et de là au chapitre et sonné les cloches de lad. abbaye et
par toutes les autres cérémonies en tel cas requises et accoustumées
 à laquelle prise de possession aucunes personnes ne s’est opposé.
 Et de tout ce que dessus led. Boichot aud. nom de procureur a requis acte
 à luy par moy susdit nottaire apostolique assisté dud. Me
Paul  Duchesne, nottaire royal, octroyé pour servir et valloir à
lad. dame Lambert de Thorigny en temps et lieu et que est raison et a esté
 lad. procuration paraphée ne varietur par led. Boichot aud. nom et
 moy nottaire apostolique susd. et soussigné et dud. Sr Duchesne.
 
 Ce fut ainsy fait dans ladite abboye de Villiers,
  les  an et jour susdicts, ès-presence de domp Anthoine Gentil, bachelier 
   en théologie, religieux de l’ordre Saint-Bernard, directeur desd. 
  dames, demeurant en lad. abbaye. Me... Thierriat, prestre curé de 
 Cerny, y demeurant, Me Estienne Sevard, prestre de pnt, demeurant  
    [p.130] à 
 Bouret, et…et… demeurant dans lad. abbaye, tesmoins.
 
 Signé: Boichot.— Sr Angélique D’Argouge, 
   prieure. — Sr Marie Saulger. — Sr Geneviève Chassebras. — Sr Marguerite 
   Rossy. — Sr Anne Chassebras. — Sr Gabrielle de Gourmont. — Sr Magdeleine 
  Ringuet. — Sr Geneviève Bagereau. — Sr Marie Ferret. — Sr Jeâne 
  Loir. — Sr Charlolte le Boucher. — Sr Marie Fournier. — Sr Marie de Savary. 
  — Sr Gabrielle Boucheron. — Sr Magdeleine Cappe. — Sr Gillette Ferret. —
 Sr Marie de Cherlin. — Sr Antoinette Chassebras. — Sr Jeanne Dubois. — Sr
 Antoinette Cherre. — Sr Marie Roustier. — Sr Magdeleine Berthelot. — Sr
Catherine  Ferret. — Sr Marie le… — Sr Anne Nicolas. — Sr Françoise 
Nicolas. — Sr Françoise ... Stornat. — Sr Charlotte D’Argouges. — Sr
Marguerite  Ingrain. — Sr Marguerite Aleps. — Sr Louise Fontaine. — Sr Marguerite
Lefebvre  de Chamblin.
 F.-Ant. Gentil, confesseur et directeur. — Thierriat, 
   curé de Cerny. — E. Sevard. — Prudent Guillard de Baulieu. — Boichot. 
   —Duchesne. —J. Louvet, notaire apostolique.
 
 L’original de ce singulier procès-verbal
 et  celui  de la procuration donnée à Maître Claude
Boichot   sont  en notre possession; ces pièces ont été
publiées     une première fois dans l’Abeille d’Étampes
du 22 mars   1873.
 
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                   | [155] 
 | 23 OCTOBRE 1793 (2 BRUMAIRE 
   AN II).
 Extrait du registre des délibérations 
de  la  municipalité d’Angerville-la-Gâte:
 
 Au nom de la Loi:
 
 Le second jour de la première décade
   du second mois de l’an deux de la République française une
  et indivisible, à Angerville, chef-lieu de canton du district d’Étampes, 
   département de Seine-et-Oise.     [p. 131]
 
 Moi, Jean-Pierre Couturier, représentant 
 du  peuple, l’un des membres de la commission repartie par la Contention 
Nationale,  pour la surveillance à la vente des effets de la liste 
civile et particulièrement  délégué par mess collègues
pour opérer  la régénération révolutionnaire
des autorités   constituées, en excution du décret du
23 août dernier,  et ce, d’après les avis réitérés
donnés  à ladite commission, par les citoiens patriotes des
sociétés  populaires et administratives du district, sur la
nécessité  urgente de cette régénération,
  partout où besoin  sera et au vu de l’urgence des mesures de salut
  public, que l’affaiblissement  de l’esprit républicain indique et
 que la malveillance des ennemis  déguisés en patriotes, commande
  impérieusement, me suis  rendu en ladite ville, accompagné
 des citoiens Charpentier, administrateur  du district du departement de
Seine-et-Oise,   Raguideau, administrateur du  district de Dourdan, tous
deux secrétaires,   Jérôme,  président, et Baron
Delisle, procureur-syndic   du district d’Étampes,  Sergent-Loslier,
commissaire national près   le tribunal du district,  Gilot et Sureau,
juges de paix de la ville et du  canton d’Étampes,  Brou et Becus,
officiers municipaux d’Étampes,   ainsi que d’un détachement
 de la garde nationale d’Étampes   qui m’a déclaré ne
vouloir  me quitter qu’après que  je serais rendu à mon poste,
à  la Convention Nationale, où,   après avoir consulté
des  membres de la société   populaire et du conseil général
 de la commune jouissant de   toute la réputation de bons républicains,
  je me suis procuré   une liste de candidats, qui a été
 discutée devant moi,  ce fait, j’ai requis le procureur de la commune
 de faire convoquer le conseil  général et les citoiens de
la  ville, dans l’église  paroissiale, pour cejourd’hui, huit heures
du  soir, ce qui aiant eu lieu,  j’ai fait donner lecture de la liste des
citoiens  qui sont sortis du scrutin  épuratoire et en ai soumis le
résultat  à la censure  de l’assemblée, à laquelle
j’ai déclaré  la destitution  du conseil général,
celle de la juridiction de paix et du comité  de surveillance, en
observant que cette destitution  révolutionnaire  n’était faite
que comme mesure de sûreté  générale,  sans qu’elle
puisse être envisagée comme  un motif de suspicion  contre les
membres qui n’auraient pas été  conservés,  sauf la
surveillance du comité et l’application de la Loi, dans le  cas de
droit, et de suite, j’ai procédé à la création
 et réorganisation nouvelle, révolutionnairement   faite, desdites
 autorités, de la manière suivante:
 
 
 MUNICIPALITÉ
 Les citoiens: Charles Léger, maire, Jean-Charles 
   Lagesse, procureur de la commune; — Grégoire Damon, Alexandre Jousset, 
   Dubois fils, Jean Pichard,  Dauvilliers fils, officiers municipaux; — Conseil:
   Jean-Baptiste Goujon,  Savouré père, Claude Losne père,
   Jean-Baptiste Courtois, Rousseau, épicier,  Léger le jeune,
   Eutrope Montigny, Michel David père, bonnetier, Jean-Joseph  Cochia,
   Charles Jousset, François Friteau, cabaretier, Charles Mousset,
Tessier,   notaire, secrétaire-greffier; — Juridiction de paix: Louis
- Georges   Chartrain, juge de paix, Etienne Hardy, greffier; — Dubois père,
 Savouré  père, Louis-Lubin Bertrand, Pierre-Eutrope Montigny,
 assesseurs de  la ville; — Comité de surveillance: Jean Charles Lagesse,
 limonadier,  Alexandre Jousset, Bruère, cordonnier, Charless Mousset,
 Charles Jousset,  Dauvilliers fils, Michel Vauxelle, François Pailleau,
 Thiercelin fils,  Isidore Tournemine, Rautrus Fontaine, ci-devant nommé
 Roy, Jean-Baptiste  Goujon. Société populaire. — Sur ce qui
 m’a été  représenté par les membres composant
 la liste ci-dessus, que  la société populaire de cette ville
 venait nouvellement d’être  établie, qu’elle n’était 
composée que de dix-sept [p. 
132] membres, bons sans-culottes, et qne trente-un 
candidats étaient enregistrés  pour être admis au nombre 
des sociétaires, j’ai, en conséquence, arrêté qu’ils
ne pourront être reçus qu’après un scrutin épuratoire 
 et que, dans tous les cas, les prêtres non mariés, ni révolutionnairement
   élus fonctionnaires publics, non plus que les ex-nobles et leurs
 agents,  ne pourront êre admis, et qu’enfin il sera fait un règlement
   pour la police intérieure de ladite société.
 
 A la fois, j’ai installé les membres composant 
   le Conseil général de la commune, de la juridiction de paix 
   et de comité de surveillance, et commandé, an nom de la Loi,
   à tous citoiens de les reconnaître, chacun en droit soi,
et   d’être soumis à tous les actes émanés de
leur  autorité; en conséquence, lesdits membres se sont présentés
 au bureau et ont prêté le serment de maintenir la liberté
   et l’égalité ou de mourir a leur poste en les défendant,
   et j’ai arrêté que ceux des membres absents prêteront
  le même serment, chacun devant son corps respectif, et j’ai expressément
   recommandé aux fonctionnaires publics la plus grande exactitude
dans   la rentrée des contributions, de surveiller les malveillants
et même   les cultivateurs récalcitrants avec la plus grande
sévérité,   même de les mettre en état
d’arrestation, suivant l’exigence    des cas, ainsi qu’il en sera usé
par le Comité de surveillance    envers 1es hommes suspects, d’exécuter
les lois, notamment celles   relatives au transport de la matière
dea cloches, au district, pour   être convertie en canons, à
l’effet de foudroyer une bonne fois  les ennemis de la liberté et
de l’égalité, comme aussi  du transport de l’argenterie de
l’église, si ce n’est fait; et attendu   que dans plusieurs communes,
il ne se trouve pas assez de citoyens pour la  formation des comités
de surveillance, on qu’ils n’ont pa s assez  d’énergie pour mettre
en état d’arrestation les hypocrites,   les faux patriotes et autres
hommes suspects, j’ai autorisé 1e comité   de surveillance
de cette ville à suppléer en cas de besoin  les fonctionnaires
des comités négligents ou faibles, dans lonte l’étendue
du canton, et vu les bonnes dispositions manifestées    par les membres
du cloub [sic] naissant en  cette ville, je
prie la société populaire séant aux Jacobins de Paris,
de s’affilier, à l’effet de quoi, expédition  du présent
 arrêté lui sera adressée, à  la diligence du
président  de la société, et une autre  expédition
à la Convention Nationale, à la diligence  du procoreur de
la commune, notamment pour lui manifester les vœux et désir  de toute
l’assemblée pour qu’elle reste stable a son poste, jusqu’à 
ce qu’elle aura consolidé  le grand ouvrage qu’elle a si glorieusement 
 commencé.
 
 Fait et clos les jour, mois et an avant dits; 
et  ont  les citoyens Charpentier et Raguideau, secrétaires, les citoyens 
  assistants  dénommés en tête et les membres des autorités 
  constituées, signé aux moi, lecture faite au milieu des applaudissements 
  et des cris réitérés: Vive la République! Vive 
  la Montagne! Périssent les tyrans! La Liberté ou la mort!
 
 Signé: Couturier, Raguideau, secrétaire; 
   Charpentier, secrétaire; Gillol, Sureau fils, Jérôme 
  Alexandre,                    [p.133] 
              Becus, Brou, Baron-Delisle, Sergent, 
Joussel  Alexandre, Léger,  Bonneau, Lagesse, Chartrain.
 
 Et pendant que les membres signaient, un membre 
 a  proposé  de livrer aux flammes le Drapeau de la garde, qu’il a 
dénoncé   être d’un fond blanc et avoir porté des
fleurs de Lis, et que   cette garde avait reçu d’un français, 
émigré  depuis. L’Assemblée a accueilli cette motion 
avec le plus vif enthousiasme,   et le Drapeau a élé brûlé 
hors la ville, après   avoir été traîné 
dans la fange et foulé   aux pieds, au milieu des cris de: Vive la 
République! Vive la Montagne!   Périssent les traîtres 
et leurs dons empoisonnés!
 
 Signé: Tessier. Dubois, Richard, Hardy,
 Goujon-Savouré,   L. Thiercelin, Ch Jousset, M Vauzelle, Dauvilliers
 fils. Ch. Mousset, Damon,   Savouré, Tournemine, Fritteau, Courtois,
 David, Pailleau, Montigny.   Charpentier, Raguideau, Couturier.
 
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 |  
                   | [156] 
 |   8 NOVEMBRE 1793 (du 18
du 2e mois de l’an II).
 Les habitants d’Angerville, à la nouvelle 
 de  l’arrestation opérée la veille dans son château de
 Méréville   du marquis de Laborde, adressent la pétition 
 suivante au Comité   de sûreté générale 
 â Paris:
 
 «Citoyens,
 
 «L’arrestation du citoyen Laborde, en sa 
maison    de Méréville canton d’Angerville, district d’Étampes, 
   département de Seine-et-Oise, qui s’est effectuée le jour 
 d’hier,  a répandu l’alarme et la consternation dons les cœurs de 
touss les  habitants de cette commune. Cet événement malheureux 
nous enlève  tout à la fois un père, un amy, un bienfaiteur 
  et le modèle  le plus parfait des vertus républicaines; ses 
  sentiments pour nous  furent toujours les mêmes; l’orgueil, l’ostentation, 
  la dureté  qui marchent presque toujours à la suite de l’opulence 
  et des grandes  richesses, lui furent inconnus. La veuve et l’orphelin, 
le  pauvre et l’indigent  trouvèrent en tous temps l’accès le
plus  facile auprès  de lui, et les secours les plus prompts et les
plus  abondans. Soulager l’humanité  souffrante, essuyer les larmes 
 des affligés, firent ses plus [p. 134] chères délices. C’est
avec attendrissement, citoyens, que nous vous rappelons ses vertus civiques,
et les bienfaits qu’il se plut à répandre  sur nous avant l’époque
de la Révolution,  comme depuis sa naissance.  Si en 1788 le fléau
destructeur d’une grêle universelle ravagea  nos campagnes, et porta
le désespoir dans l’âme du cultivateur,  l’amy de l’humanité,
l’orage à peine fini, vole chez tous ceux  qui exploitent ses terres,
aux paroles de consolation il joint la remise des fermages échus et
à échoir; il leur offre des grains  pour ensemencer et pour
leur propre subsistance. Il fait ensuite faire le  cadastre général
des pertes essuyées  par tous les particuliers  peu aisés des
communes d’Angerville et de Méréville,  et les en fait remplir.
Il fait en outre prévenir  les cultivateurs  que leurs pertes pourraient
gêner pour continuer leur exploitation,  qu’ils peuvent s’adresser
à lui avec confiance, et qu’il leur fera  les avances convenables,
sans aucun intérêt,  et en les laissant  maîtres de régler
les termes pour les remboursements.  A ce désastre  succède
l’hyver le plus rigoureux, le citoyen  Laborde trouve aussitôt  dans
son cœur bienfaisant des ressources inépuisables  pour apaiser  la
faim du pauvre, et le parer des rigueurs du froid. Il veut  supporter seul
 les pertes de tous, s’il obtient des remises sur les vingtièmes, 
il  les destine au soulagement des malheureux; dans cette année désastreuse 
   plus de cinquante mille livres sont versées par ses mains inépuisables 
   sur nos deux communes.
 
 «Enfin parait l’astre révolutionnaire 
  qui  nous éclaire, le Sénat français dicte ses lois, 
  les décrets des 4, 5, 6, aoust sortent de son sein pour la félicité 
  générale, le citoyen Laborde, attentif à cette voix, 
  n’hésite pas un instant; ses jouissances les plus douces sont sacrifiées 
  dès qu’il aperçoit qu’elles peuvent nuire à la fécondité 
   des récoltes, ou exciter des réclamations; le gibier destructeur 
   disparait, les colombiers sont démolis, les pigeons exterminés, 
   les droits féodaux successivement anéantis; une contribution
    patriotique de cinq cent mille livres suit de prés, un don de
même    nature en argenterie; ses impositions sont plutôt payées 
que    réglées, La loi sur l’emprunt forcé paraît, 
il   s’empresse de l’acquitter, il se fait un devoir sacré de partager 
  toutes les charges publiques, aucun sacrifice ne lui coute pour montrer 
sa  soumission à la volonté générale.
 
 «S’il fait tout pour le bien de la République, 
   il n’est pas moins attentif à venir au secours de ses concitoyens; 
   notre commune sans ressource, sans revenus, sans moyens, lui expose sa 
détresse   et ses embarras; il prévient ses désirs, il
lui fait construire   et meubler maison commune, corps de garde, prisons; 
elle lui demande un dédommagement  des sommes payées par les 
individus propriétaires qui la composent  lors de la confection de 
son papier terrier; il fait droit à sa pétition.
 «Si nos jeunes concitoyens se disposent à voler au 
secours    de Ia patrie, il leur prodigue ses largesses.
 
 «Le Comité de bienfaisance de la
section    du citoyen Laborde à Paris, rendant justice à son
excellent    cœur, l’associe à ce Comité. Son âge, des
infirmités     le déterminent, contre son inclination, [p. 135] à ne pas 
   accepter cette place, mais il assaisonne sa lettre de remerciement d’un 
 don  de cinq mille livres pour les pauvres de la section.
 
 «Pour rendre justice au citoyen Laborde, 
nous   vous attestons qu’il ne fait que du bien au milieu de nous, et jamais 
de  mal, que toutes ses paroles et ses actions ont été marquées 
   au coin du patriotisme et du plus grand attachement à la Révolution, 
   aux vrais principes de l’égalité et de la liberté, 
 et  à l’unité et l’indivisibilité de la République. 
   Vous n’avez point ordonné son arrestation parce que vous le regardiez 
   comme suspect, mais seulement par mesure de sureté; 
  c’est ce qui nous assure le succès de notre pétition. C’est 
   pourquoi nous réclamons de votre justice que le citoyen Laborde 
nous  suit rendu; si cependant contre toute attente, ce citoyen s’était 
 rendu coupable envers la République, nous serons les premiers à 
 vous demander que le glaive des lois s’apesantisse sur sa tête; mais 
 pleins d’une juste confiance qu’il n’a point démérité 
 de sa patrie, les deux communes d’Angerville et Méréville réunies
  espèrent que vous leur rendrez leur père, leur amy, leur
bienfaiteur,    et de retour dans nos foyers, nous chanterons tous ensemble:
            Vive la  Montagne,  vive la Convention, vivent tous les amis
de la République.»
 
 «Ci fait il a été unanimement
  arrêté  que la présente adresse sera portée
au   Comité de sûreté  générale par une
députation   de vingt-trois citoyens de cette commune qui ont été
présentement   nommés  à l’unanimité, lesquels
sont: Claude Min, Dauvillier   père,  Pierre Quinton, Pierre Léguay,
P. Courtois, André   Laumonier,  Jousset fils aîné, Jean-Jos,
Cochin, Babault l’aîné,    Pillaut, J.-Henry Rousseau, Malaquin,
Delaville, Charles Echer, Bruére.    Claude Jousset fils, Robillon.
Dubois père, Antoine Delafoy, Simon    Forteau, L. Forteau, Hippolyte
Guignepain et Et. Thevenot, qui ont tous  accepté.»
 
 Fait et arrêté en l’assemblée
  générale  de la commune d’Angerville, lesdits jour et an
que   dessus.
 
 Signé: Huchet, Luthier, Rousseau, Libre 
Leguay,    sans-culotte, Serveau, Chartrain, Antoine Delafoy, Courtois, Vauzelle, 
Thevenot,   Leguay, Jousset, Beurier, Rousselet, curé, Bertrand, Dauvilliers 
 père,  Hureau, Malaquin, Gasgne l’aisné, Echer, Hipolite Guignepain, 
 J.-B.  Mennault, Forteau, Robillon, Dubois père, Jufroy, Alleaume, 
 François  Loguay, Cochin, Babault l’aîné, Dauvillier, 
 Etienne Marteau,  Serveau, Laumonier, Delafoy, Hardy, Jousset fils aîné, 
 Louis  Dousse, Honoré-Gabriel Perrot, Paul Sevestre, Pillant, Roulleau, 
 Jousset,                 [p.136] Carré, Jacques Menault, François Delafoy, David, 
   Langlois, Thiercelin, Rabourdin, Revoir, Duparc, Dubois, Mainfroy, Houdy, 
   Massenet, Claude Jousset père, Minier, Quinton, Houdy l’aîné, 
   Claude Guignepain, Beaufrère, Courtois, Dollon, maire, Mineau, off.,
   Mulard, off., Lebrun, Tessier, secrétaire.
 
 Jean-Joseph marquis de Laborde était parvenu
   à une grande fortune par des voies irréprochables, son nom
  d’origine était Bort; il était né en 1724, à
 Bielle dans le Béarn, d’une famille qui s’était établie
 à Jacca, en Arragon, où elle faisait un petit commerce.
 
 En 1784, le château de Méréville, 
   qui était tenu depuis longtemps dans la famille de la Tour du Pin, 
   fut acquis par le marquis de Laborde, banquier de la cour, «le premier 
   industriel dont le gouvernement ait recherché l’assistance pour 
les   finances.»
 
 Laborde avait acquis une immense fortune qu’on 
évaluait    à 1,800,000 livres de rentes et il savait en faire 
le plus noble  usage.  Il affectionnait particulièrement son château 
de Méréville,    pour lequel il dépensa beaucoup d’argent. 
Il acquit des terres à    tout prix pour agrandir son parc; il détourna 
des rivières,    déplaça des montagnes, creusa des vallées; 
il répara    le château, l’agrandit, l’embellit, le remplit d’objets
d’art; il  planta  son parc d’arbres rares; il y construisit des canaux,
des cascades,  des rivières,  des grottes, des colonnes, des temples...
 
 Il dépensa SEIZE MILLIONS!
 
 Un visiteur dont le nom est resté inconnu 
 a  écrit  sur l’un des murs du temple qu’on voit dans le parc de Méréville,
   des vers qui lui ont été inspirés par la beauté
   du monument et l’agrément du lieu et qui méritent d’être
   cités:
 
                                                  
                                                       
              Dans les premiers jours de
novembre    1793, M de Laborde, informé que les terroristes veulent
s’emparer   de sa personne et de ses biens, était allé à
Paris pour   ramasser à la hâte ce qu’il avait de plus précieux,
  et faire ses dispositions pour fuir.                                              
                                                                        
                   Ici Laborde, au fruit de ses 
   utiles veillesDonnant un emploi généreux, [p. 137]
 Par bienfaisance a créé des merveilles,
 Et par goût pour les arts il a fait des heureux.
 
 
 En quittant Paris, il remit à Vaillot,
son   domestique,  un coffre contenant des valeurs et des bijoux pour une
somme   considérable,  et lui donna l’ordre d’aller l’attendre à
            Sancheville,   canton  de Bonneval (Eure-et-Loir). M.
de Laborde au lieu d’aller rejoindre   directement  Vaillot à Sancheville,
eut la fatale pensée de   repasser par  son château de Méréville.
Ni ses vertus,   ni le respect  qu’il inspirait ne purent le soustraire au
sort commun de  tant d’hommes irréprochables.  M. de Laborde venait
de rentrer dans  son château quand il fut arrêté  et envoyé
au Tribunal   révolutionnaire. Toute la population de la commune voulut
l’arracher   aux brigands qui l’avaient arrêté,  Laborde modéra
lui-même   l’élan de leur dévouement;  le lendemain de
cette arrestation,   les habitants du canton se réunissaient  à
Angerville et signaient   l’adresse que nous avons rapportée,  Le
Tribunal fut inexorable et   Laborde pérît sur l’échafaud
 révolutionnaire,   le 29 germinal an II (18 avril 1794).
 Quant à Vaillot, après avoir enfoui son précieux 
   trésor, il était accouru a Paris; il faisait à son 
 maître  dans la prison du Luxembourg de fréquentes visites. 
II ne tarda pas  lui-même à être arrêté. Il
était encore  en prison au mois de novembre I796, et on ignore quel
a été  son sort et celui du trésor que lui avait confié
M. de Laborde.              [p. 138]
 
 | 
 |  
                   | [157] 
 | Tableau 
   chronologique des Pères Barnabites qui ont été supérieurs 
   au Collége d’Étampes, appelé: MAISON DE SAINT-ANTOINE. 
 Ce tableau est tiré des Archives de la
Congrégation    de Saint-Paul, dite des Barnabites, à Rome.
 
 NOTA. — De 1629, époque de la fondation, 
  jusqu’à  1644, il n’y eut point de supérieur titulaire.
 
 
 
                     
                       
                         | Durée   de leurs fonctions
 
 | NOMS 
 | PRÉNOMS 
 | PATRIE 
 |  
                         | 1644
  à  1647 
 | le
 P.  Posteolonna 
 | Candide 
 | Milan 
 |  
                         | 1647
  à  1650 
 | le
 P.  Guyon 
 | Guillaume 
 | Montargis 
 |  
                         | 1650
  à  1653 
 | le
 P.  Marchand 
 | Séverin 
 | Diocèse 
   de Sens |  
                         | 1653
  à  1656 
 | le
 P.  Tremouille 
 | Louis 
 | Moret 
 |  
                         | 1656
  à  1659 
 | le
 P.  Berthonet 
 | Fortuné 
 | Montargis 
 |  
                         | 1659
  à  1662 
 | le
 P.  Bourdin 
 | Augustin 
 | Paris 
 |  
                         | 1662
 à   1668 
 | le
 P.  Fleureau 
 | Basile 
 | Étampes 
   (1) 
 |  
                         | 1668
  à  1671 
 | le
 P.  Duchesne 
 | Thomas 
 | Reims 
 |  
                         | 1671
  à  1674 
 | le
P.  Faget 
 | Lucien 
 | Lescar 
 |  
                         | 1674
  à  1677 
 | le
 P.  Moreau 
 | Redemptus 
 | Montargis 
 |  
                         | 1677
  à  1680 
 | le
 P.  de  Montmeslier 
 | Remi 
 | Montargis 
   (2) 
 |  
                         | 1680
 à   1686 
 | le
 P.  Menard 
 | Pierre 
 | Montargis 
 |  
                         | 1686
  à  1689 
 | le
 P.  Bailly 
 | Denis 
 | Paris 
 |  
                         | 1689
  à  1695 
 | le
 P.  Blanduret 
 | Gabriel 
 | Dioc. 
  d’Auxerre 
 |  
                         | 1695
  à  1701 
 | le
 P.  Capitain 
 | Ch.-Aug., 
 | Paris 
  (3) 
 |  
                         | 1701
  à  1707 
 | le
 P.  Gavinet 
 | Jean-Dom., 
 | Montargis 
 |  
                         | 1707
 à   1713 
 | le
 P.  Contault 
 | Guillaume 
 | Dourdan 
 |  
                         | 1713
 à   1716 
 | le
 P.  Flamand 
 | Athanase 
 | Paris 
 |  
                         | 1716
  à  1722 
 | le
 P.  Gavinet 
 | Déjà   nommé 
 | 
 |  
                         | 1722
 à   1734 
 | le
 P.  Contault 
 | Id. 
 | 
 |  
                         | 1734
  à  1740 
 | le
 P.  de  Castillon 
 | Marcel 
 | Paris 
 |  
                         | 1740
  à  1743 
 | le
 P.  Contault 
 | Déjà   nommé 
 | 
 |  
                         | 1743
  à  1746 
 | Le
 P.  Couterat 
 | Jean-Chrysostome   (4) 
 | [p. 139] 
 |  
                         | 1746
  à  1752 
 | le 
P.  de  Cutillon 
 | Déjà 
   nommé 
 | 
 |  
                         | 1752
  à  1758 
 | le
P.  Laborde 
 | Vincent 
 | Pau 
 |  
                         | 
 | Justis 
   de causis, Stamparum ac Garacti suspensa est electio. (Cap. gen. 1758.) 
    (5) 
 | 
 | 
 |  
                         | 
 | En 1761, 
fut   nommé  le P. Laborde, susdit, qui mourut la même année.
  On ne lui donna  un successeur qu’au Chapitre général extraordinaire 
  de 1769. 
 | 
 | 
 |  
                         | 1760 à 
1776 
 | le P. Guyot 
 | Bernard 
 | Versailles 
 |  
                         | 1776 à 
1779 
 | L’élection 
 du  supérieur fut ajournée 
 | 
 | 
 |  
                         | 1771 à 
1785 
 | le P. Péchard 
 | François-de-Sales 
   (6) 
 | 
 |  
                         | 1785 à 
la  débâcle 
 | le P. Delage 
 | Athanase 
 | Paris 
 |  
                         | 
 | 
 | 
 | 
 |  (1) Auteur des Antiquités d’Étampes, le premier 
   qui ait fait deux triennats.
 (2) Auteur de l’Esprit de saint Paul, petit livre qui eut beaucoup 
   de succès et éditeur de l’ouvrage de dom Fleureau.
 (3) Le même qui fut supérieur général 
   de 1725 à 1731.
 (4) Le nom du P. Couterat ne se trouve pas dans le livre des professions,
    ce n’est pas le seul qui ait été oublié, mais il
a  été certainement supérieur à Étampes,
 en 1743 et à Montargis en 1749. C’était un prédicateur
 fort goûté.             [p. 139]
 (5) Traduction: L’élection d’Étampes et de Guéret
a été ajournée pour de sérieux motifs.
 (6) Le lieu de naissance du P. Péchard n’est point indiqué 
   dans le livre des professions, il existe plusieurs familles de ce nom à
   Étampes et dans les environs; il est donc présumable que
le   P. Péchard était de la Beauce. [p.140] [p. 141]
 
 | 
 |                                  
          
 
   TABLE
 
 
               
                 
                   | Albert 
(Jean),    principal du    Collège, 28. Angerville-la-Gâte, 130,     133.
 Anjou (duc d’), 104.
 Anne de Bretagne, son convoi à Étampes, 9.
 Argenterie envoyée à la Monnaie, 122, 123.
 
 | Arnaud, prédicateur, 
   48. Arquebuse d’Étampes, 30,  33,110.
 Ateliers de secours, 94.
 Auvers, 91,108.
 
 |  
                   | Bailly 
d’Estampes,    49. Balivière (comte de), 86.
 Barnabites, 6, 7, 63, 138.
 Bastille (Pierre de la], 123.
 Le Besgue, de Majainville, 1.
 Blois (Etats de), 114.
 Boichot (Claude), 128.
 Boissy (Collège de), 77.
 Boissv-le-Sec, 107.
 Bonne-Commune, 126.
 
 | Borde, de 
la  55. Bougin ou Baugin, 72.
 Boulence, 118.
 Bouray (ponts et chemins de), 78.
 Bourbon, duchesse de Vendôme (Marie-Anne de), 26.
 Bourgeois, 119.
 Bourraine, 2.
 Breton (Gilles), 24.
 Brunehaut (Terre de), 59.
 
 |  
                   | Capucins
d’Étampes,    27, 28, 63. Carqueville, 4, 19.
 Cassegrain, 49.
 Challo-Saint-Mard (Franchise de), 16.
 Chalo-la-Raison, 28.
 Chalou, 107.
 Chamarande, 92.
 Champigny, conseiller du roy, 7.
 Champigny (Mariage révolutionnaire du curé de),
98.
 Charpentier, ex-curé, 104.
 Charpentier, président du Directoire, 124, 132.
 Chauvuin (Jean), 50.
 Chéri (Rose), 34.
 
 | Chevalier 
  (Jean),  7. Claude de France, son convoi funèbre à Étampes, 
 94.
 Cochet, curé de Chamarande, 106.
 Comédien d’Étampes (le),
 Congrégation de N -D., 2, 37, 48, 51, 102.
 Cordeliers, 63.
 Le Cordier du Tronc (Marguerite), 118.
 Courances (comme de), 8.
 Couturier (Jean-Pierre), 89, 92, 98, 100, 102, 103, l04, 105, 106, 
109,   110, 113, 114, 117, 118, 136.
 Crassous, représentant du  peuple, 26.
 Crespin, 67.
 Crosnier, 7, 119.
 
 |  
                   | Dannemois, 
  109. Davoust (dom Alexis), 46.
 Delaitre, 35.
 Delisle (Philippe), 15.
 Delort (Charlotte de Viard, dame), 31.
 
 | Déportés 
   du 18 fructidor an V, 80. Dergny, 119.
 Dolivier, 113.
 Dourdan, 92.
 Durand-Lalande, 120.
 
 |  
                   | Eglise Saint-Basile, 
   50, 107. Eglise Saint-Gilles, 109.
 Emigrés, vente de leurs
biens,    20.
 Escar (baronne d), 32.
 Espagne (Marie-Anne Victoire, infante
  d’),  15.
 Essonne (canal d’); 105.
 Estouches, 3.
 Étampes (administrateurs du district d’), 25, 82, 119.
 Étampes (assemblée d’), 12.
 Étampes (bataillon des volontaires d’), 26.
 Étampes (clergé de la ville et de l’arrondissement 
 d’),   28, 120.
 Étampes (collège d’), 28.
 Étampes (comité révolutionnaire de la commune 
  d’),  61.
 Étampes (commune d’), 91, 105, 126.
 Étampes (conseil-général de la commune d’), 
 29,   55.
 | Étampes 
   (coutumes d’), 84. Étampes (directoire du district d’), 5, 26, 119,
 Étampes (distribution des prix 
  de  l’Ecole secondaire communale d’), 74.
 Étampes (duché d’), 
6.
 Étampes (faubourg Saint-Martin d’). 29, 37.
 Étampes (Hôtel-Dieu d’), 108.
 Étampes (Louis Marquis d’), 12.
 Étampes (municipalité d’), 18, 106.
 Étampes (navigation de la rivière d’), 16.
 Étampes (société d’agriculture d’), 85,
86,   87.
 Étampes (société populaire  d’), 20,118.
 Étampes (société des sans-culottes d’), 22.
 Étampes (société républicaine d’),
 2.
 Étampes (tribunal du district d’), 27.
 Étréchy, 47.
 
 |  
                   | Favière-Défanatisée, 
   91. La Ferté Alais, 91.
 La Ferté-Alais (société populaire de), 8.
 Fleureau (Basile), 138.
 
 | Foucquemberg
  (Jean-André),  barnabite, 101. Fournier l’Américain, 78.
 De Pouilleuse de Flacourt, 12.
 
 |  
                   | Garde-royale
  rappelée,  50. Gavinet (le P. Dominique), 37, 138.
 Geoffroy-Château, 69.
 Gérosme-Poussin, 7.
 Gérosme, secrétaire de Couturier, 109, 119.
 Gérosme (veuve), 7.
 Gillot, 49.
 Godeau (Michel), 67.
 
 | Geoffroy
(Jean-Gérard),    23. Geoffroy Saint-Hilaire, 27, 28,76,84.88,120.
 Gomberville (Marin le Roi, de), 40.
 Gorsns, 38.
 Goudion, 120.
 Grains (prix des), 82.
 Grosnier, 124.
 Gudin jeune, 119.
 
 |  
                   | Halle 
au  blé,  109. Henri III, 6, 144.
 Hôpital Saint-Jacques-de-L’épée, 7.
 
 | Houy (Jean),
  115. Hüe (Cantien), 24.
 Hureau, curé de Saint-Cir-la-Rivière, 7.
 
 |  
                   | Indigents 
  (souscription  pour les), 29. 
 | Joie-Villiers 
  (la),  abbaye, 64, 101, 118, 128. 
 |  
                   | Laborde-Méréville, 
   46, 133. Lambert de Thorigny (Marie), 128.
 Languet, archevêque de Sens, 142 , 83.
 Laumonnier (Pierre-Louis-Joseph), 26.
 Lavallery, 84.
 Lecerf, curé d’Arpajon, 20.
 Lecomte (Pierre), 49.
 Ledoux, curé d’Etréchy, 105.
 Lefebvre (sa sœur), 83.
 
 | Legendre
(Nicolas),    sculpteur, 115. Le Long (Artus), 115.
 Levasseur, 119.
 Lignerac (Marie-Françoise Broglie, veuve), 403.
 Longueil (Claude de), 70.
 Lorraine (Catherine de), 6.
 Louis XI, 49.
 Louis XV, 71.
 
 |  
                   | Mainfroy, 
  127. Maladie contagieuse à Étampes, 44,70.
 Mathurins, 63.
 Mauchamps, 91.
 Mazis (des), 24.
 Mesnard, 119.
 Mesnil-Voisin (château de), 103.
 Milly (commune de), 8, 69, 108.
 Milly Hôtel-Dieu de, 108.
 Malet, 1.
 
 | Marché 
  aux  bestiaux, 23. Martin, curé d’Adonville,7.
 Moigny (commune de), 8, 108.
 Mondeville (comme de), 8.
 Monnaie (retrait des pièces de), 72.
 Monnerville, 91, 102.
 Montmeslier (de), 138.
 Montulé, 114.
 Morigny, abbaye, 1, 2.
 
 |  
                   | Nasson, 106. Nicolaï,  propriétaire du domaine de Courances,
  110,  119.
 Nicolas-Glasson, janséniste, 47.
 
 | Notre-Dame
 (chapitre),   62, 82,115. Notre-Dame (église), 89,  109.
 Notre-Dame (paroisse), 2.
 
 |  
                   | Ober-Kamlack 
   (affaire d’), 64. Oncy (commune d’), 8.
 
 | Orage de
1625,    à Étampes, 51. Orléans (prisonniersd’), 78.
 
 |  
                   | Palloy 38,
 123. Paris, 47.
 Paris (commune de), 127.
 Paris (parlement de), 49.
 Perrier, curé de St-Pierre, 46.
 Philippe-Auguste, 126.
 Poillove (de, marquis de Saint-Mars), 46.
 
 | Poilloüe 
  de  Bierville (Louis), 64. Pompardin, receveur des  tailles, 17.
 Presbytères des curés, 39.
 Prieuré de St-Pierre, 61.
 Processions pour la pluie, 36.
 Prunelé, 48.
 
 |  
                   | Raymond,
  119. Reconseil (la sœur de), 126.
 Ribiolet (le P.), 93.
 Rivet (la sœur), 83.
 
 | Rolland (Etienne), 
   2. Romanet, général, 74.
 Rosière à Étampes, 30.
 Roussillon (Mme de), 19.
 
 |  
                   | Sainte-Croix 
   (chapitre), 62, 73. Saint-Yon, 109.
 Salmon, curé de Champigny, 99.
 Salpêtre, 33.
 
 | Saudreville,
  114. Selve (Jean de), 46.
 Selve (comte de), 113.
 Simonneau, 20, 38.
 
 |  
                   | Talaru
 (Louis   de), marquis de Chalmasel, 23. 
 | Tullières, 
   maire d’Étampes, 85, 88. 
 |  
                   | Vaillot,
137. Valory, émigré, 114.
 Vauluisant, abbaye, 2.
 Vendôme et d’Étampes (duc de), 82.
 Viart (chanson composée par M. de), 59.
 
 | Vidolles, 
109. Villeneuve-sur-Auvers, 108.
 Villiers (abbesse de), 2, 19, 128.
 Voussay (le seigneur de), 115.
 
 |  
 
 TABLE CHRONOLOGIQUE (élaborée par Bernard Métivier)
 
 On y a corrigé quatre erreurs de Bigault et Marquis ([030] [088] 
[126] [153]).
 
 
            
              
                | MOYEN ÂGE | 
 | RÉVOLUTION (suite) 
 | 
 |  
                | mars 1095 — 6 février 1147 —
 1190 —
 26 juillet 1467 —
 
 | [016], p. 16-17 [013], p. 12-15
 [152], p. 126-127
 [065], p. 49
 
 | 2 septembre 1792 — 6 et 7 septembre 1792 —
 4 novembre 1792 —
 25 novembre 1792 —
 
 | [086], p. 76-77 [089], p. 78-80
 [113],
  p. 101-102
 [128],
  p. 106-109
 
 |  
                | XVIe
  SIÈCLE 
 | 
 | 16 juillet 1793 — 
 | [060],
 p. 47 
 |  
                | 4 avril 1502 — 10 février 1513 —
 26 octobre 1526 —
 21 mai 1549 —
 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28 septembre 1556 —
 24 juin 1562 —
 21 juillet 1562 —
 mai et juin l566 —
 13 et 14 novembre 1567 —
 6 décembre 1576 —
 17 janvier 1579 —
 
 | [029], p. 24-25 [011], p. 9-12
 [109], p. 94-98
 [048], p. 33-34
 [099], p. 84-85
 [057], p. 44-46
 [064], p. 49
 [050], p. 36-37
 [118], p. 104
 [138], p. 114-115
 [006], p. 5
 | 19 thermidor an I  (6 
août 1793) — 15 septembre 1793 —
 27 vendémiaire an II (18 octobre 1793) —
 27 vendémiaire an II (18 octobre 1793) —
 2 brumaire an II (23 octobre 1793) —
 8 brumaire an II (mardi 29 octobre 1793) —
 10 brumaire an II (31 octobre 1793) —
 18 brumaire an II (8 novembre 1793) —
 18 du 2e mois de l’an II (8 novembre 1793) —
 19 brumaire an II (9 novembre 1793) —
 19 brumaire an II (9 novembre  1793) —
 
 | [153], p. 62 et 127-128 [097], p. 84
 [106], p. 89-93
 [155], p. 93 et 130-133
 [155], p. 130-133
 [110], p. 98-100
 [111], p. 100-101
 [114], p. 102-103
 [156], p. 103 et 133-137
 [115], p. 103
 [116], p. 104
 
 |  
                | XVIIe
  SIÈCLE 
 | 
 | 20 brumaire an II (10 novembre
  1793) — 
 | [117], p. 104 
 |  
                | 7 mai 1613 — 29 juillet 1625 —
 19 janvier 1638 —
 1644-1785 —
 19 septembre 1645 —
 du lundy 7 mars 1649 —
 17 août 1653 —
 mars 1663 —
 23 avril 1664 —
 6 décembre 1664 —
 24 octobre 1666 —
 14 juin 1674 —
 25 avril 1684 —
 juin 1686 —
 9 septembre 1690 —
 1er septembre 1694 —
 
 | [041], p. 28-29 [067], p. 50-55
 [007], p. 6
 [157], p. 137-139
 [098], p. 84
 [018], p. 17-18
 [076], p. 67-68
 [017], p. 17
 [036], p. 27
 [139], p. 115-117
 [107], p. 93-94
 [055], p. 40-43
 [039], p. 28
 [052], p. 37-38
 [154], p. 82 et p. 128-130
 [084], p. 73-74
 
 | 25 brumaire an II (15 novembre
 1793) — 26 brumaire an II    (16 novembre 1793) —
 27 brumaire an II    (17 novembre 1793) —
 28 brumaire an II (18 novembre 1793) —
 29 brumaire an II (19 novembre 1793) —
 1er frimaire an II (21 novembre 1793) —
 4 frimaire an II (24 novembre 1793) —
 7 frimaire an II (27 novembre 1793) —
 9 frimaire an II (  29 novembre 1793) —
 10 frimaire an II (30 novembre 1793) —
 11 frimaire an II (1er décembre 1793) —
 11 frimaire an II (1er décembre 1793) —
 13 frimaire an II (3 décembre l793) —
 15 frimaire an II (5 décembre 1793) —
 15 frimaire an II (5 décembre 1793) —
 18 frimaire an II (8 décembre  1793) —
 
 | [120], p. 105 [121], p. 105
 [122], p. 105
 [123], p. 105-106
 [124], p. 106
 [125], p. 106
 [126], p. 106
 [129], p. 109-110
 [130], p. 110
 [131], p. 110
 [133], p. 113
 [134], p. 113-114
 [135], p. 114
 [136], p. 114
 [137], p. 114
 [140], p. 117-118
 
 |  
                | XVIIIe
  SIÈCLE 
 | 
 | 18 frimaire an II (8 décembre
  1793) — 
 | [142], p. 118 
 |  
                | janvier 1701 — lundi de la pentecôte 1702 —
 fin octobre 1702 —
 décembre 1705 —
 13 septembre 1712 —
 5 septembre 1713 —
 22 août 1715 —
 11 avril 1718 —
 6 décembre 1719 —
 13 mars 1720 —
 janvier 1721 —
 24 août 1721 —
 24 août 1721 —
 27 février 1722 —
 14 septembre 1735 —
 15 septembre 1735 —
 16 septembre 1735 —
 1er juin 1736 —
 juillet 1740 —
 20 juillet 1740 —
 26 décembre 1740 —
 29 mars 1746 —
 1er avril 1746 —
 6 juillet 1751 —
 1er avril 1754 —
 11 février 1755 —
 janvier 1760 —
 31 mars 1763 —
 15 avril 1772 —
 18 août 1774 —
 
 | [003], p. 2 [045], p. 30
 [112], p. 101
 [132], p. 110-113
 [092], p. 82
 [087], p. 77
 [079], p. 70
 [034], p. 26-27
 [141], p. 118
 [020], p. 19
 [001], p. 1
 [080], p. 70-71
 [081], p. 71
 [015], p. 15-16
 [093], p. 82
 [094], p. 83
 [095], p. 83-84
 [051], p. 37
 [061], p. 47-48
 [062], p. 48
 [151], p. 126
 [025], p. 23
 [027], p. 24
 [059], p. 46-47
 [028], p. 24
 [012], p. 12
 [002], p. 1-2
 [026], p. 23
 [035], p. 27
 [077], p. 69
 
 | 22 frimaire an II (12 décembre
 1793) — 20 nivôse an II (9 janvier 1794) —
 8 pluviôse an II (27 janvier 1794) —
 23 ventose an II (13 mars 1794)  —
 7 germinal, an II (27 mars 1794) —
 9 germinal an III (29 mars 1794) —
 12 germinal an II (1er avril 1794) —
 16 germinal an II (5 avril 1794) —
 16 germinal an II (5 avril 1794) —
 19 germinal an II (8 avril 1794) —
 5 floréal an II (24 avril 1794) —
 5 floréal an II (24 avril 1794) —
 6 mai 1794 —
 26 floréal an II (15 mai 1794) —
 28 floréal an II ( 17 mai 1794) —
 15 thermidor an II (2 août 1794) —
 17 thermidor an II (4 août 1794) —
 23 brumaire an III (13 novembre 1794 ) —
 21 frimaire an III (11 décembre 1794) —
 29 frimaire an III (19 décembre 1794) —
 13 pluviôse an III (1er février 1795) —
 3 ventôse an III (21 février 1795) —
 2 thermidor an III (20 juillet 1795) —
 17 thermidor an III (4 août 1795) —
 26 thermidor an III (13 août 1795) —
 25 fructidor an III (11 septembre 1795) —
 4 frimaire an III (24 novembre 1794) —
 13 août 1796 —
 23 fructidor an V (9 septembre 1797) —
 19 fructidor an VII (5 septembre 1799) —
 | [143], p. 118-119 [004], p. 2-3
 [009], p. 8
 [021], p. 20
 [023], p. 22
 [024], p. 22-23
 [030], p. 25-26
 [031], p. 26
 [032], p. 26
 [033], p. 26
 [037], p. 27-28
 [038], p. 28
 [040], p. 28
 [042], p. 29
 [047], p. 33
 [070], p. 61
 [071], p. 61
 [119], p.105
 [144], p. 119-120
 [150], p.126
 [010], p. 8-9
 [014], p. 15
 [063], p. 48-49
 [072], p. 61-62
 [075], p. 67
 [091], p. 82
 [127], p. 106
 [074], p. 63-66
 [090], p. 80-81
 [088], p. 78
 |  
                | septembre 1776 — | [083], p. 72-73 
 | XIXe
  SIÈCLE 
 | 
 |  
                | 19 août 1781 — | [078], p. 69-70 | 23 frimaire an XI (14 décembre
  1802) — 26 floréal an XII (16 mai 1804) —
 
 | [146], p. 120-122 [043], p. 29
 
 |  
                | RÉVOLUTION 
 | 
 | 27 août 1804 (9 fructidor
  an XII) — 
 | [082], p. 72 |  
                | juillet 1789 — 15 décembre 1789 —
 16 décembre 1789 —
 23 janvier 1790 —
 lundi de la pentecôte 1790 —
 24 octobre 1790 —
 13 janvier 1791 —
 11 mars 1791 —
 31 juillet 1791 —
 19 décembre 1791 —
 27 mars 1792 —
 5 juin 1792 —
 13 juin 1792 —
 9 août 1792 —
 
 | [058], p. 46 [147], p. 122-123
 [148], p. 123
 [008], p. 7
 [046], p. 30-33
 [108], p. 94
 [005], p. 3-4
 [019], p. 18-19
 [068], p. 55-59
 [149], p. 123-126
 [022], p. 20-21
 [053], p. 38-39
 [054], p. 39-40
 [073], p.62-63
 
 | 14 septembre 1807 — 1er septembre 1808 —
 28 juillet 1817 —
 7 octobre 1820 —
 23 juin 1821 —
 6 octobre 1821 —
 16 octobre 1821 —
 6 octobre 1822 —
 août 1825 —
 24 septembre 1825 —
 16 mai 1829 —
 30 mai 1842 —
 11 octobre 1857 —
 13 décembre 1859 —
 
 | [096], p. 84 [085], p. 74-75
 [066], p. 49-50
 [101], p. 85
 [056], p. 43-44
 [102], p. 86-87
 [105], p. 88-89
 [103], p. 87-88
 [069], p. 59-61
 [100], p. 85
 [044], p. 29-30
 [049], p. 34-36
 [104], p. 88
 [145], p. 120
 
 |  
 
 
 |