CORPUS HISTORIQUE ETAMPOIS
 
 Maxime de Montrond
Étampes sous les rois mérovingiens 
Essais historiques sur la ville d’Étampes, chapitre II
1836
  
Formentin et Cie: Etampes. Vue prise du château de Vauroux (1836)
Formentin et Cie: Etampes. Vue prise du château de Vauroux (1836)

     Maxime de Montrond traite ici de la période mérovingienne sans renouveler vraiment ce qu’en avait dit avant lui dom Fleureau.

      La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Merci de ne pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.
     
Essais historiques sur la ville d’Étampes
Étampes, Fortin, 1836
Chapitre II et Note II, pp. 15-32 & 189-191.
Étampes sous les premiers rois mérovingiens
 
CHAPITRE PRÉCÉDENT
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE SUIVANT


CHAPITRE SECOND
ÉTAMPES SOUS LES ROIS MÉROVINGIENS

SUIVI DE
Note II: Sur la reine Brunehaut

     Étampes sous les premiers rois Mérovingiens. — Bataille sanglante sur son territoire Église de Saint-Martin. — La reine Brunehaut. Note II: Sur la reine Brunehaut.

     Nous avons vu dans le chapitre précédent que les his­toriens n’ont point assigné d’époque précise à l’origine de la ville d’Étampes; mais que son nom latin Stampae, ou Pagus Stampensis, se trouvant mentionné dans plu­sieurs monumens historiques des premiers rois Francs, on devait la considérer comme existant déjà sous ces rè­gnes obscurs et reculés. Alors sans doute Étampes n’était qu’une simple bourgade, bâtie à l’entrée de la vallée, le long de laquelle la ville entière s’étend et se développe aujourd’hui. Mais quelque peu importante qu’elle fût aux [p.16] âges de sa naissance, elle ne tarde pas à jouer un rôle dans nos annales. Nous la voyons tantôt figurer dans ces nombreux partages de provinces gauloises, que des princes rivaux, issus du même sang, faisaient entre eux, à la mort de chacun des chefs de la monarchie; tantôt elle devient le théâtre de l’une de ces guerres sanglantes, que se li­vraient ces mêmes princes, pour régner en maîtres sur le fertile sol conquis par leurs aïeux. Essayons de recueillir quelques uns de ces souvenirs antiques; et que les récits naïfs de nos vieux annalistes nous servent dans cette étude et de guide et d’appui.

     Après un règne marqué par d’éclatans succès, Clovis Ier (Hlodewig Ier) avait, en mourant, partagé entre ses quatre fils, le territoire d’un royaume agrandi par sa valeur (511). L’un d’eux, Childebert (Hildebert 1er), couronné roi de Paris, étendit sa puissance sur les pro­vinces voisines de cette capitale; Étampes qui se trouvait compris dans ces limites, dut dès lors faire partie du do­maine de ce monarque.

     Un nouveau partage ayant eu lieu plus tard entre les quatre fils de Clotaire (Hlodeher 1er), qui durant quelque temps avait régné seul sur toute la monarchie, Hérébert ou Caribert, l’aîné d’entre eux, devint roi de Paris. A la mort de ce prince, ses états furent divisés entre ses frères survivans (1). Parmi les pays qui formèrent alors la part de l’héritage, échue à Sighebert, roi de Metz, on doit comprendre les villes de Châteaudun, Vendôme, et le [p.17] territoire d’Étampes et de Chartres (1). Childebert, fils de ce monarque, venait de lui succéder au royaume de Metz ou d’Austrasie. Bientôt les plaintes réitérées de son oncle Gontran (Gundehramm), roi de Bourgogne, sur la prétendue violation d’un traité qu’ils avaient conclu en­semble, donnèrent lieu à cette mission importante dont fut chargé le savant Grégoire, évèque de Tours, et dont il a laissé un récit détaillé dans ses Annales (2). Envoyé par Childebert vers le roi Gontran, il le rencontre à Châlons-sur-Saône, et l’aborde en disant: «Illustre prince, votre très glorieux neveu vous salue, et rend mille actions de grâces à votre piété; car c’est de vous qu’il apprend toujours à faire çe qui plait à Dieu, et à travailler au bonheur de son peuple. Quant aux traités dont vous l’avez entretenu, il promet de tout accomplir, et de ne violer en rien le pacte que vous avez conclu. — Pour moi, répond fièrement le roi de Bourgogne, je n’ai point de pareilles grâces à lui rendre: n’a-t-il pas été très souvent infidèle à ses promesses...» — En parlant ainsi, le monarque fit apporter et relire devant tous les assistans, la formule du traité conclu antérieurement entre les deux princes (3). [p.18] C’est dans cette transaction, dont la date répond à l’an 587 de notre ère, que l’on voit figurer pour la première fois dans notre histoire le nom du territoire d’Étampes (Pagus Stampensis).
     (1) Caribert mourut au château de Blaye le 7 mai 570, sans laisser d’enfans mâles.

     (1) C’est ce qui résulte de la transaction passée entre les rois Gundehramm ou Gontran, et Childebert. Voyez cette transaction. Greg. Turon. lib. ix.



     (2) S. Gregorii episc. Turonensis historia Francorum, lib. IX. — Recueil des historiens de France, t. II, p. 343 (bib).



     (3) «Salutem uberriosimam mittit tibi gloriosissimus nepos tuus Childebertus, o inclite rex, etc...» Haec nobis loquentibus, pactionem ipsam relegi rex coram adstantibus jubet. (Greg. Turon. lib. ix.)
     «Il a été arrêté, y lisons-nous, que le roi Gontran jouira à perpétuité de la troisième partie de la ville de Paris, avec ses dépendances, des villes de Châteaudun, Vendôme, du territoire d’Étampes et de Chartres, etc… ».

     Avant cette époque, le nom d’Étampes demeure ense­veli dans une nuit obscure. Mais une fois tiré de l’oubli, nous allons le rencontrer souvent mêlé aux récits de nos vieux historiens; plus d’une fois même, versant des pleursa autour de son berceau, nous verrons cette ville éprouver, aux jours de sa naissance, quelques unes de ces secousses violentes, dont l’ambition de monarques rivaux fut trop souvent pour des cités paisibles, la cause funeste et im­médiate.

     C’est ainsi qu’en puisant encore dans les Annales de Grégoire de Tours, sources fécondes de documens pré­cieux pour l’histoire des premiers âges de notre monarchie, nous trouvons un récit qui nous révèle un premier pil­lage, auquel fut en proie le territoire d’Étampes. Dans une assemblée d’évèques, convoquée à Metz, par le roi Childebert (590), Egidius, évèque de Reims, comparut, chargé du poids de plusieurs crimes. Après qu’Ennodius, délégué du monarque, l’eut sommé de répondre tour à tour sur chacune des accusations dont il était l’objet, on en vint à rechercher les causes d’une guerre récente entre Gontran et Chilpéric. «Pourquoi, dit alors à l’évêque le roi lui-même, avez-vous excité mes frères à se livrer [p.19] entre eux une guerre civile? C’est par elle, c’est par les mouvemens tumultueux de leurs armées qu’ont été détruits et ravagés la ville de Bourges, le territoire d’Étampes et le castel de Melun. Dans cette guerre, que d’hommes ont péri! Souvenez-vous qu’au jugement de Dieu, vous rendrez compte de leurs âmes (1).» Le peu de paroles employées ici par l’historien ne permet point d’apprécier quel degré de ravage Étampes eut à souffrir de cette première dévastation. Mais si l’on songe aux ca­ractères violens de ces chefs de guerre, qui, n’ayant point dépouillé encore la rudesse et la férocité des farouches Germains, imprégnaient de vengeance et de cruauté chacun de leurs actes, envers un ennemi ou un rival, on peut croire que ce pillage antique fut empreint lui-même d’une teinte barbare. Ainsi, Étampes dut long-temps se ressentir du fatal passage dans ses murs de ces hordes con­quérantes, dont les chefs vaillans se disputaient avec un acharnement avide le fertile sol de nos aïeux.
     (1) «Quid tu commisisti fratres meos, ut inter illos bellum civile consurgeret: unde faetum est ut commotus exercitus Biturigas urbem, Pagumque Stampensem, vel Mediolanense castrum diruerent atque depopularentur: in quo bello multi interempti sunt, quorum, ut putas, animae erunt Dei judicio de tuis manibus requirendae?» (V. Grégor. Turon. Hist. Franc, lib. x.)




     La Chronique de Frédégaire nous a transmis, mêlé au nom d’Étampes, le souvenir de l’un de ces actes de justice sévère, que l’on rencontre en si grand nombre sons le règne des premiers rois mérovingiens. Un jeune guer­rier, Boson, fils d’Audolène, du pays d’Étampes, dit la Chronique (de Pago Stampensi), avait été accusé d’entretenir [p.20] un commerce criminel avec la reine Sighilde, femme du roi Hlodeher II ou Clotaire. Mais il ne tarda pas à por­ter la peine de son crime. Le duc Arnebert fut chargé du soin de venger son prince outragé, et il poignarda de sa propre main, par l’ordre même de Clotaire, le jeune in­fortuné, dont le nom se trouve si tristement placé à côté de celui de la contrée qui fixe nos regards (1).

     Ainsi, c’est au milieu de scènes de ravage ou sur un théâtre souillé par le meurtre, que nos yeux rencontrent, durant ces premiers temps, le nom d’une cité aujourd’hui si paisible. Poursuivons cependant notre course pénible à travers ces voies sanglantes. Le récit suivant, emprunté aux Annales de Grégoire de Tours et d’Aimoin, va nous montrer encore Étampes, triste témoin d’une grande ba­taille, que deux monarques Francks se livrèrent sur son territoire.

     (1) Fredegarii scholastici chronic. (Rec. des hist. de Fr.)
     Après la mort de Childebert, ses états avaient été par­tagés entre ses deux fils, Théodebert et Thierri (Thioderick ou Theodorick). Brunehaut, leur aïeule, était parve­nue à obtenir la tutelle de ces jeunes princes. Ce fut elle qui divisa leur succession, et donna à Thioderick le royaume de Bourgogne, dont les différens sièges étaient Orléans et Châlons-sur-Saône. Étampes et son territoire se trouvèrent, par suite de ce partage, sous la domination de ce dernier souverain. Mais l’union et la concorde étaient loin de régner entre ces fiers monarques, issus du sang de Clovis, qui s’efforçaient d’agrandir leurs domaines, et oubliaient les traités conclus entre eux, lorsque le vif désir [p.21]  de commander à d’autres provinces s’emparait soudain de leur âme guerrière.

     On voyait à cette époque, à la cour du roi Thioderick, un comte du palais, nommé Bertoald, homme sage et prudent, vaillant dans les combats, fidèle à la garde du prince (
1). A cette même cour était aussi Protadius, ro­main de naissance, familier de la reine Brunehaut, qui l’avait comblé d’honneurs, et cherchait comment elle pourrait l’honorer encore. Dans ce dessein, cette reine cruelle engage le monarque son petit-fils, à faire périr Bertoald, afin d’établir Protadius à sa place, maire du palais. Le jeune Thioderick ne souilla point ses mains d’un pareil crime: mais par ses ordres, Bertoald fut éloi­gné de sa présence, et envoyé dans la Neustrie avec trois cents guerriers, pour y protéger les possessions de son maître. Aussitôt le roi Clotaire fait marcher contre lui son fils Mérovée et Landry, maire de son palais, à la tête d’une nombreuse armée. Bertoald, trop inférieur en for­ces pour soutenir un pareil choc, se retire en toute hâte dans la cité d’Orléans. Landry s’avance avec ses soldats jusqu’aux portes de la ville, et du pied de ses murailles, il provoque Bertoald au combat. Le guerrier lui répond du haut des remparts: «Entouré d’une armée nombreuse, il te sied bien de défier celui qui n’a qu’un petit nombre d’hommes! Mais si tu y consens, après que tes troupes se seront écartées au loin, nous combattrons tous les deux dans la plaine. Dieu seul sera notre juge.» Et comme Landry refusait le défi, Bertoald ajouta: «La crainte te [p.22] retient, je le vois: eh bien! nos maîtres ne tarderont pas à en venir aux mains; alors, si tu le préfères, revêtus l’un et l’autre d’habits d’écarlate, nous combattrons au milieu de la mêlée, là tu pourras éprouver ma lâcheté et ta propre valeur.» Le cartel fut accepté, et par des sermens réciproques, les deux guerriers s’engagèrent à se mesurer bientôt sur le champ de bataille.

     Or cette scène se passait sous les murs d’Orléans, le jour de la saint Martin (1) de l’an 612, et le jour de Noël de la même année, les armées de Clotaire et de Thioderick se trouvaient en présence aux portes d’Étampes. Ces deux princes marchant l’un contre l’autre, à la tête de nom­breuses phalanges, se rencontrèrent sur les bords de la Juine, aux lieux mêmes où cette rivière, dans son paisible cours, se rapproche de l’enceinte de la ville. Alors ses habitans furent les tristes témoins de la bataille sanglante qui se livra sur ces bords. Ce récit comprend peu de lignes dans nos vieilles annales; empressons-nous toutefois de re­cueillir fidèlement ces documens précieux, pour les con­signer dans nos récits.


     (1) Aimoin, liv. III.

Mort de Bertoald (XIVe siècle)
Mort de Bertoald (XIVe siècle)
     (1) Cette chose avint le jour d’une feste saint Martin. (Chroniques de Saint-Denis, liv. IV.)



     Le jour donc même de Noël, disent nos vieux historiens, Thioderick fit avancer son armée contre Clotaire, qui, de son côté, marchait vers son rival en grande diligence. Les deux monarques se rencontrèrent auprès d’Étampes, sur les bords de la Juine. Landry fit occuper par ses troupes la colline qui domine la ville du côté de l’occident, afin de combattre l’ennemi avec avantage, lorsqu’il s’avancerait [p.23] dans le vallon. Mais comme le passage de la rivière était fort étroit, et que ce mouvement retardait trop long-temps la bataille, avant que l’armée entière de Thioderick l’eût traversée, le combat se trouva engagé. Cependant Bertoald s’élançant au plus fort de la mêlée, ne cessait de suivre les traces de Landry; et l’appelant de son propre nom, il l’invitait à venir se mesurer avec lui, selon la pa­role qu’ils s’étaient donnée. Mais Landry refusait, et re­culait peu à peu loin de sa présence, tandis que Bertoald cherchait parmi les combattans un glorieux trépas. L’in­fortuné avait appris la haine de Brunehaut contre lui, la perte de ses anciennes dignités, et la future élévation de Protadius, son trop heureux rival. Il jugeait donc qu’il va­lait mieux mourir avec honneur sur le champ de bataille, que de voir s’écouler le reste de ses jours dans la honte et le mépris. La mort qu’il appelait ne fut point sourde à sa voix. Après de brillans exploits, il tomba lui même, ter­rassé sous le poids de nombreux ennemis. Dans ce combat, Mérowig, fils de Clotaire, fut fait prisonnier; l’armée de ce prince fut taillée en pièces; et tandis que, suivi de Lan­dry, il fuyait loin de ce théâtre de carnage, Thioderick vainqueur ramenait à Paris son armée triomphante (1). [p.24]

     Tel est le récit fidèle de ce combat sanglant, livré aux premières années du septième siècle de notre ère, sous les murs d’Étampes. L’une ou l’autre des deux armées, péné­trant dans ï’enceinte même de la ville, y laissa sans doute des traces funestes de son passage; et ce grand conflit de troupes belliqueuses et rivales, ne dut point avoir lieu dans son voisinage sans être, pour ses anciens habitans, une source fatale de désordres et de calamité (1).

     (1) Theodoricus... ipsa die qua incarnati Verbi Nativitas a cunctis fidelibus colitur, promovet exercitum et apud Stampas super fluvium Junna contra Chlotarium, qui haud segniùs parabat occurrere, aciem dirigit. Sed dùm arctus esset Junnae fluminis transitus, antequàm totum Theodorici pertransiret agmen, initum est certamen. Inter confertissimas igitur, ac in mutuam inhiantes perniciem phalanges, Bertoaldus nominatim Landericum vocitare, et ut secum juxta placitum congrederetur non cessabat provocare, etc… (Aimoni Monach. Floriac. de gestis Francorum, lib. III) Voyez aussi Fredegarii scholastici chronicum. — Chroniques de Saint-Denis, liv. IV.
     Le récit de Frédegaire ne s’accorde pas exactement avec celui d’Aimoin, sur le lieu de la bataille. Ainsi tandis qu’Aimoin le dé­signe par ces paroles: auprès d’Étampes sur la rivière de Juine (apud Stampas, super fluvium Junnae), Frédegaire le fait connaî­tre à son tour par celles-ci: Stampas per fluvium Loa (Étampes sur la rivière de Louet). Quoi qu’il en soit de ces deux versions, qui changent peu du reste le théâtre du combat, il n’est peut-être pas hors de propos de faire remarquer les expressions flumen, fluvius, qui désignent ici l’une ou l’autre de ces rivières. Ces mots sembleraient désigner des rivières importantes, bien différentes des ruisseaux qui ont conservé encore les noms de Juine et de Louet. On pourrait donc croire qu’ils étaient à cette époque bien plus considérables qu’aujourd’hui. Sans doute qu’alors des bar­ques sillonnaient leur surface; et l’on serait ainsi presque tenté de remonter jusqu’à ces temps reculés, pour trouver l’origine du nom de port donné aujourd’hui aux gracieuses promenades qui déco­rent une partie de leurs rivages [Maxime de Montrond ignore visiblement qu’il y eut un port d’Étampes actif du début du XVIe siècle jusqu’au milieu du XVIIe, époque pendant laquelle la Rivière d’Étampes avait été rendu navigable pour des barques à fond plat qui charriaient vers Paris le grain de la Beauce et la farine d’Étampes (B.G.)].

     (1) Quelques historiens ont rapporté qu’il périt en cette bataille plus de trente mille hommes. On trouve proche la ville d’Etam­pes un terrain désigné aujourd’hui encore par le nom de champ des morts, et que l’on croit avoir servi de lieu de sépulture aux nombreuses victimes de ce funeste combat.
     Mais détournons nos regards de ces scènes sanglantes, [p.25] et reportons-les sur des souvenirs moins pénibles et plus consolans. Il est pour chaque ville de la France une époque glorieuse qui doit trouver place dans ses annales: c’est celle où la lumière de la foi, dissipant les ténèbres épaisses du monde païen, vint briller dans son enceinte. Or, tandis que les monarques Francks (sic), aux mœurs guerrières et bar­bares, s’efforçaient de soumettre à leur puissance les belles provinces de la Gaule, cette lumière vive et pure pour­suivait à travers les peuples sa marche salutaire. A la voix puissante des apôtres du Christ, des contrées entières aban­donnaient leurs erreurs; adoraient ce quelles avaient brûlé, brûlaient ce qu’elles avaient adoré; et le chris­tianisme obtenait chaque jour de nouveaux triomphes. L’histoire n’a point fait connaître quel fut celui qui porta le premier aux habitans d’Étampes-les-Vieilles, les semences de la vérité. Quelques passages de l’histoire ecclésiastique peuvent seuls répandre un peu de jour sur ce sujet. Nous y lisons en effet qu’au troisième siècle de notre ère, saint Savinien, saint Potentien et saint Altin, furent envoyés de Rome dans les Gaules, et arrivèrent dans la ville de Sens. Victorin, Eodald et Sérotin, nobles enfans de cette cité, devinrent bientôt leurs zélés disciples, et partagèrent leurs travaux. Savinien, élu évèque de Sens, envoya quelques uns d’entre eux dans les contrées voisines pour y annon­cer la foi. Altin et Eodald vinrent, dit-on, à Orléans, à Chartres; tandis que leurs compagnons, répandus en d’au­tres villes ou bourgades, s’efforçaient aussi d’arracher les habitans à leurs vieilles superstitions (1). Ceux de la vallée [p.26] d’Étampes, qui se rencontra sur le passage de ces pieux messagers, ne durent point rester étrangers à leurs enseignemens; et si la ville qui s’élève aujourd’hui sur son ter­ritoire, était construite à cette époque, c’est à cet âge reculé qu’on peut faire remonter l’établissement du christianisme dans son sein (1).

     Quand une ville ou une simple bourgade, renonçant au culte des idoles, embrasse la véritable foi, l’un de ses premiers soins doit être d’ériger un temple et un autel à la divinité qu’elle vient de reconnaître. Il en est ainsi sans doute lorsque nulle puissance humaine n’intervenant entre les pensées du cœur de l’homme et celles du Dieu qu’il adore, il demeure libre de manifester l’expression de ses croyances. Or, on sait combien cette liberté, droit sacré de la nature et de la conscience, fut longue et dure à acqué­rir pour les provinces des Gaules, sous la domination ro­maine. Le pouvoir des guerriers Francks (sic) se montra plus favorable au culte chrétien; mais quand l’un d’entre eux, le grand Clovis, vaincu par son épouse Chlotilde, eut fait asseoir le christianisme avec lui sur le pavois royal, ce fut alors surtout que le sol gaulois put se couvrir librement de temples consacrés au vrai Dieu, et se peupler de ses
[p.27] adorateurs. Une vieille tradition attribue au règne de ce monarque la fondation du premier temple chrétien qu’ait possédé la ville d’Étampes.
     (1) Voy. Tillemont, Hist. eccles., t. IV (bib). Vies des Saints, par Godescard (bib).



     (1) L’auteur des Antiquités d’Étampes, après avoir fait remar­quer que les habitans de Chartres offraient déjà des sacrifices au vrai Dieu, sous le nom de dieu inconnu, et durent être ainsi plus faciles à convertir, ajoute ces paroles: «— De même ceux d’Estampes, qui avaient commerce avec eux, à cause de la proxi­mité d’une ville à l’autre, et qui par conséquent n’estoient pas ignorons de leurs croyances, et peut estre y participoient, prestèrent facilement l’oreille aux premiers qui leur annoncèrent l’E­vangile.» (D. Basile Fleureau, p. 6.) (bib)







     Durant le siècle qui venait de finir, un homme s’était ren­contré, dont la vie merveilleuse avait étonné les peuples, et porté son, nom dans plus d’une contrée. D’abord valeu­reux soldat des légions romaines, il avait ensuite déposé les armes pour suivre la bannière du Christ. La Gaule l’avait reçu au nombre de ses enfans; et c’est à lui qu’il était réservé d’y achever la ruine de l’idolâtrie. Destruc­teur des temples païens et des arbres sacrés, fondateur de plusieurs monastères, évèque de Tours, il avait naguère disparu du monde, chargé d’ans et de vertus; et son tom­beau, célèbre par ses miracle, attirait sur les bords de la Loire un nombreux concours de fidèles.

     C’est sous l’invocation de cet illustre saint que la bour­gade d’Étampes-les-Vieilles consacra son premier tem­ple. Saint Martin de Tours devint dès lors le patron de ces lieux. Son souvenir s’y est perpétué à travers quatorze siècles; et lorsque le faubourg antique d’Étampes a perdu par degrés sa première appellation, c’est le nom même du digne évèque de Tours qu’il a voulu prendre, et qu’il conserve encore aujourd’hui (
1). [p.28]

     L’église actuelle de Saint-Martin, construite sur les débris de l’ancienne, est, selon toute apparence, un mo­nument de la première période du douzième siècle. Les divers caractères de son architecture, tels que ses fenêtres étroites et à plein cintre, la présence de l’ogive, les larges feuillages qui composent les chapiteaux, etc., ne permettent guère d’élever des doutes à cet égard. La con­cordance de cette époque avec celle où l’abbaye de Morigny devint maître de ce territoire, porterait à croire qu’elle fut l’ouvrage de ces religieux, peu de temps après leur prise de* possession de leurs nouveaux domaines.
     (1) Saint Martin, évèque de Tours, naquit vers l’an 416 et mou­rut vers la fin du cinquième siècle. La tradition qui attribue au roi Clovis la fondation de l’église Saint-Martin d’Estampes-les-Vieilles, n’est appuyée sur aucun titre; mais on peut toujours croire qu’elle fut l’ouvrage de l’un de nos anciens rois. Elle avait un chapitre composé de douze chanoines et d’un abbé. Leurs pré­bendes, avec l’abbaye, furent concédées aux moines de Morigny, par le roi Philippe 1er.


     *
Le texte porte prise en possession, mais est l’objet d’un correctif en début de volume (B.G.).

     L’église Saint-Martin est, par sa forme, la plus parfaite et la plus régulière entre toutes celles d’Étampes. On trouve rarement de semblables édifices fondés ainsi d’un seul jet et nullement défigurés par les réparations. Celui dont nous parlons est construit selon la forme primitive, celle des anciennes basiliques. L’abside se trouve immé­diatement après la croisée. Aucune chapelle ne figure dans les bas-côtés de la nef; mais ces bas-côtés se prolongent et circulent autour de l’abside pour donner accès à trois chapelles placées hors-d’œuvre, qui rayonnent derrière le chœur.
Le vieux clocher de l’église Saint-Martin menaçant ruine fut démoli au seizième siècle, et une tour fut élevée à la place aux frais communs des habitans. Elle est située à l’entrée de l’édifice, dont elle est séparée, mais assez rapprochée encore pour masquer entièrement la trace du portail. Au bas de cette tour, et sur trois de ses côtés, sont des niches en pierre, du seizième siècle, ornées de jolies sculptures. Cette lourde masse s’est affaissée, on ignore à quelle époque;
[p.29] et aujourd’hui, penchée à l’instar de la tour de Pise, elle semble menacer à chaque instant le fidèle qui s’ache­mine vers le saint lieu.

     Arrêtons-nous un moment encore sur les premiers siè­cles de notre histoire. Lorsque la rudesse et la grossièreté de ces âges barbares semblent précipiter nos pas, et les entraîner au plus tôt hors du cercle ténébreux et sanglant où s’agitaient les farouches conquérans de la terre gau­loise, gardons-nous cependant de dédaigner la vue de semblables tableaux. J’aime à reposer la mienne sur ces nobles pavois, brillans berceaux de notre monarchie, où ve­naient fièrement s’asseoir de valeureux guerriers, intrépides chefs de tribus belliqueuses qui, saluant d’un œil d’envie le sol de nos aïeux, en appelaient à leur épée pour régner en maîtres sur ces fertiles bords. En portant mes regards dans le palais de ces monarques Francks, j’y découvre une jeune princesse espagnole, séduisante par sa beauté, son esprit et son courage. Telle était en effet la reine d’Austrasie, l’épouse de Sighebert, avant que la vengeance ar­mant une main faite pour répandre des grâces, l’eût mon­trée rivale de Frédégonde, et l’eût rendue comme elle célèbre par ses crimes. C’est sur Brunichilde ou Brunehaut que va donc un instant se fixer notre attention. Cette souveraine n’est point étrangère aux lieux dont nous parlons. Une partie de leur enceinte porte encore son nom, et en conserve vivant l’antique souvenir (
1).
     (1) Voir la note II, sur Brunehaut, à la fin du volume (ici).
     Le territoire. d’Étampes, ainsi que je l’ai indiqué plus [p.30] haut, était échu au roi Sighebert, dans le partage des états de Hérebert entre ses frères survivans. Une tradition rap­porte que la reine Brunehaut, son épouse, affectionnait ce séjour, et qu’elle s’était plu à y construire une demeure. Durant long-temps l’œil a pu contempler au bout de la plaine des Sablons, à un mille environ de la porte d’É­tampes, les débris d’un vieux bâtiment et les restes d’une antique tour dite communément Tour de Brunehaut.

     Sur ce sol de royal souvenir rien ne rappelle aujour­d’hui la présence de l’ancienne souveraine de ces lieux. Seulement on y trouve encore quelques fondations éparses sous terre, où des fouilles ont fait découvrir quantité de monnaies romaines au coin des premiers empereurs, quelques ustensiles en usage à cette époque, un petit Mercure en bronze et une statue en pierre de Priape ac­croupi, de deux pieds de hauteur
(1). Ces découvertes porteraient à croire que ce lieu fut habité par les Romains avant qu’il devint le séjour de la reine Brunehaut, et les constructions antiques, dont il recèle des traces, pour­raient être ainsi leur ouvrage. Quelles que soient l’origine et l’âge de ces ruines, elles n’en doivent pas moins être vénérables à nos yeux. Mais peu importe aujourd’hui qu’elles soient l’œuvre des Romains ou de l’épouse d’un roi Franck. Ces ruines ont disparu à nos regards. Aussi quand le promeneur solitaire parcourt les rians jardins qui les ont remplacées, loin de s’enquérir de l’âge obscur du monument qu’il ne voit plus, il aime à contempler ces arbres majestueux plantés par le célèbre Le Nôtre, et les [p.31] ornemens de tout genre dont une main habile et un goût délicat ont décoré cet agréable séjour (1).
     (1) Voyez le Jardiniste moderne, par M. le vicomte de Viart, propriétaire du parc de Brunehaut (bib).





     (1) Voir la note II, sur Brunehaut, à la fin du volume (ici).
     La présence de la reine Brunehaut ne dut point être stérile dans ces lieux; mais si l’on songe au grand nombre d’églises ou de monastères qu’elle fit construire, on est fa­cilement porté à croire qu’elle signala par quelques fon­dations pieuses son règne dans ces contrées. Ici la tradi­tion vient encore à notre aide, et au défaut de preuves plus certaines nous offre son témoignage. Non loin de l’enceinte qu’habita jadis la reine d’Austrasie, on voyait autrefois une petite abbaye de religieuses détruite depuis plusieurs siècles, mais dont une simple chapelle, dédiée à saint Julien, martyr d’Antioche, a subsisté long-temps encore après la destruction du principal bâtiment. La voix de la tradition attribuait à Brunehaut la fondation de cette abbaye. Sa forme, sa structure témoignaient aussi de son antiquité, lorsque vers le milieu du dix-septième siècle quelques découvertes vinrent fortifier une opinion commune aux habitans de ces bords (2). [p.32]

     C’est à cette même chapelle de Saint-Julien que la piété des peuples avait consacré un autre autel à un saint per­sonnage dont la mémoire, long-temps révérée dans toute la contrée, s’y est perpétuée jusqu’à nos jours. L’ancien hameau de Saint-Phallier, voisin de ce lieu, lui avait emprunté son nom. Une hôtellerie isolée et quelques bâtimens ruraux, conservés encore, c’est le seul souvenir qui reste en ces lieux des bienfaits du bon ermite d’Aqui­taine, qui rendait la santé aux petits enfans étiques, et ré­jouissait ainsi le cœur des pauvres mères, en donnant la force et la vie aux faibles êtres que leurs mains suppliantes venaient déposer à ses pieds.
     (2) Vers l’an 1648, des ouvriers, occupés à l’embellissement de la chapelle de Saint-Julien, découvrirent près du maître-autel un coffret de plomb. L’ouverture en ayant été faite devant Jean Hochereau, curé de Notre-Dame d’Étampes, de Nicolas Tyrouin, curé de Saint-Basile; et d’autres habitans, on y reconnut la présence de plusieurs reliques. On y lisait ces mots gravés: «Hic jacet caput sancti Juliani martyris, quod Severinus attulit de Antiochiâ civitate, temporibus Brunegildis reginae.» La découverte de ces reliques, qu’a possédées long-temps l’abbaye de Morigny, ne laissa plus douter que la reine Brunehaut n’eût fondé elle-même cette chapelle, et ne l’eût enrichie des restes de ces martyrs. (Voyez Chronique de Morigny.) [En fait ces renseignements sont tiré de Basile Fleurean (bib) (B.G.)]

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NOTE II.

Sur la reine Brunehaut.

(Chap. I et II, p. 12, 29 et 30)

     Brunehaut, fille d’Athanagilde, roi d’Espagne, épousa en 568; Sigbebert, roi d’Austrasie. La postérité semble avoir confondu dans un même jugement les deux reines Brunehaut et Frédegonde: il y a cependant entre elles une différence. L’épouse de Chilpéric fonda sa propre élévation sur des crimes préparés et médités; tandis que la vengeance seule entrîna sa rivale à imiter celle dont elle
voulait justement punir les forfaits. Brunehaut a été accusée d’avoir fait périr dix rois, deux maires du palais, saint Didier, etc., etc. Mais la calomnie a eu une grande part dans ces accusations. Cette princesse a signalé son règne par une foule de fondations pieuses et d’importans travaux. On voit encore dans la Bourgogne, la Flandre et la Picardie, de grandes levées et de superbes chaussées [p.190] qui portent son nom. On ne peut toutefois disculper entièrement sa mémoire des crimes dont elle est souillée.
«Brunehaut, a dit Bossuet, livrée à Clotaire II, fut immolée à l’ambition de ce prince; sa mémoire fut déchirée, et sa vertu, tant louée par le pape saint Grégoire, a peine encore à se défendre.» On doit remarquer que les historiens ou chroniqueurs les moins favorables à cette
reine, tels que Frédégaire, Adon et Aimoin, sont tous d’un temps postérieur. Ceux au contraire qui ont vanté cette princesse, comme Grégoire de Tours, Fortunat de Poitiers, le pape saint Grégoire, étaient ses contemporains. Quelques historiens modernes ont aussi défendu la mémoire de Brunehaut. On compte parmi eux du Tillet, Papire Masson, Boccace, Pasquier, Cordemoy et Velly.

Supplice de Brunehaut
     On ne peut guère douter que la reine Brunehaut n’ait habité les lieux voisins de la ville d’Étampes qui portent encore aujourd’hui son nom. Quelques uns ont même cru, sans trop de fondement, que la plaine de Brières, dans le même territoire, avait été le théâtre de l’affreux supplice qui termina sa vie. Mais, ainsi que nous l’avons dit, il ne reste plus aujourd’hui dans la vallée d’Étampes aucune trace de l’ancien palais de Brunehaut. Peut-être devrions-nous ici décrire le parc charmant et les constructions modernes qui ont remplacé les vieilles fondations. Mais celui dont la main savante sut disposer avec tant d’art ces rians jardins, en a donné lui-même une élégante description dans un ouvrage précieux pour les propriétaires qui s’occupent de l’embellissement de leurs domaines (1). [p.191]
     (1) Voir le Jardiniste moderne, par le vicomte de Viart (bib).
     Or, cette description, que nous aimerions à pouvoir placer dans cette note, est trop connue des habitans d’Étampes pour que nous cédions au désir d’en citer quelques fragmens. On nous permettra du moins d’en rappeler la noble épigraphe:
«Si Brunehaut, comme on croit, fut reine dans ces lieux,
On n’y reconnaît rien de ce règne odieux:
La nature et les arts en ont changé la face.
Mais pour en effacer jusqu’à la moindre trace,
Et plonger dans l’oubli son pouvoir infernal,
Faisons-y plus de bien qu’elle n’y fit de mal.»


     Étampes sous les premiers rois Mérovingiens. — Bataille sanglante sur son territoire Église de Saint-Martin. — La reine Brunehaut. Note II: Sur la reine Brunehaut.

   
 
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Source: édition de 1836 saisie par François Besse (chapitre II) et Bernard Gineste (note II) en février 2012.
BIBLIOGRAPHIE

Éditions

 
     Clément-Melchior-Justin-Maxime FOURCHEUX DE MONTROND (dit Maxime de MONTROND ou de MONT-ROND), «Chapitre second» & «Note I. Détails topographiques sur la vallée d’Étampes» & «Note II. Sur la reine Brunehaut», in Essais historiques sur la ville d’Étampes (Seine-et-Oise), avec des notes et des pièces justificatives, par Maxime de Mont-Rond [2 tomes reliés en 1 vol. in-8°; planches; tome 2 «avec des notes... et une statistique historique des villes, bourgs et châteaux de l’arrondissement»], Étampes, Fortin, 1836-1837, tome 1 (1836), pp. 1-13 & 185-191.

     Réédition numérique illustrée en mode texte: François BESSE, Bernard MÉTIVIER & Bernard GINESTE [éd.], «Maxime de Montrond: Essais historiques sur la ville d’Étampes (1836-1837)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-montrond.html, 2012.

     
Réédition numérique de ce chapitre: François BESSE & Bernard GINESTE [éd.], «Maxime de Montrond: Étampes sous les rois mérovingiens (1836)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-montrond1836chapitre01.html, 2012.

Sources alléguées par Montrond

     André DU CHESNE (1584-1640), Les Antiquitez et recherches des villes, chasteaux et places plus remarquables de toute la France, divisées en huict livres selon l’ordre et ressort des huict Parlemens [in-f°; 2 parties en 1 volume], Paris, J. Petit-Pas, 1609 2e édition [in-8°; pièces liminaires; 1025 p.; table ], Paris, J. Petit-Pas, 1614 [dont une édition numérique en ligne.  3e édition, 1624 4e édition: Les Antiquitez et recherches des villes, chasteaux et places plus remarquables de toute la France. Selon l’ordre et ressort des huict parlemens. Oeuvre enrichi des fondations, situations, & singularitez des villes, places, & de plusieurs autres choses notables, concernant les parlemens, jurisdictions, Eglises & polices... Quatriesme edition reveue, corrigée & augmentée [in-8°; 2 vol. (XVI+526 p.; pp. 527-1037+XX p.)], Paris, Anthoine Robinot & L. Boulenger & T. de La Ruelle, 1629,  6e édition [in-8°; pièces liminaires, 1639 p.; table], Paris, N. et J. de La Coste, 1631 7e édition [in-8°; pièces liminaires; 1040 p.; table], Paris, J. Promé & P. David & E. Daubin, 1637 Dernière édition [in-8°; XVI+1064 p.], Paris, M. Blageart, 1637.
     
Édition posthumes: François DUCHESNE (1616-1693) [fils et continuateur] & André DUCHESNE [premier auteur], Les Antiquitez et recherches, des villes, chasteaux et places plus remarquables de toute la France. Selon l’ordre & ressort des parlemens. Œuvre enrichy des fondations, situations, & singularitez des villes, places, & autres choses notables, concernant les parlemens, jurisdictions, Eglises & polices de ce royaume. Par André Du Chesne, vivant conseiller du roy en ses conseils, historiographe de France. Reveu, corrigé & augmenté sur les mémoires du deffunt par François Du Chesne son fils, advocat en parlement: et aux conseils d’Estat & privé de Sa Majesté, aussi historiographe de France [in-8°; XX+1040+XXV], Paris, Jean Guygnart & J. Bouillerot, 1647. - Paris, J. Bouillerot, 1648. - [in-12; 2 volumes], Paris, M. Robin et N. Le Gras, 1668.
     
Réédition numérique en ligne de l’édition de 1614, mise en ligne par la bibliothèque universitaire de Tours: http://www.bvh.univ-tours.fr/B372615206_6088/B372615206_6088.pdf, en ligne en 2012.

     Dom Basile FLEUREAU (religieux barnabite,1612-1674), Les Antiquitez de la ville, et du Duché d’Estampes avec l’histoire de l’abbaye de Morigny et plusieurs remarques considerables, qui regardent l’Histoire generale de France [in-4°; XIV+622+VIII p. (N.B: les pages 121-128 sont numérotées par erreur 127-134); publication posthume par Dom Remy de Montmeslier d’un texte rédigé en réalité vers 1668], Paris, J.-B. Coignard, 1683. — Réédition en fac-similé [23 cm sur 16], Marseille, Lafittes reprints, 1997. — Réédition numérique en ligne (en cours depuis 2001): Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: Les Antiquitez d’Estampes (vers 1667)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-fleureau.html, 2001-2007.

     Louis-Sébastien LE NAIN DE TILLEMONT (1637-1698), Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique des six premiers siècles, justifiez par les citations des auteurs originaux [in-4°; 16 volumes (t. Ier, qui contient le temps de Nostre Seigneur et les apostres; t. II, qui comprend les disciples de Nostre Seigneur et des apostres, la suite de l’histoire de l’Église jusqu’à l’an 177, avec une Lettre au R. P. Lami sur la dernière pasque de N. S.; t. III, qui comprend depuis l’an 177 jusqu’en 253; t. IV, qui comprend l’histoire de S. Cyprien et le reste du IIIe siècle depuis l’an 253; t. V, qui comprend la persécution de Dioclétien, celle de Licinius et les martyrs dont on ignore l’époque; t. VI, qui comprend l’histoire des donatistes jusqu’à l’épiscopat de saint Augustin, celle des ariens jusques au règne de Théodose le Grand, celle du Concile de Nicée, etc.; t. VII, qui comprend les histoires particulières depuis l’an 328 jusqu’en l’an 375, hors S. Athanase, et où l’on verra l’origine des solitaires, des coenobites, des congrégations et des chanoines réguliers; t. VIII, qui contient les vies de S. Athanase et des saints qui sont morts depuis l’an 378 jusques en 394 et les histoires des priscillianistes et des messaliens; t. IX, qui contient les vies de saint Basile, de saint Grégoire de Nazianze, de saint Grégoire de Nysse et de saint Amphiloque; t. X, qui contient les vies de S. Ambroise, S. Martin, S. Épiphane et divers autres saints morts à la fin du IVe siècle et au commencement du Ve; t. XI, qui contient la vie de saint Chrysostome, celles de Constance prestre, de sainte Olympiade veuve, de Théophile patriarche d’Alexandrie, de Pallade d’Hélénople, etc.; t. XII, qui contient l’histoire de saint Jérôme, prestre et docteur de l’Église, et de divers autres saints ou grands hommes morts depuis l’an 420 jusque vers l’an 430 ; T. XIII, qui contient la vie de saint Augustin, dans laquelle on trouvera l’histoire des donatistes de son temps et celle des pélagiens; t. XIV, qui comprend les histoires de saint Paulin, de S. Célestin pape, de Cassien, de S. Cyrille d’Alexandrie et du nestorianisme, etc.; t. XV, qui comprend les histoires de saint Germain d’Auxerre, de saint Hilaire d’Arles, de Théodoret, de saint Léon pape et de quelques autres saints ou grands hommes qui sont morts depuis 448 jusques en 461; t. XVI, qui comprend l’histoire de S. Prosper, de S. Hilaire pape, de S. Sidoine, d’Acace de Constantinople, de saint Eugène de Carthage et de la persécution de l’Église d’Afrique par les Vandales, d’Euphème et de saint Macédone, patriarches de Constantinople, et de divers autres saints et saintes ou grands hommes qui sont morts depuis l’an 463 jusques en 513)], Paris, C. Robustel, 1693-1712. Deuxième édition (des tomes I-XII), Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique des six premiers siècles... 2e édition revue, corrigée par l’auteur et augmentée d’une dissertation sur S. Jacques le Mineur [in-4°; 16 volumes], Paris, C. Robustel, 1701-1714. Réédition des tomes I-VIII [in-12; 8 volumes (t. Ier, 1re partie, qui contient l’histoire de Nostre-Seigneur Jésus-Christ, la sainte Vierge, saint Joseph, époux de la sainte Vierge, saint Joseph d’Arimathie et saint Jean-Baptiste; t. Ier, 2de partie, qui contient saint Pierre et saint Paul; t. Ier, 3e partie, qui contient le reste des apostres et saint Barnabé; t. II, 1re partie, qui comprend les disciples de Nostre Seigneur et des apostres et la suite de l’histoire de l’Église jusqu’à la persécution de Trajan; t. II, 2de partie, qui comprend les disciples des apostres et la suite de l’histoire de l’Église depuis la persécution de Trajan jusqu’à saint Justin; t. II, 3e partie, qui comprend les disciples des apostres et la suite de l’histoire de l’Église depuis S. Concorde jusqu’à l’an 177, avec une Lettre du R. P. Lami sur la dernière pasque de N. S.; t. III, 1re partie, qui comprend depuis l’an 177 jusqu’en 202; t. III, 2de partie, qui comprend depuis l’an 202 jusqu’en 250 ; T. III, 3e partie, qui comprend depuis l’an 250 jusqu’en 253; t. IV, 1re partie, qui comprend l’histoire de S. Cyprien et le reste du IIIe siècle depuis l’an 253; t. IV, 2de partie, qui contient les saints, les hérésies et la persécution de l’Église; t. IV, 3e partie, qui contient les saints; t. V, 1re partie, qui comprend l’histoire générale de la persécution de Dioclétien; t. V, 2de partie, qui comprend plusieurs saints qui ont souffert le martyre durant la persécution de Dioclétien; t. V, 3e partie, qui comprend quelques saints qui ont souffert le martyre durant la persécution de Dioclétien, la persécution de Licinius et les martyrs dont on ignore l’époque; t. VI, 1re partie, qui comprend l’histoire des donatistes jusques à l’épiscopat de saint Augustin ; T. VI, 2de partie, qui comprend l’histoire abrégée de l’arianisme jusques au règne de Théodose le Grand ; T. VI, 3e partie, qui comprend le Concile de Nicée jusques aux audiens ; T. VII, 3e partie, qui comprend des histoires particulières depuis le Concile de Nicée, et où l’on verra l’origine des solitaires, des coenobites, des congrégations et des chanoines réguliers. 1re-3e partie; t. VIII, qui contient les vies de S. Athanase et des saints qui sont morts depuis l’an 378 jusqu’en 394, et les histoires des priscillianistes et des messaliens. 1re-3e partie)], Bruxelles, E. H. Fricz, 1694-1719. Réédition des tomes I-X [in-f°], Bruxelles, E. H. Fricx, 1732.

     Dom Martin BOUQUET (bénédictin de l’ordre de Saint-Maur, 1685-1754) [éd.], Rerum Gallicarum et Francicarum Scriptores. Tomus primus (Novæ Collectionis Historicorum Franciæ tomus primus) – Recueil des Historiens des Gaules et de la France. Tome premier, contenant tout ce qui a été fait par les Gaulois, et qui s’est passé dans les Gaules avant l’arrivée des François; et plusieurs autres choses qui regardent les François, depuis leur origine jusqu’à Clovis, par dom Martin Bouquet, prêtre et religieux de la congrégation de Saint-Maur [in-8°; CLXX+883 p; sommaire: pp. CLXVIII-XX], Paris, Imprimerie Royale, 1738. Dont une réédition: Léopold DELISLE (membre de l’Institut, 1826-1910) [éd.], Recueil des historiens des Gaules et de la France. Tome premier, édité par Dom Martin Bouquet. Nouvelle édition publiée sous la direction de M. Léopold Delisle [mêmes texte & pagination; précédé d’une introduction par Victor PALMÉ paginée I-VII], Paris, Victor Palmé, 1873. Dont une réédition en microfiches: Doetinchem, Microlibrary Slangenburg Abbey. Dont une réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50119p, 1995 (en ligne en 2005).


     Dom Martin BOUQUET (bénédictin de l’ordre de Saint-Maur, 1685-1754) [éd.], Rerum Gallicarum et Francicarum Scriptores. Tomus tertius (Novæ Collectionis Historicorum Franciæ tomus tertius) – Recueil des Historiens des Gaules et de la France. Tome troisième, contenant ce qui s’est passé dans les Gaules, et ce que les François ont fait sous les rois de la première race, par dom Martin Bouquet, prêtre et religieux de la congrégation de Saint-Maur [in-8°; XCX+808 p; sommaire: pp. XCV-X], Paris, Imprimerie Royale, 1741. Dont une réédition: Léopold DELISLE (membre de l’Institut, 1826-1910) [éd.], Recueil des historiens des Gaules et de la France. Tome troisième, édité par Dom Martin Bouquet. Nouvelle édition publiée sous la direction de M. Léopold Delisle [mêmes texte & pagination], Paris, Victor Palmé, 1869. Dont une réédition en microfiches: Doetinchem, Microlibrary Slangenburg Abbey. Dont une réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k501217, 1995 (en ligne en 2005).

     Jean-François GODESCARD (chanoine de Saint-Honoré, 1728-1800) & Joseph-François MARIE (1738-1801) [traducteurs et adaptateur], Alban BUTLER (prêtre anglais, 1709-1773) [premier auteur], Vies des pères, des martyrs et des autres principaux saints tirées des actes originaux, & des monuments les plus authentiques ; avec des notes historiques & critiques. Ouvrage traduit de l’anglois [Tome I -VII] alias: Vies des peres, des martyrs, et des autres principaux saints, tirées des actes originaux, & des monuments les plus authentiques; avec des notes historiques & critiques. Par M. l’abbé Godescard, chanoine de S. Honoré. Nouvelle édition, revue, corrigée & augmentée [Tome VIII-XII] [in-8°; XII+672 p.], Villefranche-de-Rouergue, Pierre Vedeilhé (1714-1782) [tt. I-IX] & Paris, Joseph Gérard Barbou (1723-1790) [tt. I-VII & IX-XII] & Jean-Charles Desaint (?-1789) [t.VIII] [t. I paru en 1763, t. II et III en 1764, t. IV en 1766, t. V en 1767, t. VI en 1768, t. VII en 1769, t. VIII en 1771, t. IX en 1772, t. X en 1775, t. XI en 1780, t. XII en 1782]. Nombreuses rééditions augmentées de volumes de suppléments, jusqu’en 1856.

     Amédée de VIART (1809-1868), Le Jardiniste moderne, guide des propriétaires qui s’occupent de la composition de leurs jardins ou de l’embellissement de leur campagne [in-12; 184; planche gravée], Paris, Petit, 1819. — 2e édition [17 cm; 224 p. 1 folio de planche], Paris, N. Pichard, 1827.


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