CORPUS  LITTÉRAIRE  ETAMPOIS
 
 Madame Piet
Comme quoi un pauvre sire dota richement sa lignée
Journal des demoiselles, 1834
     
Ex-voto de l'église Saint-Pierre d'Etampes, du XVIe siècle, selon une gravure de Montfaucon
Ex-voto du XVIe siècle conservé dans l’église Saint-Pierre d’Étampes selon une gravure de Bernard de Montfaucon (1730)
reproduite par le Journal des Demoiselles en illustration de la nouvelle de Mme Piet.
 
     Voici un petit conte publié en 1836 par le Journal des demoiselles, et dû à une certaine madame Piet, sur laquelle je n’ai trouvé aucun renseignement. On n’y trouvera évidemment rien d’intéressant du point de vue historique, sinon sur l’histoire du XIXe siècle lui-même et de sa littérature pour la jeunesse. Nous ne prendrons pas la peine de relever toutes les fantaisies qu’on y trouve, car il faut prendre ce récit pour ce qu’il est, une rêverie proposée à de jeunes bourgeoises, auxquelles on se mêle d’apprendre incidemment comment faire gagner plus d’argent à son mari.

Bernard Gineste, novembre 2010
 
      La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Merci de ne pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.
     
Journal des Demoiselles 2/2 (1836), pp. 47-55 Comme quoi un pauvre sire dota richement sa lignée 
 



     Dans une tour isolée au milieu des bois qui avoisinaient jadis la ville de Paris, vivait un certain gentilhomme. Il se nommait Hugues Lemaire. Jeune, beau chevalier et noble s’il en fut, mais ruiné de fortune par les voyages de ses pères en Palestine, il ne lui restait que cette tour pour tout héritage. Elle était haute, forte, et décorée de son blason, mais obscure et si étroite, qu’à grand’peine y trouvait-il un gîte. Un champ l’environnait, petit, inculte, tout couvert de chardons, de ronces, [p.47a] de bruyères; cette tour et ce champ, il les nommait son castel et son fief.

     Or, il advint qu’un jour ce beau, noble et pauvre gentilhomme vit une demoiselle nommée Arlette, encore plus belle, encore plus noble, encore plus pauvre que lui, et, la trouvant digne de tous biens, il lui fit offre de ceux qui lui étaient départis, savoir: son cœur, sa foi, son champ et sa tour. Elle ne trouva pas l’offre indigne d’être acceptée, lui rendit amour pour amour, lui accorda sa main, et après qu’ils eurent reçu la nuptiale bénédiction, ils s’en vinrent ensemble partager le petit castel et disaient en y entrant: Dieu nous bénira.

     Dieu bénit en effet leur union; trop peut-être! car à la fin de la quatrième année ils avaient déjà six enfans, la brave gentilfemme n’en ayant jamais pour un seul à la fois. Mais à mesure que cette famille s’accroissait, leur réduit étroit semblait se rétrécir encore, car on ne pouvait en ouvrir la porte qu’il n’en débordât soudain un pied, une épaule ou un bras, tant ils y étaient entassés.

     Or, dans ce logis si petit, la misère devint si grande que souvent les enfans allaient se coucher sans souper, et si pour eux une fois, quatre pour le père et la mère, qui leur partageaient toujours le dernier morceau de pain sans en rien réserver.

     Un soir que notre gentilhomme et sa femme étaient tristement assis au milieu de leurs enfans endormis, Hugues Lemaire dit à Arlette: «Cela ne peut durer ainsi; ayez-moi quelque vieil habit de vilain afin que je me déguise et que j’aille louer mes bras pour labourer le champ des moines, ou pour aider dans ses travaux quelque artisan de la ville.
     — N’ayez garde! dit la prud’femme, mieux vaut un trou à votre peau qu’une tâche à votre noblesse. Revêtez plutôt votre armure, et vous en allez à Paris devers l’abbaye de Saint-Germain-d’Auxerre; vous vous offrirez aux moines pour être [p.47b] leur champion ès-jugemens de Dieu. S’ils vous agréent, en soutenant leurs droits envers et contre tous, vous aurez à la fois honneur et profit.»

     Le chevalier s’en fut doue trouver les moines. Tout était bien changé! Le clergé, de concert avec les nobles, était en grand discord contre le roi, qui voulait abolir entièrement les combats singuliers. On tramait une révolte; mais en attendant qu’elle fut mûre, on s’abstenait de soumettre les causes et délits au jugement de Dieu.

     Cependant un petit noble à deux quartiers s’obstinait à disputer aux moines de Saint-Germain je ne sais quel droit de peu d’importance à la pointe de l’épée; on le fit battre contre Hugues, mais à huis-clos, dans les cours de l’Abbaye, tandis que les religieux, peu soucieux d’une cause aussi mesquine, vaquaient à leurs offices et ne s’occupaient nullement de ce combat.

     Champion d’une cause étrangère, contre un adversaire inconnu, s’escrimant à l’écart, sans autres spectateurs de ses prouesses que deux juges indifférens, témoins obligés, notre homme avait peu de cœur à se battre. Hugues ne vainquit son adversaire qu’à grand’peine, si cela toutefois s’appelle vaincre: car les juges voyant les deux athlètes également meurtris, harassés, hors d’haleine, parce que l’abbaye était plus riche et plus puissante, donnèrent la victoire à son champion.
Ex-voto de l'église Saint-Pierre d'Etampes, du XVIe siècle, selon une gravure de Montfaucon






Ex-voto de l'église Saint-Pierre d'Etampes, du XVIe siècle, selon une gravure de Montfaucon
     Hugues ne fut donc ni prisé, ni applaudi; et de cette cause chétive ne retira pour tout salaire que trois sous (1) et force horions qu’il rapporta au logis.
     (1) Le sou d’or valait 12 fr. 60 cent.
     «Ne m’y renvoyez plus, dit-il à sa femme en rentrant, le bon tems des duels est passé; ils ont trouvé là-bas un vieux parchemin où le diable a écrit son grimoire et qu’ils appellent les Pandectes. Le roi veut qu’on y trouve réponse à tout grief et qu’on ne se batte plus autrement que de [p.48a] ]a langue et de la plume; la gloire de Dieu et de l’épée ne le touchent plus.
     — Venez ça, dit la femme, que je panse vos blessures avec de l’huile et du vin que j’ai préparés; et puisque vous avez rapporté quelques tournois, nous les mangerons tout en cherchant un autre expédient.»


     Tant que dura l’argent, ils se creusèrent en vain la cervelle; mais quand ce vint à leurs derniers blancs (1), le gentilhomme commença derechef a se plaindre de sa noblesse, qui l’empêchait de gagner son pain et de dire à sa femme: «Que ferai-je?
     — Le haut baron de Montmorency marie son fils, et pour ce donne des fêtes en son châtel. II y aura toutes sortes d’amusemens de batterie: tournois, pas d’armes, combats à fer émoulu, notamment un combat à la foule. Allez-y, mon doux seigneur, vous y ferez quelque riche prisonnier qui se rachètera d’une année de son revenu selon l’usage, ou au moins vous y conquerrez quelque beau coursier ou de belles armes que vous vendrez pour nous nourrir.»


     (1) Le blanc, petite monnaie de cuivre de la valeur de deux centimes.

     Le mari fit selon qu’il était conseillé. Il s’en alla aux fêtes; mais hélas! il n’en ramena qu’un mauvais roussin éborgné, tout meurtri, qu’il saisit dans la mêlée et qu’il ne put vendre que quatre deniers (2). Cette ressource ne dura pas long-tems, et ils recommencèrent à se douloir, leur pauvreté devenant de plus en plus âpre.

     Le lendemain d’un jour où il ne leur était resté que trois oboles (3), Arlette se leva dès l’aube, monta dans le donjon d« la tour, ouvrit un grand coffre, et en tira quelques restes d’oripeaux et d’anciennes parures qu’elle avait apportés dans le tems de son mariage, et serrés dans cet endroit; depuis, les soucis d’un tel ménage lui en avaient ôté même le souvenir. [p.48b]


     Elle s’occupa avec diligence à les rajuster pour s’en vêtir; elle prit autant et plus de soin que jamais pour se parer; elle employa beaucoup d’adresse et d’art afin de cacher l’usure et le fané de ses atours, retourna ses vieilles étoffes, les plissa, les drapa, ne laissa paraître aux yeux que les pièces fraîches et chatoyantes; elle arrangea ses longs cheveux, ajusta tout & l’air de son visage et à la grâce de sa taille. Bref, elle réussit de telle sorte, que sou mari crut la revoir aux premiers tems de sa beauté et de leurs amours. Ajoutez qu’elle avait repris comme à souhait son air de gentilfemme, tant il est vrai que noblesse ne peut faillir.


     «Je m’en vais, dit-elle à son mari, vers une mienne cousine qui demeure à la cour du roi. Cependant, restez auprès de nos enfans et prenez-en soin.
     — Allez, ma mie; que Dieu vous soit en aide: faites selon votre prudence et votre sagesse.»

     D’aussi loin que sa cousine la vit venir, remplie d’aise, elle courut au-devant d’elle en lui disant: «Voici donc enfin que vous vous souvenez de moi, qu’il y a si longtems que vous n’avez vue! encore dois-je vous remercier de votre visite, car votre fraîcheur et votre parure m’annoncent que vous êtes heureuse et richement mariée.
     — Dieu soit loué! répondit la femme de Hugues; un beau gentilhomme est mon époux, je suis mère d’une belle lignée, et noire château, tout blasonné de nos armes, est entouré de nos terres de tous côtés.
     — Venez donc, dit encore sa parente, je ferai de mon mieux pour vous bien recevoir.»

     Elles entrèrent; et la dame du lieu ayant fait asseoir l’arrivante auprès d’une table, servit devant elle une boule (1) de beau pain blanc, quelques reliefs de viandes froides, du vin et des épices à foison, qu’elle disait avoir été faites pour remplir le drageoir [p.49a] du roi; puis, comme elle aimait fort à parler, elle se mit à caqueter pendant qu’Arlette occupait le tems à se repaître, ce dont elle avait grand besoin.

     (2) Le denier valait 50 centimes.


     (3) L’obole valait a peu près 8 centimes.



Ex-voto de l'église Saint-Pierre d'Etampes, du XVIe siècle, selon une gravure de Montfaucon

     (1) Les pains avaient la forme d’une boule, d’où vient le nom de boulangers.
     Dès qu’elle eut l’estomac bien garni et réchauffé de quelques verres de bon vin, la gentilfemme, pour laquelle c’était jour de grand’fête, se prit à entrer en gaité, à tenir propos joyeux, voire à se rappeler les tensons et le bon rire du jeune tems. Mais son hôtesse l’arrêtant aussitôt: «Gardons-nous, cousine, d’être entendues, nous esbattant joyeusement, causer, chanter et rire; car le roi, depuis quelque tems attaqué de maladie noire, se montre partout et toujours triste; partant la reine est triste, adonques la noblesse qui les entoure et les visite est triste; de là vient que leurs dames, leurs varlets, leurs serviteurs le sont aussi; bref, à la cour nous le sommes tous. C’est spectacle à fendre le cœur.
     — Au fait, demanda la gentilfemme, quel événement est donc arrivé si fâcheux pour tous, que chacun en prenne sa part et se tienne en telle morosité?
     — Peu le savent, lui répondit la cousine d’un air mystérieux, mais de tout ce qui se passe, moi je n’ignore rien. C’est une étrange histoire!... Sachant combien je suis discrète, on est venu me la conter, à condition, toutefois, que je n’en parlerais pas; aussi je me tais. Révéler un secret! fi donc!.. Celui qu’on me confie est enfoui comme dans un antre, mort comme dans un tombeau; la tête sur le billot je n’en voudrais parler!... A toute autre qu’à vous s’entend, cousine, vous femme prudente et sage, dont je n’ai pas l’injustice de me défier. Approchez-vous donc tout près de moi et ne pensez à rien qu’à me prêter l’oreille.»


     La dame du petit castel, curieuse, intriguée, ne se le fit pas répéter; et sa compagne, voyant avec quelle attention elle était écoutée, commença ainsi:
     «Pour racheter un gros péché qu’il a commis et qu’il tient secret, attendu qu’il [p.49b] n’en doit compte qu’en confession, notre roi Philippe-le-Bel a fait le vœu d’aller en Terre-Sainte, à pied, tout armé et tenant un cierge allumé dans sa main.
     »Mais quand ledit péché n’a plus été si récent, que la peur du feu éternel s’est amoindrie, le bon roi a commencé de réfléchir que la route était bien longue, ses armes bien lourdes, et qu’il lui serait bien difficile de tenir en main son luminaire depuis Paris jusqu’à Jérusalem sans qu’il s’éteignît. Il commença aussi à regretter à l’avance ses aises de roi qui ne devaient pas le suivre, à comparer ses habits moelleux à la dure et lourde armure qu’il ne devrait plus quitter; il trouva l’allure de son cheval plus douce, l’abri de son palais plus commode; bref, il eut regret à son vœu, sans pourtant oser le rompre.
     »Ce fut alors qu’il devint sombre et silencieux; chacun espéra que ce ne serait qu’un nuage; mais au contraire, son chagrin se rengrégea de jour en jour et sa santé en fut altérée.
     »La reine s’en alarma, chercha, mais inutilement, à en connaître la cause. Elle employa tous les moyens de persuasion auprès du roi, soins inutiles! elle eut recours aux saints, aux reliques, aux offrandes, peines superflues! que vous dirai-je: après s’être adressée aux plus saints hommes, elle consulta les physiciens, les magiciens, les sorciers; et comme les rois ont toujours à leur dévotion les plus habiles, tant firent ceux-ci, qu’un jour le roi vaincu par ce fardeau, qu’il ne pouvait plus porter, s’en vint comme de lui-même s’en débarrasser dans le sein de la reine, et lui découvrit à la fois son vœu et le regret de l’avoir fait.

     »La reine dit au roi: — Vous voilà bien empêché; que n’envoyez-vous quelqu’un à votre place? Ignorez-vous que, moyennant des aumônes à l’église, cela se pratique souvent ainsi.
     »— Votre conseil serait bon, dit le roi, si je n’avais à cœur que la chose restât secrète. — Bon, fit-elle, elle le [p.50a] sera, puisque nous n’en ferons part qu’à nos plus privés confidens. Dans cette occasion il ne s’agit que d’ouvrir largement la bourse; envoyons chez les moines, afin que l’un d’eux se charge de pérégriner pour vous.
     »Ou y alla du même tems, et le roi se sentit tout regaillardi, ne doutant, sur l’assurance de sa femme, qu’il ne s’offrit, non pas un moine, mais dix pour aller à Jérusalem à sa place, attendu qu’il était résolu de ne pas chicaner sur le prix.
     »Les moines répondirent: qu’il ne leur convenait d’endosser l’armure que pour la défense des biens de l’église... que d’abandonner leur sainte robe pour le tems si long d’un tel voyage, ce serait enfreindre leur règle et courroucer leur patron.... que d’ailleurs et de mémoire de moine, on n’avait mis un clerc en voie pour courir aussi loin à pied et sous le harnois.
     »A cette réponse la reine se prit à dire: — Au vrai, nous n’avions pas réfléchi que cette condition de porter l’armure ne peut convenir à des clercs. Envoyons proposer sous main à des nobles et à des chevaliers de partir à votre place. Séduits d’abord par la magnificence de vos offres, ils n’hésiteront pas; et celui dont vous aurez fait choix et auquel vous vous découvrirez, tiendra à honneur de vous remplacer.
     »Les nobles s’excusèrent: — l’un était nouveau marié et craignait d’exposer sa jeune femme aux ennuis d’une si longue absence; un autre bâtissait; un troisième guerroyait contre son voisin; cet autre craignait que l’abbaye voisine n’envahît son héritage. Bref, tous alléguaient raisons diverses, mais n’avaient qu’un même refrain: c’était gausserie que de proposer à gens de leur sorte d’aller à pied ainsi que des manans. Pour en finir, on voulut composer avec de simples écuyers, des varlets et même des vavasseurs; tous ont refusé.
     »Depuis lors au regret, au dépit, à la honte, au remords peut-être, notre bon [p.50b] roi, joignant l’humiliation d’être condamné à faire ce que dédaignent les moindres de ses sujets, est devenu morose, hargneux, colère. Il maltraite la reine et les grands qui n’en peuvent mais; ceux-ci le rendent à leurs officiers, à leurs femmes, à leurs servans, qui se rejettent sur les gens de peine et de service, lesquels se ruent à leur tour sur nos oiseaux, nos chevaux et nos chiens; tant et si bien qu’il n’est ici ni bêtes ni gens qui l’échappent et ne fassent piteuse contenance.
     »Au reste cela ne remédie à rien: chaque jour la raison d’un si grand discord s’ébruite davantage; chaque jour de plus grandes récompenses sont offertes et de nouveaux refus essuyés. S’il en va longtems ainsi, nous y mourrons tous à la peine.»

Ex-voto de l'église Saint-Pierre d'Etampes, du XVIe siècle, selon une gravure de Montfaucon
     A mesure que la conteuse avançait dans son histoire, la femme de Hugues redoublait d’attention, et elle réfléchissait profondément encore, long-tems après que l’autre eut terminé. Puis tout-à-coup se levant: «Ne pensez-vous pas, cousine, que quiconque saurait un remède à tous ces maux devrait se hâter de l’aller quérir? — Voire certes, dit la cousine. — Adieu donc, reprit la gentilfemme, je vous enverrai mon époux, faites que de suite il parle au roi; il apportera le remède.» Là-dessus elle laissa sa cousine interdite et toute ébaubie.
     »Ne voudriez-vous point à votre tour aller pérégriner en Palestine? demanda Arlette, en rentrant, à son mari: — Non, non, dit-il, mon père et mon aïeul n’y ont été que trop! par trop grande piété ils ont engagé tous leurs biens aux moines, qui par trop grande avarice ont tout gardé. Non, non, je n’irai point; par ce chemin de Judée est venue ma ruine et ma misère! — Et par ce chemin vous reviendront les richesses et les honneurs, si vous le voulez!» Alors elle lui raconta ce qui se passait à la cour du roi, et l’engagea à se présenter pour faire le voyage en Terre-Sainte». [p.61a]

     Hugues l’ayant écoutée, commença de se gratter l’oreille, de retourner sa pochette qui était vide et de dire: «Que pourrais-je demander au roi? croyez-vous qu’il me voulut emplir de royaux mon escarcelle? — Ne craignez pas de lui demander force joyaux, terres, honneurs et priviléges; ajoutez à vos demandes aussi long-tems que vous le verrez en humeur de donner: avec les rois c’est ainsi qu’on en use. Surtout, vantez votre richesse et les biens que vous quittez; car à un riche homme, on ne peut offrir petite récompense.»

     Les parens de Hugues Lemaire s’étaient trouvés ruinés tandis qu’il était encore en bas âge. Il connaissait et regrettait les biens qu’il aurait dû posséder, mais il n’avait jamais vu que bien rarement plusieurs pièces d’or en sa puissance. Chemin faisant donc, pour aller trouver le roi, il enfonçait sa main jusqu’au fond de sa pochette vide, se disant à part soi: — Si le roi me l’emplissait, je serais bien riche; mais à grand’peine le fera-t-il au quart ou à la moitié!

     Tout caleulant et ruminant, il arriva près du palais et trouva sur la porte la cousine de sa femme qui l’attendait. Dès qu’il se fut nommé, «Soyez le bienvenu, dit-elle, venez-vous nous remettre en joie? — J’y tâcherai, dit-il,» et elle le mena devers le roi.

     «Voici un mien parent, sire, noble et riche homme qui se vante de vous rendre la santé, dit-elle au roi.» Philippe sourit amèrement; puis, quand elle se fut éloignée, se tournant vers Hugues: «Crois-tu donc pouvoir me guérir? que feras-tu pour cela? — Je mettrai ma cotte et mes brassards, mes cuissards et mes grèves, et m’en irai à pied porter au saint tombeau un cierge à cette fin. — Feras-tu cela! s’écria le roi; s’il est ainsi, parle, car je ferai pour toi bien autre chose! — D’abord, dit le chevalier, emplissez de royaux ma pochette. — Oui! oui! dit le roi, puisant dans un grand coffre et versant sans [p.51b] compter, voici les arrhes du marché. A présent, que demandes-tu?

Ex-voto de l'église Saint-Pierre d'Etampes, du XVIe siècle, selon une gravure de Montfaucon
     Le pauvre homme, ébloui à la vue de tant d’or, fut interdit de cette question imprévue. Il sentait qu’il fallait parler, mais ne savait quoi répondre. — J’aurai beaucoup de droits et de péages à payer jusqu’à vos marches (1), balbutia-t-il. — Est-ce de priviléges qu’il s’agit, dit Philippe, il te sera délivré une charte en bon parchemin qui t’exemptera de péages, acquits, barrages, travers, pontenages et de tous autres droits et tributs par terre et par eau, sur mes domaines et ceux de mes vassaux, toi et tes hoirs mâles et femelles de présent et à toujours.
     — Grand merci, dit Hugues, qui, n’ayant jamais rien eu à charroyer, ne connaissait pas l’importance des franchises qu’il venait d’obtenir, mais qui, pendant que le roi parlait, avait eu le tems de se recorder et se trouvait plus hardi. Que fera cependant ma femme, seule, en son castel hors de la ville, et qui la défendra, si des brigands viennent l’assaillir pendant mon absence? — Je lui donnerai un hostel dans la ville de Paris et veillerai moi-même à ce qu’il ne manque rien à ta famille.



     (1) Frontières.

     — J’ai un fils, dit Hugues, qui serait orphelin si je mourais en route. — Je te fais dès cejourd’hui seigneur de la terre de Châlo-Saint-Mard, près d’Étampes, qui deviendra son héritage si tu viens à mourir. — Un fils est plus aisé à pourvoir que des filles; j’en ai cinq dont leur mère serait fort embarrassée. — Je les doterai, dit le roi, d’ailleurs ne t’ai-je pas promis qu’elles porteraient de leur chef franchise dans les familles? j’ajoute qu’elles y porteront aussi noblesse, afin que même sans dot leurs descendantes soient recherchées de chacun. — Mais, dit Hugues, si je reviens, n’aurais-je pas bien gagné d’ajouter à mes armes un quartier de Jérusalem? — Assurément, dit Philippe, tu les porteras [p.52a] de Jérusalem d’argent a la croix potencée, accompagnée de quatre croisettes de même, à enquerre écartelée de sinople à l’écu de gueule, chargé d’une feuille de chêne d’argent à la bordure d’or. — Quant aux frais de mon voyage et de mon équipement, il serait juste que vous les fissiez, ce me semble, dit Lemaire. — Prends donc la clef de ce coffre, afin que ce qu’il contient te soit remis à cet effet.»

     Cependant Arlette, impatiente, était montée à sa tour pour voir de plus loin revenir son mari. Je jugerai bien s’il a fait de bonnes affaires, se disait-elle; l’homme qui a le cœur content est allègre, et s’il est soucieux, son pas est lourd et sa marche traînante. Enfin elle l’aperçut; il revenait lentement. Elle, ne devinant pas qu’il était appesanti par le poids de l’or, fut toute courroucée, pensant qu’il n’avait pas réussi.

     «Hé quoi! lui cria-t-elle, dès qu’il entra, les choses étaient en si bon train et vous n’avez pas su en profiter! innocent que vous êtes!... Notre dame! que n’ai-je la force pour exécuter, aussi bien que j’ai un chef pour inventer; il en irait bien autrement!...

     Ici, elle fut interrompue par un son métallique et lourd; c’était son mari qui se débarrassait de son fardeau. «Qu’est-ce cela! dit-elle, ah! je savais bien que vous étiez un homme de tête et d’expédition! racontez-moi donc au plus vite ce qui s’est dit, ce qui s’est fait, n’omettez rien! je veux tout savoir... que d’or!... mon Dieu que d’or! jamais je n’en vis tant! Ah! désormais voilà que nous pourrons nourrir nos enfans! que nous ne manquerons plus de rien!.. . Nous pourrons agrandir notre castel...
     — Ne vous en mettez pas en peine, femme! le roi vous donne un bel hostel en sa ville de Paris. — Que dites-vous! qui, moi, j’habiterais une belle maison en ville que m’aurait donnée le roi? avec mes enfans, sans doute, quel bonheur! Alors je pourrai produire notre fils, il sera facile [p.52b] avec sa figure et le nom de son père...; — Mon nom est maintenant Hugues Lemaire, sire de Châlo-Saint-Mard, belle terre auprès d’Étampes dont le roi m’a fait don. — Est-il possible! que dites-vous! comment! répétez donc? un hostel en ville! un chastel près d’Étampes! vous y ferez peindre notre blason? — Avec un quartier aux armes de Jérusalem. — Oh! pour le coup, nous voici aussi nobles, aussi riches que le roi! nous pourrons marier au moins deux de nos filles et faire entrer les autres en religion? — N’ayez cure, ma mie, le roi les dotera toutes les cinq; il leur donne de tels droits, titres et priviléges, pour elles et pour leurs hoirs, que vous aurez plus de demandeurs que vous n’avez de filles.
     — Oh! dit la pauvre mère suffoquée par la joie, le bon roi! que Dieu le bénisse! je n’en puis plus! je suis muette de contentement!.. Il faudra vous mettre en bel équipage pour faire honneur à ce grand prince. — Voici la clef d’un large coffre plein d’or, où je puiserai à ma volonté.»

Ex-voto de l'église Saint-Pierre d'Etampes, du XVIe siècle, selon une gravure de Montfaucon
      A ce coup la femme de Hugues resta vraiment muette et ce fut au tour du chevalier de bâtir des projets.
     »Je ferai faire, dit-il, une armure la plus légère qu’il se pourra et si brillante que le soleil en aura honte; et comme je ne suis pas trop mal fait de ma personne, on me donnera en tous lieux le nom du beau pèlerin. J’aurai aussi un varlet qui me suivra menant un roussin pour porter mes bagages; ledit varlet ayant charge de dire aux gens en me montrant: C’est un noble et riche seigneur, qui ne va ainsi à pied que par dévotion et humilité.
     — Foin des plaisirs de vanterie! dit Ariette, songez plutôt à vous entretenir en santé, quand je ne serai plus là pour y veiller. Je crains bien que souvent vous ne manquiez de gîte et de repas pendant ce long trajet, dans des contrées inconnues, et n’ayez guère le loisir de vous pavaner de vos richesses et de votre bonne [p.53a] mine. — Craintes frivoles, dit Hugues, qui voyait tout en beau; n’y a-t-il pas des moustiers et des châteaux par toute la terre? quand j’apporterai l’offrande du roi aux plus fameuses reliques, croyez qu’il me sera offert gîte et repas dans les couvons et abbayes, repas de moines! jamais nous n’en fîmes de pareils! d’autre part, je ne puis manquer d’être bien accueilli par les châtelains dont les manoirs se trouveront sur ma route; voire, je serai fêté et choyé par les nobles châtelaines, qui, au dire de chacun, désarment de leurs mains blanches les chevaliers pélerins.
 
     — N’allez pas oublier, dit vivement sa femme, que vous êtes commis pour une oeuvre pie, qui doit se faire en grande dévotion! — Une chose me point, interrompit Hugues: comment ferai-je pour tenir mon cierge allumé le long de la route? — Vous le porterez dans une lanterne, dit Arlette. — Vous êtes de bon conseil et vous avez réponse à tout. J’userai de l’expédient, mais seulement par les voies désertes et détournées; car il me fera plus d’honneur, je pense, d’entrer ès villes et châteaux tenant au poing une torche bien flamboyante.»

     Ainsi s’entretinrent-ils, puis en hâte ils s’occupèrent de leurs préparatifs. Hugues, faisant ses acquits d’armes, vêtemens, roussin, équipages; sa femme cousant robes et surcots pour elle et ses enfans, ne voyant arriver assez vite le glorieux moment où son mari devait les présenter au roi.

     Tout alla bien jusqu’aux approches du départ, qu’ils commencèrent à se rappeler qu’ils s’aimaient et qu’ils allaient se quitter pour long-tems. Quelquefois alors la femme eût voulu tout rendre et garder son mari. J’étais accoutumée à la mauvaise fortune, lui disait-elle, et je crains de ne pouvoir m’habituer à votre absence. Mais lui, moins soucieux, la réconfortait: — Il faut savoir acheter tant de biens de quelques peines. Songez à vos enfans, [p.53b] prenez courage, je reviendrai bientôt quel plaisir vous aurez au retour, quand, heureuse et tranquille, vous m’entendrez vous raconter tant de belles choses que j’aurai vues dans mes voyages. Il promit tant, et d’un autre côté la raison et la nécessité parlaient si haut, qu’il fallut se résoudre.

     Vint enfin le moment de quitter la tour: peut-être ils sentirent quelque regret! il n’est point de lieu ou l’habitude ne nous attache!

Ex-voto de l'église Saint-Pierre d'Etampes, du XVIe siècle, selon une gravure de Montfaucon
     Les voici donc beaux et braves s’acheminant vers Paris. Les voilà devant le roi, ainsi que vous le voyez dans l’image que nous vous donnons. Elle est copiée sur la copie d’un tableau qui se voyait autrefois dans l’église de Saint-Pierre d’Étampes (1); Châlo menant sa femme, sa femme menant son fils, lequel est suivi de ses cinq sœurs, et, pour peu que vous connaissiez le blason, vous pouvez voir que leurs armes sont écartelées de Jérusalem.
     (1) Voir la lithographie.
     Le roi les reçoit sur son trône, sa couronne sur la tête et son sceptre à la main. A propos de sceptre en main, il m’est avis qu’au moyen âge les rois prenaient leur couronne et leur sceptre en se levant, comme le constatent les estampes et sculptures des tems qui les représentent toujours ainsi: dans quelque occasion que ce soit.

     En somme, Philippe accueillit nos gens à merveille. Il leur donna une charte de priviléges, terres et revenus, y ajouta force promesses, sourit aux enfans, flatta la femme, encouragea le mari, bref, les fit installer dans une belle maison à tourelles et à pignons pointus, qu’ils trouvèrent pourvue de meubles et de provisions achetés des deniers royaux.

     Dieu sait comme ils admirèrent et se réjouirent, puis comme ils s’affligèrent et pleurèrent, puis enfin il s’embrassèrent et finirent par se quitter.

      Après le départ de Hugues, Arlette fut [p.54a] conviée à prendre part à tous les esbattemens de la cour; mais avec son esprit et sa prudence, elle comprit qu’il ne lui convenait pas de passer dans des divertissemens oiseux le tems du pénible voyage de son mari, entrepris avec la chance de mille maux pour conquérir le bien-être de sa famille; donc, pour se soustraire aux empressemens des seigneurs de la cour et de Philippe lui-même, qui, la voyant si belle et avenante, aurait volontiers porté ses couleurs, elle témoigna le désir de visiter sa terre de Châlo et s’y rendit avec ses enfans.

     Quand elle y fut, elle envoya un message au roi: Je vous prie, sire, lui disait-elle, au nom de celui qui s’en est allé remplir votre vœu au travers de mille périls, de permettre que je reste ici pour y ménager le bien du sire de Châlo mon époux, et élever avec honneur et piété nos enfans, afin qu’à son retour il puisse jouir du repos dont il aura tant besoin, sans trouble ni regrets de son absence.

     Le roi ne put qu’approuver une aussi sage conduite. Il mit la gentilfemme sous la garde des habitans d’Étampes, afin qu’ils la protégeassent et la défendissent contre les voleurs et les brigands qui étaient communs en ce tems-là.

     Après deux ans le sire de Châlo revint; il avait rempli toutes les conditions de son pélerinage, rapportait de belles reliques de la Terre-Sainte et nombre de belles histoires et aventures à raconter. Il trouva son fils Ansolde, qui déjà promettait d’être bon et brave comme son père; ses cinq filles bien apprises en sagesse et piété; il retrouva sa bonne femme toujours belle et sage, et prête à lui servir de conseil et d’amie. Que vous dirai-je! ils vécurent heureux et contens pendant de longues annees, entourés de leurs enfans et des enfans de leurs enfans, dont il virent je ne sais combien de générations.

     Cela finit comme toutes les vieilles histoires; mais ce qui arriva ensuite à la lignée du sire de Châlo et d’Ariette sa [p.54b] femme n’est arrivé à nulle autre. Leurs cinq filles, mariées au sortir de l’enfance dans les meilleures familles de la ville d’Étampes, outre leurs droits et priviléges conférés par le roi, apportant une heureuse fécondité qu’elles tenaient de leur mère, eurent aussi beaucoup d’enfans. Ce furent surtout des filles, qui crurent et multiplièrent de telle sorte que, de générations en générations, elles peuplèrent entièrement la ville d’Étampes de leur descendance. Or, la renommée de l’immense avantage qu’avaient les filles de cette ville de transmettre franchise et noblesse à leurs enfans s’étant répandue de toutes parts, on vit accourir des provinces de France, nobles, magistrats, commerçons et riches roturiers pour prendre femme en ce pays.

Ex-voto de l'église Saint-Pierre d'Etampes, du XVIe siècle, selon une gravure de Montfaucon
     Au tems du roi Jean II, l’accroissement de cette lignée, qu’on nommait la franchise, était déjà tel, que plus d’un millier de familles s’en disaient issues, et étaient exemptes de tous les tributs dus au roi. Alors, ceux qui gouvernaient les finances de l’état commencèrent d’ouvrir les yeux et de représenter au prince que, s’il en allait long-tems ainsi, les revenus royaux en souffriraient beaucoup. On commença donc à contester la validité de la charte; mais le roi Jean, homme d’un bon naturel et facile à persuader, se laissa circonvenir par les intéressés, et confirma le privilége moyennant quelques restrictions. Ce fut à ce sujet que la postérité de Châlo triomphante fit peindre et appendre dans l’église d’Étampes le tableau dont nous avons parlé.

     Sous le règne de François Ier, c’est-à-dire cent soixante-dix ans après, plus de cinquante mille familles, se disant issues de cette souche, étaient répandues sur toute la surface de la France, et menaçaient de tarir un jour les revenus de l’état. Le roi François, guerrier et dissipateur, de son autorité coupa au vif dans la franchise, et en restreignit considérablement les prérogatives. Malgré [p.55a] cela, le mal s’accrut encore puisque le nombre des familles s’augmentait toujours. Ce vint au point qu’Henri IV, effrayé d’une multiplication si prodigieuse, jurant un jour son gros juron: «Ventre saint gris, dit-il, ces Châlo nous réduiront à la besace. Ainsi que la famille de notre mère Eve, ils couvriront bientôt toute la terre.»

     Alors il exigea de ces descendances féminines des preuves d’origine que le long tems et les innombrables ramifications de l’arbre généalogique rendaient impossibles. Ainsi les priviléges se trouvèrent abolis, et la postérité de Hugues Lemaire, sire de Châlo, rentra sous la loi commune. Elle s’obscurcit d’autant plus que le fanal qui la tenait en lumière était éteint. Ainsi finit son histoire, qui a donné lieu au proverbe qu’on répète encore dans le pays: Facile à marier comme les filles d’Étampes.

Mme PlET

Ex-voto de l'église Saint-Pierre d'Etampes, du XVIe siècle, selon une gravure de Montfaucon


Ex-voto de l'église Saint-Pierre d'Etampes, du XVIe siècle, selon une gravure de Montfaucon
ANNEXE
Eudes de Chalo selon Léon Marquis
Les rues d’Étampes 1881, pp. 352-353.


     EUDE LE MAIRE. Fameux pélerin du XIe siècle, appelé aussi Châlo-Saint-Mard ou Chaillou-de Saint-Mars. Le roi Philippe Ier ayant fait vœu d’aller à Jérusalem, mais n’ayant pu faire le voyage pour cause de maladie, «son familier amy et serviteur domestique de sa maison» y alla, «armé de toutes pièces et portant ung cierge qu’il allumait en différentes occasion.» Il laissa son fils et ses cinq filles sous la protection du roi, qui donna à Châlo, par lettres patentes de mars 1085, des privilèges d’exemption de tous les péages et impôts pour lui et toute sa race de l’un et l’autre sexe. Ces privilèges furent confirmés par le roi Jean en 1360. Le fils et les cinq filles se multiplièrent prodigieusement, et les filles qui en descendaient étaient très-recherchées, même sans dot, car elles apportaient le noblesse et le privilège pour tous leurs descendants, dont le nombre se multiplia tellement que François Ier fit en 1540 une ordonnance déclarant qu’il paieraient tous les péages; Henri III fit une nouvelle atteinte à ce privilège, et Henri IV le supprima tout à fait. Nous avons vu précédemment que les enfants du pèlerin formaient une procession aux funérailles pompeuses qui avaient lieu à Étampes.

     L’histoire de ce personnage, ainsi que ses armoiries, sont représentées au bas de l’un des vitraux supérieurs de gauche de l’église Saint-Etienne-du-Mont, à Paris.
C’est le seul vitrail qui a été endommagé en 1871, par suite de l’explosion de la poudrière du Luxembourg; mais fort heureusement la partie qui concerne Châlo-Saint-Mard est intacte.

     Dans le Journal des Demoiselles de 1834 (pages 47 à 55), Mme Piet a brodé sur l’histoire de ce seigneur un roman très-intéressant intitulé: Comme quoi un pauvre sire dota richement sa lignée. Le roman se termine par le proverbe: «facile à marier comme les filles d’Étampes,» et est accompagné d’une lithographie représentant le pèlerin et sa famille, d’après une gravure extraite des Monuments de la monarchie française, par dom [p. 353] B. de Montfaucon, et faite suivant une ancienne gravure sur bois que l’on voyait autrefois dans l’église Saint-Pierre d’Étampes.

     Pasquier. — Favin. — Chopin. — Dom Morin. — Dom Bernard de Montfaucon. — André de la Roque. — Monteil.

Le Journal des Demoiselles
Bibliographie


Éditions

     Madame PIET, «Comme quoi un pauvre sire dota richement sa lignée», in Journal des Demoiselles [Paris] 2/2 (1834), pp. 47-55 (pour le texte) et p. 32 ter (pour la lithographie).

     Cité: Léon MARQUIS, Les rues d’Étampes et ses monuments, Étampes, Brière, 1881, pp. 352-353 (texte reproduit ci-dessus)


     
Bernard GINESTE [rééd.], «Madame Piet: Comme quoi un pauvre sire dota richement sa lignée (Journal des Demoiselles, 1834)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cle-19-piet1834commequoi.html, 2010.

Sur ce privilège

     Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: La franchise de Challo saint Mard (1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-b24a.html, 2005.

     Voyez spécialement notre bibliographie en cours: http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-b24a.html#bibliographie, 2006.



Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
Source: La mise en ligne de ce numéro par le site Google Book en 2010, colligée sur l’édition en mode image.
 
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