Corpus Latinum Stampense
 
Otton Ier
Confirmation de
donations faites à l’abbaye de Gembloux
20 septembre 946

Sceau du chapitre de Saint-Guibert (XIIe siècle) Sceau du chapitre St-Guibert
(XIIe siècle)

Otton Ier (dessin antérieur à 1177, chronique d'Otton de Freising) Sceau du chapitre de Saint-Guibert (XIIe siècle) St Guibert offre à St Pierre
l’église de Gembloux

  Otton Ier (dessin du XIIe siècle)
 
     Les documents du Xe siècle intéressant le pays d’Étampes sont suffisamment rares pour qu’on s’attache ici à éditer et traduire l’un d’entre eux, jusqu’à présent négligé. En 946, Otton Ier, qui règne sur le Saint-Empire germanique, confirme les donations faites par saint Guibert et sa famille au monastère qu’il vient de fonder à Gembloux, en Brabant wallon. Parmi ces donations figurent deux biens sis au lointain pays d’Étampes: l’un à Maisons (aujourd’hui en Eure-et-Loir), l’autre en un lieu non encore identifié avec certitude: Villa Algeldi.
1ère version (janvier 2008)

     La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Il ne faut pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.

 
Otton Ier
Confirmation de donations faites à l’abbaye de Gembloux
20 septembre 946
     Le texte de cette charte nous est conservé par celui des Actes des abbés de Gembloux, composés par Sigebert de Gembloux en 1071. Sigebert a eu l’original sous les yeux, et en a reproduit le texte avec beaucoup de soin. Nous suivons ici l’édition qu’a donnée de ce texte George-Heinrich Pertz en 1848, au huitième tome de la série des Auteurs, Scriptores, dans la prestigieuse collection des Monumenta Germaniae Historica.

Texte établi par Pertz (1848)
Traduction proposée par B.G. (2008)
 Notes critiques de Pertz, et explicatives de B.G.
      In nomine domini Dei et Salvatoris aeterni.  Otto divina favente clementia rex Lothariensium et Francigenum.
     Au nom du Seigneur, Dieu et Sauveur éternel, Otton (Otto), par une faveur de la clémence de Dieu roi des Lotharingiens et des Français.
     Otton Ier, empereur de 936 à 973.
     Quidquid Germanensium sub imperii nostri ditione ac religionis Dei nutu a venerabilibus ac Dei timoratis agitur viris, ratum ducimus nostris corroborari assertionibus, scilicet ut nostra firmitate ac defensione valeant contra infestantium incursus* tueri.
     tout ce qui est fait en Germanie sous l’autorité de notre empire et l’inspiration de la crainte de Dieu par des hommes vénérables et craignant Dieu, il nous paraît bon de l’appuyer de nos déclarations, évidemment pour que, par notre confirmation et protection, ils puissent être protégés contre les attaques de ceux qui les tracasseraient.

     Quapropter agnoscat fidelium conventus, quod quidam Wichpertus nomine, a secularibus hujus vitae tumultibus recedens, contempnens transitoria ut commutaret aeterna, vertit se ad monasticae regulam vitae sincero mentis cogitans affectu, qualiter a semetipso, prout possibilitas sibi adesset, deificae majestatis augmentaretur famulatus, construere basilicam mox coepit in loco Gemblaus dicto in honore sancti salvatoris domini nostri Jesu Christi.
     C’est pourquoi l’assemblée des fidèles doit savoir qu’un certain Guibert (Wichpertus), se retirant du cours tumultueux de la vie présente, et méprisant les biens périssables au point de les échanger contre des mérites éternels, s’est appliqué à observer la règle de la vie monastique. En réfléchissant le plus sincèrement du monde à la manière dont il pourrait au mieux de ses possibilités accroître le nombre des serviteurs de la divine majesté, il a bien vite commencé à élever une basilique au lieu appelé Gembloux (Gemblaus) en l’honneur du saint Sauveur, notre seigneur Jésus-Christ.
      Saint Guibert de Gembloux, mort en 962 à Gorze en Lorraine, dont on ne connaît pas les parents. Ses grands-parents s’appelaient Rouin et Gile, et sa sœur Renuis épousa Héribrand, noble personnage de la région, à qui elle donna Hubert dit Hubezon et deux filles dont l’une appelée Richaut.
     Gembloux. Ajourd’hui ville de la province de Namur en Belgique wallonne (toponyme traité par notre charte latine comme indéclinable: Gemblaus).
     Talis ergo desiderii  karissimum nepotem suum, Wichpertum praefatum, calore succendi conspiciens avia sua Gisla nominata, praesidio constructionis ejusdem Gemblaucensis coenobii res eidem nepoti suo legali traditione contulit hereditarias, quas sibi vir suus nomine Rothingus impendit dotis gratia,
     Or donc, voyant son très cher petit-fils le susdit Guibert enflammé d’ardeur, sa grand-mère, dénommée Gile (Gisla), pour garantir l’érection du dit monastère de Gembloux fit à son dit petit-fils la donation légale des bien héréditaires que son mari, dénommé Rouin (Rothingus), lui avait donnés en douaire,  
     Gile, forme évoluée de l’anthroponyme germanique Gisèle.
     in comitatu scilicet Lomacensi atque Darnuensi, villam videlicet Gemblaus cum omnibus ad eandem pertinentibus. In eodemque pago villam Bufiols dictam cum appenditiis suis. Et in villa Asnatgia quicquid ipse jure tenuit vel hi quos propriis hic notare studuimus nominibus: Rotbertus videlicet, Angerus, Fulcoldus, Emmo, Hericindis, praeter dimidium mansum quod sorori suae pro salute contulit animae suae. Et apud eundem pagum villam Salvenerias cum inibi aspicientibus, unumque mansum quod emit vocabulo Ruoz, alterumque mansum fiscalem in loco qui dicitur Vilers antiquitus appendentem ad altare sancti Petri principis apostolorum.
     à savoir, dans le comté (comitatus) de Lomme (Lomacensis) et d’Arnau (Duarnuensis), le domaine (villa) de Gembloux avec toutes ses dépendances; dans le même pays, le domaine (villa) appelé Bouffioulx (Bufiols) avec ses dépendances; dans le domaine appelé Ernage (Asnatgia), tout ce que lui-même a détenu personnellement à bon droit et ce qu’ont détenu les personnes suivantes, dont nous avons pris la peine de notre les noms, à savoir Pierre (Petrus), Anger (Angerus), Foucault (Fulcoldus), Aimon (Emmo), Hersant (Hericindis), hormis la moitié d’une exploitation (mansus) qu’il a donnée à sa sœur pour le salut de son âme; et dans le même pays, le domaine (villa) de Sauvenières (Salveneriæ) avec tout ce qui en dépend, et une exploitation qu’il avait achetée, dénommée Roux (Ruoz), ainsi qu’une exploitation appartenant au roi (mansus fiscalis) au lieu qui s’appelle Villers (Vilers), dépendant depuis fort longtemps de l’autel de saint Pierre prince des apôtres.  
Sceau du chapitre de Saint-Guibert (XIIe siècle)
Guibert devant St Pierre

     Comté de Lomme, dénomination mal expliquée. Comté allant de Walhain, château du Brabant wallon jusqu’auprès de Mezières, et de Corbion (près de Ciney en Condroz) jusqu’à Charleroi sur le Sambre.
     Comté d’Arnau, dénomination mal expliquée. Comté dont le chef-lieu était Gembloux.
      Ernage. Au nord de Gembloux.
     Sauvenières. Au nord-est de Gembloux et actuellement l'un de ses faubourg.
     Roux. Toponyme non identifié.
      Villers. Aujourd’hui Villers-la-Ville, à l’est de Gembloux.
     Similiter in pago Asbain*   apud villam Herines mansum unum, quod Rothingus et conjunx ejus emerunt.
     Pareillement, dans le pays d’Hesbaye (pagus Asbain), dans le domaine (villa) de Lerinnes (Herines), une exploitation qu’avaient achetée Rouin et son épouse.
     *Hasbanio.
     Hesbaye, province naturelle de la Belgique (chevauchant les provincs de Liège, du Limbourg, des Brabants flamand et wallon, de Tirlemon à la Meuse et de Tongres à Gembloux, limitée au sud par le Condroz.
     Vitae denique monasticae normam pio multiplicare cernens intuitu piissima Gisla supra memorata, verae fidei divinitus ardore succensa, dedit amantissimo nepoti suo Vichperto crebro memorato omnia sub ea datione quicquid praefatus vir Rothingus dotis gratia legaliter donaverat in comitutu Wastenaco, villas scilicet Naslei et Corbeis, et Avoncurt, et Curceles mansumque unum ad curtem Romenei dictam, villamque Molins vocitatam silvamque Boisotgis vocitatam, et villam Ailant et Urei. Et mansum unum in villa Ailant.
     Enfin, voyant d’un œil pieux la communauté de vie monastique se développer, la très pieuse susdite Gile, divinement enflammée par l’ardeur de la vraie foi, donna à son très aimant petit-fils Guibert plusieurs fois susmentionné, juste après cette donation, tout ce que le susdit Rouin lui avait donné légalement en douaire dans le comté de Gâtinais, à savoir les domaines (villæ) de Nesles (Naslei), de Corbeilles (Corbeis), d’Avoncourt (Avoncurt) et de Courcelles (Curceles), ainsi qu’une exploitation (mansus) à la ferme (curtis) appelée Romagny (Romanei dicta), que le domaine (villa) appelé Moulins (Molins), la forêt (silva) appelée Bois-Otgis (?) (Boisotgis) et le domaine (villa) d’Aillant (Ailant) et Ury (Urei), ainsi qu’une exploitation (mansus) dans le domaine d’Aillant.
     Nesles, aujourd’hui dans la commune de Lumigny Nesles Ormeaux (Seine-et-Marne).
     Corbeilles, commune du Loiret aussi appelée Corbeilles-en-Gâtinais.
     Avoncourt. Toponyme non identifié.
     Courcelles. Aujourd’hui commune du Loiret, canton de Beaune-la-Rolande.
    Cour-Romagny. Peut-être la Court-Marigny (canton de Lorris, Loiret)?
     Moulins. Toponyme non identifié.
     Aillant. Ou bien Aillant-sur-Tholon, arrondissement d’Auxerre (Yonne), ou bien Aillant-sur-Milleron (arrondissement de Montargis, Loiret).
     Ury, commune de l’arrondissement de Fontainebleau.
     Et molendinum unum super fluvium Fontlaine in comitatu Lazensis.
     Et un moulin sur la rivière Fontlaine (Fontlaine) dans le comté (comitatus) de L. (Lazensis).
     Fontlaine et Lazensis. Toponymes non identifiés. Lazensis est traité comme un indéclinable. (Fons-l’Aisne = source de l’Aisne? en Argonne?)
     Et clibanum quendam in civitate Sens nuncupata, per annos solventem singulos 30 solidos nummorum. Et curtem Herhardi et Caderaita.
     Et un certain four dans la cité (civitas) appelée Sens (Sens), qui produit un revenu annuel de trente sous, ainsi que Cortrat (Curtis Herhardi) et que Chalette (Caderaita).
     Sens. Commune de l’Yonne, alors siège d’une très important archevêché.
     Cortrat et Chalette-sur-Loing, communes de l’arrondissement de Montargis (Loiret).
     Similiter in comitatu Stampais villam Maisons dictam, et villam Algeldi.
     Pareillement, dans le comté d’Étampes le domaine appelé Maisons (Maisons), ainsi que Villa Algeldi (Villa Algeldi).
     Étampes, Essonne.
     Maisons, commune d’Eure-et-Loir, canton d’Auneau, relevant autrefois du bailliage d’Étampes.
     Villa Algeldi, toponyme non identifié.
     Gisla post haec supra sepius memorata divinae inspirationis in ea magis ac magis crescente clementia monachorum multiplicare videns catervam, seque divino mancipans obsequio, dedit etiam, praeter ea quae jam supra notavimus, ex propria hereditate in comitatu videlicet Maisou, in villa quae dicitur Masuic, quandam terrae partem, complicemque navium per annos solventem singulos quinque solidos denariorum. In eodemque comitatu villam quae dicitur Biettine in qua habetur aecclesia, medietate quidem nostra, mansus indominicatus, molendinum, camba, capturaque piscium.
     La souvent susmentionnée Gile, après cela, voyant par l’effet de cette bonté toujours croissante se multiplier la troupe des moines, et s’adonnant au culte divin, donna encore, outre ce que ce nous avons déjà marqué ci-dessus, de son propre héritage, à savoir, dans le comté de Masau (comitatus Maisou), dans le domaine (villa) appelé Meeswijk (Masuic), une certaine partie de terre, et une part de société navale (complex navium) qui produit un revenu annuel de  cinq sous, ainsi que,  dans le même comté, la exploitation (mansus) appelée Biettine (Biettine), où il y a une exploitation dont la moitié nous appartient, une réserve seigneuriale, un moulin, une malterie et une pêcherie;
     Comté de Masau, situé au bord de la Meuse en dessous de Maestricht.
     Meeswijk (ou Meeswyck), commune aujourd’hui annexée à celle de Maasmechelen, dans la province de Limbourg, en Belgique flamande, plutôt que Maaseik.
     Biettine. Peut-être Obbicht, commune aujourd’hui annexée à celle de Born, en Limbourg.
     In comitatu vero Rewers villam Molivort dictam cum inibi pertinentibus, ac in quadam villa ejusdem comitatus Bergam vocitatam super fluvium Rim vineam obtimam.
     et dans le comté de Rewers (comitatus Rewers) le domaine appelé Molivort (Molivort) avec ses dépendances, ainsi que, dans un certain domaine du dit comté une excellente vigne au-dessus du fleuve Rhin (Rim) appelée Berg (Berga).
     Comté de Rewers. Peut-être un nom alternatif  du comté de Berg.
     Molivort. Toponyme non identifié.
     Berg. C’est le lieu-dit non identifié qui a donné son nom à l’ancien comté de Berg, autour de Düsseldorf, sur la rive droite du Rhin.
     Domnus interea praefatus Wichpertus de paternis vel maternis rebus sibi jure hereditatis legales faciens traditiones, dedit quicquid jurium visus est habere extra fratrum suorum societatem sub nomine Dei et Salvatoris nostri sanctique Petri regni coelorum clavigeri, fratribus in eodem loco Gemblaus sub regulari viventibus disciplina, quos ibidem Dei coadunaverat miseratione,
     Entre-temps, monsieur le dit Guibert, opérant des donations légales de biens qui lui venaient de son père et de sa mère au titre de son héritage, donna tout ce qu’il passait pour posséder à l’exclusion de la communauté de ses frères, au nom de notre Dieu et Sauveur et de saint Pierre qui détient la clé des cieux, aux frères vivant au dit établissement de Gembloux dans l’observance de la règle, qu’il avait réunis là par la miséricorde de Dieu:
Sceau du chapitre de Saint-Guibert (XIIe siècle)
Guibert devant St Pierre
     in comitatu scilicet Breibant in loco Melin aecclesiam, mansum indominicatum cum appenditiis suis, cambam, molendinum, et culturam Arnulphi. Et decem mansos de Lietzinis, quos filio suo karissimo Wichperto mater solummodo cum fratre suo Oilboldo legaliter tradidit. Et unam insulam in eadem villa. Et apud eundem pagum medietatem villae Putiau, medietatemque Bevrene.
     A savoir, dans le comté de Brabant (comitatus Breibant), au lieu de Mélin (locus Melin), l’église, la réserve seigneuriale (mansus indominicatus) avec ses dépendances, la malterie (camba), le moulin et le champ d’Arnoux (cultura Arnulphi), ainsi que dix exploitations (mansus) de Lessines (de Lietzinis), que sa mère avait légalement légué seulement à son très cher fils Guibert ainsi qu’à son frère Oubaud (Oilboldus), et une île dans le dit domaine, ainsi que, dans le même pays, la moitié du domaine (villa) de Putiau (Putiau) et la moitié de Biévène (Bevrene).
     Brabant. Ancienne province de Belgique divisée aujourd’hui en Brabants flamand et wallon, plus la région autonome de Bruxelles.
     Mélin (néerl. Malen, wallon Mélin-el-Hesbaye) aujourd’hui section de la ville belge de Jodoigne, en Brabant wallon.
     Lessines (néerl. Lessen, picard et wallon Lissene), dans la province de Hainaut.
     Putiau. Toponyme non identifié.
     Bevrene. Biévène (néerl. Bever), commune du Brabant flamand, à l’est de Lessines
     In comitatuque Darnuensi medietatem villae Curtils dictae, ac medietatem villae Walaham dictae, medietatemque Wasmont in pago Asbain.
     Dans le comté d’Arnau (comitatus Darnuensis) la moitié du domaine (villa) appelé Cortil (Curtils), ainsi que la moitié du domaine appelé Walhain (Walaham), et la moitié de Wamont (Wasmont) au pays d’Hesbaye (pagus Asbain).
     Cortil. Aujourd’hui Cortil-Noirmont, partie de la commune de Chastre, en Brabant wallon, au nord-ouest de Gembloux.
     Walhain (wallon Walin), commune du Brabant wallon.
     Wamont (néérl. Waasmont), aujourd’hui partie de la commune de Landen, en Brabant flamand.   
     Siquidem et in hoc habuit doctorem et patronum quendam venerabilem virum Erluinum, qui et ipse canonicam, quo vivebat, regulam vertit ad monasticam vitam. Ipsum prorsus is praefatus Wichpertus post aedificatam aecclesiam et officinas claustri, quas simul construxerant, sibi elegit abbatem, et se cum omnibus quos accersierat monachis commisit regendum, illi potius se quam sibimet ipsi credens.
     Et pour ce faire, il eut un docteur et recteur, un certain Erluin, homme vénérable, qui changea de lui-même la règle canoniale selon laquelle il vivait en règle monastique. C’est lui que le dit Guibert, après avoir édifié l’église et les locaux du cloître, qu’il avait fait construire en même temps, se choisit pour abbé, et il se confia lui-même à sa direction avec tous les moines qu’il avait assemblés, se confiant à cet homme plutôt qu’à lui-même.
     Erluin, premier abbé de Gembloux, mort en 987.
     Igitur quia bonis [p.527] debemus amminiculari viris, ut nostra valeant tuitione defendi, regia magnificentia ac virtute nostra roboramus auctoritate, quicquid ipse contulit illi aecclesiae videlicet in Gemblaus, ac quicquid exinde venerabilium virorum largitione Deo fuerit annuente concessum, ut nullus infidelium vel aliquis ejus heredum aliqua temeritate infringere audeat, sed potius inconvulsum semper permaneat*.
     Ainsi donc, puisqu’il nous faut nous mettre au service des gens de bien, en sorte qu’ils puissent être protégés par notre garde, par un effet de la notre grandeur et de notre puissance royale, nous confirmons de notre autorité tout ce qu’il a donné à cette église, à savoir à Gembloux, ainsi que tout ce qui à l’avenir sera lui donné, si Dieu le veut, par la générosité de personnes vénérables, de telle sorte que nul infidèle ni aucun de ses héritiers n’aille s’y opposer témérairement, et que bien plutôt cela reste toujours inébranlable.
     *maneat corr. perm.
     Habeant sane potestatem, sicut ipsi a nobis expetierunt, eligendi regularem vel in illo loco vel ubicumque eis melius visum fuerit abbatem et advocatum, qui inibi datas res lege detineat nostra vel comitum nostrorum defensione.
     Qu’ils aient pleinement pouvoir, comme ils nous l’ont réclamé, de se choisir abbé et avoué selon la règle, soit en ce lieu, soit partout où il le leur semblera bon, qui y détiendra les biens qui leur ont été conférés sous notre autorité ou sous la protection de nos comtes.

     Quibus eodem jussionis meae imperio faciendi castellum concedatur potestas, a falsis quatinus christianis vel paganis pignora sanctorum quae inibi digno condita sunt honore salventur; Deoque famulantes ab omni protegantur adversitate, nullusque nobis succedens rex in aeternum aliquod audeat ex eodem loco expetere servitium praeter munia orationum, ab omnique subjectionis excussus onere* regum perpetua firmetur tuitione;
     Par l’autorité de mon commandement, qu’il leur soit concédé le pouvoir de construire un château, pour préserver des faux chrétiens et des païens les reliques des saints qui y sont conservées, en toute dignité, et pour que les serviteurs de Dieu soient protégés de toute adversité. Et que nul roi qui nous succèdera à jamais n’ose jamais réclamer à cet établissement d’autre service qu’un rempart de prières, et que l’affranchissement de toute sujétion dont il jouit soit garanti à perpétuité par l’autorité royale;
     *honore corr. onere.
     nec quovis modo aliquis episcopus in cujus diocesi idem existit locus aliquam vim contra voluntatem abbatis habeat, nec synodum peragere, nec ullam omnino rem exornare, nisi tantummodo monachos ejusdem abbatis ordinare; post mortemque* ejus accersitus juxta regulam sancti Benedicti consilio monachorum caeterorumque conprovincialium nomen Dei timentium, imperioque regis electum benedicat abbatem; sicque nullius muneris accepto servitio praeter constitutam praebendam panis sancti Salvatoris, ad statum redeat propriae sedis.
     et, en quelque manière que ce soit, qu’aucun évêque dans le diocèse de qui se trouve ce lieu n’exerce quelque violence que ce soit contre la volonté de l’abbé; qu’il n’aille pas tenir de synode, ni accorder aucune dignité, mais seulement ordonner prêtres les moines du dit abbé; et lorsqu’il viendra après sa mort, selon la règle de saint Benoît, qu’il bénisse l’abbé qui aura été choisi par  l’assemblée des moines et par tous ceux de la région qui craignent le nom du Seigneur ainsi que par l’autorité royale; puis qu’il s’en retourne occuper son propre siège sans avoir bénéficié de la prestation d’aucun présent, exception faite de la distribution accoutumée du pain du saint Sauveur. 
     *mortem corr. mortemque.
     Et quia sub nostra consistit ditione, annuimus abbati cancellarium sibi constituere quemcumque voluerit ex suis. Similiter mercatum, percussuram monetae, matheriam*.
     Et puisqu’il est sous notre autorité, nous avons accordé à l’abbé de prendre pour chancellier celui des siens qu’il voudra; pareillement: la tenue d’un marché, la frappe de la monnaie, la production de bière.

     Nec per gyrum ipsius abbathiae quislibet comes sive legatus dominicus ulla utatur potestate sine permissione abbatis et advocati. Isdemque locus absolutus sit ab omni theloneo; nec in civitate, nec in castello, nec in villa, nec super aquas, nec in pontibus, nec in ullius imperii nostri loco tributum solvant.
     Et à l’entour du dit monastère qu’aucun comte ni officier royal n’exerce son autorité sans la permission de l’abbé et de l’avoué. Et pour les susdits que cet établissement soit affranchi de tout tonlieu, et qu’ils ne payent de taxes ni en ville, ni dans un château, ni dans un domaine, ni sur les eaux, ni sur les ponts, ni dans le territoire de qui que ce soit de notre empire.
     *rec. manus add.: faciendi.
     Et hujusmodi per succedentia tempora locus ille regum tueatur regimine ac defensione, ut et nos et succedentes reges eorum protegamur oratione.
     Que cet établissement, dans les âges à venir, soit sauvegardé par l’administration et protection des rois, afin que nous-même et les rois qui nous succèderont soyons protégés par leurs prières.

     Porro hoc uti maneat ratum et per succedentia tempora inconvulsum, anuli nostri impressione sigillari jussimus ac manu nostra subtus firmavimus.
     En outre,  pour que cela reste fixé et inébranlable à travers les âges à venir, nous avons ordonné de le sceller par l’impression denotre anneau et l’avons certifié de notre propre main ci-dessous.

     Signum dom (L. M.) ni Ottonis serenissimi regis. Brun cancellarius ad vicem Fridurici archicapellani recognovi.
     Marque de monseigneur le sérénissime roi Otton. Moi, le chancellier Brun (Brun), à la place de l’archichapelain Ferry (Friduricus), j’ai relu.
     Brun, chancellier connu par d’autres chartes d’Otton Ier à la même époque.
     Data 12. Kal. Octobris. Actum anno incarnationis Domini 946. indictione 1.* anno domni Ottonis 11. Actum in Leodio. (S. R.)**
     Donné le 12 des calendes d’octobre. Fait l’an de l’incarnation du Seigneur 946, en l’indiction 717, en la 11e année [du règne] d’Otton. Fait à Liège.
     *alia manu in loco raso.    
     **Diploma ita scribitur ut authenticum prae oculis fuisse videatur. Monogramma et signum recognitionis minio scripta sunt; istud solitum Ottonis (Monograme d'Othon Ier ); hoc cum notis cancellarii: (Signature du notaire ), i. e. Brun notarius scripsit.
     **Cette charte est rédigée de telle sorte qu’elle paraisse authentique au premier regard. Le monogramme et la marque de reconnaissance sont portées à l’encre rouge. Il y a le monogramme habituel d’Otton (Monograme d'Othon Ier ); y sont jointes les marques du notaire (Signature du notaire ), c’est-à-dire: Brun notarius scripsit (C’est le notaire Brun qui a rédigé). [Note de Pertz]

 

Commentaire provisoire
sur l’intérêt étampois de ce document
(B.G., janvier 2008)


Sceau du chapitre de Saint-Guibert (XIIe siècle) 1) Une mention du
«comté d’Étampes» en 946

     L’identification du toponyme comitatus Stampais , littéralement «comté d’Étampes», avec la région d’Étampes en actuelle Essonne, ne fait pas ici de doute. Stampais est ici traité comme un terme indéclinable, telle que l’est la variante plus usuelle Stampis. De même Gemblaus (Gembloux), Sens (Sens) et d’autres noms de lieu sont indéclinables dans le texte de cette charte.

     Quant au fait qu’il soit ici apparemment question d’un «comté»; il ne faut pas trop presser le sens de ce terme, qui est ici une survivance terminologique de l’âge d’or carolingien et de son 
«comté d’Étampes»; il est dailleurs aussi utilisé dans le même document pour des qualifier des toponymes belges d’une manière qui a posé des problèmes d’interprétation aux érudits de ce pays.

     Les frontières du Pays d’Étampes, dès les origines, et encore à la fin de l’Ancien Régime, dépassent largement les frontières de l’actuelle Sud-Essonne, et s’avancent à l’est dans le territoire de l’actuel département d’Eure-et-Loir; au sud, et au sud-est, celui du Loiret; au nord ses frontières aux origines s’avançaient au moins jusqu’à Bullion dans le département actuel des Yvelines, et Bondoufle, dans le centre de l’actuelle Essonne; et peut-être plus loin à époque ancienne, où ne s’étaient pas encore constituées nettement les circonscriptions féodales de Rochefort et de Montlhéry. Il est difficile de savoir ce qu’il en était au Xe siècle, sans compter que, depuis la Belgique, on pouvait conserver alors le souvenir de divisions géographiques périmées.


2) Une mention de Maisons (Eure-et-Loir)

     La villa, c’est-à-dire le domaine de Maisons représente donc certainement le territoire de la commune du même nom, dans l’actuel département d’Eure-et-Loir, qui de fait a toujours relevé du bailliage d’Étampes, et ce jusqu’à la Révolution. On notera la remarquable stabilité de ce toponyme, jusque dans son orthographe, depuis le Xe siècle. Au début du XIIe siècle, le souvenir de l’ancienne appartenance de ce village aux ancêtres de saint Guibert paraît s’être perdu.

     D’une manière que nous ne connaissons pas, il était tombé, probablement par suite d’un échange, ou d’un rachat, entre les mains des religieuses du monastère parisien de Saint-Éloi, qui le revendirent à leur tour aux moines de Morigny, au tournant du XIe et du XIIe siècle.

     Nous empruntons ici à Menault, éditeur du Cartulaire de Morigny, et en attendant mieux, la traduction assez libre qu’il a donnée du passage en question:


     Ici l’écrivain s’arrête, ne voulant pas, dit-il, fatiguer ses lecteurs; puis il commence l’historique des dons faits à l’église de Morigny. Nous n’emprunterons de ce récit que la manière dont le monastère a acquis le village de Maisons:  
     « Ce n’était pas un village mais un désert. Cette terre appartenait aux nones [sic] de Saint-Eloi, mais elle était abandonnée par suite d’envahissements continus et des incursions répétées des voleurs. Nous avons remis aux nones [sic] et à l’abbesse un prix convenable, nous avons fixé le taux d’un cens annuel, et, après avoir obtenu le consentement de ceux à qui il fallait le demander, voulant la défricher, nous nous sommes mis en possession de cette terre, longtemps demeurée inculte.  
     « Nous cherchions et nous ne trouvions pas dans toute notre congrégation un homme capable de survivre à un pareil travail. Alors, un nommé Beaudoin, qui avait déployé un grand zèle dans la construction du monastère et du dortoir, sans s’effrayer de tout ce qu’il y avait à faire, s’est volontairement offert, et, pour l’utilité de ses frères, il s’est chargé d’un fardeau qui n’est pas supportable. Comment dire les travaux de cet homme, comment dire les efforts de cet homme pour relever une seconde fois le village? Je crois que lui-même, qui les a endurés, serait en peine de les raconter. Il a défriché un terrain depuis longtemps délaissé; il a déraciné les ronces et les broussailles et les autres mauvaises plantes attachées aux entrailles de la terre, tantôt avec la charrue, tantôt avec la houe, tantôt avec les autres armes des agriculteurs. Quelques hommes impies voyant cette localité prospérer, commencèrent à lui chercher querelle et à lui faire intenter quelque procès. Les uns réclamaient de lui avec menaces le droit de brenée; d’autres le droit de poule; d’autres le droit de protection appelé tensement. La terre est dans ma juridiction de voyer, disait celui-ci; l’un exigeait une chose; l’autre une autre, et ainsi ils accablaient de toute espèce de tribulations notre et bien notre Beaudoin. Beaudouin, seul contre plusieurs, résistait de son mieux, tantôt en plaidant, tantôt en donnant de l’argent, il arrêtait l’impétuosité [p.VIII] de ses convoitants. Poussé par la nécessité, il allait, à l’époque de la moisson, faire une tournée dans presque toute la Beauce, il demandait du blé. Ramassant avec cela quelque argent, il adoucissait la tyrannie des réclamants et allégeait la terre des charges, des coutumes. Une certaine année, au temps de la moisson, comme il souffrait des membres, et qu’il ne pouvait aller ni à pied ni à cheval, il ne rougit pas de parcourir, le front pieusement haut, toute la Beauce, demandant du blé sur un char appelé vulgairement birot, ou plutôt il aima mieux rougir qu’abandonner l’œuvre commencée. Voilà quel dévouement montra Beaudoin pour notre monastère. Que Dieu le récompense de tout ce qu’il a fait de bien, avec probité et fidèlement. Que Dieu ait pitié de lui, non-seulement de lui, mais de tous ceux qui ont construit, protégé, soutenu d’une manière quelconque ce monastère.»
Ernest MENAULT (1825-1903), Essais historiques sur les villages de la Beauce. Morigny (village monacal), son abbaye, sa chronique et son cartulaire, suivis de l’histoire du Doyenné d’Étampes, Paris, A. Aubry, 1867, pp. VII-VIII. 

     On voit quelles étaient les difficultés pour gérer un tel domaine, déjà pour les moines de Morigny eux-mêmes, bien davantage encore pour les nonnes du couvent parisien de Saint-Éloi, et à plus forte raison évidemment pour les moines de Gembloux; il ne présentait pour eux aucun intérêt, à une époque d’ailleurs aussi troublée, de détenir une exploitation si éloignée du Brabant.

     On notera que cette intéressante mention de Maisons au milieu du Xe siècle n’a pas seulement échappé jusqu’à aujourd’hui à l’attention des historiens du pays d’Étampes, mais encore à celle des très scrupuleux et exhaustifs archivistes de l’Eure-et-Loir du siècle avant-dernier, dont le travail, qui force l’admiration, a tracé des avenues à leurs successeurs.


3) Sur le toponyme Villa Algeldi dans le comitatus Stampais.

Sceau du chapitre de Saint-Guibert (XIIe siècle)      Il est ensuite question d’un toponyme que pour l’heure je n’ai pas réussi à identifier, et qui peut-être ne le sera jamais, s’il a disparu, ou s’il a changé de nom sans laisser d’autres traces: Villa Algeldi.

     L’étymologie n’en fait aucun doute et elle était encore transparente au Xe siècle. C’était le domaine d’un certain personnage dont le nom est parfaitement clair. L’anthroponyme est formé classiquement sur deux éléments germaniques aglutinés: Adal-
«noble», et -geld«récompense».

     
Le premier élément, adal-, se contracte comme à l’accoutumé en Al-, puis en Au-.

     Le deuxième élément, -geld,
était originellement réservé, semble-t-il, aux anthroponymes féminins. A une époque plus ancienne, dans le Polyptique d’Irminon, Monique Bourin et Pascal Chareille* font remarquer que le lexème -geld paraît réservé à la formation du nom des femmes colons et qu’il n’apparaît pas en revanche chez les serves, de condition inférieure.

     Cependant nous le trouvons bien ensuite entrant dans la composition d’anthroponymes masculins. Il est notamment question en 1158, à Chemiré-le-Gaudin en Mayenne, d’un Augeldus, frère d’un certain Gosselinus de Berleo: tous deux partent à la croisade (Mémorial de la Mayenne. Tome quatrième, Laval, H. Gobbert, 1845, p. 418). Or Augeldus et Algeldus, c
est exactement la même chose.

     L’évolution de ce deuxième élément, -geld, moins usuel, est difficile à deviner dans la langue vernaculaire. On peut penser cependant que l’anthroponyme Adalgeld, Algeld, est à l’origine des patronymes actuels: Augeu, Augeux, Augel, Augeulle, Aujeu, Aujeul et Aujeule.


     Cependant aucun toponyme ne se présente dans la région qui pourrait constituer une évolution de Villa Algeldi. Vu qu’il s’agit  selon toute apparence d’un bien que quelque conséquence, il faut sans doute en conclure que ce toponyme a connu une transformation radicale. Il n’est pas impossible qu’il ait fini par prendre le nom de Rothing, Roin, qui l’avait donné en douaire à Gile, avant qu’elle ne le concède à l’abbaye de Gembloux.

     Dans le secteur d’Étampes, nous ne trouvons pas moins de trois toponymes formés sur l’anthroponyme Rothing: Roinville, en Eure-et-Loir, Roinville-sous-Dourdan et Roinvilliers en Essonne. Le premier Roinville, tout proche de Maisons, dans le même cantond’Auneau, est bien séduisant. Mais il paraît ne jamais avoir fait partie du bailliage d’Étampes. Qu’en était-il cependant à l’époque carolingienne, et quelles étaient alors les frontières du comitatus Stampensis? Car on verra bien, dans la suite, les frontière de l’Étampois flotter de ce côté-là. Le deuxième Roinville, sous Dourdan, ne faisait pas non plus partie du bailliage d’Étampes, quoi qu’il n’en soit pas plus éloigné que le premier. Même incertitude. Enfin Roinvilliers, assez éloigné de Maisons, mais toujours clairement situé dans le pagus Stampensis, ne peut pas être écarté. La solution jaillira peut-être ultérieurement des recherches qui seront faites sur l’histoire ancienne de ces localités peu étudiées.


B.G., janvier-février 2008, en attendant mieux.


     *Monique BOURIN et Pascal CHAREILLE (Université de Paris 1 et Université de Tours), «Colons et serfs dans le polyptyche d’Irminon: quelles différences anthroponymiques?» [104 p. au format .pdf], in CNRS [éd.], LAMOP (LAboratoire de Médiévistique Occidentale de Paris), http://lamop.univ-paris1.fr/W3/Irminon.pdf, en ligne en 2008, p. 54.
ANNEXE 1
Chartes impériales dues au même chancelier
texte donné ici pour comparaison
(empruntées à une page web disparue)

Quedlinburg, 1er avril 948

     In nomine sanctę et indiuiduę Trinitatis. Otto diuina propiciante clementia rex. Ęcclesiasticis profectibus cunctos opere est religiosorumque fideles precibus obtemperare uirorum. Pro hinc uenerabilis sanctae Traiectensis ecclesię Baldrici presulis rogatui annuentes, omnia a predecessoribus (sic D; C decessoribus.) a nostris regibus eidem collata ęcclesię seu etiam a ceteris quibuslibet fidelibus, uidelicet decimam partem omnium regalium prediorum et theloneorum et monetarum, quę intra sui episcopatus terminos exiguntur, insuper et tributorum quę huslatha et cogsculd dicuntur, res ętiam in uilla quondam Dorsteti nunc autem UUik nominata, et in ceteris omnibus locis a predicta uilla usque ad mare et in insulis ceterisque mari contiguis prouinciis, ab imperatoribus uel regibus tradita / prescriptę Traiectensi ecclesię; hoc immunitatis nostrę precepto firmamus, precipientes ut nullus habeat potestatem aliquid horum auferendi, sed perpetua firmitate inconuulsa permaneant. Et ut haec nostrę concessionis auctoritas firmiorem in Dei nomine obtineat uigorem, manu nostra firmauimus et anulo nostro sigillari precepimus.
Signum domni Ottonis inuictissimi regis.
     Brun cancellarius ad uicem Rodberti archicapellani recognouit.
     Data kalendis aprilis, anno dominicę incarnationis DCCCCXLVIIII, indictione V, regnante pio rege Oddone anno XII.
     Actum Quitilingeburg, in Domino feliciter, amen.
Diplomata Belgica, t.a.p., p. 333, n°191.
Nimègues, 30 juin 949

     In nomine sanctę et indiuiduę Trinitatis. Oddo Dei gratia rex. Notum git omnibus fidelibus nostris presentibus atque futuris, qualiter nos pro remedio animę nostrae uel ętiam dilectissime coniugis nostrę beatę memorię Aetgidis, totam piscationem quam hucusque in Amuson et in Almere ad nostrum (sic D; C nostram.) regale ius habere uidebamur, omnemque censum qui uulgarice cogsculd uocatur, hoc nostrę auctoritatis precepto ad aecclesiam sancti Martini, quę est in loco Treht uocato constructa, vbi uenerabilis Baldricus episcopus preesse disnoscitur, in proprium concessimus iure perhenni. Et (sic D; C est.) ut hęc nostę largitionis condonatio firma et inconuulsa per succedentium temporum curricula perduret, manu propria nostra subtus eam firmauimus et anuli nostri impressione sigillari precepimus.
     Signum domni Oddonis inuictissimi regis.
     Brun cancellarius ad uicem Rodberti archicapellani recognoui.
     Data I kalendas ivlii, anno Domini DCCCCXLVIII, indictione VII, regnante pio rege Oddone anno XIII.
     Actum Nimagna (Note d’une main du XIIe siècle: Niumaga), in Domino feliciter, amen.»
Diplomata Belgica, t.a.p., p. 334, n)192.
Quedlinburg, 20 avril 950
 
     In nomine sancte et indiuidue Trinitatis. Oddo diuina fauente clementia rex. Notum sit omnibus fidelibus nostris presentibus / scilicet et futuris, qualiter nos ob amorem Dei nostręque remedium anime, monasterium in loco Tiala constructum, cum noua atque lapidea in eodem loco ciuitate omnibusque ęcclesiis, prediis, familiis, mancipiis, siluis, aquis, piscationibus, pascuis, pratis omnibusque ad prefatum monasterium uel ad ęcclesias a VValdgero et a filio eius Radbodone necnon et Hattone et illorum antecessoribus ad iam dictum monasterium in proprium concessis jure pertinentibus, ad episcopalem sedem Traiectensem in honore sancti Martini constructam, cui nunc uenerabilis episcopus Baldricus preest, insuper ętiam salictum iuxta supra dictam ciuitatem Tiala situm, jure perhenni in proprium donauimus. Iussimus quoque inde hoc presens preceptum conscribi, per quod uolumus firmiterque iubemus, ut nullus successorum nostrorum uidelicet regum aliquid de bis nostro dono collatis prelibatę Traiectensis sedis ecclesię auferre habeat potestatem, manu nostra subtus firmatum anulique nostri impressione roboratum.
     Signum domni Oddonis serenissimi regis.
     Brun cancellarius ad uicem VVicfridi archicapellani recognoui.
     Data XII kalendas mai, anno dominicę incarnationis DCCCCL, indictione VII, anno uero regni Oddonis regis XV.
     Actum Quidilingaburg, in Dei nomine feliciter, amen.
Diplomata Belgica, t.a.p., p. 335, n°193.
Quedlinburg, 21 avril 953

     In nomine sanctae et indiuiduę Trinitatis. Otto diuina propiciante clementia rex. Nouerit omnium fidelium nostrorum presentium necnon et futurorum sollertia, quod nos interuentionibus Brunonis nostri dilectissimi germani et Baldrici uenerabilis episcopi nostri optemperantes, quasdam rea iuris nostri ad ęcclesiam sancti Martini, quae est constructa in loco Treht uocato, ubi prefatus episcopus Baldricus preesse dinoscitur, in proprium concessimus, id est quicquid in uilla Amuda habere uidebamur, theloneum quoque ad eandem uillam iuste pertinentem, quod UUaldgero iam olim in beneficium concessum habuimus. Omnem uero piscationem quam in Almere ad nostram regalitatem habuim us pertinentem, iure perhenni illuc relaxauimus. Insuper ętiam terram quam Hatto comes in Lona habuit, firmiter illuc delegamus. Quin ętiam quicquid in utraque parte fluminis habere dinoscebamur quę dicitur Feht, cum omni integritate transfundimus, terris, siluis, aquis, aquarumue decursibus, piscationibus et stagna et lacus, que ex eodem flumine Feht diriuantur. De cetera terram quam Hatto in loco Eki habere uidebatur et ad nostrum regale ius iudiciario more pro sui ipsius commissu fiscata erat, ad sepe dictam ęcclesiam tradidimus, quae etiam sita est super ripam fluminis Reni. Prelibato quippe episcopo licentiam concedimus, in prescripto loco Treht nominato monetam faciendi, et ut nullus comes neque quęlibet alia persona / iudiciaria potestatem habeat theloneum uel aliud quodlibet debitum sine quesitum ex ipsa moneta exigendi (C exiendi, corrigé par ajout d’un g par un main du XIIe siècle), nostrę serenitatis regia auctoritate omnino interdicimus; Bed quicquid inde exigendum (C exiendum) erit, ad integrum episcopo predicte urbis, et ęcclesię eidem potestatiue in posterum habendi concessimus. Et ut hęc nostrę concessionis auctoritas firmius ueriusque a fidelibus nostris in Dei nomine credatur, manu propria nostra subtus eam firmauimus, anuloque nostro sigillari (C sigillarii.) iussimus.
     Signum domni Ottonis inuictissimi regis.
     Brun cancellarius ad uicem Rodberti archicapellani recognoui.
     Data XI kalendas maii, anno Domini DCCCCLIII (C LIII, avec ajout par une main postérieure de DCCCC), indictione VI, regnante pio rege Ottone anno XV.
     Actum Quitilingeburg, in Domino feliciter, amen.
Diplomata Belgica, t.a.p., p. 336, n°194.
   
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ANNEXE 2
Charles Grandgagnage
Brève analyse de 1854


Charles Grandgagnage     GESTA AUBATUM GEMBLACENSIUM.—Cette chronique débute par un diplôme de 946, sanctionnant la donation de biens faite par Wichpert (saint Wibert ou Guibert) à l’abbaye de Gembloux qu’il avait fondée. En voici l’analyse:
     In comitatu Lomacensi atque Darnuensi villam Geinblaus. Gembloux. Cette forme Gemblaus est également employée dans deux documents de 961 et 964 (p. 529 sq.); un autre, de 985 (p. 527). écrit Gemblaos. Il résulte évidemment de l’analogie des mots Stabulaus, Amberlaus, Ledernau, Baldau, Urio (pour Uriao = Uriau), Templus (pour Templaus: voy. ci-plus loin), etc., qu’elle provient de Gemblacus: bien que ce primitif ne se rencontre à ma connaissance que dans une seule pièce, où il pourrait être d’ailleurs suspecté (diplôme du pape Benoit VII, de l’an 984, ap. Mir., 1, 507, d’après l’histoire manuscrite de Dintherus), son existence n’est donc pas douteuse. Est-ce par hasard que je ne l’ai pas rencontré dans aucun autre document ancien, non plus que la forme Gemblacum dont on se sert habituellement en latin moderne (Miræus donne celle-ci dans son édition du diplôme de 985 ci-dessus mentionné, mais notre texte, où on lit Gemblaos, mérite plus de croyance), ou cette forme était-elle déjà complètement remplacée au dixième siècle par la forme romane? L’exemple des noms que nous venons de comparer et de ceux qui vont suivre résout clairement, à notre avis, la question dans le second sens. Pour nous il est certain que dans la plus grande partie de la Belgique actuellement wallonne, les formes romanes étaient seules en usage dès le dixième siècle et même le neuvième (comme le montrent plusieurs des noms inscrits dans le Partage de 870), les formes primitives, latines ou thioises, n’existant plus à cette époque que dans la langue traditionnelle des diplômes. Il est plus dillicile d’apprécier s’il existe un rapport entre notre nom et le Geminiacum de l’itinéraire d’Antonin, ou le Geminicus-vicus de la carte de Peutinger. La forme Gemmelaus, dont se sert habituellement Sigebert, motiverait une réponse affirmative si elle n’était d’une date postérieure, car Gemellacus viendrait aisément de Geminus (primitif de Geminicus), par l’intermédiaire du diminutif Gemellus. Notons, pour terminer, que le nom moderne Gembloux vient de la forme élidée Gemblus, qui se rencontre déjà dans notre Chronique. On trouve aussi, même dans des pièces anciennes (de 1151: Mir., I. 585), la forme corrompue Gemblours. En wallon on dit Giblou. [p.111] — On a voulu tirer le nom du Darnuensis comilatus (en roman Dargnart, dans une pièce manuscrite de 1513), de celui de la rivière Orneau. Mais, d’abord, comment s’appelait jadis cette rivière? Arnua, dit Dewez, Géographie ancienne du département de Sambre-et-Meuse, p. 27. En admettant l’authenticité de ce nom, qui me paraît pourtant douteuse (car il ne coïncide qu’imparfaitement avec Orneau ou même Arneau), le d initial, dans Darnuensis, serait encore un obstacle considérable à cette dérivation.
Sceau du chapitre de Saint-Guibert (XIIe siècle)      In eodemque pago villam Bufiols. «Selon Paquot, dans ses notes sur Demarne (Dissertation sur l’ancien comté de Lomme), Bufiols serait peut-être l’endroit appelé les prés de Bouffioulx, près de Gembloux» (communication manuscrite). Sans cette indication, à laquelle il faut sans doute se tenir, j’aurais cru qu’il s’agissait de Bouffioulx, au S. de Charleroi. Un diplôme confirmalif des biens de l’abbaye de Gembloux délivré par Innocent III, en 1213 (Mir.. IV, 32 sq.), cite un locus qui dicitur Deferolus —: ce nom désigne sans doute notre endroit, mais il est probablement mal écrit.
     (In) villa Asnatgia. Ernage, près de Gembloux. Ce lieu est nommé dans la Chronique même: Asnatica, Esnatica, qui est la forme latine et primitive: Asnatgia est du pur roman (dipl. d’Innocent: Esnagia). Nous avons vu à l’art. Mallines, p. 72 sq., plusieurs exemples du même changement du s en r, également devant une liquide.
     Villam Salvenerias. Sauvenières, dans le même voisinage.
     Unumque mansum.... vocabulo Ruoz. Le nom moderne, si l’endroit existe encore, est sans doute Roux, mais je ne le rencontre pas dans ces environs.
      Alterumque mansum fiscalem in loco qui dicitur Vilers. Villers-la-Ville?
     In pago Asbain apud villam Herines mansum unum. Probablement Lerinnes, entre Tourinne-S’-Lambert et Walhain, car il n’y a point de Hérinne en Hesbaie; ou bien il faudrait lire avec Miræus dans son édition de notre pièce (I, 140): Hermez, qui pourrait désigner Hermée, au canton de Glons (Hermeis, ap. Mir., IV, 30. 2 med., an. 1206). —Le Herenium Stæ Marinæ apud Brenam, cum ecclesia, mentionné dans le diplôme d’Innocent III, n’a aucun rapport avec notre mot, car il faut sans doute lire Heremum: voyez plus loin , à l’article Dudinsart. P. S. Dans les Documents publiés par M. de Ram, il est fait mention, p. 717 inf., de Petrus dominus Roquart, de Herina, villicus Leodiensis: Herina, Herines, (diminutif de Here?) désigne peut-être Hern (Herne, dans une pièce flamande de 1462, Not. sur Steyn, p. 150 sup.). proche de Tongres, au nord. S’il en est ainsi, Héron resterait la seule attribution probable pour Heran.
     Les endroits cités immédiatement après les précédents sont en dehors de [p.112]  la Belgique. Le Comitatus Wastenacus, qui vient d’abord, est en effet le Gâtinais, quoi qu’en dise Wastelain, p. 196. Sans avoir poussé bien loin mes recherches sur l’interprétation des noms de lieux qui y étaient contenus, et que je vais énumérer, je crois en avoir reconnu plusieurs: Naslei (?), Corbeis (Corbay), Avoncurt (Avon?), Curceles (Courcelles, près de Montereau), mansum unum ad curtem Romenei (?), Molin s(?), silvam Boisotgis vocitatam (? — Lisez Bois-Otgis], Aliant ( Aillant-sur-Milleron), Urei ( Ury-en-Bière ). Les circonscriptions mentionnées ensuite, sont: le comitatus Lazensis (?), la civitas Sens (même nom moderne), le comitatus Stampais (comté d’Etampes).
     In comitatu Maison, in villa quae dicilur Masuic.... Meeswyck, au N. de Maestricht (Ferraris: Macswick). Si Maisou n’est point une mauvaise leçon, c’est en tous cas une mauvaise forme: partout ailleurs on lit Masau (par exemple, outre les exemples déjà allégués au commencement de la première section, dans un diplôme de même date environ que celui-ci, inséré dans notre document, p. 528 [l.23]).
     In eodemque comitatu villam quae dicitur Biettine. Dans le texte de la Chronique: Bietine (528. 18), in Biettinis (539. 45) —: d’après ce dernier passage, probablement à proximité de Susteren.
     In comitatu vero Rewers (Mir.: Reniers) villam Molivort dictam cum inibi pertinentibus, ac in quadam villa ejusdem comitatus Bergam vocitatam super fluvium Rim (Mir.: Rin) vineam oblimam. (?).
     In comitatu Breibant, in loco Melin.... Melin, près de Jodoigne? Mais c’est l’endroit nommé Mallum dans le document que nous avons examiné dans la section précédente: plus probablement donc: Meslin-l’Évéque, entre Ath et l’endroit dont le nom va suivre.
     Et decem mansos de Lietzinis. Lessines.
     Et apud eundem pagum medietatem villae Putiau, medietatemque Beurene. Ce dernier nom, qu’il faut lire Bevrene, désigne Bievène, à l’E. de Lessines.
     Pour Putiau (Mir. : Putian) je ne vois à comparer que Ponchaux ou Poncheaux, près d’Ath (Dictionnaire de Vandermaelen), ou Panceau, au N.-O. de Lessines et près de Ghoy, qui parait être mentionné dans le diplôme d’Innocent III sous le nom de Goe.— Nota. Bevrene est sans doute une altération de Beverna: ce dernier nom était aussi selon Paquot, cité par Reiffenberg, celui de Biesme (surnommée: la-Colonaise), qui est appelée Bievene dans un document de 1297 (Mon. Nam., I, p. 294 sqq.).
     In comitatuque Darnuensi medietatem villae Curtils dictae. Cortil, proche d’Ernage.
     Ac medietatem villae Walaham, dictae. Walhain, au N. de ce même endroit. [p.113]  Le nom de Walhain, qui est en plein pays wallon, est incontestablement germanique: mais, chose fort singulière, il paraît signifier: demeure du Wallon (voyez la remarque). Il s’ensuivrait donc que ces contrées ont été pendant quelque temps tout à fait thioises, sauf des enclaves telles que Walhain. Je dis enclaves, car si la dénomination avait été donnée à l’endroit parce qu’il était le point où commençait la race wallonne (et, en effet, la très-grande majorité des lieux situés au S. de Walhain portent des noms purement romans), cette dénomination n’aurait cours que chez nos voisins: l’ancien et vrai nom roman aurait subsisté et serait le seul dont les Wallons se serviraient. — Mais alors comment expliquer que les noms des lieux circonvoisins ne soient pas eux-mêmes thiois, pour la plus grande partie? Il faut donc conclure, ou bien que le nom n’a pas cette signification, ou bien qu’il y a eu dans les races un mouvement oscillatoire analogue à celui que nous avons exposé à la fin de la première section de cette série. Nota. Pour résumer le plus succinctement possible ce qui a rapport au mot, je dirai que le suffixe peut être (de même que. ap. Kilian: «hamme, ham, vetus sax. i. q. heym: domus, habitatio»), soit l’anglo-sax. hâm: domus, praedium, villa (Ettmüller, Lex. Anglos., p. 486), soit le frison et anglo-sax. ham, hamm, qui signifie en général tout lieu enclos (Léo, Rectitudines, p. 32; Diefenbach, Vergl. Wörterb. der gothischen Sprache, II, p. 500). Quant au radical, on pourrait l’interpréter par l’anc. haut-all, wal, anglo-sax. val: caedes, clades, strages(cf. Graff, I, 802), etc.; mais la signification de ce mot et d’un grand nombre d’autres de même forme que nous omettons de rapporter (voyez par exemple Kilian, aux lettrines Wael, Wal, Wale, Walle) paraît moins apte à se combiner avec celle du suffixe, que ne l’est Wala ( Glose malbergique): Gaulois, Romain, Wallon.
     Medietatemque Wasmont in pago Asbain. Wamont, dont il a déjà été question.
     Ici se termine le diplôme de 946.
     Charles GRANDGAGNAGE, «Mémoire sur les anciens noms de lieux de la Belgique orientale, présenté à l’Académie royale de Belgique, le 3 juillet 1854», in Mémoires couronnés et Mémoires des savants étrangers publiés par l’Académie royale des sciences et des Beaux-Arts de Belgique. Tome XXVI (1854-1855) [pagination multiple], Bruxelles, Hayez, 1855 (168 p.) [dont une édition numérique par Google], pp. 110-113.
 

Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
Source du texte: L’édition des MGH (1848).
 
   
BIBLIOGRAPHIE
 
Éditions

       Georgius Heinricus (Georg Heinrich) PERTZ (serenissimi Borussiae regi a consil. regim. int. bibliothecae regiae praefectus, 1795-1876) [éd.], «Gesta abbatum Gemblacensium, auctore Sigiberto»,, in ID. [éd.], Monumenta Germaniae historica inde ab anno Christi quingentesimo usque ad annum millesimum et quingentesimum auspiciis Societatis aperiendis fontibus rerum Germanicarum medii aevi. Scriptorum tomus VIII [VIII+689 p.], Hannoverae (Hannovre), impensis bibliopolii aulici Hahniani (Hahn), 1848 [Dont une réimpression: Leipzig, Karl W. Hiersemann, 1925. Dont une réédition en microfiches: Leiden, IDC, années 1990. Dont une réédition numérique en mode image par la BNF, 1995, mise en ligne sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k93436n, en ligne en 2008], pp. 526-527.

     M. GYSSELING & A. C. F. KOCH [éd.], Diplomata Belgica ante annum millesimum centesimum scripta [2 volumes in-4°: t.1 (X+461 p.): Teksten (textes); t.2: Reproducties (planches)], Tongeren (Tongres), G. Michiels [«Belgisch Inter-Universitair Centrum voor Neerlandistiek: Bouwstoffen en studiën voor de geschiedenis en de lexicografie van het Nederlands» 1], 1950, p. ? (n° ?) [non consultée à ce jour].

     Bernard GINESTE [éd.], «Otton Ier: Confirmation de donations faites à l’abbaye de Gembloux (20 septembre 946)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-10-946otton1gembloux.html, 2008.

Varia

     Carolus Eugenius IMBERT Brugensis (Charles-Eugène IMBERT, de Bruges) [étudiant en droit de l’Académie de Louvain], «Caroli Eugenii Imbert Brugensis, juris in Academia Lovaniensi studiosi, responsio ad quæstionem ab ordine philosophiæ theoreticæ et literarum humaniorum propositam: Componatur Geographia Pagorum illarum vetustæ Germaniæ regionum, quæ inter Scaldis et Mosæ flumina sitæ fuere; ita ut appreat, qualis fuerit habitus et conditio, finito maxime sæculo post Christum natum X ad XIII, ejus quidem tractus, qui nuncupatis fluminibus et Oceano Germanico continetur, et quondam ad magnum Ducatum Ripuariorum pertinuit, ductâ nimirum pro meridionali termino e regione Scaldis fluvii scaturiensis in orientem lineâ [«Par Charles-Eugène Imbert de Bruges, étudiant en droit à l’Académie de Louvain, réponse à la question… Qu’il compose une Géographie des pays des régions de l’ancienne Germanie qui étaient situés entre l’Escault et la Meuse, de telle manière que l’on voit quels étaient l’aspect et le statut, surtout de la fin du Xe siècle après Jésus-Christ jusqu’au XIIIe, du secteur qui est compris entre les dits fleuves et la mer du Nord, et qui s’étendait autrefois jusqu’au grand duché des Ripuaires, en prenant pour limite méridionale une ligne partant en direction de l’est à partir de la région de la source de l’Escaut», in Annales Academiæ Lovianensis primi et secundi anni, inde a die VII a. idus octobris anni MDCCCXVII ad diem V a. non. Oct. MDCCCIX [pagination multiple], Bruxellis (Bruxelles), P.J. De Mat, 1821 [dont une édition numérique par Google], XIIe fascicule, paginé 1-174.

     Charles GRANDGAGNAGE, «Mémoire sur les anciens noms de lieux de la Belgique orientale, présenté à l’Académie royale de Belgique, le 3 juillet 1854», in Mémoires couronnés et Mémoires des savants étrangers publiés par l’Académie royale des sciences et des Beaux-Arts de Belgique. Tome XXVI (1854-1855) [pagination multiple], Bruxelles, Hayez, 1855 (168 p.) [dont une édition numérique par Google], pp. 110-113.


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