Corpus Latinum Stampense
 
Gautier, évêque de Chartres
Sur un arbitrage de Guillaume Menier au Plessis-Saint-Benoist
février 1232
Texte établi, traduit, illustré ici pour la première fois, par Bernard Gineste
     
Chartes de Gautier de Chartres conservée à Bourges

     Ainsi que je l’ai signalé récemment, il existe à Bourges un ensemble documentaire très important pour l’histoire d’Étampes, qui avait jusqu’à présent complètement échappé à l’attention des historiens locaux. En voici un nouvel échantillon, photographié l’été dernier.
B.G., 4 décembre 2007 (1ère édition)

     Saisir des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire, et il ne faut pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.

  

INTRODUCTION


       Il existe à Bourges un important fonds documentaire qui concerne toutes les possessions du monastère Saint-Benoît-sur-Loire en Étampois depuis les origines jusqu’aux derniers jours de l’Ancien Régime. Cette documentation, que nous avons commencé d’explorer, Frédéric Gatineau et moi-même, paraît fort importante pour tout ce qui concerne d’une part le quartier Saint-Pierre d’Étampes, et d’autre part les villages d’Authon et du Plessis-Saint-Benoist.

Sceau de Guillaume Menier dessiné par Léon Marquis      Il serait bon qu’une équipe se forme pour exploiter ce fonds. Ceux qui sont intéressés n’ont qu’à me contacter, j’ai déjà photographié un certain nombre de ces documents, qu’il serait bien souhaitable de transcrire et de numériser. Beaucoup de textes sont très lisibles, et il n’est pas nécessaire d’être un spécialiste pour participer utilement à ce travail, il suffit d’être curieux et soigneux. En ce qui me concerne, je me concentre pour l’instant sur l’époque médiévale.

     Voici ce qui fait le sujet de cette charte. Nicolas de Gravelle et son épouse prétendaient avoir le droit de prendre chaque jour du bois mort dans les bois du Plessis-Saint-Benoist.
     Les moines de Fleury, seigneurs d’Authon, dont faisait alors partie le Plessis, et propriétaires de ces bois, leur contestaient ce droit.
     Selon l’usage, les deux parties se mirent d’accord pour désigner un arbitre, en l’occurrence Guillaume Menier, chatelain d’Étampes et personnage par ailleurs bien connu des érudits étampois. Ce dernier fit enquête, essentiellement sur la base des témoignages qu’il entendit.
Il débouta Nicolas de Gravelle et son épouse de leurs prétentions.
     En février 1232, Gautier, évêque de Chartres, au diocèse de qui appartenait alors le territoire d’Authon et du Plessis, se vit demander par les moines une lettre confirmative de l’arbitrage qui avait été rendu par Guillaume Menier. C’est l’original de cette lettre de confirmation qui est actuellement conservé aux archives départementales du Cher sous la cote G.191.

     Le sceau a disparu, mais on peut se le représenter ainsi d’après une description de Merlet et Moutié: c’était un grand sceau ogival (probablement en cire jaune) représentant un prélat avec cette légende: Sigillum Galteri Dei gratia Carnotensis episcopus (“
Sceau de Gautier par la grâce de Dieu évêque de Chartres”). Le contre-sceau représentait la Vierge tenant l’enfant Jésus, avec cette légende: Ave Maria gratia plena (“Je te salue Marie pleine de grâce”).

B.G., décembre 2007

Gautier de Chartres
Sur un arbitrage de Guillaume Menier au Plessis-Saint-Benoist
février 1232


Texte du parchemin original de 1232
Traduction proposée par B.G. (2007)
     Omnibus presentes litteras inspecturis, G[alterius] permissione divina Carnotensis ecclesie minister humilis (1), salutem in Domino /
     A tous ceux qui consulteront le présent document, Gautier, par permission divine humble ministre de l’Église de Chartres (1), salut dans le Seigneur.
     Noverit universitas vestra quod Nicholaus de Gravella miles et ejus uxor in nostra presentia constituti confessi sunt / coram nobis se nichil habere seu debere percipere in nemoribus sancti Benedicti Floriacensis apud Plessiacum sitis,
     Sachez tous que le chevalier Nicolas de Gravelle et son épouse se sont portés en notre présence et qu’ils ont reconnu ne rien avoir ni devoir percevoir dans les bois de Saint-Benoît de Fleury qui sont au Plessis.
     in quibus duas somas ad asinos vel ad equos singulis diebus se prius habere seu debere percipere dicebant.
     Ils prétendaient avant cela y posséder, ou devoir y percevoir, deux charges [de bois]  d’âne ou de cheval par jour.
     Et super hoc nobilis miles Guillermus (5) Menerii castellanus Stampensis, in quem religioso viro Barth[olomeo] abbate Sancti Benedicti Floriacensis et conventu ejusdem loci ex una parte / et a dicto Nicholao de Gravella milite et ejus uxore ex altera fuit compromissum, legitima facta inquisitione a testibus / hinc inde productis, sicut per patentes litteras ipsius nobis constitit eiusdem, arbitrium suum protulit in hoc modum: / quod dictus Nicholaus vel uxor ejus nullum jus habent percipiendi dictas somas in nemoribus supradictis.
     Et sur ce point, le noble chevalier Guillaume Menier, châtelain d’Étampes, à l’arbitrage de qui s’en étaient remis, d’une part, religieuse personne Barthélémy, abbé de Saint Benoît de Fleury et le chapitre du même couvent, et d’autre part le dit chevalier Nicolas de Gravelle et son épouse, après avoir fait l’enquête requise par la loi et produit les témoins de part, comme cela nous apparaît clairement par le document officiel du même, a rendu son arbitrage dans les termes qui suivent: ni le dit Nicolas ni son épouse n’ont aucun droit à percevoir les dites charges dans les dits bois.
     In cujus / rei memoriam presentem paginam sigilii nostri munimine fecimus roborari. Datum anno Domini m°.cc°. tricesi(10)mo primo, mense februario.
     En mémoire de quoi nous avons fait certifier le présent document au renfort de notre sceau. Donné l’an du Seigneur 1231 au mois de février [c’est-à-dire en février 1232 nouveau style].
Sceau de Guillaume Menier dessiné par Léon Marquis Sceau de Guillaume Menier dessiné par Léon Marquis
   

NOTE

     (1) Voici ce qu’écrivait en 1855 Adolphe Chéruel du formulaire utilisé par Gautier de Chartres. Il semble se tromper. Voyez en effet notre Annexe 5, où nous donnons sept autres chartes de Gautier ne présentant pas non plus la titulature attribuée ci-dessous par Chéruel à Gautier de Chartres.

     GRACE DU SIÈGE APOSTOLIQUE (Par la). — On trouve la formule par la grâce du siège apostolique adoptée dès le XIIIe siècle. Diether, archevêque de Trêves, l’emploie dans une charte de 1299: Frater Dietherus, Dei et apostolicæ sedis gratia, Trevirensis archiepiscopus. Déjà , antérieurement, Gauthier, évêque de Chartres, s’intitulait: humble ministre de l’église de Chartres par la permission divine et l’autorité apostolique (divina permissione et apostolica auctoritate carnotensis ecclesiæ minister humilis). Mais la formule d’évêque par la grâce du saint siège apostolique n’a passé dans l’usage habituel qu’un peu plus tard, et surtout lorsque les papes prétendirent que la disposition de tous les bénéfices leur appartenait.

Dictionnaire historique des institutions, mœurs et coutumes de la France [2 volumes in-18], Paris, L. Hachette, 1855, t.I, p. 499.
 
Analyse d'Ancien Régime de cette charte
Analyse d’Ancien Régime
ANNEXE 1
Analyse manuscrite anonyme d’Ancien Régime jointe à l’original
XVIIIe siècle

     1231 Le Plessis St Benoist. Domaine – Bois

     Sentence arbitralle de M. G. eveque de chartres d’après une enquête par temoins et l’inspection des titres des parties qui declare que nicolas de gravelle Ecuyer et son epouse n’ont pas le droit qu’ils pretendoient, de faire venir chaque jour deux sommes d’ane, ou de cheval, de Bois de la foret du plessis St Benoist app(artenan)t a M. labbé et aux Religieux de st Benoit sur loire, auquel  droit ledit sr de gravelle et sa femme ont effectivement renoncé par ladite sentence ./.
Dont photographie ci-contre.
ANNEXE 2
Analyse de cet acte par
Alfred Gandilhon
1931

     G.191 (Liasse).— 13 pièces, parchemin, 20 pièces, papier.— Ancienne cotes: Tablette V, carton TTT, nos 2 à 22 et liasse 59.— Cf. G. 421, f°314.
     1231-1751.— Châtellenie du Plessis-Saint-Benoît, Authon et Sainville.— Domaine: a) Bois.— 1. Sentence arbitrale rendue par le chevalier Guillaume Menier, châtelain d’Étampes, en présence de G. évêque de Chartres, portant que le chevalier Nicolas de Gravelle et sa femme n’ont pas le droit de prendre dans la forêt du Plessis-Saint-Benoît appartenant à l’abbaye de Saint-Benoît deux charges d’âne ou de cheval de bois ainsi qu’ils le prétendoient (février 1231). etc.

  
ANNEXE 3
Éléments de prosopographie
par B.G.
 
Barthélémy (Barth[olomeus])
Abbé de Saint Benoît de Fleury. Nous donnons ci-dessous en Annexe 7 une de ses chartes datée de 1224. Qui connaîtrait ses dates d’exercices?
Gautier (G[alterius])
Évêque de Chartres de 1218 à 1234. Nous donnons en Annexe 5 une esquisse biographique sur cet évêque due à Honoré Fisquet, et en Annexe 6 sept autres de ses lettres, à titre de parallèles textuels.
Guillaume Menier (Guillelmus Menerii)
Chatelain d’Étampes, mort en 1237, fidèle de Philippe Auguste dont la carrière est assez bien connue, de 1203 à 1234.
Nicolas de Gravelle (Nicholaus de Gravella)
Ce fief paraît avoir été situé dans la paroisse d’Authon, d’après cette pièce et d’autres. La charte de 1232 le qualifie chevalier (miles), alors que l’analyse du XVIIIe siècle le qualifie écuyer.
Anonyma 1
Épouse de Nicolas de Gravelle.
 
ANNEXE 4
Carte du secteur par Cassini

vers 1756

Authon, Le Plessis, Hérouville, Garencières, Sainville et Vierville sur la carte de Cassini de 1756
Authon-la-Plaine, Le Plessis-Saint-Benoist, Hérouville, Sainville et Vierville sur la carte de Cassini de 1756
ANNEXE 5
Honoré Fisquet
Gautier, évêque de Chartres

(La France pontificale: Chartres, 1873)

72. — GAUTIER (1218-1234).

Brochure de Gaëtan Vovelle sur Gautier de Chartres (1949)      Gautier, fils d’Adam, l’un des premiers officiers du comte de Chartres et de Blois, avait été successivement prieur de l’abbaye de Preuilly, et abbé de Fontainejean et de Pontigny, lorsqu’il fut élu évêque de Chartres en 1218 et sacré par le pape Honorius III en 1219, d’après la Chronique d’Albéric. Il dénonça au mois d’août de cette année à son clergé, l’excommunication prononcée par Manassès, évêque d’Orléans, contre Renaud de Boelle, et le 20 octobre avec Guérin, évêque de Senlis, et Foulque, évêque de Toulouse, consacra l’église abbatiale de Chaalis. Il reçut de ce Pape, à la date du 15 octobre 1220, une bulle qui l’invitait à lever les censures portées contre Erard de Braine et son épouse Philippine, et les fauteurs de la guerre injuste faite au comte de Champagne.

     Au mois d’avril 1224, en présence du roi à Saint-Germain en Laye, il transigea avec Guillaume, maire de Pontgouin, relativement aux droits du maire dans ce village, et s’en rapporta au jugement de Guérin, évêque de Senlis, qui, le même jour, rendit une sentence à cet égard. En qualité de délégué du souverain Pontife, il décida, au mois d’août suivant, que le patronage du la paroisse de Colens appartenait au doyen du Mans, et en avril 1222 il investit l’abbaye des Vaux-de-Sernay de la dîme d’Escrosne.

     Après avoir sacré en 1223 à Rome, Étienne, évêque de Mende, à la prière de Simon, archevêque de Bourges, il assista en juillet de cette année aux obsèques de Philippe II, célébrées à Saint-Denys, et  au concile tenu à Paris contre les Abigeois.

     Un différent qu’il eut avec les archidiacres relativement à la [p.116] connaissance des causes matrimoniales fut terminé en décembre, et le jour de l’Ascension 23 mai 1224, il consacra avec Richard, évêque d’Evreux, l’église de Notre-Dame du Breuil. Le dimanche 9 juin, octave de la Pentecôte, il consacra l’église de Joyenval, confirma ses biens, et en avril et juin, confirma également une donation faite aux religieuses de Porrois par Burchard de Mailli.

     Le roi Louis VIII appela notre évêque, en 1225, à devenir l’un de ses exécuteurs testamentaires, comme le constate le livre V du Trésor des chartes. Gautier approuva, au mois de février de cette même année, la fondation et la dotation du monastère de l’Eau.

Brochure pédagogique, présentant un chartrain imaginaire contemporain de Gautier de Chartres (1949)      En mai 1226, il ratifia l’affranchissement des serfs de Blois accordé par les religieux de Saint-Laumer, et confirma au monastère de la Madeleine de Châteaudun et à celui de Saint Avit toutes leurs possessions et leurs églises. Le 10 mai, il leva de terre le corps de saint Léonard, anachorète. Le 8 novembre, il assista à la mort de Louis VIII et rendit aussitôt hommage à son fils Louis IX. Il souscrivit aussi à la lettre des évêques et des grands du royaume qui appelait la reine Blanche de Castille à la régence, et fixait le sacre du jeune roi à Reims pour le 1er dimanche de l’Avent. En mars 1227, il affranchit de tout droit de visite le lieu dit la Peruche où avait été récemment érigée une église dépendante de celle de Bonneval. il s’engagea, au mois d’août 1227 , de concert avec Gautier, archevêque de Sens, à faire fournir au roi, pour la guerre des Albigeois, 15000 livres parisis par les églises de la province de Sens. Il assista la même année à la dédicace du monastère de Longpont, et en 1228, les religieux de Fleury se firent confirmer contre lui le patronage de l’église de Souchamp. Le 5 juin 1229, il déclara que l’abbé de Tiron n’était tenu de venir au synode du diocèse qu’après y avoir été invité, et la même année il reçut l’homrnage d’Ursion de Meslay et d’Eticnnc de Sancerre. La même aunée encore, le prélat bénit Eudes, abbé de Saint-Denys. Au mois de juin 1230, ou le trouve au célèbre jugement porté contre Pierre, duc de Bretagne, et à cette époque, le roi Louis, pour l’augmentation des régales, lui accorda le pourpris de Vauvert, hors des murs de Paris. Il construisit, en 1231, le couvent des Dominicains de Chartres, sur un terrain donné par Hugues, doyen du chapitre. Au mois d’avril , il établit aussi les Frères Mineurs. dans cette ville, et le 1er juillet, il consacra l’autel de Royaumont. Il [p.117] défendit en ce même mois aux chanoines et à l’abbé de Sainte Madeleine de Châteaudun de concéder à vie ou en héritage les maisons ou les biens de l’Eglise. En juin 1232, il consacra divers autels de l’église abbatiale de Royaumont.

     Le 5 octobre 1234, Gantier fit son testament, par lequel, entre autres clauses, il institue un service anniversaire pour le repos de son âme, fixe sa sépulture au monastère de Preuilly et fait des donations à d’autres églises. D’après les frères de Sainte-Marthe, il mourut le 15 du même mois au prieuré de Lancé, dans son diocèse, et fut enterré, d’après ses volontés dernières, au monastère de Preuilly, où on lit cette épitaphe: «Ici repose Gautier de pieuse mémoire, moine profès de Preuilly, puis abbé de Fontainejean et de Pontigny, enfin, évêque de Chartres.»
On lit cependant dans l’histoire que dom Martène nous a donnée du monastère de Pontigny, que Gautier, 12e abbé de ce lieu, puis évêque de Chartres, mourut en 1234 et fut enterré dans l’église des Frères-Prêcheurs qu’il avait fondée en sa ville épîscopale.

     Gautier avait pour armoiries: d’or à trois chevrons de gueules, accompagnés de trois tourteaux de sinople, deux en chef et un en pointe.
   
     Honoré FISQUET, La France pontificale (Gallia christiana)... Chartres, Paris, E. Repos, 1873, pp. 115-117. Dont une réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k204179m, en ligne en 2007.

ANNEXE 6
Sept autres chartes du même Gautier
(évêque de Chartres  de 1218 à 1234)

     A titre d’information, de curiosité, et surtout de comparaison, je réunis ci-dessous quelques autres chartes de Gautier de Chartres disponibles sur Internet en  décembre 2007.

1) Charte d’août 1220
(en faveur du monastère des Vaux-de-Cernay)

CCXXIII.
(Aug. 1220.)

     De donatione trium sextariorum bladi in decima de Boienvilla.

     Galterius, Dei gratia, Carnotensis episcopus, universis presentes litteras inspecturis, in Domino salutem : Universitati vestre notum fieri volumus quod Robertus, miles, de Specula, de parte sua quam habet in decima de Boienvilla resignavit in manu nostra tres sextarios bladi, medium ybernagii et medium avene ; quos nos, ad petitionem ejusdem Roberti, dedimus monachis Vallium Sarnaii percipiendos annis singulis et in perpetuum possidendos. In cujus rei memoriam et munimen, sigilli mei munimine presentes litteras roboravi. Actum anno gratie M° CC° XX°, mense augusto.

(Orig. en parch. scellé (1). — Inv., p. 143, l. 3.)
Note de Merlet et Moutié: (1) Grand sceau ogival en cire jaune, représentant un prélat.
Légende : ..... lum Galteri Dei gra. Carnotensis e.......
Au contre-sceau, la Vierge tenant l’enfant Jésus. Légende: Ave Maria gratia plena.
     Lucien MERLET et Auguste MOUTIÉ (membres de la Société archéologique de Rambouillet) [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Notre-Dame des Vaux de Cernay de l’ordre de Citeaux au diocèse de Paris, composé d’après les Chartes originales conservées aux Archives de Seine-et-Oise, enrichi de notes, d’index et d’un dictionnaire géographique. Tome premier. 1118-1250. Sous les auspices et aux dépens de M. H. d’Albert, duc de Luynes, membre de l’Institut [472 p.], Paris, Henri Plon, 1857, p.219.
     Dont une réédition numérique en mode texte par l’École des Chartes sur son site ELEC, http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/vauxcernay1/acte225/, en ligne en 2007.

2) Charte de février 1223
(en faveur du monastère des Vaux-de-Cernay)

CCXXXIV.
(Feb. 1223, n. s.)

     De venditione cujusdam terræ apud Bercherias-les-Maingot, in loco qui dicitur Curva-Spina.

     Universis presentes litteras inspecturis, Galterius, divina permissione, Carnotensis ecclesie minister humilis, salutem in Domino : Noverit universitas vestra quod Elysabeth, relicta Gaconis, militis, de Bercheriis, et filii ipsius, videlicet Gacho, Robertus et Bartholomeus, in nostra presentia constituti, recognoverunt se vendidisse abbati et conventui Vallium Sarnaii, quandam terram sitam, apud Bercherias les Maingot, in loco qui dicitur Curva Spina (3), pro sexaginta et quindecim libris turonensibus ; quam summam dicti abbas et conventus persolverunt memoratis Elysabeth et filiis ejus plene et integre, sicut coram nobis eadem Elysabeth et filii ejus predicti recognoverunt. Et sciendum quod sepedicta Elysabeth et filii ejus firmiter promiserunt, fide corporali prestita in manu nostra, quod neque per se neque per alios de cetero venient contra istam venditionem, sed bona fide contra omnes ipsam garantizabunt. In cujus rei testimonium et cautelam, presentes litteras fieri et sigilli nostri munimine fecimus roborari. Actum anno Domini M° CC° vicesimo secundo, mense februario.

(Orig. en parch. — Inv., p. 19, l. 12, no 4.)

Note de Merlet et Moutié: (3) Voir l’acte de janvier 1223, n°CCXXXII.
     Lucien MERLET et Auguste MOUTIÉ (membres de la Société archéologique de Rambouillet) [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Notre-Dame des Vaux de Cernay de l’ordre de Citeaux au diocèse de Paris, composé d’après les Chartes originales conservées aux Archives de Seine-et-Oise, enrichi de notes, d’index et d’un dictionnaire géographique. Tome premier. 1118-1250. Sous les auspices et aux dépens de M. H. d’Albert, duc de Luynes, membre de l’Institut [472 p.], Paris, Henri Plon, 1857, pp.227-228.
     Dont une réédition numérique en mode texte par l’École des Chartes sur son site ELEC, http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/vauxcernay1/acte236/, en ligne en 2007.

3) Charte de mars 1223

(en faveur du monastère des Vaux-de-Cernay)

CCXXXV.
(Mart. 1223, n. s.)

     De invadiatione totius decimæ quam Odo Ausent et Eramburgis habent apud Gohervillam.

     Galterius, divina permissione, Carnotensis ecclesie minister humilis, universis presentes litteras inspecturis, salutem in Domino : Noverit universitas vestra quod Odo Ausent et Eramburgis uxor ejus, in nostra presentia constituti, recognoverunt se invadiasse abbati et conventui de Vallibus Sarnaii totam decimam suam quam habent apud Gohervillam, in parrochia de Pruneto, pro viginti libris parisiensibus, de martio in martium redimendam, et fidutiaverunt in manu nostra quod bona fide istam gageriam dictis monachis garantizabunt. Nos vero istam invadiationem concedimus et approbamus. In cujus rei testimonium, presentes litteras fieri et sigilli nostri munimine fecimus roborari. Actum anno Domini M° CC° XX° secundo, mense martio.


(Orig. en parch. — Inv., p. 85, l. 1, n°7.)
     Lucien MERLET et Auguste MOUTIÉ (membres de la Société archéologique de Rambouillet) [éd.], Cartulaire de l’abbaye de Notre-Dame des Vaux de Cernay de l’ordre de Citeaux au diocèse de Paris, composé d’après les Chartes originales conservées aux Archives de Seine-et-Oise, enrichi de notes, d’index et d’un dictionnaire géographique. Tome premier. 1118-1250. Sous les auspices et aux dépens de M. H. d’Albert, duc de Luynes, membre de l’Institut [472 p.], Paris, Henri Plon, 1857, p.228.
     Dont une réédition numérique en mode texte par l’École des Chartes sur son site ELEC, http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/vauxcernay1/acte237/, en ligne en 2007.

4) Charte de juin 1224
(en faveur du monastère de Port-Royal)

LXXV
(Juin 1224.)

     L’evêque de Chartres confirme le don de Chagny par Bouchard de Marly.

     Galterus, Dei gratia Carnotensis episcopus, universis presentes litteras inspecturis salutem in Domino. Notum vobis fecimus quod nos quasdam litteras sub sigillo nobilis viri Buchardi de Malliaco confectas super quadam elemosina facto ab ipso abbacie de Porregio, vidimus et inspeximus in hec verba.
     Noverint universi quod ego Buchardus, dominus Malliaci, etc. (Comme au n°69.) 1224, mense aprili.
     Ipse insuper Buchardus coram nobis confessus est eamdem elemosinam se fecisse, domina quoque Matildis, uxor ejus, et filii ipsius, Theobaldus et Petrus, coram nobis constituti, eamdem elemosinam laudaverunt et concesserunt. Nos autem ad preces eorumdem in hujus rei memoriam et confirmationem presentes litteras scribi fecimus et sigilli nostri munimine roboravi. Actum anno Domini millesimo ducentesimo, vicesimo quarto, mense junio.

(Cartul., I, n°3. — Original, Arch. nat., S., 4527, n°2.)
      A. de DION, Cartulaire de l’abbaye de Porrois au diocèse de Paris plus connue sous le nom mystique Port-Royal. Premier volume. 1204-1280 [339 p.], Paris, Alphonse Picard, 1903, p.92.
     Dont une réédition numérique en mode texte par l’École des Chartes sur son site ELEC, http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/porrois/acte76/, en ligne en 2007.

5) Charte de juillet 1228

(en faveur du monastère de Port-Royal)

CI
(Juillet 1228.)

     L’evêque de Chartres confirme les dons de dîmes faits par Simon et Neaufle, Simon des Loges et Nicolas de Moustiers.

     G(alterus) divina miseratione Carnotensis ecclesie minister humilis, omnibus presentes litteras inspecturis, saluten in Domino. Noverit universitas vestra quod nos concessimus et confirmavimus dilectis in Christo filiabus abbatisse et conventui Portus Regis decimam quam eis donavit Symon, castellanus de Nealpha, sitam in parrochiam Sancti Remigii sitam juxta Altam Brueriam et decimam quam Simon de Logiis et Nicholaus de Monasteriis, milites, donaverunt eisdem, sitam in parrochia de Montigniaci prope abbatiam monialium eorumdem. In cujus rei testimonium et munimen presentes litteras sigillo nostro fecimus roborari. Actum anno gratie millesimo ducentesimo vicesimo octavo, mense julio.
(Cartul., I, n°45.)
     A. de DION, Cartulaire de l’abbaye de Porrois au diocèse de Paris plus connue sous le nom mystique Port-Royal. Premier volume. 1204-1280 [339 p.], Paris, Alphonse Picard, 1903, p.110.
     Dont une réédition numérique en mode texte par l’École des Chartes sur son site ELEC, http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/porrois/acte101/, en ligne en 2007.

6) Charte d’avril 1232
(en faveur du monastère de Port-Royal)

CXXXVII
(Avril 1232-1233.)

     Gautier, évêque de Chartres, confirme le don de Jean d’Anneau.

     Galterius, divina miseratione Carnotensis ecclesie minister humilis, omnibus presentes litteras inspecturis salutem in Domino. Noveritis quod nos cartam domini Johannis de Alneolo sigillo ipsius sigillatam vidimus et inspeximus in hec verba. Ego Johannes de Alneolo, miles, notum facio omnibus tam presentibus quam futuris quod Margareta abbatissa Portus Regii, totusque ejusdem loci conventus, exitus et redditus duarum bovetarum terre que site sunt in territorio de Voisia quas ego dederam eisdem monialibus in perpetuam elemosinam, Balduino de Proevilla et Vicencio, majori de Blonvilla tradiderunt pro centum solidis carnotensium, singulis annis in festo Sancti Dyonisii dictis monialibus vel eorum nuncio persolvendis, ita tamen quod uterque eorum pro sua boveta quinquaginta solidos dicto termino tenebitur reddere annuatim, tali tamen conditione quod si alter eorum vel ambo defecerint in reddendo, termino supradicto, ille per quem defectus redditionis evenerit vel ambo, si ambo defecerint, servienti monialium quamdiu defectus redditionis durabit, pro expensa singulis diebus sex denarios carnotenses reddere tenebuntur. Quia ego vero dictus Johannes mihi et heredibus meis de assensu et voluntate earumdem monialium retineo dominacionem, justiciam, revesticiones, venditiones, tam ego quam heredesmei si quis fuerit defectus in redditione dicte pecunie jam dictis monialibus, fide prestita corporaliter restituere tenebimus et perficere quod fuerit imperfectum. In cujus rei testimonium et perpetuam firmitatem presentes litterasfeci sigillo meo roboravi. Actum auno gracie millesimo ducentesimo vicesimo nono, mense Julio. Insuper dictus Johannes et filii ipsius Johannis et Joscelinus, necnon et predicti Balduinus de Proevilla et Vincentius major de Blonvilla, in presencia nostra constituti, fide interposita corporali, promiserunt quod ipsi nullo modo venient de cetero contra ista, neque per se neque per aliam personam. Sed ista omnia sicut suprascripta sunt, jure perpetuo, bona fide, firmiter observabunt. Nos igitur ad petitionem illorum has presentes litteras in testimonium et munimen sigilli nostri appensione roboravimus. Actum anno gracie millesimo ducentesimo tricesimo secundo, mense aprilis.

(Cartul., I, n°24.)
     A. de DION, Cartulaire de l’abbaye de Porrois au diocèse de Paris plus connue sous le nom mystique Port-Royal. Premier volume. 1204-1280 [339 p.], Paris, Alphonse Picard, 1903, pp. 136-138.
     Dont une réédition numérique en mode texte par l’École des Chartes sur son site ELEC, http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/porrois/acte137/, en ligne en 2007.

7) Charte de mai 1234
(vidimus de mars 1242 d’un original de mai 1234)
     Voici une autre charte de Gautier de Chartres, mise celle-ci en ligne par le CNRS. Elle a été éditée en 1873 par Maximilien Quantin sous le numéro 478 dans son Recueil de pièces pour faire suite au Cartulaire général de l’Yonne (XIIIe siècle). Cette édition se fonde sur un vidimus original  conservé alors aux Archives de l’Yonne sous la cote H. 72, nº9.

478
1241 [1242], MARS.
     Sentence de Gauthier, évêque de Chartres, réglant des contestations entre l’abbaye de Preuilly et Héloïse, dame de Chaumont son fils et leurs hommes, au sujet des bois et de la grange d’Aigremont, et de répétitions de diverses créances, etc.
      Omnibus presentes litteras inspecturis, officialis curie Senon., salutem in Domino. Noverint universi, nos litteras bone memorie Galteri, quondam episcopi Carnotensis, sigillo ipsius deforis appendente sigillatas, inspexisse sub hac forma: —
     Omnibus presentes litteras inspecturis, G. divina permissione Carnotensis ecclesie minister humilis, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod contentio erat multiplex et querele inter viros religiosos G. abbatem et conventum Pruliaci, Cisterciensis ordinis, ex una parte, et nobilem mulierem Heluysim, dominam Calvimontis, relictam defuncti domini Odonis de Barris, et Petrum de Barris, militem, filium ejus et homines ac hospites ipsorum, ex altera, super quibusdam debitis, dampnis et injuriis. Que debita dicti abbas et conventus petebant a dicta domina et P., filii ejus, partim pro se, partim pro dicto domino O., jam defuncto, et dampna et injurias a dictis domina et P., filio ejus, et hominibus ac hospitibus eorum sibi et rebus suis multipliciter illata, tam in nemoribus suis de Acrimonte, quam in ipsa porprisia grangie Acrimontis, quam etiam alibi, restitui sibi et emendari petebant ab eisdem. Debita autem sunt hec: triginta octo libras Pruvin. fortes, quas mutuo dederant iidem abbas et conventus dicto domino O. de Barris, ut dicebant. Item quinquaginta libras pruvin. veteres, quas similiter mutuo dederant eidem domino per manum Guillelmi Guindebos. Item sexaginta solidos [p.218] in denariis et septem libras in lignis, qui denarii omnes sunt parisienses, et dimidium modii frumenti que similiter eidem domino O. infirmanti in domo ipsorum Parisius accomodaverunt per manum fratris Rogeri, monachi. Item, quinque modios frumenti, septem sextaria siliginis, undecim modios avene, ad rasum, ad mensuram Musteroli; que omnia similiter eidem domino O. accommodaverunt, ut dicebant. Item, equum conversi abbatis valentem viginti lib. paris. accomodaverunt similiter eidem domino O., nec unquam eum reddidit, ut dicebant, et alium palefridum valentem sexdecim. libr. paris., quem similiter accomodantibus eidem domino O. ita deterioratum reddidit postea, et quod non valuit ultra octo solidos, et pro tanto fuit venditus, ut dicebant; et alium equum valentem novem lib. paris. eidem domino O. accomodantibus, tandem ita deterioratum reddidit quod non valuit postea plus quam viginti solid., vel viginti quinque, ut dicebant. Item octoginta et quatuor libr. et decem solid. pruvin. fortium et quadraginta libr. paris., quas predicto domino Petro accomodantes non inde rehabuerunt nisi tantum circiter triginta lib. pruv., ut dicebant. Item viginti solidos paris. quos idem dominus P. debuit eis reddere pro reparatione fossati ipsorum de Toreilon, quod ipse fecerat dirui injuste, ut dicebant, et non reddidit. Et alios viginti solidos paris. quos idem dominus P. debuit eis pro dampnis et deperditis quarucarrum eorumdem quas capi fecerat injuste in territorio grangie ipsorum de Acrimonte, ut dicebant. Item sex libras et quindecim solidos paris., quos dicti domina Hel. et P., filius ejus, debuerunt eis facere restitui de hominibus et hospitibus suis, pro dampnis que iidem homines et hospites fecerant injuste in nemore ipsorum de Acrimonte, incidendo ipsum nemus violenter, et asportando, et adhuc non fecerant eis restitui, ut dicebant. Item octoginta libras pruvin. fortes, quas prefatus dominus O. debebat eis pro octoginta milibus tegularum quas idem dominus O. acceperat apud Acrimontem ad cooperiendas novas domos suas de Dyant, ut dicebant. Item unum modium frumenti quem prefate domine Hel. accomodaverant, post mortem dicti domini O., viri sui. Super hiis et aliis pluribus conquerebantur dicti abbas et conventus de predictis domina et P. filio ejus, et hominibus ac hospitibus eorumdem. Querele, vero, dictorum domine Hel. et P. filii ejus et hominum ac hospitum ipsorum, fuerunt hee contra dictos abbatem et conventum: reclamabant dicta domina et P., filius ejus, decimam de Villamagneche, quam decimam dictus dominus O. et mater sua, domina Calvimontis et vicecomitissa Senon. dederant in elemosinam ecclesie Pruliac., non consentiente nec laudante ista domina Hel. vel si laudaverat hoc, fecerat invita et coacta, ut dicebat ipsa, cum tamen dicta decima moveret de capite ipsius. Item eadem domina Hel. et P. filius ejus reclamabant quandam grangiam sitam apud dictam Villam-Magneche, quam grangiam emerant dicti abbas et conventus a Fulcone de Villa-Magneche: quam dicta domina Hel. dicebat se eis non laudasse, vel si laudaverat hoc fecerat invita et coacta. Item reclamabant eadem domina et P. filius ejus, pasturas quas predictus dominus O. dederat in elemosinam in omnibus terris, pratis et nemoribus suis priusquam sunt ad etatem, prefatis abbati et conventui ad omnia animalia et pecora sua immitenda; quas dicta domina et P. filius ejus dicebant se eis non laudasse. Item reclamabant dicta domina et P. filius ejus, chaciam sive venationem in grangia de Acrimonte, et dicebant ipsam grangiam de justitia sua et infra garannam suam esse. Item reclamabant dicta domina et P., filius ejus, quamdam viam que solebat ire à Calvomonte ad Cheseium, per nemus de Acrimonte, ut dicebant, quam clauserant monachi; et aliam viam quam effoderant monachi pro mina sua lavanda inter Acrimontem et nemus, ut dicebant. Item reclamabant eadem domina et P. filius ejus, terram que dicitur terra Kaursini, quam dicti monachi emerant a Reginaldo Kaursino, in territorio de Villablovena, quam dicta domina dicebat se eis non laudasse, vel si laudaverat, hoc fecerat invita et coacta, ut dicebat; et duas placias terre sitas apud Villam-Novam-Guiardi, quas dicti monachi habuerant a prefato domino O., per excambium; in quibus constructa est modo domus lapidea dictorum monachorum, quas similiter dicebat dicta domina se eis non concessisse, nec laudasse, vel si laudaverat, hoc facerat invita et coacta, ut dicebat. Item reclamabant eadem domina et P., filius ejus, quandam terram sitam ante molendinum quod dicti monachi habent apud Blenum; quam terram dicti monachi [p.219] dederant ad censum, et etiam partem ejus redegerant in culturam, in prejudicium et gravamen dictorum domine et filii ejus, ut dicebant. Item reclamabant dicta domina et filius ejus, et homines ac hospites ipsorum, pasturas omnibus animalibus et pecoribus suis in nemoribus de Acrimonte, que nemora dicti abbas et conventus clauserant undique fossatis. Debita quoque que eadem domina et P., filius ejus petebant a monachis supradictis fuerunt hec: Octoginta libras pruvin. pro tribus equis quos predictus dominus O. accomodaverat dictis monachis, ut dicebant dicta domina et predictus P., filius ejus. Super hiis, igitur, et aliis orta contentione et querela multiplici inter eos hinc inde, sicut supra diximus, tandem, mediantibus bonis viris, super omnibus querelis et contentionibus inter ipsos hinc inde motis, usque ad vigiliam Beati-Martini hyemalis anni Domini millesimi ducentesimi tricesimi tertii compromiserunt partes in nos, sub pena centum librarum paris., et fidei sacramento; et etiam datis plegiis hinc inde de dicta pena, et de tenendo firmiter quicquid nos ordinaremus de omnibus supradictis, pace, vel arbitrio mediante. Nos, igitur, recepta compromissione in nos ad diem assignatam, partibus coram nobis constitutis, post multos tractatus hinc inde habitos inter ipsos, tandem fuit taliter concordatum inter partes, de communi assensu: quod nos in quem compromissum erat a partibus hanc et has, super hoc quod dicta domina et P., filius ejus, dicebant grangiam de Acrimonte infra garannam suam et de justitia sua esse, diximus, arbitrando et pronuntiavimus per dictum nostrum, prefatam dominam Hel. et P., filium suum, in dicta grangia de Acrimonte, vel infra clausuram aut porprisiam ipsius, justitiam, garannam vel chaciam non habere. Omnibus aliis querelis et contentionibus, tam hic nominatis quam non nominatis, quecumque inter partes easdem hinc inde mote fuerant usque ad vigiliam supradictam, per amicabilem compositionem in pace remanentibus in perpetuum ecclesie Pruliac. Ita quod dicti abbas et conventus omnia debita que petebant a dicta domina Hel. et predicto P. filio ejus, tam pro se tam pro defuncto domino O. supradicto, quitaverunt eis amicabiliter et benigne, exceptis blado jam expresso et centum libris paris., quas centum libras paris., debent dicta domina et P., filius ejus, persolvere predictis monachis per quinquennium ab hinc continuum, singulis annis, ad festum Sancti-Remigii, viginti libras persolvendo, donec tota dicta summa fuerit dictis monachis persoluta. Erit, autem, prima paga ad festum Sancti-Remigii proximo venturum. Totum, vero, bladum supradictum persolvent dicta domina et P., filius ejus, prefatis monachis ad terminos in litteris predicti domini O. jam defuncti, quas super hoc habent iidem monachi nominatos. De dimidio, autem, modio frumenti quem dicti monachi predicto domino O., in domo ipsorum Parisius egrotanti, prout supradictum est, accommodaverant, et uno modio frumenti quem similiter iidem monachi accommodaverant domine Hel. supradicte, post mortem viri sui, sicut superius est expressum; qui modius et dimidius non continentur in dictis domini O. litteris de solutione bladi factis, quas habent monachi sepedicti, faciet dicta domina Hel. gratum eorumdem abbatis et conventus, ad ipsorum voluntatem. De solutione, etiam, centum librarum predictarum facienda in quinquennium ad terminos supradictos, similiter dicta domina Heluysis et Petrus, filius ejus, litteras suas facient patentes et tradent abbati et conventui supradictis. Actum, anno Domini Mº ducentesimo tricesimo-quarto, mense maio.
     Quod autem in predictis litteris, sigillo prefati G. quondam episcopi Carnotensis sigillatis vidimus contineri, verbo ad verbum fecimus transcribi et sigillo curie Senon. sigillari. Datum, anno Domini millesimo ducentesimo quadragesimo-primo, mense martio.

Orig.; Arch. de l’Yonne, H. 72, nº 9.
     Maximilien QUANTIN (1814-1891 ) [éd.], Recueil de pièces pour faire suite au Cartulaire général de l’Yonne (XIIIe siècle), sous la direction de Max. Quantin [grand in-8°; XCII-491 p.], Auxerre, Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne, 1873.
     Saisie numérique en mode texte en ligne: CNRS [éd.], “Recueil de pièces pour faire suite au Cartulaire général de l’Yonne (XIIIe siècle)”, in ID., Textes, http://www.artehis.cnrs.fr/BDD/CBMA/fichiersTXT/Yonne%20Recueil.doc, en ligne en 2007.

ANNEXE 7
Une charte du même Barthélémy de Fleury
août 1224

     A titre d’information, de curiosité, et surtout de comparaison, je donne aussi ici une charte de Barthélémy de Fleury mise en ligne par le CNRS, en ligne en décembre 2007. Il s’agit d’une charte éditée sous le numéro 315 dans le Recueil de pièces pour faire suite au Cartulaire général de l’Yonne (XIIIe siècle), publié par Maximilien Quantin en 1873. Cette édition se fonde pour ce texte sur le Cartulaire du comté de Tonnerre (f°43v°), conservé alors dans le Fonds de la Chambre des Comptes aux Archives de la Côte-d’Or.
315
1224, Août.
     L’abbé de Fleury reconnaît que son prieuré de Dyé est en la garde et protection de la comtesse de Nevers, sauf le droit du roi.
 
     Ego Bartholomeus, divina permissione Beati-Benedicti Floriacensis dictus abbas, totusque ejusdem ecclesie conventus, omnibus notum facimus, tam presentibus quam futuris, quod prioratus noster de Dieto est de garda et deffensione nobilis comitisse Nivernensis et heredum suorum, salvo jure domini regis Francorum. Et ne super hoc in posterum dubitatio habeatur, præsentes litteras sigillorum nostrorum munimine fecimus roborari. Actum, apud Sanctum-Benedictum Floriacensem, anno Domini Mº CCº XXº quarto, mense augusto.

Cartul. du comté de Tonnerre, Fº 43 Vº; Fonds de la Chambre des Comptes; Arch. de la Côte-d’Or.
 
     Maximilien QUANTIN (1814-1891 ) [éd.], Recueil de pièces pour faire suite au Cartulaire général de l’Yonne (XIIIe siècle), sous la direction de Max. Quantin [grand in-8°; XCII-491 p.], Auxerre, Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne, 1873.
     Saisie numérique en mode texte en ligne: CNRS [éd.], “Recueil de pièces pour faire suite au Cartulaire général de l’Yonne (XIIIe siècle)”, in ID., Textes, http://www.artehis.cnrs.fr/BDD/CBMA/fichiersTXT/Yonne%20Recueil.doc, en ligne en 2007.

Source du texte: parchemin original conservé à Bourges, consulté en août 2007.
 
   
     
BIBLIOGRAPHIE
 
Éditions

Brochure pédagogique, présentant un chartrain imaginaire contemporain de Gautier de Chartres (1949)      Original (février 1232), actuellement conservé aux Archives départementales du Cher à Bourges, dans une liasse cotée conservé à Chartres G 191 (avec une analyse en français datant du XVIIIe siècle et conservée sous la même cote).

     
Analyse de cet acte: Alfred GANDILHON, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Cher. Archives ecclésiastiques. Série G. Tome I. Archevêché de Bourges. 1re partie [in-f°; XX+571 p], Bourges, Archives départementales du Cher, 1931, col. 456

     Édition princeps: Bernard GINESTE [éd.], «Gautier de Chartres: Sur un arbitrage de Guillaume Menier au Plessis-Saint-Benoist (février 1232)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-13-gautierdechartres1232plessisstbenoist.html, 2007.

Sur Gautier de Chartres

     Honoré FISQUET, «72. Gautier (1218-1234)», in ID., La France pontificale (Gallia christiana), histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France depuis l’établissement du christianisme jusqu’à nos jours, divisée en 17 provinces ecclésiastique [22 volumes in-8°: Aix, Arles, Embrun (2e édition, 1868); Bayeux et Lisieux (1866); Béziers, Lodève, Saint-Pons-de-Tonières (1870); Bordeaux (1867); Chartres (1873); Cambrai (1869); Digne et Riez (1870); Évreux (1865); Gap (1868); Lyon (1867); Maguelone, Montpellier, Agde (1868); Nevers et Bethléem (1866); Paris et histoire de Notre-Dame (1864); Paris, doyens (1866); Reims (1864); Rouen (1866); Séez (1866); Sens et Auxerre (1865); Soissons et Laon (1867); Troyes, Moulins (1866)], Paris, E. Repos, 1864-1873, tome «Chartres», 1873, pp. 115-117.
     Dont une réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k204179m, en ligne en 2007, pp. 115-117. Dont une saisie numérique en mode texte par B.G. pour le Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-13-gautierdechartres1232plessisstbenoist.html#annexe05
, 2007.

     A. DIMIER, «Un grand évêque cistercien ami de Saint Louis: Gautier de Chartres», in Citeaux 22 (1971), pp. 5-14.

      N.B.: Gaëtan VOVELLE, Gautier de Chartres en 1230. Documentation et illustration de G. Vovelle [in-8°; 24 p., figures, plan], Cannes, L’Imprimerie à l’école [«Bibliothèque de travail, collection de brochures hebdomadaires pour le travail libre des enfants» 74 (8 mai 1949)], 1949. [Cet ouvrage n'a rien à voir directement avec l'évêque  du même nom mais présente pour les enfants le quotidien de l'un de ses contemporains imaginaires].

Sur Guillaume Menier

     Frédéric BEAUDOIN & Michel MARTIN,
«Les fonctionnaires du roi» [il s’agit en fait surtout d’une étude de la carrière de Guillaume Menier], in ID., «Quelques sceaux et un peu d’histoire«, in Cahiers d’Étampes-Histoire 3 (2000), pp. 43-44.

    Intéressante première synthèse de ce que l’on sait sur Guillaume Menier. Ce personnage mériterait une étude à part, qui intéresserait autant l’histoire locale que celle de l’administration du royaume au XIIIe siècle.

Sur ce secteur au Moyen Age

     Nous développerons prochainement une bibliographie sur ce sujet.

     
Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
    
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