Corpus Numismatique Étampois
 
Ville d’Étampes
Médaille cycliste
cuivre, 8 octobre 1876
  
Médaille cycliste, avers
Médaille cycliste, revers
 
     Cette médaille paraît avoir été frappée à l’occasion d’un événement sportif survenu à Étampes le 8 octobre 1876. Nous navons pas plus de détail pour l’instant
   
Médaille cycliste, avers Une médaille cycliste étampoise de 1876

       Nous ne savons pas pour l’heure à quelle occasion précise a été frappée par la ville d’Étampes cette médaille qui semble assez rare, et dont un exemplaire a été mis en vente en mars 2006 sur le site d’enchères en ligne eBay.

     C
est selon le vendeur une médaille de cuivre dun diamètre de 47 mm et dun poids de 46 g qui ne porte aucune inscription sur la tranche.

     Elle porte sur l’avers, autour d’une image de vélocipède du temps (du type appelé grand bi, bien caractéristique des années 1870), en haut la devise latine VITA SI TEMPORE, TEMPUS VELOCIPEDE FUGIT, et en bas, texte séparé du précédent par deux petites étoiles, 8 OCTOBRE 1876. Au revers on lit, au dessus de blason de la Ville, VILLE D’ÉTAMPES (S.& O.).

Médaille cycliste, revers      Cette devise latine est frappée dans un latin assez élégant. Elle combine en effet en seulement six mots, soit quinze syllabes, un parallélisme binaire (Vita... tempore, tempus velocipede), une prolepse (Vita si pour Si vita), un zeugme (fugit, le noyau verbal commun aux deux propositions, étant réservé pour la fin de la deuxième, ce qui produit un effet quil est impossible de rendre en français) et un chiasme (Vita... tempore, tempus velocipede). Elle peut se traduire ainsi: Si la vie s’enfuit avec le temps, le temps lui s’enfuit avec le vélocipède. Quatorze mots pour en rendre six! Cette concision élégante est décidément impossible à rendre en français quoi qu'on y fasse: Le temps rattrape tout, sauf le vélo. Sept mots. A moins de samuser à des badineries de ce genre: Le temps tueur, vélo, tue-le! ou bien: Ô temps! Vélo, suspends son vol! Ou encore, pour pasticher autrement cet alexandrin fameux de Lamartine: Ô temps, suspends ton vol! Pas toi, vélo propice!

     Rappelons les grandes étapes de l’histoire du vélo. Léonard de Vinci avait imaginé et croqué dès le XVIe siècle, un véhicule individuel à deux roues. Un Allemand, le baron Von Drais de Sauerbrun invente entre 1816 et 1818 ce qu’on appellera la draisienne, qui n’a pas encore de pédale et n’a guère d’intérêt que dans les pentes. L’Écossais Kirkpatrick MacMillan y ajoute un système de pédales vers 1839. En 1861, les frères Pierre et Ernest Michaux, de Paris, créent un système de pédalage rotatif: deux manivelles et des pédales sont fixées au moyeu de la roue avant. Le vélocipède est né (du latin veloce pede, «dun pied rapide»). En 1869 tout s’accélère: premier salon commercial du vélo, première publication cycliste, et course de 130 km entre Paris et Rouen, mettant aux prises 203 concurrents. Dans les années 1870, l’Anglais James Starley, entre autres améliorations, munit le vélocipède d’une très grande roue à l’avant. Cest ce qu’on appellera le grand bi. Pourquoi cette grande roue? C’est alors le seul moyen possible d’obtenir une plus grande vitesse, parce que la pédale est encore sur la roue elle-même; pour augmenter la distance parcourue à chaque coup de pédale, il faut donc nécessairement agrandir toujours plus cette roue. Inconvénient: les chutes sont plus dangeureuses, parce qu’on tombe à la fois de plus haut et à plus grande vitesse. La première bicyclette équipée d’un système de transmission du pédalier vers la roue arrière ne sera imaginée qu’en 1879 par le Britannique Henry J. Lawson, et ne se répandra que très progressivement au cours des années 1880.

     Merci à tout internaute qui pourra nous éclairer sur l’occasion précise de la frappe de cette médaille. Il suffira sûrement de consulter le journal local, l’Abeille d’Étampes. Qui veut se dévouer?



Toutes critiques, corrections ou précisions sont les bienvenues. Any criticism or contribution welcome.
BIBLIOGRAPHIE 
  
     Tous les numéros de L’Abeille 
d’Étampes de 1876 sont conservés aux Archives municipales d’Étampes sous la cote 7 C 1.12a.
 
     Bernard GINESTE [éd.], «Ville d’Étampes: Médaille cycliste (cuivre, 1876)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cne-100.html, 2006.


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Explicit
 
 
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