CORPUS HISTORIQUE ETAMPOIS
 
 Dom Basile Fleureau 
Du College d’Estampes.
Antiquitez d’Estampes II, 14
1668
 
Charlemagne d'après un camée des années 1630 (BNF)
Charlemagne
François Ier d'après un camée des années 1630 (BNF)
François Ier
Charlesz IX d'après un camée des années 1630 (BNF)
Charles IX
 
     La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Merci de ne pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.
     
Les Antiquitez de la Ville et du Duché d’Estampes
Paris, Coignard, 1683
Seconde partie, Chapitre XIV,
pp. 420-424
Du College d’Estampes.
 
CHAPITRE PRÉCÉDENT
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE SUIVANT


SECONDE PARTIE, CHAPITRE XIV.
Du College d’Estampes.
 
LA charge d’enseigner les peuples étant la principale des fonctions des Evêques, c’est avec justice qu’on leur a attribué le soin des Ecoles publiques, & d’établir des Maîtres, & des Precepteurs, non seulement dans leurs villes Episcopales; mais aussi dans les Parroisses de leurs Dioceses, pour enseigner aux Clercs, & aux autres, les principes de la Foy Chrétienne, & des arts liberaux, dont la connoissance peut beaucoup contribuer à celle des choses divines. 
 

     L’Empereur Charlemagne enjoint aux Evêques de faire en sorte que tous les Ministres de l’Autel soient de bonnes mœurs que les Chanoines gardent leur rang, & les Moines leurs vœux; afin que par leur bonne vie, & loüable conversation, ils soient comme des lumieres aux yeux des hommes, comme dit Nôtre Seigneur dans l’Evangile; & que leur bon exemple attire au service de Dieu des enfans de toutes sortes de conditions; & que l’on établisse des écoles dans les Evêchez, & dans les Monasteres (Monasterium, signifie aussi un Collège de Chanoines, comme je l’ay remarqué,) [p.421] pour enseigner aux enfants à lire, leur apprendre l’Arithmetique, les Notes, le Chant de l’Eglise, les Pseaumes; & sur tout qu’on leur donne des livres Catholiques bien corrects; parce que souvent par le defaut des livres peu corrects, ils ne prient pas Dieu selon leur désir. 

     Mais comme la Religion Chrêtienne s’augmentant, les Evêques n’ont pû faire par eux-mêmes tout ce qui étoit de leur charge, & qu’ils ont été obligez de prendre des personnes qui les aidassent en la plus part de leurs fonctions; ils en établirent aussi en celle d’enseigner, la commettant premierement à quelques-uns du Clergé qui étoit auprés d’eux, d’où est venuë la coûtume qu’en châque Eglise Cathedrale, il y a un Theologal pour enseigner la Theologie, & satisfaire aux Predications: & un Maître pour enseigner la Grammaire, & les arts liberaux, que l’on appelle en quelques Eglises, Maître d’Ecole: comme à Soissons: en d’autres Capiscol, comme en Gascogne. Et quand dans la suite des temps l’on a fondé dans les autres villes des Colleges de Chanoines sur le modele de ceux qui étoient auprés de l’Evêque: on leur a donné pouvoir d’établir des Maîtres, tant pour instruire ceux de leur corps, ou qui y aspiroient, que le reste de la jeunesse de la ville, & des lieux circonvoisins: même qu’en quelques Eglises Collegiales l’on a affecté une Prebende, ou un autre Benefice, pour l’entretien de celuy qui étoit preposé pour enseigner, & gouverner les écoles, comme il est écrit en une Decretale du Pape Alexandre III laquelle ayant été obmise dans la collection, dont nous usons communément, merite d’être icy rapportée. 

     Pervenit ad nos cum in Ecclesia Launensi, & Ecclesia Tornacensi ad sustentationem ejus, qui scholas regit beneficium olim deputatum fuisset, sicut per omnes ferè alias majores Gallicanas, & fuisse quondam, & in quibusdam adhuc esse dignoscetur. de Magist. coll. 2. 

     Le Pape Luce III. ne manqua pas dans sa Bulle qui confirme l’établissement du Chapitre de sainte Croix, que j’ay cy-devant rapportée, de luy accorder entr’autres droits celuy d’établir un Maître qui eut la direction des écoles: mais quand les Chanoines de sainte Croix voulurent se mettre en possession de ce droit, ceux de Nôtre Dame s’y opposerent: & entre les points controversez entre ces deux Chapitres, qui furent accordez par le Reglement de 1191. que j’ay cy-devant rapporté, celuy-cy en étoit un, qui fut reglé à l’avantage du Chapitre de Nôtre Dame, lequel étoit en possession de pourvoir de Maître d’école; & il est [p.422] à croire que ce n’a été conformement à ce Reglement  que les Chanoines de sainte Croix ont quelquefois pourveu aux écoles, quand ils y ont nommé: ou que ce n’a été que pour ce qui concernoit les Ecclesiastiques, & autres dépendans de leur Chapitre. 

     Capitul. liv. I. chap. 72.



Le pape Luce III (Liber ad honorem Augusti de Pierre d'Ebulo, 1196)
Le Pape Luce III (1081-1085)

     On ne voit point que d’ancienneté il y ait eu dans pas une de ces deux Eglises, de benefice affecté au Maître d’école. Mais seulement il y a lieu de croire qu’il en recevoit quelque salaire, pour luy aider à subsister avec ce qu’il pouvoit tirer des seculiers qu’il enseignoit. Voicy comme parle Inard Chantre de Nôtre Dame dans les Lettres des provisions des écoles, qu’il donna à Jean Thomas Prêtre l’an 1357. Inardus Cantor, &c. Dilecto nostro Domino Ionanni Thomas, Præsbytero salutem, & dilectionem. Cum iam diù est, vobis tradiderimus regimen, & gubernationem scholarum Grammaticæ Beatæ Mariæ, cum emolumentis earumdem, iteratò vobis confirmamus, &c. Il n’y avoit non plus aucun autre lieu destine pour servir d’école que la maison du Maître: & ce ne fut qu’au temps du Roy François Premier, qui a merité le glorieux titre de Perre des bonnes Lettres, pour avoir chery les hommes sçavans & établi particulierement en l’Université de Paris, des Professeurs en diverses langues, & sciences, ausquels il ordonna de bons gages; afin que chacun les pût ouïr, & profiter sous eux, sans y donner que son étude, & sa diligence, que les habitans d’Estampes se resolurent d’avoir un lieu, & des Maîtres gagez, pour y faire instruite gratuitement leur jeunesse. Ils eurent recours au Roy, & obtinrent de Sa Majesté le pouvoir d’emploier  une partie des deniers qu’il leur avoit octroyé [sic] pour les fortifications de leur ville, à l’achat, ou à faire bâtir une maison commode pour y tenir les écoles; estimant que leur ville seroit mieux deffenduë par des Citoyens bien instruits aux bonnes lettres, avec la connoissance desquelles l’on acquiert aussi la prudence, que par des murailles, & autres fortifications: ils obtinrent encore depuis, des Rois ses successseurs, de semblables bienfaits, & particulierement du Roy Charles IX. dont ils emploierent les liberalitez à faire bâtir le grand corps de logis du College, comme on peut le connoître d’une inscription posée sur le marbre au dessous des armes de Sa Majesté, à une tourelle qui fait le coing de ce bâtiment en ces termes.

     Caroli noni Regis Galliarum Christianißimi 
          In Stampenses Scholas beneficientia. 
     Munere structa tuo quod habent hæc tecta Camenæ; 
          Iustitia, ut regnes, & pietate rogant. MDLXIV. [p.423]
Texte intégral en Annexe 1.



Portrait de Charles IX par François Clouet
Charles IX peint par François Clouet

     Le bâtiment étant ainsi préparé pour loger ceux qui devoient vaquer à l’instruction de la jeunesse, il fut question de pourvoir de fonds convenable pour leur entretien. Les Etats tenus à Orléans peu auparavant, avoient ordonné, suivant les anciennes coûtumes des Eglises Gallicanes, que dans les Eglises Collegiales, outre la Prebende Theologale, une autre Prebende, ou son revenu demeureroit destiné pour l’entretenement d’un Precepteur qui sera tenu d’instruire les jeunes enfans de la ville gratuitement, & sans autre salaire: lequel Precepteur sera éleu par l’Evêque, ou l’Archevêque du lieu, les Chanoines de leurs Eglises, & les Maires, & les Echevins ou Capitouls de la ville y étant appelez, & sera destituable par l’Archevêque ou l’Evêque par leur consentement. 

     Cependant une Chanoinie étant venuë à vaquer dans l’Eglise de Nôtre Dame, par le decez de Louis Guibour; le Maire, & les Echevins d’Estampes eurent au Roy pour faire appliquer le revenu de cette Prebende à leur College. Sa Majesté ordonna que les fruits de cette Prebende seroient saisis pour étre convertis, & emploiez à l’entretien d’un Maître d’école. Cette commission donnée à saint Maur-des-Fossez le 30. de Juin 1566. étoit addressée au Bailly d’Estampes, qui ne manqua pas de mettre en execution, à la requeste des Maire, & Echevins, ce qui étoit de son devoir. Un autre Louis Guibourt, frere du deffunt, ayant en vertu des provisions qu’il avoient obtenuës de cette Prebende, poursuivi au Parlement les Maire, & Echevins, il obtint par Arrest du dix-neuviéme de Ferier 1569. main-levée de leur saisie & fut maintenu en la possession de cette Prebende. 

     Ce moien d’entretenir un Precepteur ayant manqué à ceux d’Estampes, ils eurent recours à un autre. Ils considererent que le revenu de la Maladrerie de saint Lazare de leur ville étoi plus que suffisant pour satisfaire à l’entretien des Lepreux, n’y en ayant que peu ou point alors, dans le païs. Ils supplierent le Roy de leur accorder sur le revenu de cette Leproserie une somme de trois cents livres de revenu annuel, qui étoit environ la somme que l’on eût pû retirer de la Prebende de Nôtre Dame, pour l’emploier à la même charge que le revenu de le Prebende qu’il avoient obtenuë, sans en avoir eu la joïssance. Le Roy leur accorda ce qu’ils luy avoient demandé par ses Lettres patentes données à Paris le quinziéme jour de Septembre de l’année suivante. Ils ont depuis joüy de ces trois cents livres, qui ont servy [p.424] à l’entretien des Precepteurs dans leur College, qu’ils y mettoient comme il leur plaisoit, juques à ce qu’ayant éprouvé la difficulté qu’il y avoit d’en trouver de propres, environ l’an 1629. ils se resolurent à l’imitation des villes voisines de se décharger de ces soins, & de s’en reposer sur une Communauté reguliere. Ils firent choix de celle des Reverends Peres de la Congregation de saint Paul, dits Barnabites, laquelle avoit été depuis peu d’années établie dans la ville de Montargis, à quoy ils se porterent d’autant plus volontiers; qu’il y avoit en cette Congrégation quelques-uns de leurs Compatriotes de la famille des Fouldriers. 

     Une Communauté reguliere ne pouvoit étre sans une Eglise: on n’en pouvoit bâtir une dans le College, la petitesse du lieu, & le peu de moiens que la ville avoit de fournir à une si grande dêpense, l’empéchoit, outre d’autres difficultez que l’on prevoioit si on l’eût entrepris. L’expedient que l’on trouva en cette rencontre fut de faire donner à cette Communauté la Chapelle de l’Hôpital de saint Antoine, située vis-à-vis du College. Les Superieurs, ausquels il appartenoit d’en disposer s’y accorderent à la priere de Messieurs de la Ville en la presence desquels, & de grand nombre d’habitans, Octave de Bellegarde Archevêque de Sens les en mit en possession, aussi bien que du College, le neufviéme jour de Septembre de la même année. Parlons un peu de cet Hôpital avant que de parler de cette Communauté reguliere.



      
CHAPITRE PRÉCÉDENT
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE SUIVANT
NOTES


Capitul. liv. I. chap. 72.
  Fleureau renvoie ici sans doute à l’édition des capitualires de Charlemagne par Pierre Pithou.
     Voici ce que dit l’Encyclopédie, tome II, p. 633 des éditions des Capitulaires (en latin Capitula) antérieures à Fleureau:
«Ansegise, abbé de Lobe, selon quelques-uns, ou selon M. Baluze, abbé de Fontenelles, a fait le premier un recueil des reglemens contenus dans les capitulaires de Charlemagne & de Loüis le débonnaire; ce recueil est partagé en quatre livres, & a été approuvé par loüis le débonnaire & par Charles le chauve. Après lui, Benoît, diacre de Mayenne, recueillit vers l’an 845, des capitulaires de ces deux empereurs omis par Ansegise, & y joignit les capitulaires de Carloman & de Pepin. Cette collection est divisée en trois livres, qui composent avec les quatre précédens les sept livres des capitulaires de nos rois: les six premiers livres ont été donnés par du Tillet en 1548, & le recueil entier des sept livres par Mrs Pithou. Mais on a encore des capitulaires de ces princes en la maniere qu’ils ont été publiés, & dès l’an 545; il y en a eu quelques-uns imprimés en Allemagne; en 1557 on en a imprimé une autre collection plus ample à Basle. Le P. Sirmond a fait paroître quelques capitulaires de Charles le chauve; & enfin M. Baluze nous a procuré une belle édition des capitulaires de nos rois, fort ample, & revûe sur plusieurs manuscrits, imprimée en deux volumes in-fol. à Paris en 1677. Elle contient les capitulaires originaux de nos rois, & les collections d’Ansegise & de Benoît, avec quelques autres pieces.»

Une Decretale du Pape Alexandre III... Fleureau ne dit pas d’où il tire ce texte. Quelqu’un pourrait-il nous éclairer?

Decretale... obmise dans la collection, dont nous usons communément. Il s’agit sans doute de l’édition de Pithou dont nous venons de parler.

Pervenit ad nos... Je traduis ci-dessous ce texte, dont il faut noter qu’il est sous-jacent, un peu plus loin, lorsque Fleureau écrit: «Les Etats tenus à Orléans peu auparavant, avoient ordonné, suivant les anciennes coûtumes des Eglises Gallicanes, que dans les Eglises Collegiales, outre la Prebende Theologale, une autre Prebende, ou son revenu demeureroit destiné pour l’entretenement d’un Precepteur qui sera tenu d’instruire les jeunes enfans de la ville gratuitement, & sans autre salaire».

Texte donné par Fleureau (1683)
Traduction proposée par B.G. (2007)
     Pervenit ad nos cum in Ecclesia Launensi, & Ecclesia Tornacensi ad sustentationem ejus, qui scholas regit beneficium olim deputatum fuisset, sicut per omnes ferè alias majores Gallicanas, & fuisse quondam, & in quibusdam adhuc esse dignoscetur.
de Magist. coll. 2.
     Il est parvenu à notre connaissance ceci. Dans l’Église de Laon, et dans l’Église de Tournai, pour faire vivre celui qui dirige les études, il a jadis attribué une prébende, comme on peut constater que cela a jadis été le cas dans presque toutes les église episcopales des Gaules, et que ce l’est encore dans certaines.

de Magist. coll. 2.  Qui pourrait nous éclairer sur cette référence?

Monasterium, signifie aussi un Collège de Chanoines, comme je l’ay remarqué. Au chapitre premier de la deuxième partie, page 289.

Lettres des provisions des écoles... l’an 1357.
 La date serait en fait de 1367, comme l’a fait remarquer
l’abbé Alliot d’après le texte du Cartulaire de Notre-Dame. Alliot donne texte intégral de cette charte, et nous le reproduisons en Annexe 1.

Une inscription posée sur le marbre au dessous des armes de Sa Majesté, à une tourelle qui fait le coing de ce bâtiment. Il importe de citer ici Monique Chatenet, conservatrice en chef du Patrimoie: «Un compte de la ville de 1564-1566 permet de connaître en détail les dispositions du nouvel édifice [...] A l’angle des deux rues, une tourelle “pour servir d’estude”, construite “en grosse brique de Basville et couverte d’ardoises, était portée par un cul-de-lampe en pierre de taille. Elle était percée de deux fenêtre avecq quatre barbacanes [meurtrières?] et une pierre de liez employee en une table remplie d’escripture [...] et troys armoiries, assavoir une aux armes du roy nostre sire, une autre aux armoiries de monseigneur d’Estampes, et l’aultre aux armoiries de la ville. Il n’en subsiste aujourd’hui que quelques maçonneries et le cul-de-lampe de la tourelle. La tour elle-même, qui portait la date de 1564, a été reconstruite au début de ce siècle, mais sa forme d’origine est connue par une photographie et un dessin de Narcisse Berchère» (Étampes, un canton entre Beauce et Hurepoix, 1999, p. 183).

En ces termes: Caroli noni Regis etc. J’ai donné en janvier 2006 une traduction nouvelle et un commentaire détaillé de ce distique élégiaque jusqu’alors assez mal compris: Bernard GINESTE [éd.], «Poète anonyme: Charles IX bienfaiteur du Collège d’Étampes (inscription sur marbre, 1564)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-16-1564inscriptio.html, 2001-2006. Voici en conclusion comment je propose d’adapter ce texte en français, à l’intention des non latinistes, composé en réalité comme je l’ai montré avant le 17 août 1563, où fut proclamée la majorité de Charles IX, âgé de 12 ans:
 
BIENFAISANCE DE CHARLES IX, ROI TRÈS CHRÉTIEN DES GAULES POUR LES  ÉTUDES A  ÉTAMPES
 
PUISQU’ELLES VIVENT SOUS UN TOIT
QU’ON LEUR A BÂTI GRÂCE A TOI,
LES NEUF SŒURS, DÛMENT, JUSTEMENT,
RÉCLAMENT TON AVÈNEMENT.

Octave de Bellegarde Archevêque de Sens. Octave de Saint-Lary de Bellegarde fut archevêque de Sens de 1621 à 1646, et s’occupa sérieusement de l’instruction de la jeunesse à Étampes. Léon Guibourgé (Étampes ville royale, 1957, pp. 172-173) a donné le texte de l’ordonnance que cet évêque y publia à l’occasion de l’installation dans cette ville des religieuses de la Congrégation Notre-Dame.

L’Archevêque qui était alors à Etampes vient les voir, et choisit une chambre pour y dire la messe. Il publie le même jour une ordonnance au sujet de leur établissement. Voici les principaux passages de cette ordonnance:
     «Octave de Bellegarde, par la grâce de Dieu et du Saint Siège apostolique, archevêque de Sens, primat des Gaules et de Germanie, à tous ceux qu’il appartiendra, salut en Notre Seigneur.
     «Sachant combien la pieuse éducation et instruction de la jeunesse est utile, et nous ayant été depuis peu représenté par quelques vertueuses personnes qu’elles auraient dévotion de fonder en la ville d’Etampes de notre diocèse un monastère de la Congrégation Notre-Dame, nous suppliant d’établir ledit monastère [..]. A ces causes, conformément aux bulles de sa Sainteté, nous, en présence des Sieurs le lieutenant-général, les maires et [p.173] échevins de ladite ville d’Etampes et de plusieurs notables, avons par ces présentes établi, et établissons le susdit monastère, en la ville d’Etampes, des religieuses de la Congrégation Notre-Dame, à la charge que les dites religieuses garderont la clôture, qu’elles instruiront les filles, et qu’elles seront soumises sous notre perpétuelle charge, visite, correction, gouvernement et entière obéissance et juridiction, et de nos successeurs archevêques [...]
     «A cet effet, nous avons les dites religieuses renfermées dans une maison en l’enclos de la ville, et dans un oratoire, après avoir fait la bénédiction, célébré la sainte Messe, et donné pouvoir d’y célébrer et administrer les sacrements, tant aux dites religieuses qu’à leurs écolières et autres, par des prêtres de nous approuvés. [...] En foi de quoi, nous avons signé les présentes de notre main.
     «A Etampes, le 6e jour de janvier l’an 1630.»

 
ANNEXE

Texte et notes d’Alliot (1888)
Traduction proposée par B.G. (2007)
LX.
     Nomination de Jean Thomas, prêtre, comme maître des écoles de l’église Notre-Dame d’Etampes, faite par Ivard de Lunaires, chantre de cette église.
Étampes, 10 octobre 1367 (2). [p.57]

     
     Presentatio scolarum facta per cantorem ecclesie Beate Marie Stampensis ad domnos predicte ecclesie collatores.      Recommandation du choix d’un maître d’école, faite par le chantre de l’Église de Notre-Dame d’Étampes à messieurs les collateurs de la dite Église.
     Ivardus de Lunariis, cantor et canonicus ecclesie Beate Marie de Stampis, Senonensis diocesis, dilecto nostro domino Johanni Thomas presbytero, salutem et dilectionem.
     Ivard de Lunaires, chantre et chanoine de l’Église de Notre-Dame d’Étampes au diocèse de Sens, à notre cher maître Jean Thomas, prêtre, salut et affection.
     Quum jamdiu est, vobis tradiderimus regimen et gubernationem scollarum grammaticarum Beate Marie predicte cum emolumentis earumdem; iterato vobis confirmamus ad gubernandum, ut prius, cum honere et honore; requirens dilectos meos fratres canonicos dicte ecclesie, quatenus vos de ipsis faciant et permittent gaudere paciflce et quiette de cetero.
     Voici longtemps que nous vous avons confié la direction et le gouvernement de l’école élémentaire de Notre-Dame, avec les émoluments qui en découlent. A nouveau nous vous confirmons dans cette direction sous les mêmes conditions, avec les obligations et la dignité qui en découlent, et je demande à mes chers frères les chanoines de la dite Église qu’ils vous en fassent et laissent jouir pour la suite paisiblement et sans contestation.
     In cujus rei testimonium sigillum cantorie mee cum contra sigillo presentibus litteris duxi apponendum.
     En témoignage de cette affaire, j’ai jugé bon d’apposer au présent document le sceau de ma dignité de chantre avec le contre-sceau.
     Datum die dominica post festum Sanctorum Dionisii, Rustici et Eleuterii. Anno Dornini M° CCC° LXVII°.
     Donné le  dimanche après la fête de Saint-Denis, Rustique et Éleuthère, l’an du Seigneur 1367.
NOTE D’ALLIOT (1888)
     (2) Parlant incidemment de cette pièce, l’auteur des Antiquités d’Étampes [p.57] dit qu’elle est de 1357 et qu’elle fut donnée le dimanche avant la fête de saint Denis. La mention expresse du Cartulaire semble donner tort à dom Fleureau.

     Cartulaire de Notre-Dame d’Étampes, 1888, pp. 56-57.

   
Source: Basile Fleureau, Les Antiquitez de la ville et du Duché d’Estampes, pp. 420-424. Saisie: Bernard Gineste, juillet 2001.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

Éditions

 
     Édition princeps, posthume: Dom Basile FLEUREAU (religieux barnabite, 1612-1674), Les Antiquitez de la ville, et du Duché d’Estampes avec lhistoire de labbaye de Morigny et plusieurs remarques considerables, qui regardent l’Histoire generale de France [in-4°; XIV+622+VIII p. (N.B: les pages 121-128 sont numérotées par erreur 127-134); publication posthume par Dom Remy de Montmeslier d’un texte rédigé en réalité vers 1668], Paris, J.-B. Coignard, 1683.

     
Réédition en fac-similé: Marseille, Lafittes reprints, 1997.

     
Réédition numérique en ligne: Bernard GINESTE [éd.], «Dom Fleureau: Les Antiquitez d’Estampes (1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-fleureau.html, 2001-2013.

     Ce chapître: Bernard GINESTE [éd.], «Dom FleureauDu College d’Estampes (1668)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-17-fleureau-c14.html, 2005-2007.

Bibliographie générale

     CORPUS ÉTAMPOIS, «Histoire de lÉducation au Pays d’Étampes: base de données (depuis 2007)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cbe-histoiredeleducation.html, depuis 2007.


Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
    
Explicit
   
SommaireNouveautésBeaux-ArtsHistoireLittératureTextes latinsMoyen Age NumismatiqueLiensRemerciementsAssociationNous écrire - Mail