CORPUS HISTORIQUE ETAMPOIS
 
 Maxime de Montrond
Étampes chrétienne aux XIe et XIIe siècles
Essais historiques sur la ville d’Étampes, chapitre VIII
1836
  
Chapiteau de l'église de Morigny (XIIe siècle)
Chapiteau de l'église de Morigny (XIIe siècle)

     Maxime de Montmond rassemble dans ce chapitre des notices dont le point commun est la vie religieuse à Étampes aux XIe et XIIe siècle. Ce sont une abbaye (celle de Morigny, visitée par les papes Callixte II en 1119 et Innocent II en 1131), des institutions charitables (la léproserie Saint-Lazare, la maison des Trinitaires de la Rédemption des Captifs et l’hôpital Saint-Jean du Haut-Pavé), et enfin les conciles qui se réunirent à Étampes (et spécialement celui de 1130, où s’illustra saint Bernard).
B.G., février 2012

      La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Merci de ne pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.
     
Essais historiques sur la ville d’Étampes
Étampes, Fortin, 1836
Chapitre VIII, pp. 97-117.
Étampes chrétienne aux XIe et XIIe siècles
 
CHAPITRE PRÉCÉDENT
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE SUIVANT


CHAPITRE HUIT
IÈME
ÉTAMPES CHRÉTIENNE AUX XIe ET XIIe SIÈCLE


     Abbaye de Morigny. —  Le pape Innocent II à Etampes. —  Léproserie, maison des Mathurins.Conciles tenus à Étampes. —  Saint Bernard.


     Avant les onzième et douzième siècles, Étampes n’avait point encore vu son territoire se couvrir de ce grand nombre de pieux monumens qui devaient un jour fleurir dans son sein, jusqu’au moment où le temps et la main des hommes en auraient dispersé les débris. C’est vers cette époque que son sol commença à s’enrichir de leurs constructions. Parmi ces établissemens, dont le souvenir n’est point éteint dans cette contrée, l’abbaye de Morigny est digne d’occuper l’un des premiers rangs. Ce n’est donc [p.98] point m’écarter de mon plan, que de lui consacrer ici quelques pages, destinées à rappeler son origine, sa fondation, et les principaux événemens qui l’ont illustrée.

     A une demi-lieue d’Étampes, près des bords de la Juine, et dans cette partie fraîche et gracieuse de la vallée qui s’étend vers le bourg d’Étréchy, on aperçoit encore, à l’extrémité d’un joli village, un clocher gothique et isolé, échappé aux ravages des siècles. Sa flèche, quoique peu élevée, n’en présente pas moins l’aspect le plus pittoresque, en s’élançant du milieu des groupes d’arbres séculaires qui l’entourent. Il surmonte une chapelle assez régulière, modeste église de campagne, qu’on dit avoir été le chœur de l’ancienne église des bénédictins de Morigny. Les traces d’un édifice plus vaste et de plusieurs nefs se retrouvent encore en avant de la chapelle actuelle, sur un terrain aujourd’hui planté de grands arbres, et servant de place de réunion aux habitans du village. Ce clocher, cette chapelle, et ces débris, rappellent seuls à la pensée l’antique abbaye de Morigny, célèbre autrefois dans la contrée. Si des bâtimens modernes qui avoisinent l’église ont remplacé l’abbaye elle-même, ils n’ont rien qui rappelle en effet une pieuse destination, ni un séjour de cénobites; ils ont été récemment transformés en une délicieuse habitation, ornée de tout ce que le goût des embellissemens a pu y rassembler de mieux choisi.

     L’origine du couvent de Morigny remonte à la fin du onzième siècle. Un gentilhomme, nommé Anselle, fils d’Arembert, touché de la sainteté des religieux de Saint-Germer de Flex, près Gournay, au diocèse de Beauyais, voulut que l’exemple de leurs vertus s’étendit en d’autres contrées. [p.99] Il leur concéda d’abord tous les biens qu’il possédait au bourg d’Etréchy, près Etampes, et ensuite ceux dont il jouissait sur le territoire de Morigny. Quelques-uns de ces religieux attirés par l’agrément de ce séjour, virent alors s’établir dans la vallée d’Etampes. Ils mirent aussitôt la main à l’oeuvre, et en peu de temps ils eurent construit un monastère: «
O toi qui lis ceci, s’écrit avec une sorte de fierté le chroniqueur du couvent, admire et loue la constance de nos prédécesseurs. Apprends comment ils surent par bien des fatigues et bien des labeurs se fixer dans ces lieux, et bâtir, des aumônes du pauvre, tous ces édifices qui frappent tes regards. Nul roi, nul comte, aucun puissant seigneur de les élevé (1).»

     L’abbaye de Morigny demeura d’abord soumise en quelque sorte à celle de Saint-Germer de Flex, à laquelle elle payait chaque année une redevance. Quelques différends s’élevèrent ensuite entre les deux monastères, à l’occasion de ce tribut. Un gentilhomme du pays d’Étampes, attaché à la cour du roi Philippe Ier, parvint à concilier les parties, à l’aide d’une donation qu’il fit aux religieux de Flex; et la maison de Morigny devint entièrement indépendante de celle dont elle était sortie. Il serait trop long et superflu d’énumérer ici toutes les donations et tous les privilèges dont, à partir de cette époque, cette abbaye fut gratifiée soit par les rois de France, par des évêques, des seigneurs; soit par les souverains
[p.100] pontifes eux-mêmes. Nous ne parlerons ici que des principales concessions. Le roi Philippe Ier doit être compté au nombre de ses plus insignes bienfaiteurs. Bâti sur un fonds tenu en fief d’Évrard, seigneur du Puiset, ce monastère était soumis envers lui à d’onéreuses redevances; Philippe Ier l’en déchargea entièrement, après avoir lui-même acheté pour la somme de cent livres le fief de Morigny, alors qu’Évrard était pressé d’argent pour accomplir un voyage en terre sainte (1). Quelque temps après, ce même prince agit plus libéralement encore. L’église collégiale de Saint-Martin, sise à Étampes-les-Vieilles, et les églises de Saint-Albin, de Saint-Médard, situées à cette époque dans ce même quartier, devinrent autant de dons faits à l’abbaye par ce monarque. Le roi voulant que son fils aîné Louis approuvât solennellement cette donation, ce jeune prince, au rapport de la chronique du couvent, se rendit lui-même un jour à Morigny, accompagné d’Amaury, seigneur de Montfort, et de plusieurs autres seigneurs. Là, devant tout le chapitre assemblé, il se fit représenter les lettres-patentes de la concession, délivrées par le roi son père; et pour marque de son approbation, il les déposa publiquement devant l’autel de l’église du monastère (2). [p.101]

     Pourquoi faut-il que les bienfaits de ces généreux monarques soient devenus la source de divisions funestes qui, durant le cours du douzième siècle, troublèrent le repos de la ville d’Étampes, et le paisible asile des fils de saint Benoit? C’est à regret que j’aborde un tel sujet; mais ces scènes se liant à des événemens dignes d’occuper une place dans l’histoire d’Étampes, l’historien de cette ville ne doit point les passer entièrement sous silence.
Daniel Ramée: Restes de l'abbaye de Morigny (gravure, 1836)
Daniel Ramée: Restes de l’abbaye de Morigny (1836)

     (1) Ex Chronico Mauriniacensi, lib. II. Rec. des Hist. de Fr. t. XII (bib).





     (1) Chronic. Maurin., lib. II (bib).



     (2) Chronic. Maurin., lib. I (bib). L’église de Saint-Martin, dont les prébendes furent concédées aux religieux de Morigny, était desservie par des chanoines dont le chef portait le titre d’abbé. Ce chapitre fut supprimé par les lettres-patentes du roi Philippe Ier, et tous les droits qu’il possédait revinrent aux moines de Morigny. Ces donations importantes furent le motif des divisions dont il est parlé ci-après.
     Les chanoines de l’église de Saint-Martin n’avaient pu voir sans jalousie les richesses dont les rois de France avaient comblé les religieux de Morigny, et la dépendance où ils allaient être vis-à-vis des supérieurs de ce monastère. Cette dépendance leur enlevait une grande partie de leurs revenus; aussi n’épargnèrent-ils rien pour secouer le joug qu’on voulait leur imposer.

     Au jour de la Saint-Martin d’hiver, dit la chronique de couvent, Thomas, abbé de Morigny, se rendit à l’église d’Étampes-les-Vieilles, pour y célébrer une messe solennelle: mais les chanoines se révoltèrent contre lui, et le repoussèrent durement (
1). Celui-ci, échappant à l’orage, vint se plaindre au roi Louis, qui convoqua dans son palais d’Étampes les chanoines rebelles, et les obligea à consentir au don fait à l’abbaye. Bientôt une nouvelle assemblée se tint à cette occasion dans l’église Notre-Dame de la même ville. Loui-le-Gros et Raoul, doyen du chapitre de Sens, délégué par l’archevêque Daimbert, y prirent place au milieu des chanoines de Saint-Martin. Le fruit de cette assemblée (1112) fut l’entier acquiescement [p.102] de tous les membres à la donation faite par le roi Philippe aux religieux de Morigny (1).
     (1) Chronic. Maurin., lib. II (bib).



     (1) Chron. Maurin., lib. II (bib). Voy. aussi Rec. des Hist. de Fran. t. XII, p. 70 (bib).
     Or, tout ceci se passait à l’instigation de l’abbé Thomas, homme actif, d’une énergie singulière, et incapable de transiger sur aucun des droits acquis au couvent dont il avait la garde. Non content des succès qu’il venait d’obtenir, il se rend à Rome, et admis en la présence du pape Pascal II, il requiert et reçoit pour son abbaye une confirmation plus positive encore des privilèges que la munificence royale lui avait départis.

     De nouvelles difficultés amenèrent plus tard de nouveaux débats; le roi convoqua une assemblée d’évêques à Melun. L’archevêque Daimbert y parla au nom du monarque, et déclara que les droits prétendus des religieux du monastère resteraient suspendus jusqu’à l’arrivée du pape, dont la renommée avait annoncé la prochaine présence sur ces bords.

     Calixte II, souverain pontife, que les affaires de la chrétienté retenaient alors en France, ne tarda point en effet à passer par Étampes. Il y fut reçu avec de grands honneurs, et logea dans le palais du roi. Le monarque se rendit lui-même avec toute sa cour dans cette ville pour l’y recevoir dignement (
2). Thomas, abbé de Morigny, jugea cette occasion favorable pour faire valoir ses droits. Il redoubla de prières et d’instances auprès des cardinaux, qu’il avait su réunir en présence du pape, du roi et de la reine; et il parvint à gagner les bonnes grâces du souverain pontife. [p.103] Le 3 octobre 1119, Calixte II se rendit à l’abbaye de Morigny; et là, au milieu d’une nombreuse assemblée de prélats et de seigneurs, il fit avec une grande pompe la consécration de l’église du monastère (1).
     (2) Chron. Maurin., lib. II (bib).



     (1) Chron. Maurin., lib II (bib).
     Je dépasserais les bornes que je me suis prescrites, si j’entreprenais de retracer ici avec détail les sollicitations, les plaintes, les murmures, et les démarches de toute sorte, dont deux partis rivaux ne cessèrent d’environner le souverain pontife, durant son séjour à Étampes, à Corbeil, ou dans les contrées voisines. Ces funestes divisions nous présentent un bien triste tableau des passions des hommes, au sein de cette société du moyen âge, ou d’autres scènes si riantes viennent parfois charmer nos yeux. Disons seulement qu’après bien des alternatives de succès et de revers, ce fut à l’abbaye de Morigny que demeura enfin le prix de la victoire. Une nouvelle charte du roi Louis-le-Gros, donnée en sa faveur l’an 1120, confirma toutes les donations faites par le roi son père; ce monarque y ajouta lui-même d’autres droits, en prenant sous sa protection et sauve-garde le monastère avec tous les biens qu’il avait acquis et tous ceux qu’il pourrait plus tard acquérir (2).
     (2) Voir le Gallia christiana, t. XII (bib), preuves.

     Avant de nous éloigner des souvenirs de cette abbaye antique, citons encore l’un de ces événemens qui passeraient inaperçus dans l’histoire générale d’une contrée, mais qui occupent toujours une grande place dans les annales d’un monastère. Au mois de janvier 1131, le pape Innocent II,
[p.104] se rendant de Chartres à Paris, voulut revoir l’abbaye de Morigny, au sein de laquelle, lorsqu’il était simple légat en France, il avait reçu mainte fois la plus digne hospitalité. Le souverain pontife voulait aussi gratifier de sa présence la noble cité d’Étampes, où, dans un concile tenu naguère, il venait de recevoir le plus insigne honneur (1). Le 20 janvier 1131, il arriva donc dans cette ville; il était accompagné de nombreux prélats, et d’autres personnes de haute distinction. Innocent II choisit pour sa retraite l’abbaye de Morigny: mais le monastère ne pouvant loger toute sa suite, une partie des prélats demeura dans Étampes (2).
     (1) Voy. ci-après (même chapitre) le concile national tenu à Etampes l’an 1130, et dans lequel Innocent II fut reconnu pape légitime, à la honte d’Anaclet, son audacieux rival (ici).

     (2) Chron. Maurin., lib. II (bib).
     Le pape séjourna deux jours à Morigny, durant lesquels il fut traité avec la plus grande splendeur. Touché du bon accueil qu’il avait reçu, il ne voulut point sortir de l’abbaye sans y laisser un souvenir de son séjour. Il fit donc lui-même dans l’église du couvent, la consécration d’un autel érigé naguère en l’honneur de saint Laurent et de tous les saints martyrs. Cette cérémonie fut célébrée avec la plus grande pompe. La chronique de Morigny n’a point manqué de recueillir les noms des principaux personnages qui s’y trouvaient présens. On y comptait jusqu’à douze cardinaux ou évêques. Henry, archevêque de Sens, remplit auprès du pape les fonctions de chapelain. Geoffroi, évêque de Chartres, adressa un beau discours [p.105] à toute l’assemblée. Des hommes renommés dans l’Europe entière par leur savoir et leur éloquence, assistaient à cette cérémonie; c’était Pierre Abeilard, ce célèbre docteur des écoles, vers lequel on accourait en foule de tous les lieux de la chrétienté; c’était l’illustre saint Bernard, le pieux solitaire de la vallée d’absinthe. Le front tout rayonnant encore d’un triomphe récent, obtenu au sein même de la vallée d’Étampes, le cénobite de Clairvaux contemplait ici son propre ouvrage, en voyant revêtu des insignes du souverain pontificat, celui dont sa foudroyante éloquence avait naguère vaincu l’ambitieux et injuste rival (1) .

     Le lendemain de cette auguste cérémonie, célébrée avec des réjouissances et des témoignages d’une vive allégresse, Innocent II quitta l’abbaye de Morigny, et suivi de son cortège il se dirigea vers la ville de Liège, où l’attendait une entrevue avec l’empereur (
2). [p.106]

     La maladrerie de Saint-Lazare d’Étampes doit un instant fixer nos regards à son tour. Ce monument, dont il ne reste plus aucune trace aujourd’hui, fut bâti anciennement et doté par la piété de nos rois et de quelques seigneurs. Il était situé près la route de Paris, un peu au-delà du quartier dit encore les Capucins. Cet édifice, dont l’église était sous l’invocation de saint Michel-Archange, et de saint Lazare, évêque de Marseille, avait été construit pour recevoir et nourrir de pauvres lépreux, séparés du commerce des hommes. On sait que le fléau de la lèpre, triste fruit importé en France par nos guerriers à leur retour de la croisade, exerçait alors de cruels ravages dans nos contrées. Le sort du lépreux était des plus misérables: relégué en dehors des villes, des lois sévères le privaient de sa liberté. Exilé dans quelques ruines désertes, il errait solitaire au sein des campagnes, agitant sa crécelle pour éloigner les passans; et la pitié, en détournant la vue, lui accordait à peine quelques alimens pour soutenir sa vie. Mais la charité chrétienne vint en aide à ces infortunés. Elle créa de pieux asiles pour recueillir ceux que le monde repoussait, et sut par des soins assidus soulager leurs douleurs. Il est honorable pour la ville d’Étampes d’avoir ouvert l’une des premières un de ces asiles. La léproserie de Saint-Lazare fut fondée
[p.107] sans doute vers le commencement du douzième siècle. Le roi Louis-le-Gros fut son premier bienfaiteur. On conserve un diplôme de ce prince de l’an 1120, qui donne aux pauvres lépreux de la ville d’Étampes, la quantité de terre suffisante pour le labourage d’une charrue, au village de Boissi; un muid de froment, mesure de Paris, sur son moulin d’Arnatal d’Étampes, et deux muids de vin de ses vignes (1).
     (1) Le lecteur s’apercevra qu’en rapportant ici la visite d’Innocent II à Morigny, nous avons interverti l’ordre des faits. Mais si nous plaçons dans ces pages cet événement avant la description du concile qui le précéda, on doit voir que c’est uniquement pour ne point interrompre la marche des récits concernant l’abbaye dont nous esquissons l’histoire.

     (2) L’auteur de l’Histoire physique, civile et morale des environ de Paris, M. Dulaure, au tome VII de son ouvrage, fait aussi mention de la cérémonie que nous venons de rapporter. Il est curieux de voir comment en parle cet écrivain: «— Le pape Innocent II, le 20 janvier 1131, arriva à Étampes, se rendit à Maurigny où il consacra un autel; et cette cérémonie religieuse fut terminée par un très grand bal (maximo tripudio). Parmi ceux qui assistèrent à cette consécration, on remarquait Bernard, abbé de Clairvaux, fameux par son éloquence véhémente, [p.106] ses fausses prophéties et sa sainteté; et le savant et infortuné Pierre Abeilard. La chronique ne dit point s’ils dansèrent. (t. VII, p. 275.)». [L’allusion aux fausses prophéties de Bernard de Clairvaux se rapporte à l’insuccès de la première croisade dont il avait assuré qu’elle serait appuyée par la faveur divine. (B.G.)]
     Il ne nous appartient pas de discuter l’exactitude d’une pareille description: disons du moins que le récit d’un tel événement méritait plus de gravité de la part de l’historien [Cette méprise cocasse de Dulaure, perfidement assassiné par Montrond, repose sur une mauvaise interprétation du mot tripodium. Ce mot désignait en latin classique la danse sacrée des prêtres saliens, puis par extension des bonds, des sauts ou de simples transports de joie, seul sens conservé évidemment en latin médiéval. (B.G.)]



     (1) In Christi nomine. Ego Ludovicus Dei gratia rex Francorum ..... Infirmis Stampensibus videlicet leprosis, donavimus terram arabilem quantum sufficere uni carrucae in villa Bussiaci; etc. (Voir Rec. des Hist. de France. (bib))

     Louis VII, dit le Jeune, accorda la même protection que son père à la maladrerie de Saint-Lazare. Par des lettres patentes de l’an 1147, il la gratifia de nouvelles concessions. Nous les avons déjà fait connaître ailleurs, en rappelant l’origine de cette belle foire de Saint-Michel, qui se célèbre encore après plusieurs siècles aux portes d’Étampes, avec non moins de bruit et d’éclat sans doute qu’aux temps des anciens rois, ses premiers fondateurs (2).
(2) Voir chapitre Ier, page 9 (ici).

     Ainsi que la maison des lépreux, celle des Trinitaires ou des Mathurins, située autrefois dans l’enceinte d’Étampes-les-Vieilles, n’a laissé sur le sol aucun de ses débris. L’ordre de la Trinité, institué par saint Jean-de-Matha, gentilhomme de la Provence, pour le rachat des chrétiens tombés entre les mains des infidèles, commençait à peine sa glorieuse existence, quand déjà la ville d’Étampes avait reçu dans son sein quelques-uns de ses disciples. C’est vers
[p.108] l’année 1198 que remonte l’époque de sa fondation. Or, Robert Gaguin, dans sa chronique, remarque qu’Étampes vit des religieux de cet ordre s’établir dans ses murs au temps de Philippe-Auguste, vers l’an 1200. Une bulle du pape Innocent III, du 22 mai 1209, en plaçant sous sa protection leurs monastères naissans, donne la quatrième place à celui d’Etampes.

    Cette maison des Mathurins était placée, comme nous l’avons dit ailleurs, au milieu de la grande rue qui joint Étampes-les-Veilles avec le faubourg du Haut-Pavé. Sur ce même terrain, on voyait une aumônerie, dite des Bretons, qui devint la propriété du monastère. Une ancienne et obscure tradition rapportait la fondation de cette aumônerie à la reine Brunehaut, qui l’aurait fait construire en reconnaissance des services rendus par des Bretons dans une bataille livrée auprès d’Etampes. Mais cette origine est dénuée de fondement. Le nom de Chantereine ou Champreine (à Campo Reginae) donné à un moulin situé sur la rivière de Chalouette, et qui était la propriété la plus considérable de cette aumônerie n’est point une preuve à faire valoir en cette occasion. Cette dénomination porterait à croire seulement qu’une reine, dont l’histoire n’a point conservé le nom, fut la bienfaitrice de cette maison hospitalière.

     Non loin de cette même enceinte d’Etampes-les-Vieilles, et plus près de la partie de la ville dite le Haut-Pavé, on voyait autrefois un autre asile, dit l’Hospice de Saint-Jean dont la chapelle était dédiée à saint Jean l’Évangéliste et à saint Altin, l’un des compagnons de
[p.109] Savinien et Potentien, apôtres de ces bords. Cet hospice était appelé plus anciennement le Refuge des pauvres. On ignore le nom de son véritable fondateur. Une charte du roi Philippe Ier, donnée à Etampes, l’an 1085, nous apprend qu’il fut doté par ce monarque de revenus considérables.

     Tels sont les premiers asiles que la charité avait ouverts dans la ville d’Etampes, aux souffrances, à la pauvreté, ou aux généreux dévoûmens. Mais un faible intérêt s’attache aujourd’hui à ces monumens, qui ont entièrement disparu de la surface du sol. Aussi n’ai-je point dû m’arrêter long-temps à les décrire.


     Une autre tâche réclame nos soins en ce moment. Amenés par les détails précédens sur le terrain des souvenirs religieux qui se rattachent aux annales de cette contrée, nous ne le quitterons point sans avoir consacré quelques lignes aux Conciles tenus à Etampes durant le cours du moyen âge. Mais passant rapidement sur ceux dont les suites eurent moins d’importance, nous nous hâterons d’arriver à ce Concile national, célèbre dans notre histoire, où la puissante éloquence du solitaire de Clairvaux sut conserver à la chrétienté le calme et la paix qu’un schisme naissant allait lui ravir.

     Le premier Concile provincial tenu à Étampes, est celui qui fut présidé, l’an 1048, par Gerduin, archevêque de Sens, en la présence du roi Henri Ier. L’histoire n’a point transmis de détails sur les causes de sa convocation et sur les décisions rendues par cette assemblée.
[p.110] L’auteur de la Vie des archevêques de Sens se contente de mentionner les prélats qui en firent partie (1). Ce silence qui fait soupçonner son peu d’importance, nous dispense de nous étendre plus long-temps sur ce sujet.
     (1) Voy. Diction. de Moréri, t. II, p. 664 (bib).

     Le second de ces Conciles fut convoqué, en l’année 1092, par Richer, archevêque de Sens, sous le règne de Philippe Ier. Après la déposition faite par le pape Urbain II, de Geoffroi, évêque de Chartres, accusé de simonie, le clergé et le peuple de cette ville avaient élu en sa place un prêtre nommé Yves. Sur le refus de Richer, archevêque métropolitain, de lui imposer les mains, ils avaient eu recours au souverain pontife, qui le consacra lui-même le 23 novembre 1091. A cette nouvelle, Richer, loin de se soumettre, convoqua une assemblée de ses suffragans en la ville d’Étampes, pour y faire examiner et condamner la conduite d’Yves. Le nouveau prélat y comparut, et fut accusé par le métropolitain du crime de lèse-majesté, pour s’être fait sacrer sans permission hors du royaume. Les évêques présens, entraînés par ses discours, se disposaient à prononcer contre Yves une sentence de déposition, quand celui-ci, prévoyant leur dessein, interjeta appel au souverain pontife, de tout ce qu’ils oseraient décider. Le cours de l’entreprise dirigée contre lui fut alors suspendu; peu après, cette entreprise elle-même se termina à la honte des prélats et à la gloire du vertueux Yves, dont l’élection d’ailleurs était en tous points juste et légitime (2).
     (2) Voy. Apud Yvon. Carnot. Epist. (bib Doyen, Hist. de Chartres (bib).
     Un troisième Concile provincial fut tenu à Étampes, en [p.111] l’année 1112, sous le règne de Louis-le-Gros. Daimbert, homme d’illustre naissance et adonné dès sa jeunesse à l’étude des belles-lettres, avait remplacé Richer sur le siège de Sens. Dans le dessein d’aviser aux moyens d’arrêter les désordres et les vices qui régnaient parmi les peuples confiés à ses soins, il convoqua une assemblée de tous les évêques de sa métropole; et ce fut encore la ville d’Étampes qu’il choisit pour en être le théâtre. Trois sujets différens occupèrent les séances de ce Concile. Après avoir écouté les plaintes que l’on fesait [sic] de toutes parts sur les débordemens de Philippe de Pons, évêque de Troyes, tous les membres présens s’accordèrent à écrire à ce prélat, pour lui témoigner leur douleur de sa conduite et le ramener dans la droite voie dont il était sorti. On procéda ensuite à la consécration d’un évêque de Nevers, que le clergé et le peuple de cette ville avaient élu nouvellement. Enfin, on fit plusieurs sages ordonnances pour la réforme des mœurs (1).
     (1) Voy. Les Lettres d’Yves, évêque de Chartres, 76e, 79e. (bib) — Baillet [Adrien Baillet (1649-1706) a écrit plusieurs ouvrages sur l’histoire des saints, et on ne sait ici auquel fait référence Montrond (B.G.)]

     Mais entre toutes ces diverses assemblées, la plus célèbre et la plus importante est le Concile national convoqué à Etampes, l’an 1130, sous le règne de Louis-le-Gros.

     Le pape Honorius II venait de mourir à Rome (14 février 1130). Pour éviter les maux qu’occasione d’ordinaire la vacance du saint-siège, les cardinaux présens dans la capitale du monde chrétien s’étaient empressés d’élire
[p.112] Grégoire, romain d’illustre naissance, qui prit le nom d’Innocent II. Mais une élection si prompte déplut à plusieurs autres cardinaux, évêques ou seigneurs, et à une partie du peuple romain. Ils se plaignaient de la précipitation apportée dans une affaire aussi grave, qui ne devait point, disaient-ils, se terminer sans leur concours. Regardant donc cette élection comme nulle, ils se rassemblèrent et choisirent de leur côté, pour souverain pontife, Pierre de Léon, qui fut reconnu pape sous le nom d’Anaclet II. Pierre de Léon avait étudié en France, et était entré à l’abbaye de Cluny. Le pape Gélase II l’en avait tiré pour le revêtir de la pourpre, à la prière de son père, homme puissant et capitaine d’une bravoure éprouvée. Mais il était en tous points indigne de l’éclatant honneur auquel un parti rival et jaloux venait de l’élever. A peine a-t-il appris la nouvelle de son élection, qu’il s’empare, à l’aide de la violence, de l’église Saint-Pierre de Rome. Il parcourt ensuite, avec une brillante cavalcade, la ville entière; et son passage est partout le signal des plus grands désordres. Les historiens du temps ont retracé d’affreux tableaux de ces funestes excès. «Vous auriez vu, dit l’abbé de Clairvaux, l’abomination régner dans le lieu saint, par la fureur brutale de celui qui, pour s’en rendre maître, attise la flamme dans le sanctuaire de Dieu. Il persécute Innocent, et avec lui l’innocence tout entière est persécutée (1).»
     (1) ..... Persequitur Innocentem, et cum eo omnem innocentiam. (Bernard, Epist. 124. (bib))
     Cet infortuné pontife, contraint de fuir devant la puissance [p.113] de son ennemi, n’hésita point à se réfugier sur la terre de France. Il s’était arrêté à Pise, et de là, il avait envoyé des légats à tous les princes chrétiens, pour se faire  reconnaître souverain légitime. Le roi Louis-le-Gros, vivement ému à l’aspect des maux qui menaçaient l’Église, convoqua tous les prélats du royaume; et c’est la ville d’Étampes qui fut choisie pour la réunion de cette mémorable assemblée.
On regrette que l’histoire n’ait point indiqué dans quel édifice vinrent siéger les pères de ce concile; mais on peut croire avec quelque fondement que ce fut dans l’église de Notre-Dame, alors comme aujourd’hui, la plus grande et la plus belle entre toutes celles de la ville. Qu’on se figure donc, au milieu de cette vaste nef pleine encore des souvenirs du pieux Robert, son royal fondateur, la nombreuse assemblée de tout l’épiscopat des Gaules! Qu’on se représente tant de prélats accourus de tous les points du royaume, prêtant en silence une oreille attentive à la parole entraînante et sublime d’un homme du désert, l’oracle de son siècle et l’arbitre des rois! Certes un pareil spectacle devait avoir un vénérable caractère, un aspect imposant; et c’est quelque honneur pour la ville d’Étampes d’avoir été le champ où une si importante querelle a reçu son heureux dénouement.

     Mais quel est ce mortel dont la voix puissante va maîtriser ainsi tous les cœurs, et les entraîner dans les voies de la justice et de la vérité? C’est l’un de ces hommes que la Providence fait naître aux époques critiques, comme pour retenir la société ébranlée, et l’empêcher d’aller se briser dans l’abîme que les passions, l’erreur ou l’ignorance
[p.114] ont creusé sous ses pas. Entre tous ces hommes dont l’influence et l’ascendant merveilleux sur l’esprit de leur siècle ont frappé les regards des historiens, on doit ranger l’illustre saint Bernard. Ce noble descendant des Châtillon et des Montbard, dédaignant de bonne heure un monde dont ses talens, sa grâce et sa beauté l’auraient rendu l’idole, avait quitté le château de son père, et, comme une timide colombe, s’était envolé au désert. Mais le monde qu’il abandonnait, accourait à lui; plus il se cachait, plus sa renommée répandue au loin le forçait souvent à sortir de sa retraite, pour se mêler au conflit des peuples et apporter la paix partout où la discorde soufflait sa fureur. Bernard n’avait que trente ans encore, et déjà il n’y avait en Europe aucune nation qui ne l’eût pris pour médiateur, aucune église qui n’eût imploré l’appui de ses lumières. Fléau des hérésies, la terreur des seigneurs injustes et des princes criminels, il avait par sa seule présence suspendu la marche des armées victorieuses. Plus d’une fois il fut l’arbitre des conseils des rois; il faisait déposer à son gré les évêques et les magistrats; et lorsqu’il voyait un de ses disciples s’asseoir sous le nom d’Eugène sur le trône du Vatican, il aimait lui, vainqueur de tous les obstacles, à revenir simple et pauvre au fond de sa solitude. Là, demandant à Dieu le pardon de sa gloire, Bernard, jeune amant de la nature et de la joie des anges, savourait à loisir les charmes divins de la vérité; son âme fougueuse et tendre, rêveuse et sensible, puisait de nouvelles forces dans le silence du désert; il composait des traités, des discours sublimes, veillait sur les soixante monastères qu’il avait fondés, et, bien qu’invisible au [p.115] monde, il semblait le gouverner encore par la force de son esprit et l’autorité de sa vertu (1).
     (1) Guill. Vita S. Bern. (bib Villefort [Lisez: Villefore (B.G.)], Vie de saint Bernard (bib).  Gibbon (bib).  Fleury (bib).  Baronnius (bib).  Saint Bernard, epist. (bib), etc.
     Tel est l’homme extraordinaire entre les mains duquel l’auguste assemblée convoquée à Étampes va remettre le soin de prononcer une décision. Tous sont d’avis de s’en rapporter à se lumières. Pressé par le roi Louis-le-Gros, de se rendre au concile, Bernard s’était mis en marche, non sans beaucoup de frayeur et de tremblement, comme plus tard il l’avouait lui-même (2). Il comprenait toute la gravité de sa mission et le grand péril qui menaçait l’Église. Mais durant sa route, des images consolantes vinrent remplir de confiance l’âme de l’humble solitaire. L’historien de sa vie rapporte qu’il aperçut en songe durant la nuit une vaste basilique, où, dans un accord unanime, de nombreuses voix chantaient les louanges de Dieu (3). Il ne douta point alors qu’une paix heureuse ne fût sur le point de succéder au trouble. Plein de foi et d’espérance, il arriva à Étampes. Après s’être recueilli dans le jeûne, et préparé par la prière à recevoir le secours divin, il se rend à l’assemblée. Dans un profond silence, chacun des assistans attendait les paroles qui allaient sortir de sa bouche, prêt à les recevoir comme l’oracle [p.116] de la vérité. Il se leva enfin, et entrant aussitôt dans le fond de la cause, il examine tour à tour avec le plus grand soin l’ordre de l’élection des deux pontifes, leur mérite personnel, et la réputation de chacun d’eux. Bernard avait été lié autrefois avec Anaclet. Ce nouveau pontife, proclamé à Rome, appuyé par la noblesse et le peuple de cette ville, et maître de l’église de Saint-Pierre, avait en outre entraîné dans son parti les rois de Sicile  et d’Angleterre (1). Mais cette puissance n’était que le fruit de son intrigue. L’élection d’Innocent, au contraire, outre qu’elle avait la priorité sur celle de son rival, était due toute entière, à son savoir, à sa piété, et à ses éminentes vertus. Après un mûr examen sur les prétentions des deux rivaux, Bernard prononce donc en faveur du pape Innocent II; et l’assemblée des prélats, enchaînée par ses discours, ratifie sur le champ d’une voix unanime cette importante décision (2).
     (2) ..... Sicut posteà fatebatur, nec mediocriter pavidus et tremebundus advenit, periculum quippè et pondus negotii non ignorans (Bern. Abbas [?], Vitâ in [Lisez: in vitâ (B.G.)] sancti Bernardi, lib II. (bib))


     (3) In itinera tamen consolatus est eum Deus, ostendens et in visu noctis, ecclesiam magnam concorditer in Dei laudibus concimentem, undè speravit pacem sine dubio proventuram. (Vita sancti Bernardi. (bib))






     (1) Chron. Benev. et diplom., apud Baron. (bib).  Chron. Cass. t. IV [Elle a étét édité à Venise en 1525, mais Montrond paraît la citer d’après l’Histoire littéraire de S. Bernard (bib)].



     (2) Vita sancti Bernardi (bib).  Fleury (bib).  Villefort [Lisez: Villefore (B.G.)] (bib).  Le père Racine, Abrégé de l’hist. ecclés. t. V, p. 35 (bib).  Concil., t. XXVII (bib).  Chron. Maurin. (bib)
     Le roi et tout son royaume reconnurent alors pour légitime successeur de Pierre, celui que venait de choisir le concile d’Étampes. Ce monarque se rendit aussitôt avec la reine et son fils aîné à l’abbaye de Fleury-sur-Loire, où se trouvait en ce moment Innocent Il. Là, se prosternant à ses pieds, il lui donna des preuves manifestes de son obéissance filiale. Ce pontife s’étant rendu à Chartres, Henri, roi d’Angleterre, que les conseils de Bernard [p.117] avaient détaché d’Anaclet, vint le trouver dans cette ville, et reconnut pareillement sa suprême autorité (1).
     (1) Vita Ludov. Gros. apud Sugerium (bib).
     Ce fut peu de temps après ce mémorable événement que ce même pontife, ainsi que nous l’avons vu plus haut, visita l’abbaye de Morigny, et demeura plusieurs jours au sein de cette vallée d’Étampes, où il venait de recevoir un si beau triomphe. Mais qu’était devenu l’homme puissant dont ce triomphe était l’ouvrage? Après avoir, au rapport des chroniques, signalé sa présence en ces lieux par quelques-uns de ces prodiges de bienfaisance qui lui étaient, dit-on, familiers, il s’était dérobé aux acclamations des peuples de ces bords (2). Il avait repris avec une ardeur nouvelle le cours de ses travaux; et parcourant des contrées étrangères, il s’efforçait d’éteindre partout, de sa voix éloquente, le feu naissant d’un schisme dont il, avait si heureusement délivré sa patrie.
     (2) … Reddidit tamen illic (Stampis) auditum surdo, phrenetico quem ligatum attulerant, mentem; mulieribus duabus visum, alteri quidem unius oculi, alteri utriusque ..... [Cependant, il rendit là (à Étampes) l’ouïe  à un sourd, le bon sens à un phrénétique qu’on avait amené lié, la vue à deux femmes: à l’une l’usage d’un oeil et à l’autre des deux (trad. B.G.)]
     (Ex actis sanctorum et illustrium virorum gestis.  Rec. des Hist. de Fr., t. XIV (bib).)
     Abbaye de Morigny. —  Le pape Innocent II à Etampes. —  Léproserie, maison des Mathurins.Conciles tenus à Étampes. —  Saint Bernard.

   
 
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Source: édition de 1836 saisie par François Besse (chapitre VIII) en février 2012.
BIBLIOGRAPHIE

Éditions

 
     Clément-Melchior-Justin-Maxime FOURCHEUX DE MONTROND (dit Maxime de MONTROND ou de MONT-ROND), «Chapitre huitième», in ID., Essais historiques sur la ville d’Étampes (Seine-et-Oise), avec des notes et des pièces justificatives, par Maxime de Mont-Rond [2 tomes reliés en 1 vol. in-8°; planches; tome 2 «avec des notes... et une statistique historique des villes, bourgs et châteaux de l’arrondissement»], Étampes, Fortin, 1836-1837, tome 1 (1836), pp. 97-117.

     Réédition numérique illustrée en mode texte: François BESSE, Bernard MÉTIVIER & Bernard GINESTE [éd.], «Maxime de Montrond: Essais historiques sur la ville d’Étampes (1836-1837)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-montrond.html, 2012.

     
Réédition numérique de ce chapitre: François BESSE & Bernard GINESTE [éd.], «Maxime de Montrond: Étampes et la religion aux XIe et XIIe siècle (1836)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-montrond1836chapitre08.html, 2012.

Sources alléguées par Montrond

     Caesar BARONIUS (1538-1607), Annales Ecclesiastici, auctore Caesare Baronio [in-f°; 12 volumes], Romae (Rome), typ. Congregationis Oratorii, 1593-1607. Cet ouvrage a connu de nombreuses éditions dont j’ai donné la liste ailleurs (cliquez ici).

     Lettres d’YVES DE CHARTRES
     Franciscus JURETUS (François JURET) [éd.], Ivonis Epistolae. Ejusdem Chronicon de regibus Francorum [in-4°; pièces liminaires; 260 folios; index; édition princeps de 286 lettres d’Yves de Chartres; épître dédicatoire de l’éditeur F. Juret à P. Pithou], Parisiis (Paris), apud S. Nivellium, 1584.
Ivonis episcopi carnotensis epistolae collatione multorum manuscriptorum codicum restitute oucte & emendate. In illas observationum liber... Chronicon de regibus Francorum... Editio IIa... [in-8°; avec des notes de J.-B. Souchet], Parisiis (Paris), 1610
     Johannis FRONTO (Jean FRONTEAU, 1614-1662) [éd.], Ivonis opera omnia. Operum pars IIa, quae continet epistolas [in-f°; reproduction de la deuxième édition de François Juret], Parisiis (Parsi), 1647.
     Jacques-Paul MIGNE (1800-1875) [éd.], Sancti Ivonis Carnotensis episcopi opera omnia. Accedunt post Joannis Frontonis curas, suppletis quae in ejus editione desiderabantur, panormia videlicet et epistolis nonnullis, prelis denuo mandantur numeris omnibus absoluta. Tomus II [in-4°; LXXXVIII+1428 col.; reprise de l’édition de Fronteau], Lutetiae Parisiorum (Paris), Vrayet [
«Patrologiae cursus completus omnium SS. Patrum, doctorum scriptorumque ecclesiasticorum sive Latinorum, sive Graecorum, Patrologia Latina» 162], 1855, colonnes 11-504. — Réimpression [29 cm], Turnholti (Turnout, Belgique), Brepols, 1986.

     Louis MORÉRI, Le Grand dictionnaire historique, ou le Mélange curieux de l’histoire sacrée et profane [2 vol. in-f°], Lyon , 1671. — J’ai donné ailleurs la liste des nombreuses réédition du Dictionnaire de Moréri (cliquez ici).

     Éditions des Lettres de Saint-Bernard, de sa Vie par Guillaume de Saint-Thierry (et de ses Miracles Geoofroy d’Auxerre) (Montrond utilise sans doute celle de 1679 par Mabillon)
     Lambertus CAMPESTRIS & Laurentius DANTISCENUS [éd.], «Vita B. Bernardi, auctore Guilielmo, abbate S. Theodorici Rhemensis», in ID., Divi Bernardi, abbatis Clarevallis, doctoris disertissimi ac vere melliflui, opera omnia [in-f°; 3 parties en 1 volumes], Lugduni (Lyon), Johannes Clein, 1520.
     Jodocus CLICHTOVEUS Neoportuensis (Josse CLICTHOVE de Newport, v.1472-1543) [éd.], «vita B. Bernardi, auctore Guilielmo, abbate S. Theodorici Rhemensis», in ID., Divi Bernardi, abbatis Clarevallis, Ordinis Cisterciensis, doctoris disertissimi ac vere melliflui, opera omnia... accuratiore censura jam denuo recognita atque reposita [in-f°; 3 parties en 1 volumes], Parisiis (Parsi), Claudius Chevallonium, 1536. Réédition 1540.
     Jacobus MERLO HORSTIUS (v.1597-1644) [éd.], «libri VII vitae S. Bernardi (auctore Guilielmo, abbate S. Theodorici Rhemensis)», in ID., S. Patris Bernardi opera omnia, nunc demum in V tomos. - Operum appendix, seu tomus sextus
Coloniae Agrippinae (Cologne), J. Kinchius, 1641. Réédition: Lugduni (Lyon), Societas bibliopolarum, 1658. 1667. 1679. 1687.
     Johannes (Jean) MABILLON [éd.], Sancti Bernardi abbatis primi Clarae-Vallensis volumen II, continens duos posteriores tomos V et VI, seu opera suppositicia et aliena, cum ejus vita et miraculis), post Horstium denuo recognita, repurgata et in meliorem ordinem digesta, secundis curis D. Johannis Mabillon, prebyteri et monachi benedictini à congregatione S. Mauri [in-8°; 1356 colonnes; index], Parisiis (Paris), J. Guignard / P. de Launay / T. Moette  P. Aubouyn, P. Émery, C. Clousier, 1690.
     Raffaele FASSETTA [éd.], Fragmenta de vita et miraculis S. Bernardi. Geoffroy d’Auxerre. Notes sur la vie et les miracles de saint Bernard. Fragmenta I [précédé de:] Raynaud de Foigny, Fragmenta II [20 cm; 205 p.; introduction, texte, traduction, notes et index; bibliographie pp. 63-66], Paris, Cerf [«Sources chrétiennes» 548], 2011.
     Paul VERDEYEN & Christine VANDE VEIRE [éd.], «Vita prima Sancti Bernardi Claraevallis abbatis, cura et studio Pauli Verdeyen» [Vie de saint Bernard par Guillaume de Saint-Thierry] & «Fragmenta Gaufridi edidit Christine Vande Veire» [Fragment de Geoffry d’Auxerre sur la vie de saint Bernard], in Guillelmi a Sancto Theodorico Opera omnia. Pars 6 [25 cm; 342 p.; planches; introduction en français; bibliographie p. 7-10], Turnhout, Brepols [«Corpus christianorum. Continuatio mediaevalis» 89/2], 2011. [in-f°; 6 tomes en 2 volumes],

     Joseph-François BOURGOING DE VILLEFORE (dit M. de VILLEFORE, 1652-1737), La Vie de St Bernard, premier abbé de Clairvaux, père et docteur de l’Église [in-4°; pièces liminaires; 580 p.; table], Paris, J. de Nully, 1704. — Réédition [in-4°], Paris, Prolard, 1723.

     Claude FLEURY (abbé du Loc-Dieu, 1640-1723), Histoire ecclesiastique. Tome quatorzieme, 1099-1153 [in-4°], Paris, Pierre Emery, 1709. Nombreuses réimpressions.

     Dom Charles CLÉMENCET (1703-1778), Histoire littéraire de St Bernard abbé de Clairvaux et de Pierre le Vénérable, abbé de Cluny [in-4; XII+569 p.], Paris, Veuve Desaint, 1773, p. 29-30 (note citant la Chronique du Mont-Cassin au sujet de saint Bernard).

     Montrond renvoie apparemment au recueil de Mansi mais le tome qu’il donne (XXVII) paraît inexact puisque le concile d’Étampes est traité au tome XXI.
     Joannes Dominicus MANSI (Giovanni Domenico, 1692-1769) [éd. final], Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, in qua praeter ea quae Phil. Labbeus et Gabr. Cossartius, et novissime Nicolaus Coleti in lucem edidere, ea omnia insuper suis in locis optime disposita exhibentur, quae Joannes Dominicus Mansi evulgavit. Editio novissima, ab eodem patre Mansi [in-f°; 31 volume], Florentiae (Florence), A. Zatta, 1759-1798, tomus XXI, ab anno 1109 usque ad ann. 1166 exclusive.

     Bonaventure RACINE (1708-1755), Abrégé de l’histoire ecclésiastique, contenant les événemens considérables de chaque siécle, avec des réflexions. Tome cinquiéme, qui renferme une partie du douziéme siécle, avec la plus grande partie du treiziéme. Nouvelle édition revue par l’auteur [in-12; 692 p.], Cologne [en fait: Paris], aux dépens de la Compagnie, 1752.

    MONACHI CONGREGATIONIS SANCTI-MAURI (Moines de la congrégation de Saint-Maur, de l’ordre de saint Benoît), Gallia Christiana in provincias ecclesiasticas distributa, in qua series et historia archiepiscoprum, episcoporum et abbatum regionum omnium quas vetus Gallia complectebatur, ab origine Ecclesiarum ad nostra tempora deducitur, & probatur ex authenticis instrumentis ad calcem appositis, operâ & studio monachorum congregationis s. Mauri ordinis s. Benedicti. Tomus duodecimus, ubi de provinciis Senonensi et Tarentasiensi agitur [VIII+519+LXIII; partie centrale non paginée, les références étant données par années], Parisiis (Paris), ex typographia regia (imprimerie royale), MDCCLXX (1770).

     Dont une réimpression [35 cm]:  Farnborough (Royaume-Uni), Gregg, 1970.

     Dont une mise en ligne par Google sur son site Google Books, http://books.google.fr/books?id=MXCTaRlDmywC&printsec=frontcover&hl=#v=onepage&q&f=false
, en ligne en 2012.

     François CLÉMENT & Michel-Jean-Joseph BRIAL (1743-1828) (bénédictins de l’ordre de Saint-Maur) [éd.], Rerum Gallicarum et Francicarum Scriptores. Tomus duodecimus (Novæ Collectionis Historicorum Franciæ tomus duodecimus) – Recueil des Historiens des Gaules et de la France. Tome douzième, contenant ce qui s’est passé sous les trois règnes de Philippe Ier, Louis VI dit le Gros, et de Louis VII surnommé le Jeune, depuis l’an MLX jusqu’en MCLXXX, par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur [in-8°; LVI+1013 p.; sommaire: p. LVI], Paris, Imprimerie Royale, 1781
Réédition: Léopold DELISLE (membre de l’Institut, 1826-1910) [éd.], Recueil des historiens des Gaules et de la France. Tome douzième, édité par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur. Nouvelle édition publiée sous la direction de M. Léopold Delisle [mêmes texte & pagination], Paris, Victor Palmé, 1877.  Réédition en microfiches: Doetinchem, Microlibrary Slangenburg Abbey.  Réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k501306, 1995 (en ligne en 2005).


     Guillaume DOYEN, Histoire de la ville de Chartres, du pays Chartrain et de la Beauce [in-8°; 2 volumes], Chartres, Deshayes, 1786.

     Michel-Jean-Joseph BRIAL (ancien bénédictin de l’ordre de Saint-Maur, 1743-1828) [éd.], Rerum Gallicarum et Francicarum Scriptores. Tomus decimus quartus – Recueil des Historiens des Gaules et de la France. Tome quatorzième, contenant la suite des monumens des trois règnes de Philippe Ier, Louis VI dit le Gros, et de Louis VII surnommé le Jeune, depuis l’an MLX jusqu’en MCLXXX, par Michel-Jean-Joseph Brial, ancien religieux de l’ordre de Saint-Maur, membre de l’Institut de France [in-8°; LXXX+884 p.; sommaire: p. LXXX], Paris, Imprimerie Impériale, 1806 Réédition: Léopold DELISLE (membre de l’Institut, 1826-1910) [éd.], Recueil des historiens des Gaules et de la France. Tome quatorzième. Nouvelle édition publiée sous la direction de M. Léopold Delisle [mêmes texte & pagination], Paris, Victor Palmé, 1877.  Réédition en microfiches: Doetinchem, Microlibrary Slangenburg Abbey.  Réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50132w, 1995 (en ligne en 2005).

     François GUIZOT (1787-1874) [traducteur], Edward GIBBON (1737-1794), Histoire de la décadence et de la chute de l’empire romain, traduite de l’anglais d’Édouard Gibbon. Nouvelle édition, entièrement revue et corrigée, précédée d’une notice sur la vie et le caractère de Gibbon, et accompagnée de notes critiques et historiques, relatives, pour la plupart, à l’histoire de la propagation du christianisme, par M. F. Guizot. Tome onzième [463 p.], Paris, Lefèvre, 1819, p. 399 - Réédition numérique mise en ligne par Google sur son site Google Books, à cette adresse (cliquez ici), en ligne en 2012.

     1) Jacques-Antoine DULAURE [1755-1835], Nouvelle description des environs de Paris, contenant les détails historiques et descriptifs des maisons royales, des villes, bourgs, villages, châteaux, etc. remarquables [2 vol. in-12], Paris, Lejay, 1786.
Nouvelle description des environs de Paris. 2e édition [2 vol. in-12], Paris, Lejay, 1787. —  Singularités historiques, ou Tableau critique des mœurs, des usages et des événements de différents siècles, contenant ce que l’histoire de la capitale et des autres lieux de l’Isle de France offre de plus piquant et de plus singulier; pour servir de suite aux descriptions de Paris et de ses environs [in-12], Londres & Paris, Lejay, 1788. Nouvelle description des environs de Paris [2 vol. in-12], Paris, Lejay, 1790.
     2) Jacques-Antoine DULAURE [dir.], Joseph GUADET, Eusèbe GIRAULT DE SAINT-FARGEAU, etc. [auteurs], Christophe CIVETON [illustrateur], Histoire physique, civile et morale des environs de Paris, depuis les premiers temps historiques jusqu’à nos jours, contenant l’histoire et la description du pays et de tous les lieux remarquables compris dans un rayon de 25 à 30 lieues autour de la capitale, enrichie d’une belle carte des environs de Paris et de beaucoup de gravures [7 vol. in-8° (t. 1: IV+466 p., 13 pl.; t. 2: IV+473 p., 11 pl.; t. 3: IV+539 p., 18 pl.; t. 4: IV+444 p., 15 p.; t. 5: IV+470 p., 10 pl.; t. 5: IV+475 p., 10 pl.; t. 6: IV+617 p., 5 pl.); 82 planches hors-texte gravées sur acier (vues et scènes); la seconde partie du tome 7 a pour titre: «Dictionnaire topographique des environs de Paris, pour servir de table et de complément à l’Histoire physique, civile et morale des environs de Paris» (2 colonnes)], Paris, Guillaume, 1825-1828, tome VII (1828), p. 302.
— Dont une réédition numérique en ligne par Google sur son site Google Books, http://books.google.fr/books?id=rTsVAAAAQAAJ&pg=PA314-IA3&dq=#v=onepage&q&f=false, en ligne en 2010.
    3) Jules-Léonard BELIN [éd.] & Jacques-Antoine DULAURE [†], Histoire physique, civile et morale des environs de Paris, depuis les premiers temps historiques jusqu’à nos jours... enrichie d’une belle carte des environs de Paris et de beaucoup de gravures [2e édition revue & annotée par Belin; 6 vol. in-8°; 428 p.; planches], Paris, Furne, 1838.



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