CORPUS  ICONOGRAPHIQUE  ÉTAMPOIS
 
Famille S***
Étampes depuis la résidence du Donjon (2)
panorama, hiver 1967-1968

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Le Centre-Ville et la Gare depuis la résidence du Donjon, hiver 1967-1968
Le Centre-Ville et la Gare. Tous droits réservés.

Un panorama du Centre-Ville et de la Croix-de-Vernailles
pendant l’urbanisation de ce dernier quartier

     Cette série de six photographies constituant un panorama d’Étampes a été prise pendant l’hiver 1967-1968 depuis le bâtiment n°4 de la Résidence du Donjon. Nous remercions ici Mme S***, qui a eu la gentillesse de nous communiquer ces clichés, fort intéressants pour retracer l’histoire de l’urbanisation des faubourgs d’Étampes.

     La résidence d’où sont pris ces clichés avait vu sa construction débuter en 1964. Elle s’appelait au départ Résidence de Guinette; mais vu que le plateau dans son ensemble, en s’urbanisant, a pris
depuis le nom de quartier de Guinette, l’usage s’est établi insensiblement, essentiellement par souci de clarté, de donner à cette résidence-ci le nom du Donjon dont elle est voisine.

     Les derniers de ces six clichés nous montrent ce qu’était le secteur de la Croix-de-Vernailles lorsqu’on y érigea, à partir de 1967, la cité du même nom, qu’aperçoivent maintenant en tout premier lieu les automobilistes qui arrivent de Paris
.
 

ANNEXE
Extraits d’Étampes en lieux et places
de Frédéric Gatineau (2003)

GUINETTE
     Lieu-dit du cadastre cité dès 1577 (ADE E3913). Nicolas Hardy est dit «seigneur de Guinette, maréchal ordinaire des logis du Roi» dans un acte daté de 1615. (BMS SM)
     Le nom désigne au départ un champ au nord de la tour ainsi que les deux fermes (Guinette et Petite Guinette). [...]  Seule la première subsiste.
     Les projets d’urbanisme du plateau remontent au début du 20e siècle. En mai 1900, le maire Frédéric Louis informe son conseil que: «d’après les études qui ont été faites, il résulte que l’agrandissement de la ville du côté du plateau de Guinette n’est pas pratique et que, par conséquent, il faut y renoncer». Pourtant, force est de constater que, dès 1912, le maire Marcel Bouilloux-Lafont va élaborer un plan d’urbanisme tout à fait novateur pour ce plateau. Un nouveau quartier est prévu à peu près à l’emplacement de l’actuel lycée Geoffroy-Saint-Hilaire, ainsi qu’à l’est de la grande ferme de Guinette (apFJ). Il y aura même le projet d’y délocaliser l’hôpital parisien des Quinze-Vingt. La Grande Guerre repoussera tous ces beaux projets dans leurs cartons. En 1931, le député étampois Maurice Dormann, très préoccupé par la question du logement, fait un nouveau projet de Cité-Jardin, «la Maison des Anciens Combattants», le long de la route de Dourdan. Il ne sera pas non plus réalisé.
     En 1945, le conseil municipal déclare encore «étant donné l’éloignement du plateau de Guinette, il ne serait pas facile d’y aménager un centre de peuplement»... En 1963, une lettre des autorités régionales concernant le plan d’urbanisme déclare encore: «En bref, la création d’une cité nouvelle à Guinette sur un plateau extrêmement venté, mal relié à la vielle ville, ne peut être considéré comme une solution satisfaisante, et il apparaît que l’utilisation de ce plateau devrait être strictement limitée à l’aménagement d’un quartier suburbain se groupant autour des bâtiments et services publics existant dans l’avenir». Moins d’un an plus tard seront bâtis les premiers immeubles... [LD 33]


RÉSIDENCE DU DONJON (impasse de la)

     Cette voie était dénommée impasse de la Résidence de Guinette jusqu’en 1997. Il faut peut-être voir dans ce changement de nom, outre le fait de vouloir éviter les confusions possibles avec les cités du plateau, une certaine volonté de se démarquer de l’appellation Guinette. [PV I/5]

RÉSIDENCE DE GUINETTE (impasse de la)
     Ancien nom de l’actuelle impasse de la résidence du Donjon.

CROIX DE VERNAILLES (la)
     Le champtier de la «Croix de Vernaze» est cité en 1593, on trouve aussi «Croix Virnoize» en 1601 (ADE 71 H 13), et «Croix de Varnailles» sur un plan du 18e siècle (ADE E3845).
     La croix était située à la pointe formée par l’intersection du boulevard Saint-Michel avec l’actuelle rue de la Croix de Vernailles. Elle figure au plan d’intendance de 1785, elle disparaîtra avec la Révolution. Vernailles pourrait venir de «ver» qui signifie printemps en latin. Cette croix «printanière» aurait pu être liée aux processions des Rogations. Ce nom pourrait aussi venir du latin vernaculus qui signifie «du pays». Mais pourquoi cette croix serait-elle plus locale qu’une autre?
     (Note de Bernard Gineste, juin 2005: Voici l’étymologie qui me paraît la plus vraisemblable. Vernoise serait ici un adjectif, comme cela apparaît encore en 1601, signifiant
«en bois de verne», c’est-à-dire d’aulne. Le bois d’aulne, une fois traité par immersion, devient très dur; on en en faisait autant des sabot que des pilotis: Venise est construite sur des pilotis d’aulne. Cette croix aurait donc été originellement en bois d’aulne. Mais, dès la fin du 16e siècle le sens de cet adjectif est perdu et passe pour un nom propre, altéré tantôt en en Vernaze, tantôt en Varnailles, et plus récemment en Vernailles).

CROIX DE VERNAILLES (rue de la)
     Cette rue suit le tracé de l’ancien chemin de la Croix de Vernailles (PV M5/ N3).
     Aux nos 2, 4, 6, le petit groupe de pavillons date de la période «loi Loucheur» (année 1920).
     Au n° 14, résidence des Acacias.


CROIX DE VERNAILLES (résidence de la)
     Ce grand ensemble immobilier de 472 logements a été construit en 1967 pour le «Foyer du Fonctionnaire et de la Famille» (architecte Jean Ginsberg). Les premiers projets datent de 1961. Cet ensemble est alors conçu en même temps que la cité du Val Fourré à Mantes-la-Jolie (ADE 1025W33). «Ces habitations couronnent la ville. Ce sont nos fortifications du 20e siècle» (allocution du maire Gabriel Barrière pour l’inauguration en 1968). Au milieu des immeubles du haut, la grande cheminée de la chaufferie centrale est particulièrement bien intégrée au site et aux bâtiments. Ce vaste ensemble immobilier établi à flanc de coteaux a nécessité une grosse infrastructure. Il est malheureusement dépourvu de commerces. L’école Jean de la Fontaine, le stade et la bibliothèque Ulysse sont de précieux espaces de rencontre pour le quartier.


CROIX DE VERNAILLES (pont de la)
     Ce pont qui fait passer le chemin de fer au-dessus du chemin est cité dès 1910.

CROIX DE VERNAILLES (école)
     Ancien nom de l’école Jean de la Fontaine.

LA FONTAINE Jean de (école)
     Nom donné en 1970 à l’école de la Croix de Vernailles ouverte en 1969. Dans la cour d’entrée de l’école maternelle, on trouve une jolie sculpture « le Corbeau et le Renard », due au sculpteur Deluol, en hommage au fabuliste. Elle a été entièrement réhabilitée en 1999. La façade se présente désormais sous la forme d’un grand portique. [...]

LA FONTAINE Jean de (stade)
     Stade de la Croix de Vernailles situé derrière l’école du même nom.

MONTFAUCON
     Ce nom est généralement associé à l’ancienne ferme et lieu-dit Villeneuve-Montfaucon.
     «Sous l’Orme de Montfaucon» est un champtier cité dès 1147 (ADE H dépôt 1B). Ce nom assez répandu de Montfaucon signifierait: le mont de Falco (anthroponyme) ou du faucon. Le Montfaucon étampois a connu un peu les mêmes destinées que son homonyme parisien. Il fut d’abord le lieu d’exposition des condamnés à mort. Par la suite il est devenu (et est encore) un lieu voué à l’équarrissage, un lieu maudit en quelque sorte.


MONTFAUCON (boulevard de)
     Cette voie a été créée et dénommée en 1968 pour desservir les immeubles de la Croix de Vernailles. [PV J/K5]

MONTFAUCON (clos de)
     Nom d’un petit lotissement créé par l’architecte Barnoux vers 1970. Ces maisons blanches exposées sur le versant sud de la colline, forment un petit ensemble assez remarquable. [PV J5]




Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.

Source: six clichés communiquées par Mme S*** en juin 2005.
 
Explicit
 
 
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