Corpus Littéraire Étampois
 
 
Georges Feydeau & Maurice Desvallières 
Le Ruban, II, 7-8
(une allusion bouffonne à Louise Abbéma)
 
1894
 
 
 Georges Feydeau (1862-1921)
 
     Le Docteur Paginet, grand négateur de l’existence des microbes et ennemi de Louis Pasteur, est sur le point d’obtenir la Légion d’honneur. Il croit l’avoir obtenue effectivement, au point de la porter, alors que c’est à sa femme qu’on vient de l’accorder, pour une œuvre de charité. 
     Survient un journaliste myope, qui veut interviewer Madame, mais se retrouve en présence de Monsieur. Le quiproquo burlesque qui s’ensuit est préparé par une allusion bouffonne à l’homosexualité notoire de Louise Abbéma, amie intime de Sarah Bernhardt, actrice alors en pleine gloire, qui dirige un autre théâtre parisien depuis l’année précédente.
  
 
 
  
LE RUBAN
 Comédie en trois actes,
    
écrite en collaboration avec Maurice Desvallières,
représentée pour la première fois sur la scène de l’Odéon(1),
le 24 février 1894. 
     
Personnages:
 
     Paginet: MM. Dailly [...] — Rasanville: Duard  — Joseph: Berthet [...] — Madame Paginet: Mmes Raucourt  
   
A Paris, chez Paginet.
 
 
Acte I
    
       A Paris. Un salon-cabinet de travail chez Paginet. Le décor est à pans coupés. La partie gauche légèrement oblique. Au fond un peu à droite, grande porte d’entrée donnant sur le vestibule. Dans le pan coupé de gauche, grande fenêtre à quatre ventaux donnant de plein pied sur un balcon et ayant vue sur la place Louvois(2). A gauche 1er plan, une cheminée surmontée d’une glace (garniture de cheminée). Deuxième plan, entre la cheminée et le pan coupé, porte à deux battants donnant dans les appartements de Madame Paginet. Dans le pan coupé de droite, porte à deux battants ouvrant sur le laboratoire du docteur. A droite, entre le 1er et le 2e plan, porte à deux battants. De chaque côté de la porte du fond, une chaise. Au milieu de la scène: à droite, une grande table de travail; à droite de la table et lui faisant face, un fauteuil de bureau. A gauche de la table, un peu au-dessus, face au public, un autre fauteuil. Sur la table, des livres, des papiers, un écritoire, un petit vase en cristal de la grandeur d’un verre à boire, et contenant un bouquet de violettes de taille moyenne. Sous la table, une chancelière(3). A gauche, un piano demi-queue placé de profil, le clavier face à la cheminée. Devant le piano, son tabouret. Adossé au piano, face au public, un grand canapé; à droite du canapé et contre lui, un guéridon; à droite du guéridon, une chaise; devant le guéridon, et par conséquent entre le canapé et la chaise, un pouf. Sur le piano, un téléphone portatif relié à la cheminée par un cordon qui traîne à terre. 
    
[...]
ACTE II
Scène 7
 
(Joseph, Rasanville )
    
    
Joseph, parlant au fond. — Monsieur peut entrer!    
    
Rasanville, entrant du fond, tenue élégante et un ruban rouge à la boutonnière. Il est très myope; saluant autour de lui. — Madame, madame.    
    
Joseph. — Mais madame n’est pas là, monsieur.    
    
Rasanville. — Il me semblait aussi que je ne la voyais pas. Il se cogne dans un tabouret et manque de tomber.    
    
Joseph. — Oh! prenez garde!    
    
Rasanville. — Merci!... une autre fois, prévenez-moi avant! Je vous dirai que je suis très myope... et comme je ne porte pas de lorgnon!   
    
Joseph. — Pourquoi?    
    
Rasanville. — Parce que je trouve que ça nuit à l’élégance. Notre métier à ses exigences; nous autres reporters mondains, nous sommes pour la pureté du style... dans notre toilette.    
    
Joseph. — Ah! monsieur est rapporteur(4)?    
    
Rasanville. — Non! reporter au journal «La grande vie» et je désire voir le nouveau légionnaire que je suis chargé d’interviewer.    
    
Joseph. — De quoi?    
    
Rasanville. — D’interviewer(5), autrement dit l’interroger pour faire son portrait, vous comprenez?...    
    
Joseph. — Parfaitement! monsieur peint?    
    
Rasanville. — Non, j’écris! voyons, c’est sans doute le cabinet de travail?    
    
Joseph. — Oui, monsieur.    
    
Rasanville. — Est-ce qu’il est bien?    
    
Joseph. — Dame! vous voyez. (A part.) Ah! c’est vrai, il est myope!   
    
Rasanville. — Je vais en prendre le plan. Il tire un carnet de sa poche.    
    
Joseph, à part. — Ah, çà! c’est un mouchard!(6)... (Haut.) Mais pourquoi faire, monsieur?    
    
Rasanville. — Mais pour mettre dans mon journal. Ça intéresse le public.    
    
Joseph. — Ah! c’est pour mettre dans le journal!... C’est différent! Prenez, monsieur!    
    
Rasanville. — Voyons. (Écrivant sur son carnet.) Grande fenêtre donnant sur la place de Louvois(2).    
    
Joseph. — Oui, monsieur. Monsieur remarquera l’espagnolette(7). L’espagnolette ne va pas, mais j’ai prévenu le serrurier, il doit venir l’arranger!    
    
Rasanville. — Merci, mon ami. (Écrivant.) Tapisseries anciennes. Le style général de la pièce est... (A Joseph.) Louis XV ou Louis XVI?...    
    
Joseph. — Oh!... mettez les deux louis(8).    
    
Rasanville. — Voyons... les objets d’art. Pas beaucoup de tableaux ici. Ah! de qui, celui-là?    
  
Joseph. — Ah! attendez, monsieur... c’est Hobbéma(9) ou Abbéma(10)...    
    
Rasanville. — Ah! ah!    
    
Joseph. — Enfin, je sais que c’est une femme!    
    
Rasanville. — Ah! bon!... (Écrivant.) Hobbéma(11).    
    
Joseph. — Oui.    
    
Rasanville. — Ah! maintenant... (Apercevant une chancelière(3) sous le bureau.) Ah! tiens!... (Appelant comme on appelle un chien.) bss! bss!   
    
Joseph. — Qu’est-ce qu’il y a?    
    
Rasanville. — Est-ce qu’il est farouche?    
    
Joseph. — Qui?    
    
Rasanville. — Ce chien?   
    
Joseph. — Ce n’est pas un chien, c’est une chancelière.   
    
Rasanville. — Oh! pardon!    
    
Joseph, à part. — On n’est pas myope comme ça!    
    
Rasanville, à part. — Ah! tiens! tiens!... En attendant madame Paginet, si je profitais un peu de ce domestique pour l’interroger un peu sur elle! (Haut.) Voyons, mon ami, vous pouvez m’être d’une grande utilité. Vous n’ignorez pas que vous êtes au service d’une personnalité très en vue. Eh bien! vous pourriez me donner quelques détails sur elle. Quel genre de personne est-ce?    
    
Joseph. — Quel genre de personne? Ah! monsieur je n’ai qu’à me louer. C’est ce qu’on appelle une bonne nature,... un peu maniaque. Tout le monde a ses petits travers!... mais vous savez, là, un bon garçon!    
    
Rasanville. — Pas du tout femme, alors?    
    
Joseph. — Ah! bien, par exemple! (Voix de Paginet.) Tenez!... vous allez en juger par vous-même. Je l’entends.    
    
Rasanville, à part. — Ah c’est madame Paginet.    
    
Joseph sort par le fond.   
   
Scène 7
 
(Rasanville, Paginet)
    
   
Paginet, entrant de gauche et apercevant Rasanville. — Ah! monsieur.   
    
Rasanville, étonné. — Hein! comment?    
    
Paginet. — Il paraît, monsieur, que vous désirez me parler?   
    
Rasanville. — A vous? oui... non... c’est-à-dire... j’avais demandé à parler au nouveau chevalier de la Légion d’Honneur.    
    
Paginet, — Eh! bien, c’est moi, monsieur.    
    
Rasanville. — Vous?    
    
Paginet. — Parfaitement!... (Montrant sa décoration.) Tenez? voyez plutôt.   
    
Rasanville. — C’est vrai. (A part.) Comment... c’est madame Paginet? (Haut.) Je vous demande pardon, mais je m’attendais si peu à vous voir dans cette tenue.    
    
Paginet. — Oui, je vous prie de m’excuser, c’est mon costume d’appartement.    
    
Rasanville. — Ah! c’est ça!... c’est ça!... on est plus à l’aise, seulement, vous comprenez,... comme je pensais vous trouver en robe.   
    
Paginet. — Oh! en dehors de mes cours(12), je n’y suis jamais.    
    
Rasanville, à part. — Oh! mais très intéressant à noter, çà! (A Paginet.) Vous permettez?... (Écrivant.) «Madame Paginet a l’habitude de s’habiller en homme!...»    
    
Paginet. — Pardon, monsieur, mais à qui ai-je l’honneur?...    
    
Rasanville. — Ah! C’est juste!... (Se présentant.) Rasanville, reporter au journal «La grande vie» et désireux de vous interviewer.   
    
Paginet, à part. — Un interviewer!... (Haut.) Ah! monsieur, mais asseyez-vous donc. Non!... dans ce fauteuil, vous serez mieux.    
    
Rasanville. — Merci!... Voulez-vous me permettre de prendre quelques notes. Vous savez, nos lecteurs sont assez friands des portraits des personnalités en vue.    
    
Paginet, à part. — Des personnalités en vue!... je ne lui ai pas fait dire. (Haut.) Mais c’est très naturel!... tenez, comme ça... me voyez-vous bien?...    
    
Rasanville. — Attendez... voulez-vous me permettre?... Il s’approche de Paginet et le regarde de très près comme font les myopes.    
    
Paginet. — Quoi donc?...    
    
Rasanville. — Je vous demande pardon... je suis un peu myope... merci... (A part, écrivant:) «Madame Paginet est une grande personne, à la figure mâle et énergique. Les cheveux grisonnants sont coupés courts et rejetés en arrière; la bouche et le regard, seuls, trahissent le sexe véritable de madame Paginet, mais le reste, gestes, port et costume, a l’allure plutôt masculine.»   
    
Paginet, qui ne bouge pas. — Ça va-t-il?    
    
Rasanville. — Oh! mais vous pouvez bouger.    
    
Paginet. — Ah! bon!    
    
Rasanville. — Et vous êtes mariée?    
    
Paginet. — Parfaitement.    
    
Rasanville. — Pas d’enfants?    
    
Paginet. — Hélas! non.    
    
Rasanville. — Alors, je ne peux pas mettre que vous avez connu les joies de l’enfantement!    
    
Paginet. — Ah! ça me serait difficile.    
    
Rasanville. — Maintenant, voulez-vous que nous parlions un peu de votre œuvre?    
    
Paginet. — Avec grand plaisir.    
    
Rasanville. — On peut dire qu’elle est d’un grand secours à l’humanité souffrante. Et qu’est-ce qui vous a donné l’idée de l’entreprendre?    
    
Paginet. — Ah! mon cher monsieur, c’est quand j’ai vu l’accréditement qu’on donnait à ce mythe qu’on appelle le microbe(13).    
    
Rasanville. — Aïe!... aïe!... comment dites-vous cela?    
    
Paginet. — A ce mythe!    
    
Rasanville. — Oui, oui...    
    
Paginet, qui regarde au-dessus de son épaule. — Mais non!... vous écrivez mythe... m-i-t-e. C’est l’insecte.    
    
Rasanville. — En effet!... c’est plutôt l’insecte. D’ailleurs, ça n’a pas d’importance. Il y a le correcteur du journal.    
    
Paginet, à part. Eh bien! Il ne doit pas avoir une sinécure!    
    
Rasanville, écrivant. — Qu’on appelle le microbe.    
    
Paginet. — Alors, vous comprenez, j’ai voulu prouver que le microbe n’existait pas. De là, mon œuvre...    
    
Rasanville. — Oui. Je ne saisis pas très bien le rapport.    
    
Paginet. — Comment, vous ne saisissez pas le rapport? Je prends des enfants, ils ont la rougeole(14).    
    
Rasanville. — Ah! vous ne les prenez que quand ils ont la rougeole!   
    
Paginet. — Mais non! Je dis la rougeole,... la scarlatine!(15)... Enfin ce que vous voudrez.    
    
Rasanville. — Oui, enfin... il faut qu’ils aient quelque chose.   
    
Paginet. — Ah! bien entendu!    
    
Rasanville. — Mais alors, c’est plutôt un hôpital.    
    
Paginet. — Quoi?    
    
Rasanville. — Votre œuvre?...    
    
Paginet. — Mon œuvre?... Vous n’avez pas l’air de comprendre très facilement.    
    
Rasanville. — Si! si!    
    
Paginet. — Je vous dis: «Je prends des enfants qui ont la rougeole...»    
    
Rasanville. — Oui... oui... permettez-moi, d’écrire... (Écrivant.) On ne prend à l’œuvre que les enfants qui ont la rougeole.    
    
Paginet. — A côté de ça, je prends des êtres bien portants...    
    
Rasanville. — Ah bien! Dites-le donc!    
    
Paginet. — Mais, dame! ça se comprend; une fois que je les ai, je leur inocule le microbe de la rougeole.    
    
Rasanville. — Ah! pourquoi ça?    
    
Paginet. — Comme expérience.    
    
Rasanville. — Oh! mais c’est de la cruauté.    
    
Paginet. — Non, puisque c’est dans l’intérêt général. Eh bien! la plupart du temps le microbe ne donne rien.    
    
Rasanville. — Oui,... oui,... je vois. En somme votre œuvre est un champ d’expérience.    
    
Paginet. — C’est-à-dire que c’est le produit d’un champ d’expérience.    
    
Rasanville. — Oui,... oui,... (A part.) Je ne comprends rien du tout à ce qu’elle me raconte. Voilà un article qui ne sera pas facile à faire. 
     
Paginet. — Eh bien! cher monsieur, voilà ce que j’ai voulu prouver. Voilà mon œuvre!    
    
Rasanville. — Oui,... oui,... et ça prend?...   
    
Paginet. — Si ça prend? Nous en sommes au troisième mille(16).    
    
Rasanville. — Oh!... oh!... (A part écrivant.) L’œuvre compte actuellement 3 000 enfants naturels. (A Paginet.) Eh bien! Je vous remercie de tous ces petits détails. J’ai là suffisamment, de quoi rédiger un article. Il ne me reste plus qu’à vous féliciter encore une fois de la distinction dont vous, avez été l’objet!    
    
Paginet. — Mais, monsieur, je vois que vous même... (Indiquant le ruban de Rasanville.) Nous sommes collègues.    
    
Rasanville. — Hein?... ce... oh!... c’est le Christ du Portugal(17).    
    
Paginet. — Ah bien! c’est déjà ça!... mes félicitations. (L’accompagnant jusqu’au fond.) Au revoir monsieur.    
    
Madame Paginet, entrant de gauche. — Oh! pas seul!    
    
Rasanville. — Justement vous avez du monde.    
    
Paginet. — Oh! Ce n’est rien. (A madame Paginet.) Tout de suite, ma bonne.   
    
Rasanville, à part. — Ah! c’est sa bonne!...    
    
Madame Paginet, à part. — Qu’est-ce que c’est que ce monsieur?...   
    
Paginet. — Je vais vous accompagner.    
    
Rasanville. — Ne vous dérangez pas... (A part.) C’est une femme charmante... (A Paginet.) Au revoir madame!   
    
Paginet, à mi-voix à Madame Paginet, — Bébé, monsieur te dit au revoir.    
    
Madame Paginet. — A moi?... Oh! pardon!... au revoir, monsieur.   
    
Rasanville sort par le fond.    
 
Notes
(Bernard Gineste, 2001)
  
     1. Odéon: salle de théâtre près du Palais du Luxembourg.   
    
     2. Place Louvois: La place Louvois, dans le deuxième arrondissement, se situe à l’emplacement de l’ancien opéra, détruit après que  le duc de Berry y a été assassiné en 1820. En 1836, l’endroit est transformé en place plantée, dotée d’une fontaine consacrée aux quatre grands fleuves de France  en 1839, puis en jardin en 1869 [Source (et photographie): Frédéric PHAN, «La Fontaine Louvois» [page web], in Paris en  photos http://phan-ngoc.com/fred/paris/html/louvois1.html, 2001].   
    
     3. Chancelière: boîte ou sac fourré pour garder les pieds chauds.   
    
     4. Reporter / Rapporteur. Littré, dans le Supplément de 1877 à son fameux Dictionnaire: «Reporter, s.m. Ajoutez: Les reporters, le mot est devenu français, ont tué les mémoires intimes désormais inutiles, L. Reynaud, Journ. Offic. 29 mai 1874, p. 3583, 1ère col.» Dans le Dictionnaire même il écrivait seulement: «Mot anglais que les journaux emploient aujourd’hui, pour dire: celui qui rend compte (de to report, rapporter, le même que le français reporter). Le reporter des tribunaux». Rapporteur peut ici s’entendre soit au sens de la fonction judiciaire (celui qui fait le rapport d’un procès) ou plutôt comme un synonyme de mouchard, espion (sens classique).   
    
     5. Interviewer: terme ignoré de Littré même dans son Supplément de 1877.   

     6. Mouchard: espion de police (Littré).   
    
     7. Espagnolette: tige verticale portant à ses extrémités des crochets par lesquels on ouvre ou ferme les chassis d’une fenêtre.   
    
     8. Mettez les deux louis: selon le Dictionnaire de Littré (1863-1878), on parlait encore de son temps couramment de «louis» plutôt que de «napoléons» (un louis valait vingt francs).   
    
     9.  Hobbema: Meyndert ou Meindert Hobbema, peintre paysagiste hollandais du XVIIe siècle (1638-1709), assez côté. Pour avoir une idée de ses remarquables productions, on peut, entre autres pages web très nombreuses, consulter par exemple: http://www.artcyclopedia.com/artists/hobbema_meindert.html.   
    
     10. Abbéma: Louise Abbéma (1858-1927), née à Étampes, artiste parisienne de la même génération que Georges Feydeau (1862-1921) est  assez connue du public en 1894, tant par les tableaux qu’elle expose régulièrement aux Salons des Artistes Français que par sa liaison avec une actrice alors en pleine gloire, pour que l’ignorance de nos deux personnages soit autre chose qu’une allusion à double-sens (une femme... Ah bon!), qui annonce le quiproquo de la scène suivante, sur le sexe de Paginet lui-même.   
    
     11. C’est une femme... donc ce n’est pas Louise Abbéma.   
    
     12. robe... en dehors de mes cours... Si l’on veut se représenter quelle sorte de robe portaient autrefois tous les professeurs, il n’est qu’à regarder la statue étampoise d’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, sculptée par Élias Robert et dont le présent Corpus Étampois présente plusieurs vues photographiques.   
    
     13. Microbe: Le Supplément de 1877 au Dictionnaire de Littré ignore encore ce mot. Paginet incarne ici le conservatisme médical le plus étroit et le plus ridicule. En 1894, les vues de Pasteur (qui mourra l’année suivante), sur le rôle des micro-organismes dans la transmission des maladies infectieuses,  ont triomphé depuis longtemps, surtout depuis qu’il a sauvé de la rage en 1885 le petit Alsacien Joseph Meister, en lui inoculant le premier vaccin antirabique; à peine trois ans plus tard, c’est une souscription nationale qui a permis la fondation de l’Institut Pasteur.   
    
     14. Rougeole: Rappelons ce qu’on lit encore en 1937 dans le Grand Mémento Encyclopédique Larousse (t. II, p. 764): «La rougeole est bénigne à la ville, très meurtrière à l’hôpital, où l’on doit se garder, autant que possible, d’envoyer les petits malades. Ils y contractent des complications qui peuvent être mortelles et dont la principale est la broncho-pneumonie.».   
    
     15. Scarlatine: Même Mémento Larousse (p. 764): «C’est une maladie souvent bénigne, parfois grave.»   
    
     16. Troisième mille: On a déjà vendu 3000 exemplaires de l’ouvrage de l’ouvrage de Paginet, La négation du microbe (Acte I, scène 4).   

Christ du PortugalLégion d'honneur     17. Christ du Portugal: L’ordre monastique de la Milice du Christ fut créé en 1319 par le roi Denis Ier du Portugal, en remplacement de celui des Templiers. La grande maîtrise de l’ordre fut réuni à la couronne en 1550, et la reine Maris lui donna en 1789 de nouveaux statuts qui le transformèrent en simple distinction honorifique. La Légion d’Honneur fut quant à elle créée en 1802 par Bonaparte, Premier Consul. 
    
 
Cette page est ouverte à toutes les améliorations:
n’hésitez pas à envoyez au Corpus vos suggestions ou vos critiques.
     Source: édition de Henry Gidel, Georges Feydeau, Théâtre complet. Tome II, Paris, Bordas, 1988, d'après la saisie numérique non paginée en mode texte de Bibliopolis, 1998-1999, reprise  par la BNF, gallica.bnf.fr, , N101441 (en ligne en 2001). Sélection, remaniement typographiques et notes: Bernard Gineste 2001.
 
 
 
GEORGES FEYDEAU
     
Georges Feydeau (1862-1921)     Georges Feydeau (1862-1921), né et mort à Paris, est le maître incontesté du Vaudeville  de la Belle Époque; son père Ernest (1821-1873) s’était fait connaître déjà par un roman licencieux en 1858. Cette même année 1894 voit jouer deux autres vaudevilles impérissables de Georges Feydeau: L’Hôtel du libre-échange, et Le Dindon.
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
     
Éditions
   
     Georges FEYDEAU, «Le Ruban », in Henry GIDEL [éd.], Georges Feydeau, Théâtre complet. Tome II, Paris, Bordas, [«Classiques Garnier»], 1988 [Édition numérique non paginée (en mode texte), Paris, Bibliopolis, 1998-1999, reprise  par la BNF, gallica.bnf.fr (2001), N101441]. 
  
     Bernard GINESTE [éd.], «Georges Feydeau, Le Ruban, II, 7-8 (une allusion bouffonne à l’homosexualité de Louise Abbéma)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cle-19-feydeau-rubanabbema.html, 2003. 
 
 
 
 
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