CORPUS DES ÉTABLISSEMENTS ÉTAMPOIS
 
Corpus Étampois
Le moulin de l’Hospice
compilation
     

Le moulin de l'Hospice (dessin de Léon Marquis, 1881)
Le moulin en 1881 (dessin de Léon Marquis)

     On se propose dans cette page de réunir tout ce qu’on aura pu savoir du moulin de l’Hospice, à savoir tous les renseignements, les documents et les références bibliographiques ou archivistiques qu’on voudra bien nous adresser. On mentionnera le nom de tous les contributeurs qui n’auront pas demandé à rester anonymes.

Acte d'inhumation de Louis Gérosme (7 septembre 1776)
Acte d’inhumation du meunier Louis Gérosme (7 septembre 1776)


Plan du moulin projeté en 1787 (AD91, cliché Frédéric Gatineau)
Plan projeté pour le moulin en 1787 (AD91, cliché Frédéric Gatineau)

Plan du moulin en 1797, an V (AD91, cliché Frédéric Gatineau)
Plan du moulin en 1797, an V (AD91, cliché Frédéric Gantineau)

Plan du moulin en 1808 (AD91, cliché Frédéric Gatineau)
Plan du moulin en 1808: rez-de-chaussée et magazin à l’étage (AD91, cliché Frédéric Gatineau)

Plan du moulin en 1808 (AD91, cliché Frédéric Gatineau)
Plan du moulin en 1808: rez-de-chaussée seul (AD91, cliché Frédéric Gatineau)

Plan de l'architecte Magne en 1825 (AD91, cliché Frédéric Gatineau)
Plan de l’architecte Magne en 1825 (AD91, cliché Frédéric Gatineau)


Moulin de l'Hospice sur le plan du cadastre de 1827
Moulin de l’Hospice sur le plan du cadastre de 1827

Moulin de l'Hospice sur le plan du cadastre de 1827
Moulin de l’Hospice sur le plan du cadastre de 1827 (autre feuille)

Elevation de 1852 (AD91, cliché Frédéric Gatineau)
Élévation, lors de la reconstruction de 1852 (AD91, cliché Frédéric Gatineau)

Elevation de 1852 (AD91, cliché Frédéric Gatineau)
Élévation de 1852 (AD91, cliché Frédéric Gatineau)

Elevation de 1852 (AD91, cliché Frédéric Gatineau)
Élévation de 1852 (AD91, cliché Frédéric Gatineau)

Elevation de 1852 (AD91, cliché Frédéric Gatineau)
Élévation de 1852 (AD91, cliché Frédéric Gatineau)


REQUÊTES DU CORPUS
 
     Nous serions très reconnaissants à toute personne qui pourrait nous communiquer:
     — Tout autre renseignement ou document sur le moulin de l’Hospice.
     — Toute autre référence bibliographique ou archivistique sur ce moulin.
 
Le moulin de l'Hospice (dessin de Léon Marquis, 1881)
Le moulin en 1881 (dessin de Léon Marquis)

Adjudiction du droit au bail du moulin de l'Hospice
Abeille d'Étampes du 13 janvier 1894, p. 4.


Le moulin de l'Hospice en 1903 (carte postale Louis des Gachons n°46)
Le moulin de l’Hospice en 1903 (carte postale Louis des Gachons n°46)

Le moulin de l'Hospice en 1903 (carte postale Louis des Gachons n°49)
Le moulin en 1903 (carte postale Louis des Gachons n°49)

Le moulin de l'Hospice en 1907 (carte postale Théodule Garnon n°521)
Le moulin 1907 (carte postale Théodule Garnon n°521)

Dessin humoristique de Ballas (Abeille d'Etampes du 6 janvier 1934)
Dessin humoristique de l’Abeille d’Étampes stigmatisant les dissensions entre administrateurs de l’Hospice
(au début de l’année qui verra la vente du moulin)

Le moulin vers 1965 (carte CIM 7404)
Le moulin vers 1965 (détail de la carte postale CIM 7404)

La résidence Bressault le 20 décembre 2010 (cliché Bernard Gineste)
La résidence Bressault le 20 décembre 2010 (clichés Bernard Gineste)


La résidence Bressault le 20 décembre 2010 (cliché Bernard Gineste)

Moulin de l'Hospice, 10 mai 2011
10 mai 2011

Le moulin de l’Hospice
Renseignements disponibles


Date
Renseignements
Sources
?? 1031
Le moulin serait mentionné dès 1031; et il aurait été donné par un roi à la Maladrerie d’Étampes; mais ces renseignements ne doivent reposer que sur une erreur des auteurs qui les donnent.
SV&SH 61, sans référence.
? vers 1190
Le moulin appartient probablement à l’un des aïeux d’Adam et Richaut de Bérenville.
Cf. ci-dessous.
Début XIIIe siècle? “Pour ce qui est du Moulin de la maladerie, situé à Estampes les vieilles, au dessous de celuy de la Trinité, il a esté autrefois [p.462] donné à huit livres de rente par an, aux Ministres de cette maison, qui l’ont laissé tomber en ruine.
Fleureau 462-463, sans référence. (La présence des Trinitaires, fondés en 1197, est déjà attestée à Étampes en 1209, cf. Fleureau 462).
avant 1243
La moitié du moulin appartient à Adam de Bérenville et à sa sœur Richaut, ce qui indique que cette moitié de moulin appartenait déjà à la génération précédente à l’un de leurs deux parents, et sans doute avant cela à l’un de leurs aïeux dans son intégralité.
Cf. ci-dessous.
1243
“Un titre du mois d’Octobre 1243. fait voir que le Prieur & les Freres de saint Lazare en ont acquis la moitié d’Adam de Berenville, Escuyer, & de Richaudis sa sœur, femme d’Arnoul de Gondreville, pour la somme de soixante & cinq livres parisis. Peut-être que l’autre moitié leur avoit esté auparavant donnée, & qui [sic] les obligea à faire cette acquisition.
Fleureau 463; Billot 33-34; FG-ELP 69.
1468
Le moulin est grevé envers l’Hôtel-Dieu d’un muid et demi de blé froment, bon blé mouture, à la mesure d’Etampes, livrable chaque année, et de deux mines d’avoine de cens et de rente, ainsi qu’en témoigne un bail à Jean Foucher, meunier, du 9 janvier 1468. — Il y eut au sujet de cette redevance de nombreux et longs procès qui ne s’éteignirent qu’en 1588 lorsque l’Hôtel-Dieu devint propriétaire du moulin.
Forteau 1903, alléguant un bail, sans autre référence.
1500
Le censier de chapitre de Notre-Dame mentionne un voisin du moulin (nous donnons ici tout le passage pour aider autant que possible à la localisation du moulin en question): “Guillaume Chastillon filz de Michau Chastillon, pour sa part de la maison de feu son pere assise audict Sainct Martin, tenant d’une part à Jehan Morry dict Mougry, aboutissant à la rue Sainct Martin. — Jehan Morry dict Mongry, pour ses maisons et appartenances assises en la parroisse Sainct Martin, tenant d’une part audict Guillaume Chastillon filz de feu Michau Chastillon, aboutissant sur la grant rue Sainct Martin. — Guillaume Chastillon, cordier, demourant en la paroisse Sainct Gilles, pour sa maison assise à Sainct Martin devant le moullin Sainct Ladre d’Estampes , tenant d’une part à Jehan Morry l’aisné et au chemin qui mene dudict moullin à Sainct Martin, aboutissant d’un bout à la rue aux Pingles. Censier du chapitre de Notre-Dame pour 1500, édition Gineste  (à venir en 2011) §§ 272-274. On notera que la rue aux Pingles (dénomination inconnue par ailleurs, autant que je sache) reste à identifier.
1515
Le moulin est appelé moulin Mazeaux du nom de son propriétaire en 1515”. Il s’agirait plus précisément de Jean de Mazeaux”.
Forteau 1903, sans référence.
1515-1587
De Jean de Mazeaux et de ses héritiers, cet immeuble était passé à Jacques de  Wicardel, seigneur du Fresne (2), et de celui-ci, par décret en cour de Parlement, à Claude Mortier, secrétaire du Roi, depuis seigneur du Fresne, qui l’avait loué à Martin Yvernette, meunier [1587].
Forteau 1903, sans référence.
1543
Précision sur le droit de chasse à une bête, encore en vigueur, pour ce moulin et trois autres: “Le Moulin, dit de la Trinité, situé sur la riviere de Chaloüette, principal bien de l’aumônerie, est un des quatre Moulins d’Estampes, qui ont par privilege special droit de chasse à une bête, sans payer d’abonnage au Fermier du Domaine, comme je l’ay leu dans une evaluation du même domaine, faire par le commandement du Roy l’an 1543.” (...)  privilege special, comme ont Messieurs du Chapitre de Nôtre Dame, le Ministre de l’Hospital de la sainte Trinité, le Maître de l’Hôtel-Dieu, & les possesseurs du moulin, situé au fauxbourg de S. Pierre, au dessus du Pont aux Lievres.
Fleureau 463 et 74.
1583
“Mention du moulin de l’Hôtel-Dieu” (ce qui paraît contredire ce que dit Marquis)
FG-ELP 70 alléguant AD91 136J 16.
1588
Ce fut l’année suivante [1588] que, pour terminer tous différends, il fut fait un échange avec Claude Mortier qui céda le moulin à l’Hôtel-Dieu contre une métairie sise au Fresne que ce dernier possédait depuis longtemps.” L’Hôtel-Dieu devient propriétaire du moulin (?).
Forteau 1903, sans référence.
Vers 1590
Le lieutenant de la prévôté Étienne Chardon catalogue à Saint-Martin, une “rue des Grais, du pont le moullin Mazeaux jusque et proche le moulin de la Pirouette”. Cette voie qui va du moulin de l’Hospice au moulin de la Pirouette est évidemment une section de l’actuelle rue de la Digue. Étienne Chardon: Traité des noms et surnoms des rues de la ville et faubourgs d’Étampes, vers 1590, édition Gineste 2008 (ici).

1593
Le moulin est cité sous le nom de “moulin de la Grande Roue” par une notice du censier de la paroisse Notre-Dame: “Honnorable homme Jehan de la Lucaziere, marchant bourgeois d’Estampes, confesse qu’il tient et advoue tenir [f°40r°] à tiltre de cens annuel et perpétuel portant lotz, ventes, saissines, deffaulx et amandes quand le cas y eschet, de la dicte oeuvre et fabricque, ce acceptant comme dessus ledit cens payable chacun an le dict jour sainct Denys. Demy arpent de pré assis pres le moullin de la grand roue, aultrement appellé le moullin Mazeaulx, encloz dans le lieu du dict advouant, qui fut à Jacques de la Lucaziere son oncle, et auparavant qui fut à deffunct Me Noel Hue, vivant chantre de l’esglise Nostre Dame, tenant d’une part au dict advouant, d’autre sur le dict advouant et d’un bout sur [f°40v°] la riviere du dict moullin et la roue et d’autre bout sur luy mesme. Chargé de quatre deniers parisis de cens. Cy IIII d.par. Lequel cens tel et de la nathure que dessus, le dict advouant a promis, promet, s’oblige et sera tenu paier et continuer chacun an le dict jour au bureau du dict œuvre et fabricque, tant et sy longuement qu’il sera detempteur, proprietaire et possesseur du dict heritage, de partie ou portion d’icelluy, sauf à blasmer sy le cas y eschet si comme promectant, obligeant et renonçant, faict et passé en l’hostel du dict advouant es presances de Jehan Clam, marchant [f°41r°] demourant à Estampes, et Ciret Ruelle demourant au dict lieu, tesmoings, le dict advouant et Clam ont signé sur la mynutte des presantes le dict Ruelle a declarer ne scavoir escripre ne signer, de ce interppellé, le vingt septiesme jour du dict moys au dict an après midy. [Signé:] Cathelin [paraphe]”.
Archives diocésaines d’Évry cote 5, f°39v°-f°41v0 (censier de la fabrique Notre-Dame). Texte déjà repéré et cité par FG-ELP 62, saisie par Jean-Marc Warembourg. Forteau 1903 allègue de son côté un bail (sans doute trouvé dans les Archives de l’Hôtel-Dieu), sans date, ni autre référence [N. B.: Charles Forteau écrit: “moulin de la Grande Rue”, soit par suite d’une erreur de lecture, ou bine par suite d’une simple coquille].
1605
Le moulin est loué à Pierre Guy moyennant 5 muids et 1 setiers de blé méteil, payable de semaine en semaine en bonne farine. Le meunier doit en outre 3 mines d’avoine d’avenage au domaine d’Étampes.
Forteau 1903, sans référence.
1617
Guillaume Houllier règle un loyer s’élevant 8 muids de blé méteil. Forteau 1903, sans référence.
1618
Guillaume Houllier règle un loyer s’élevant 10 muids de blé méteil.
Forteau 1903, sans référence.
1637
Mention de Cantien Conty, meunier du moulin de l’Hôtel-Dieu, époux de Catherine Fourmenteau.
Forteau 1913, alléguant le registre paroissial de Saint-Gilles d’Étampes.
1641
Le 20 mai, baptême à Saint-Martin d’Étampes de Pierre, fils de Cantien Conty et Catherine Fourmenteau.
Forteau 1913, alléguant le registre paroissial de Saint-Martin d’Étampes.
1649
Le 16 juin, Cantien Conty meunier, parrain de sa nièce Catherine, fille de Jean Conty et de Marie Petit. La marraine est Louise Potier.
Forteau 1913, alléguant le registre paroissial de Saint-Martin d’Étampes.
1650
Mention de Jehan Conty, meunier du moulin de l’Hôtel-Dieu.
Forteau 1913, alléguant un “acte de Notre-Dame”, c’est-à-dire apparemment le registre paroissial de Notre-Dame d’Étampes.
1652
Le moulin aurait été incendié pendant le siège d’Étampes, lors de la Fronde.
SV&SH 61, sans référence.
1654-1659
Reconstruction du moulin.
SV&SH 61, sans référence.
1655
Le 19 mai, baptême à Saint-Martin de Jean, fils de Jean Conty, meunier, et de Marie Petit.
Forteau 1913, alléguant le registre paroissial de Saint-Martin d’Étampes.
1659
Le 13 novembre 1659, après publications et enchères, le moulin est adjugé, pour quelques années, à Philibert Cholet, ou Challet, moyennant 2 muids et 2 setiers de méteil et un porc gras valant 15 livres.
Forteau 1913, sans référence.
1661
Gilbert [sans doute à lire: Philibert (B.G.)] Challet règle un loyer s’élevant à 7 muids 2 setiers de blé méteil.
Forteau 1903, sans référence.
1661
Le 23 avril, bail du moulin de l’Hôtel-Dieu à Cantien Yau, moyennant 10 (?) muids de blé méteil et 40 livres.
Forteau 1913, sans référence.
1662
Cantien Yau prend le bail du moulin moyennant 6 (?)  muids de blé méteil et 40 livres par an.
Forteau 1903, sans référence. On notera la divergence
1665
Cantien Yau, meunier.
Forteau 1913, sans référence.
1668
Noël Jousse, meunier. Forteau 1913, sans référence.
1668
Le 23 août, le fils du meunier, Louis Jousse, parrain de la fille d’un vigneron de Bressault: “Baptême de Claudine Louise, fille de Nicolas Roullier, vigneron, demeurant à Bressault, et de Claudine Coyiard; parrain: Louis Jousse, fils de Noel, demeurant au moulin; marraine; Louise Roullier, fille de Nicolas et de deffunte Louise Lesage.”
Forteau 1913, alléguant le registre paroissial de Saint-Martin d’Étampes.
1668 env.
Le droit de chasse à une bête accordé aux chanoines en 1112, confirmé en 1368 et attesté en 1543, est encore en vigueur à l’époque où rédige Fleureau: “Quant aux moulins, personne ne peut chasser les bleds, & autres grains pour moudre à son moulin, au dedans du Bailliage d’Estampes, que les fermiers du Duc d’Estampes, à moins qu’il ne leur soit abonné: ou qu’il n’ait privilege special, comme ont Messieurs du Chapitre de Nôtre Dame, le Ministre de l’Hospital de la sainte Trinité, le Maître de l’Hôtel-Dieu, & les possesseurs du moulin, situé au fauxbourg de S. Pierre, au dessus du Pont aux Lievres, qui ont, sçavoir les trois premiers, droit de chasser à une bête, & le dernier à  deux, dont l’une est marquée pour chasser aux champs.
Fleureau 74 (cf. aussi pp.  348 et 463).Fleureau 463; Marquis 105; Forteau 1903.
1669
Noel Jousse est inhumé en l’église de Saint-Martin.
Forteau 1913, alléguant le registre paroissial de Saint-Martin d’Étampes.
1681
Jean Conty, meunier.
Forteau 1913, sans référence.
1687
Le 26 décembre, inhumation au cimetière de Jeanne Courtois, femme de Cyr Villemère, dit l’Epine, meunier de l’Hôtel-Dieu.
Forteau 1913, alléguant le registre paroissial de Saint-Martin d’Étampes.
? fin XVIIe
Selon Léon Marquis, par suite de la suppression de la Maladrerie, le moulin devient la propriété de à l’Hôtel-Dieu; mais nous avons vu que ce moulin lui appartient déà apparemment au XVe siècle et en tout cas avec certitude à partir de 1588.
Marquis105, sans référence; FG-ELP 69, sans référence, place ce transfert au XVIIIe siècle, et SV&SH, sans référence, vers 1630. Tout ceci est assez confus et mériterait d’être éclairci.
1700
Louis Herbron, meunier.
Forteau 1913, sans référence.
1709
Le 27 octobre, décès de Louis Herbron, âgé de 40 ans. Forteau 1913, alléguant le registre paroissial de Saint-Martin d’Étampes.
1710
Selon Michel Martin, la valeur de la roue est estimée à 45 livres (Il écrit en 2011: 37 livres, sans doute par conversion livres tournois/livres parisis).
Martin 2009 p. 17 (puis in Le pays d’Etampes, tome 2, 2011, p. 338, note 855), alléguant AD91 B 1655.
1735
Le premier moulin qui se trouve sur la riviere de Loüette en remontant au dessûs des dits portereaux est un moulin à bled appartenant à l’Hotel Dieu d’Estampes, la vanne montante a 20 pouces de hauteur sur 23 pouces de largeur entre les potilles au dedans œuvre. La vanne de decharge a 25 pouces ¾ [p.2] de hauteur sur 24 pouces de largeur. La troisieme vanne de decharge a 26 pouces de hauteur sur 24 pouces de largeur. Observations à faire sur la situation du chenet du dit moulin. L’on trouve que la sol graviere de la vanne montante est trop haulte de six pouces et que les deux fausses vannes doivent etre reduit à 19 pouces de hauteur, et que le moulin ne doit point tourner les eaux bandées, et pour eviter le noyement des terres à coté des berges il est à propos de faire un deversoir ou trop plein.
Archives nationales R4/952 (photographies de Karine Berthier, texte saisi par BG, 2012, ici)
1752
Françoise Bégaux, veuve du faubourg Saint-Martin, emprunte un jardin et une ouche au même lieu à Éloy Génin, meunier du moulin de l’Hôtel-Dieu.
Martin 2009 p. 19, alléguant AD91 2E 66/250 et 66/251.
1762
“Mention du moulin de l’Hôtel-Dieu”
FG-ELP 70 alléguant des fiches de Paul Jousset.
1771
Le 1er avril, bail de 9 années concédé à Louis Gérosme du moulin de l’Hospice par les directeurs de l’Hôtel-Dieu, d’après l’inventaire de 1771: “Item expédition en papier du bail à loyer fait au proffit des dits Sieur Gerosme et sa femme pour Messieurs les directeurs de l’hotel Dieu d’Etampes du moulin à eau du dit hotel Dieu d’Etampes, dans lequel nous sommes présentement, pour neuf années commencées au premier avril mil sept cent soixante onze, moyennant deux mille quatre cens soixante livres par an, auquel sont joint plusieurs quittances des dits loyers, la dernière du sieur Deshaye receveur en datte du trois juillet dernier de la somme six cent quinze livres pour le quartier échu le premier du dit mois,  le tout au nombre de quinze pièces cottées et paraphées et inventoriés comme dessus cinq, cy —  cinq.
Inventaire après-décès du moulin de l’Hospice, édition Sens Olive § 204 (ici)
1776
Le 7 septembre, décès du meunier, inhumé le 8: “Ce jourd’huy dimanche huit septembre mil sept cent soixante seize a êté inhumé par moy soussigné Claude Ruelle doyen et curé du chapitre de Notre-Dame de Milly, en presence et de l’agrement de monsieur le curé, Louis Gerosme marchand meunier de cette paroisse, décédé d’hier, agé d’environ quarante cinq ans, et ce en presence de Nicolas et Allexis Gerosme ses fils et autres parents qui ont signés.  [Signé:] Nicolas Gerôme – Alexis Gerôme  Houdry  Becheu  E. Conty  Gillot  Rousseau  Bechu  J. S. Aubin  Huet  L. Bechu  C. Ruelle doyen de Milly  Legrand [paraphe] curé.
Registre des inhumations de Saint-Martin d’Etampes (saisie B.G., 2012)
1776
Les 16, 17 et 18 septembre, Inventaire après décès du moulin de l’Hospice par maître Marin Vénard. Ce précieux document de 48 pages a été intégralement saisi par Danièle et Georges Sens-Olive et mis en ligne sur le Corpus Etampois. Nous ne saurions le reprendre ici: allez voir cette page spécifique, ici.
Georges et Danièle Sens-Olive et Bernard Gineste [éd.], «Marin Venard, notaire: Inventaire après-décès du moulin de l’Hospice», in Corpus Étampois, (cliquez ici), 2012.
1780
Plusieurs meuniers détournent, au profit de la Chalouette sur laquelle se trouve notre moulin, des sources qui avant cela alimentaient la Louette, au détriment des meuniers de cette dernière rivière.
SV&SH 61, sans référence.
1787
Plan du moulin
AD91, cote à retrouver, dont un cliché de Frédéric Gatineau ci-dessus.
1787
L’Hospice fait construire un second bâtiment en face du premier et les administrateurs mettent aux enchères les bails de ces deux constructions.
SV&SH 61, sans référence.
1792
Un plan désigne curieusement la partie ouest de l’actuelle rue de la Digue sous le nom de “rue de l’Hôtel-Dieu”, ce qui signifie sans doute “rue du moulin de l’Hôtel-Dieu”
FG-ELP 70 alléguant Archives municipales 1G 2.
1796 env.
En l’an IV (23 septembre 1795 - 21 septembre 1796) le moulin est appelé “moulin de Verrières” et ce jusqu’en 1852.
FG-ELP 131 alléguant AD91 H dépôt 1B
1797
Le 19 mai (30 floréal an V) est enregistré un plan du moulin. AD91, cote à préciser, dont un cliché Frédéric Gatineau ci-dessus.
1801
Le moulin a deux roues. La version de l’état des moulins conservée à Étampes (qui les range par ordre alphabétique du nom des contribuables) distingue deux moulins de l’Hôtel-Dieu, tandis que celle qui est conservée aux Archives nationales ne mentionne qu’un seul moulin de l’Hospice, mais avec deux meuniers, Boivin Chevallier et Guettard Boigny. Ensemble, avec ces deux roues en-dessous, ils peuvent moudre 81,25 quintaux de farine par jour pour les marchands et les négociants. Lors de son enquête sur les moulins d’Étampes semble avoir eu une relation particulière avec deux meuniers dont Boivin, car il écrit dans une note informe: “Les citoyens Boivin Chevalier et Dhuilly [qui tient les moulins Badran] sur l’invitation du citoyen maire se sont determinés seulement à declarer la quantité de farine que chacun de [sic] est susceptible de faire par 24 heures. Ils croyent [sic] devoir observer qu’il y auroit de certitude pour connoitre la farine que les autres roues sont susceptible de faire pendant le même tems, d’adresser une circulaire que chaque meunier liroit par laquelle ils seroient invités comme ils l’ont été verbalement a faire la même declaration qui ne peut être faite avec exactitude que par les jouissans de chaque roue. — Le citoyen Boivin Chevalier declare que sa roue journellement sans accident 7 sac de farine du poids de 32 — Le citoyen Dhuilly declare que ses 2 paires en font 12 par 24 heures et aussi sans interruption.
État des moulins de 1801, édition Gineste (ici).

Ce meunier, Boivin-Chevallier, à qui succèdera son frère Marc Boivin au moins à partir de 1810, sera maire d’Étampes de 1826 à 1834.

1808
Plan du moulin.
AD91, cote à retrouver, dont deux clichés de Frédéric Gatineau ci-dessus.
1810
Le maire d’Étampes, à l’occasion de la constitution du tribunal de commerce de Dourdan qui doit comprendre des manufacteurs et usiniers étampois, donne les renseignements suivants sur le premier meunier: Pierre Marc Boivin emploie deux ouvriers. La valeur de sa production annuelle s’élève à 18.000 francs, son capital à 50.000 francs, son revenu annuel à 5.000 francs. L’origine de sa fortune est ancienne. Il a 44 ans et deux enfants. Il peut se déplacer facilement à Dourdan. A la question: Ses lumières s’étendent-elles au delà de sa profession? A-t-il reçu une éducation qui lui permette de bien énoncer et de bien rédiger ses idées?” le maire répond: “Oui” (ne donnant cette réponse que pour 8 meuniers sur 22).
État des moulins de 1810, édition Gineste (ici)

Ce Marc Pierre Boivin est né le 16 janvier 1776 à Etampes et s’est marié à Dommerville le 14 janvier 1794 (25 nivôse an II) à Olympe Charlotte Constance Payen (née en 1775). Il meurt en 1833 (voir ci-dessous). En floréal an IV (20 avril-19 mai 1796), il est signalé comme réunissant un des seize pelotons de 95 hommes de la garde Nationale d’Étampes, dans la chapelle de l’hôpital Saint-Jean.
Page généalogique (ici) Forteau 1912, p. 9; Guibourgé, Étampes ville royale, p. 217 (ici).
1810
Le maire donne les renseignements suivants sur le deuxième meunier: Huet Rousseau emploie deux ouvriers. La valeur de sa production annuelle s’élève à 18.000 francs, son capital à 40.000 francs, son revenu annuel à 4.000 francs. L’origine de sa fortune est ancienne. Il a 28 ans et un seul enfant. Il peut se déplacer facilement à Dourdan. A la question: Ses lumières s’étendent-elles au delà de sa profession? A-t-il reçu une éducation qui lui permette de bien énoncer et de bien rédiger ses idées?” le maire préfère ne pas répondre (ne répondant “Oui que pour 8 meuniers sur 22).
État des moulins de 1810, édition Gineste (ici)
1816
Le moulin, propriété de l’Hospice d’Étampes, a deux locataires: Marc Pierre Boivin (qui casse 500 sacs de grains par mois), et Théodore Huet (qui casse 450 cas).
État des moulins de 1816, édition Gineste (ici)
1817
Le recensement de 1817 distingue deux adresses, le n°1er et le n°5 de la rue de Bressault. Au n°1er de la rue de Bressault on trouve: Augustin Narcisse Bordier, meunier, 25 ans — Antoinette Branland, son épouse, 21 ans — Ernest Bordier, leur fils, 3 ans Alfred Bordier, leur fils, 5 mois Ernestine Bordier, leur fille, 2 ans Denise Meline, domestique, 24 ans Louis Aulard, garçon meunier, 35 ans”. Et au n°5: Pierre Marc Boivin, meunier, 51 ans — Olympe Payen, son épouse, 42 ans — Jean Marc Boivin, leur fils, 21 ans Jules Boivin, leur fils, 18 ans Agathe Lejard, domestique, 26 ans”.
Recensement de 1817 conservé aux Archives municipales d’Étampes (saisie Bernard Gineste, 2011)
1820
“En 1820, le site comprenait deux moulins, à savoir: quatre paires de meules montées sur deux lignes.”
FG-ELP 69 alléguant AD91 1X 43
1822
Le meunier est Pierre Marc Boivin.
État des moulins de 1822, édition Gineste (ici)
1825
C’est en 1825 que furent établis à Étampes les premiers moulins dits à l’anglaise, le moulin de l’hospice par M. Thirouin, et le moulin Branleux d’En-Bas par M. Théodore Mainfroy.
Marquis 95, sans référence; FG-ELP 69
1825
Le 10 octobre, plan signé de Magne, architecte de l’Hospice.
AD91, cote à retrouver, dont un cliché de Frédéric Gatineau ci-dessus.
1825
Place considérable du moulin de l’Hospice, tel qu’il fut reconstruit par Thirouin, dans l’histoire de la meunerie française: “Partie historique. — Je ne remonterai pas à la première origine des moulins, qui date, dit-on, du temps de l’empereur Auguste; ce n’est guère que vers la fin du quatrième siècle que l’usage s’en est répandu en Europe. La mouture est restée à l’état de barbarie jusqu’au milieu du dix-huitième siècle, époque à laquelle on adopta la mouture économique, qui consistait à repasser les gruaux dans les meules. Parmentier affirme qu’en 1709 on ne tirait d’un setier de blé pesant 240 livres que 90 livres de farine. «Faut-il s’étonner, dit-il, si les disettes étaient si fréquentes et si les animaux, auxquels on donnait à manger les gruaux, regorgeaient de nourriture lorsque les hommes n’avaient pas de pain?» [p.76] — La mouture économique fut donc un véritable progrès, mais c’est seulement depuis l’adoption du système dit anglais que la transformation des grains a atteint une grande perfection; il m’a paru intéressant de dire comment ce système a été importé et perfectionné en France. — Fils d’un riche meunier de Provins, mon père, qui faisait ses études dans un des principaux établissements de Paris, se plaisait à passer annuellement ses vacances à suivre le travail des nombreux moulins de la Vallée, exploités en grande partie par son père. Sa précoce intelligence lui fit comprendre vivement tout ce qu’il y avait de défectueux dans le travail de cette époque; il se promit donc de chercher les moyens de l’améliorer, lorsqu’il serait rentré dans la maison paternelle, ce qui eut lieu en 1807. Il se consacra alors tout entier à la meunerie. — Le premier et longtemps avant qu’il fût question du système dit anglais, mon père avait remplacé les meules de 6 pieds par des meules de 1m,50 rayonnées; il avait réuni sur chacune de ses roues deux paires de meules de ce diamètre au moyen d’une couronne dentée en bois entraînant deux lanternes ou pignons des fers de meules. Il avait apporté également au nettoyage et aux bluteaux des modifications sensibles; à l’aide de ces améliorations, il s’était créé une marque exceptionnelle. — Pendant les vingt-cinq années qu’a duré l’interruption des communications entre la France et l’Angleterre, l’industrie anglaise avait fait de notables progrès; [p.77] la nôtre, au contraire, était restée stationnaire, mais les événements de 1815 ayant rétabli les relations entre les deux nations, les Anglais, toujours empressés de tirer parti de leur savoir comme de leurs produits, vinrent promptement en France offrir leurs services et leurs machines. — Deux ingénieurs habiles de cette nation, qui s’étaient associés pour y fonder des ateliers de construction, allérent se fixer à Lyon, où ils se livrèrent d’abord à la construction des bateaux à vapeur. Ces mécaniciens s’appelaient l’un Atkin, l’autre Steel. Ils ne furent pas heureux dans leurs débuts; le premier bateau qu’ils construisirent éclata au premier essai et au moment où Steel, déjà privé d’une jambe par un accident terrible, appuyait sa jambe de bois sur le levier de la soupape que la trop grande pression de la vapeur faisait lever. Steel voulait à tout prix atteindre la vitesse qu’il avait garantie, ce désir le rendit imprudent. C’est alors qu’eut lieu une terrible explosion dont le souvenir n’est pas encore complétement effacé dans la ville de Lyon, et qui fit près de quatre cents victimes. — La mort de Steel et l’accident qui en fut la cause ruinaient Atkin; ils l’obligèrent à chercher fortune ailleurs. N’ayant plus les moyens de faire de grandes entreprises, il résolut de se livrer à la construction des moulins américains que ses compatriotes avaient importés en Angleterre depuis quelques années déjà. Dans ce but, il monta un petit atelier à Dampierre près Dreux; espérant, en se plaçant dans la vallée de la [p.78] Beauce, réussir plus promptement. Mais il ne put faire sortir les meuniers de cette contrée de leur routine; il comprit bientôt qu’il devait chercher ailleurs des hommes plus capables d’apprécier les avantages du système qu’il préconisait, et qu’il ne les rencontrerait que parmi ceux qui étaient portés au progrès par leur instruction et leur intelligence. — On lui parla de mon père comme d’une personne remplissant ces conditions. Il se rendit en effet à Provins et fut fort étonné de trouver les moulins de mon père munis déjà d’une partie des organes qu’il présentait comme inconnus en France. — Atkin avait trouvé son homme, il savait aussi le parti qu’il pouvait tirer de l’influence et de la réputation de mon père, il fit donc tous ses efforts pour le décider à lui confier la transformation de son moulin. Mais mon père voulait voir, avant tout, et juger le système américain par expérience; il conseilla à Atkin d’établir un moulin spécimen. Ce dernier, alors, retourne à Dampierre, loue dans le village même un moulin dans lequel il substitue, à l’ancien mécanisme très-défectueux, un moulin dit à l’anglaise. Mon père alla visiter le nouvel établissement qui, sans être aussi complet qu’on aurait pu le désirer, présentait néanmoins les éléments principaux de la mouture anglaise; la supériorité des moyens mécaniques était suffisamment appréciable. — Rentré à Paris satisfait, mon père essaya de faire partager sa conviction à ses deux amis MM. Benoît et Dézobry, meuniers à Saint-Denis, qui crurent d’abord [p.79] à de l’exagération, mais consentirent cependant à aller avec lui visiter le moulin de Dampierre. — MM. Benoît et Dézobry ébranlés, mais pas encore convaincus, prirent le parti d’aller en Angleterre où, accompagnés de mon père, ils visitèrent un grand nombre d’établissements montés à l’américaine. — Ils revinrent en France décidés à substituer ce système au mécanisme français. Mais il se présentait un obstacle, c’est qu’il fallait se résoudre à une interruption de fabrication et à un chômage de plusieurs mois, c’était ruineux pour des fabricants ayant à servir une clientèle qu’ils devaient perdre indubitablement s’ils cessaient de l’alimenter. — Mon père, pour faire cesser cet obstacle, leur conseilla de construire des moulins à vapeur et de ne convertir leurs moulins à eau que quand les premiers fonctionneraient, ce qui eut lieu. — Les nouveaux moulins furent donc établis chez M. Benoît d’abord, et presque simultanément chez M. Dézobry, qui engagèrent tous leurs confrères à les visiter: MM. Truffant et Amot de Pontoise, Destors de Gonesse, Périer frères aux Bons-Hommes à Passy, etc., les imitèrent successivement; c’est ainsi que la mouture américaine s’introduisit en France. — Cela se passait de 1817 à 1822; l’adoption du nouveau système est restée limitée plusieurs années à un petit nombre d’établissements, tous placés dans les environs de Paris. C’était une grosse affaire comme dépense; d’un autre côté, les moteurs à vapeur, d’abord très-chers, consommaient à cette époque jusqu’à [p.80] 12 kilogr. de charbon par force de cheval et par heure. Les nouvelles roues hydrauliques occasionnaient aussi des travaux d’eau considérables; enfin, rien des anciens moulins ne pouvait être utilisé, pas même les constructions qui ne se trouvaient plus en rapport avec l’augmentation dans la fabrication; on comprend donc l’hésitation de beaucoup de propriétaires de moulins. — Un autre motif arrêtait aussi un grand nombre de meuniers et de propriétaires de moulins qui possédaient les moyens nécessaires, c’est que le début du système dit anglais ne fut pas heureux, les produits n’étaient pas recherchés par la boulangerie. La farine était molle et piquée. Ces défauts provenaient de ce que nous avons manqué dans le principe d’ouvriers rhabilleurs en état de tenir les meules en bon moulage. — D’un autre côté, les premiers qui se sont montés avaient eu le tort de copier trop servilement les Anglais en adoptant leurs blutoirs à brosses qui ne pouvaient que donner des farines piquées et divisées irrégulièrement. — La boulangerie française, qui attachait une grande importance à la qualité et à la blancheur de la farine, continuait donc à donner la préférence aux farines provenant de la mouture économique. — Comme on le voit, il devenait nécessaire de compléter le système anglais et de le modifier de telle sorte qu’il répondît aux habitudes, aux goûts, et même aux caprices de la consommation. — [p.81] Ce complément mit quelques années à se produire, il fit la fortune de ceux qui l’imaginèrent et l’appliquèrent les premiers; je veux parler de la bluterie et des nettoyages actuels. Ce sont là certainement les perfectionnements les plus efficaces et qui selon moi marquent le véritable point de départ de la mouture perfectionnée La bluterie était déjà en usage dans le Midi, mais à l’état d’enfance, le principe seul existait, en germe si l’on veut, mais c’est ce germe qui en se développant entre les mains d’hommes d’une grande intelligence leur a permis d’élever la fabrication française au premier rang, tandis que la meunerie anglaise au contraire est restée depuis dans l’état primitif dont elle sortira difficilement. — Ce furent MM. Darblay frères, meuniers à Chagrenon, et M. Thirouin, meunier au moulin de l’hospice à Étampes, qui perfectionnèrent et appliquèrent les premiers la bluterie. Cela se passait en 1825 ou 1826. — Déjà, depuis quelque temps, MM. Thirouin et Mainfroy possédaient des meules de 1m 50; quant aux MM. Darblay, reculant d’abord devant une réforme trop radicale, ils avaient adopté un système mixte qui n’était pas encore tout à fait le système dit anglais. — Dès ce moment la meunerie française, jalouse de la supériorité des marques Darblay et Thirouin, suivit leur exemple; elle atteignit promptement l’incontestable supériorité qu’elle a conservée depuis. M. Thirouin, souffrant et peu ambitieux, quitta les affaires après avoir recueilli la juste récompense de son travail et de son intelligence; M. Darblay aîné se retira également [p.82] de bonne heure. Quant à M. Darblay jeune, on sait à quelle puissance extraordinaire il a élevé sa maison, qui certainement n’a pas d’égale au monde. — Telles sont les circonstances qui ont produit le système de mouture actuel et les différentes phases que cette industrie a parcourues depuis le petit moulin de Dampierre jusqu’aux magnifiques moulins de Saint-Maur, dans lesquels je me suis efforcé de réunir les appareils les plus complets et les plus perfectionnés. Cet établissement, le plus vaste connu, est resté depuis 1838 jusqu’à sa récente expropriation par la ville de Paris, un type parfait et complet; je serai toute ma vie fier de l’avoir édifié.. — En terminant cette courte notice, je dois rappeler les services signalés rendus à la meunerie par un ingénieur anglais, M. Eastwood, qui, le premier, perfectionna tous les appareils recommandés par Oliver Evans et en créa plusieurs de vraiment remarquables. — On lui doit les récipients circulaires, les cylindres comprimeurs, le tire-sac à courroie et de nombreux perfectionnements aux principaux organes de la mouture et à la distribution générale du travail de la transformation. Ses beffrois et grosses transmissions furent, dès le début d’une exécution soignée que les autres constructeurs étaient loin d’atteindre. Tous ceux qui ont connu M. Eastwood lui reconnaissent une grande intelligence et le considèrent avec raison comme l’ingénieur qui a le plus contribué à perfectionner les organes de la meunerie et à les propager non-seulement [p.83] en France, mais dans le monde entier pendant tout le temps qu’il est resté placé à la tète des ateliers de Chantemerle. Eastwood fut également le premier hydraulicien de son temps. — Je dois aussi une mention à M. Conty, l’inventeur de l’engreneur qui a conservé longtemps son nom. — L’engreneur Conty est un très-bon appareil, alimentant régulièrement les meules et ne produisant pas le bruit des anciens augets; il est resté également en usage. — C’est à M. Niceville qu’on doit les premiers nettoyages à colonne; il avait expérimenté depuis plusieurs années ce système dans les grands moulins de Metz qu’il exploitait, lorsque Quartier et Corrège en firent l’application au tarare-batteur, qui existait déjà. La colonne, qui est le seul organe de nettoyage en état d’enlever le germe et la barbe du blé, a conservé longtemps la forme cylindrique; c’est moi qui ai commencé à lui donner la forme conique qui permet de rapprocher les surfaces de la partie mobile et de la chemise au fur et à mesure que les crevures de la tôle s’émoussent. — Gravier, mécanicien à Meaux, avait précédé MM. Niceville, Quartier et Corrège. Avant les perfectionnements apportés par eux, ses nettoyages étaient très-estimés et considérés comme ce qui existait de plus parfait, ce fut un homme intelligent et consciencieusement dévoué à la meunerie.”
Touaillon 1867, pp. 75-83.

1826
Le 25 novembre, un arrêté préfectoral règle le déversoir et les vannes du moulin: il sera toujours en vigueur en 1838. État des moulins de 1838, édition Gineste (ici)
1826-1834
L’ancien meunier, Boivin-Chevallier, frère de son successeur l’ancien meunier Marc Boivin, remplit deux mandats de maire.
Wingler, Liste des maires (ici)
1826-1895
Pièces relatives au moulin de l’Hospice conservées aux Archives départementales
AD91 7S 49.
1827
Le moulin figure sur deux feuilles du cadastre.
Dont un scan des AD91 reproduit ci-dessus.
1830
Les deux moulins de l’Hôtel-Dieu produisent ensemble 400 sacs de farine par mois pour Paris.
État des moulins de 1830, édition Gineste (ici)
1831
Le moulin de l’Hospice, qui a pour propriétaire l’Administration de l’Hospice, emploie six ouvriers.
État des moulins de 1831, édition Gineste (ici)
1833
Décès de l’ancien meunier Marc Boivin: “Du lundi seize décembre mil huit cent trente trois, trois heures de relevée. — Acte de décès de monsieur Pierre Marc Boivin, propriétaire, administrateur du bureau de bienfaisance de cette ville, âgé de soixante huit ans, natif d’Etampes, paroisse Saint Martin, décédé d’avant-hier à six heures de relevée, en son domicile en cette ville, rue de l’Étape au Vin n°7, époux de dame Olympe Charlotte Constance Payen. — Les témoins ont été les sieurs Jean Gilles Boivin-Chevallier, maire de cette ville, chevalier de la légion d’honneur, âgé de soixante neuf ans, frère du décédé, et Jean Boivin, négociant en farine, âgé de trente cinq ans, fils du décédé, domiciliés de cette ville, qui ont signé avec nous premier adjoint spécialement délégué, après lecture faite du présent, et le décès constaté par nous soussigné. — [signé:] Jean Boivin — Boivin Chevallier — (Illisible).”
Registre d’état civil d’Étampes (saisie Bernard Gineste 2011)
1834
Le moulin, qui pour propriétaire l’Hospice d’Étampes et pour locataire Thirouin, emploie trois ouvriers et produit avec ses deux tournants 1200 sacs de farine par mois.
État des moulins de 1834, édition Gineste (ici)
1835
Le moulin de l’Hôtel-Dieu a deux roues.
État des moulins de 1835, édition Gineste (ici)
1836
Le recensement de 1836 trouve au n°5 de la rue de la Digue: Jacques Henry Thirouin, meunier, 38 ans Flore Pauline Corpechot, sa femme, 33 ans Henri Thirouin, leur fils, 13 ans Paul Thirouin, leurs fils, 2 ans Victoire Regnier, domestique, 22 ans Antoinette Bestaud, domestique, 21 ans Julie Bestaud, domestique, 15 ans”.
Recensement de 1836, réédition numérique en mode image mise en ligne par les Archives départementales de l’Essonne (saisie Bernard Gineste 2011).
1838
Le moulin de l’Hospice, qui a pour propriétaire l’Hospice d’Étampes, mu par deux roues et occupant quatre hommes, fait de blé farine. Son déversoir et ses vannes sont toujours réglés par l’arrêté préfectoral du 25 novembre 1826.
État des moulins de 1838, édition Gineste (ici)
1842
Thirouin cesse son activité au moulin d’ l’Hospice. Un rapport adressé au sous-préfet l’explique par la concurrence “d’un grand nombre d’usines desnplus fortes dans le voisinage”, explication qui demanderait elle-même à être éclaircie.
Durand 80 alléguant (note 6 p. 100) un rapport du maire au sous-préfet, numéroté 654, en date du 7 juillet 1842, conservé aux Archives muncipales d’Étampes.
1850
Aucun candidat meunier ne se présentant, les administrateurs décident de raser les deux moulins pour en reconstruire un seul sur la rive droite.
SV&SH 61.
1852
Le moulin de l’Hôtel-Dieu appartient toujours à l’Administration de l’Hospice.
État des moulins de 1852, édition Gineste (ici).
1852
A l’occasion des élections législatives, Thirouin, “cultivateur propriétaire de moulins originaire d’Étampes” est pressenti comme candidat officiel, mais il est finalement écarté au bénéfice d’Aimé-Stanislas Darbly, dit Darblay jeune.
Jean-Pierre Williot, in La République confisquée. 1848 en Essonne. Actes du colloque de Crosne, 1999, p. 213, alléguant AD78 2M 11/6 (rapport de gendarmerie).
1852
Reconstruction du moulin. Plan et élévation.
AD91, cote à retrouver, dont quatre clichés de Frédéric Gatineau ci-dessus.
1852
Le moulin est appelé “moulin de Verrières” et ce depuis l’an IV.
FG-ELP 131 alléguant AD91 H dépôt 1B.
1852-1864 Pièces relatives au moulin de l’Hospice sur la Chalouette conservées aux Archives municipales. Archives municipales d’Étampes 3O D13.
1854
Le nouveau moulin unique est en activité et le restera jusqu’en 1906.
SV&SH 61, sans référence.
1854
Le moulin paraît prendre le nom de “moulin Bressault”.
FG-ELP 24, sans référence.
1856
Reconstruction du moulin.
FG-ELP 69 alléguant AD91 1X 43.
1860
Critique d’une comédie donnée au théâtre de l’Odéon, Un Parvenu. Le critique, Claveau, reproche à l’auteur, Rolland, de mal connaître ces nouveaux millionnaires que sont les meuniers et dont le type paraît Thiroin: “Or, que voyons-nous dans la pièce de M. Amédée Rolland; un honnète meunier, qui a gagné cinq millions dans la meunerie et qui n’en est pas plus fier. Il s’est retiré dans une maison de ville, mais il n’aspire qu’à planter ses choux dans sa maison de campagne. Il n’use de sa fortune que pour renter ses parents, qui gaspillent ses écus; il prêche à outrance l’amour du travail et le souvenir des aïeux; il cultive toutes les humbles vertus de l’âge d’or; il prodigue l’argent qu’il a gagné à la sueur de son front; il n’a de prétentions ni politiques ni littéraires: ô monsieur Rolland, que vous connaissez mal les parvenus et les meuniers. C’est une race dont je ne veux point médire, mais croyez qu’elle ne plante pas tant de choux que vous le dites, quand un pacte de famine quelconque lui a fait entasser des millions. On a contesté les millions de votre M. Mercier. Ceux qui en ont douté connaissent les meuniers encore moins bien que vous. Vous ne lui en avez donné que cinq, il eût fallu lui en donner vingt, trente, quarante. Vous ne savez donc pas qu’on dit aujourd’hui les Darblay et les Thirouin, comme on dit les Laffitte et les Rothschild? Vous ignorez donc que la Bourse de Paris n’est pas plus fameuse que les moulins de Corbeil ou d’Etampes? Quels moulins! il n’y a pas de traitement de ministre ou de général qui les vaille. Et croyez-vous que cela n’enfle pas un peu les gens? Allez, quand la farine rapporte tant d’écus, on oublie volontiers la farine; c’est grand dommage qu’elle tienne tant aux mains et aux habits. Votre meunier vertueux, avec cinq millions, n’est pas une chimère, je le veux bien, mais il n’est pas davantage un parvenu; il a trop de vertu pour cela. Votre meunière n’est guère plus vraie, quoique vous ayez tenté de la faire revenir à son naturel dans une scène où elle dit des gros mots à sa nièce. Mais elle y revient trop vite et trop brutalement; il y avait une mesure à garder. Une meunière qui a quitté le commerce, qui reçoit, et qui se gante, ne traite pas tout de suite de «pécore» les filles qui refusent d’épouser leurs garçons, et l’amour maternel n’oblige pas à tant d’impertinence. Reste le fils du parvenu; mais on avait manqué le père, force était de manquer le fils. Quel personnage de comédie, cependant! le fils du parvenu, le châtiment vivant de son père, dont il n’a que la vanité, un être amoindri, incapable même de gagner l’argent qu’il dépense, gaspillant en plaisirs honteux le fruit des sueurs paternelles, faisant sentir à ses parents qu’ils ne savent ni parler ni s’habiller de la bonne façon, introduisant dans sa famille des amis qui la raillent, la raillant lui-même au besoin. Quelle différence entre le parvenu et son fils! Le premier reniait son père, le second renie son nom; il y a là tout un raffinement et un progrès, et l’on voit bien que le fils du parvenu a profité de l’éducation que son père lui a fait donner. A. Claveau, “Revue littéraire”, in Revue contemporaine 49 [9e année, 2e série, tome 14] (1860), pp. 181-189, spécialement p. 184, au sujet d’une comédie d’Amédée Rolland jouée à l’Odéon, Un Parvenu, où le fils d’un ex-meunier devenu millionnaire est amoureux d’une cousine pauvre.
1861
L’homme de lettres Edmond About rapporte les propos tenus lors d’un dîner par un fermier beauceron nommé Thirouin, parent indéterminé de notre meunier: “Quelques heures plus tard, ma chère cousine, je dînais dans un autre monde, chez ce négociant de qui je t’ai parlé. Le nombre des convives était celui des sages de la Grèce, et pas un sur sept n’exerçait une profession libérale. Le maître du logis est marchand de nouveautés. Sa maison, assez importante, n’est après tout qu’une maison de détail. Un marchand de soieries, M. Maillot, personnifiait le commerce de gros: notre cher Edmond Chennevière, que tu as vu dans sa fabrique à Elbeuf, représentait l’industrie. L’agriculture siégeait dans la personne d’un gros fermier de la Beauce appelé M. Thirouin. La Bourse était représentée par un coulissier dont le nom m’échappe. Ajoute à ces messieurs un modeste voyageur du commerce, et ton cousin, qui ne sera jamais rien, tu auras la réunion au grand complet. — Cependant le repas fut très-gai, la conversation variée et de bonne compagnie. Je ne sais pas de quels sujets on s’entretient dans le grand monde, où je ne suis jamais allé; mais ce que j’entendis à la table de M. Bonnet n’aurait pu ni scandaliser, ni ennuyer personne. On parla peu de politique et point d’amour, mais on s’entretint beaucoup de la littérature moderne, du théâtre, des [p.114] voyages, de la chasse, de la pêche, du jardinage, de la société d’acclimatation, de l’isthme de Suez et de vingt autres sujets qui doivent être en tout pays le fonds de la conversation des honnêtes gens. Cette maudite question des professions libérales me trottait obstinément par la tête; mais j’avais fait une trop forte école le matin pour remettre un tel sujet sur le tapis. Je me contentai de demander à M. Thirouin si, n’étant que simple fermier, il était content de son sort? — Moi, répondit-il avec un léger accent beauceron, je suis le plus heureux des hommes. Je sème mon grain en automne, et je le moissonne en été. J’ai une grande machine à battre qui rend trente hectolitres de blé marchand dans une journée de dix heures. Quand ma récolte est en sacs, je la conduis au marché d’Étampes, et je rapporte quelques bons sacs d’écus dont la moitié au moins reste chez nous. Le reste du temps, je vais, je viens, je lis, je chasse. Nous avons quelque cinquante compagnies de perdrix sur la ferme et quelque cinq cents volumes à la maison. Ma femme a des robes de soie, mes deux garçons vont à la pension de Dourdan; lorsqu’ils seront assez grands pour que les voyages leur profitent, je les enverrai voir l’Italie et même Constantinople, si le cœur leur en dit. — Nous nous portons tous bien, nous ne devons rien à personne, nous n’obéissons qu’à la loi, ce qui n’a rien d’humiliant. Les impositions sont un peu lourdes, mais nous les payons de grand cœur, lorsque c’est pour la gloire et la tranquillité du pays. Je suis du conseil municipal, ayant de gros intérêts dans la commune, et n’ayant jamais fait que du bien au pauvre monde. On m’a demandé pour être maire; mais, ma foi, c’est trop d’embarras. Je n’ai nulle ambition, si ce n’est d’avoir des fils qui me ressemblent, et qui méritent l’amitié des voisins. Ils s’appelleront Thirouin: c’est une noblesse en Beauce; nous sommes plus de quarante Thirouin dans le pays, dont on n’a jamais parlé qu’en bonne part. Voilà mon opinion sur les choses de ce monde, et, s’il y en a un autre, comme notre curé l’assure sans y avoir été, je suppose que nous n’y serons pas plus mal traités que dans celui-ci. — Assurément M. Thirouin ne s’exprimait pas comme un avocat; mais ni le bonheur de cet excellent homme, ni sa philosophie, n’étaient à mépriser.”
Lettres d’un bon jeune homme à sa cousine Madeleine, recueillies et mises en bon ordre par Edmond About, 2e édition, Paris, Michel Lévy frères, 1861, pp.113-114.
1864
Le 1er février, mariage à Étampes du futur meunier Lajotte, pour lors meunier à Saint-Cyr-sous-Dourdan: “Du lundi premier février mil huit cent soixante quatre, dix heures du matin. — Sont comparus devant nous Faustin Frédéric Barré, adjoint spécialement délégué par le maire d’Etampes, officier public de l’état civil de la dite ville: — Le sieur Alphonse Emile Lajotte, meunier, domicilié depuis moins de six mois à Saint-Cyr-sous-Dourdan (Seine-et-Oise) et précédemment à Saint Prest (Eure et Loir), né en la commune d’Allainville (Seine et Oise) le vingt cinq mai mil huit cent quarante, fils majeur de feu Louis Simon Lajotte, en son vivant maire de la commune d’Allainville et membre du conseil d’arrondissement de Rambouillet, décédé le six février mil huit cent cinquante six en la dite commune d’Allainville, et de Angélique Félicie Labiche, sa veuve, âgée de cinquante cinq ans, domiciliée à Angerville (Seine-et-Oise). — Et la demoiselle Jenny Agathe Brunard, sans profession, âgée de vingt un ans, demeurant avec ses père et mère, née à Etampes le vingt cinq novembre mil huit cent quarante deux, fille majeure de Alphonse Philippe Auguste Brunard, meunier, âgé de quarante neuf ans, et de Adélaïde Clementine Gatineau, son épouse, âgée de quarante deux ans, domiciliés de cette ville rue de Chaufour. — Lesquels nous ont présenté leurs actes de naissance, l’acte de décès du père du futur, un certificat délivre sous la date d’hier par maître Hautefeuille, notaire à Etampes, constatant que les futurs époux ont fait un contrat de mariage, et les actes de publication du présent mariage faits tant en cette ville qu’en les communes de Saint Cyr sous Dourdan, Saint Prest et Angerville, les dimanches dix sept et vingt quatre janvier présent mois sans opposition. — Et après avoir visé pour être annéxés l’acte de naissance du futur, l’acte de décès de son père, le certificat délivré par le notaire et les actes de publication, nous en avons donné lecture aux parties comparantes assistées des quatre témoins ci-après nommés et qualifiés, ainsi que du chapitre six du titre du mariage sur les droits et devoirs respectifs des époux. — Ensuite nous avons reçu la déclaration du sieur Alphonse Emile Lajotte, qu’il prend pour sa légitime épouse la demoiselle Jenny Agathe Brunard, et celle de la demoiselle Jenny Agathe Brunard qu’elle prend pour son légitime époux le sieur Alphonse Emile Lajotte. — Lesquels, conformément au décret du cinq mars mil huit cent huit, déclarent et affirment par serment que c’est par erreur si dans l’acte de décès du père du futur les prénoms de la mère du dit futur sont indiqués Félicité Angélique, que ces prénoms sont et s’écrivent Angélique Félicie, ce que les témoins ont également déclaré et affirmé par serment. — En conséquence, nous avons déclaré au nom de la loi que le sieur Alphonse Emile Lajotte et la demoiselle Jenny Agathe Brunard sont unis par le mariage. — Tout ce que dessus fait à Etampes en l’hôtel de la mairie, les portes ouvertes, les dits jour, mois et an, en présence et du consentement de la mère du futur, des père et mère de la future, et aussi en présence des sieurs Auguste Simon Lajotte, cultivateur, âgé de trente trois ans, frère de l’époux, domicilié à Aubeville (Seine et Oise), Félix Jules Lajotte, meunier, âgé de vingt quatre ans, domicilié à Saint Prest (Eure-et-Loir), aussi frère de l’époux, Louis Bordellet, notaire, âgé de quarante huit ans, oncle de l’épouse à cause de feu Mélanie Thérèse Augustine Gatineau, son épouse, domicilié à Puiseaux (Loiret) et Albert Dominique Marie Joachim Bochet, ancien avoué, âgé de trente huit ans, aussi oncle de l’épouse, à cause de Séverine Gatineau son épouse, domicilié à Ablon-sur-Seine (Seine et Oise), qui ont signé avec les époux, lamère de l’époux, les père et mère de l’épouse et nous adjoint susnommé, après lecture faite. [Signé:] J. A. Brunard — A. E. Lajotte — F. A. Labiche. — A. C. Gatineau — A. S. Lajotte — F. J. Lajotte — Bordellet — Albert Bochet — Fred. Barré adj.”
Registre d’état civil d’Étampes (saisie Bernard Gineste 2011)
1864
Le 29 novembre, naissance à Saint-Cyr-sous-Dourdan du fils aîné du futur meunier: “Du deux décembre mil huit cent soixante-quatre, à midi. Acte de naissance de Lajotte Simon Alphonse René (1), du sexe masculin, né le vingt-neuf novembre dernier, à cinq heures du soir, chez ses père et mère à Levimpont (2), commune de Saint-Cyr-sous-Dourdan, fils légitime de Lajotte Alphonse Emile, meunier, âgé de vingt-quatre ans, et de Brunard Jenny Agathe, son épouse, sans profession particulière, âgée de vingt-deux ans. Les témoins ont été messieurs: Oui Jules Ferdinand, meunier (3) âgé de vingt-six ans, et Bourge Jules Emile maréchal âgé de vingt-cinq ans, choisis par le déclarant, et domiciliés à Saint-Cyr-sous-Dourdan. L’enfant nous a été représenté et la déclaration faite par le père sus-nommé et qualifié qui a signé avec les témoins et avec nous adjoint, faisant par délégation les fonctions d’officier de l’état civil, après lecture. [Signé:] Bourge — A. E. Emile Lajotte — Jules Ouy — Th. Damars.
Registre d’état-civil de Saint-Cyr-sous-Dourdan (saisie Bernard Gineste, 2011)
     (1) Selon Serge Poeuf son petit-neveu, Simon Alphonse René Lajotte (dont le prénom d’usage fut René) fut docteur et habita à Étampes la maison de son grand-père Alphonse, qui fut requisitionnée par les Allemands durant l’occupation. Il y mourut en 1945 (couriel du 22 novembre 2011).

     (2) Sur le moulin de Levimpont, voyez la page du site Topic Topos, ici.


     (3) Peut-être tenait-il un autre moulin de Saint-Cyr-sous-Dourdan  à savoir celui de Bandeville (voir la page du site Topic Topos sur ce moulin, ici)

1871
Le 25 juillet, naissance à Saint-Cyr-sous-Dourdan du deuxième fils du futur meunier: “Du vingt-huit juillet mil huit cent soixante-onze, à dix heures du matin. Acte de naissance de Lajotte Emile Frédéric, du sexe masculin, né le vingt-cinq juillet courant, à neuf heures du soir, chez ses père et mère, fils légitime de Lajotte Alphonse Emile, meunier, âgé de trente-un ans, et de Brunard Jenny Agathe, son épouse, âgée de vingt-neuf ans, sans profession particulière, domiciliés ensemble à Levimpont, commune de Saint-Cyr-sous-Dourdan. Les témoins ont été messieurs: Bourge Charles Alphonse, maréchal âgé de cinquante-neuf ans, et Grigny Léopold, marchand de vin âgé de vingt-neuf ans, choisis par le déclarant, et domiciliés à Saint-Cyr. L’enfant nous a été représenté et la déclaration faite par le père sus-nommé et qualifié qui a signé avec les témoins et avec nous Damars François Théophile adjoint, faisant par délégation les fonctions d’officier de l’état civil, après lecture. [Signé:] Bourge  Grigny  Emile Lajotte  Damars.
Registre d’état-civil de Saint-Cyr-sous-Dourdan (saisie Bernard Gineste, 2011).
Vers 1872
Installation au moulin d’un nouveau meunier, Lajotte, Thirouin s’étant sans doute retiré des affaires.
Cf. supra et infra.
1873
Le 12 septembre, naissance du troisième fils du nouveau meunier: “Du samedi treize septembre mil huit cent soixante treize, dix heures du matin. — Acte de naissance de Joseph Lajotte (1), du sexe masculin, né hier à deux heures du matin, chez ses père et mère, fils de Alphonse Emile Lajotte, meunier, âgé de trente trois ans, et de Jenny Agathe Brunard, son épouse, âgée de trente un ans, domiciliés de cette ville rue de Bressault numéro huit. — Les témoins ont été les sieurs Alphonse Philippe Auguste Brunard, maire de la ville d’Etampes, chevalier de la légion d’honneur, âgé de cinquante huit ans, aïeul maternel de l’enfant, et Michel Amable Bouvard, avoué près le tribunal civil de première instance de cette ville, domiciliés à Etampes. — Sur la présentation de l’enfant et sur la déclaration du père d’icelui qui a, ainsi que les témoins, signé avec nous Etienne Auguste Decolange, adjoint délégué par le maire d’Etampes, après lecture faite. — [Signé:] Emile Lajotte — Al. Brunard — Bouvard — Decolange.” [En marge: “Par acte dressé à la mairie de Dourdan le 27 septembre 1897, Lajotte Joseph a contracté mariage avec Marie Constance Madeleine Gobilliard. Pour mention. Le greffier. (Signature)” — “Décédé à Dourdan le 15 août 1946.”]
Registre d’état civil d’Étampes (saisie Bernard Gineste 2011)

(1) Joseph Lajotte, marié à Dourdan  le 27 septembre 1896 avec Marie Constance Gobillard (1874-1970) fut meunier du moulin de Grillon à Dourdan et décéda dans la même ville le 14 août 1946 à Dourdan, âgé de 72 ans (d’après cette page généalogique).

1879
Le 24 janvier, naissance du quatrième fils du meunier: “Du samedi vingt cinq janvier mil huit cent soixante dix neuf, dix heures du matin. — Acte de naissance de Marcel Marie Lajotte, du sexe masculin, né hier à une heure du matin, chez ses père et mère, fils de Alphonse Emile Lajotte, meunier, âgé de trente huit ans, et de jenny Agathe Brunard, son épouse, âgée de trente six ans, domiciliés en cette ville rue de Bressault. — Les témoins ont été les sieurs Michel Bien Aimé Duperche, secrétaire de cette mairie, âgé de soixante ans et Ernest Hertzel employé à cette mairie, âgé de cinquante un ans, domiciliés à Etampes. — sur la présentation de l’enfant et sur la déclaration du père d’icelui qui a, ainsi que les témoins, signé avec nous Léonard Breuil, adjoint délégué par le maire d’Étampes, après lecture faite. — [Signé:] E. Lajotte — E. Hertzel — Duperche — L. Breuil [paraphe].”
Registre d’état civil d’Étampes (saisie Bernard Gineste 2011)
1881
Dessin du moulin par Léon Marquis.
Marquis 128 bis, dont un scan ci-dessus.
1881
 Le moulin de l’Hospice ou de l’Hôtel-Dieu situé rue Bressault à l’angle de rue la Digue,  appartient toujours à l’Hôtel-Dieu. Simple moulin à eau, tenu par Lajotte, il produit, avec ses quatre paires de meules, dix sacs de farine par jour.
Marquis 96 et 105
1893
Le 3 octobre, décès du meunier: “L’an mil huit cent quatre vingt treize, le trois octobre à deux heures de relevée, par devant nous Edouard Joseph Beliard, maire de la ville d’Etampes, officier de l’état civil de la dite ville, département de Seine-et-Oise, officier d’académie, sont comparus Philippe Stéphane Brunard, employé, âgé de cinquante-trois ans, demeurant à Paris, avenue de Saxe, numéro cinquante-huit, cousin du décédé ci-après nommé et qualifié, et Simon Alphonse René Lajotte, docteur en médecine, âgé de vingt-huit ans, demeurant à Longjumeau (Seine-et-Oise), fils du dit décédé, lesquels nous ont déclaré que Alphonse Emile Lajotte, meunier, âgé de cinquante-trois ans, né en la commune de Allainville (Seine-et-Oise) et demeurant à Etampes, rue de Bresseau, époux de Jenny Agathe Brunard, sans profession, âgée de cinquante ans, demeurant à Etampes rue susdite, fils de Louis Simon Lajotte, décédé à Allainville, et de Angélique Félicie Labiche son épouse, décédée à Angerville (Seine-et-Oise), est décédé en sa demeure aujourd’hui à quatre heures et demie du matin. Et, après nous être assuré du décès, nous avons dressé le présent acte que les comparants ont signé avec nous, maire sus-nommé, après lecture faite. — [Signé:] P. Brunard — Dr R. Lajotte — E. Beliard.”
Registre d’état civil d’Étampes (saisie Bernard Gineste 2011)
1893
Il est enseveli au cimetière Saint-Gilles d’Étampes, auprès de son fils et de son beau-père:  Ici reposent: Alphonse Philippe Auguste Brunard, ancien maire d’Étampes, chevalier de la légion d’honneur, décédé le 25 juillet 1888, dans sa 75e année. — Émile Frédéric Lajotte, décédé le 3 août 1875 âgé de 4 ans. Alphonse Émile Lajotte, décédé le 3 octobre 1893 dans sa 54ème année. — Adélaïde Clémentine Gatineau, veuve Brunard, décédée le 18 janvier 1910, dans sa 89ème année. — Jenny Agathe Brunard, veuve Lajotte, décédée le 24 Xbre (décembre) 1928, dans sa 87e année.
Inscription sur la tombe de la famille Brunard-Lajotte au cimetière Saint-Gilles d’Étampes (transcription par B.G., 2012).
1894
Adjudiction du droit au bail du moulin de l'Hospice
Abeille d'Étampes du 13 janvier 1894, p. 4, dont scan ci-contre.
1895
Les Archives commerciales de la France signalent le changement de meunier à la fin du mois d’août: “Maisons qui se créent ou qui changent de propriétaires: [...] Adresse: Étampes — Nom: Julien — Profession: meunier — Prédécesseur: Lajotte-Brunard.
Archives commerciales de la France 69/22 (28 août 1895), p. 1093 (ici).
1898
Le meunier qui habite 8 rue de Bressault est Jullien.
État des moulins de 1898, édition Gineste (ici)
1903
Deux clichés du moulin par Louis-Didier des Gachons.
Cartes postales Louis des Gachons (L. des G.) n°46 et n° 49 (dont des retirages ultérieur par son successeur Paul Royer sous les mêmes numéros), dont des scans par Jean-Michel Rousseau, ci-dessus.
1903
Recherches de Charles Forteau sur le moulin de l’Hospice publiée dans son édition d’une partie de la Rapsodie de maître Plisson consacrée aux “Restes de l’Hôtel-Dieu en 1665”.
Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d’Étampes et du Hurepoix (1903), pp. 115-116, dont une saisie ci-dessous.
1906
Le moulin est encore en activité.
SV&SH 61, d’après sans doute la coupure de presse donnée en illustration, même page.
1906
Le 2 juin, mise en vente du moulin: “Étude de Me Prat-Marca, notaire à Étampes. — Hospice civil de la ville d’Étampes. — A vendre par adjudication à l’extinction des feux, au bureau de la Commisssion administrative de l’Hospice, sis à Étampes, rue de la Cordonnerie, n°23, par le minisitère de Me Prat-Marca, notaire à Étampes, le samedi 2 juin 1906, à une heure et demie de l’après-midi, le moulin de Bressault, dit moulin de l’Hospice, située sur la rivière de Chalouette, au liedit Bressault, route de Saclas, commune d’Étampes, dont la désignation suit: — Le moulin de Bressault monté à cylindres, comprend: — un principal corps de bâtiments couvert en tuiles, élevé d’un rez-de-chaussée et de quatre étages dont le dernier sous les combles, contenant le mécanisme du moulin. — Un autre bâtiment attenant au précédent renfermant l’habitation du meunier et les magasins. — Communs à usage de sellerie, écurie, remise, bûcher, cellier et buanderie. — Lavoir couvert en tuiles en regard du pan de derrière du moulin. — Cour et jardin. — Le tout tenant par devant la rue du Petit-Saint-Mars ou route de Saclas, d’un côté la rue de la Digue et la rivière de Chalouette, d’autre côté et derrière monsieur Sincère (murs mitoyens). — Section G, numéros 1966 partie et 1971. — Appartenant à l’Hospice civil d’Étampes. — Force hydraulique: environ 8 à 10 chevaux. — Entrée en jouissance: 1er juillet 1906. — Mise à prix pouvant être baissée: 30.000 francs. — S’adresser sur les lieux pour visiter, et pour tous renseignements, à Étampes: soit au bureau de la Commission administrative […] [suite du texte non photographié].
Coupure de presse photographiée et reproduite sans indication d’origine par SV&SH 61, probablement tirée de l’Abeille d’Étampes ou du Réveil d’Étampes, texte saisi par Bernard Gineste, 2011)
1907
Vue photographique de l’avenue Charpentier prise par Théodule Garnon, où l’on entrevoit au loin le moulin.
Carte postale Th. G. n°521, dont un scan par Jean-Michel-Rousseau, ci-dessus.
1912
Réclamation de la société de Deboffe pour le préjudice causé à ses installations par le débit irrégulier des eaux traités par le moulin.
AD91 7S 49 (Inventaire des AD91)
1913
Dans un tableau que fait le directeur de l’Abeille d’Étampes de la reconversion récente de sept moulins étampois: Le Moulin de l’Hospice, s’il ne fait plus, de blé, farine, fabrique encore des produits d’alimentation qui, sous le vocable d’ensemble de «produits Excelsior», résument sous l’aspect de pâtes, de poudres, de concentrés, les principes nutritifs contenus dans les produits naturels. Madame veuve Debolle est la meunière de ce moulin.
L’Abeille d’Étampes 102/20 (17 mai 1913), p. 2 (saisie de Bernard Métivier).
1934
Le 6 janvier, le premier numéro de l’Abeille publie en première page un dessin humoristique de Ballas stigmatisant entre autres la discorde notoire qui règne au sein de la Commission administrant l’Hospice civil.
Abeille d’Étampes 123/1 (6 janvier 1934), p. 1 (dont un sacn ci-dessus),
1934
Un architecte étampois achète le moulin pour le transformer en immeuble de rapport.
SV&SH 61, sans référence, sans doute AD91 7S 49.
1934
Le moulin est déclassé.
FG-ELP 69 alléguant AD91 7S 49.
1935
Le moulin est aménagé en appartements et devient la villa Bressaut.
FG-ELP 24 et 69 alléguant AD91 7S 49.
2011
Le moulin semble divisé en treize appartements.


     Chacun est appelé à contribuer à cette enquête, les petits ruisseaux faisant les grandes rivières.

B.G., 7 mai 2011.


Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
ANNEXE 1
Ce que Basile Fleureau a dit de ce moulin
Antiquitez d’Estampes (rédigé vers 1668), pp. 461-462

     Pour ce qui est du Moulin de la maladerie, situé à Estampes les vieilles, au dessous de celuy de la Trinité, il a esté autrefois [p.462] donné à huit livres de rente par an, aux Ministres de cette maison, qui l’ont laissé tomber en ruine. Un titre du mois d’Octobre 1243. fait voir que le Prieur & les Freres de saint Lazare en ont acquis la moitié d’Adam de Berenville, Escuyer, & de Richaudis sa sœur, femme d’Arnoul de Gondreville, pour la somme de soixante & cinq livres parisis. Peut-être que l’autre moitié leur avoit esté auparavant donnée, & qui [sic] les obligea à faire cette acquisition.
     On remarquera que Fleureau ne présente aucun titre prouvant que notre moulin ait jamais appartenu intégralement à la Maladrerie Saint-Lazare. Qui plus est, de son temps, le moulin est clairement appelé moulin de l’Hôtel-Dieu, sans que Fleureau s’explique de ce changement de propriété. Tout cela reste un peu énigmatique (B.G. 2011).
   
ANNEXE 2
Ce que Forteau a dit de ce moulin
SHACEH 9 (1903), pp. 115-116

     Le dernier immeuble mentionné dans le manuscrit est le moulin connu aujourd’hui sous le nom de moulin de 1’Hospice.

     C’était autrefois, dit Maître Plisson, «un manoir auquel il y a [p.116] maison, moulin, cour et jardin, situé au lieu de Bressault, dans la paroisse St-Martin, sur le chemin de Saclas et la voie qui conduit à l’église de ce faubourg».

     Le vieux portail, si curieux, si curieux, que l’on voit dans la rue de la Digue, ne serait-il pas un reste de l’ancien manoir de Bressault? Sa situation et sa date le portent à croire.

     Le moulin sis sur «la rivière de Challo» s’est appelé d’ancienneté le moulin de Blessault, puis le moulin de la grande rue et enfin le moulin Mazeaux du nom de son propriétaire en 1515 (1). II jouissait du droit de chasse.

     (1) Les registres paroissiaux de St-Basile citent, en 1596, «deffunct Jean de Mazeaulx, vivant eslu en I’Election d’Estampes» [Note de Forteau].
     Il était grevé envers l’Hôtel-Dieu d’un muid et demi de blé froment, bon blé mouture, à la mesure d’Etampes, livrable chaque année, et de deux mines d’avoine de cens et de rente, ainsi qu’en témoigne un bail à Jean Foucher, meunier, du 9 janvier 1468.

     Il y eut au sujet de cette redevance de nombreux et longs procès qui ne s’éteignirent qu’en 1588 lorsque l’Hôtel-Dieu devint propriétaire du moulin.

     De Jean de Mazeaux et de ses héritiers, cet immeuble était passé à Jacques de  Wicardel, seigneur du Fresne (2), et de celui-ci, par décret en cour de Parlement, à Claude Mortier, secrétaire du Roi, depuis seigneur du Fresne, qui l’avait loué à Martin Yvernette, meunier. Ce fut l’année suivante que, pour terminer tous différends, il fut fait un échange avec Claude Mortier qui céda le moulin à l’Hôtel-Dieu contre une métairie sise au Fresne que ce dernier possédait depuis longtemps.

     En 1605, le moulin était loué à Pierre Guy moyennant 5 muids et 1 setiers de blé méteil, payable de semaine en semaine en bonne farine. Le meunier devait en outre 3 mines d’avoine d’avenage au domaine d’Étampes.

     Le montant du loyer varia par la suite: en 1617, Guillaume Houllier payait 8 muids de blé méteil, et 10 en 1618; Gilbert Challet, 7 muids 2 setiers en 1661, et enfin Cantien Yau prit le bail, en 1662, moyennant 6 muids de blé méteil et 40 livres par an.

     (2) Ce personnage est cité, en qualité de parrain, le 12 novembre 1564, dans les registres de St-Basile, d’un fils de Nicolas Petau, docteur ès lois, bailli d’Étampes; la marraine était Marguerite Arnoulx, épouse de Jehan Le Verrier, Sr de Villemartin. [Note de Forteau].
   
       Charles FORTEAU, “Les Restes de l’Hôtel-Dieu”, in Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d’Étampes et du Hurepoix (1903), pp. 115-116.
Contributeurs pour cette page

2003-010
Frédéric Gatineau
Renseignements tirés de son précieux Étampes en lieux et places généreusement en ligne sur le présent Corpus Étampois dès 2003, et photographies de plans généreusement mises à disposition.
2003-2010
Jean-Michel Rousseau
Repérage et scan de clichés anciens.
2011
Bernard Gineste
Quelques recherches, synthèse provisoire et mise en page

et vous?



BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE

Édition

     COLLECTIF, «Le moulin de l’Hospice (compilation)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cee-moulindelhospice.html, depuis 2010.

Autres sources

     Basile FLEUREAU, Les Antiquitez de la ville et du conté d’Estampes, Paris, Coignard, 1683, pp. 461-462.

     Charles TOUAILLON, La Meunerie, la boulangerie, la biscuiterie, la vermicellerie, l’amidonnerie, la féculerie et la décortication des légumineuses ingénieur, construction spécial de moulins, meules et tous appareils s’appliquant aux industries ci-dessus et à l’alimentation, constructeur et ex-directeur des quarante moulins de Saint-Maur, inventeur de la machine à rhabiller les meules et de l’étuve à farine, premier prix à toutes les expositions nationales et universelles depuis1844, délégué de la Meunerie française, juré-expert aux expositions universelles de Londres 1862 et Paris 1855, 1865, 1867, membre de la Société internationale des études pratiques d’économie sociale, etc. [452 p.], Paris, Librairie agricole de la maison rustique, 1867, pp. 75-83.
     Dont une saisie numérique ci-dessus.

     Léon MARQUIS, Les rues d’Étampes et ses monuments, Étampes, Brière, pp. 95, 96 et  105.

     Charles FORTEAU, «La paroisse de Saint-Martin d’Étampes (suite). XI. Hôtelleries et moulins», in Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, d’Étampes et du Hurepoix 19 (1913), pp. 17-25, spécialement (1913), pp. 20-21.

     Muriel GENTHON, Dossier d’inventaire: Moulins, Paris, Service régionale de l’Inventaire général Île-de-France, 1989.

      Claudine BILLOT, «L’essor économique: les moulins» [Moyen Âge et Ancien Régime], in Julia FRITSCH & Dominique HERVIER [dir.], Étampes, un canton entre Beauce et Hurepoix [316 p], Paris, Éditions du Patrimoine, 1999, pp. 32-34 et notes 16-22 p. 276, spécialement pp. 33-34 (simple mention d’une donation (?) du moulin à la Maladrerie au milieu du XIIIe siècle, sur la base du texte de Fleureau, lu un peu vite).

      Dominique HERVIER, 
«Du moulin artisanal au moulin industriel» [XIXe siècle], in Julia FRITSCH & Dominique HERVIER [dir.], Étampes, un canton entre Beauce et Hurepoix [316 p], Paris, Éditions du Patrimoine, 1999, pp. 224-225 et notes 757-763 p. 289, spécialement p. 225 et note 763 p. 289: simple mention dans la liste des moulins refaits à l’anglaise).

     Frédéric GATINEAU, Étampes en lieux et places, Étampes, A travers champs, 2003, pp. 24 (Bressault, moulin), 62 (Grande Roue, moulin de la), 69 (Hospice, moulin de l’), 70 (Hôtel-Dieu, rue de l’), 70 (Hôtel-Dieu, moulin de l’) et 131 (Verrières, moulin de).

     Michel MARTIN, «Les moulins à Étampes du Xe au XIIIe siècle», in
Jacques GÉLIS [dir.], Michel MARTIN et alii, Le Pays d’Étampes, tome 1, Étampes, Étampes-Histoire, 2003 pp. 174-175 (simple mention sur un plan des moulins attestés vers 1250).

     Michel MARTIN, «Artisans et commerçants de l’Ancien Régime à la Restauration», in Cahiers d’Étampes-Histoire 10 (2008), pp. 16-20, spécialement p. 17 (pour une mention en 1710).

     
COLLECTIF (Saint-Vrain et son histoire, ASME91, etc.), La Juine et ses moulins. La rivière et l’homme, sans lieu d’édition, La Juine et ses moulins, 2009, p. 61.

     Bernard GINESTE [éd.], «Quelques États des moulins d’Étampes (1801-1898)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cee-moulinsdetampes-etats.html, 2011.

     Georges et Danièle SENS-OLIVE et Bernard GINESTE [éd.], «Marin Venard, notaire: Inventaire après-décès du moulin de l’Hospice», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cee-moulindelhospice1776inventaire.html, 2012.

Références d’archives

     Archives nationales
R4/952 (pour 1735).

     Archives départementales des Yvelines
2M 11/6 (cote donnée par Jean-Pierre Williot, in La République confisquée. 1848 en Essonne. Actes du colloque de Crosne, 21 et 22 novembre 1998, Paris, Creaphis éditions, 1999, p. 213, pour un Rapport du chef d’escadron commandant la gendarmerie de Seine-et-Oise de 1852, relatvement à la candidature éventuelle de Thirouin).

     Archives départementales de l’Essonne B 1655 (cote donnée par MARTIN 2009, pour une prisée en 1710).

     Archives départementales de l’Essonne H dépôt 1B (cote donnée par GATINEAU 2003, p. 131 pour un dossier de 1852).

     Archives départementales de l’Essonne 136J 16 (cote donnée par GATINEAU 2003, p. 70 pour une mention en 1583).

     Archives départementales de l’Essonne 7S 48:  (cote donnée par GATINEAU 2003, p. 69 pour un dossier de 1934-1935).

     Archives départementales de l’Essonne 
7S 49: ...moulin de l’Hospice (1826-1895), réclamation de la société de Deboffe pour le préjudice causé à ses installations par le débit irrégulier des eaux traités par le moulin (1912), déclassement en 1935... (Inventaire des AD91; cote donnée par GATINEAU 2003, p. 69 pour un dossier de 1934-1935).

     Archives départementales de l’Essonne 1X 43 (cote donnée par GATINEAU 2003, p. 69, pour un dossier de 1820 et 1856)

     Archives diocésaines d’Évry 5: censier de la fabrique Notre-Dame (cote donnée par GATINEAU 2003, p. 62, pour une mention en 1593).

     Archives municipales d’Étampes
1G 2 (cote donnée par GATINEAU 2003, p. 70 pour un plan de 1792).

     Archives municipales d’Étampes 3O D13: Pièces relatives au moulin de l’Hospice sur la Chalouette: 1852-1864 (Inventaire de Clément Wingler).

     Georges et Danièle SENS-OLIVE et Bernard GINESTE [éd.], «Marin Venard, notaire: Inventaire après-décès du moulin de l’Hospice (octobre 1776)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cee-moulindelhospice1776inventaire.html, 2012.

Site de la FFAM

     FFAM (Fédération Française des Amis des Moulins), Le monde des moulins [site officiel], www.moulinsdefrance.org/, en ligne en 2011.

Autres moulins d’Étampes

     COLLECTIF, «Les moulins d’Étampes (compilation)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cee-moulinsdetampes.html, depuis 2010.

 

 
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