CORPUS HISTORIQUE ETAMPOIS
 
 Maxime de Montrond
Étampes sous le roi Philippe II Auguste
Essais historiques sur la ville d’Étampes, chapitre X
1836
  
Sceau de Louis VII (dessin de 1759)
Sceau et contre-sceau de Philippe II Auguste
(dessin quelque peu idéalisé d’un manuel de diplomatique de 1759)
 
     Maxime de Montmond mentionne ici l’expulsion des juifs d’Étampes en 1182 et la transformation de la synagogue en collégiale Sainte-Croix, les privilèges que ce roi accorda aux tisserands et aux bouchers d’Étampes, un intéressant compte royal pour l’année 1202 qui mentionne quelques institutions de la ville, et quelques autres menus faits intéressant l’histoire d’Étampes.
B.G., mars 2012

      La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Merci de ne pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.
     
Essais historiques sur la ville d’Étampes
Étampes, Fortin, 1836
Chapitre X, pp. 119-134 et Note IX, pp. 213-215.
Étampes sous le roi Philippe II Auguste
 
CHAPITRE PRÉCÉDENT
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE SUIVANT


CHAPITRE DIX
IÈME
ÉTAMPES SOUS LE ROI PHILIPPE II AUGUSTE

SUIVI DE LA
NOTE IX
Compte général des revenus tant ordinaires qu’extraordinaires du roi (Philippe-Auguste) pendant l’année 1202.


Chapitre X: Règne de Philippe-Auguste. —  Juifs chassés d’Étampes. —  Église collégiale de Sainte-Croix. — Faits et gestes divers de Philippe-Auguste relatifs à Étampes. — Anecdote historique. Note IX: Compte général des revenus tant ordinaires qu’extraordinaires du roi  pendant l’année 1202


     Nous arrivons au règne de Philippe-Auguste. Depuis Charlemagne, aucun prince plus grand ne s’était assis sur le trône de France. Une nouvelle croisade en Palestine, une expédition chevaleresque à Constantinople, où les barons français se couvrirent de gloire; de nombreux combats, de brillantes conquêtes, et par dessus tout l’immortelle victoire de Bouvines; tels sont les principaux événemens qui signalèrent cette époque. Mais détournant la vue de ces nobles faits d’armes étrangers à notre plan, et rentrant dans le cercle étroit que nous nous sommes tracé, [p.136] empressons-nous de rechercher quelles furent, durant ces temps mémorables, les destinées particulières de la ville d’Étampes.

     Dès les premières années de son règne, nous voyons Philippe-Auguste jeter sur elle ses regards, et l’embellir d’un somptueux édifice dont nos yeux regrettent de ne plus retrouver aucune trace aujourd’hui. Mais, peu de temps avant cette construction, un événement important était venu agiter l’enceinte de la ville. Je veux parler de l’expulsion des Juifs, ordonnée par le roi. Depuis Clovis, premier roi chrétien, les monarques français n’avaient souffert qu’avec peine la présence des Juifs dans leur royaume. On avait déjà vu plusieurs d’entre eux, tels que Dagobert et Robert, les bannir du territoire de la France. Sous le règne de Philippe-Auguste, leurs usures intolérables, leur mépris sacrilège pour le christianisme, et leurs cruautés envers les chrétiens, provoquèrent de nouveaux contre eux des mesures rigoureuses et violentes. Ce monarque renouvelant donc, en l’an 1182, les édits portés contre les Juifs par les rois ses prédécesseurs, les chassa du royaume; et, afin de leur ôter toute espérance de retour, il voulut que leurs synagogues, changeant de destination, fussent consacrées désormais au culte des chrétiens (1).

     (1) Rigord., Hist. Phil.-Aug.
     Les ordres sévères du monarque furent exécutés. C’est ainsi qu’à Orléans, les habitans érigèrent une église, sous le titre de Sainte-Croix, à la place d’une synagogue [p.137] établie en leur ville. Ceux d’Étampes imitèrent cet exemple. Il est à croire que les Juifs se trouvaient en grand nombre dans son enceinte, puisqu’ils possédaient aussi un bel édifice de leur culte, situé au centre d’Étampes le Châtel, dans cette partie de la ville qui porte aujourd’hui encore le nom de rue de la Juiverie. Par des lettres patentes de Philippe-Auguste, datées de Fontainebleau, l’an 1182, ce monument fut concédé à des ecclésiastiques (clericis Stampensibus) chargés d’y célébrer le service canonial. La nouvelle église prit, comme à Orléans, le nom de Sainte-Croix; et le roi y institua un chapitre composé d’un doyen, d’un chantre, de dix-sept chanoines et de dix chapelains (1).
     (1) V. Rigord., Hist. Philip.-Aug. — Antiq. d’Étampes (ici).
     La synagogue des Juifs d’Étampes ne fut point conservée et transformée seulement en église chrétienne, ainsi qu’il arriva sans doute alors en d’autres pays de la France; mais l’on doit croire qu’elle fut détruite, et que ses ruines servirent de fondement à la belle et vaste église de Sainte-Croix. C’est du moins ce qui résulte des paroles d’une bulle publiée à ce sujet par le pape Luce III, et datée de Vérone, le 26 juillet 1185. Cette bulle contient une clause remarquable et bien digne des souverains pontifes qui surent, dans plus d’une occasion, maintenir, en faveur des peuples, les libertés chrétiennes dont on avait essayé de les dépouiller. Elle défendait aux clercs de la nouvelle église de s’attribuer sur elle aucun droit, aucune redevance, afin que ce même lieu, libre auparavant de toute servitude, ne fût pas, sous la sainte liberté du [p.138] christianisme, de pire condition qu’avait été la synagogue au temps des Juifs, ses premiers possesseurs.

     Quelques années à peine s’étaient écoulées depuis la fondation de l’église collégiale de Sainte-Croix, et déjà, loin de, vivre en bonne intelligence avec celle de Notre-Dame, sa voisine, elle se trouvait en rivalité, avec elle, à l’occasion de leurs droits respectifs. On doit croire que les chanoines de Notre-Dame voulant exercer leur juridiction sur le nouveau chapitre, celui-ci, fier de ses prérogatives, refusa de se soumettre au joug qu’on prétendait lui imposer. L’affaire fut portée devant Philippe-Auguste, qui, pour la terminer, eut recours aux lumières de Maurice, évêque de Paris, et d’autres hommes prudens. Le monarque, d’après leurs conseils, se résolut à donner à l’abbé Odon et aux chanoines de Notre-Dame l’église de Sainte-Croix, avec tous ses revenus, biens et attributions, ainsi que le pouvoir de disposer de ses prébendes.

     Cette mesure, loin de terminer les différends, ne servit qu’à les rendre plus vifs et plus animés. Le doyen et le chapitre de Sainte-Croix, menacés dans leur existence, eurent recours à l’autorité royale, la suppliant de révoquer une si funeste décision. Le roi voulut bien condescendre à leurs prières; il révoqua la sentence, et, sur le point de partir pour la Terre-Sainte, il confia à de nouveaux commissaires l’examen de ce procès, enjoignant au bailli et au prévôt l’Étampes de ne rien innover jusqu’au prononcé du futur jugement.

     Mais à peine Philippe-Auguste avait-il quitté la France, que le bailli et le prévôt d’Étampes, au lieu d’exécuter ses ordres, rétablirent le chapitre de Sainte-Croix dans tous [p.139] ses privilèges. Nouvelles plaintes de la part de celui de Notre-Dame. Cependant arriva la sentence des juges. Elle plaçait en quelque sorte l’église de Sainte-Croix sous la dépendance de Notre-Dame, en la laissant jouir pourtant de quelques-unes de ses prérogatives. Cette sentence fut ratifiée par le roi, ainsi qu’on le voit par ses lettres patentes datées de Ptolémaïs ou Saint-Jean-d’Acre, l’an 1191. Elle fut confirmée également dans la suite par les souverains pontifes Célestin III et Innocent III (1).

     L’ancienne église de Sainte-Croix, entièrement détruite aujourd’hui, laisse à peine apercevoir quelques fragmens de chapiteaux gisans dans la poussière. C’est là tout ce qui reste de son ancienne splendeur; mais, dans ce même quartier, et perpendiculaires l’une à l’autre, on trouve encore les rues de la Juiverie et de Sainte-Croix. Ces deux noms, rapprochés l’un de l’autre, rappellent ainsi à la fois le souvenir des deux monumens juif et chrétien, construits à différens âges sur un même fondement, et détruits aussi tous deux à diverses périodes, sans laisser aucune trace de leur belle construction. [p.140]

     (1) On trouve dans un vieux cartulaire conservé dans les archives de l’église de Notre-Dame d’Étampes, la plupart des chartes relatives aux différends dont il s’agit ci-dessus. Ce cartulaire contient également une copie des titres des rois de France et des souverains pontifes, concernant les nombreuses concessions faites à ces deux collégiales. C’est à cette source que j’ai puisé de précieux documens pour mon travail; je saisis avec plaisir cette occasion de témoigner ici ma reconnaissance envers M. Baron, respectable curé de Notre-Dame, qui a bien voulu à mon intention exhumer ce curieux manuscrit de la poussière, et le laisser long-temps entre mes mains [Ce cartulaire a été versé après 1905 aux Archives départementales de Seine-et-Oise, puis reversé aux Archives départementales de l’Essonne, où il a été retrouvé récemment sous une cote improbable par notre infatigable ami Frédéric Gatineau, auquel les études essonniennes doivent beaucoup. (B.G.)].



     On a déjà vu, dans l’un des chapitres précédens, comment Philippe-Auguste priva les habitans d’Étampes d’un certain droit communal dont la source est demeurée inconnue (1). Ce même prince, comme s’il eût voulu faire oublier cette mesure violente, signala aussi sa bienveillance envers une ville qu’il avait traitée en cette occasion avec sévérité. Considérant que le voisinage de la Beauce, pays favorable à l’entretien des bêtes à laine, donnait aux habitans de la vallée d’Étampes la facilité de faire un grand commerce de draperie, ce monarque, afin de les attacher avec plus d’affection à un genre d’industrie si utile, accorda aux tisserands en drap ou en toile de cette ville quelques privilèges. Il les déchargea de toutes coutumes, tailles et autres levées qu’il pourrait faire sur eux, moyennant une simple redevance de vingt livres par an. Il leur accorda aussi le pouvoir d’élire quatre prud’hommes, choisis parmi eux, pour diriger et surveiller les travaux de tous les membres de leur corporation.


     (1) Voir au chapitre VII, page 86 (ici).

    Philippe-Auguste avait déjà, quelques années auparavant, étendu sa sollicitude sur une autre classe nombreuse d’individus, et il avait fait construire un vaste bâtiment à leur usage. C’est ce même prince, en effet, qui fit édifier, dès les premières années de son règne, la grande boucherie d’Étampes. Elle était située vers l’extrémité de la rue Évezard, proche du lieu-dit aujourd’hui place Dauphine. L’auteur des Antiquités d’Étampes, qui en parle comme d’un établissement existant à l’époque où il écrivait, ajoute qu’il s’en trouvait d’autres du même [p.141] genre à Saint-Martin, à Saint-Gilles et à Saint-Pierre (1).  On ne découvre plus aujourd’hui aucune trace de ces constructions; et l’on doit regretter vivement la perte de ces anciens édifices, qui, s’ils ne contribuaient pas à l’ornement de la ville, étaient du moins éminemment utiles à sa salubrité.
     (1) Antiquités d’Étampes, p. 134 (ici). On découvre dans un texte rapporté à cette occasion par le même historien, p. 135, le nom de Vallis odoris, Val d’odeur, qui rappelle, l’une des gracieuses promenades de la vallée d’Étampes. C’est ce même lieu, que l’on trouve dans les titres postérieurs français, désigné sous le nom de Vau douleur, par corruption du mot Vau d’odeur. [Il y a là une erreur de Montrond, qui ignore visiblement qu’en ancien français subsistait un nomcommun, olor, ou oleur, venu directement du latin olor, et qui signifiait odeur . Vallis Odoris traduit donc en latin le toponyme Vaudouleur, intreprété, à tort ou à raison, Val d’Oleur, sans qu’il soit besoin de supposer une corruption (B.G.)].
    Si l’étude attentive d’une charte du roi Henri 1er nous a déjà fait découvrir ailleurs de quel genre de possessions se composait le fisc royal à Étampes, sous le règne de ce prince (2), nous pouvons, à l’aide d’un autre document, reconnaître avec plus de précision encore de quelle valeur étaient pour le roi ses domaines en la même contrée, au commencement du treizième siècle. Cette pièce nous apprend en outre comment. Philippe-Auguste pourvoyait à l’entretien de divers établissemens qu’Étampes possédait alors, et fournissait les secours nécessaires aux réparations de ses murailles et de ses tours. Il s’agit ici du Compte général des revenus tant ordinaires qu’extraordinaires du roi Philippe II, pendant l’année 1202 (3). Étampes figure dans ces comptes avec quelque importance. Hugues de Gravelle était alors [p.142] bailli de cette ville, et son nom se trouve plus d’une fois mentionné dans ce monument d’une sage économie, qui, tout en réglant les revenus du prince, fait connaître en même temps les dépenses de toute sorte auxquelles ils étaient consacrés. Les maisons de Saint-Lazare, de Saint-Jacques de l’épée, les Templiers, etc., dont nous avons parlé ailleurs, se trouvent ici rappelées. Enfin l’on découvre aussi dans ces comptes une somme de quarante livres parisis, portée en dépense pour le poisson d’Étampes (pro piscibus Stamparum). Nul doute que parmi ces poissons, il ne soit question des précieuses écrevisses de la vallée d’Étampes, dont la renommée, dès lors célèbre dans toute la contrée, leur méritait ainsi l’honneur de figurer sur la table du roi.

     (2) Voir chapitre VI, page 73 (ici).








     (3) Brussel. Usage des fiefs, t. II (notes) (bib). Voyez à la note IX à la fin du volume, les fragmens de cette pièce, concernant les revenus de la ville d’Étampes (ici).


     Mais sans nous en tenir aux indications fournies par ce précieux document, apprenons de la bouche du roi lui-même, quel rang il assignait à sa ville d’Étampes, entre toutes celles du royaume. Une vieille chronique relative aux faits et gestes de Philippe-Auguste, rapporte à ce sujet une curieuse anecdote qui mériter de trouver place dans ces récits.

     Durant les troubles qui suivirent la mort d’Henri VI, roi des Romains et empereur d’Occident, Othon, comte de Poitou, duc de Brunswick, disputait le trône vacant à Frédéric II, fils de Henri VI, et à Philippe le Souabe, oncle du jeune prince (1197). Soutenu par les seigneurs du Poitou, il traversait la France avec un sauf-conduit du roi. Passant près du monarque, il vint en grande [p.145] pompe lui présenter ses félicitations. «—
On nous a raconté, lui dit Philippe-Auguste, que vous êtes appelé à l’empire.  Cette nouvelle est véritable, répartit Othon: que Dieux me soit seulement en aide durant mon voyage !  Gardez-vous bien de croire, poursuivit le roi de France, que vous puissiez prendre possession d’une si éminente dignité. Si la Saxe seule reconnaît votre loi, laissez-moi choisir dans votre escorte le plus beau de vos coursiers. De mon côté, quand vous monterez sur le trône, je m’oblige à vous livre les trois meilleures villes de mon royaume, Paris, Étampes et Orléans.» Or, le roi Othon emmenait avec lui de riches trésors qu’il avait reçus de son oncle Richard, roi d’Angleterre. Cent cinquante mille marcs étaient portés par cinquante chevaux qui lui servait d’escorte, et parmi eux se trouvait ce coursier plus beau, sur lequel Philippe avait jeté les yeux. Le prince Othon accepte la gageure, et après avoir fait livrer au roi de France le cheval qu’il avait désigné, il poursuit son voyage, le cœur plein d’espérance (1).
     (1) Ex Arnaldi Lubecensis Chronico Slavorum, apud Godef. Guillelm. Leibnitium, t. II. Script. Brunswicensium (bib).  Voyez aussi le Voyageur françois, par l’abbé de la Porte, t. 23 (bib).
      La prédiction du roi Philippe ne s’accomplit point: Othon VI fut couronné empereur à Rome par Innocent III, l’an 1209. On pense bien que Philippe n’eut garde de remplir une promesse qu’il n’avait point faite sans doute sérieusement. Cependant, quatre années après, on vit ce même prince Othon se liguer avec Richard, roi d’Angleterre [p.144] et le comte de Flandre contre le roi de France. C’est contre ces princes confédérés que ce vaillant monarque gagna la célèbre bataille de Bouvines; et peut-être son refus d’exécuter les conditions de cette singulière gageure, n’avait-il point été entièrement étranger aux motifs qui firent armer contre lui la ligue redoutable dont il sut avec tant de gloire déjouer les audacieux projets.

     Durant le règne belliqueux de Philippe-Auguste, le château d’Étampes, comme la plupart des châteaux à cette époque, était devenu une prison; et les paisibles habitans de cette contrée, bien qu’éloignés du théâtre de la guerre, voyaient parfois amener captif dans ce sombre séjour, quelqu’un de ces fiers guerriers, trahi par le sort des armes et vaincu par celles du roi. C’est ainsi que vers l’an 1194, lors des démêlés de ce monarque avec Richard, roi d’Angleterre, Robert, comte de Leicester, fait prisonnier à l’attaque du fort de Léon en Normandie, vint subir une dure captivité sous les épaisses voûtes de ce castel (1).
     (1) Selecta ex variis chronicis, etc.  Rec. des hist. de Fr., t. XIX (bib).
     Plus tard, sous le règne de saint Louis, ce sera Jean Britaut, chevalier, qui accusé d’avoir fait assassiner le fils de Pierre Dubois, chambellan et secrétaire du roi, viendra à son tour expier dans cette même demeure l’odieux soupçon qui pesait sur lui.

     Mais parmi tous les illustres personnages qui virent s’écouler de tristes jours dans les sombres murs du château d’Étampes, aucun n’est plus célèbre que la reine Ingelburge, épouse infortunée de Philippe-Auguste. [p.145]

     L’histoire de cette princesse se rattache donc à celle de cette ville par l’un de ces faits que l’on voudrait pouvoir supprimer des annales de nos rois mais que la postérité juste et sévère n’a pas craint de recueillir, comme une tache honteuse imprimée sur la couronne d’un de nos plus brillans monarques. On sait que la malheureuse lngelburge repoussée loin du trône, expia par une longue et dure captivité le tort de n’avoir pas su gagner le cœur de son royal époux. Or, tous les historiens s’accordent à dire que le château d’Étampes fut l’un de ces sombres asiles d’où l’illustre prisonnière, comme elle nous l’apprend elle-même, ne voyait pas même les cieux, auxquels elle élèverait ses mains suppliantes, et où elle plaignait le roi, en mangeant, sans l’accuser, le pain de sa douleur (1). L’histoire des malheurs de cette princesse doit donc trouver une place dans les annales de la ville d’Étampes. On me permettra de les décrire ici avec quelque détail, et de leur consacrer un chapitre entier en présentant, sous forme d’épisode, cet événement important de l’histoire générale de la France.

     (1) Baluz. Miscellan., t. I, p. 422 (bib).




Chapitre X: Règne de Philippe-Auguste. —  Juifs chassés d’Étampes. —  Église collégiale de Sainte-Croix. — Faits et gestes divers de Philippe-Auguste relatifs à Étampes. — Anecdote historique. Note IX: Compte général des revenus tant ordinaires qu’extraordinaires du roi  pendant l’année 1202.


NOTE IX


     Compte général des revenus tant ordinaires qu’extraordinaires du roi (Philippe-Auguste) pendant l’année 1202.
(Chap X., p. 141.)

Fragmens relatifs à Etampes

     ..........
     ..........
     Stampae. De I° termino, V.C l.

     Expensa:
     Hugo de Gravella. LXIIII l.
     Ad claustrum de Auvers vindemiandum. VIII. l., V. s.
     Magister Richerius. LX. s.
     Capellani S. Jacobi. XXV. l.
     Templarii. XXX. l.
[p.214]
     Sanctus Lazarus. IIII l.
     Capellanus Regis. XX. s.
     S. Lazarus, pro XII. modiis vini IIII l. et XVI. s.
     Consergius, pro II. modiis vini. XVI. s.
     Capella, pro II. modiis vini. XX. s.
     Pro redecima Prioris Stamparum Veterum. IIII. l.
     De X modiis vini pro expensa Auberti qui ivit vendere blados Stampis. XXV. s.
     Summa. VII.XX et VI. l. et XII. s.
     Frater Haimon. XVIII.XX. l. c. s. minùs. Et debentur ei XXXII. s.
     ..........
     ..........
     CANT. STAMPARUM.
     De veteri tallia. X. l.
     De veteri brenagio. LXXV. s.
     De censu vinearum. XIII l.
     De ulmo tronco. VI. s.
     De censu desuper fossatos. XIIII. s.
     De brenagio Aurel. LXXV. s.
     De pocinagio Stamparum. XVII s.
     De aera Arnulphi Frambaudi. XII d.
     De venditionibus ulmi truncatae. XXV s.
     De bociis. L. s.
     De pice. V. s.
     Summa. XXXVI. l. et VIII. s. computatâ expensa veteri.
          Expensa:
     De veteri expensa. LXXV. s.
     De censu vinearum. XIII. l.
     Et debet XIX. l. et XIII s. [p.215]
     ..........
     ..........
     STAMPARUM. De ultimo tertio usque ad Natale, V.C et XX l.
     Et pro servientibus Stamparum, V.C et XXXV. l.
     Et pro se, XXX. march’.
     Expensa:
     Hugo de Gravella, à festo Omnium Sanctorum usque ad quintanam. LVII. l.
     Pro ferratis ducendis de Auvers usque ad Meduntam, C. et XII. s.
     Magister molinendorum fullericiorum, X. l. et VIII. s.
     Fratres de Ense, pro decima, XXXVII. l. et dim’.
     Summa C. et X. l. et X. s. Et de veteri compoto, XXXII s. Et de veteri, pro fratre Phil’ Ennen. XX s. Pro domibus et turre parandis XL. s. Pro fossatis parandis, LX s.
     Pro duobus furet’ iis XL. s. Bellus-locus, XXX. s. Pro rupibus frangendis in clauso Auvers, IIII. l.
     Summa totalis VI.XX. l. et C. et XII. s.
     ..........
     ..........
     Hugonis de Gravella, die Sabbati ante Magdalenam.
     ..........
     Pro piscibus Stamparum, XL. l.



Chapitre X: Règne de Philippe-Auguste. —  Juifs chassés d’Étampes. —  Église collégiale de Sainte-Croix. — Faits et gestes divers de Philippe-Auguste relatifs à Étampes. — Anecdote historique. Note IX: Compte général des revenus tant ordinaires qu’extraordinaires du roi  pendant l’année 1202.

   
 
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Source: édition de 1836 saisie par François Besse (chapitre X) et Bernard Gineste (note IX)  en février 2012.
BIBLIOGRAPHIE

Éditions

 
     Clément-Melchior-Justin-Maxime FOURCHEUX DE MONTROND (dit Maxime de MONTROND ou de MONT-ROND), «Chapitre dixième», in ID., Essais historiques sur la ville d’Étampes (Seine-et-Oise), avec des notes et des pièces justificatives, par Maxime de Mont-Rond [2 tomes reliés en 1 vol. in-8°; planches; tome 2 «avec des notes... et une statistique historique des villes, bourgs et châteaux de l’arrondissement»], Étampes, Fortin, 1836-1837, tome 1 (1836), pp. 119-134.

     Réédition numérique illustrée en mode texte: François BESSE, Bernard MÉTIVIER & Bernard GINESTE [éd.], «Maxime de Montrond: Essais historiques sur la ville d’Étampes (1836-1837)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-montrond.html, 2012.

     
Réédition numérique de ce chapitre: François BESSE & Bernard GINESTE [éd.], «Maxime de Montrond: Étampes et la religion aux XIe et XIIe siècle (1836)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-montrond1836chapitre10.html, 2012.

Sources alléguées par Montrond

     Godefridus Guilielmus LEIBNITIUS (Gottfried Wilhelm LEIBNIZ, 1646-1716), Scriptores rerum Brunsvicensium illustrationi inservientes, antiqui omnes et religionis reformatione priores. Opus, in quo non nulla chronica huius vicinarumque regionum et urbium episcopatuumque ac monasteriorum, praesertim Ostfaliae, res etiam Atestinorum Longobardiae et Guelforum superioris Germaniae; vitae item Rominum illustrium aut principum; omnia magno studio sumtuque conquisita, quaedam nunc primum ex manuscriptis eruta, pars auctiora plurimum vel emendatiora, nonnulla denique ex latebris aut libellis fugientibus ob raritatem in corpus asserta, diplomatibus passim interstineta continentur, coeteris Germanis aliisque populis in rebus suis ad posteritatem transmittendis etiam exemplo profuturum. Cura Godefride Guilielmi Leibnitii [in-f°; 3 volumes; les tomes II (1710) et III (1711) ont pour titre: Scriptorum Brunsvicensia illustrantium tomus secundus (tertius) continens LI autores scriptave, religionis reformatione anteriora], Hanoverae (Nanovre), N. Foerster, 1707-1711, tome 2 (1710).

     Stephanus BALUZIUS (Étienne BALUZE, 1630-1718, bibliothécaire de Colbert, professeur de droit canonique au Collège de France) [éd.], Stephani Baluzii miscellaneorum liber primus (-septimus) hoc est Collectio veterum monumentorum quae hactenus latuerant in variis codicibus ac bibliothecis [in-8°; 7 volumes; «Livre premier (-septième) des Mélanges d’Étienne Baluze, c’est-à-dire Collection d’antiques monuments jusqu’alors cachés dans divers manuscrits et bibliothèques»], Parisiis (Paris), excudebat F. Muguet & per bibliopalarum societatem, 1678-1715, tome I, p. 422 (Lettre d’Isembour à Célestin III en date de 1196)
     Joannes Dominicus MANSI (Gian Domenico MANSI, 1692-1769, théologien à Naples, archevêque de Lucques après 1765) [éd.], Stephani Baluzii Tutelensis Miscellanea novo ordine digesta... opera ac studio Joannis Dominici Mansi Lucensis [in-f°; 4 volumes; «Les mélanges d’Étienne Baluze de Tulle recomposés dans un nouvel ordre, par les soins et le travail de Gian Domenico Mansi de Lucques»], Lucae (Lucques), apud Vincentium Junctinium, 1761-1764.

     Nicolas BRUSSEL, Nouvel Examen de l’usage général des fiefs en France pendant le XIe, le XIIe, le XIIIe et le XIVe siècle, pour servir à l’intelligence des plus anciens titres du domaine de la couronne [in-4°; 2 volumes], Paris, C. Prud’homme, 1727.
— Réédition [in-4°; 2 volumes], Paris, Jacq. Nicol. Leclerc, 1739. — Réédition [in-4°; 2 volumes], Paris, J. de Nully, 1750.

     Michel-Jean-Joseph BRIAL (ancien bénédictin de l’ordre de Saint-Maur, 1743-1828) [éd.], Rerum Gallicarum et Francicarum Scriptores. Tomus decimus nonus – Recueil des Historiens des Gaules et de la France. Tome dix-neuvième, contenant la troisième et dernière des monumens des règnes de Philippe Auguste et de Louis VIII, depuis l’an MCLXXX jusqu’en MCCXXVI, par Michel-Jean-Joseph Brial, ancien religieux de l’ordre de Saint-Maur, Membre de l’Institut de France [in-8°; CXI+838 p.; sommaire: p. C-CI], Paris, Imprimerie Impériale, 1828. Dont une réédition: Léopold DELISLE (membre de l’Institut, 1826-1910) [éd.], Recueil des historiens des Gaules et de la France. Tome dix-neuvième. Nouvelle édition publiée sous la direction de M. Léopold Delisle [mêmes texte & pagination], Paris, Victor Palmé, 1880. Dont une réédition en microfiches: Doetinchem, Microlibrary Slangenburg Abbey. Dont une réédition numérique en mode image par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50137m, 1995 (en ligne en 2005).


     Joseph de LA PORTE (1714-1779) [auteur des tomes I-XXVI], L.-A. de BONAFOUS abbé de FONTENAY (1736-1806) [auteur des tome XXVII-XXVIII] & Louis DOMAIRON (inspecteur général de l’instruction publique, 1745-1807) [auteur des tomes XXIX-XLII], Le voyageur françois, ou la connoissance de l’ancien et du nouveau monde [in-12; 27 volumes], Paris, Vincent (tomes I-VI, 1765-1767) puis Cellot (tomes VII-XLII, 1768-1795), 1765-1795.


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