CORPUS HISTORIQUE ÉTAMPOIS
 
Robert Piqueret (capitaine des pompiers)
Rapport sur les journées du 16 au 22 août 1944
note de septembre 1944
     
Compte-rendu de la Libération d'Etréchy
 
     Le 22 septembre 1944, Roger Léonard, nouveau préfet de Seine-et-Oise, adressa à toutes les mairies de Seine-et-Oise une circulaire leur demandant de faire parvenir aux archives de la préfecture un compte-rendu des faits qui s’étaient déroulés sur leurs territoires pendant la guerre, et spécialement à l’occasion de la Libération.
     Voici celui qui est conservé pour ce qui concerne la commune d’Étampes.


     La saisie des documents anciens est une tâche fastidieuse et méritoire et il ne faut pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.
   
Robert Piqueret (capitaine des pompiers)
Rapport sur les journées du 16 au 22 août 1944
note de septembre 1944

     Le 22 septembre 1944, Roger Léonard, nouveau préfet de Seine-et-Oise adressa à toutes les mairies de Seine-et-Oise une circulaire enjoignant à tous les maires de faire parvenir aux archives de Seine-et-Oise un compte-rendu des faits qui s’étaient déroulés sur leur territoire pendant la guerre, et spécialement à l’occasion de la Libération. Déjà le sous-préfet de Corbeil avait adressé une circulaire analogue aux communes de sa circonscription le 6 septembre.

     Toutes les communes ne se rendirent pas à cette invitation, loin de là; et, quand ces comptes-rendus existent, ils sont de nature, de longueur et de qualité très variables. Voici celui d’Étampes, qui fut rédigé par le capitaine des pompiers de la ville, Robert Piqueret.


Compte-rendu de la Libération d'Etampes



Compte-rendu de la Libération d'Etampes



Compte-rendu de la Libération d'Etampes












Compte-rendu de la Libération d'Etampes
VILLE D’ETAMPES

SERVICE INCENDIE

[tampon:] CENTRE PRINCIPAL D’INCENDIE * ÉTAMPES (S-&-O) *
RAPPORT sur les JOURNÉES du 16 au 22 AOUT 1944


[tampon:] ARCHIVES DE SEINE-et-OISE — Propriété Publique 103


16 AOUT 1944

     Durant toute la journée, nous voyons le passsage de nombreux convois se repliant dans la direction de PARIS et de CORBEIL; les Allemands posent des bombes sur les ponts, et déménagent hâtivement les maisons qu’ils occupent.
19 heures 30
fortes explosions: les Allemands viennent de faire sauter le dépôt de munitions au camp d’aviation, de fortes colonnes de fumée montent dans le ciel.
19 heures 47
fortes explosions: les Allemands font sauter le poste de radio-repérage de BEAUVAIS, au Nord-Est de la Ville; là également nous voyons une forte colonne de fumée s’élever dans le ciel.
20 heures
Le Capitaine fait renforcer la permanence en vue d’événements.
20 heures 30
forte explosion au Sud-est de la Ville.
20 heures 40
Appel pour inondation d’une cave, rue Sadi-Carnot n°4.
20 heures 43
Départ du premier secours avec le lieutenant et deux hommes.
21 heures 10
Arrivée du premier secours.
21 heures 15
Appel téléphonique par le Lieutenant GALOPIN de SACLAS pour feu d’une citerne à essence et d’un bâtiment.
21 heures 20
Sur ordre du Capitaine départ de la “grosse puissance” avec le Lieutenant comme chef et 11 hommes — une permanence de 13 hommes reste au poste.
21 heures 30
Le Capitaine téléphone au Commandant COLLINET pour lui rendre compte de notre appel pour le feu à SACLAS et des événements.
22 heures
Nous n’avons plus d’éléctricité.
23 heures 25
forte explosion.

17 AOUT 1944.
3 heures 27
Retour de la “grosse puissance”. Le Lieutenant donne son rapport et signale que les Allemands ont mis le feu en gare de SACLAS.
4 heures
fortes explosions.
4 heures 25
fortes explosions.
5 heures 40
Le receveur de la Poste signale qu’il vient de recevoir un appel téléphonique de SACLAS le prévenant que des voitures américaines arrivent dans le pays.
6 heures 05
Nous entendons le bruit du canon dans le lointain.
9 heures
Le tir du canon va en s’amplifiant. [p.2]
9 heures 35
Destruction du Central radio-téléphonique de la Rue Magne.
11 heures 15
fortes explosions.
11 heures 40
Appel téléphoonique au Commandant COLLINET (sans réponse le circuit est détruit).
15 heures 10
Bombardement et mitraillage des convois sur les routes.
16 heures 20
Perquisition au poste par les Troupes Allemandes, croyant trouver des armes provenant du train de munitions incendié par eux à SACLAS, résultat négatif.
19 heures 15
survol de la Ville par des avions alliés.

La nuit se passe sans rien à signaler sauf quelques explosions sans grande importance.

18 AOUT 1944.
9 heures 15
Mitraillage par avions route de FONTAINEBLEAU, cinq victimes civiles.
10 heures
Les Allemands appellent par le tambour tous les hommes de 18 à 50 ans pour faire des barricades dans les rues.
15 heures 07
forte explosion.
16 heures 20
forte explosion.
16 heures 50
forte explosion.
23 heures 15
passage massif d’avions se dirigeant vers l’Est.
23 heures 35
retour des dits avions.

19 AOUT 1944.

     Journée calme, arrivée à ETAMPES de la Kommandantur d’ANGERVILLE et d’artificiers Allemands.
19 heures
départ de la Kommandantur d’ETAMPES.
21 heures
les Allemands font connaître que les portes et fenêtres ainsi que les personnes doivent être fermées. Personne ne doit être dans la rue au cas où les Alliés viendraient à pénétrer dans la Ville.
21 heures 20
fortes explosions.

20 AOUT 1944.
0 heure 55
fortes explosion.
1 heures 45
fortes explosions.
7 heures 55
fortes explosions.
8 heures
Les Allemands font sauter un pylone de T.S.F. rue Magne.
11 heures 08
fortes explosions.
15 heures
téléphone local couper [sic] complètement.
17 heures
mitraillage par avions des convois sur les routes.
17 heures à 5 heures
passages de troupes allemandes battant en retraite. [p.3]

21 AOUT 1944.
5 heures 30
commencement du feu de l’artillerie allemande et riposte de l’artillerie Américaine sur les hauteurs de la Ville.
8 heures
Les Allemands font savoir que l’on ne doit plus circuler dans les rues de la Ville.
11 heures 35
Le feu d’artillerie va en s’intensifiant.
16 heures 17
nous voyons plusieurs colonnes de fumée s’élever vers le ciel au Sud de la Ville. Le Capitaine part avec son Lieutenant en reconnaissance mais à ce moment le Maire nous fait savoir que les Allemands interdisent toutes sorties.
17 heures 18
incendie du central-radio-téléphonique rue Magne.
17 heures 35
colonne de fumée intense au Nord-Est de la Ville, provenant de la destruction du central des lignes souterraines rue Van-Loo.
18 heures
fumée intense place du Port, le Capitaine et son Lieutenant tente [sic] une nouvelle reconnaissance, les Allemands s’y opposent et font savoir qu’aucun pompier de doit sortir du poste.
19 heures 26
fortes explosions.
19 heures 45
une patrouille allemande circulant en Ville fait fermer les portes et fenêtres du poste.
20 heures 10
Les Allemands tirent des coups de feu dans les rues et lancent des grenades dans les portes et fenêtres leur paraissant suspectes, plusieurs personnes sont blessées dont une mortellement.
20 heures 17
Incendie intense au Sud-Ouest de la Ville.

22 AOUT 1944.
7 heures 40
L’arrivée des Américains nous est annoncée.
7 heures 45
Nous envoyons un pompier en reconnaissance, il revient nous confirmer la nouvelle.
8 heures
Les Américains passent devant le poste, le Capitaine fait ranger les hommes qui rendent les honneurs. Le poste est pavoisé aux couleurs françaises et alliées.
8 heures 15
Le Capitaine envoie “une reconnaissance” sur les points d’incendies. Elle constate que neufs foyers brûlent encore au Sud de la Ville. Aussitôt les équipes sont constituées et partent sur les lieux.
19 heures 20
Retour des équipes tout danger étant écarté.


[tampon:] CENTRE PRINCIPAL D’INCENDIE * ÉTAMPES (S-&-O) *
Le Capitaine
[signé:] R. Piqueret
 



Toute critique, correction ou contribution seront les bienvenues. Any criticism or contribution welcome.
NOTE ET APPEL A CONTRIBUTION SUR L’AUTEUR

     Ce compte-rendu informe se présente matériellement quasiment comme un brouillon, sans signature ni date. D’après des renseignements communiqués par Jean-Luc Négellen, érudit strépiniacois bien connu, le maire d’Étréchy au commencement des hostilités, Marcel Plisson, était décédé en 1941; il avait été remplacé par Georges Harlé, président d’une délégation spéciale nommée par le préfet de Seine-et-Oise. Harlé fut lui-même remplacé, lors de la libération d’Étréchy, par le président du Comité de Libération local, Henri Dumay, croix de guerre et dès lors maire d’Étréchy, qui est probablement l’auteur du compte-rendu aujourd’hui conservé à Montigny.
Roger Léonard (1898-1987)
Roger Léonard, préfet de Seine-et-Oise en 1944
NOTE SUR CETTE SÉRIE DOCUMENTAIRE
ET APPEL A CONTRIBUTION

     Les originaux de ces communications, d’abord conservés aux archives de la préfecture de Seine-et-Oise à l’initiative de Roger Léonard, préfet de Seinet-Oise, le sont désormais aux Archives départementales des Yvelines sous la cote 1W 418.

     Nous mettons en ligne ceux des communes suivantes: Auvers-Saint-Georges, Boissy-le-Sec, Buno-Bonnevaux, Cerny, Chalo-Saint-Mars, Chamarande, Champcueil, D’Huison-Longueville, Étampes, Étréchy, La Ferté-Alais, Gironville, Itteville, Janville-sur-Juine, Lardy, Maisse, Méréville, Mérobert, Plessis-Saint-Benoist, Puiselet-le-Marais, Pussay, Richarville, Saint-Cyr-sous-Dourdan, Saint-Hilaire, Saint-Sulpice-de-Favières, Souzy-La-Briche, Torfou, Valpuiseaux,
Vayres-sur-Essonne.

     Merci de nous communiquer toute donnée complémentaire qui vous paraîtrait utile pour éclairer ou compléter ces documents: soit témoignage, ou souvenir, ou notes explicatives, ou photographie, ou références bibliographiques, ou tout autre document complémentaire. Nous sommes également preneurs évidemment, de toute donnée concernant celles des communes des environs qui ne sont pas représentées cette série documentaire.

     L’auteur de chaque contribution se verra mentionné comme co-éditeur de la page, sauf désir exprimé expressément par le contributeur de ne pas être mentionné nommément. Merci de citer vos sources éventuelles pour que nous puissions nous assurer de ne pas violer les règles du droit de propriété intellectuelle, ni celles de la courtoisie.

Bernard Gineste, juillet 2009
Source: original photographié et transcrit par Bernard Gineste en juillet 2009.
 
 
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE 

Édition

     Robert PIQUERET (capitaine des pompiers d’Étampes), Rapport sur les journées du 16 au 22 août 1944 [3 feuillets dactylographiés], sans date (septembre voire octobre 1944), conservé aux Archives départementales des Yvelines sous la cote 1W 418.

     Bernard GINESTE [éd.], «Robert Piqueret (capitaine des pompiers d’Étampes), Rapport sur les journées du 16 au 22 août 1944
(note de septembre 1944)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-1944cr4044etampes.html, 2009.

Étude ayant déjà exploité cette source, recoupée avec d'autres
 
     Clément WINGLER (directeur des archives municipales d’Étampes), «Étampes de 1944 à 1946», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-wingler1944-1946.html, 2009.

Sur le pays d’Étampes de 1939 à 1945

     Pour les autres communes avoisinantes qui ont adressé à la préfecture un compte-rendu du même genre (Auvers-Saint-Georges, Boissy-le-Sec, Buno-Bonnevaux, Cerny, Chalo-Saint-Mars, Chamarande, Champcueil, D’Huison-Longueville, Étampes, Étréchy, La Ferté-Alais, Gironville, Itteville, Janville-sur-Juine, Lardy, Maisse, Méréville, Mérobert, Plessis-Saint-Benoist, Puiselet-le-Marais, Pussay, Richarville, Saint-Cyr-sous-Dourdan, Saint-Hilaire, Saint-Sulpice-de-Favières, Souzy-La-Briche, Torfou, Valpuiseaux, Vayres-sur-Essonne), voir les liens ci-dessus.     

     COLLECTIF, «Documents en ligne sur le pays étampois pendant la seconde guerre mondiale», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-39-45b.html, depuis 2004. 

Toute critique, correction ou contribution seront les bienvenues. Any criticism or contribution welcome.
   
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